Le soutien psychologique - Ligue contre le cancer

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Le soutien psychologique - Ligue contre le cancer
Le soutien psychologique

                  Edition actualisée:
                  janvier 2017
Le soutien psychologique - Ligue contre le cancer
Le soutien psychologique

                                                             SOMMAIRE

                     > Le   soutien psychologique en cancérologie ? 		                                             4
                     > Les    « psys », qui sont-ils ?					                                                        9
                     > Quand        consulter ?			                               		                              11
                     > Où     consulter un « psy » ? 			                                                         12
                     > Les différentes formes de soutien ?		                                                     13
                     > Pour en savoir plus		                                             		                      15

   1er financeur associatif indépendant de la recherche contre le cancer, la Ligue est une organisation non gouverne-
   mentale indépendante reposant sur la générosité du public et sur l’engagement de ses militants.
   Forte de près de 64 000 adhérents et 13000 bénévoles, la Ligue est un mouvement populaire organisé en une fédé-
   ration de 103 comités départementaux.
   Ensemble, ils luttent dans trois directions complémentaires: chercher pour guérir, prévenir pour protéger, accompa-
   gner pour aider, mobiliser pour agir.
   Aujourd’hui, la Ligue fait de la lutte contre le cancer un enjeu sociétal rassemblant le plus grand nombre possible
   d’acteurs sanitaires, mais aussi économiques, sociaux ou politiques, sur tous les territoires.
   En brisant les tabous et les peurs, la Ligue contribue au changement de l’image du cancer et de ceux qui en sont
   atteints.

   TOUT CE QU’IL EST POSSIBLE DE FAIRE CONTRE LE CANCER,
   LA LIGUE LE FAIT.

                              Cet ouvrage a été réalisé sous la direction du Dr Pierre SALTEL , médecin psy-
                              chiatre responsable de l’Unité de Psycho-oncologie du Centre Léon Bérard - Lyon,
                              avec la collaboration de :
                              Maéva Jaoui, psychologue écoutante,

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                              Ligue nationale contre le cancer
                              Marie-Claire Salmon, psychologue clinicienne,
                              Ligue nationale contre le cancer
                              Amélie de Haut de Sigy, psychologue clinicienne,
                              Ligue nationale contre le cancer
                              Florence Magendie, psychologue clinicienne, Ligue nationale contre le cancer
 Le soutien
psychologique
                              Coordination : Marie LANTA
Le soutien psychologique - Ligue contre le cancer
Comment aider
                       et soutenir une personne
                               malade ?

L
      a survenue du cancer est souvent vécue comme un choc qui entraîne
      à la fois chez la personne atteinte mais aussi dans son entourage, de
      grands bouleversements émotionnels et l’apparition de préoccupa-
tions qui peuvent concerner différents aspects de la vie.

La maladie et les traitements proposés demandent à chacun du temps et
de l’énergie qu’il est parfois difficile de trouver ou garder. Habituellement,
les soins vont se dérouler dans des services hospitaliers spécialisés au cours
de séjours (en ambulatoire ou en hospitalisation) pendant lesquels, le pa-
tient et ses proches rencontrent des soignants de diverses spécialités : mé-
decins, infirmiers, aides-soignants, psychologues… Chacun peut bénéficier
de leurs compétences, de leur attention, de leurs conseils et explications
permettant d’être accompagné, soutenu dans une relation de confiance.

Une meilleure connaissance des répercussions de la maladie et des traite-
ments sur la vie quotidienne des malades et de leurs proches a permis de
développer des actions spécifiques de « soutien psychologique » dans le
cadre de l’organisation des soins. Le PLAN CANCER a d’ailleurs prévu que
chaque patient puisse dès le début, grâce au dispositif d’annonce, discuter
avec un soignant de la maladie et des traitements mais également des
conditions pour parvenir à maintenir l’équilibre de sa vie personnelle, fami-
liale, malgré la maladie et les traitements.

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                                                                                 psychologique
Le soutien psychologique - Ligue contre le cancer
Le soutien psychologique en cancérologie                     ?
                Pourquoi se faire                            leur fatigue, leurs moments de décou-
                accompagner ?                                ragement et de tristesse pourtant bien
                                                             légitimes affectent leurs enfants, leur
                Dans le contexte de la maladie, il est       conjoint, leurs parents. De ce fait, ils
                tout à fait naturel de se sentir désem-      n’osent pas les partager, les exprimer et
                paré et inquiet.                             peuvent ainsi se sentir seuls. De même
                                                             pour les proches qui peuvent ne pas
                Confronté au cancer, souvent inatten-        oser manifester leurs inquiétudes et
                du, les personnes malades comme l’en-        parfois leur épuisement. Dans le souci
                tourage éprouvent diverses émotions.         de se protéger mutuellement, malades
                Ces dernières peuvent se manifester          et proches ont souvent du mal à com-
                avec une intensité très violente ou en-      muniquer et ne vivent pas les choses de
                vahissante au point de perturber forte-      la même manière.
                ment les comportements et la vie quo-
                tidienne : l’angoisse peut « paralyser »
                et inhiber la communication, la prise        La personne malade :
                de décision… Un sentiment de colère          « je ne peux pas me permettre de
                peut surgir, vis-à-vis des soignants car     craquer devant eux »,
                la prise en charge ne répond pas aux         « ils attendent de moi que je sois
                attentes, mais également vis-à-vis des       fort(e) »…
                proches parfois sous forme d’agressi-
                vité car il est impossible de l’exprimer     Les proches :
                autrement.                                   « Je me sens démuni, je ne sais
                                                             pas comment réagir »
                Beaucoup d’informations sont données         « Quelle attitude adopter, que
                lors des différents rendez-vous. Ce que      dire… ? ».
                la personne malade et son entourage

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                comprennent et intègrent sur la mala-
                die, ses risques, mais aussi sur les trai-
                tements et l’espoir que l’on peut placer
                en eux, peut influencer fortement les
                réactions psychiques et émotionnelles.

 Le soutien     Souvent les malades craignent que
psychologique
Le soutien psychologique - Ligue contre le cancer
Le soutien psychologique en cancérologie ?

Il arrive parfois que l’entourage pousse    Le soutien
le malade à « réagir », ne comprenant
pas forcément que les émotions et           Les patients et leur entourage, dans la
questions qui l’assaillent sont déjà une    mesure du possible, doivent faire part
manière de réagir. Ainsi peut-on en-        aux soignants en toute confiance de
tendre : « ne te laisse pas aller », « tu   leurs interrogations, de ce qu’ils ima-
dois te battre », « surtout tu dois avoir   ginent à tort ou à raison.
le moral », « tu ne dois pas craquer,       De façon générale, il est important
pour tes enfants et ton mari »…             d’essayer de rester en accord avec soi-
                                            même dans son ressenti et ses émo-
Ces sentiments et réactions peuvent         tions et ainsi aborder ses inquiétudes
être vécus différemment et avec plus ou     lorsqu’elles sont présentes plutôt que
moins d’intensité selon les personnes.      de les enfouir.
C’est pourquoi il est important que les
                                            Il est souvent délicat de parler de ces
soignants, les malades et leur entou-
                                            sujets car ils peuvent être source d’an-
rage puissent avoir des occasions re-
                                            goisse. Ils obligent à envisager les
nouvelées de « faire le point » sur tous
                                            limites, les échecs éventuels des trai-
ces enjeux et définir les « aides » qui     tements et chacun peut hésiter à s’en-
seraient utiles aux différentes étapes de   gager dans de telles discussions, par
la maladie.                                 crainte d’induire un certain désespoir.

En plus du soutien mutuel que               Les « psys » offrent une possibilité
le malade et son entourage                  d’écoute, un espace de liberté pour que
peuvent s’apporter, tous ces                chacun puisse exprimer son ressenti à
sujets peuvent être abordés                 chaque moment du parcours médical.
dans le cadre d’un soutien                  Avoir recours à eux, exige cependant
psychologique qui n’implique                un effort pour dépasser la réticence
pas nécessairement de racon-                bien habituelle, de demander à être
ter sa vie ou de se mettre à nu.            aidé.
Le soutien ne conduit pas for-
cément à vivre des moments                  A l’annonce de la maladie, et parfois
tristes, il comprend aussi des              même auparavant, les pensées concer-

                                                                                       5
moments agréables et de dé-                 nant la maladie, ce qu’elle représente
couvertes.                                  ou ce qu’elle peut engendrer affluent.
Le « psy » n’ira pas au-delà de             Cette activité psychique souvent in-
ce qui est apporté au cours des             tense surprend le patient lui-même. Il
séances, surtout s’il sent que              peut s’en inquiéter et se demander si
c’est trop douloureux.                      de telles réactions sont « normales »…
                                            Pouvoir aborder, avec un spécialiste        Le soutien
                                                                                       psychologique
de la psychologie, ce que l’on pense,       Un soutien psychologique,
                imagine, espère et comment l’on se re-      dans quelles circonstances ?
                présente « soi-même » dans tous ces
                changements, contribue à trouver un         Dans la plupart des services hospitaliers
                équilibre et surtout aide à mieux appré-    de cancérologie des psycho-oncolo-
                hender les attitudes de l’entourage qui     gues, psychologues et psychiatres tra-
                partage la plupart de ces évènements        vaillent en collaboration avec les chirur-
                angoissants.                                giens, les oncologues et les soignants.
                                                            Ils sont habituellement intégrés dans
                Lorsque le malade ou le proche le           les équipes de « Soins de support »,
                souhaite, devant l’importance des ré-       aux côtés des praticiens de la douleur,
                actions émotionnelles, des difficultés      des soins palliatifs et du service social.
                relationnelles et du malaise ressenti,
                                                            Une consultation de psycho-oncologie
                il lui sera possible d’envisager un sui-
                                                            peut être proposée à la demande ou
                vi psychologique ponctuel ou au long
                                                            par l’équipe soignante, dès lors qu’une
                cours. La relation qui se construit entre
                                                            détresse psychologique, une sympto-
                le patient et le « psy » permet d’évo-
                                                            matologie (anxiété, dépression) est
                quer dans le respect et sans jugement
                les expériences les plus intimes, les       manifeste ou dépistée. Il est d’ailleurs
                sentiments les plus forts et les craintes   recommandé par les « Plans Cancers »
                les plus oppressantes. Ce cheminement       successifs, de réaliser une évaluation
                progressif accompagne un questionne-        systématique, organisée, à certaines
                ment personnel, une modification ou         étapes du parcours de soin, par exemple
                adaptation des conditions de vie voire      lors du dispositif d’annonce.
                une continuité dans des projets de vie.
                Tout aussi important, les « psys » les      A l’hôpital les « psys » rencontrent
                conseilleront sur la manière d’en parler    les malades et avec leur accord, aussi
                avec leurs proches, leurs enfants qu’ils    leurs proches. En effet, la maladie peut
                pourront également prendre en charge.       affecter de manière différente les « ai-
                                                            dants », parfois démunis, impuissants,
                Ces échanges se font sous forme d’en-       qui se demandent comment réagir pour
                tretiens individuels mais aussi parfois     « aider au mieux » la personne malade.
                par « groupes de patients », selon la

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                demande, les étapes du soin et les          Souvent soucieux de « remonter le mo-
                besoins de chacun. Il est fréquent que      ral », le proche peut tenir un discours
                quelques séances suffisent à « éclai-       optimiste et rempli d’espoir en tentant
                rer» les principaux sujets de préoccu-      ainsi de cacher sa propre tristesse et ses
                pation.                                     peurs. Plein de bonne volonté, il lui
                                                            arrive cependant d’être ainsi, maladroit.
 Le soutien
psychologique                                               Le soutien psychologique est une res-
Le soutien psychologique en cancérologie ?

source, un espace qui lui permet d’ex-        ladie grave d’un proche soulève en lui
primer son vécu, son ressenti propre... Il    de nombreuses questions, inquiétudes
peut se montrer alors plus disponible à       qui lui sont propre et qu’il risque de
entendre les interrogations du patient.       ne pas oser partager avec ses parents,
                                              souhaitant les protéger. Le psychologue
Un grand nombre des interventions des         propose un lieu de parole en dehors de
« psys » concerne les bouleversements         la famille où il pourra évoquer libre-
de la maladie dans la représentation          ment ses angoisses, craintes, interroga-
de soi ou de son avenir ainsi que les         tions…
perturbations des relations familiales
ou sociales qu’entraîne la maladie. Ils       Un soutien est également proposé
aident ainsi les malades et leurs proches     lorsque c’est l’enfant qui est directe-
à comprendre leurs propres réactions et       ment touché par la maladie. Il y trou-
celles des autres, et à parfois prendre       vera là aussi, un espace pour parler en
de la distance devant les non-dits ou les     dehors du contexte familial de ce qu’il
malentendus.                                  est en train de vivre dans son corps…
                                              et donc en pensée, parfois en décalage
Les Psys sont aussi compétents pour           avec ce que ses parents, ses proches
aider les parents à parler de la maladie      peuvent imaginer.
aux enfants (et aux personnes de l’en-
tourage considérées comme particuliè-         Dans le cadre ambulatoire, ces inter-
rement fragiles). Dans un souci de pro-       ventions psychologiques sont tout
tection, pour leur éviter d’être triste, de   autant accessibles. Le patient et sa fa-
souffrir, ou parce que l’on pense qu’ils      mille peuvent en prendre d’eux-mêmes
ne comprendraient pas, nombreux sont          l’initiative, ou bien sur les conseils des
ceux qui auraient tendance à cacher           soignants.
aux enfants la maladie. Il n’est pas tou-
jours aisé de trouver les mots, le mo-
ment et de se sentir capable d’affronter
cette situation. Un psychologue peut
alors accompagner les parents et les ai-
der à définir ce qu’ils souhaitent dire et

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partager, en fonction de la situation de
chacun et de l’âge des enfants. Il peut
également les aider dans le temps face
aux réactions des uns et des autres et
ainsi leur permettre de trouver des res-
sources.                                                                                    Le soutien
La confrontation de l’enfant à la ma-                                                      psychologique
Le soutien psychologique en cancérologie ?
                Quels sont les sujets abordés ?

                Les aspects relationnels, mais aussi les    > Les répercussions sur la vie intime,
                difficultés d’ordre plus personnel et in-
                                                            > Les transformations du corps et le
                time sont des sujets qui peuvent faire
                                                            sentiment de mutilation,
                l’objet d’un soutien psychologique.
                                                            > La perte de confiance en soi,
                Il est difficile d’en faire une liste ex-
                haustive, cependant voici quelques          > La reprise du travail…
                exemples des sujets les plus fréquem-       > La crainte du regard de l’autre,
                ment abordés:
                                                            > Le sentiment de culpabilité,
                   > La peur de ne pas arriver à faire
                   face,                                    > Les fluctuations d’humeur,

                   > Les angoisses liées à l’incertitude    > La difficulté à trouver un nouvel
                   du pronostic, la difficulté à se pro-    équilibre
                   jeter                                    > La peur de ne plus se reconnaître.
                   > L’impression de « peser » sur les
                   autres,
                   > Le sentiment de ne pas être com-
                   pris(e),
                   > L’impression de ne pas arriver à
                   communiquer, la difficulté à expri-
                   mer ce que l’on ressent,

           8
 Le soutien
psychologique
Les « psys », qui sont-ils     ?
Avoir recours à un «psychologue» ou         adultes, ce qui lui donne une capa-
à un «psychiatre» effraie encore trop       cité et une aptitude particulière à
souvent car, dans l’imaginaire collec-      aborder avec autrui sa souffrance
tif, cette démarche reste associée à la     psychique dans le but de l’aider.
maladie psychique. La souffrance est
humaine, le « psy » soutient toute per-     Comme pour le psychiatre, le
sonne qui le souhaite.                      psychologue qui travaille en
                                            cancérologie   (alors nommé
•   Le psychiatre est d’abord               psycho-oncologue) connaît la
    un médecin spécialiste, comme           réalité de la maladie cancé-
    le sont un dermatologue ou un           reuse et de ses répercussions.
    ophtalmologue. Sa spécialité en
    psychiatrie l’a formé au fonction-      Psychiatre et psychologue clini-
    nement mental et à ses pertur-          cien diffèrent donc l’un de l’autre
    bations, à la pharmacologie, ainsi      essentiellement par le fait que le
    qu’aux difficultés personnelles et      premier est médecin alors que le
    relationnelles des individus. Le        deuxième n’est ni médecin, ni pa-
    psychiatre travaillant en cancéro-      ramédical. Des consultations avec
    logie est particulièrement sensible     un psychiatre et un psychologue
    aux troubles psychologiques liés        peuvent être complémentaires
    à la maladie cancéreuse et à son        dans le but de favoriser à la fois une
    traitement. Il est évidemment in-       prise en charge médicamenteuse
    diqué de demander son avis lors         et un suivi psychothérapeutique.
    d’un doute quant à une possible
    installation d’une dépression par       Chacun étant formé pour aborder
    exemple. En tant que médecin, il        avec les patients leurs difficul-
    peut prescrire des médicaments,         tés psychologiques et chercher

                                                                                     9
    et ses interventions sont prises        les moyens d’y remédier, il ar-
    en charge par la Sécurité Sociale.      rive que leurs moyens d’inter-
                                            vention et leurs activités se res-
•   Le psychologue est spé-                 semblent, surtout lorsque tous
    cialisé dans la connaissance du         deux ont la compétence supplé-
    fonctionnement psychique et des         mentaire de psychothérapeute.
    difficultés personnelles et relation-                                             Le soutien
                                                                                     psychologique
    nelles des enfants, adolescents et
Les «psys», qui sont-ils ?

                •   Le psychothérapeute pra-                      la parole que le psychanalyste pro-
                    tique la psychothérapie, c’est-à-             pose une interprétation et amène
                    dire qu’il accompagne à plus ou               son patient à effectuer un travail
                    moins long terme des personnes                sur lui-même. Cette méthode est
                    en souffrance psychologiques et/              de plus ou moins longue durée
                    ou physiques. Il en existe de nom-            (sur le divan ou en face à face).
                    breuses formes (EMDR, hypnose,
                    relaxation, sophrologie, thérapies
                    cognitivo-comportementales…)
                                                             Si ça ne se passe pas bien
                    C’est un titre reconnu depuis peu        avec le psy que vous avez consul-
                    en France, il faut donc être vigilant.   té ou si le soutien apporté ne répond
                                                             pas à la demande, il semble impor-
                •   Le psychanalyste est un thé-             tant d’en parler avec lui. Ce sera alors
                    rapeute qui utilise une méthode          l’occasion, dans un premier temps,
                    psychanalytique (freudienne, la-         de faire un point sur la situation et le
                    canienne ou jungienne). À noter          soutien demandé et pourra ainsi dé-
                    que pour devenir psychanalyste,          boucher sur un nouveau départ dans
                    il est nécessaire d’avoir suivi une      la thérapie ou sur une orientation vers
                    psychanalyse pendant plusieurs
                                                             un autre professionnel plus adapté.
                    années sous contrôle d’une socié-
                    té psychanalytique. Cette pratique
                    vise à soulager les patients par
                    l’exploration de leur inconscient
                    afin de les aider à résoudre leurs
                    difficultés psychologiques. C’est au
                    travers d’une écoute attentive de

    10
 Le soutien
psychologique
Quand consulter         ?
C
        ontrairement à ce qu’il est cou-      > Pendant et après les traitements,
        rant d’entendre, les « psys »         > En situation de récidive,
        n’apportent pas « LA » solu-
                                              > A l’étape des soins palliatifs…
tion, et ne sont pas là pour « remon-
ter le moral » ni pour « faire oublier
                                             Le plan cancer 2 avait notamment
la maladie », mais bien pour aider et
                                             insisté sur l’importance de la prise en
soutenir ceux qui y sont confrontés.
                                             charge de l’après cancer. En effet, s’il
                                             est bien légitime d’imaginer qu’à l’issue
La décision de consulter un « psy » et
                                             des traitements on pourra enfin se sen-
de savoir où et à quel moment le faire,
                                             tir soulagé, cependant, pour beaucoup,
est parfois difficile à prendre. Il s’agit
                                             c’est aussi un « contrecoup » !
avant tout d’une démarche personnelle
fondée sur un ressenti, une volonté
                                             Après toute cette énergie déployée
d’accompagnement et d’échanger
                                             pour assumer les traitements et toutes
sur son vécu et/ou difficultés dans un
                                             les difficultés rencontrées, la fin d’une
cadre bienveillant et sans jugement.
                                             prise en charge quasi-quotidienne peut
                                             s’accompagner d’un sentiment d’aban-
Ce suivi est volontaire, libre et peut
                                             don et de fragilité.
être arrêté sur simple demande.
Toute personne malade ou proche, pour
                                             S’ajoute à cela, l’incertitude de déve-
peu qu’elle en ressente donc le besoin,
                                             lopper autre chose, de « récidiver » et
peut rencontrer un « psy » pour parler
                                             le sentiment de devoir vivre désormais
de la maladie et comprendre les réac-
                                             « avec une épée de Damoclès » au-des-
tions des uns et des autres, et identifier
                                             sus de la tête (suivi, examens…). Il y
les comportements à adopter ou éviter.
                                             a un avant et un après qu’il n’est pas
                                             toujours évident d’identifier pour se re-
Chaque étape de la maladie peut
                                             construire. Il peut être difficile de vivre
susciter des questionnements ou in-

                                                                                           11
                                             avec cet évènement comme une étape
quiétudes, cet      accompagnement
                                             dans sa vie et trouver un nouvel équi-
peut donc se faire à tout moment :
                                             libre. Cela demande du temps. L’entou-
 > Dès la période des premiers exa-          rage peut parfois ne pas comprendre ce
 mens et de l’attente des résultats,         sentiment et tenir des propos comme
 > Annonce du diagnostic de la ma-           « c’est fini », « tourne la page », « tu
 ladie,                                      peux retrouver ta vie d’avant »…               Le soutien
                                                                                           psychologique
Quand consulter ?

                Après les traitements, un soutien psy-       important qu’il s’inscrive dans la glo-
                chologique reste donc souvent néces-         balité d’une prise en charge, où chacun
                saire et légitime.                           des soignants est concerné par la qua-
                                                             lité de vie du patient et de ses proches.
                Quelle que soit l’étape des soins, le
                recours à un psychologue sera d’autant
                plus efficace qu’il pourra être évoqué
                avec le médecin traitant, le spécialiste
                en cancérologie, les infirmières. Il est

                                           Où consulter un « psy »            ?
                P
                         our certains, revenir sur le lieu   •    Via le réseau de cancérologie dont
                         de soin pour consulter est trop          dépend l’établissement de soin
                         difficile. Il est important que
                                                             •    Dans le secteur libéral, via le mé-
                chacun, malade ou proche, puisse trou-
                                                                  decin traitant.
                ver l’interlocuteur qui lui convienne :
                •    Dans les structures de soin où se       En ce qui concerne le financement,
                     déroulent les prises en charge. Il      les consultations proposées dans les
                     est possible de se renseigner au-       centres de soins et dans les CMP font
                     près des médecins ou de leur se-        parties de la prise en charge propo-
                     crétariat, des soignants …              sées et sont donc gratuites. De même,
                                                             les consultations proposées par les as-
                •    Dans les associations de malades,
                                                             sociations de patients peuvent, dans
                     comme le comité départemental
                                                             certaines conditions, être entièrement
                     de la Ligue contre le cancer, qui
                                                             prises en charge.
                     peuvent proposer des consulta-
                     tions avec des psychologues spé-
                                                             Dans le secteur libéral, les consultations
                     cialisés ou orienter vers un profes-

    12
                                                             de psychiatres seront remboursées par
                     sionnel à proximité du domicile.
                                                             la Sécurité Sociale, mais non celles des
                •    Dans le secteur public dépendant        psychologues puisqu’ils ne sont pas
                     du domicile : CMP (Centre Médico        médecins. Certains réseaux de cancé-
                     Psychologique) pour les adultes,        rologie ou associations de soins à do-
                     et CMPP (Centre Médico Psycho           micile, financent des consultations de
 Le soutien          Pédagogique) pour les enfants et        psychologues lorsqu’ils ont passé avec
psychologique        adolescents.                            eux, des conventions.
Des centres d’accueil pour les personnes    Un service d’écoute et de soutien psy-
touchées par le cancer se développent       chologique, anonyme, gratuit et confi-
depuis ces dernières années et pro-         dentiel est également mis en place par
posent habituellement des rencontres        la Ligue contre le Cancer joignable au
individuelles avec des psychologues.        0800 940 ‌939 du lundi au vendredi de
                                            9h à 19h.

                    Les différentes formes de soutien             ?
L
       es soins de support sont définis     Soutien individuel
       par l’ensemble des soins complé-
       mentaires aux traitements médi-      De nouveaux praticiens s’associent à
caux que les oncologues vont apporter       l’activité quotidienne des soignants
au patient. Ces soins ont tous pour         pour améliorer de manière plus globale
objectif d’apporter une aide morale et      le bien être des patients (dépression,
complémentaire, à chacun de choisir les     anxiété…). A chacun de s’approprier
approches qui lui conviendront.             la ou les pratique(s) qui lui est/sont
                                            bénéfique (s) et qui peuvent être de
1. Soin de support :                        nouvelles ressources. Cette prise en
le soutien psychologique                    charge est proposée en face à face et
                                            différentes approches peuvent être uti-
Le soutien psychologique repose sur         lisées :
des rencontres répétées avec un « psy »     •   Le soutien psychologique
selon des méthodes diverses. Elles ont          d’accompagnement : quelques
en commun de privilégier une mobili-            séances en face à face dans un
sation des ressources de la personne            cadre défini
confrontée aux difficultés de la maladie,
                                            •   La psychanalyse : fondée sur
en s’attachant à « l’ici et maintenant ».

                                                                                       13
                                                la verbalisation et les associations
La relation avec « le psy » se déroule
                                                libres C’est une prise en charge qui
dans un cadre défini à l’avance avec des
                                                se fait plus sur du long terme. Au-
règles d’expression par le langage ou le
                                                jourd’hui il existe un grand nombre
corps, discutées à la première rencontre.
                                                d’ «écoles psychanalytiques, cha-
                                                cune avec ses particularités et son
                                                cadre, à définir avec l’analyste.       Le soutien
                                                                                       psychologique
Les différentes formes de soutien ?

                •   La thérapie cognitivo-                Comme vu précédemment, il est essen-
                    comportementale (TCC) :               tiel dans ce domaine des « nouvelles »
                    thérapie brève, qui vise à rem-       thérapies, d’être vigilant quant aux qua-
                    placer les idées négatives et les     lifications du thérapeute.
                    comportements inadaptés par des
                    pensées et des réactions plus en      Groupes de parole
                    adéquation avec la réalité.
                •   La relaxation : désigne une           Ce sont des espaces de parole,
                    détente physique complète qui est     d’échange, de partage d’expériences
                    liée au relâchement des tensions      communes vécues par les patients qui
                    musculaires. Par extension, celle-    ont été ou sont confrontés à un cancer
                    ci amène également une détente        animés par un « psy » expérimenté et
                    psychique, mentale qui est due à      un soignant... Leurs objectifs visent à
                    une diminution de la tension ner-     permettre aux personnes de mettre en
                    veuse. Différentes méthodes de        mots leurs émotions souvent non ex-
                    relaxation existent, dont l’hypnose   primées, de les confronter à celles de
                    et la sophrologie, entre autres.      personnes ayant vécu une même expé-
                •   L’EMDR, Eye Movement Desen-           rience, afin de leur permettre de sortir
                    sitization and Reprocessing, soit     de leur isolement.
                    en français Mouvement des yeux,       Cette parole est enrichie par la compré-
                    Désensibilisation et Retraitement     hension des autres patients, et l’exper-
                    (de l’information). Des exercices     tise du psychologue.
                    portant sur les mouvements ocu-
                    laires, guidés par un thérapeute,     Certaines structures peuvent proposer
                    peuvent apporter un soulagement       des groupes plus spécifiques :
                    psychologique et physique (baisse        > malades atteints de cancer de la
                    de sensations douloureuses) en           prostate,
                    agissant sur la mémorisation             > proches, aidants,
                    de certains souvenirs « trauma-
                                                             > enfants,
                    tiques ».
                                                             > fratrie,
                •   Méditation         de    pleine

    14
                    conscience (Mindfullness) :              > personnes en deuil...
                    aussi appelée présence attentive
                    consiste à porter intentionnelle-
                    ment attention aux expériences
                    internes (sensations, émotions,
                    pensées, états d’esprit) ou ex-
 Le soutien         ternes dans le moment présent,
psychologique
                    sans porter de jugement de valeur.
Les différentes formes de soutien ?

2. Autres formes de soins                  adapté et/ou des activités dédiées au
de support                                 bien-être :
                                              > activité physique adaptée
Les soins de support qui peuvent être
                                             > soins socio-esthétiques,
complémentaires aux soins médicaux,
visent à une prise en charge globale de      > groupes de convivialité,
la personne.                                 > accompagnement diététique,
L’objectif est d’améliorer la qualité de     > accompagnement administratif et
vie des patients en proposant un espace      social…

                   POUR EN SAVOIR PLUS
  Pour en savoir plus sur les soins de supports, vous pouvez vous
  référer à la brochure de la Ligue Contre le Cancer intitulée :
  « les soins de support ».

  Une rubrique sur le soutien psychologique sur le site de l’Insti-
  tut du cancer (Inca)
  http://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/
  Qualite-de-vie/Douleur/Soulager-par-des-tech-
  niques-non-medicales/Soutien-psychologique

  Vous trouverez un soutien, un accueil et une écoute au sein
  d’espaces dédiées aux patients et à leurs proches, dans les
  hôpitaux ou en ville.

  Vous trouverez les coordonnées des Espaces de Rencontres et
  d’Information (ERI ),des Espaces Ligue et des Comités départe-

                                                                                   15
  mentaux de la Ligue sur le site de la Ligue.

  Le site internet de l’Inserm propose une revue de la littérature
  consacrée aux évaluations de l’efficacité de l’Hypnose, l’EMDR,
  La Méditation.                                                                    Le soutien
                                                                                   psychologique
Chercher pour guérir,
       prévenir pour protéger,
       accompagner pour aider,
       mobiliser pour agir

    Votre comité départemental

    La Ligue contre le cancer :
    Ecrire au siège de la fédération :
    Ligue contre le cancer, 14 rue Corvisart 75013 PARIS

                                                                      BRD 078 - Edition janvier 2017 - Une production
    0 800 940 939 (numéro gratuit) : Soutien psychologique –
    Aide et conseil pour emprunter – Conseil juridique
    www.ligue-cancer.net : Toutes les informations sur les cancer –
@
    Forum de discussion, actualités de la Ligue – faire un don
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