La plume d'orgueil - Cercle celtique Ar Vro Vigoudenn Dossier spectacle 2018 - War'l Leur
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Présentation GROUPE I/ Présentation du groupe 1.1 – Historique Présenter succinctement votre groupe Voilà plus de cent ans qu’un groupe existe à Pont-l’Abbé. Il a été très actif dans l’entre-deux-guerres puis lors de la Seconde Guerre mondiale pour venir en aide aux déportés. Le cercle celtique Ar Vro Vigoudenn ne dépose ses statuts en préfecture qu’en 1954. Depuis cette période, le groupe s’est toujours classé parmi les meilleurs ensembles de danse de Bretagne. Il est actuellement tenant du titre de Champion de Bretagne de la Confédération War ‘l Leur. L’association se compose d’un groupe adultes d'une quarantaine de membres âgés entre 13 et 35 ans, d’un groupe enfants de plus de 50 petits entre 4 et 12 ans, sans conteste l’avenir du cercle. Le groupe s'appuie également sur des ateliers bénévoles en couture et broderie. Fort d'une trentaine de personnes, les deux derniers ateliers s’impliquent fortement dans la vie du groupe. Il a également un rôle non négligeable dans l'intégration des parents à notre vie associative dense et exigeante. La commission costume, très active, intègre plusieurs membres d’honneur, spécialistes de la question. C’est là l’une des forces singulières de l’association. Une section de danse loisir poursuit sa route depuis sa relance en 2015. Le cercle Ar Vro Vigoudenn avoisine ainsi les 140 membres actifs. 1.2 Le Choix artistique Présenter ici vos orientations artistiques, vos choix de mise en scène … Ce paragraphe doit permettre de comprendre vos propositions scéniques. (ex : orientation globale de votre travail (êtes-vous orientés plutôt vers la mise en scène de vos danses ou plutôt sur une recherche chorégraphique avec un fil rouge ou non) Comme à notre habitude, nous ne proposons pas de thème très théâtralisé, mais préférons mettre en valeur une ambiance, un costume, une époque, un état d’esprit. Tel est encore le cas pour ce spectacle, avec comme élément central la plume de paon. Cet objet hypnotique et fascinant, lourd de sens en Pays bigouden puisqu’il en est aussi l’emblème, est traité de différentes manières : parfois ornementale et parfois symbolique.
II/ Présentation de votre spectacle ou de votre suite 2.1 – La thématique Présenter ici le point de départ de votre création, le sujet à partir duquel vous avez créé votre spectacle (suite) ainsi que vos sources (collectages, archives, photos …) Vous pouvez agrémenter cette partie d’iconographies, de textes (citations) ou de tout autre support que vous jugerez utile à la compréhension de votre thématique. La Plume d’orgueil Cette année, le cercle a eu envie d’un thème non-figuratif qui lui permette d’exprimer, en pleine liberté, ses envies en danse, en mise en scène, en costume et en musique. C’est vers la plume de paon que s’est tourné le groupe, la plume de paon, symbole bigouden s’il en est un. Le motif de la plume de paon apparaît en tant que tel à partir des années 1860 et devient presqu’aussitôt un incontournable sur l’ensemble des plastrons brodés. Il le restera jusqu’à la fin. A vrai dire, le motif de la plume de paon n’a pas grand-chose à voir avec la plume de paon en elle- même sinon au travers de ce qu’elle peut représenter. Nous touchons ici au cœur de l’idée sous- jacente de la création 2018 : Le paon Ses plumes pour noblesse Sa roue pour immortalité Ses yeux pour vigilance Ses couleurs pour paradis La plume de paon, image de la vanité ? La réserve pour toute suffisance, La plume pour tout ornement, L’audace pour toute arrogance, La création pour tout univers. Le paon pour toute excentricité, La joie pour toute ivresse Et l’honneur pour orgueil.
2.2 – Le synopsis de création Expliquer ici votre choix de mise en scène en lien avec votre thématique. Qu’est-ce que votre spectacle (suite) raconte ? La suite débute par une marche bigoudène où le jeu nuptial, du paon ou des hommes, se métamorphose en un jeu féminin. Le groupe a repris l’idée du matriarcat bigouden en l’associant à la marche nuptiale du paon. De grands mantelets blancs, rehaussés de larges plumes de paon, seront portés par les femmes. Ce sont ces capes qu’elles vont déployer, exhiber pour séduire les hommes. Ils y seront attentifs, mais passifs. La gavotte bigoudène enchaîne logiquement avec la mise en couple. Les grandes coiffes, toutes légères vêtues entrent avec leur fourrure, leur ostentation et leur orgueil… Entre en scène une création vestimentaire, expression de la plume de paon : haute, légère, élégante et irisante... Le bal voit se réunir et s’opposer deux générations de femmes, les mariées de la fin du XIX e siècle et les jeunes femmes des années 1940. Mais que sont les générations face à l’autre, face à la différence, face à la nouveauté ? Le jabadao est le temps où les hommes reprennent toute leur place dans le jeu social. Les vêtures des hommes et des femmes sont ornementées, clinquantes, chargées, tel le déploiement des paons. Lors de la valse se mélangent les fiertés, les arrogances, les fougues, à l’image de ces couples de mariés et de ces costumes de création. Toute en fougue, la gavotte d’honneur conclut cette création.
III/ Les costumes 3.1. – Les modes vestimentaires : quels choix ? Expliquer ici vos choix vestimentaires (modes campagnardes, mode citadines … pourquoi ?) Le cercle ayant fait le choix depuis de longues années de ne plus porter de pièces anciennes et notamment les grands gilets brodés, le choix des modes présentées relevait plus du symbole que de la représentation pure du sujet. Il s’est porté sur deux modes singulières et opposées : les couples de mariés enrubannés de la fin du XIXe siècle, osant la surenchère, et les jeunes femmes au mitan du XXe siècle, osant la légèreté.
3.2 – Présentation des modes vestimentaires A présenter : 1 photo d’archive, 1 photo avec la reconstitution que vous avez réalisée, 1 texte court qui présente le costume (époque du costume, les tissus utilisés, précisez s’il s’agit d’un achat ou d’une reconstitution, à quelles occasions ce costume était-il porté …) Vêtements de mariage masculin (et féminin), entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle Les hommes portent un vêtement de mariage, à cheval entre l’esthétique de la fin du XIXe et celle du XXe avec les plastrons pailletés, les chapeaux enrubannés, l’unique épingle de pardon et la veste de ville. Celle-ci côtoit les chupenn depuis les années 1895 sur les photos de mariage. La mode bascule tranquillement. Si la veste est dite de ville, elle est néanmoins en drap de laine tout comme les chupenn, sa coupe et l’ornementation au bouton de verre restent spécifiques au Pays bigouden. Le pantalon est toujours un pantalon à pont, en drap de laine, agrémenté de trois boutons de part et d’autre du pont.
À la mode pendant une quinzaine d’années à la fin du XIXe siècle, en plus des trois rubans de velours, les chapeaux se parent de deux larges rubans de soie, lamés ou métalliques. Les plastrons sont rehaussés de paillettes, de manière plus ou moins fournie. Nous avons opté pour un positionnement relativement léger. Les bijoux sont assez divers : épingle de pardon à la fermeture de la chemise, chaîne de montre, sautoir. Les reconstitutions proposées reprennent presque à la lettre ces esthétiques. Sur la première suite, les hommes portent gilet en velours et chapeau noirs, corollaire du vêtement de mariage. Les pièces sont toutes des reconstitutions mis à part quelques chapeaux.
Vêtement de grande cérémonie féminine de la dernière décennie du XIXe siècle La première série de filles portent une mode contemporaine à celle des hommes. La mode est au galonnage à profusion… Contrairement à ceux-ci qui affichent un vêtement spécifique au mariage (avec notamment le chapeau galonné et les paillettes sur le plastron), celui des femmes pourra être porté également lors d’autres grandes cérémonies. Les rubans et ou cocardes rouges sont alors troqués pour des rubans plus clairs. Le groupe a choisi cette option cette année avec une série de rubans anciens dans les tons bleu clair, couleur à la mode pour les femmes en cette fin de siècle. Le corselet et les différentes jupes sont bordés de galons métalliques, spécialité lyonnaise. Les tabliers des jeunes femmes que ce soit pour le mariage ou les grandes occasions, sont clairs et dans des couleurs froides. Le groupe a opté pour un camaïeu de bleu/vert/violet. Ils n’ont pas encore cet empiècement spécifique en pointe à la taille. Ils comptent généralement des plis de rangement. Ils ont été réalisés au fer sur les reconstitutions.
Le musée départemental breton possède un très bel ensemble de ce type : La plupart des pièces ont été réalisées il y a plusieurs années par le groupe. Seuls les cocardes, lacets et tabliers ont été refaits pour cette saison.
Vêtement de femme, au mitan du XXe siècle Le port de la grande coiffe bigoudène nous est réclamé à corps et à cris depuis deux saisons… Nous avons fait le choix d’en reporter cette année. Quatorze ensembles ont été réalisés : jupes, gilets et tabliers. Nous avons fait le choix de la jeunesse, avec son sens de l’innovation et de l’impertinence, et avons opté pour les ensembles tout en transparence. Il s’agit d’une mode relativement singulière mais dans la droite ligne de l’usage que les Bigoudens ont toujours fait des nouveautés textiles. Deux ensembles et un gilet, appartenant au Musée bigouden sont connus, de même que quelques iconographies, notamment celle de René-Yves Creston. S’il a très certainement extrapolé sur la transparence du buste et la coupe du tablier, il reste que ces manches transparentes ont été de mode dans les années 1950 sur la côte du Pays bigouden.
Certains gilets d’après-guerre arborent un poignet resserré façon française, quand les autres ont toujours un poignet droit, en place depuis l’entre-deux-guerres. Nous avons opté pour un mix, 7 gilets ont un poignet resserré et les 7 autres, un poignet droit. L’élément notable reste néanmoins la transparence des manches, de la jupe et du tablier, qu’ils soient en dentelle ou en voile. Plusieurs sortes de dentelles ont été achetées. Les bustes et la sous- jupe sont doublés en coton noir.
Les créations Nous présentons cette année deux créations textiles féminines, en lien avec le thème du spectacle. Comme à chaque fois que nous imaginons des costumes de scène, nous avons à cœur qu’ils aient du sens, qu’ils aient un lien avec le vestiaire traditionnel et qu’ils respectent un voire plusieurs codes vestimentaires de l’époque. C’est à chaque fois beaucoup d’échanges entre l’atelier de recherche sur les costumes, l’atelier chorégraphique et l’atelier couture. Nous avons imaginé pour la série de la fin du XIXe des grandes capes blanches avec à l’arrière une impression de photo de plumes de paon. Ces capes rappellent évidemment les grands mantelets de deuil en drap et velours noirs. Quand les bras s’ouvrent, apparaissent ces photos de plumes, tel un paon qui fait la roue. Six mantelets ont été créés, et tous ont une photo différente de plume.
La seconde création est cette fois pour les jeunes filles des années 50. Une création de tout de blanc, pour mettre en valeur la plume aux multiples couleurs et aussi pour faire un joli clin d’œil aux costumes de mariées du haut Pays bigouden, seul territoire du pays où les Bigoudènes se mariaient en blanc. Le tablier de plumes garde l’esthétique bigoudène, grâce à la ceinture en pointe, il maintient la silhouette. L’organisation des plumes gardent la structure des tabliers brodés bigoudens, avec un grand motif central, un autre sur chaque côté, et les petites plumes qui font le lien entre ceux-ci.
IV/ La musique 4.1 – Présentation du groupe musical Présenter ici la composition de votre accompagnement musical (bagad, orchestre … si orchestre merci de préciser les instruments) Le cercle travaille depuis plusieurs années maintenant avec un orchestre. Il s’est un peu modifié par rapport aux années passées. Les danseurs et les musiciens collaborent toujours de manière étroite pour l’élaboration du spectacle. Konogan An Habask a pris la suite de Kenan Sicard pour la direction musicale. - Konogan An Habask (intermittent) : flûtes et pipes - Maëva Ramel (danseuse au cercle) : chant - Sylvain Hamon (bagad Cap Caval) : flûtes - Tibo Niobé (intermittent) : guitares - Tudi Cariou (bagad Konk Kerne) : batterie 4.2 – La création musicale Présenter ici la manière dont la musique est en lien avec la danse, avec votre création. Avez-vous créé des airs particuliers, quels sont les arrangements … Ton bale : Morceau extrait du disque P. Diquelou - P. Péron, champions de Bretagne 1966 (en Bigouden). Gavotenn a Vro Vigoudenn : Chanson "Ar Minorig Yaouank" collectée par Yann Guillamot, probablement sous l'influence d'un thème joué par les musiciens, également sonné par Louis Guéguen (1890-1975). Il y a aussi un thème instrumental qui provient du répertoire d’Yves Boissel (1892-1975), sonneurs emblématiques du Pays bigouden. Bal & Jabadao : On retrouve deux thèmes de bal avec la même première phrase, notamment joué par Y. Boissel (et nombre de sonneurs depuis). Le deuxième provient du répertoire de l'accordéoniste M. Raphalen de Plogastel-Saint-Germain (collectage mission 1939 piste 11). Le premier thème de jabadao est une version mineure de ce thème (2ème bal) auquel Konogan An Habask a ajouté une première phrase. Le deuxième thème jabadao du est un thème classique du Pays bigouden et qui se retrouve aussi dans le répertoire sonné du pays de l'Aven. Propice au chant, Konogan y a rajouté des paroles. Valse : "Ar Plac'h Iferniet" est une chanson classique du répertoire bigouden. Elle était aussi chantée au siècle dernier dans les "friturioù" (usines) et récemment par Marie-Aline Lagadic et Klervi Rivière sur l'album "Les chants des Sardinières". Son rythme ternaire était propice à en faire une valse bigoudène ! Gavotenn a enor : Morceau construit et adapté à partir d'un thème de gavotte de Y. Boissel pour y relier les paroles de la fameuse gavotte d'honneur "o m'am bije gouezet kanañ..." chantée notamment par Louise Ebrel et dont la première phrase est reprise en contre-chant par les musiciens (comme un clin d'œil à ce classique !). En intermède une phrase instrumentale inspirée ! Répertoire arrangé par Konogan an Habask (dont composition phrase 1 du jabadao et paroles deuxième thème ainsi que l'intermède de la valse) et Thibault Niobé.
V/ La danse 5.1 – Le choix des terroirs, liste des danses choisies Nous avons fait le choix de revenir en 2018 en Pays bigouden après un détour depuis quelques années dans les différents terroirs bretons et même d’ailleurs. Marche bigoudène Gavotte bigoudène Bal Jabadao Valse Gavotte d’honneur 5.2 – Les danses mises en scène (quels liens avec votre thématique ? …) La suite commence par une marche bigoudène, grande tradition du territoire, puis s’enchaînent par une gavotte, un bal et jabadao d’hier et d’aujourd’hui. S’en suit un intervalle valsé, pour finir en pleine puissance sur une gavotte d’honneur. Depuis trois maintenant, nous travaillons en répétition d’autres variantes de gavotte bigoudène, qui sont encore très peu enseignées aujourd’hui. Elles sont tirées de l’ouvrage de Jean-Michel Guilcher et sont plus libres et bien moins codifiées que la suite bigoudène enseignée au cercle (et partout ailleurs) depuis les années 60. Les deux sources sont utilisées et exploitées dans le spectacle. Pour la gavotte d’honneur, nous nous sommes permis de faire une proposition d’une probable mode ancienne. En effet, la gavotte d’honneur telle que nous la connaissons et l’enseignons et très académique, très cadrée. Il est indéniable qu’elle n’est plus dansée sous sa forme originelle. Nous connaissons bien les deux modes de gavotte à la mode de Penmarc’h, l’ancienne est la récente. Grâce à elles, nous avons imaginé ce qu’aurait pu être la gavotte d’honneur sous sa forme première, esthétiquement cohérente avec ce que nous connaissons de plus ancien.
Libre Ajouter tout élément que vous jugerez utile de transmettre Crédit photo : Serj Philouze (photo de la couverture, photos de scène et photos des plumes de paon imprimées sur les capes). Contact Rozenn Tanniou : rozenn.tanniou@outlook.com
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