UN VÉRITABLE DÉFI ET UN MODE DE VIE ! - ÉLIMINATION VÉSICALE ET INTESTINALE CHEZ LA PERSONNE AYANT UNE LÉSION MÉDULLAIRE

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UN VÉRITABLE DÉFI ET UN MODE DE VIE ! - ÉLIMINATION VÉSICALE ET INTESTINALE CHEZ LA PERSONNE AYANT UNE LÉSION MÉDULLAIRE
ÉLIMINATION VÉSICALE ET INTESTINALE CHEZ LA
PERSONNE AYANT UNE LÉSION MÉDULLAIRE
UN VÉRITABLE DÉFI ET UN MODE DE VIE !
Manouche Casimir, M.Sc. Inf, CCSI
Lyne Côté, B. Sc. Inf., ASI
26 Octobre 2018
UN VÉRITABLE DÉFI ET UN MODE DE VIE ! - ÉLIMINATION VÉSICALE ET INTESTINALE CHEZ LA PERSONNE AYANT UNE LÉSION MÉDULLAIRE
OBJECTIFS
À la fin de cette présentation, les participants seront en mesure de :
•    Comprendre les principaux défis reliés à la gestion vésicale et intestinale chez la personne
     lésée médullaire (LM)
•    Déterminer la routine vésicale et intestinale d’une personne LM
•    Connaître les principes de base relatifs aux cathétérismes intermittents
•    Connaître les complications urinaires et comment les prévenir

•    Comprendre l’intérêt du cathétérisme intermittent vs sonde vésicale à demeure
•    Savoir à quel moment on doit faire un suivi urologique et intestinale ?
•    Comprendre l'impact d’une mauvaise gestion de l’élimination vésicale et intestinale sur la
     vie des personnes lésées médullaires incluant sa sexualité
•    Connaître les avenues possibles p/r gestion vésicale et intestinale
•    Comprendre certaines problématiques reliées à la gestion vésicale et intestinale à long
     terme
•    Faire le lien entre le bon fonctionnement de la vessie/ au bon fonctionnement intestinal à
     l’aide de vignettes cliniques
•    Répondre à certaines questions spécifiques

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Plan de la présentation

• Quelques statistique LM
• Défis reliés à une lésion médullaire/vessies et intestins
  neurogènes
• Cathétérisme intermittent et principe de base
• Routine vésicale
• Complications urinaires
• Vessies neurogènes : types
• Principaux problèmes rencontrés à long terme
• Mode de vidange/autonomie
• Cathétérisme vésical: usage unique/usage multiple
• Infection urinaire/prévention et alerte
• Suivis à long terme

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Plan de la présentation (suite)
•   Intestins neurogènes : types
•   Principes de base et routine intestinale
•   Principaux problèmes rencontrés à long terme
•   Nouvelles technologies
•   Sexualité :
    • Impact de l’élimination vésicale et intestinale
    • Conseils pratiques
• Foire aux questions

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DERNIERS CHIFFRES PUBLIÉS PAR RHI (2013)

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    LÉSION DE LA MOELLE ÉPINIÈRE
    Incidence
    Au canada:

                     2018                                 4 520 cas/an
    Québec:

            • 2018                                    1 035 cas / an
    Prévalence
    Canada

    •     2018       90 380 / an vivent avec une LM
    Québec
            • 2018            20 690 personnes vivent avec une LM

        (http://worldpopulationreview.com/canadian-provinces/quebec-population/)

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QUELQUES CHIFFRES POUR L’IRGLM
• Octobre 2017 à 2018 150 patients avec LM, dont 72
   avec lésion traumatique (48%) et 78 avec lésion non
   traumatique (52%)
• Ces chiffres sont comparables à la même période de
   l’année précédente en terme de proportion (49%
   traumatique et 51% non traumatique).
• Il est à noter que pour la période de trois mois
   s’échelonnant d’avril à juin 2018, nous avons reçu
   beaucoup moins de patients présentant une lésion
   traumatique que la moyenne annuelle (24% versus
   48%)
 (Nous remercions notre collègue Martin Vermette,
2018)

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QUELQUES STATISTIQUES
       RÉVÉLATRICES/ÉLIMINATION VÉSICALE ET
                   INTESTINALE /LM
• 81% des personnes blessés médullaires présentent
  des troubles vésico sphinctériens ( Jolivet, 2017).
• Plus de 70% des personnes ayant une LM supra-
  sacrés sont atteint d’hyperactivités vésicales
  (Jolivet, 2017).
• 42 % des personnes ayant une LM présentent des
  problèmes de constipation, et 77 % connaissent des
  problèmes d’incontinence ( St-Germain, 2017).

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DÉFIS À RELEVER/ LÉSIONS MÉDULLAIRES
• Apprentissage/maîtrise de sa nouvelles conditions LM/vésicale,
  intestinale et sexuelle…/
• Nouvelle vie avec des séquelles en raison de la LM
• Deuil/famille /dépression
• Complications chirurgical/complications pulmonaires,
  circulatoire/hypotension orthostatique/Lésion de pression/complications
  vésicales, intestinales et sexuelles
• Dysréflexie autonomique
• Douleur/spasticité
• Apprendre à vivre avec ses incapacités fonctionnelles
• Accessibilité de la maison/de la salle de bain/ aires communes
• Retour au travail et dans la communauté
• Financement pour les fournitures d'élimination SAAQ/ CSST/ASS
  privées/ Aide Sociale/RAMQ Mtl (régie régional pour fournitures
  d'élimination) RAMQ en région CLSC (peut prendre ad 3 ans pour avoir le
  financement)
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LÉSION MÉDULLAIRE (LM)
FRACTURE DANS L’EXISTENCE…
ON NE GUÉRIT PAS D’UNE LÉSION
MÉDULLAIRE (LM)

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                 IMPACT PSYCHOLOGIQUE
     • La blessure médullaire accompagne souvent d’une
       blessure existentielle qui demande à être nommée,
       entendue et comprise dans toutes ses
       représentations…
     • Le deuil consécutif à une blessure médullaire n’est
       pas un deuil typique car l’objet du deuil n’est pas
       mort…et le patient doit apprendre à soigner son
       corps incluent les parties paralysées comme jamais
       il n’a eu à le faire auparavant… (Tremblay, 1998)

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SÉQUELLES /LM
Vessie et intestins neurogènes
(RAPPEL) SÉQUELLES D’UN
TRAUMATISME MÉDULLAIRE

            Tétraplégie (quadriplégie)
               complète ou incomplète:
               Paralysie des 4 membres
               (C1 à D1)

            Paraplégie: paralysie des 2
              membres inférieures
              (traumatisme région
              dorsale, lombaire ou
              sacrée)

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              (RAPPEL) TYPES DE LÉSIONS

     Lésion complète de la moelle épinière :
        • Paralysie sensitive et motrice en dessous du niveau
          lésionnel
        • Affectation des fonctions d’élimination
          vésicale,d’élimination intestinale et du fonctionnement
          sexuel
     Lésion incomplète :
     • préservation d’une partie des fonctions sensitives
       et motrices en dessous du niveau lésionnel

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(RAPPEL) ARC RÉFLEXE / LÉSION
                    MÉDULLAIRE
• Les reflexes sont des
  mécanismes inconscients
  d’enchainement stimulus-
  réponse qui produisent des
  réactions motrices qui ne
  dépendent pas des centres
  d’intégration du système
  nerveux central mais d’un arc
  reflexe.
• Comprend un récepteur, un
  neurone sensitif, un centre
  d’intégration, un neurone
  moteur et un effecteur
QU’EST-CE QUI SE PASSE AU NIVEAU VÉSICAL SUITE
         À UNE BLESSURE MÉDULLAIRE ?
Traumatisme médullaire au-dessus du   Traumatisme médullaire en-dessous
cône médullaire L1-L2 (Trauma         du cône médullaire L1-L2 (sacré ou infra-
médullaire supra sacré):              sacré/queue de cheval)
 • Choc spinal: Absence de
    réflexes somatique et                • Paralysie flasque,
    flaccidité musculaire sous la
    lésion                               • Rétention urinaire
   • Dure 6-12 semaines                  • Vessie atone/FLASQUE
   • Rétention urinaire,
   Après le choc spinal :
          Hyperactivité
           neurogène de la vessie
          dyssynergie vésico-
           sphinctérienne
          Vessie reflexe
   • Si la lésions ≥ T6
          Dysréflexie
           autonomique

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Types de Vessie Neurogène

 Au-dessus du cône médullaire L1-L2     En dessous du cône médullaire L1-L2
(Lésion du neurone moteur supérieur)    (Lésion du neurone moteur inférieur)
                   ⇓                                     ⇓
Préservation de L’ACTIVITÉ RÉFLEXE en           Arc reflexe brisé,
     dessous du niveau de lésion,             Vessie Atone/flasque
     Vessie Réflexe/spastique                           ⇓
                                        Absence de contraction de la vessie
               ⇓                              Accumulation d’urine
 Spasmes a/n de la vessie se vide
         automatique

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VESSIE NEUROGÈNE (résumé)
                        Mixte

       Réflexe                        Atone
Incontinence urinaire           Accumulation d’urine

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RÉÉDUCATION VÉSICALE
• Doit être planifié en fonction du niveau de la
  lésion/type de vessie, et des valeurs personnelles
  de la personne.

•   But
•   Mener une vie active
•   Favoriser l’auto-prise en charge
•   Développer une image de soi positive
•   Préserver le haut appareil urinaire (les reins)

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Principes de base gestion vessie neurogène/LM
Les principes de base p/r vessie neurogène n’ont pas changé depuis
   près de 100 ans (Jolivet,2017). Rigueur et régularité dans le
   processus :
    • Instaurer horaire fixe de cathétérisme intermittent ne pas
       dépasser environ 400-500 ml de volume
    • Régulariser les vidanges vésicales / heure d’absorption de
       liquide
    • Prévenir et diminuer les risques d’infection
    • Protéger l’appareil urinaire supérieur
    • Prévenir et essayer d’éviter les complications, les déceler et
       les traiter rapidement
    • Respecter l’hydratation 1.5 à 2 litres par jour

    • Travailler avec la personne en fonction de son mode de
      vie/réalité de la personne

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RÉCOMMANDATIONS P/R VIDANGE VÉSICALE
Patient autonome :                Patient non autonome :
Cathétérisme intermittent réalisé • Privilégier la sonde sus-pubienne car
par le patient est la méthode de     diminue la contamination par voie
référence de drainage des urines     ascendante,
                                              • Facilite les relations sexuelles
                                              • Diminue les risques d’hypospadias et
Cette technique est :                           l’érosion de l’urètre chez la femme
   • Fiable                              •   Mitrofanoff (dérivation urinaire
   • Permet une protection                   cutanée)
     maximale du haut appareil           •   Cathéter externe de moins en moins
     urinaire ( les reins) et réduit les     utilisé mais pertinent pour patient
     complications liées à la                qui ont un stens ou incontinent
     rétention                               ( adapteur discontinué)
MITRIFANOFF

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LES TYPES DE CATHÉTERS
Cathéters sans revêtement             Sonde à demeure:
   • Droits et Coudés                   • Attention à la souplesse
     Privilégier # 16 pour                et au calibre du
     éviter la sténose de                 ballonnet,
     l’urètre                           • Petit calibre
• Cathéters hydrophiles                 • ALERTE:LA SONDE N’EST
   • À Privilégier dans les cas de        PAS UN BOUCHON, SI
     sténose, infection, résistance
     et trauma de l’urètre                PRÉSENCE
• Cathéter sans contact                   D’INCONTINENCE,
   • à privilégier si infections          CHERCHER LA CAUSE
     urinaires à répétition               (INFECTION, CALCUL,
                                          HYPERACTIVITÉ DE LA
                                          VESSIE, SPASMES
                                          VÉSICAUX)
                                                                     23
CATHÉTÉRISME: USAGE UNIQUE OU USAGE
                       MULTIPLE?
• Pas de nouvelles données probantes (depuis la
  revue de Cochrane 2014) assez significatifs quant à
  l’utilisation d’un CATHÉTER à usage unique versus
  usage multiple.

• Recommandation: encourager 1 cathéter par
  utilisation

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Given the presented evidence, we strongly
believe that the statement made in the
Cochrane review: ‘‘.there is still no convincing
evidence that the incidence of UTI is affected.’’
by any of the established intermittent
catheterization techniques has to be corrected.
When analyses were performed (after data
correction) using the 2014 Cochrane review
definitions for UTI, no difference was found
between single versus multiple use of
catheters.
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CATHÉTER: USAGE UNIQUE /MULTIPLES
• Jusqu’à ce que les preuves permettent de démontrer avec certitude que
  l'utilisation multiple est aussi sûre que l'utilisation à usage unique de
  cathéters, les fournisseurs de soins de santé devraient recommander un
  cathéter à une seule utilisation chez les personnes atteinte de
  LM. D'autant plus que le nettoyage des cathéters est un problème
  majeur car il n'existe pas de classification standardisée et
  universellement acceptée qui constituerait la condition préalable à une
  utilisation multiple des cathéters. Un examen systématique futur et plus
  homogène est nécessaire pour identifier les preuves accumulées depuis
  2014. Si les analyses restent peu concluantes d'autres RCTs de haute
  qualité avec un nombre adéquat de participants et d'essaies sont
  nécessaires pour obtenir des résultats concluants
• tiré de l'article (traduction libre, Christison, K. et al. Intermittent
  catheterization: the devil is in the details, avril 2018, journal of
  neurotrauma, p. 989.)
                                                                              26
TECHNIQUE STÉRILE/PROPRE ?
• À L’HÔPITAL
  • Technique stérile

• À domicile
  • Technique propre avec un cathéter par utilisation
    (optimal, si financement possible)
  • Utiliser lingette sans parfum (attention ne pas préconiser
    lingette au benzalconium)
  • Pas négliger de bien lubrifier le cathéter
  • Bien nettoyer les surfaces de travail
  • Lavage des mains avant la procédure et après la
    procédure
                                                                 27
DIFFICULTÉS À LONG TERME/PRATIQUE
•   Dissynergie vésico-sphinctérienne/ reflux vésico-rénal
•   Hyperactivité vésicale ou système de haute pression
•   Diminution de la compliance vésicale
•   Difficultés à uriner : pollakiurie, nycturie, dysurie, urgenturie, rétention urinaire (
    favorise l’ischémie de la parois vésicale qui est une source de développement
    d’infections urinaires etc. )
•   Résidus élevés
•   Résistance à l’insertion du cathéter lié à une sténose urétrale etc.
•   Incontinences urinaires
•   Infection urinaire et complications
•   Hypospadias
•   Prolapsus…ou béance du col

«Une pression vesicale élevée non maîtrisée constitue un facteur de risque de
lésion du haut appareil urinaire et peut entraîner une détérioration du haut appareil
urinaire et une insuffisance rénale comorbide» ( Jolivet , 2017;Marit-Ducamp et al, 2003).

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INFECTIONS URINAIRES
•   INCIDENCE:
•   L’infection urinaire est la première cause de morbidité et la deuxième cause de mortalité chez
    ces sujets
     • 80.4% au stade aigu et de réadaptation.
     • Complication la plus fréquente (53% la 1ere année, 80% dans les 15 années
       subséquentes.
•   MANIFESTATIONS CLINIQUES :
     • Fièvre, malaise général, urine brouillée ou nauséabonde.
     • Chair de poule, transpiration, incontinence, céphalée,  de la spasticité.
     Causes :
     • Hyperactivité vésicale/la rétention (favorise l’ischémie de la paroi vésicale source
        de développement de l’infection urinaire).
     • Vidange incomplète de la vessie lors des mictions (milieu propice à la prolifération de
       bactéries)
     • Mauvaise hygiène
     • Technique de soins inefficace
     • Constipation
     • Ne traiter que les infections symptômatiques
                                                                                                     29

     • …
INFECTIONS URINAIRES/TRAITEMENT
  • Meilleur traitement demeure la PRÉVENTION/HYGIÈNE.
  • Éducation sur les manifestations cliniques, entretien de l’équipement,
     hydratation, diète (travail interdisciplinaire), niveau 1, 2, 4 d’évidence
   en cas d’infection urinaire symptomatique:
        Augmenter la diurèse dans un premier temps, plus d’eau & plus de CIC
        Antimicrobiens au moins 5 jours, souvent 7 jours en utilisant
         l’antibiogramme
        Ne faire de la prophylaxie que dans les situations particulières et à
         risque
        Canneberge 500 mg HS (attention si prise de Coumadin)
  Nouveau produit:
         Szio plus (proanthocyanidine).
  • Attention si porteurs de sonde ; présence
    souvent de 2 organismes et plus. Si patient
    symptomatique il faut demander recherche de
    tous les germes avec antibiogramme
                                                                                  30
SUIVIS À LONG TERME/RECOMMANDATIONS
Prise en charge de la vessie dès le début de la lésion DEMEURE UNE
PRIORITÉ. Important d’instaurer des suivis de façon systématique
• «Longtemps la première cause de mortalité, les complications
   urinaires restent une cause majeure de morbidité et de
   dégradation de la qualité de vie chez les para et tétraplégiques. La
   mortalité d’origine urinaire est passée de 80% à moins de 10%
   diminuant de moitié à chaque nouvelle décennie. Elle est reliée
   actuellement dans 2.3% des cas de décès des BM.
• L’hyperactivité vésicale, la dyssynergie vésico sphinctérienne et
   l’hypocompliance vésicale en sont les conséquences les plus
   fréquentes. La dyssynergie n’est absente que chez 12% des
   patients suivis en phase chronique. Elle est associée à l’élévation
   des pressions vésicales et surtout à la survenue de complications
   sur le haut appareil urinaire» (Marit-Ducamp et al, 2003,page 12)
                                                                          31
SUIVIS À LONG TERME/RECOMMANDATIONS
BUD de base 6 mois post trauma ou selon le
traitement pour préserver le haut appareil urinaire
(reins)
• Échographie rénale chaque 1 à 2 ans
• Débitmétrie, EMG,
• Créatinine /APS
• Cystoscopie
• Calendrier mictionnel, très important avant un RV
   avec l’urologue, très bon indicateur de la réalité du
   patient
• Mx anticholinergiques/ agoniste B3
• Tx Botox
                                                           32
MÉDICAMENTS
• 3 CLASSES DE MÉDICAMENTS UTILISÉES :

   1. Les anticholinergiques
      (empêche la contraction du détrusor).
   2. Agonistes β-3
      (Relâchement du détrusor)
   3. Traitement par la toxine botulinique
      (Agit sur les fibres musculaires)

                                              33
INFECTION À RÉPÉTITION ?CONSEILS PRATIQUES
Évaluation systématique de la personne:
• Revoir la technique de cathé.
• Investiguer les selles
• Refaire l’enseignement
• Revoir le matériel utilisé :
    • Cathé. avec œillet ou au poinçon
    • Lingette utilisée (ex. pas de benzalconium ou tampon d’alcool)
    • Lubrification des cathéters
    • Environnement et surface de travail
• Lavage des mains avant la technique et après toilette génitale
• Si infection persiste malgré bonne technique et pas de lithiase
Recommandation :
Envisager un cathé par utilisation de type hydrophile ou sans contact

                                                                        34
ESSAIS MICTIONNEL EN EXTERNE, CONSEILS
                       PRATIQUES
À ne pas négliger même si la RFI est terminée.
Plusieurs patients ont bénéficié du retrait de la sonde
à demeure et reprise de miction avec résidu
acceptable.
• Planifier un suivi de 48 h avec le CLSC et leur fourni
  : prescription et algorithme décisionnel.
• Faire un suivi téléphonique après 48 h
• Faire un suivi avec l’urologue
• Ne pas oublier de faire prélèvement pour U/A au
  retrait de la sonde

                                                           35
EXEMPLE: Ordonnance médicale
                      Essai mictionnel

• Ordonnance de suivi et traitement avec le CLSC pour une période
  de 48h.
•
• Retrait de la sonde vésicale le : _____________________ à
  _____h_____
• Début de miction libre à : _____________________
        Bladder Scan : ______________________
•
• Si aucune miction après 4-6 heures, faire Bladder Scan (si
  disponible) / ou cathétérisme pour mesurer le résidu.
• Si résidu ≥ 500 ml, faire cathétérisme q. 4-6 heures à la suite.
• Si échec de l’essai mictionnel après 48h, réinstaller la sonde à
  demeure.
• Sonde : ______________         Calibre : ______________
       Ballonnet : ______________

                                                                     36
S.V.P. Veuillez télécopier les résultats au 514 340-2723

                                                           ESSAI MICTIONNEL
                                                          Implication du CLSC

                                                    Analyse et culture d’urine                         1.       Si culture d’urine positive et patient
                                                                                                                symptomatique ;
                                      Remplir la vessie avec volume ≥ à 300 ml de Nacl                 2.       Si la sonde n’est pas remise

                                                 Retrait de la sonde – Temps zéro
                                                                                                       Prescription d’un antibiotique par le médecin
                                             Observation durant 48 heures, soit 4-6 h

     Incontinence                                         Rétention urinaire                                                  Miction
         fuite                                             Absence miction

                                         Si BS ≥ 500 ml                Si ce n’est pas possible                            Documenter
      Documenter                                                            de faire les BS
                                                                                                       Instaurer une routine mictionnelle (chaque 2
                                                                                                        h jour et soir)
Cathétérisme intermittent                           Cathétérisme intermittent
      chaque 4-6 h                                        chaque 4-6 h                                 Mesurer le volume mictionnel
                                                                                                       Mesurer le résidu par cathétérisme ou BS
         Après 48 h                                          Après 48 h
                                                                                                        Le résidu doit être ≤ ½ de la quantité urinée

                       Réinstaller la sonde à demeure ou
                                                                                                            Suivi pendant 48 h et de nouveau une fois
                  apprentissage d’auto-cathétérisme si possible
                                                                                                                       après une semaine
ÉLIMINATION INTESTINALE
39

     Programme d’élimination intestinale
     BUT
     • Acquérir et maintenir des habitudes régulières
       d’élimination intestinale
        • Qualité de vie
        • Participation sociale
              Évacuation planifiée, établir une routine d’élimination délais de
               30 minutes
              Élimination régulière
        • Confort
        • Image de soi

                                                                                   39
LES INTESTINS NEUROGÈNES

Au-dessus du cône médullaire L1-   En-dessous du cône médullaire L1-
  L2 (motoneurone supérieur)          L2 (motoneurone inférieur)

 Réflexe de défécation préservé
                                       Réflexe de défécation NON
        Intestin réflexe                       préservé

                                            Intestin atone

     Soins : STIMULATION                    Soins : CURAGE
41
     PERSONNE ATTEINTE D’UN TRAUMATISME
     MÉDULLAIRE (RÉSUMÉ)
                       Intestins neurogènes

                                     Rétention prolongée
       Incontinence fécale
                                          des selles
             Reflexe
                                            Atone

                                                           41
PRINCIPES DE BASE/ÉLIMINATION INTESTINALE LM

1. Régularité/routine intestinale (une bonne
   habitude s'acquiert en 21 jours minimum)
2. Diète
3. Prise liquidienne
4. Prise de médication
5. Activité
6. Introduire les aides technique PRN/autonomie

                                                  42
43

                    INTESTINS NEUROGÈNES
     Intestin réflexe                          Intestin atone
        • stimulation anale die ou chaque
          deux jours                              • Curage rectal die ou bid
        • Indicateur/consitance des selles        • Indicateur/consitance des
          : molle, formée (type 4 echelle
          de Bristol)                               selles : selle formée, ferme
        • Médications orale et rectale:             (type 3 échelle de Bristol)
              Lax-A-day (polyéthylène
                glycol 3350): amollisse les       • Médication: Sénokot 2 Co
                selles en retenant l'eau            per os HS
                dans les intestins. 8.5 À 17
                G PER OS die si selles dure              Lax-A-day 8.5 à 17 G per
                ou non évacuées                           os die si selles dure ou
               Suppositoires: dulcolax 10
                                                          non évacuées
                mg i/r ou à la glycérine usp
                      30 Min pré-soins            • Tampons anal
              Magic bullet (à base d’eau)
            • Aides techniques

                                                                                     43
44

     Diète/intestins neurogènes
     • (Dosage judicieux des fibres)
         • Fibres: aliments riches…
         •   Céréales de blé entier
         •   Pain de blé entier
         •   Pruneaux
         •   Légumes

                                       44
Liquide

   • 1.5 à 2 litres /
     jour

                        45
46

     Aliments qui causent des gaz
     • Végétaux
        • fèves, brocoli, concombre, mais, chou-fleur, poivron,
          choux Bruxelles, lentilles, oignon, radis, betteraves,
          poivre
     • Fruits
        • pomme, avocat, cantaloup, melon d’eau, melon miel

                                                                   46
Aliments qui causent la diarrhée

                                   47
Aliments qui causent la diarrhée

                                   48
49
Activité / habitude de vie
  • Évaluer le niveau d’activité

                                   50
Élimination intestinale/ Problématiques à long
terme
Évaluer/réévaluer la condition de l’usager :
• Hémorroïdes
• Fissures anales
• Fistules
• Incontinence fécale
• Constipation
• Dysréflexie
• Diverticulites
• Prolapsus (quand la personne force pour uriner ou
   déféquer)

                                                      51
Attention!
• Si le patient ne respecte pas les principes relatifs
  aux soins intestinanux; ex.ne fait pas de curage
  parfois, préfère forcer pour évacuer les selles:
  Conséquences risque de prolapsus, fécalome etc.
• Réévaluation complète
   • Enseignement en fonction des écarts relevés:
         la gestion des laxatifs
         Enseignement stimulation anale et curage

                                                         52
DYSRÉFLEXIE AUTONOMIQUE

URGENCE MÉDICALE (lésion supérieure à D6 et a/n D6)
• Réaction du système sympathique à un stimulus nuisible sous le
  niveau de la lésion non équilibrée par le système parasympathique.
  Objectivement :
   • ↑ de la TA > 20 – 30 mm Hg
   • Chez les LMs, TA basse donc ↑ de la TA > 15 – 20 mm Hg

• Incidence
   • 48%-85% avec lésion au-dessus de D6 (level 3 evidence, Hitzig SL
      et al. 2010).
   • Plus fréquent avec lésion cervicale et lésion complète
         Tétraplégie incomplète :         27 %
         Tétraplégie complète :           91 %

                                                                        53
Dysréflexie autonome/niveau
                      lésionnel
• Usagers avec atteinte supérieure à D6 et a/n D6
• Symptômes : Augmentation subite de la tension artérielle 20 mm/hg de
  plus que la TA de base.
   • Céphalée intense,
   • Arythmie cardiaque,
   • Frissons,
   • Vision trouble,
   • Anxiété,
   • Plaque érythémateuse, visage, cou, épaule thorax,
   • Sudation profuse,
   • Augmentation spasticité, congestion nasale et nausée.
   • Chair de poule sous lésion.

                                                                         54
DYSRÉFLEXIE/HYPERREFLEXIE AUTONOME

Causes possibles                  Interventions

• Vessie pleine, irritation
  vésicale                        • Vider la vessie
• Présence de selles dans         • Vider l’ampoule avec plus
  l’ampoule rectale, irritation     de lubrifiant ou anesthésie
  intestinale                       prescrite.
• Hypersensibilité à tout         • Si cause non identifiée,
  genre de stimulation              aviser le médecin
• Ongles incarnés

                                                                  55
TECHNOLOGIE/ÉLIMINATION INTESTINALE
Irrigation Trans anale (Peristeen) pour pallier aux
approches traditionnelles: curage et la stimulation
anale; et les Rx. Si usager présente des hémorroïdes,
incontinences, fissures anales.
• Avantages: Selon les études ces personnes vivent moins
  d'épisode d'incontinence et de la constipation (St-Germain,
  2017).
   • Diminution de la durée de leur routine de soins (15 min).
   • Augmentation de leur qualité de vie et participation
     sociale.
   • Diminution de la fréquence des soins (2 à 3
     fois/semaine).
                                                                 56
CONTRES INDICATIONS IRRIGATION TRANS ANALE

•   Choc spinal encore présent
•   Obstruction du gros intestins
•   Maladie inflammatoire du gros intestins
•   Diverticulite
•   Grossesse (si la personne l’avait jamaisutilisé)

                                                       57
IRRIGATION TRANS ANALE
• Inconvénients :
   • Coût élevé ;
   • Remboursement par les organismes
     publics difficile ou presqu’impossible ;
   • Environnement physique ;
   • Exige de la dextérité et de l’équilibre en
     position assise.

                                                  58
SEXUALITÉ ET ÉLIMINATION
  VESICALE/INTESTINALE
Psychologiquement
• Perte de confiance en soi
• Réaction d’agressivité, rancune, jalousie (chez les
  deux partenaires)
• Soins intimes : risque de transformer relation
  amoureuse en relation de soins
• Risque d’incontinence vésicale et intestinale
• Risque de dysréflexie (si lésion au-dessus de D6)
• I.T.S

                                                        60
Comment y remédier?
DISCUTER AVEC LE PATIENT:
• Risque d’incontinence vésicale et intestinale
  pendant la relation sexuelle ,éjaculation/orgasme :
   • Risque d’incontinence fécale, fuites, flatulences,
   • Surveiller les signes de dysréflexie (avoir en sa
     possession un anti hypertenseur)
• Interventions: vider la vessie, maintenir le
  programme d’élimination intestinale, tampon anal,
  retrait la sonde, plier la sonde et appliquer un
  condom, enlever le sac de drainage, mettre un
  bouchon à la sonde, couvrir la sonde sus-pubienne,
  protéger la literie,
                                                          61
Conseils pratiques avant une relation sexuelle
• Risque de priapisme (1 à 10%) si prise de
  médicaments liés à l’érection (si durée érection plus
  que 3h appeler le 911).
• Gestion du spasme
• Risque de plaies et contusion à l’organe génital
  (frottement, friction)

                                                          62
FOIRE AUX QUESTIONS
RÉÉDUACATION PÉRINÉALE/PELVIENNE ?

                                     64
Est-ce qu’on peut reprendre une vie normale en
     gérant l’élimination intestinale et urinaire ?
OUI
NON
Pourquoi?

                                                      65
Quel est l’impact   de la malbouffe sur l’intestins
neurogènes?

                                                      66
UN horaire de repas irrégulier pourrait-il avoir un
impact sur l'élimination intestinale?

                                                      67
Est-ce qu'il y a des nouveautés basés sur les
données probantes pour les problématiques
vésicales et intestinales/LM?

                                                68
Autre que l'utilisation de Senokot et Colace, est-ce
qu'il y a d'autres approches?

                                                       69
Est-ce qu'il y a des gastro-entérologues qui se
    spécialisent en LM?
    Si oui, quand les consulter?

                                                  70
Est-ce qu'il y a des nouveaux "guidelines" et recommandations pour l'usage
des cathétérismes (changement quotidien) ?

                                                                             71
Piscine: Comment intégrer une personne lésée médullaire
dans la communauté avec des problèmes d'incontinences
potentielles?

                                                          72
Est-ce qu'il y a des recommandations pour gérer
les éliminations dans un avion ou un train?

                                                  73
L’impact de ces problématiques (vessie et
intestins neurogènes) sur la sexualité?

                                            74
L’interface entre la vraie vie et les besoins
               urologiques?

                                                75
CONCLUSION
• On doit être plus sensible aux signaux faibles
• Ce sont les premiers signes qui nous avertissent
• Développer attention, n’attendez pas que la lumière
  rouge s’allume
• Développe une vigilance Intervention 1er niveau
• L’infirmière a un rôle primordial quant au soutien
  qu’elle apporte à la personne affectée puisqu’elle aide
  cette dernière à trouver une signification à sa
  souffrance et à approfondir ses connaissances d’elle-
  même au niveau du contrôle et des auto soins, pour lui
  permettre d’atteindre un sens d’harmonie interne
  quelles que soient les circonstances.

                                                            76
77

     Conclusion
     La blessure médullaire est un événement tragique qui
       se produit subitement dans la vie d’une personne.
       La personne atteinte voit souvent ses projets de vie
       actuels et futurs s’écrouler, en raison des
       conséquences du traumatisme qui sont graves,
       voire même irréversibles. Les déficiences qui
       résultent d’un traumatisme à la moelle impliquent
       non seulement des pertes permanentes des
       fonctions sensitives et motrices sous lésionnelles
       mais aussi des perturbations de la fonction
       respiratoire, cardiovasculaire, d’élimination et
       sexuelle.
                                                              77
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Ensemble pour les meilleures pratiques

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