Un vivant QUi passe - Un projet de NICOLAS BOUCHAUD Mise en scène ÉRIC DIDRY Collaboration artistique VÉRONIQUE TIMSIT - Comédie de Caen
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Un vivant Qui passe D’après l’oeuvre éponyme de Claude Lanzmann Un projet de NICOLAS BOUCHAUD Mise en scène ÉRIC DIDRY Collaboration artistique VÉRONIQUE TIMSIT 1
Il y a une force dramaturgique indéniable Un vivant Inten- dans « Un vivant qui passe ». Je parle de ce combat qui sourd de l’échange entre Claude Lanzmann et tions Maurice Rossel. Mais c’est encore autre qui passe chose qui me donne envie de travailler sur cet entretien. Je veux parler des questions éminemment complexes qu’il pose et qui tiennent, en partie, à la personnalité de Maurice Rossel. Une production : Adaptation : Nicolas Bouchaud, Éric Didry, Depuis l’année 2010, j’ai entrepris, avec Rossel n’est ni un survivant des camps Otto Productions & Véronique Timsit la même équipe de création, une série d’extermination, ni un nazi. Théâtre Garonne - scène européenne, de spectacles à partir de textes non Toulouse théâtraux : une interview de Serge Il est d’une certaine façon celui que Mise en scène : Eric Didry Festival d’automne - Paris Daney à propos du cinéma, un livre de nous pourrions tous être ou que nous Théâtre de la Bastille John Berger à propos d’un médecin avons peut-être déjà été. Rossel c’est Collaboration artistique : Véronique Timsit celui qui a vu et qui n’a rien vu. C’est Compagnie Italienne avec Orchestre de campagne, une conférence de Paul La Comédie de Clermont-Ferrand Celan sur la poésie et un roman de celui qui, par deux fois, à Auschwitz et Distribution : Nicolas Bouchaud, en cours à Theresienstadt s’est retrouvé au cœur Bonlieu Scène Nationale d’Annecy Thomas Bernhard sur notre rapport à Théâtre National de Nice l’art et au deuil. de la barbarie nazie et qui n’a pas voulu La Comédie de Caen CDN voir. Il dit qu’il ne savait pas. Il dit même C’est le désir de transmission qui est à que les prisonniers auraient pu, au l’origine de ces spectacles. moins, lui envoyer un signe. Diffusion : Il en va de même pour « Un vivant qui Nicolas Roux - Otto Productions passe ». Lorsque nous l’écoutons, nous sommes parfois saisi d’effroi mais nous ne savons Je crois avoir vu le film avant de lire le pas immédiatement pourquoi. C’est livre. J’ai acquis la conviction, au bout de cette zone grise qui m’intéresse. trente ans de pratique théâtrale que la scène apporte un tout autre éclairage à Rossel est la meilleure incarnation de ce un matériau écrit ou filmique. qui, dans nos vies, nous guette à chaque Surtout quand il n’est pas, au départ, instant. La meilleure incarnation de ce destiné au théâtre. qu’on voit, de ce qu’on sent parfois tout Lorsque l’opération est réussie, un autour de nous. Un racisme ordinaire, rapprochement s’opère avec le un antisémitisme larvé. La haine de spectateur. l’autre, qu’elle soit raciale, économique La nature de son attention devient ou culturelle. tout autre que lorsqu’il est face au livre ou à l’écran. Il m’est parfois arrivé de Qu’est ce que voir ? C’est l’une des percevoir un dialogue silencieux entre questions que nous pose le livre à travers des spectateurs réunis dans une salle de le récit des deux visites de Rossel dans théâtre. les camps d’extermination nazis. C’est cette conversation secrète que Qu’est ce que voir ? C’est la question que j’aime susciter en jouant. conduit Claude Lanzmann à travers son échange avec Rossel. 2 3
Qu’est ce que voir ? C’est aussi une l’idée qu’il y a une culture de la Shoah. NICOLAS question qui se pose à toute pratique « L’ombre profonde de l’Holocauste artistique. Nous savons qu’un grand recouvre toute la civilisation dans documentaire comme « Un vivant qui laquelle il a eu lieu et qui doit continuer passe » est autant un geste éthique qu’esthétique. Et par conséquent si l’on veut, à l’instar de Claude Lanzmann, à vivre avec le poids de cet événement et de ses conséquences »*. BOUCHAUD dévoiler la vérité sur la machine de mort Cette culture de la Shoah n’est pas INTERPRETE nazie, nous devons nous demander uniquement commémorative. Elle : comment la montrer ? Ou plus peut et doit continuer à se transmettre exactement : Comment en parler ? autrement. A travers des gestes. Comment la raconter ? Comme celui de jouer. C’est une question que je me pose sans Comédien depuis 1991, Nicolas Bouchaud tra- En 2012, il joue dans Projet Luciole mise en scène cesse en tant qu’acteur. vaille d’abord sous les directions d’Étienne de Nicolas Truong au Festival d’Avignon dans le - Pommeret, Philippe Honoré... Il rencontre Di- cadre de « sujets à vif ». J’ai, pour finir, la conviction depuis mon Nicolas Bouchaud dier-Georges Gabily qui l’engage pour les spec- Il joue et co-met en scène Partage de Midi de travail sur la poésie de Paul Celan que tacles Des cercueils de zinc (Théâtre de la Bas- Paul Claudel, en compagnie de Gaël Baron, Va- la catastrophe d’Auschwitz n’est pas le tille, 1992), Enfonçures (Théâtre de la Bastille, lérie Dréville, Jean-François Sivadier et Charlotte point d’arrivée de la barbarie humaine * « L’holocauste comme culture » (1993). 1993), Gibiers du temps, Dom Juan / Chimères et Clamens à la Carrière de Boulbon pour le Festi- mais son point de départ. Un point à autres bestioles. val d’Avignon en 2008. En 2011, il joue au Festi- partir duquel il nous faut arriver à penser val d’Avignon Mademoiselle Julie de Strindberg et à créer. Je partage avec Imre Kertesz Il joue sous la direction de Yann-Joël Collin dans mis en scène par Frédéric Fisbach avec Juliette Homme pour homme et L’Enfant d’éléphant de Binoche. Bertolt Brecht, Henri IV (1ère et 2ème parties) de Shakespeare ; de Claudine Hunault dans Trois En 2010, il met en scène Deux Labiche de moins Nôs Irlandais de William Butler Yeats ; de Hubert pour le Festival d’Automne en 2012. Colas dans Dans la jungle des villes de Bertolt Brecht ; de Bernard Sobel dans L’Otage de Paul Depuis 2010, à son initiative et avec la même Claudel ; de Rodrigo Garcia dans Roi Lear, Borges équipe, Nicolas Bouchaud a développé 4 spec- + Goya ; avec le Théâtre Dromesko dans l’utopie tacles : la Loi du marcheur (entretien avec Serge fatigue les escargots ; de Christophe Perton dans Daney), Un métier idéal (d’après John Berger et le Belvédère d’Odön von Horvàth. Jean Mohr), Le Méridien (d’après Paul Celan) et Maître Anciens (d’après Thomas Bernhard). Eric Jean-François Sivadier lui propose le rôle prin- Didry et Véronique Timsit ont assuré, respective- cipal de toutes ses mises en scène de théâtre ment, la mise en scène et la collaboration artis- depuis 1998 : L’impromptu Noli me tangere, La tique de ces projets. Folle journée ou Le Mariage de Figaro de Beau- marchais, La Vie de Galilée de Bertolt Brecht, Ita- Au cinéma, il tourne avec Jacques Rivette Ne lienne scène et orchestre, La Mort de Danton de touchez pas à la hache ; avec édouard Niermans, Georg Büchner, Le Roi Lear de Shakespeare (Avi- La Marquise des ombres ; avec Pierre Salvadori gnon Cour d’honneur), La Dame de chez Maxim Dans la cour ; avec Jean Denizot La Belle vie et de Georges Feydeau, Le Misanthrope (Prix du avec Mario Fanfani Les Nuits d’été en 2015. Syndicat de la Critique), Don Juan et L’Ennemi du Peuple. Depuis 2015, il est artiste associé au Théâtre na- tional de Strasbourg dirigé par Stanislas Nordey. 4 5
VERONIQUE ERIC DIDRY TIMSIT METTEUR EN SCENE Dramaturge Depuis 1991, Véronique Timsit est assistante à la d’Aix-en-Provence (2017). Éric Didry se forme auprès de Claude Régy. Il crée en 2012 Qui vive, un spectacle conçu mise en scène de Philippe Honoré (Les Impar- comme auditeur au Conservatoire National avec le magicien Thierry Collet qu’il retrouve faits d’après André Gide et Marcel Proust, 1991) Elle est la collaboratrice artistique de Nicolas Supérieur d’Art Dramatique de Paris, puis pour Dans la peau d’un magicien en 2017. ; de Luc Bondy (l’Heure où nous ne savions Bouchaud : La Loi du marcheur (entretien avec comme assistant à la mise en scène. Il rien… de Peter Handke à la Schaubühne de Ber- Serge Daney), Un métier idéal d’après John Ber- est également lecteur pour les Ateliers Il collabore avec d’autres artistes comme les lin, 1993) ; de Klaus-Michael Grüber (Splendid’s ger, Le Méridien d’après Paul Celan et Maîtres contemporains (direction Claude Régy). chorégraphes Sylvain Prunenec et Loïc Touzé, de Jean Genet à la Schaubühne,1994) ; de Didie Anciens d’après Thomas Bernhard. le concepteur son Manuel Coursin, le poète Georges Gabily (Gibiers du temps I et II 1994- Il est collaborateur artistique de Pascal Rambert sonore Anne-James Chaton. 1995) ; de Claudine Hunault (Trois Nôs irlandais Elle collabore également à la création du spec- de 1989 à 1993. de William Butler Yeats) ; de Serge Tranvouez tacle El Baile auprès de Mathilde Monnier et Alan Il est collaborateur artistique de Simon Gauchet (Recouvrance) (1995-1996) ; de Klaus-Michael Pauls. À partir de 1993 iI cherche à élargir le champ sur L’expérience de l’arbre créé au Festival du Grüber, le Pôle de Vladimir Nabokov (1996-1997) théâtral en créant de nouvelles dramaturgies. : Théâtre National de Bretagne en novembre ; de Jean Bouchaud (Amants et vieux ménages il créé Boltanski/Interview d’après l’émission 2019. d’Octave Mirbeau) (1999). de France Culture « Le bon plaisir de Christian Boltanski par Jean Daive » puis La pédagogie tient une place importante Elle adapte et met en scène le Livre des bêtes Récits/Reconstitutions, spectacle de récits dans son travail. Il a été membre du conseil d’après Raymond Lulle, ainsi que Zoo d’après d’expériences personnelles, au Théâtre Gérard pédagogique de l’École du Théâtre National de Viktor Chklovski. Philipe de Saint Denis en 1998. Bretagne (2012-2018). Il anime régulièrement des ateliers récits, notamment à l’École Collaboratrice artistique de Jean-François Siva- En 2003, il met en scène un récit de Erri de Luca du Théâtre National de Bretagne, à l’École dier, elle l’assiste pour toutes ses mises en scène Non ora, non qui/ Pas maintenant, pas ici. Nationale Supérieure d’Art Dramatique de théâtre et d’opéra depuis 1998 : Noli me tan- de Montpellier, à l’École Supérieure d’Art gere, la Folle journée ou le Mariage de Figaro, Il poursuit son travail sur les récits avec Dramatique de Paris, à l’École du Jeu, au Centre la Vie de Galilée, Italienne scène et orchestre Compositions, sortie de résidence à Ramdam National de Danse Contemporaine d’Angers, (dans lequel elle est également comédienne), en 2009. au Centre Chorégraphique National de Rennes la Mort de Danton, le Roi Lear, la Dame de chez et de Bretagne. Il a proposé des ateliers récits Maxim, Le Misanthrope, Don Juan, Un Ennemi Il met en scène plusieurs projets de Nicolas à l’étranger, à Buenos Aires en Argentine et à du Peuple, et à l’opéra Madame Butterfly de Bouchaud La Loi du marcheur (entretien avec Santiago du Chili. Puccini (2004), Wozzeck d’Alban Berg (2007), les Serge Daney), Un Métier idéal d’après John Noces de Figaro de W.A. Mozart (2008), Carmen Berger et Jean Mohr (2013), Le Méridien de Paul de Georges Bizet (2010), La Traviata de Verdi (fes- Celan (2015), Maitres anciens d’après Thomas tival d’Aix-en-Provence, 2011), Le couronnement Bernhard (2017) de Poppée de Monteverdi (2012), Le barbier de Séville (2013) et Don Giovanni pour le festival 6 7
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