Rentrée littéraire 2018 - Editions Noir sur Blanc
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Littérature française Fabienne Jacob Un homme aborde une femme Hector Mathis K.O. Philippe Ségur Le Chien Rouge Paul Béhergé Collection Qui Vive Les nougats Ingrid Thobois Collection Qui Vive Miss Sarajevo Littérature étrangère Tadzio Koelb Made in Trenton Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marguerite Capelle Juan Pablo Villalobos Personne n’est obligé de me croire Traduit de l’espagnol (Mexique) par Claude Bleton
Littérature française Alexis Brocas Un dieu dans la machine Serge Filippini J’aimerai André Breton Littérature étrangère Christina Hesselholdt Camilla et compagnie Traduit du danois par Jean-Baptiste Coursaud Karel Schoeman L’Heure de l’ange Traduit de l’afrikaans par Pierre-Marie Finkelstein Littérature française Collection Notabilia Sophie Divry Trois fois la fin du monde Littérature étrangère Collection Notabilia Dag Solstad Onzième roman, livre dix-huit Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud Elena Tchijova La Planète des champignons Traduit du russe par Marianne Gourg-Antuszewicz Olga Tokarczuk Les Livres de Jakób Traduit du polonais par Maryla Laurent
Fabienne Jacob Un homme aborde une femme Les mots que me dit le Professeur pendant l’amour ne sont pas si différents de ceux des hommes de la rue. Quand c’est sa bouche qui les prononce, ils ne me choquent pas. […] Parfois même ils me plaisent. Une femme qui vient d’être plaquée se souvient des mots que les hommes lui ont dits dans la rue. Des cailloux lancés contre son vélo de petite fille aux mots crus qu’un inconnu a lancés contre elle et sa robe d’été. Elle confronte alors son expérience à celle des autres, voisines ou amies, femmes charnelles, vivantes, affranchies dans leur corps et dans leur langue. Une liberté qui peu à peu la contamine et lui permet de trouver en elle des ressources insoupçonnées. Loin de toute convention, fût-elle contemporaine, ce roman tisse, dans une langue puissante et poétique, l’éloge d’une rue joyeuse, désinvolte, insondable terrain de jeu et de hasard, où se jouent la relation homme-femme et sa part inhérente d’ombre et de trouble. Fabienne Jacob est née en 1959 en Lorraine, près de la frontière allemande. Elle a enseigné à Mayotte avant de rejoindre Paris où elle se consacre à l’écriture. L’auteure a publié un recueil de nouvelles et cinq romans, tous publiés chez Buchet/Chastel et chez Gallimard (repris en poche chez Folio). L’ensemble de son œuvre explore le corps et la sensation, la matière opaque de l’origine et de l’enfance. La critique salue dans ses livres un talent à créer, loin du consensus, des personnages de femmes à la fois singuliers et libres. En librairie le 23 août 192 pages - 15 € - 9782283031926
Hector Mathis K.O. Sitam, jeune homme fou de jazz et de littérature, tombe amoureux de la môme Capu. Elle a un toit temporaire, prêté par un ami d’ami. Lui est fauché comme les blés. Ils vivent quelques premiers jours merveilleux, mais un soir, sirènes, explosions, coups de feu, policiers et militaires envahissent la capitale. La ville devient terrifiante... Bouleversés, Sitam et Capu décident de déguerpir et montent in extremis dans le dernier train de nuit en partance. Direction : la zone – « la grisâtre », le pays natal de Sitam. C’est le début de leur odyssée. Ensemble ils vont traverser la banlieue, l’Europe et la précarité... Nerveux, incisif, musical, K.O. est un incroyable voyage au bout de la nuit. Ce premier roman, né d’un sentiment d’urgence radical, traite de thèmes tels que la poésie, la maladie, la mort, l’amitié et l’errance. S’y côtoient garçons de café, musiciens sans abris et imprimeurs oulipiens. Splendide et fantastique, enfin, y règne le chaos. Né en 1993, Hector Mathis grandit aux environs de Paris entre la littérature et les copains de banlieue. Écrivant sans cesse, il s’oriente d’abord vers la chanson, et finit par se consacrer pleinement au roman. En librairie le 16 août 204 pages - 15 € - 9782283031483
Philippe Ségur Le Chien Rouge « Si quelqu’un parmi vous pense être sage selon ce siècle, qu’il devienne fou, afin de devenir sage. » Peter Seurg a toujours voulu faire plaisir à ses parents – des personnes aimantes et bien établies dans le monde. Sa vocation depuis l’enfance est d’être artiste. Mais, depuis l’enfance, sa mère lui dit que ce n’est pas une situation. Et que les artistes ont la fâcheuse habitude de mourir jeunes. Pour ne pas attrister ses géniteurs, Peter Seurg a donc suivi une voie tracée, rassurante, qui n’était pas la sienne. Il est devenu professeur d’université et vit avec une jeune femme aux apparences lisses. Il a acquis une bonne situation. Mais dans cette bonne situation, il se perd et étouffe… jusqu’au jour où tout bascule. Le Chien Rouge, magnifique roman, dresse le portrait psychologique d’un homme épris d’idéal et victime de sa propre révolte. C’est, aussi, une critique radicale de notre société, un hommage à l’art et une bouleversante leçon de vie. Professeur de droit constitutionnel et de philosophie politique à l’université de Perpignan, Philippe Ségur construit au fil des années une œuvre singulière et drôle, hantée par le thème de la dualité. Ses romans sont tous publiés chez Buchet/Chastel. En librairie le 23 août 240 pages - 17 € - 9782283031308
premier roman
Paul Béhergé Les nougats Paul est un génie maladroit. Olivier, une brute. Paul considère Olivier comme son meilleur ami ; Olivier n’a pas d’ami. Pas d’ami, mais une raison d’être : avoir sa photo partout dans les journaux. Pour y parvenir, il a dépouillé Paul de son génie – et maintenant il le fuit. Après des années passées à ruminer, Paul se lance sur les routes avec la ferme intention de se « réconcilier » avec son ami, armé de sa naïveté, de ses réserves de nougats et de quelques kilogrammes d’explosifs. Une odyssée qui le mène de Rambouillet à Manhattan, d’une relecture de l’amitié entre Platon et Socrate à des réflexions psychanalytiques sur la banquette arrière d’une Twingo. Un roman effervescent, drôle et juvénile, qui est aussi une satire libératrice du monde intellectuel et de ses prétentions. Paul Béhergé, 26 ans, est né à Rambouillet. Il a publié en 2016 un triptyque de nouvelles dans la revue en ligne Infusion. Il alimente occasionnellement son blog : paulbrg.wordpress. com. Les nougats est son premier roman. En librairie le 16 août 240 pages - 16 € - 9782283030530
Ingrid Thobois Miss Sarajevo Printemps 1993. Joaquim, vingt ans, débarque dans Sarajevo assiégée. Armé de son seul appareil photo, il défie la mort en mémoire de Viviane, sa sœur récemment disparue. Deux décennies plus tard, dans le train qui le ramène à Rouen où il n’est plus revenu depuis, Joaquim se souvient des replis de cette guerre où les gestes minuscules étaient autant d’actes de résistance, et où se préparait, sous les tirs des snipers, un concours de beauté. Une plongée intime dans le quotidien de Sarajevo en guerre, où chacun cherche à retrouver l’amorce de sa vie, réaffirmant à sa manière son droit à la paix et à la liberté. Au printemps 1993, la capitale bosniaque assiégée était devenue l’emblème d’une humanité réduite à son souvenir. La logique aurait été d’y mourir. Née en 1980, Ingrid Thobois a passé plusieurs années à l’étranger. Couronnée par le Prix du premier roman pour Le roi d’Afghanistan ne nous a pas mariés (Phébus, 2007), elle a publié depuis L’Ange anatomique (Phébus, 2008), Le Simulacre du printemps (Le bec en l’air, 2008), Sollicciano (Zulma, 2011, prix Thyde-Monnier de la SGDL) et Le Plancher de Jeannot (Qui Vive, 2015). Elle écrit également pour la jeunesse. En librairie le 23 août 224 pages - 16 € - 9782283030950
premier roman
Tadzio Koelb Made in Trenton Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marguerite Capelle Trenton, 1946. Dans cette ville de cols bleus, qui suinte le rêve américain malgré la misère ambiante et les pensions miteuses, il y a un nouveau à l’usine : Abe Kunstler. Son allure malingre, son humour cinglant et sa discrétion intriguent, mais Abe tient l’alcool, s’entiche d’Inez au dancing, s’achète une voiture. Les mutilations qu’il a subies à la guerre tiennent le monde en respect. Il est travailleur, évite les bagarres, et tente comme tant d’autres ouvriers de cette Amérique d’après-guerre de tirer son épingle du jeu. Bref, il se fond dans la masse de cette société en tout point conformiste. Sauf qu’Abe Kunstler est une femme. Tout à la fois plongée dans l’Amérique ouvrière, celle des laissés-pour-compte de la Grande Dépression, puis de la guerre, et puissante réflexion sur la question du genre, Made in Trenton s’impose comme un roman extrêmement original et contemporain. Le lecteur suit, fasciné, les manœuvres d’Abe pour survivre dans ce monde fait par et pour les hommes, et son choix radical de s’y conformer jusqu’au transformisme. Il y a du roman noir dans ces lignes, le tout très bien rendu par un style au charme vintage, et aux dialogues enlevés. Tadzio Koelb est un auteur, journaliste et traducteur américain. Ses articles ont été publiés par The New York Times et The Times Literary Supplement, entre autres prestigieux journaux. Il enseigne à l’Université de Rutgers et vit à New York. Made in Trenton est son premier roman. Auteur invité au Festival America 2018 En librairie le 23 août 256 pages - 19 € - 9782283031353
Couverture provisoire
Juan Pablo Villalobos Personne n’est obligé de me croire Traduit de l’espagnol (Mexique) par Claude Bleton Mexico, 2004. Juan Pablo, le narrateur, reçoit une bourse pour aller préparer son doctorat à Barcelone. Valentina, sa fiancée, sera également du voyage. Mais quelques jours avant leur départ, son cousin, qui a le don de se fourrer dans des histoires pas possibles, lui donne rendez-vous : il veut lui proposer de participer à un soi- disant « projet de haut niveau ». Juan Pablo regrettera de s’y être rendu. Entraîné malgré lui dans un réseau criminel mafieux, son voyage en Europe se transforme peu à peu en un truculent roman noir… Dans un Barcelone foisonnant, on croise une galerie de personnages hauts en couleur : de terrifiants truands, des Laia à la pelle – dont l’une est la fille d’un politicien corrompu –, une enfant poète. « Je ne demande à personne de me croire », répètent, comme une litanie, les voix de ce roman : Juan Pablo, dans le récit de ses aventures incroyables, sa mère, dans les lettres désespérées qu’elle lui envoie, et Valentina, dans son journal intime. Dans un jeu permanent entre fiction et réalité, l’auteur use d’une série de mises en abyme, de jeux de langue, de styles et de genres. On retrouve ici son excellente plume, et surtout son désopilant humour noir… Juan Pablo Villalobos est né à Guadalajara (Mexique) en 1973. Écrivain, critique et traducteur, il est l’auteur de cinq livres, dont trois ont été traduits en France chez Actes Sud. Personne n’est obligé de me croire a reçu le prestigieux prix Herralde en 2016. En librairie le 6 septembre 288 pages - 20 € - 9782283031490
Couverture provisoire
Alexis Brocas Un dieu dans la machine Divorcé, notre héros est aussi écrivain raté au chômage. Plus rien ne peut l’empêcher de déchoir. Sauf une proposition d’emploi chez Larcher Conseil. L’entreprise cherche des rédacteurs pour exploiter au mieux des sources d’information. Le secret y est de mise, et les services travaillent de façon indépendante. Mais notre héros grimpe très vite dans la hiérarchie. Jusqu’à percevoir bientôt les véritables objectifs de l’organisation tentaculaire. Et comprendre que sa fille adolescente est en danger. Alexis Brocas nous offre un roman sur les big data et la société de surveillance. Mais aussi un récit d’aujourd’hui sur l’amour d’un père pour sa fille, entre tendresse et incompréhension. Né en 1973, Alexis Brocas est critique littéraire et enseignant à la Sorbonne. Il est l’auteur notamment d’une trilogie à succès pour adolescents, La mort j’adore !, et d’un premier roman paru chez Gallimard, La vie de jardin. En librairie le 23 août 176 pages - 16 € - 9782752911698
Couverture provisoire
Serge Filippini J’aimerai André Breton Sur un exemplaire de Nadja, Chance a écrit méticuleusement « J’aimerai » au-dessus du nom de l’auteur. Elle a tracé avec art toutes ses lettres, afin que la mention « J’aimerai André Breton » paraisse sortir de l’imprimerie. André Breton est à la fin de sa vie. Avec Chance, il pourrait recomposer le grand motif de son existence amoureuse : aborder une femme, ne plus penser qu’à elle et que naisse un livre. Chance se rend à son domicile. Ils ont une relation sexuelle. Mais, quelques jours plus tard, le poète meurt, et la jeune femme se retrouve seule… Et si c’était Nadja qui écrivait le roman d’André Breton ? Celui d’un homme qu’elle a choisi comme sauveur et qui ne l’a pas sauvée. Avec le personnage de Chance, Serge Filippini nous offre cet autre récit. Qui commence par André Breton et s’achève par une révélation mystique. Ou comment l’amour fou peut aussi être lu comme une forme de domination de l’écrivain masculin sur sa muse. Serge Filippini est l’auteur d’une quinzaine de romans, parus notamment chez Phébus, Grasset et La Table Ronde. Citons L’homme incendié sur Giordano Bruno (Libretto, 2012), traduit en cinq langues, et Rimbaldo (Libretto, 2018) sur Arthur Rimbaud en Abyssinie. En librairie le 16 août 192 pages - 17 € - 9782752911711
Christina Hesselholdt Camilla et compagnie Traduit du danois par Jean-Baptiste Coursaud Camilla, Charles, Alma, Edward, Alwilda et Kristian forment un groupe d’amis entre quarantaine et cinquantaine rugissante – et surtout bouleversante – au cœur de l’œuvre de Christina Hesselholdt depuis plus de dix ans. Car Camilla et compagnie regroupe quatre petits livres publiés de 2008 à 2014, irrésistibles de drôlerie et de justesse, célébrés au Danemark comme une exceptionnelle performance littéraire. Sous forme de monologues intérieurs alternés, comme si le lecteur sautait d’une conscience à l’autre, Christina Hesselholdt nous invite à un voyage au pays des angoisses et des ambitions ordinaires, des amours et des rencontres, comme un portrait intime, éclaté, de la vie quotidienne – de la vie tout court – en ce début de xxie siècle. De Berlin à Lisbonne, de Belgrade au Mozambique via New York, le Danemark, la poésie de Wordsworth, les romans de Virginia Woolf ou de Samuel Beckett, les personnages de Camilla et compagnie sont tour à tour nous- mêmes et les autres : inoubliables. Christina Hesselholdt est née en 1962. Depuis son premier roman en 1991, elle a publié quinze livres, remportant de très importants prix au Danemark. En 2013, elle fait partie de la nouvelle édition du Best European Fiction édité par Dalkey Archive. Camilla et Compagnie a été traduit en anglais et en suédois, la traduction allemande est en cours. Le dernier roman de Christina Hesselholdt, Vivian, finaliste du grand prix de littérature du Conseil Nordique en 2017, a remporté le grand prix de la Radio Danoise. En librairie le 6 septembre 400 pages - 24 € - 9782752911018
Karel Schoeman L’Heure de l’ange Traduit de l’afrikaans par Pierre-Marie Finkelstein Parti sur les traces d’un berger du début du dix-neuvième siècle devenu poète à la suite de l’apparition d’un ange, un producteur de télévision de Johannesburg, revient dans la petite ville de son enfance. Perdu au cœur du veld sud-africain, il cherche également une échappatoire à son existence vaniteuse et mondaine, à ses déceptions, à une récente rupture. Lui aussi aimerait la visite d’un ange, trouver du sens, croire encore. Cependant, dès ses premières conversations, il se rend compte rapidement que le portrait du jeune berger se brouille et lui échappe. Car le passé est un pays étranger, presque hostile. Habité par les voix d’hier et d’aujourd’hui, infiniment mélancolique, L’heure de l’ange vient clore, après Cette vie (Phébus, 2009, Prix du meilleur livre étranger) et Des voix parmi les ombres (Phébus, 2014), un sublime triptyque de Karel Schoeman. Chef-d’œuvre de la littérature d’Afrique du Sud en langue afrikaans, ce roman paraît un an après la disparition de l’auteur. Karel Schoeman, né en 1939 et mort en 2017, est un écrivain de langue afrikaans et anglaise. Solidaire du combat des Noirs de son pays, il a reçu en 1999, des mains du président Mandela, la plus haute distinction sud-africaine : The Order of Merit. Son œuvre – colossale – compte une trentaine d’ouvrages d’histoire et dix-sept romans dont certains figurent parmi les chefs-d’œuvre de la littérature sud- africaine. En librairie le 16 août 350 pages - 23 € - 9782752910554
Sophie Divry Trois fois la fin du monde Après un braquage avec son frère qui se termine mal, Joseph Kamal est jeté en prison. Il découvre un monde obscur où gardes et détenus rivalisent de brutalité. Une explosion nucléaire lui permet d’échapper à cet enfer. Joseph se cache au cœur de la zone interdite. Poussé par un désir de solitude, il s’installe dans une ferme abandonnée. Alors le temps s’arrête, il se construit une nouvelle vie avec un mouton et un chat, au cœur d’une nature qui, dangereusement, le fascine. Trois fois la fin du monde est une expérience de pensée, une ode envoûtante à la nature, l’histoire revisitée d’un Robinson Crusoé isolé jusqu’à la folie dans son îlot mental. Servi par une écriture d’une force poétique remarquable, une tension permanente et une justesse psychologique saisissante rendent ce roman crépusculaire impressionnant de maîtrise. Sophie Divry est née en 1979. Elle a signé chez Notabilia quatre ouvrages, dont deux romans très remarqués, La condition pavillonnaire (2014) et Quand le Diable sortit de la salle de bain (2015), ainsi qu’un essai, Rouvrir le roman (2017). En librairie le 23 août 240 pages - 16 € - 9782882505286
Dag Solstad Onzième roman, livre dix-huit Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud Préface d’Haruki Murakami Bjørn Hansen se passionnait dans sa jeunesse pour l’économie sociale et la littérature. Marié à une jeune femme avec qui il a eu un garçon, il avait quitté Oslo et sa famille pour s’établir à Kongsberg, petite ville de province, pour rejoindre sa maîtresse, Turid Lammers. Or, dix-huit ans après, alors qu’il vient d’avoir cinquante ans, il fait le constat que rien dans sa vie ne s’est passé comme il l’imaginait. Il est devenu simple percepteur et s’est adonné au théâtre pour les beaux yeux de sa concubine, mais sa tentative pour « passer à un niveau supérieur » en jouant Ibsen et non plus les traditionnelles opérettes est un échec total. Pire, tous les gens qu’ils côtoient, y compris son fils qui vient s’installer chez lui à l’improviste, se révèlent être des coquilles vides. Face à tant de désillusions, il décide de renoncer à ses idéaux et de remettre en question son existence apparemment confortable. Ce qui l’emmène hors des frontières de la Norvège, où il ne saura plus dire s’il vit dans un jeu ou dans la réalité. Texte magistral sur une crise existentielle, Onzième roman, livre dix-huit dessine en creux le portrait d’une société médiocre où les valeurs marchandes finissent toujours par prendre le pas sur les idéaux. Dag Solstad est né en 1941 à Sandefjord en Norvège. Il s’inscrit dans ce courant d’écrivains norvégiens et scandinaves qui ont repris le stream of consciouness et excelle pour sa capacité à analyser la conscience moderne. Auteur d’une trentaine de livres, il a obtenu trois fois le prix de la Critique littéraire norvégienne, le grand prix de littérature du Conseil Nordique en 1989 et en 2017, pour l’ensemble de son œuvre, le prix nordique de l’Académie suédoise. Onzième roman, livre dix-huit a été traduit dans vingt-trois langues. En librairie le 30 août 256 pages - 17 € - 9782882505279
Elena Tchijova La Planète des champignons Traduit du russe par Marianne Gourg-Antuszewicz La Planète des champignons raconte quelques jours de la vie de deux personnes que tout semble séparer : un traducteur de seconde zone enlisé dans ses habitudes et une businesswoman indépendante, qui mène sa vie tambour battant. Ils paraissent vivre sur des planètes différentes, et pourtant, ils partagent quelque chose d’essentiel : ils sont voisins de datchas à la campagne, au nord de la Russie. Sans se connaître, ils ont passé leur enfance à jouer aux mêmes jeux, à arpenter la forêt pour y cueillir les mêmes champignons – ils ont le même rapport âpre et fusionnel à la nature, si important pour les Russes. Dans son récit, Elena Tchijova leur donne six jours, comme les six jours de la Création du monde, pour sortir de leur routine et saisir la chance de se rencontrer… Elena Tchijova traite dans ce roman d’un thème récurrent dans son œuvre : la relation au passé. Quel est son poids dans une vie d’adulte ? Comment inventer une nouvelle vie après l’effondrement de l’URSS ? Comment envisage-t-on l’avenir alors que le passé, ses valeurs et les êtres qui l’habitaient, ont disparu – mais que les souvenirs demeurent ? Née en 1957 à Léningrad, Elena Tchijova étudie l’économie et travaille dans le monde des affaires avant de se tourner vers l’écriture à la fin des années 1990. Femme de lettres très connue en Russie, auteur de nombreux romans à succès, elle dirige depuis plusieurs années le PEN club de Saint-Pétersbourg et est rédactrice en chef de la revue Vsemirnoe Slovo. En 2009, Le Temps des femmes (Les Éditions Noir sur Blanc, 2014) reçoit le prestigieux Booker Prize russe ; il est adapté pour le théâtre en 2011. Elena Tchijova vit aujourd’hui avec sa famille à Saint-Pétersbourg. En librairie le 23 août 336 pages - 22 € - 9782882505262
Olga Tokarczuk Les Livres de Jakób Traduit du polonais par Maryla Laurent Au milieu du xviiie siècle, dans le royaume de Pologne et bientô à travers toute l’Europe des Lumières, le singulier destin de Jakób Frank : mystique, habile politique, débauché, chef religieux ou charlatan, il fut pour les uns le Messie de la tradition juive, pour les autres un hérétique, ou pire, un traître. Pour conserver à son héros toute son ambiguïté, sa complexité et la polysémie de son apparition, la romancière a choisi de ne le montrer qu’à travers les yeux et les propos d’une foule de personnages de tous milieux et de toutes conditions. Cette épopée universelle sur l’appartenance, l’émancipation, la culture et le désir, est une réussite absolue : elle illustre la lutte contre l’oppression, en particulier des femmes et des étrangers, mais aussi contre la pensée figée, qu’elle soit religieuse ou philosophique. Olga Tokarczuk a reçu le prix Nike (équivalent polonais du Goncourt) pour Les Pérégrins, en 2007, et une nouvelle fois, ce qui est rarissime, pour Les Livres de Jakób. Née en 1962, elle a étudié la psychologie à l’Université de Varsovie. Romancière la plus célèbre de sa génération, elle est reconnue à la fois par la critique et par le public. Cinq de ses livres ont déjà été publiés en France : Dieu, le temps, les hommes et les anges ; Maison de jour, maison de nuit (Robert Laffont, 1998 et 2001) Récits ultimes, Les Pérégrins et Sur les ossements des morts (Noir sur Blanc, 2007, 2010 et 2012). En librairie le 13 septembre 944 pages - 29 € - 9782882505255
Libella 7, rue des Canettes 75006 Paris Téléphone : + 33 (0)1 44 32 05 60 Fax : + 33 (0)1 44 32 05 61 Mail : informations@libella.fr www.libella.fr
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