Un risque commun : la foudre - Exemples de situations à haut risque
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Un risque commun : la foudre - Exemples de situations à haut risque Il est peu probable que vous soyez un jour le témoin d’un grand séisme ou d’une violente éruption volcanique. Mais vous avez l’habitude des orages d’été et des coups de foudre. C’est un risque commun, mais bien réel, puisque la foudre frappe une centaine de personnes chaque année au Canada. On a une bonne connaissance scientifique de la foudre, ce qui permet de protéger de façon efficace les structures: édifices, avions, lignes à haute tension, etc. Mais la foudre est un phénomène trop courant (l’image de gauche montre les coups de foudre pendant 10 minutes le 10 juillet 2001) et trop imprévisible (deux coups de foudre successifs peuvent se produire à 10 km l’un de l’autre ; image de droite) pour assurer une protection efficace des personnes. C’est donc à chacun d’assurer sa propre protection. Que savez-vous de la foudre et des façons de s’en protéger ?
La foudre est un phénomène «électrique» associé aux cellules orageuses. C’est quoi «l’électricité» ? Tous les objets sont formés de particules minuscules appelées électrons et protons. Les électrons et les protons s’attirent les uns les autres et forment ainsi des assemblages qu’on appelle atomes, molécules, ions, métaux, polymères, etc. Il est commode de décrire cette attraction en disant que les électrons ont une «charge» - et les protons une «charge» +, et que les + et les - s’attirent. L’électricité ce sont tous les phénomènes qui apparaissent quand on réussit à séparer de force un groupe de charges + et un groupe de charges - qui étaient liés l’un à l’autre.
La figure de gauche nous rappelle que pour faire fonctionner un appareil électrique il faut le brancher à une prise de courant, à une pile ou à tout autre dispositif qui fait le travail de séparer des charges + et -. La figure de droite montre une séparation de charges observée au labo.
Les orages sont électriques justement parce qu’il y a une séparation de charges + et de charges - à l’intérieur du nuage orageux. La figure de droite en donne un exemple : notons que la séparation des charges dans le nuage en induit aussi une dans le sol. On ne sait pas encore exactement en 2006 par quel mécanisme les charges se séparent dans un nuage orageux. On pense que des cristaux de glace et des grains de givre s’échangent des charges quand ils butent les uns sur les autres.
La foudre est un courant d’électrons négatifs qui s’écoule du nuage vers le sol. L’air ne contient pas normalement de charges libres de se déplacer et ce sont les électrons eux-mêmes qui doivent d’abord créer un chemin conducteur dans l’air. Bien qu’on puisse citer les résultats de nombreuses observations sur le déroulement de la foudre, on reste encore incapable d’expliquer pourquoi les choses se passent ainsi. On sait seulement que la séparation des charges dans le nuage est essentielle pour amorcer le processus.
Si ce courant traverse le corps humain, il peut brûler les tissus, arrêter le coeur ou la respiration, provoquer des contractions musculaires violentes, causer une paralysie temporaire et, surtout, endommager le système nerveux (insomnie, convulsions, douleur chronique, etc.). Les gens se tuent ou se blessent aussi en faisant une chute ou un faux mouvement, ou en étant projetés au loin. La foudre n’est pas un bon tueur, le taux de mortalité étant de l’ordre de 10 %. La majorité des personnes foudroyées survivent donc, mais souvent avec des séquelles importantes.
La foudre est un courant bref mais très intense qui suit un trajet tortueux d’un nuage jusqu’au sol. Ce trajet est impossible à prévoir. Ce courant suit aussi des chemins complexes à travers le sol et les objets qui sont en contact avec le sol. Voir l’image ci-contre. Malgré tout, certains trajets/chemins sont plus probables que d’autres et certaines situations sont donc à haut risque. Nous allons donner quelques exemples de ces situations. Ce ne sont que des exemples parce que chaque activité (travail sur un chantier, voile, golf, marche, escalade...) obéit à des règles de sécurité spécifiques et pas toujours évidentes. Il faut donc suivre une formation spécifique que ce cours ne donne pas.
On pourrait résumer ainsi les résultats des petites expériences faites sur les courants électriques. 1.L’air n’est pas un bon conducteur, mais la foudre peut y 1 créer un canal conducteur. 2.Il est plus probable que la foudre frappe un objet pointu et élevé qu’un objet arrondi et bas. 3.Le courant électrique circule très facilement dans les métaux, plus difficilement dans l’eau et les objets humides ou contenant de l’eau, pas du tout dans la pierre et le bois SECS. 4.Un courant chauffe le matériau qu’il traverse, d’autant plus qu’il y circule difficilement. 5.Entre deux chemins possibles, le courant utilise surtout le plus conducteur des deux. 2 Chemin créé du sol vers le nuage 4 3 Verre créé par le passage du courant dans le sable
1. Une golfeuse se prépare à frapper la balle. Il y a un gros nuage noir au-dessus de sa tête. Il ne pleut pas encore et elle a seulement entendu des grondements lointains, mais les charges s’accumulent et la foudre se prépare à frapper. Qu’est-ce qui rend sa position dangereuse ? Traces de la foudre qui a frappé un drapeau D’abord le fait d’être à l’extérieur, puisqu’on ne connaît que deux endroits sécuritaires lors d’un orage (et encore, il faut y prendre des précautions), un édifice fermé ou un véhicule à toit métallique. Ensuite, le fait d’être le point le plus élevé sur un terrain dégagé, parce que la foudre frappe généralement l’objet le plus haut. Enfin, le fait de tenir un bâton, un objet pointu, particulièrement si celui- ci est en métal et constitue un bon chemin pour le courant.
2. Un cultivateur rentre chez lui à grands pas à cause de l’orage; il était dans les champs et ses bottes de travail sont humides. La foudre frappe à 50 m de lui et des courants intenses circulent dans le sol autour du point d’impact. Parce que ce sol est moins bon conducteur que le corps humain, le cultivateur est foudroyé par la partie du courant qui choisit le chemin plus facile offert par son corps. Montrez qu’il n’aurait couru aucun danger si ses pieds avaient été ensemble. Le corps du cultivateur offre un chemin plus facile que le sol dans la mesure où ses pieds sont écartés. Plus ils sont écartés, plus le chemin est tentant. Moins ils sont écartés, moins le chemin est tentant. Si ses pieds sont ensemble, le courant se courant compliquerait la vie à traverser son corps. [Si on ne peut pas gagner un abri sûr (un arbre, une tente, un édifice sans mur ou sans plancher ne sont pas des abris), on suggère d’adopter la posture ci-contre : bas, pieds joints et oreilles bouchées. En d’autres mots, être un point au lieu d’un fil.]
3. Un homme est au téléphone dans son chalet. Il a la main appuyée sur l’évier métallique de la cuisine ; la plomberie descend dans le sol. La foudre frappe la ligne téléphonique à 2 km du chalet. L’homme risque une forte secousse électrique parce qu’il fait partie d’un chemin conducteur entre le point d’impact et le sol. Dessinez ce chemin sur la figure. Modem téléphonique endommagé ligne plomberie [Un édifice complet donne une certaine protection parce qu’il offre au courant des chemins conducteurs sol (plomberie, gouttières, installation électrique, revêtement mouillé, etc.) qui ne passent pas par les personnes, si elles s’en tiennent loin.]
4. Lors d’un orage en montagne, un randonneur s’est réfugié sous un ressaut de pierre. Il a le dos appuyé sur la paroi en pierre qui est parcourue par une longue fissure verticale humide. La foudre frappe une pointe rocheuse 15 m au-dessus de cet abri. Le randonneur risque d’être foudroyé parce qu’il se trouve sur un chemin conducteur. Quel est ce chemin ? fissure La pierre n’est pas un bon conducteur. Cela ne fissure laisse qu’un chemin tentant au courant, la fissure humide. C’est le corps du randonneur qui complète ce chemin. pierre Signe fréquent en montagne d’un coup de foudre imminent. La personne a été gravement blessée quelques secondes après la photo.
5. Un orage a interrompu un match de soccer dans un parc et une joueuse s’est réfugiée sous un grand arbre isolé. La foudre frappe le sommet de l’arbre. Le courant circule à la surface du tronc mouillé par la pluie, un milieu plus mauvais conducteur que le corps de la joueuse. Le courant « saute » du tronc jusqu’à l’épaule de la joueuse. Dessinez le chemin suivi par le courant entre le sommet de l’arbre et le sol. Quel matériau, qui est normalement un bon isolant électrique, est devenu conducteur durant cet accident ? L’air est normalement un bon isolant, mais la foudre y a créé un chemin conducteur entre l’arbre et la joueuse. [Les lignes à haute tension sont faites de fils d’aluminium nus qui sont isolés du sol par l’air uniquement.]
6. Une femme rentre à la maison. La foudre frappe la cheminée de briques d’un immeuble voisin et elle reçoit une brique La coupable c’est l’eau. La projetée avec violence. Le courant, qui chaleur la vaporise brusquement. circule très mal dans la brique, passe par La vapeur surchauffée crée une le mortier humide entre les briques. pression énorme qui fait exploser Comme le mortier n’est pas un bon le mortier. conducteur, le courant chauffe intensément le mortier. Comment cela fait- il exploser le mortier ?
7. La foudre frappe la pointe formée par le mât d’un voilier. Le mât du voilier est en métal et la coque est en fibre de verre (un très mauvais conducteur). Par mesure de sécurité, le propriétaire du voilier a vissé une chaîne d’acier au pied du mât et il laisse le bout de la chaîne traîner dans l’eau. Le courant ne traverse aucune des personnes se trouvant sur le pont du voilier. Pourquoi le courant n’a-t-il pas traversé les corps des personnes ? Le courant suit le chemin le plus facile. Il existe un excellent chemin métallique qui conduit directement du point d’impact jusqu’à l’eau, soit le mât et la chaîne. Tout chemin qui traverse les personnes doit aussi passer par la fibre de verre de la coque, ce qui est moins tentant. [Il existe des façons plus sûres de protéger un voilier, notamment en utilisant une mise à la masse sous la coque.]
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