Une tragédie musicale (Not) A Love Song

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Une tragédie musicale (Not) A Love Song
Une tragédie musicale

                            (Not) A Love Song
                  conception et scénographie Alain Buffard

            mardi 6, mercredi 7, jeudi 8 et vendredi 9 avril à 20:30
                     maison de la culture salle Boris-Vian
                                  durée 1h20
                                    ¶ danse

Retrouvez une présentation de tous les interprètes commentée par Alain Buffard
           dans le Journal de la Comédie n°18 – avril-mai-juin 2010

      Découvrez une interview vidéo et des extraits de (Not) A Love Song
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                        direction Jean-Marc Grangier
                       renseignements & réservation :­
                                0473.290.814

                        contact presse Céline Gaubert
                    c.gaubert@lacomediedeclermont.com
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Une tragédie musicale (Not) A Love Song
Dérive des genres et dérapages tous azimuts : le chorégraphe Alain Buffard initie un registre inédit,
  « la tragédie musicale ». Sur scène trois divas et un musicien : deux femmes et deux hommes dans un
     décor de cinéma noir et blanc. La portugaise Vera Mantero et l’italienne Claudia Triozzi, fatales
et sublimes, s’imaginent en Bette Davis, Marlène Dietrich, Gena Rowlands, Gloria Swanson : elles font
leur cinéma, chaussées de talons aiguilles et parées de tenues haute-couture signées Chanel et Christian
Lacroix. Telles des stars déchues à la voix d’or, elles rejouent des scènes de films, de Sunset Boulevard de
   Billy Wilder au Secret de Veronika Voss de R.W. Fassbinder. À leurs pieds, leur fan ou modérateur
       d’humeurs : le danseur new-yorkais Miguel Gutierrez. Tous, chanteurs hors-pair aussi doués
     que délurés, nous entraînent dans une odyssée musicale effrénée, revisitée par le compositeur et
 violoncelliste Vincent Ségal. On circule de l’opéra français à Joy Division en passant par James Brown
ou Lou Reed. La danse dit tout, la gloire et le désespoir, le goût exaltant de la célébrité et la décadence.
                              Du chic sans chiqué qui disjoncte joyeusement.

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                            Rencontre avec Alain Buffard et Delphine Pinasa,
                directrice déléguée du centre national du costume de scène de Moulins
                                    mercredi 7 avril de 19:00 à 20:00
                                 à l’école supérieur d’art, 25 rue Kessler
                                                entrée libre
                                       réservation au 0473.290.814

        Retrouvez Alain Buffard dans une interview vidéo avec des extraits de (Not) A Love Song
          et découvrez une conversation avec Alain Buffard, Claudia Triozzi et Vera Montero
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conception et scénographie Alain Buffard
                               adaptation musicale Vincent Ségal
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                                   photographie Marc Domage
                              direction technique Christophe Poux
                                     régie son Félix Perdreau
                                   régie lumière Thalie Lurault
                              réalisation des fauteuils Claire Vaysse
            costumes Miguel Gutierrez est habillé par Yohji Yamamoto et Casey Vidalenc,
                  Vera Mantero par Chanel, Claudia Triozzi par Christian Lacroix,
                          Vincent Ségal porte une veste Casey Vidalenc.

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                                                  avec

                                           Miguel Gutierrez
                                            Vera Mantero
                                            Claudia Triozzi
                                            Vincent Ségal

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                                           production PI : ES

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              coproduction Festival Montpellier Danse 2007, Festival d’Automne à Paris,
Les Spectacles Vivants – Centre Pompidou, centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-
Roussillon – programme ReRc , centre de développement chorégraphique de Toulouse Midi-Pyrénées
                           (accueil studio), l’Échangeur – Fère-enTardenois,
                                         Tanzquartier – Vienne

       avec le soutien de la Ménagerie de Verre/Studiolab, Bonlieu – scène nationale d’Annecy,
                                        Pôle sud – Strasbourg

PI : ES reçoit le soutien de la Drac Ile-de-France, Ministère de la Culture au titre de l’aide à la compa-
                  gnie conventionnée et de CulturesFrance pour ses projets à l’étranger

                                          www.alainbuffard.eu

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Rencontre avec Alain Ménil

             Qui sont-elles ? Nul n’oserait trop s’aventurer. Mais le savent-elles elles-mêmes ?
 Entre le passé qu’elles prétendent avoir eu, et la vie rêvée qu’elles ont conspiré à se raconter, la barrière
est mince. Elles ont été stars, elles ont connu les plus grands, mais elles pourraient être aussi d’incurables
lectrices des potins de la gloire sur papier glacé. Elles ont été inoubliables, mais on ne les reconnaît plus.
Elles sont, ou croient l’être, Maria Felix et Dolorès del Rio ; comme elles pourraient prétendre, et avec la
    même assurance, avoir été Bette Davis, Marlène Dietrich, Gena Rowlands, Gloria Swanson. Peu
importe si le temps déraille à l’occasion - c’était au siècle dernier. Peut-être qu’elles sont tout simplement
   des cousines sophistiquées de Solange et Claire qui, chaque soir que Genet le veut, se projettent en
     Madame. Qu’elles aient fait du cinéma, ou se fassent tout un cinéma, personne n’y prête garde:
                      le Fan est là, tombé d’on ne sait où, qui leur permet d’y croire.

     Car il suffit d’un rien : quelques accessoires, un peu de shantung ou de crêpe marocain. Mais,
ingrédients indispensables, il faut une petite robe noire, et beaucoup de pep. Ou de humm. Elles en ont,
 du humm, et à revendre. Elles pestent et râlent. Mais avec du chic sans chiqué. Elles pètent les plombs ?
  Oui, mais en musique. Nos demoiselles ne sont pas de Rochefort ? Elles n’ont peut-être pas été vues à
  Venice ou à Macao ? Pas grave – elles ont bourlingué en chanson et en cinéma. Elles sont passées par
                               « Hambourg, Santiago, Whitechapel. Bornéo ».

  Elles pourraient être amères de n’avoir pas connu Sunset Boulevard ; mais plutôt que d’avoir la sagesse
 d’acclimater la douleur, elles en jouent avec l’énergie joyeuse des désespérés. Pour cela, la complicité de
   leur fan, et de leur vieil ami musicien leur permet d’échapper, au moins ce soir, aux prosaïques vies
                                    mutilées qui sont notre sort commun.

  Qui n’a jamais aimé une chanson au point de l’associer étroitement au plus intime de son existence ?
Tel est l’immense pouvoir de certaines chansons, que d’exprimer la densité compacte de la vie, avec toute
    la rage et la tendresse que nous mettons à vivre. Certaines sont aussi rigoureuses qu’une tragédie
classique, quand d’autres, plus volubiles, se prêtent à l’exploration nomade de leur univers. Mais toutes,
            ici, tissent étroitement la trame d’une dramaturgie qui passe d’abord par les affects.

 (Not) a Love Song – ou les jeux croisés du théâtre, de la musique et de la danse. Car si le monde n’est
   pas toujours une scène, c’est bien sur la scène que tous ensemble ils en font entendre la rumeur –
                                               et la gravité.

                                           Alain Ménil , juin 2007

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Entretien avec Alain Buffard

                             Quel chemin entre (Not) a Love Song et Les inconsolés?
   Je crois que (Not) a Love Song est une réponse pour me défaire des Inconsolés qui était une expérience
  artistique et psychique très marquante. J¹étais tellement meurtri par la non réception de ce travail par
les professionnels qu’il m’a fallu entreprendre un travail de deuil. Il y a eu des choses nouvelles pour moi
    dans Les inconsolés et un engagement très fort. Elle est de loin ma pièce la plus personnelle et la plus
autobiographique. Tout ça était partagé profondément par les protagonistes, et on a réussi à aller sur des
 terrains un peu difficiles, sombres, pas forcément ceux où on avait envie d’aller les uns et les autres dans
  le travail. (Not) a Love Song a mis ensuite longtemps a voir le jour. Il y a eu beaucoup de changements
  entre le projet et ce que c’est devenu. Au départ, je voulais me saisir de la figure de deux comédiennes
     qui avaient eu leurs heures de gloire. Que se passe-t-il après ? Plus rien, plus de coup de fils, plus
    d’engagements et plus que des images d’archives pour vous faire vivre. Le modèle était pour moi la
    grande Gloria Swanson dans Sunset Boulevard de Billy Wilder. Au fil du temps le projet a changé, là
   c’est un peu plus léger, mais j’aimerais vraiment travailler un jour avec de très vieilles artistes comme
                                            je le pensais au départ.

                  L’univers du cinéma est très présent, c’est une fascination personnelle?
  Il y a deux gros star-systèmes dans le monde artistique, le rock et le cinéma. Je me sens plus proche
 du cinéma. Par exemple, je voulais travailler sur les images des Larmes amères de Petra von Kant. Mais
 la construction du spectacle s’est faite par rapport aux chansons. Lors de ma première rencontre avec
   l’équipe, nous avons travaillé à partir d’une sélection d’une trentaine de morceaux, et au deuxième
  rendez-vous pour qu’il y ait quelques substances, matières, nous avons visionné quelques séances de
   ciné-clubs pour voir des stars et leurs postures. Nous avons donc travaillé sur deux grandes figures
  cathartiques : Dietrich et la Callas. Elles jouent avec une totale économie de moyens à l’écran ou à la
    scène. Dans de nombreux films, la Callas ne bouge pas, chante un air de Mozart habillé dans des
sublimes robes Saint-Laurent noires avec juste une petite broche sur le haut. Elle ne bouge absolument
      pas, puis soudain, elle touche sa broche et relâche son bras... C’est sublime. C¹est totalement
volcanique. Cela rejoint mes grandes obsessions minimalistes, Less is more. Je me suis permis plein de
   choses, d’ailleurs plus dans le more que dans le less, avec par exemple des morceaux de danse jazz.

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Dans ce spectacle, il y a une jouissance du mouvement, une joie...
  Les trois chanteurs ont des tessitures très différentes. Lorsque Miguel chante un air d’opéra, j’ai des
  frissons et cette pure jouissance je ne me l’étais jamais permise sur le plateau. Avec la voix, il y a un
             rapport au plaisir qui est très particulier, plus évident qu’avec les mouvements.

                                   Comment s’est construit votre travail ?
 Tout c’est construit autour de la musique et des chansons. Le gros du travail pour moi, était d’adapter
     les originaux, les faire changer de registre musical, de modifier certaines versions. Par exemple,
  Lou Reed est chanté façon Fado, et ça on l’a trouvé tout de suite. Mais la question a été de choisir :
 créer un super récital, sans mise en scène, et ça me contentait, ou faire quelque chose du vide entre les
      chansons et tisser des liens entre elles. En fait une dramaturgie s’est écrite selon les paroles des
  chansons. Je voulais plein de clins d’oeil entre les chansons, entre leurs références ou leurs contenus,
que l’on n’écoute pas forcément. Au résultat, les sous-titrages en anglais et en français donnent un sens
très différent au contenu des chansons. Côté univers scénographique, je savais que je voulais un décor
entre l’appartement en huis-clos de Petra Von Kant et le studio de tournage de télévision. L’installation
 est réussie, très plastique, et pour les fringues je ne pouvais pas les habiller en H&M. On évite l’écueil
        du défilé de mode, mais chaque tenue a un rapport avec ce qui se raconte dans la chanson
                                                ou dans la pièce.

         Il y a une dimension nostalgique dans ce spectacle pourtant, un côté paradis chic perdu ?
Je crois qu’il a quelque chose dans le droit fil des Inconsolés. Par exemple toutes les références musicales
   sont les chansons que j’écoutais lorsque j’étais ado, ou jeune adulte. En même temps, je voulais une
     sorte de mélange intemporel. Pour moi c’est important de m’attacher aux paroles : la balade de la
  dépendance sexuelle ou le Je ne t’aime pas de Kurt Weill sont des clins d’oeil. Mais Good Boy était un titre
    de chanson aussi, et j’ai utilisé une chanson de Public Image Limited pour mon premier spectacle.
A l’époque c’était totalement incongru, on utilisait alors Steeve Reich ou de la musique contemporaine.
 Depuis toujours j’adore la chanson. Elle permet de dire de manière primaire des choses fondamentales,
          c’est mon côté fleur bleue, et je me permets de le mettre sur scène pour la première fois.

                 Propos recueillis par Cathy Bouvard pour Les Subsistances – Lyon, juillet 2007

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Alain Buffard

Alain Buffard travaille et vit Paris. Il commence la danse en 1978 avec Alwin Nikolais. Après avoir dansé
  pour Brigitte Farges, Daniel Larrieu ou Régine Chopinot, Alain Buffard a développé, à partir de Bleu
  nuit (1988) sa propre recherche chorégraphique en s’inscrivant depuis 1996 dans le sillage revendiqué
  d’Anna Halprin, figure fondatrice – toute comme celle d’Yvonne Rainer, rencontrée la même année –
avec laquelle il travaille en tant que lauréat de la Villa Médicis Hors les murs et à laquelle il a consacré un
 documentaire, My lunch with Anna (2005). Il devient également assistant à la Galerie Anne de Villepoix
   et correspondant pour deux quotidiens norvégiens pour lesquels il couvre l’actualité des arts visuels
         en France (1990/92). Il réalise son second film Des faits et des gestes défaits en 2001. Il a été
  co-commissaire avec Larys Frogier de l’exposition Campy, Vampy, Tacky au centre d’art contemporain
 La Criée à Rennes (2002) et a réalisé une exposition Umstellung- Umwandlung (2005) au Tanzquartier
 à Vienne. Depuis Good Boy (1998), la question du genre et de la sexualité a traversé chacune des pièces
     d’Alain Buffard. Cette recherche s’est peu à peu ouverte à la narration et a atteint son acmé avec
  Les Inconsolés (2005) qui a également permis au chorégraphe d’initier un dialogue intense avec la voix
(parlée ou chantée) et la musique, dialogue ardemment poursuivi avec (Not) A Love Song, qui se réfère à
                         la comédie musicale hollywoodienne pour mieux la pervertir.

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