Les Accords bilatéraux Suisse - Union européenne - Edition 2014 - Europäische Union
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Table des matières La politique européenne de la Suisse 5 Libre-échange 13 Assurances 15 Facilitation et sécurité douanières 17 Libre circulation des personnes 19 Obstacles techniques au commerce 29 Marchés publics 31 Agriculture 33 Recherche 35 Transport aérien 39 Transports terrestres 41 Schengen/Dublin 43 Fiscalité de l’épargne 49 Lutte contre la fraude 51 Produits agricoles transformés 53 MEDIA 55 Environnement 57 Statistique 59 Pensions 61 Education, formation professionnelle, jeunesse 63 Europol 67 Eurojust 69 Collaboration avec l’Agence européenne de défense 71 Collaboration entre les autorités en matière de concurrence 73 Navigation par satellite (Galileo et EGNOS) 75 Bureau européen d’appui en matière d’asile (EASO) 77 3
Clôture de rédaction : 1er août 2014 Les versions électroniques de ces fiches d’information sur les accords bilatéraux Suisse-UE sont également disponibles sur www.dfae.admin.ch/europe. Elles sont régulièrement mises à jour et peuvent y être téléchargées ou commandées. Dans cette brochure, l’expression « Union européenne (UE) » est utilisée dans son sens courant qui ne correspond pas toujours à sa définition juridique. 4
La politique européenne de la Suisse La Suisse se situe géographiquement au milieu du continent européen et est presque exclusivement entourée d’Etats membres de l’Union européenne (UE). L’UE et ses 28 Etats membres sont, de loin, les principaux partenaires de la Suisse, en raison du poids économique et politique de l’Union et de sa proximité géographique et culturelle. Mais la Suisse est aussi un excellent partenaire pour l’UE. Une politique européenne active est donc essentielle pour la prospérité de la Suisse. La Suisse n’est pas membre de l’UE. Elle poursuit une politique européenne fondée sur des accords sectoriels bila- téraux. Depuis l’accord de libre-échange de 1972, un réseau toujours plus dense d’accords s’est progressivement constitué. Cette approche bilatérale permet à la Suisse de mener une politique d’ouverture et de coopération avec ses voisins européens. La voie bilatérale a été confirmée et soutenue par le peuple helvétique lors de différentes votations. Chronologie • 2014: signature de l’accord de participation EASO (Bureau européen d’appui en matière d’asile) • 2014: début des négociations sur la question institutionnelle • 2014: acceptation de l’initiative populaire «Contre l’immigration de masse» • 2013: signature de l’accord sur la concurrence • 2011: signature de l’accord sur la reconnaissance mutuelle des appellations d’origine protégées (AOP) et des indications géographiques protégées (IGP) pour les produits agricoles et les denrées alimentaires • 2010: signature de l’accord sur l’éducation • 2009: signature et application provisoire de l’accord révisé sur la facilitation et la sécurité douanières • 2009: reconduction de la libre circulation des personnes et extension à la Bulgarie et à la Roumanie • 2005: extension de la libre circulation des personnes à l’UE-10 • 2004: bilatérales II (Schengen, Dublin; fiscalité de l’épargne; lutte contre la fraude; produits agri- coles transformés; environnement; statistique; MEDIA; pensions) • 1999: bilatérales I (libre circulation des personnes; obstacles techniques au commerce; marchés publics; agriculture; transports terrestres; transports aériens; recherche) • 1992: rejet par le peuple suisse de l’entrée dans l’EEE • 1990: accord sur la facilitation et la sécurité douanières • 1989: accord sur les assurances • 1972: accord de libre-échange AELE-UE Etat du dossier ne pourraient pas être menés à leur terme dans le En acceptant l’initiative populaire Contre l’immigra- délai imparti. Les nouvelles dispositions constitution- tion de masse le 9 février 2014, la population suisse nelles donnent en effet la compétence au Conseil s’est prononcée pour un changement de politique: fédéral de régler provisoirement par voie d’ordon- les nouvelles dispositions constitutionnelles exigent nance le nouveau système d’immigration. une limitation de l’immigration via des plafonds et des contingents. Le Conseil fédéral a trois ans pour Le 20 juin 2014, le Conseil fédéral a présenté le instaurer un nouveau système d’admission applicable concept de mise en œuvre du nouvel article consti- à tous les ressortissants étrangers. Lors des entretiens tutionnel. Jusqu’en automne 2014 le DFJP soumettra de Watteville, le 16 mai 2014, il a été confirmé que en collaboration avec le Département fédéral des le nouvel article constitutionnel n’est pas compatible affaires étrangères (DFAE) et le Département fédéral avec l’accord sur la libre circulation (ALCP) avec l’UE. de l’économie, de la formation et de la recherche Le Département fédéral de justice et police (DFJP) va (DEFR) un mandat de négociation pour la renégocia- préparer les ordonnances d’application nécessaires tion de l’ALCP avec l’UE. Un projet de loi suivra pour pour le cas où les travaux législatifs de mise en œuvre la fin de l’année. 5
Les nouvelles dispositions constitutionnelles de l’ini- faveur des nouveaux Etats membres de l’UE sont tiative Contre l’immigration de masse excluent tou- autant d’exemples illustrant cette politique. En tefois la conclusion de nouveaux accords incompa- n’étant pas membre de l’UE, la Suisse préserve son tibles avec l’introduction de contingents pour les indépendance sur le plan institutionnel. En tant immigrants. Cette disposition est directement appli- qu’Etat tiers, elle ne peut cependant pas participer à cable et ne nécessite pas de législation d’application. la prise de décision au sein de l’UE. En conséquence, le Conseil fédéral n’a pas été en mesure de signer le Protocole III – qui contient les L’objectif de la Suisse, en matière de politique euro- dispositions relatives à l’extension de l’ALCP à la péenne, est de créer les meilleures conditions-cadres Croatie – dans sa forme actuelle. Le 30 avril 2014, le possibles pour ses relations avec l’UE. C’est dans Conseil fédéral a approuvé des mesures comprenant cette optique que les liens bilatéraux entre la Suisse notamment une solution à la question des contin- et l’UE (ou les organisations européennes qui l’ont gents pour les ressortissants croates dans le cadre de précédée) ont été continuellement développés et l’admission de ressortissants d’Etats tiers au marché approfondis au fil des décennies. Environ 20 accords suisse de l’emploi. La mise en œuvre des mesures principaux et de nombreux autres traités ont été prévues a relancé les négociations dans les différents conclus en plusieurs étapes. Cette approche bilaté- dossiers concernant notamment la recherche, la for- rale a régulièrement été confirmée par le peuple mation, l’électricité et l’échange de quotas d’émis- suisse à travers une série de votations, pas moins de sion. De plus, les négociations sur les questions ins- sept fois depuis 2000. titutionnelles ont pu être entamées le 22 mai 2014. En 2010, le Conseil fédéral a examiné en détail Contexte diverses options en matière de politique européenne, L’Union européenne (UE) et ses 28 Etats membres avant d’arriver à la conclusion que la voie bilatérale sont, de loin, les principaux partenaires de la Suisse, demeure l’instrument le plus approprié pour garantir à la fois en raison du poids économique et politique un bon équilibre entre les intérêts de la Suisse et de de l’Union et de sa proximité géographique et cultu- l’Union européenne. La consolidation, la sécurisation relle. Les relations économiques revêtent une impor- et le développement de la voie bilatérale constituent tance toute particulière, puisque la Suisse gagne un les objectifs fixés par le Conseil fédéral dans son rap- franc sur trois au travers de ses échanges avec l’UE. port sur l’évaluation de la politique européenne de la En 2013, 55% des exportations suisses étaient des- Suisse du 17 septembre 2010. Depuis l’acceptation tinées à l’UE et 73% des importations en prove- de l’initiative «Contre l’immigration de masse», le naient. La Suisse compte parmi les quatre principaux Conseil fédéral poursuit sa stratégie de coordination partenaires commerciaux de l’UE, avec les Etats-Unis, et de développement, dans leur ensemble, des négo- la Chine et la Russie (situation en 2013). ciations actuelles et futures menées dans différents dossiers de politique européenne, en vue de parvenir En raison de cette interdépendance, mener une poli- au meilleur résultat possible pour la Suisse. tique européenne active revêt une importance essen- tielle. Face à l’Union, la Suisse a adopté une politique Origines de la voie bilatérale d’intérêts par le biais de la voie bilatérale – ce qui L’accord de libre-échange de 1972, accepté par le signifie que les demandes formulées de part et peuple (72,5% de oui) et les cantons, a jeté les bases d’autre et les problèmes concrets sont réglés par des des relations économiques entre la Suisse et l’UE. accords bilatéraux dans des secteurs clairement déli- L’accord sur les assurances a suivi en 1989. mités. Cette approche pragmatique et graduelle per- met de trouver des solutions contractuelles taillées Aux côtés des autres Etats membres de l’Association sur mesure à toute une série de questions écono- européenne de libre-échange (AELE), la Suisse avait miques et politiques. Les accords bilatéraux amé- négocié avec ce qui s’appelait alors la Communauté liorent l’accès mutuel aux marchés et jettent égale- européenne (CE) la création d’un Espace économique ment les bases d’une étroite coopération dans des européen (EEE), fondé sur les quatre libertés fonda- domaines politiques importants. L’approche bilatérale mentales (libre circulation des personnes, des mar- permet à la Suisse de mener une politique d’ouver- chandises, des capitaux et des services). En mai 1992, ture et de coopération étroite avec ses voisins euro- la Suisse avait signé l’Accord EEE et avait déposé une péens. La coopération en matière d’imposition trans- demande d’ouverture de négociations d’adhésion à frontalière des revenus de l’épargne ou de lutte la CE. Cette demande a été gelée à la suite du rejet contre la fraude, l’approche coordonnée en matière de l’Accord EEE par le peuple et les cantons le de politique d’asile ainsi que la contribution suisse à 6 décembre 1992. En janvier 1993, le Conseil fédéral l’élargissement (ou contribution à la cohésion) en a déclaré que la Suisse renonçait à l’ouverture de 6
Accord de libre-échange (ALE) de 1972: les produits industriels Les Accords bilatéraux I sont, à l’exception de celui sur la originaires des Etats parties peuvent être échangés en franchise recherche, des traités classiques d’ouverture des marchés: de douane. L’accord interdit toute restriction quantitative et toute mesure d’effet équivalant à des droits de douane. Les Libre circulation des personnes: les marchés du travail sont produits agricoles transformés (régis par le protocole n° 2 de ouverts progressivement. Après l’expiration des délais l’ALE) ont une composante industrielle, sur laquelle les droits de transitoires, les Suisses et les citoyens de l’UE peuvent s’établir douane ont été entièrement supprimés, ainsi qu’une compo- et travailler librement dans l’autre Partie, à condition de disposer sante agricole (matières premières), sur laquelle la Suisse a d’un contrat de travail valable, d’exercer une activité en tant réduit les droits de douane et les subventions à l’exportation qu’indépendant ou de pouvoir attester de moyens financiers tandis que l’UE les a entièrement supprimés. suffisants et d’une assurance-maladie. Accord sur les assurances de 1989: la liberté d’établissement, Obstacles techniques au commerce (aussi appelé MRA - Mutual dans le domaine de l’assurance dommages, est garantie aux recognition Agreement): l’examen de la conformité des produits compagnies d’assurances sur une base de réciprocité. Les est simplifié. L’évaluation de la conformité des produits destinés agences et succursales de compagnies basées sur le territoire à l’ensemble du marché européen ne doit être effectuée d’une Partie bénéficient des mêmes conditions d’accès au qu’auprès d’un seul organisme de certification, en Suisse ou marché et d’exercice de leurs activités dans l’autre Partie. dans l’UE. L’accord ne s’applique pas aux assurances-vie, à la réassurance ou aux systèmes légaux de sécurité sociale. Il n’autorise pas non Marchés publics: l’obligation de lancer des appels d’offres pour plus la prestation de services transfrontaliers. des achats publics ou des mandats de construction conformé- ment aux règles de l’OMC est étendue aux communes et districts, ainsi qu’aux entreprises publiques ou privées pour des acquisitions dans certains secteurs (par exemple: chemins de fer, négociations d’adhésion et souhaitait développer ses approvisionnement en énergie). relations avec la Communauté sur une base bilaté- Agriculture: le commerce de produits agricoles est simplifié dans rale. Cette politique a mené aux négociations et à la certains domaines (fromages, produits laitiers transformés) par conclusion des deux paquets d’accords, les Accords la réduction des droits de douane, d’une part, et par la bilatéraux I et II. reconnaissance de l’équivalence des règles en matière de médecine vétérinaire, de protection phytosanitaire et d’agricul- ture biologique, d’autre part. Accords bilatéraux I La participation à l’EEE aurait permis à la Suisse une Transports terrestres : les marchés des transports routier et intégration économique complète et, par consé- ferroviaire sont progressivement ouverts. La Suisse voit sa quent, un accès sur pied d’égalité au marché inté- politique d’un transfert des marchandises de la route vers le rail reconnue au niveau européen. L’UE accepte la hausse graduelle rieur européen. Pour que les entreprises suisses ne de la RPLP à 325 CHF (à partir de 2008); la Suisse accepte de soient pas discriminées sur ce marché dans plu- relever progressivement la limite de tonnage des camions à 40 sieurs secteurs économiques clés après le non à tonnes (en vigueur depuis 2005). l’EEE, le Conseil fédéral a décidé d’entamer avec Transport aérien: l’accord garantit aux compagnies aériennes l’UE des négociations sectorielles. A la fin de 1993, l’octroi progressif de droits d’accès au marché. l’UE s’est déclarée prête à entamer des négocia- tions dans sept secteurs, en posant comme condi- Recherche: les chercheurs et les entreprises suisses peuvent tion que les accords devaient être négociés parallè- participer aux programmes-cadres de l’UE. lement, puis être signés et entrer en vigueur conjointement (principe du parallélisme). En effet, ces dossiers n’étaient dans l’intérêt des Parties que Accords bilatéraux II pris dans leur ensemble. Les accords sont juridique- La seconde série d’accords, les «Accords bilatéraux ment liés par une «clause guillotine», qui prévoit II», prend en compte de nouveaux intérêts écono- qu’ils ne peuvent entrer en vigueur qu’ensemble. Si miques (industrie des denrées alimentaires, tourisme, l’un des accords n’était pas prolongé ou dénoncé, les place financière) et élargit la coopération entre la autres seraient caducs. Suisse et l’UE à d’autres domaines importants dépas- sant le seul cadre économique, tels que la sécurité, Berne et Bruxelles ont signé les sept accords bilaté- l’asile, l’environnement ou la culture. raux sectoriels le 21 juin 1999. Ces Accords bilaté- raux I ont été approuvés par le peuple suisse le En dépit des déclarations d’intention formulées de 21 mai 2000 avec 67,2% des voix et sont entrés en part et d’autre dans les actes finaux des Accords bila- vigueur le 1er juin 2002. Venant compléter l’accord téraux I de 1999, la Commission européenne est de libre-échange, ils ouvrent à l’économie suisse un d’abord restée sceptique quant au lancement de accès étendu au marché intérieur de l’UE, aujourd’hui nouvelles négociations. Bruxelles a finalement fort de plus de 505 millions de consommateurs accepté d’entamer un deuxième cycle de négocia- potentiels. tions car elle avait deux nouvelles requêtes importantes 7
à l’égard de la Suisse. L’UE souhaitait, d’une part, Suisse coopère avec l’UE dans le domaine de l’impo- inclure la Suisse dans ses plans visant à régler l’impo- sition transfrontalière des revenus de l’épargne et sition transfrontalière des revenus de l’épargne. Elle étend sa coopération en matière de lutte contre la tenait, d’autre part, à intensifier la coopération dans fraude (fiscalité indirecte). la lutte contre la fraude en matière de fiscalité indi- recte (notamment contre la contrebande de ciga- Les Accords bilatéraux II étendent la coopération avec l’UE à rettes). de nouveaux domaines politiques importants: La Suisse a accepté de négocier dans ces deux Schengen/Dublin: la levée des contrôles systématiques de domaines, mais à certaines conditions: les négocia- personnes à la frontière garantit la fluidité du trafic transfronta- lier. Simultanément, les contrôles aux frontières extérieures de tions devaient également porter sur des dossiers inté- l’Espace Schengen sont renforcés, de même que la coopération ressant la Suisse, dont sa participation à la coopéra- policière et judiciaire, ce qui permet de mieux lutter contre la tion de Schengen/Dublin en matière de sécurité et criminalité. Les règles de Dublin sur l’Etat compétent en matière d’asile (coopération dans les domaines de la justice, d’asile et la base d’empreintes digitales Eurodac, contribuent, pour leur part, à éviter les demandes d’asile multiples, ce qui de la police, de l’asile et de la migration) et les divers permet de soulager les systèmes d’asile nationaux. domaines cités dans la déclaration d’intention jointe aux textes des Accords bilatéraux I (produits agricoles Fiscalité de l’épargne: la Suisse prélève pour le compte des Etats transformés, statistique, environnement, MEDIA, membres de l’UE une retenue sur les revenus de l’épargne des personnes physiques ayant leur domicile fiscal dans l’UE. éducation, pensions et services). De plus, les intérêts de la place financière suisse, et en particulier le secret Lutte contre la fraude: la coopération est étendue afin de mieux bancaire, devaient être sauvegardés. lutter contre la contrebande et d’autres formes de délits en matière de fiscalité indirecte (droits de douane, TVA, impôts sur la consommation), de subventions et de marchés publics. Les négociations bilatérales II entre la Suisse et l’UE, Produits agricoles transformés : les droits de douane et les débutées en juin 2002, portaient sur dix dossiers. La subventions à l’exportation sont supprimés pour de nombreux négociation sur le dossier de la libéralisation des ser- produits issus de l’industrie agroalimentaire. vices a été suspendue d’un commun accord en mars Environnement: la Suisse devient membre de l’Agence 2003, en raison du grand nombre de questions européenne pour l’environnement (AEE), un organisme de ouvertes. Une étape importante a été franchie en juin coopération important dans le domaine de l’environnement. 2003 avec l’accord politique trouvé dans le dossier de la fiscalité de l’épargne. Le 19 mai 2004, à l’occa- Statistique: la collecte des données statistiques est harmonisée afin de garantir l’accès à une large base de données compa- sion d’un sommet Suisse-UE, un accord politique a rables, élément essentiel pour informer toute prise de décision pu être trouvé sur les autres points politiquement en économie comme en politique. sensibles, à savoir la question de l’échange d’infor- mations en matière de délits fiscaux dans le cadre de MEDIA: les professionnels suisses de l’industrie cinématogra- phique peuvent bénéficier des programmes européens de l’entraide judiciaire et administrative: promotion du film. • Dans l’association à Schengen/Dublin, la Suisse Pensions: la double imposition frappant les fonctionnaires de bénéficie d’une dérogation permanente (opt-out) l’UE retraités établis en Suisse est levée. pour le cas où un développement de l’acquis de Schengen devait conduire à une obligation d’en- Education: dans le cadre des Bilatérales II, seule une déclaration traide judiciaire y compris pour les délits de sous- d’intention avait été adoptée sur la participation de la Suisse aux programmes communautaires d’éducation et de formation traction d’impôt. 2007-2013. L’accord à proprement parler a été signé le • En matière de lutte contre la fraude, la Suisse 15 février 2010. étend sa coopération aux cas de délits de soustrac- tion dans le domaine de la fiscalité indirecte (trai- tement national). Les Accords bilatéraux II ont été signés le 26 octobre 2004 puis ratifiés par le Parlement suisse sous forme Pendant toute la durée des négociations, la Suisse a d’arrêtés fédéraux distincts le 17 décembre 2004. observé le principe du parallélisme: une conclusion Sept accords étaient soumis au référendum facultatif. ne pouvait concerner que l’ensemble des accords. Un seul référendum a finalement été déposé, contre C’est notamment grâce à cette stratégie de négocia- l’accord d’association à Schengen/Dublin. Le 5 juin tion qu’a pu être obtenu un résultat global équilibré, 2005, le peuple suisse a approuvé cet objet par prenant en compte tant les principaux intérêts de la 54,6% des voix. Contrairement aux Accords bilaté- Suisse que ceux de l’UE. Comme le souhaitait la raux I, les Accords bilatéraux II ne sont pas liés juridi- Suisse, tous les accords, y compris Schengen/Dublin, quement entre eux; ils peuvent entrer en vigueur ont été conclus conjointement. En contrepartie, la selon des modalités propres et indépendamment les 8
uns des autres. Tous ces accords sont désormais ou marchés publics), soit sur la reprise de l’acquis entrés en vigueur, à l’exception de l’accord sur la lutte communautaire (p. ex. transport aérien et Schengen/ contre la fraude. Les accords Schengen/Dublin sont Dublin). Les accords de coopération régissent la col- entrés formellement en vigueur le 1er mars 2008: la laboration dans le cadre des programmes et des participation opérationnelle est effective depuis le agences de l’UE (p. ex. recherche ou environnement). 12 décembre 2008, à la suite d’une procédure d’éva- luation au cours de laquelle un groupe d’experts Des comités mixtes auxquels les deux Parties parti- Schengen a contrôlé si la Suisse respectait les stan- cipent sur un pied d’égalité sont chargés de la gestion dards Schengen dans divers domaines (protection des et du développement des accords. Ils contrôlent leur données, coopération policière, visas, aéroports et bon fonctionnement et servent de plate-forme pour SIS). L’entrée en vigueur a été parachevée le 29 mars l’échange d’informations et les consultations 2009 et les aéroports ont introduit le régime de mutuelles entre les deux Parties. Celles-ci peuvent Schengen en même temps que les changements des ainsi dialoguer par ce canal en cas de divergences. Les horaires de vols. deux Parties prennent leurs décisions d’un commun accord au sein des comités mixtes. Leur pouvoir de Extension de la libre circulation des personnes décision est toutefois limité aux cas prévus par les Dans un protocole signé le 26 octobre 2004, la Suisse accords. Pour la Suisse, les décisions sont générale- et l’UE se sont mises d’accord sur l’extension de la ment prises par le Conseil fédéral, qui bénéficie d’une libre circulation des personnes aux dix nouveaux Etats délégation de compétences approuvée par les membres ayant adhéré à l’UE en 2004. Le Parlement Chambres fédérales. Les comités mixtes peuvent a assorti ce premier protocole d’une révision des notamment décider de modifier les annexes des mesures d’accompagnement afin d’améliorer notam- accords, dont le contenu est de nature technique (il ment la protection des travailleurs contre le dumping s’agira, p. ex., de listes d’actes juridiques, d’autorités social et salarial. Les deux objets ont été adoptés au ou de produits). La révision des accords, et en parti- cours de l’hiver 2004 par le biais d’un arrêté fédéral culier l’introduction de nouvelles obligations pour les unique. Après l’adhésion de la Bulgarie et de la Rou- Parties, doivent être approuvées selon les procédures manie, le 1er janvier 2007, la Suisse et l’UE ont négo- internes applicables en Suisse et dans l’UE. cié un nouveau protocole (Protocole II) qui prévoit un régime transitoire dans le cadre de l’extension de la Les comités mixtes pour les accords d’association à libre circulation aux deux Etats membres. Schengen/Dublin sont d’une nature particulière, dans la mesure où ils exercent une double fonction. Le Conseil fédéral a approuvé des mesures concer- D’une part, ils contrôlent l’application régulière des nant l’élargissement de la libre circulation à la Croatie accords; d’autre part, ils procèdent au développe- qui prévoie des contingents séparés pour les ressor- ment de l’acquis de Schengen/Dublin. Pour l’exer- tissants croates dans le cadre de l’admission de res- cice de cette deuxième fonction, les comités mixtes sortissants d’Etats tiers au marché suisse de l’emploi. se rencontrent à plusieurs niveaux (experts, hauts Il s’agit des contingents qui auraient été accordés fonctionnaires et ministres). entre la signature du Protocole III et sa mise en vigueur. Les accords bilatéraux ne peuvent être modifiés Cadre juridique et institutionnel que d’un commun accord: ils ne font pas l’objet Tous ces accords instaurent une coopération interna- de modifications automatiques. Dans le cas des tionale de type classique. En effet, ils ne prévoient accords fondés sur l’équivalence des législations, pas de transfert de compétences législatives et déci- les Parties ont un intérêt commun à maintenir sionnelles au profit d’une instance supranationale. cette équivalence en cas d’évolution de leur droit. Chaque Partie est responsable de la bonne applica- La reprise des développements de l’acquis commu- tion des accords sur son propre territoire (l’exception nautaire pertinent pour un accord est générale- porte sur l’observation des règles de concurrence ment nécessaire pour maintenir des conditions de dans le domaine du transport aérien: la surveillance concurrence égales pour les opérateurs des deux et l’application de ces règles relèvent en effet des Parties (p. ex. pour éviter les obstacles techniques compétences de la Commission européenne et de la au commerce). En outre, la reprise est motivée par Cour de justice de l’Union européenne, sauf en ce l’intérêt de maintenir les mêmes standards dans les qui concerne les aides d’Etat). domaines de la sécurité, de la santé et de l’envi- ronnement. Des procédures ont été prévues pour Les accords bilatéraux sont basés soit sur l’équiva- l’échange d’information et les consultations lence des législations suisse et communautaire (p. ex. lorsqu’une Partie envisage de modifier ses règles suppression des obstacles techniques au commerce dans le champ d’application de l’accord. 9
A la suite de l’adhésion à l’UE de dix nouveaux publiques dans le domaine des infrastructures Etats, le 1er mai 2004, puis de la Roumanie et de la communales (eau, énergie, transports urbains, Bulgarie, le 1er janvier 2007 et de la Croatie, le etc.), un secteur caractérisé par un important 1er juillet 2013, les accords bilatéraux s’appliquent besoin de rattrapage en Europe centrale et orien- désormais également à ces nouveaux Etats tale, auquel l’UE va répondre au moyen d’une membres. En adoptant l’acquis communautaire, aide financière substantielle au cours des pro- ces Etats ont également accepté d’être liés par les chaines années. accords conclus par l’UE avec des Etats tiers tels • Inversement, les entreprises étrangères que la Suisse. L’extension des accords bilatéraux obtiennent un libre accès au marché suisse, ce aux nouveaux Etats membres se fait sans négocia- qui tend à accroître la pression concurrentielle tion, à l’exception de l’accord sur la libre circula- dans les secteurs concernés et par conséquent à tion de personnes. En effet, chacun des Etats encourager les gains de productivité. membres de l’UE est partie contractante à cet • Des économies de temps et d’argent sont accord (on parle d’«accord mixte»), qui doit donc aujourd’hui possibles grâce à la simplification des être adapté après avoir fait l’objet de négociations évaluations de la conformité des produits (pré- lors de chaque élargissement de l’UE. vention des obstacles techniques). L’examen de conformité ou l’homologation des produits des- Importance économique tinés à l’ensemble du marché européen ne se fait Les Accords bilatéraux I (de 1999) complètent plus qu’une seule fois, en Suisse ou dans l’UE. l’accord de libre-échange de 1972 par une ouver- • L’impact le plus important du point de vue éco- ture réciproque des marchés progressive et contrô- nomique est induit par la libre circulation des lée. Ils offrent ainsi une base plus solide aux personnes. Celle-ci facilite le détachement de intenses relations économiques entre la Suisse et personnel suisse dans les Etats de l’UE et le recru- l’UE, les deux Parties profitant de la suppression tement de personnel en Suisse. De fait, l’accord des entraves aux échanges. Des conditions facili- sur la libre circulation des personnes étend le tées pour le commerce et une concurrence accrue marché suisse du travail à l’ensemble de l’UE et stimulent la croissance économique et encou- des Etats de l’EEE. L’encouragement de la mobi- ragent l’emploi. lité internationale des travailleurs favorise une meilleure allocation des ressources, les entre- Les effets économiques positifs de ces accords sont prises suisses ayant la possibilité de recruter plus aujourd’hui incontestés. L’organisation faîtière eco- facilement le personnel qualifié dont elles ont nomiesuisse qualifie ces accords d’«indispensables besoin. La menace d’un manque d’effectifs cou- et incontournables», d’autant plus que ceux-ci ont plé à une situation de surenchère salariale en sort encore gagné en importance ces dernières années atténuée. Ceci est d’autant plus important qu’en du fait de leur extension aux marchés en crois- Suisse, l’offre de main-d’œuvre devrait baisser à sance des nouveaux Etats membres de l’UE en moyen terme pour des raisons démographiques. Europe de l’Est. Les accords sur la libre circulation Les gains de productivité et la croissance du PIB des personnes, sur la prévention des obstacles s’en trouvent stimulés, de même que le marché techniques au commerce et sur les marchés publics suisse du travail qui reste durablement attractif. sont considérés comme étant particulièrement Les Accords bilatéraux II dépassent le cadre stricte- importants d’un point de vue économique. ment économique des Accords bilatéraux I dans la mesure où ils étendent la coopération à d’impor- Les avantages économiques des accords bilatéraux tants domaines politiques tels que la sécurité, l’asile, se traduisent par les effets suivants: l’environnement ou la culture. Seul l’accord sur les • De nouvelles opportunités commerciales s’offrent produits agricoles transformés (lequel facilite l’ex- aux entreprises suisses dans des marchés portation des produits agroalimentaires) représente jusqu’alors fermés, notamment pour certains un accord d’ouverture réciproque des marchés, dans produits de l’industrie agroalimentaire, les trans- la ligne des Accords bilatéraux I. Cela étant, les ports terrestres et aériens, et les marchés publics. Accords bilatéraux II répondent également à d’autres Les entreprises suisses actives dans ces secteurs intérêts économiques: peuvent plus aisément accéder au marché euro- • intérêts de la place financière (fiscalité de péen et ainsi exploiter de potentielles économies l’épargne, lutte contre la fraude); d’échelle. Par exemple, les entreprises suisses • renforcement de la branche du tourisme en Suisse bénéficient des mêmes chances que leurs concur- grâce à l’introduction du visa Schengen (associa- rentes européennes lors d’appels d’offres tion à Schengen/Dublin); 10
• avantages fiscaux pour les entreprises suisses 2006. En acceptant la loi fédérale sur la coopération actives au niveau international, qui bénéficient avec les Etats d’Europe de l’Est, le 26 novembre d’exonérations fiscales grâce à l’adoption de la 2006, le peuple suisse a fourni la base légale néces- Directive mère filiale (fiscalité de l’épargne). saire à cette contribution. Sur la base de la loi sur la coopération avec les Etats Données économiques Suisse-UE d’Europe de l’Est, le Conseil fédéral s’est prononcé Avec l’adhésion de la Bulgarie, de la Roumanie et de la Croatie, pour une contribution supplémentaire, à hauteur de le marché intérieur de l’UE a encore gagné en importance pour la Suisse, puisqu’il compte désormais plus de 505 millions de 257 millions de francs, en faveur de la Roumanie et personnes. La Suisse gagne un franc sur trois grâce à ses de la Bulgarie, Etats membres de l’UE depuis 2007. échanges avec l’UE. Par ailleurs, le Conseil fédéral a soumis au Parlement, le 28 mai 2014, un message concernant le finance- Au total, 55% des exportations suisses (116 milliards de francs en 2013) sont destinées à l’UE et 73% des importations suisses ment de la contribution à l’élargissement de 45 mil- (135 milliards de francs en 2013) en proviennent. En 2013, la lions de francs en faveur de la Croatie, membre de Suisse a représenté le deuxième marché dans le monde pour les l’UE depuis le 1er juillet 2013. produits de l’UE. L’UE est également le premier partenaire de la Suisse en matière La contribution à l’élargissement exprime la solidarité d’investissements directs. Environ 79% du capital étranger de la Suisse envers l’UE élargie. Elle marque en même investi en Suisse provient ainsi de l’UE (environ 532 milliards de temps la poursuite d’une politique d’intérêts cohé- francs en 2012). A l’inverse, environ 43% des investissements rente. La Suisse profite en effet politiquement et éco- directs suisses à l’étranger sont engagés dans l’UE (environ 458 milliards en 2012). nomiquement du renforcement de la stabilité et de la sécurité, fruit d’une intégration réussie des nou- Les échanges entre la Suisse et l’UE sont en outre particulière- veaux Etats membres de l’UE. ment étroits au niveau de la main-d’œuvre: plus de 438’000 ressortissants helvétiques ont vécu et travaillé dans l’UE, alors que 1’279‘455 citoyens de l’UE-28 / AELE sont domiciliés en Suisse (effectifs à fin 2013). A ceux-ci viennent s’ajouter plus de En tant qu’Etat européen, la Suisse assume ses responsabilités 278 000 travailleurs frontaliers en provenance de l’UE. en œuvrant à la sécurité et à la prospérité du continent. Cet engagement va bien au-delà de ses relations contractuelles avec (Sources: Administration fédérale des douanes AFD, Office l’UE. fédéral de la statistique OFS et Banque nationale suisse BNS) • La Suisse est membre du Conseil de l’Europe, de l’Associa- tion européenne de libre échange (AELE) ainsi que de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Contributions à l’élargissement • La Suisse s’engage (dans le cadre de l’ONU, de l’UE et de Dans la conduite de sa politique européenne, la l’OSCE) à la promotion de la paix dans les Balkans, tant sur Suisse assume ses responsabilités vis-à-vis de ses voi- le plan militaire que civil, et offre, en tant que pays d’asile traditionnel, un refuge aux victimes des crises en Europe. sins et partenaires européens. Un élément important • Depuis 1990, la Suisse soutient avec des moyens substantiels est le soutien que la Suisse accorde, depuis la fin de (3,4 milliards de francs, au total) le processus de transition, la Guerre froide, aux réformes démocratiques et éco- c’est-à-dire les réformes dans les anciens Etats communistes nomiques des anciens Etats communistes d’Europe d’Europe centrale et orientale. • Enfin, en tant qu’important pays de transit, la Suisse de l’Est (aide traditionnelle aux pays de l’Est). Dans apporte, avec la construction des Nouvelles lignes ferro- cette optique, le Conseil fédéral s’est déclaré prêt, le viaires à travers les Alpes (NLFA), une importante contribu- 12 mai 2004, à contribuer à hauteur d’un milliard de tion au bon fonctionnement du marché intérieur de l’UE. francs à la réduction des disparités économiques et Ces nouvelles infrastructures ferroviaires faciliteront en effet le transport des personnes et des marchandises entre le Nord sociales dans les dix nouveaux Etats membres ayant et le Sud de l’Europe, de manière à la fois efficace et adhéré à l’UE en 2004. respectueuse de l’environnement. Dans le cadre de cette contribution, la Suisse n’a pas participé au fonds de cohésion de l’UE, mais elle a développé ses projets de manière autonome, en Renseignements étroite collaboration avec les Etats bénéficiaires. Les Direction des affaires européennes DAE modalités générales de cet engagement ont été Tél. +41 58 462 22 22, europa@eda.admin.ch, fixées par la Suisse et l’UE dans un mémoire d’en- www.dfae.admin.ch/europe tente (Memorandum of Understanding) en février 11
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Libre-échange L’accord de libre-échange (ALE) conclu entre la Suisse et l’Union européenne (UE) en 1972 crée une zone de libre-échange pour les produits industriels et régit le commerce de produits agricoles trans- formés. En vertu de l’ALE, les produits issus de l’industrie peuvent circuler en franchise de douane entre la Suisse et les Etats membres, pour autant qu’ils en soient originaires. L’ALE interdit par ailleurs toute restriction quantitative (contingents, quotas) ou toute autre mesure ayant un effet équivalent (p. ex. discrimination en matière de modalités de vente). Il constitue un pilier important des relations commerciales entre la Suisse et l’UE. En 2013, environ 55% des exportations suisses étaient destinées à l’UE et, inversement, 73% des importations suisses en provenaient. Chronologie • 1.1.1973: entrée en vigueur de l’accord • 3.12.1972: acceptation par le peuple et les cantons • 22.7.1972: signature de l’accord Etat du dossier l’Association européenne de libre-échange (AELE) en Cela fait déjà plus de 40 ans que la Suisse et l’UE 1960. Afin d’éviter un clivage entre deux blocs éco- entretiennent de bonnes relations commerciales dans nomiques et de créer un grand marché européen, des le cadre de l’accord sur le libre-échange. Le Comité accords de libre-échange ont été conclus entre la mixte, qui se réunit régulièrement, gère l’accord et Communauté économique européenne (CEE) et les veille à sa bonne exécution. Lors de sa réunion du différents Etats membres de l’AELE au début des 11 décembre 2013 (59e réunion), les discussions ont années 70. La Suisse – l’un des membres fondateurs principalement porté sur la pratique de l’UE concer- de l’AELE – a participé à ces négociations et signé un nant l’application de droits antidumping, les nou- ALE avec la CEE en 1972. De cette façon, elle a pu velles prescriptions de l’UE en matière d’information approfondir ses relations économiques avec la CEE sur le produit pour les biens de consommation, le sans pour autant renoncer à son autonomie en projet de révision totale de la législation suisse sur matière de politique économique extérieure, c’est-à- l’alcool, ainsi que les conséquences possibles sur les dire à sa faculté de conclure des accords avec des relations bilatérales du projet «Swissness» adopté par Etats tiers. L’accord de libre-échange a été soumis au le Parlement en juin 2013. Par ailleurs, en vue de référendum obligatoire, même si la Constitution l’application, dans le cadre de l’accord bilatéral de fédérale n’en prévoyait pas l’obligation. Il a été libre-échange (ALE), de la Convention régionale sur accepté, le 3 décembre 1972, à une large majorité les règles d’origine préférentielles pan-euro-méditer- (72,5% des voix et tous les cantons). ranéennes, les parties ont confirmé leur volonté de résoudre prochainement les questions techniques Principales dispositions restantes. Cette convention permettra d’étendre aux L’ALE interdit les droits de douanes et les restrictions pays des Balkans occidentaux l’espace préférentiel quantitatives ou toute autre mesure ayant un effet des règles d’origine existant entre l’UE, l’AELE, les équivalent (p. ex. barrières non-tarifaires) sur les partenaires commerciaux de la Méditerranée et la échanges des produits mentionnés dans l’accord et Turquie. Les parties devront alors adapter le protocole ses annexes. L’ALE porte uniquement sur les produits n° 3 (protocole d’origine) au nouveau système sur la industriels; le commerce des produits agricoles base d’une décision du Comité mixte. n’entre pas dans son champ d’application et fait l’objet d’un accord distinct. Quant au traitement tari- Contexte faire des produits agricoles transformés (qui occupent Deux modèles d’intégration distincts ont vu le jour une position intermédiaire dans la mesure où ils sont en Europe occidentale vers la fin des années 50 avec, fabriqués par l’industrie à partir de matières pre- d’une part, la fondation des Communautés euro- mières agricoles), il est réglé dans le protocole n° 2 péennes (CE) en 1957 et, d’autre part, la création de de l’ALE. La composante industrielle est exemptée de 13
droits de douane. Sur les matières premières agri- Syrie, Tunisie ainsi que la Bande de Gaza et la Cisjor- coles, en revanche, la Suisse et l’UE continuent d’ap- danie). La signature de la convention régionale rela- pliquer un mécanisme de compensation visant à cor- tive aux règles d’origine préférentielles pour la zone riger les importants écarts de prix des matières pan-euro-méditerranéenne devrait faciliter ce sys- premières au moyen de droits de douane et de sub- tème de cumul et l’étendre aux pays des Balkans ventions à l’exportation. Le protocole n° 2 a été révisé occidentaux. La convention a été ratifiée le lors des négociations bilatérales II. Les modifications 28 novembre 2011 par la Suisse et est entrée en apportées offrent aux produits de l’industrie agroali- vigueur pour la Suisse et les autres Etats de l’AELE le mentaire un meilleur accès réciproque aux marchés 1er janvier 2012. Elle est entrée en vigueur pour l’UE (voir fiche d’information «Produits agricoles transfor- le 1er mai 2012. Pour que la convention soit transfor- més»). mée en ALE et que le système de cumul soit égale- ment applicable aux pays des Balkans occidentaux, La franchise de douane pour les produits industriels le protocole n° 3 doit être adapté au nouveau sys- n’est valable qu’à l’intérieur de la zone de libre- tème par décision du Comité mixte. échange. A la différence d’une union douanière, les Etats liés par un ALE définissent eux-mêmes leurs Portée de l’accord taxes et quotas d’importation vis-à-vis d’Etats tiers. Quarante ans après sa signature, l’ALE constitue le Les contrôles douaniers continuent donc d’avoir lieu fondement des relations économiques intenses que à leurs frontières et permettent notamment de la Suisse, pays à vocation exportatrice, entretient garantir que seuls les produits originaires des Etats de avec ses principaux partenaires économiques, à savoir la zone de libre-échange bénéficient du traitement l’UE et ses 28 Etats membres. En 2013, la Suisse a préférentiel. exporté vers les Etats de l’UE des biens pour une valeur totale de 116 milliards de francs. Inversement, Le protocole n° 3 de l’ALE (protocole d’origine) for- elle a importé des marchandises de l’UE pour une mule sur la base des règles d’origine les conditions valeur de 135 milliards de francs. En 2013, la Suisse pour qu’un produit industriel soit considéré comme est devenue devant la Chine mais après les Etats-Unis originaire de Suisse ou de l’Union européenne et qu’il le deuxième plus grand marché pour les exportations puisse ainsi circuler en franchise de douane confor- de produits européens. Globalement, elle est le qua- mément à l’ALE (produit originaire). Les produits issus trième partenaire commercial de l’UE derrière les d’Etats tiers qui ne remplissant pas ces conditions ne Etats-Unis, la Chine et la Russie. Au cours des 20 sont pas des produits dit «originaires». Ils n’entrent dernières années, le volume des échanges avec l’UE donc pas dans le champ d’application de l’ALE. Le a progressé de 4% par an en moyenne, soit plus ou «cumul de l’origine» prévu dans l’ALE constitue une moins au même rythme que le commerce extérieur exception. Celui-ci permet, dans le cadre du com- dans son ensemble. Une grande partie de ces flux de merce bilatéral ou d’un système de cumul (par marchandises entre dans le champ d’application de exemple système de cumul pan-européen: UE des 28, l’ALE. AELE des 4, Turquie), à un produit originaire d’un Etat membre d’être transformé dans un autre Etat adhé- Renseignements rant au système sans pour autant perdre son statut Secrétariat d’Etat à l’économie SECO préférentiel de produit originaire (franchise de Tél. +41 58 462 56 56, info@seco.admin.ch, www.seco.admin.ch douane). Grâce au système de cumul pan-euro-médi- Direction des affaires européennes DAE terranéen, la possibilité de cumuler l’origine des pro- Tél. +41 58 462 22 22, europa@eda.admin.ch, duits a été peu à peu étendue aux pays méditerra- www.dfae.admin.ch/europe néens (Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, 14
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