UNIVERSITÉ PARIS EST CRETEIL U.F.R DE LETTRES, LANGUES ET SCIENCES HUMAINES DEPARTEMENT DE L.E.A MASTER 2 MIT

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UNIVERSITÉ PARIS EST CRETEIL
U.F.R DE LETTRES, LANGUES ET SCIENCES HUMAINES
              DEPARTEMENT DE L.E.A

                      MASTER 2 MIT
 Le nouveau souffle de la diaspora Noire Africaine

                      VAVASSEUR Carine

         Sous la direction de Madame Corinne NATIVEL

          Enseignante à l’Université de Paris Est Créteil

             Année Universitaire 2012-2013
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REMERCIEMENTS

        Je tiens à remercier avant tout l’Université Paris Est Créteil et le Département des
L.E.A. pour la formation offerte et l’aide apportée lors de la recherche de stage.

       Je remercie également mon maître de stage universitaire, Madame Nativel pour les
précieux conseils prodigués tout au long de ma période de stage et lors de la rédaction du
mémoire.

       Je veux exprimer toute ma reconnaissance à mes maîtres de stage Monsieur DIAWA-
RA, qui fut un oncle pour moi, Madame DIALLO et Monsieur CISSOKO au sein de la structure
hôtelière « Cisko Centre Culturel » ainsi qu’à la formidable équipe qui m’a accueillie et dont je
me suis occupée durant mes trois premiers mois de stage.

       Je souhaite remercier Monsieur GASSAMA Bakasso qui a été mon maître de stage pen-
dant les trois mois que j’ai passé à la Direction du Développement Local de la commune de
Ziguinchor et auprès duquel j’ai beaucoup appris.

       Enfin je désire exprimer toute ma gratitude aux nombreuses personnes m’ayant sou-
tenu et accordé de leur temps dans le cadre de l’étude que j’ai mené. Notamment Dr. Runoko
Rashidi (historien et chercheur afro descendant) pour son aide précieuse concernant la pré-
sence africaine en Asie en termes d’estimations numériques. Les personnes que j’ai interro-
gées, celles qui ont répondu à mon enquête ou bien celles qui m’ont contactée via Facebook
pour m’encourager et me faire part de leur désir de connaître les résultats de cette étude.
Ainsi que les bibliothécaires de l’Alliance Franco-Sénégalaise qui se sont toujours montrées
chaleureuses et disponibles. Je n’oublie pas non plus les gestionnaires des comptes Facebook
« NegroNews » et « Noir et Fier » qui ont largement diffusé mon étude et lui ont donné une
ampleur inespérée.

       L’entrain de tous ces acteurs et leur soutien a été un véritable moteur lors de la rédac-
tion de ce mémoire.

                                                                                                    -1-
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DÉCLARATION et ENGAGEMENT

Les propos contenus dans ce rapport sont ceux de son auteur qui s’engage à respecter le Code
                    de la propriété intellectuelle condamnant le plagiat.

                     Code de la propriété intellectuelle (partie législative) :

Article L122-4

  Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de
 l’auteur ou de ses ayants droits ou ayant cause est illicite. Il en est de même pour la traduc-
  tion, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un
                                     procédé quelconque.

                                                                                                   -2-
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SOMMAIRE

GLOSSAIRE .............................................................................................................................................................. - 4 -

TROISIEME PARTIE : LA DIASPORA NOIRE AFRICAINE, SA SOIF DE RETOUR AUX SOURCES ... - 8 -

CHAPITRE 4. LES ENJEUX ACTUELS DE LA « RENAISSANCE NOIRE AFRICAINE» ........................... - 9 -

Section 5. Retour sur le parcours de la diaspora Noire Africaine ........................................................................ - 9 -
   5.1. Les émigrations diverses de la diaspora noire africaine dans les grandes lignes ......................................... - 10 -
   5.2 Un peuple sans histoire est un peuple sans identité ..................................................................................... - 18 -
5.2.1 L’Histoire tue ................................................................................................................................................... - 19 -
5.2.2 Aliénation culturelle inconsciente et rejet de ses origines ............................................................................. - 22 -
   5.3 A la reconquête de soi ................................................................................................................................... - 28 -

CHAPITRE 5. POURQUOI S’INVESTIR EN AFRIQUE ET Y INVESTIR ? ............................................... - 34 -

Section 6. Un sentiment d’appartenance ......................................................................................................... - 34 -

Section 7. Quels facteurs principaux inffluencent le choix de retour au pays? ................................................. - 35 -

CHAPITRE 6. MON CHOIX D’ETUDE ............................................................................................................. - 42 -

Section 8. Pourquoi une étude quantitative ? .................................................................................................. - 42 -

Section 9. Détermination des divers outils d’étude quantitative ...................................................................... - 43 -
  9.1 Présentation du questionnaire d'étude quantitative .................................................................................... - 43 -
  9.2 Description de l’échantillon ........................................................................................................................... - 44 -
  9.3 Tableau explicatif des questions posées ........................................................................................................ - 49 -
  9.4 Les 9 tableaux d’analyse croisée .................................................................................................................... - 51 -

CHAPITRE 7. L’OUVERTURE DE NOUVEAUX HORIZONS POUR L’AFRIQUE ................................... - 65 -

Section 10. La diaspora dite « consciente » un excellent tremplin économique ............................................... - 65 -

Section 11. Les limites de mon étude ............................................................................................................... - 67 -

CONCLUSION ........................................................................................................................................................ - 69 -

BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................................. - 73 -

TABLE DES ANNEXES……………………………………………………………………………………………………………- I -

                                                                                                                                                                                  -3-
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Glossaire

Acculturation : L’acculturation    est fortement liée à la déculturation. Il s’agit de la perte
d’identité culturelle d’une personne au profit de l’adoption d’une autre culture qu’il considère
supérieure à la sienne.
Afro-centrisme / afrocentricité: ces termes désignent un paradigme né au sein de la population
afro descendante. L'afro centriste cherche à valoriser les cultures africaines et leurs particulari-
tés notamment en mettant en avant leur contribution effective a l’Histoire mondiale. Ils sou-
tiennent que la communauté scientifique occidentale sous-estimerait les civilisations africaines,
voire serait partie prenante, consciemment ou non, d'un complot visant à masquer les apports
africains à l'histoire.
Aliénation culturelle: il s’agit d’un phénomène souvent observé chez des individus issus d’une
population qui a été opprimée et réduite au statu de sous-culture par une autre culture. Cer-
tains individus appartenant à la population opprimée finissent par adopter le mode de pensée
de leur oppresseur et considèrent alors leur culture d’origine comme primitive et/ou non évo-
luée. Ils prennent alors pour modèle la culture et les codes de l’oppresseur et cherchent à se
rapprocher du modèle qui leur est imposé comme étant le modèle idéal allant parfois jusqu’à
renier leurs origines. Ce complexe d’infériorité et ce besoin de s’identifier à l’oppresseur se
transmet parfois d’une génération à une autre de façon inconsciente. Car, oui, l’aliénation cultu-
relle est généralement inconsciente, les individus concernés ne se savent pas aliénés.
Avantage compétitif : c’est l’élément qui caractérise la particularité de l’offre d’une structure et
fait que l’on achète à cette structure et pas à la concurrence. Lorsque l’on souhaite mettre au
point un business rentable la recherche de son avantage compétitif est la première des priori-
tés.
Brochure externe : c’est un dépliant broché et fermé qui présente un produit ou un service et
l'offre commerciale proposée.
Dépliant : Prospectus composé de plusieurs volets.
Directeur d'exploitation : Il seconde le Directeur général de l'hôtel dans la mise en œuvre de la
stratégie de l'établissement afin d’atteindre des objectifs de qualité de service, d’attitude et de

                                                                                                       -4-
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rentabilité des départements Hébergement et Restauration. Il développe les compétences de
ses collaborateurs et les accompagne dans leur évolution professionnelle. C’est le garant de
l'innovation et du renouvellement des offres de service de son établissement et il assure les
missions du Directeur Général de l'hôtel en son absence.
DLC : Date Limite de Consommation. Il s’agit de la date au-delà de laquelle un produit ne peut
plus être mis en vente.
Entrées : ce sont les achats réalisés ainsi que d’éventuels dons de sponsors et autres.
Griot : les griots sont issus d’Afrique. Ce sont les dépositaires de l’histoire des peuples africains.
Ils chantent l’Histoire d’Afrique et vivent également de cette tradition orale. La tradition veut
qu’ils chantent aux fêtes, mariages etc.…
Happy hour: un happy hour est une heure durant laquelle lorsqu’un verre est acheté un second
verre est offert.
Identité visuelle : L'identité visuelle est la représentation graphique de l'identité d'une entre-
prise. Elle exprime grâce à un style graphique propre à l'entreprise, les valeurs, l'activité et les
ambitions de celle-ci et se traduit par des signes, des couleurs, des formes, des textes ainsi que
des mises en forme. C’est l’élément qui permet de distinguer visuellement une entreprise de la
concurrence.
Kémite/kamite : “kémite” vient de la racine “kem” qui signifie noir en égyptien ancien, en réfé-
rence à la couleur du limon fertile du Nil. Le berceau égypto-nubien a vu naître la civilisation
“kémite”. Ainsi les panafricains favorisent l’usage de ce terme d’origine égyptienne pour quali-
fier les afro descendants en lieu et place du terme « noirs ».
Kora : la kora est un instrument de musique africaine souvent utilisé par les griots. Cet instru-
ment à cordes est communément appelé « harpe africaine » de par son esthétisme et certaines
de ses sonorités.
Maître d’hôtel : le maître d’hôtel évolue dans le milieu de la restauration. Il reçoit la clientèle et
prend les commandes. Il est le garant de la bonne organisation du service en restauration.
Métis : un métis est né de parents aux phénotypes différents mais pas nécessairement d’un
parent noir et d’un parent blanc. Il peut s’agir par exemple du fruit de l’union d’un asiatique et
d’un leucoderme, dans ce cas le métis sera considéré comme eurasien. L’union entre un asia-

                                                                                                         -5-
tique et un mélanoderme (noir) donne naissance à un enfant que l’on qualifie plus spécifique-
ment de « blasian ». Le terme métis est ainsi un terme vaste qui réunit sous sa coupe plusieurs
termes plus pointus en fonction des spécificités du métissage en question.
Mulâtre : personne métisse née d’un parent leucoderme (blanc) et d’un parent mélanoderme
(noir) ou bien de deux parents mulâtres. Le terme mulâtre, dans ce cas de figure, est préféré des
courants pro-noirs à celui de « métis » qui n’est pas assez précis.

Nappyisme : « Nappy » est une contraction de « natural » et « happy ». Il s’agit d’une idéologie,
prônant la beauté du cheveu crépu chez la femme noire ou métisse (aux ascendances afri-
caines). Il ne s’agit ni d’un courant politique ni d’un mouvement philosophique. C'est avant tout
une idéologie replaçant le cheveu crépu dans l'inconscience de la "communauté noire" comme
un beau cheveu. Les nappys prônent le retour aux cheveux naturels et luttent contre le défri-
sage et les préjugés qui en découlent ou sont à l’origine de cet acte.

Négritos : populations de petite taille, à peau noire et aux cheveux crépus, vivant dans trois
zones géographiques du sud-est asiatique : les îles Andaman, la péninsule Malaise (laquelle est
partagée entre la Malaisie, la Thaïlande et la Birmanie) et les Philippines. Ce sont de lointains
afro descendants.

Négritude : Mouvement culturel et politique né dans les années 1930 avec Aimé Césaire et Léo-
pold Sedar Senghor. Ce terme permet de s’affirmer comme étant noir et de s’accepter en tant
que tel. Senghor la définit ainsi « La négritude est un fait, une culture. C'est l'ensemble des va-
leurs économiques, politiques, intellectuelles, morales, artistiques et sociales des peuples
d'Afrique et des minorités noires d'Amérique, d'Asie, d'Europe et d'Océanie. » Pour Césaire, « ce
mot désigne en premier lieu le rejet. Le rejet de l'assimilation culturelle ; le rejet d'une certaine
image du Noir paisible, incapable de construire une civilisation. Le culturel prime sur le poli-
tique. »

Panafricanisme : Le Panafricanisme est une idée politique et un mouvement qui promeuvent et
encouragent la pratique de la solidarité entre les africains où qu'ils soient dans le monde. Le
panafricanisme est à la fois une vision sociale, culturelle et politique d'émancipation des afri-
cains et un mouvement qui vise à unifier les africains du continent et de la Diaspora africaine en

                                                                                                        -6-
une communauté africaine globale. Le cœur de son principe est la croyance que les peuples
d'Afrique et de la Diaspora partagent une histoire et une destinée commune et que leur progrès
social, économique et politique est lié à leur unité. Son objectif ultime est la réalisation d'une
organisation politique intégrée de toutes les nations et peuples d'Afrique. La plus large organi-
sation panafricaine aujourd'hui est l'Union africaine.

Piscine party: une piscine party est une fête organisée autour d’une piscine. On l’appel égale-
ment « pool party ». Il s’agit, à l’origine, d’un concept américain qui s’est exporté dans plusieurs
régions du monde.
Quarteron : un quarteron est une personne ayant un quart d’ascendance noire et trois quarts
d’ascendance blanche. Les personnes issues du mélange inverse sont nommées « câpres » ou
« griffes ». Lorsqu’un quarteron et un leucoderme ont un enfant on le dit alors « octavon ».
Stock final réel: le stock final réel est le stock constaté au jour de l’inventaire. Il sera reporté au
mois suivant dans la colonne « stock initial ».
Stock initial: Le stock initial est le stock de départ, celui constaté lors du dernier inventaire réali-
sé.
Stock prévisionnel : ce stock est déterminé sur la base du stock initial auquel on ajoute les en-
trées puis on soustrait les ventes et autres sorties réalisées depuis le dernier inventaire. Ce stock
prévisionnel permet de déterminer le stock final qui devrait apparaitre lors du prochain inven-
taire. C’est en le comparant au stock final réel qu’on peut alors définir le nombre d’items man-
quants ou en trop.
Tissage : bande de cheveux synthétiques, semi-naturels ou humains cousus sur de fines tresses
collées réalisées sur la tête du client à coiffer.

                                                                                                           -7-
Troisième partie : La diaspora Noire Africaine, sa soif de retour aux sources

         D'après une étude menée d'Oxford à Stanford, la grande majorité des étudiants afro
descendants ayant obtenu leur MBA au sein des plus grandes business schools européennes et
américaines désireraient s'investir en Afrique. Il s'agit, en effet, des résultats que nous révèle
un sondage de Private Equity Jacana publié dans Le Figaro1. Ainsi, parmi les 80 étudiants issus
de la jeunesse étudiante africaine concernée qui ont été interrogés dans 19 pays différents
d'Amérique et d'Europe, 70% déclarent souhaiter retourner en Afrique à l'issue de leurs études.
Parmi eux, la moitié souhaite entreprendre plutôt qu'intégrer une structure existante.

Cette dynamique transparaît clairement dans l'enquête que j'ai mené puisqu'à la question "Pla-
nifiez-vous de vous investir en Afrique?" 53% des 783 interrogés répondent par l'affirmative et
15% disent hésiter. Pourquoi cette tendance se confirme-t-elle avec le temps? Quels sont les
facteurs historiques, psychologiques, démographiques, politiques, économiques et sociaux-
culturels qui encouragent aujourd'hui le retour des cerveaux en Afrique?

     Représentation imagée de l'impact du retour vers l'Afrique des étudiants interrogés lors de l'étude menée par Jacana

1
  Voir article « Les cerveaux de retour sur leur terre natale » publié sur le site du Figaro le 18 Février 2013 ainsi que
le communiqué de presse « Boost for African Business as MBA graduates plan to return as entrepreneurs » édité
par Jacana.

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Chapitre 4. Les enjeux actuels de la « Renaissance Noire Africaine»

Je souhaite, en premier lieu, faire le point sur une question qui vous viendra peut-être à l'esprit:
" Pourquoi ne pas inclure l'Afrique du Nord dans mes recherches?".
Bien que faisant géographiquement partie du même ensemble, l'Afrique subsaharienne et
l'Afrique du Nord (Lybie, Egypte, Maghreb) ne partagent pas le même socle culturel et histo-
rique. En effet l'on distingue le monde arabo-musulman de celui de l'Afrique subsaharienne. La
Renaissance Noire Africaine ne concerne donc pas ce monde arabo-musulman qui ne partage
pas les particularités et codes propres aux afro descendants.

       Section 5. Retour sur le parcours de la diaspora Noire Africaine

Les populations noires africaines ayant quitté le continent africain ont connu des histoires tu-
multueuses et fait face à diverses difficultés; déracinement, esclavagisme, exclusion sociale,
rejet identitaire, ghettoïsation, perte d'identité et acculturation *….

Revenons sur ces parcours difficiles et abordons les effets collatéraux de siècles d'infériorisation
de ces peuples. Pour se faire, nous adopterons le point de vue historique occidental puis celui
afro centriste afin de ne pas nous limiter à un son de cloche et de comprendre quelles sont les
revendications historiques des acteurs de la Renaissance Noire Africaines. Nous verrons que les
deux points de vue diffèrent considérablement:

       - le premier plaçant l'Europe au centre du monde depuis des siècles alors que l'Afrique
subsaharienne aurait été non civilisée jusqu'à sa colonisation
       - le second plaçant l'Afrique au centre du monde jusqu'à l'ère colonialiste qui conduisit
au "grand trou noir" qui se traduit par un lavage de cerveau programmé par les masses euro-
péennes et une infériorisation des peuples noirs africains

                                                                                                       -9-
5.1. Les émigrations diverses de la diaspora noire africaine dans les grandes lignes

Le "Berceau de l'Humanité" a connu de nombreuses vagues d'émigration choisie ou forcée
ayant abouti à des métissages (mulâtres *, quarterons *, métisses…). Nous aborderons ici les
principales:

        Emigration vers l'Amérique:

              Du point de vue occidental:

En 1619, un an avant l’arrivée des premiers immigrants Européens à bord du Mayflower, des
colons britanniques installés en Virginie acquièrent leurs premiers esclaves Africains noirs. L'es-
clavage durera près de 250 ans et déclenchera la migration de millions d'esclaves noirs conduits
vers les Amériques (15 à 30 millions de déportés et environ 100 millions de morts selon les ap-
proximations officielles, 400 millions de déportés et morts depuis le XVIème siècle d'après le
Centre d'Information Inter-Peuples). Le traitement différentiel de ces esclaves, les plus clairs
étant mieux traités que les plus noirs, a favorisé grandement le rejet d'une peau jugée trop
noire et le désir d'être toujours plus clair.

              Du point de vue afro centriste:

Plusieurs afro centristes estiment que les populations noires étaient présentent en Amérique il y
a 60 000 ans de cela, s'appuyant sur la ressemblance entre le peuple Olmèque et le phénotype
négroïde ghanéen ou encore sur la découverte de 6 crânes datant de près de 60 000 ans en
Amérique qui sembleraient correspondre à des ossements humains de type négroïde ce qui
remettrait en question l'antériorité de la présence amérindienne sur le continent. D'autres élé-
ments viennent étayer cette thèse. Pathé Diagne, professeur d'université aux Etats-Unis et en
Afrique de l'Ouest, regroupe un ensemble d'éléments confirmant cette thèse dans son livre "Ta-
rana ou l'Amérique précolombienne, un continent africain2". Il décrit dans cet ouvrage une
époque intermédiaire entre la Préhistoire et l'Histoire qu'il nomme la Protohistoire. Il déclare à
ce sujet: "Pendant des millénaires, durant la Protohistoire, des populations natives africaines

2
    Paru aux éditions L’Harmattan, Paris 2012

                                                                                                          - 10 -
ont participé au peuplement des Amériques, à côté des migrations océano-eurasiennes." Une
façon d'illustrer cette présence africaine protohistorique dans les Amériques est de comparer
les noms de plusieurs pays et villes américaines actuelles aux dialectes des peuples africains s'y
étant installés selon ses recherches.
Ainsi fait-t-il le lien entre:
        - "Tarakasum" et l'Alaska                  - "Gayrifunia" et la Californie
        - "Taragoni" et la Patagonie                - "Gaytimara" et le Guatemala
        - "Andoras" et le Honduras                  - "Toro-Sylla" et le Pérou-Chili
        - "Paraqwa" et le Paraguay                  - "Burugwa" et l'Uruguay

           Abolition de l'esclavage et combat pour les droits civiques Afro-Américains:

En 1808 la traite négriere est abolie en Amérique mais l'esclavage se poursuit. Ce n'est qu'en
1865 qu'il sera aboli à son tour sur l'ensemble du territoire après une guerre de sécession qui
aura duré quatre ans. Commence alors une ghettoïsation de ces afro descendants qui, leur li-
berté retrouvée, vont se regrouper en communautés dans certains quartiers tels que Harlem ou
Roxbury (Boston). Dix ans plus tard sera signé le Civil Act Rights de 1875 qui est le troisième à
affirmer l'égalité civile des noirs, notamment des anciens esclaves du Sud, mais une fois de plus
cela restera théorique. Dans les faits, certains groupes extrémistes voir terroristes, dont le plus
tristement célèbre est le Ku Klux Klan fondé en 1865 et ayant commis plusieurs actes criminels
racistes, pratiquent la "chasse aux nègres" et la ségrégation raciale. Ce sont principalement dans
les états du Sud des Etats-Unis, profondément racistes et ayant perdu la guerre de sécession,
qu'ont lieu ces exactions et que sera voté un ensemble de lois (cf: lois Jim Crow) en faveur de la
ségrégation raciale, interdisant notamment certains lieux publics ou certaines places dans les
transports en commun aux noirs. Pendant un siècle les Afro-Américains subiront la ségrégation
et lutterons pour enfin voir leurs droits théoriques s'appliquer. Ce sont des noirs engagés tels
que Martin Luther King, Marcus Garvey, Malcolm X ou encore Rosa Parks qui parviendront au fil
des décennies à améliorer la condition afro-américaine. Mais ce n'est qu'en 1965 que ces afro
descendants verrons enfin la ségrégation être condamnée et décroitre sensiblement grâce à
l'adoption d'un nouveau Civil Rights Act en 1964, cette fois soutenu par la Cour suprême et du

                                                                                                      - 11 -
Voting Rights Act (loi sur le droit de vote) en 1965. Cependant les émeutes continuent ainsi que
certains actes racistes barbares. C'est pourquoi à partir des années 60 est mise en place la dis-
crimination positive encourageant la présence de noirs à des postes qualifiés. Entre 1960 et
2000 le pourcentage d'afro-américains appartenant à la classe moyenne est passé de 13% à
66%. La condition de ces afro descendants connaît donc une amélioration récente qui se traduit
d'ailleurs par l'élection de Barack Hussein Obama premier président noir de l'Histoire des Etats-
Unis en 2009, fait impensable quelques décennies plus tôt. Ce sont, rappelons-le, des mouve-
ments tels que les Blacks Panther (1966) ou encore le Black Power (1967) qui viendront dé-
fendre les droits des noirs à partir des années 60.
La condition des Afro-Américains est aujourd'hui meilleure que ce qu'elle fut jusque dans les
années 1970. Toutefois, ils rencontrent encore de nombreuses difficultés d'insertion scolaire,
sociale et professionnelle car l'élite et l'intelligentzia noire américaine n'est pas représentative
du sort de la majorité. Certaines difficultés diffèrent de celles passées, d'autres n'en sont que la
conséquence voir la continuité, l'aliénation culturelle* et la perte identitaire en faisant partie.

    Emigration vers l'Europe:

          Du point de vue occidental:

La présence africaine en Europe commence durant le période coloniale avec la traite négriere.
Cette traite consiste en l'importation européenne d'Africains issus d'Afrique Subsaharienne. Un
amalgame ne doit pas être fait entre cette traite et l'esclavage. La première différence est que
dans d'esclavage il y a la notion d'exercice du droit à la propriété sur les individus concernés. La
seconde est que la traite implique l'existence d'un système esclavagiste mais l'inverse n'est pas
vrai. La traite consiste en un échange de "marchandises" entre un commerçant et un acheteur,
l'un troquant des êtres humains l'autre proposant des biens et/ou de l'argent pour acquérir
cette main d'œuvre. Dans le cas de la traite négriere, la main d'œuvre en question est exclusi-
vement négroïde.

                                                                                                       - 12 -
Il existe deux traites négriere incluant l'exportation des captifs vers l'Europe3:
         - la traite orientale : traite des noirs par les arabes. Du VIIème siècle à 1920, 17 millions
de noirs sont asservis et exportés vers l'ensemble arabo-musulman ou l'Europe selon l'historien
Olivier Pétré-Grenouilleau
         - la traite occidentale: elle débute au XVème siècle et se caractérise par la nécessité pour
les puissances occidentales de se ravitailler en main-d'œuvre à bas coût. Les captifs sont en-
voyés vers l'Europe et les Amériques. 11 à 13 millions d'africains noirs auraient été asservis lors
de cette traite.

Dans la majorité des pays européens c'est au 19ème siècle que la traite sera interdite.

Lorsque la première guerre mondiale éclata les colonies furent mises à contribution, on prit
parmi celles-ci des hommes vigoureux (dont les tirailleurs Sénégalais) pour se battre contre les
communistes de l'ex URSS. À l'issue de cette guerre, bien que la plupart aient été rapatriés vers
l'Afrique, certains parvinrent à se maintenir sur le territoire européen ou ils rejoignirent donc les
afro descendants antillais vivant en métropole. A cette population vinrent s'ajouter les quelques
immigrés clandestins qui se faufilaient dans les cales de bateaux au départ de ports africains.
Des troupes coloniales étaient également situées à Fréjus et constituaient un apport supplé-
mentaire de 20 000 à 30 000 africains noirs.

            Du point de vue afro centriste:

La présence africaine en Europe a été occultée par les Européens. Pourtant des figures cultu-
relles emblématiques en Europe sont de l’ignées africaines. C'est le cas de Saint-Augustin, le
poète Russe Alexandre Pouchkine, Abraham Hanibal4, Alexandre Dumas ou encore Alexandre
de Médicis premier duc de Florence et sa mère noire africaine Simonetta, pour ne citer qu'eux.

3
  Une troisième traite négriere existe, il s’agit de la traite intra-africaine. Elle commença au 9eme siècle mais aurait
connu son essor au 19eme siècle. Cette traite se distingue par le maintient des captifs noirs africains sur le terri-
toire africain.
4
  Homme d’Etat, mathématicien, ingénieur et général en chef de la Russie au XVIIIème siècle.

                                                                                                                           - 13 -
Il semblerait également que le pourcentage des noirs dans la Rome antique ait été bien plus
important qu’il ne l’est aujourd’hui à Paris par exemple. Ces derniers y exerçaient des profes-
sions diverses et variées: soldat, lutteur, boxeur, acteur, étudiant, pédagogue, écrivain … Leur
présence est liée aux nombreuses conquêtes romaines ayant commencé en 262 avant Jésus-
Christ. Elles ont vu s'affronter les romains et de prestigieuses armées nubiennes qui leur donnè-
rent bien du fil à retordre notamment dans la région frontalière entre l'Egypte et la Nubie. Car
ne l'oublions pas, ces nubiens étaient de redoutables guerriers, dignes descendants de leurs
aïeux ayant formé l’élite de l’armée égyptienne sous les Pharaons. De ces affrontements naqui-
rent des brassages culturels, ainsi quelques nubiens s'établirent en Europe.
Parmi eux certains devinrent de grands guerriers qui évolueront dans les sociétés gréco-
romaines durant l'antiquité. Citons ici Memnon, celui dont la « beauté soulève l’admiration ».
Chef d'un bataillon de soldats éthiopiens, il vint au secours des Troyens assiégés puis fut tué par
Achille. Ainsi de nombreux soldats noirs luttèrent aux côtés des troupes gréco-romaines durant
l'antiquité. A cette époque, partout où l’on se bat (en Bretagne, en Orient, en Grèce …) l'on
trouve ces soldats. Les Romains eurent même un empereur métis* nommé Septime Sévère et
un pape noir au IVème siècle.
Au VIIIème siècle l'Espagne, le Portugal et la France sont envahis par des cavaliers noirs appar-
tenant à des troupes arabo-musulmanes, on les nomme "Maures" et "Sarrazins". Ils remportè-
rent de nombreuses victoires qui impressionnèrent les Européens au Moyen-âge comme nous
l'explique Fabre d'Olivet5 qui décrit leur supériorité technique face à des cavaliers Européens
dont les armes semblaient archaïques comparativement à celles de ces envahisseurs. Plusieurs
historiens en témoignent d'ailleurs et l'on sait que certains de ces cavaliers ont eu une famille et
donc une descendance en Europe (Portugal, France, Italie, Espagne, Angleterre). Ainsi l'on es-
time que les personnes portant les noms de famille suivants sont d'une lignée Afro-Européenne:
Moreau, Morel, Morand, Moraux, Morland, Negre, Sarrazin, Sarrasin … Généralement l'on voit
d'ailleurs apparaitre un noir sur les armoiries de ces familles.

5
   Antoine Fabre d’Olivet ( 8 décembre 1767 - 27 mars 1825) est un écrivain, philologue et occultiste Français.
L’importante partie de sa production fut consacrée à la langue occitane, elle fit de lui un des précurseurs de la re-
naissance du Félibrige.

                                                                                                                        - 14 -
Si l'on veut aller plus loin concernant la présence africaine en Europe, l'Histoire nous apprend
qu'il y a toujours eu des noirs en France et en Europe. En effet les premiers Homo Sapiens ayant
peuplé la France étaient des nègres.

           L'émigration subsaharienne vers l'Europe de 1962 à nos jours

Une étude de David Lessault et Cris Beauchemin nommée "Les migrations subsahariennes en
Europe: un essor encore limité" a été publiée par l'Institut National d'Etudes Démographiques
(INED) en Janvier 20096. On y apprend que les subsahariens migrent peu vers l'Europe et ont
plutôt tendance à migrer au sein du continent africain. Ainsi, en 2000 les immigrés subsahariens
ne représentaient que 4% des immigrés recensés dans les pays membres de l'OCDE. Le même
constat est fait avec les réfugiés subsahariens qui, en large majorité, quittent leur pays mais se
maintiennent sur le continent Africain. Cependant si l'on observe de plus près la population sub-
saharienne émigrant, deux tiers des migrants la composant s'établissaient en Europe dans les
années 2000 et un peu moins d'un tiers seulement en Amérique du Nord bien que, tous pays
confondus, les Etats-Unis concentraient a eux seuls 24% de ces flux migratoires, suivis de près
par le Royaume-Uni (21%). Cela peut s'expliquer en partie par la politique migratoire du Com-
mon Wealth qui facilite la migration entre pays membres. La France arrivait en troisième posi-
tion (15% des flux migratoires concernés). Cette répartition des migrations évolue avec le temps
en partie parce que les migrants ne cherchent plus à se rendre nécessairement dans le pays les
ayant colonisés, ils explorent de nouveaux horizons. Ainsi ils sont de plus en plus nombreux à
délaisser la France au profit de l'Espagne, l'Italie ou bien le Canada mais représentent toujours
une minorité parmi l'ensemble migratoire. En 2006 près de 4% des immigrés espagnols étaient
subsahariens, ils étaient 8% en Italie.

Ainsi nous voyons ici que le nombre d'émigrés subsahariens quittant l'Afrique est faible. Si l'on a
tendance à nous parler d'une explosion de ces flux migratoires c'est tout bonnement parce
qu’ils étaient encore plus faibles il y a 50 ans de cela. En comparaison à ces flux initiaux, l'émi-
gration subsaharienne a explosé allant jusqu'à être multipliée par 27 pour la France entre 1962

6
 Bulletin mensuel numéro 452. Voir lien ci-après :
http://www.ined.fr/fichier/t_telechargement/30886/telechargement_fichier_fr_publi_pdf1_452.pdf

                                                                                                       - 15 -
et 2004 (passant de 20 000 immigrés subsahariens à 570 000). La condition sociale de cette po-
pulation, régulière ou irrégulière, est bien souvent précaire bien qu'elle se soit améliorée avec le
temps. Il n'en reste pas moins qu'elle s'insère majoritairement dans la classe moyenne en Eu-
rope et doit faire face à une hostilité de la part d'une partie de la population européenne qui la
considère comme une menace pour le bon développement socio-économique et culturel du
continent (cf: islamophobie, front national, ghettoïsation, économie parallèle liée au travail au
noir, émeutes de banlieues…).

    Emigration vers l'Asie, le Moyen-Orient et l'Océanie:

            Du point de vue occidental:

Les défenseurs du monogénisme tels que Darwin affirment que l'espèce humaine s'est dé-
veloppée en Afrique puis aurait migré vers les autres régions du monde, ce qui conférerait à
tout être humain un ancêtre africain même si celui-ci peut avoir plus de 65 000 ans. Selon
cette théorie les africains auraient alors rejoint l'Asie, le Moyen-Orient et l'Océan Pacifique
il y a 60 000 ans de cela. Ceux soutenant la thèse de l'origine multirégionale de l'homme
moderne estiment que la théorie de l'origine africaine de l'Homme ne tient pas la route.
Ainsi si l'on suit cette seconde approche l'Homme africain n'aurait pas rejoint l'Asie il y a 60
000 ans de cela. Lorsque l'on aborde la présente africaine dans cette partie du monde du
point de vue occidental peu d'informations abondent, comme si l'on occultait cette pré-
sence.
Un universitaire, chercheur Français et membre de l'Académie de Sciences d'Outre-mer du
nom de Aicardi de Saint Paul Marc s'appuie sur des sources historiques pour avancer la
thèse que voici. Les premiers contacts entre Africains et Asiatiques remonteraient au
10ème siècle avant Jésus-Christ aux prémices du commerce sino-égyptien. Ces contacts
vont s'intensifier lors des expéditions maritimes arabes et européennes. C'est, à l'époque,
dans ce cadre commercial que s'effectue l'acheminement d'un nombre conséquent d'es-
claves noirs vers l'Asie. Ce n'est cependant qu'à partir du XIVème siècle que les populations
asiatiques côtoyèrent concrètement les africains qui étaient asservis par les portugais venus
s'établir en Extrême-Orient dans le but de se ravitailler en marchandises. A la fin du XVIème

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siècle, hostiles à l'esclavage dont ils étaient témoins depuis des siècles, les Japonais fermè-
rent progressivement leur pays aux influences étrangères. Au XVIIème siècle on dénombre-
rait plusieurs esclaves venus s'installer dans la ville de Nagasaki (Japon).

          Du point de vue afro centriste:

La référence lorsque l'on aborde le thème de la présence africaine en Asie est incontestable-
ment Dr.Runoko Rashidi auteur du livre "Histoire millénaire des Africains en Asie". Cet historien
Afro-Américain nous apporte de nombreuses pistes de réflexions et preuves autour de la pré-
sence millénaire des africains sur le continent asiatique. Afin d'étayer sa thèse il s'appuie sur les
recherches de brillants anthropologues, historiens, archéologues ainsi que sur ses recherches
personnelles sur le terrain. Dans son ouvrage Rashidi invalide la théorie selon laquelle les pre-
miers hommes noirs seraient arrivés en terre asiatique durant l'esclavage.

En effet, l’Homo sapiens de l’ère moderne aurait entamé ses migrations hors de l'Afrique il y a
environ 60.000 avant J-C. L'on dénombre deux migrations vers l'Est:

       - une le long des côtes asiatiques, puis d’île en île dans l'océan Indien (Négritos*) à l'Aus-
tralie (Aborigène australien). Puis ils attinrent l'Amérique du Sud (Luzia).
       - la deuxième empruntera une route intérieure vers l’Asie du sud, l’inde (Dravidiens, Adi-
vasis, Dalits…) et la Chine
Dans le sud de la Chine des squelettes s'apparentant au phénotype négroïde ont été retrouvés
et dateraient de la Chine ancienne.
En Chine les noirs ont souvent été surnommés Li Min « personnes à têtes noires » par les dynas-
ties Zhou, premières dynasties fondées par le peuple mongoloïde Hua.
Un grand général Japonais, Sakanouye Tamuramaro, a été décrit par Alexander Francis Cham-
berlain comme un "célèbre général et un nègre". Ce propos fut confirmé par d'autres auteurs
tels que James Murdoch qui va jusqu'à le présenter comme étant le père fondateur de l'ordre
des samouraïs.

                                                                                                        - 17 -
De nos jours la majorité des afro descendants vivant en Asie et en Océanie sont:

       - des negritos
       - des aborigènes (Australie)
       - des dravidiens
       - des dalits
Les dalits sont des afro descendants se concentrant en Inde et formant pour la plupart les hors
castes nommés également « Intouchables». Bien que depuis l’indépendance Indienne en 1947
et l’arrivée au pouvoir d’un président dalit la discrimination envers cette population indienne
soit interdite par la loi leur sort reste critiquable. Certains, conscients de leur ascendance afri-
caine, ont créé en 1972 le mouvement des « Dalits Panther » en référence aux « Black Panther »
afin de revendiquer des droits fondamentaux

                      À gauche une jeune fille négrito, à droite une jeune fille dravidienne

               5.2 Un peuple sans histoire est un peuple sans identité

L'Histoire et la culture forment le socle de chaque peuple. Ce socle est le vecteur assurant l'uni-
té culturelle au sein de ces peuples et le respect du devoir de mémoire que chaque personne a
envers le passé et ses acteurs. Car ne l'oublions pas le monde actuel a été fondé par nos prédé-
cesseurs, nous nous devons de savoir de quelle façon, quelle a été la pierre que notre peuple a
apporté à l'édifice, quelle est la place que nous occupons actuellement parmi les peuples et
pour quelles raisons? Faire le point sur tout cela permet de prendre une direction éclairée quant
à nos actions et aspirations futures. C'est la raison pour laquelle l'Histoire inculquée diffère
quelque peu, voir considérablement, d'une nation à une autre comme je viens de vous le prou-
ver. Faisant ainsi l'apologie des actions et du passé historique national afin d'inspirer une cer-

                                                                                                       - 18 -
taine admiration au sein du peuple concerné. L'Histoire revient également sur les épisodes
sombres de la nation afin que ne se réitèrent pas les mêmes erreurs dans le futur. Elle permet
donc de construire la base identitaire d'un peuple, si cette Histoire n'est pas transmise c'est
l'identité même du peuple qui est mise en danger. Je recommande donc à tout un chacun de
connaitre son patrimoine historique et de le transmettre aux générations futures.

                        5.2.1 L’Histoire tue
Bien souvent lorsque l'on parle de l'Histoire africaine, le terme "esclavage" semble faire écho.
Pourtant les afro conscients 7 vous diront qu'il s'agit là d'une erreur monumentale qui encou-
rage d'ailleurs les jeunes générations à se complaire dans la victimisation ou dans le rejet de
leurs origines. Il est donc important de mettre en lumière les travaux d'imminents historiens,
professeurs et anthropologues tels que Cheikh Anta Diop8, E.Amélineau9 ou encore Molefi Kete
Asante10 qui nous révèlent l'Histoire trop longtemps tue ou ignorée des peuples africains avant
l'arrivée des colons.

Ainsi nous découvrons:

        - les grands Empires et Royaumes d'Afrique Noire (Empire du Mandé, Royaume Kongo,
Empire du Mali, Empire du Ghana, Empire du Songhaï…) ayant enfanté de prestigieux rois tels
que Soundiata Keita (Mali) mais aussi de valeureuses reines guerrières telles que Majaji, les
reines noires/candaces de Koush (Egypte) …
        - l'organisation territoriale avant la division coloniale. Cette organisation prenait en
compte les particularités ethniques afin que ne se côtoient pas sur un même territoire des eth-
nies en conflit mais aussi de façon à éviter la division territoriale de certaines ethnies comme on
peut le voir de nos jours avec la création de la frontière sénégalo-gambienne par les colons (plu-

7
  Afro descendants conscients de leur africanité et de l’importance de sa préservation, ils connaissent l’Histoire des
peuples noirs
8
   Historien, anthropologue sénégalais et professeur d’université. Il a mis l’accent sur l’apport de l’Afrique et en
particulier de l’Afrique noire aux cultures et civilisations mondiales. Ses thèses restent aujourd’hui contestées par
de nombreux scientifiques occidentaux mais largement reprises par les pro-noirs, les historiens et scientifiques
africains et certains historiens occidentaux. Il meurt en 1986 à 62 ans.
9
  Egyptologue français ayant affirmé, après études, l’origine nubienne des Égyptiens.
10
   Historien et philosophe afro-américain. C'est un des théoriciens principaux de l'afrocentricité.

                                                                                                                         - 19 -
sieurs ethnies ont été séparées par cette frontière, certains demeurant au Sénégal alors que
d'autres de la même ethnie faisaient désormais partie de ce qu'on appela la Gambie)
        - la forte probabilité que le peuple égyptien ait une ascendance négroïde au regard des
études et observations faites par Cheikh Anta Diop, ainsi donc les pharaons auraient un phéno-
type négroïde et non arabe11. Cela voudrait dire que les grandes réalisations et inventions égyp-
tiennes sont celles d'un peuple noir africain ce qui donne un rayonnement nouveau aux peuples
noirs et une place de choix dans l'Histoire si l'on considère que la civilisation égyptienne antique
est à l’origine même des fondements principaux de toute autre forme de civilisation (Grèce an-
tique…)
        - les grandes inventions et découvertes réalisées par des hommes noires. Citons, entres
autres, Alexandre MILLS qui a inventé l'ascenseur, Lewis LATIMER qui inventa la lampe élec-
trique, John STANDARD qui créa le réfrigérateur, Henry T.SAMPSON père du téléphone cellu-
laire ou encore Paul.E Williams créateur de l'hélicoptère12. L'on comprend mieux que Martin
Luther King ait dit "Quand vous êtes prêts à partir pour le travail, sachez que la moitié, de toutes
les choses et de tous les appareils dont vous vous êtes servis avant de quitter votre maison a été
inventée par des noirs". À cela ajoutons les inventions et découvertes égyptiennes antiques si
l'on en croit les récentes révélations faites par Cheikh Anta Diop et ses confrères comme expli-
qué précédemment.
Ces éléments sont importants car ils permettent de redonner aux civilisations noires africaines
leurs lettres de noblesse. Cependant découvrir ou redécouvrir l'Histoire de ces peuples c'est
aussi accepter d'aborder sous un angle nouveau certaines périodes sombres telles que celle de
l'esclavage. Il est donc pertinent de rappeler que l'esclavage des noirs existait bien avant l'arri-
vée des européens et américains en terres africaines. En effet, les rois africains vendaient déjà
leurs prisonniers de guerre, issus d'autres empires subsahariens, comme esclaves à des maitres

11
   Cheikh Anta Diop s’est appuyé sur les observations faites par certains philosophes tels qu’Aristote, décrivant le
peuple égyptien antique comme un peuple négroïde ayant un nez épaté et des cheveux crépus. Il s’appui égale-
ment sur les fresques d’époques montrant certains pharaons dont les visages sont peints en noir ainsi que des
fresques représentant la hiérarchisation des peuples a cette époque, on y voit les civilisations noires au sommet.
D’autres observations viennent étayer sa thèse ainsi que certaines hypothèses dont l’une des plus célèbres est celle
selon laquelle les nez des monuments représentant les pharaons ne se sont pas brisés mais ont été coupés afin de
leur retirer un trait indéniable de leur négritude. Voir ouvrage « Civilisations Nègres et Cultures »
12
   Voir l’intégralité des inventions citées ainsi que bien d’autres (la liste est non-exhaustive) dans « Un monde sans
noirs » du Dr Georges AKOLLY ou sur le site www.kamanioc.fr

                                                                                                                         - 20 -
arabes (cf: traite intra-africaine). Selon quelques historiens lorsque les colons sont arrivés en
Afrique, certains rois auraient collaboré en leur remettant leurs prisonniers de guerre contre
des babioles occidentales. Il serait donc arrivé que des esclavagistes ne pénètrent pas le conti-
nent de peur de contracter des maladies tropicales, ils auraient attendu au port que leurs soient
livrés les hommes qu'ils avaient acquis. Rosa Amelia Plumelle revient sur cet élément supposé
de l'Histoire africaine en expliquant toutefois que ces rois génocidaires auraient été mis au pou-
voir par les colons eux-mêmes afin de profiter de leur docilité13. L'Histoire ne nous délivre pas
les détails de ce processus et sa véracité mais il reste néanmoins évident que l'ensemble de la
traite négrière ne s'est pas passée ainsi bien sûr, il y a eu des bains de sang, des razzias violentes
et autres abominations que nous décrit notamment Ottobah Cugonao14. Selon les estimations
du théoricien américain panafricaniste W.E.B. Dubois, pour un africain déporté quatre africains
mouraient de dommages collatéraux (refus de se soumettre, enfants livrés à eux-mêmes, décès
lors du transport ou suite à une maladie…). Cependant, reconnaitre qu'il puisse y avoir une part
de responsabilité de certains monarques africains permet également d'approfondir sa réflexion
en ne faisant pas preuve de manichéisme et en cherchant à comprendre en quoi les africains et
afro descendants ont également leur part de responsabilité dans leur passé, leur présent et leur
futur. Surtout, il s'agit de tirer des leçons de ce passé afin de se construire un meilleur avenir.
Pour ma part, plutôt que d'opter pour une posture victimaire, je pense que si de l'esclavage
nous ne devions tirer qu'une leçon ce serait la nécessité pour les peuples noirs africains d'agir
en synergie en tendant vers une unité car la division ne peut, comme par le passé, que les affai-
blir, particulièrement en ces temps de globalisation. D'autant plus que les afro descendants
connaissent actuellement, et depuis les prises officielles d'indépendances en Afrique, ce que
certains nomment le néocolonialisme. Il se traduit par la mise en place d'un système de dépen-
dance de l'Afrique envers l'occident, grâce notamment à la corruption de dirigeants africains
dont certains intègrent des confréries (franc maçonnerie…) au dépend de leur peuple, à la dé-
sinformation et au manque d'éducation des populations, mais aussi par une aliénation culturelle
inconsciente des peuples noirs et de la diaspora tout particulièrement.

13
  Voir l’ouvrage « Traite des blancs, traite des noirs » de Rosa Amelia Plumelle, Uribe.
14
  Ancien esclave africain auteur, au 18eme siècle, des « Réflexions sur la traite et l’esclavage des nègres » parues
en Angleterre en 1787 puis rééditées en 2009 aux éditions « La Découverte », Label ZONES, Paris.

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