Un volcanisme de point chaud: l'île de Ténérife (Canaries) - Thierry de Gouvenain novembre 2013.
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Sommaire. 1 Le contexte géologique. 11 Les Canaries, volcanisme dit « de point chaud ». 12 Géologie de Ténérife. 13 Les éruptions historiques sur les îles des Canaries. 2 Quelques randonnées. 21 Las Canadas del Teide. 22 Le massif du Teno. 23 La région centrale dominant les glissements de terrain. 24 Le massif de l’Anaga. 3 Documentation. 3
11 Les Canaries, volcanisme dit « de point chaud ». Les points chauds correspondent à des accumulations de basaltes pouvant prendre différentes formes ou localisations. On distingue les îles volcaniques isolées (ex. La Réunion), les alignements de monts sous-marins dont l’une des extrémités correspond à un volcan actif (ex. Hawaï), les grands épanchements basaltiques continentaux appelés grandes provinces ignées ou trapps Points chauds et îles volcaniques (ex. le Deccan). isolées. 5
Origine des magmas et panaches mantelliques. Les basaltes associés aux points chauds sont généralement de type alcalin. Cela implique une origine profonde des magmas originels: le manteau inférieur. On appelle panache la partie du manteau solide qui remonte et qui entre en fusion partielle modérée à la fin de son ascension. L’origine du magma ascendant pourrait se situer à la transition manteau inférieur / noyau (couche D’’) ou à la limite entre manteau supérieur et inférieur. Les points chauds correspondent à des points fixes de la surface du globe et leur fonctionnement peut être éphémère ou durer plusieurs dizaines de millions d’années. 6
Localisation des points chauds actifs (points rouges) et des grandes provinces ignées (zones noires). Les chiffres indiquent l’âge du maximum d’activité volcanique (en Ma). Les points chauds et les grandes provinces ignées sont localisés sur les plaques lithosphériques (océaniques ou continentales) en dehors de zones actives de frontières de plaques comme les zones de subduction. On distingue les points chauds actifs (actuels) des provinces volcaniques fossiles. 7
Chronologie de la formation des îles… D’après la revue LAVE. Evolution de l’archipel des Canaries et émersions successives des îles. 9
12 Géologie de Ténérife. -8 à -4 Ma. -6 Ma -168 Ka à présent. -0,9 à -0,4 Ma - 11 Ma -3,3 à -0,17 Ma D’après « Geologist’s Association Guide n° 49 ». 11
Les glissements de terrain. Carte des dépôts détritiques sous- marins issus de glissements massifs aux îles Canaries. Zone encadrée: le glissement de Guïmar (Tenerife) dont témoignent des Traces des glissements de terrain dépôts de tsunami sur la côte ouest de sur les fonds sous-marins autour Gran Canaria. de Ténérife. D’après la revue LAVE. D’après « Geologist’s Association Guide n° 49 ». 12
13 Les éruptions historiques sur les îles Canaries. On remarque que les éruptions « historiques » ont lieu principalement sur La Palma, l’île la plus occidentale de l’archipel. Actuellement, une activité éruptive sous-marine a lieu à quelques kilomètres de la pointe sud de l’île de El Hiero. Pas de « témoignage » historique avant l’arrivée des espagnols au XVe siècle. D’après la revue LAVE. 13
Les éruptions historiques sur l’île de Ténérife. Garachico Arafo Chinyero Siete Fuentes – Fasnia. Las Narices del Teide D’après la revue LAVE. 14
Petits rappels de volcanologie ! Dykes et necks. Formation d’une caldeira. 15
2 Quelques randonnées. 16
21 Las Canadas del Teide. De vastes plaines de sable, des rochers curieux et un Pain de Sucre blanc. 17
La caldera est née il y a environ 300000 ans après l’affaissement d’un énorme volcan du fond duquel s’élevèrent au cours d’autres éruptions le Pico del Teide, le Pico Viejo et de nombreuses autres montagnes volcaniques. On appelle « Pain de Sucre » (Pan de Azucar ou Piton) la pointe blanche du Teide, située au-dessus de la Rambleta, avec sa station de téléphérique du Teide; il est d’origine volcanique plus récente. Des vapeurs de soufre s’échappent encore du cœur de la montagne. Photo TdG 18
211 Dans la caldera. Photo TdG Le Pico Viejo (3135 m) et le Teide (3719 m). 19
Photo TdG. Vue vers le S-O de la caldera. 20
Photo TdG Les coulées du flanc est du Teide. 21
Photo TdG Champ de ponces et coulées phonolitiques. 22
Photo TdG Les observatoires d’astrophysique. 23
212 Le site « Roques de Garcia ». Les Roques de Garcia, au cœur des Canadas, au pied du Teide, sont probablement le monument naturel le plus important de l’île. Le Roque Cinchado notamment, appelé « Doigt de Dieu », attire des hordes de touristes, mais en quelques minutes le randonneur se trouve au calme dans les Canadas et il peut découvrir, sans être gêné, les miracles de la nature tout autour de l ’étrange massif rocheux multiforme. 24
Photo TdG L’approche du site (alt. 2200 m environ). 25
Photos TdG 26
Photo TdG Le « Doigt de Dieu » et en arrière-plan, le Teide (3718 m). 27
Photos TdG Beaux débits prismatiques horizontaux. Coulée pahoehoe et ponces. 28
Photo TdG Filon. Coulée pahoehoe. 29
Photo TdG Paysage de dykes. 30
Photo TdG La « Cathédrale » et, au fond à gauche, le « Doigt de Dieu ». 31
Photo TdG Vue générale du site de « Roques de Garcia », sur fond de Teide. 32
213 Du sommet du Teide à Boca de Tauce. Une longue descente de 1500 m par des coulées de lave instables et des sentiers mous couverts de pierre ponce. (Ne pas entreprendre seul car isolé de tout, dans un terrain aux risques multiples et en altitude.) Le Pico Viejo, à l’ouest du Teide, est avec ses 3135 m, le second sommet de l’île. Il peut être considéré comme l’un des sommets les plus majestueux de l’île de Ténérife. Son immense cratère de 800 m de diamètre recèle une extraordinaire richesse de couleurs volcaniques: la palette va du noir profond, en passant par le rouge et l’ocre, jusqu’au turquoise. 33
Photo TdG Le Pico Viejo vu depuis la station supérieure du téléphérique. Au premier plan, la coulée « aa » dans laquelle nous allons commencer notre descente. Le point d’arrivée est sensiblement tout au fond à gauche ! 34
Photo TdG Plus précisément, le départ du sentier (!) et le point d’arrivée tout au fond, en bordure de la caldera = 1500 m de descente. 35
Coulée « aa » du Teide. Ponces du Pico Viejo. Flanc du Pico Viejo. Photo TdG Après 500 m de descente dans la coulée « aa » issue du Teide, nous atteignons les dépôts de ponces émis par le Pico Viejo dont nous montons le flanc pour aller admirer son cratère. 36
Photo TdG Le cratère du Pico Viejo aux multiples couleurs. 37
900 m Photo TdG Après 900 m de descente dans ce terrain « hostile » nous atteignons enfin le plancher de la caldera où nous avions aperçu une piste mais il nous restait encore 438 km à marcher sur celle-ci pour rejoindre la route.
Photo TdG En résumé ! Descente de 500 m dans la coulée « aa », la traversé des ponces, 900 m dans la pente du Pico Viejo, 4 km et 100 m de dénivelé sur la piste ! 39
22 Le massif du TENO. Des barrancos sauvages et des côtes escarpées grandioses. Le massif du Teno, à l’extrémité N-O de l’île, est une magnifique région de randonnées encore peu exploitée. Elle fait partie, comme le massif de l’Anaga, des plus anciennes formations géologiques des montagnes de Ténérife. Surtout la côte ouest très escarpée, d’une tombée à la verticale jusqu’à 600 m présente d’imposantes gorges; la plus connue est le barranco de Masca, l’un des plus beaux buts de randonnée de l’île. 40
221 Barranco de Masca. La profonde gorge de Masca entourée de parois rocheuses de plusieurs centaines de mètres de haut est une aventure à part entière: on pénètre à travers les jardins de Masca, accompagné d’un ruisselet, dans un labyrinthe incroyable de rochers et de barrancos coupés de nombreux filons jusqu’à ce que le mugissement de la mer se rapproche peu à peu. C’est extraordinaire ! Le retour à Los Gigantes par bateau permet de voir ces hautes falaises que traversent des filons verticaux. A ne pas manquer ! 41
Photos TdG Dans le barranco de Masca, remarquez les nombreux filons qui traversent toute la hauteur des coulées successives. 42
Photo TdG Tous ces filons, bien sûr postérieurs aux couches, sont le signe d’une distension tectonique . 43
Photo TdG Le retour en bateau vers Los Gigantes permet d’admirer les coulées incisées par de nombreux filons ……... 44
Photo TdG … dont un oblique recoupe tous les autres verticaux. 45
222 La pointe N-O du massif du Teno. Photo TdG La route doit se frayer un passage entre pitons et barrancos ! 46
Photos TdG Partout des filons et des dykes, au bord de la route comme au travers des innombrables coulées. 47
Photo TdG Mais aussi des cônes de scories où on distingue facilement les scories de cœur de cône (scories rouge de fer ferrique) et celles de bas de cône (scories noires de fer ferreux). 48
23 La région centrale dominant les glissements de terrain. Terrain maraîcher au pied des Cumbres. Le nord est le jardin de Ténérife: des bananeraies le long des côtes et de ravissantes localités marquent cette région de tradition rurale, de chaque côté de la Cumbre Dorsal et au pied nord du Teide. 49
Photo TdG La « plaine » de La Orotava, résultat d’un glissement de terrain . Les trois glissements de terrain identifiés sur l’île (Icod, La Orotava et Guïmar) sont datés de -0,87 à -0,29 Ma. 50
Quelques coulées et retombées le long de la route des crêtes. Photos TdG 51
Une merveille géologique ! 52
Scories stomboliennes. Ponces pliniennes phonolitiques. Dépôts phréato- magmatiques. Photo TdG L’analyse de cette succession de dépôts a conclu à l’occurrence de 2 dynamismes éruptifs à partir de 2 magmas différents: * à partir d’une vaste chambre magmatique provoquant de nombreuses éruptions pliniennes de nature phonolitique, * à partir d’une petite chambre de magma basaltique donnant de de nombreuses petites éruptions stromboliennes. 53
Photo TdG Un tunnel de lave en bordure de la route. 54
Petit rappel sur la formation d’un tunnel de lave. Rigole de lave Lanzarotte (Canaries) 55
24 Le massif de l’ANAGA. Des montagnes escarpées et une forêt vierge embrumée. Le massif de l’Anaga au N-E, fortement découpé, est la partie géologique la plus ancienne de l’île. Des falaises sauvages et pittoresques, des arêtes aiguës et des ravins profonds caractérisent la chaîne de montagne qui atteint une altitude de 1000 m environ. Le côté sud, plutôt désert et rude, est l’opposé du côté nord, le long duquel s’étend une forêt vierge embrumée jusqu’à la hauteur des crêtes. 56
Les pics acérés et les profonds ravins du massif de l’Anaga. 57 Photos TdG
Photo TdG Là encore, de multiples filons traversant les coulées. 58
3 Documentation. 59
60
Comparaison géomorphologique avec le Pico do Fuego (2829 m), point culminant de l’île de Fogo, archipel du Cap-Vert. Photo Alain Lerch Photos TdG 61
Vous pouvez aussi lire