ÉVALUATION INDEPENDANTE DES OPERATIONS D'APPUI PROGRAMMATIQUE DU GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT EVALUATION GROUPEE DE ...
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Évaluation indépendante du développement Banque africaine de développement ÉVALUATION INDEPENDANTE DES OPERATIONS D’APPUI PROGRAMMATIQUE DU GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT EVALUATION GROUPEE DE L’ENVIRONNEMENT DU SECTEUR PRIVE
ii Remerciements Chef de projet Clément Bansé Membre(s) de l’équipe Penelope Jackson, Samson Houetohossou, Stéphanie Yoboué Consultant(s) Particip GMBH – Chef d’équipe : Tino Smail Pair évaluateur interne Oswald Agbadome Pair évaluatrice externe Ann Bartholomew, Consultante indépendante Groupe de référence interne de la Carina Sugden et Regis Lakoue Derant, (ECGF) ; Fabrice Banque Sergent (AHHD) ; Rhoda Mshana (PESR) ; Namawu Alolo (SNSP) ; Pietro Toigo (COMZ) ; Alain Niyubahwe (PISD) ; Emmanuel Diarra (PIFD) ; Bruno Boedts (RDTS) ; Solomane Kone (RDVP). Chargés de gestion du savoir Télésphore D. Somé et Jacqueline Nyagahima Autres concours / contributions Henda AYARI ; Myrtha DIOP ; Anasthasie Blandine GOMEZ et Adzobu-Agbare RUBY. Remerciements particuliers IDEV tient à remercier particulièrement tous les chefs de projet, bureaux extérieurs, représentants gouvernementaux et autres parties prenantes qui ont été interrogés, et qui ont répondu aux questionnaires d’enquête ou participé aux groupes de discussions. Chef de division (OIC) Foday Turay Évaluateur général Rakesh Nangia Évaluation groupée de l’environnement du secteur privé
iii Table des matières RÉSUMÉ ANALYTIQUE .................................................................................... v INTRODUCTION ................................................................................................ 1 Contexte .......................................................................................................... 1 Objectives ........................................................................................................ 1 Méthodologie et limites .................................................................................... 2 CONTEXTES NATIONAUX ET QUALITÉ DES MECANISMESD’OAP .............. 2 Les contextes nationaux .................................................................................. 2 Qualité des mécanismes de l’OAP ................................................................... 4 CONTRIBUTION DES OAP AUX EFFETS INTERMÉDIAIRES ET FINAUX ...... 8 Effets intermédiaires ........................................................................................ 8 Effets finaux ................................................................................................... 12 Durabilité ....................................................................................................... 13 OBSERVATIONS SUR L’ENSEMBLE DES QUESTIONS D’ÉVALUATION .... 14 Programmation, conception et gestion ........................................................... 14 Annexe 1 : Évaluations groupées – Méthodologie des études de cas ........ 23 Annexe 2 : Théorie du changement pour l’évaluation .................................. 39 Évaluation groupée de l’environnement du secteur privé
iv Sigles et acronymes ABG Appui budgétaire général ABS Appui budgétaire sectoriel ABRC Appui budgétaire en réponse aux crises AT Assistance technique BAD Banque Africaine de développement BM Banque mondiale CM Responsable pays C-M-O Contexte – mécanisme - effet CPO Chargé de programme pays DSP Document de stratégie par pays EGESP Programme d’appui à la gouvernance économique et à l’énergie FMI Fonds monétaire international GFP Gestion des finances publiques GFPPSC Programme d’appui à la gestion des finances publiques et à la compétitivité du secteur privé IDEV Département de l’évaluation indépendante de la Banque IPSDCP Programme inclusif pour l’environnement du secteur privé et la compétitivité OAP Opérations d’appui programmatique PACEM Programme d’appui à la compétitivité de l’économie marocaine PAR Rapport d’évaluation de programme PARGE Programme d’appui aux réformes de la gouvernance économique PEFA Dépenses publiques et responsabilité financière PME Petites et moyennes entreprises PMR Pays membre régional PMR Pays membre régional PPDR Revue du document du portefeuille du projet PPP Partenariat public-privé PRI Pays à revenu intermédiaire ESP Environnement du secteur privé RAP Rapport d’achèvement de projet RMP Revue à mi-parcours TdC Théorie du changement TVA Taxe sur la valeur ajoutée UC Unité de compte UEMOA Union économique et monétaire ouest-africaine WGI Indicateurs de la gouvernance dans le monde Évaluation groupée de l’environnement du secteur privé
v RÉSUMÉ ANALYTIQUE Introduction développement n’ont été satisfaisants qu’en Égypte et au Ghana, mais pas dans les trois Le présent rapport synthétise les principales autres pays. Dans le cas du Maroc et du Mali, conclusions de l’évaluation d’un groupe de des opportunités ont été manquées pour neuf Opérations d’appui programmatique améliorer la coordination avec les partenaires (OAP) axées sur l’environnement du secteur de développement. privé (ESP), approuvées et mises en œuvre dans cinq pays (Égypte, Ghana, Mali, Maroc Dans l’ensemble, l’instrument d’OAP était et Seychelles) entre 2012 et 2017 par la pertinent pour renforcer les réformes liées à Banque africaine de développement (ci-après l’environnement du secteur privé et à la « la Banque »). gouvernance. Cependant, la conception et la mise en œuvre de l’instrument ont présenté L’évaluation groupée de l’environnement du plusieurs lacunes, comme : i) l’absence de secteur privé vise à déterminer la pertinence, perspectives solides à moyen terme ; ii) des l’efficacité, l’efficience et la durabilité de ces cadres de résultats insuffisamment OAP axées sur le ESP et à en tirer des hiérarchisés ; iii) un dialogue insuffisant sur enseignements utiles pour la conception et la les politiques ; et iv) des objectifs trop gestion des OAP futures. ambitieux. Des faiblesses dans la fourniture de l’assistance technique ont également été L’évaluation groupée de l’environnement du constatées, ce qui explique en partie secteur privé fait partie des sept composantes certaines insuffisances du dialogue sur les d’une évaluation plus large portant sur politiques. l’utilisation des OAP par la Banque entre 2012 et 2017. Contribution des OAP aux réformes capitales Qualité des mecanismes de l’OAP Dans l’ensemble, la performance des OAP Il ressort de l’évaluation une image largement axées sur ESP en ce qui concerne les effets satisfaisante de la pertinence des OAP axés intermédiaires a été jugée satisfaisante, des sur l’environnement du secteur privé – au réformes audacieuses ayant été entreprises regard de leur programmation, de leur par les pays membres régionaux (PMR) dans conception et de leur large conformité à la la plupart des domaines d’effets ciblés passés politique et aux directives de la Banque ainsi en revue. Dans certains cas (Égypte et qu’aux bonnes pratiques internationales. Seychelles), les effets intermédiaires observés dans les domaines de l’ESP et de La qualité des OAP est jugée satisfaisante l’énergie se sont révélés plus positifs que dans trois des cinq cas (Égypte, Ghana et ceux du domaine de la gestion des finances Seychelles), les deux autres cas (Mali et publiques (GFP). Cela s’explique par le fait Maroc) étant jugés insatisfaisants1. que l’OAP a été focalisée sur des réformes spécifiques dans des sous-domaines du Dans la plupart des cas, la programmation et secteur de la GFP, qui n’ont pas été la conception étaient conformes aux considérés comme des changements de directives internes, et les délais de politique capitale ; et dans certains cas, les décaissement et les coûts de transaction sont résultats ont été mitigés dans ces sous- jugés satisfaisants ou très satisfaisants. domaines. Cependant, le dialogue sur les politiques et la Toutefois, l’influence des OAP sur ces effets coordination avec d’autres partenaires de est jugée modeste. L’influence spécifique des 1 L’évaluation a utilisé une échelle à quatre niveaux allant de « Très insatisfaisant » à « Très satisfaisant ». Évaluation groupée de l’environnement du secteur privé
vi OAP s’est souvent limitée à aider à maintenir Enseignement 2 (centre d’intérêt des OAP) : La les réformes « sur la bonne voie ». création d’un environnement favorable au secteur privé commence par la garantie d’un Les contributions les plus importantes des contexte macroéconomique stable, le OAP ont été observées dans les cas où la renforcement de la gouvernance du secteur public (y compris les règles de passation des fourniture d’un appui financier a été marchés) et l’amélioration de l’accès aux accompagnée d’un engagement actif et infrastructures clés (telles que l’énergie). continu dans le dialogue et de dispositifs d’assistance technique adéquats (Égypte et Toutes les OAP passées en revue Ghana). reconnaissent le caractère étroitement lié de ces différentes dimensions. Le double centre Les OAP, par leur soutien aux mesures d’intérêt des OAP évaluées, à savoir la politiques, n’ont contribué que dans une gouvernance et l’ESP, était approprié. mesure limitée au renforcement de l’évolution Toutefois, le cas du Ghana montre la difficulté positive au niveau des effets finaux. Cela peut qu’il y a à maintenir l’équilibre entre ces être lié à deux observations principales : i) la différentes dimensions, car les OAP ont contribution de l’OAP aux changements de tendance à se concentrer sur les problèmes politique n’a pas été substantielle dans de urgents de stabilisation macro budgétaire, nombreux domaines ; et ii) les changements reléguant au second plan les problèmes de politique n’ont pas produit des effets spécifiques de développement des PME/ positifs plus larges en raison de plusieurs d’environnement des affaires. facteurs, notamment la complexité de certains processus de réforme et des Enseignement 3 (appui soutenu à plusieurs éléments défavorables dans certains niveaux) : la réalisation de réformes structurelles à moyen et long terme nécessite environnements institutionnels. un appui soutenu et multiniveau en matière de conception, de programmation, de mise en Dans l’ensemble, la durabilité des OAP est œuvre et suivi après la mise en œuvre des jugée insatisfaisante. Les scores sont faibles OAP. dans trois cas sur cinq - une conséquence de la complexité inhérente aux contextes La supervision et l’engagement continus dans institutionnels en dépit d’une forte le dialogue sur les politiques ont été appropriation par les pays dans la plupart des insuffisants pour accompagner les efforts à pays. moyen terme des PMR en matière de réformes politiques. Dans le même temps, les contributions les plus importantes aux Principaux enseignements tirés réformes des politiques ont été observées dans les cas où la Banque a réussi à Enseignement 1 (pertinence stratégique): les compléter son soutien financier en OAP sont pertinents et font partie intégrante s’engageant activement dans le dialogue et du portefeuille de la Banque, car ils peuvent en fournissant un appui technique jouer un rôle stratégique pour satisfaire les complémentaire pertinent. objectifs de développement de la Banque, ainsi que ceux des PMRs et des PDs. Enseignement 4 (capacités) : Un dialogue En général, l'instrument OAP a été utile pour approprié et un appui technique sont renforcer les réformes liées à l'ESP et à la importants pour l'utilisation systématique et gouvernance, et a prouvé son potentiel pour stratégique de l'instrument OAP. aider le continent à atteindre les High 5 en Cela est également illustré par le fait que soutenant les questions transversales de certaines OAP ont enregistré de bons GFP et d'ESP. Bien que le personnel du siège résultats en dépit d’un contexte défavorable. ait joué un rôle important, la capacité de la Mais les études de cas montrent que les OAP Banque à saisir les opportunités offertes par constituent un instrument extrêmement l’instrument dépend souvent de l’engagement exigeant quel que soit le contexte et que, des bureaux de pays / bureaux régionaux dans l’ensemble, la capacité de la Banque à concernés. mener le dialogue et à fournir l’accompagnement technique nécessaire a Évaluation groupée de l’environnement du secteur privé
vii été insuffisante pour une utilisation plus systématique et stratégique de cet instrument. La manière dont la Banque s’engage dans la conception et la mise en œuvre joue un rôle important dans la réussite de ces programmes. Enseignement 5 (efforts de collaboration) : La mise en œuvre réussie par le gouvernement de réformes complexes dans des domaines clés nécessite une collaboration adéquate entre les partenaires de développement, y compris la Banque. Dans plusieurs cas, la Banque a su tirer parti de son degré élevé de réactivité face aux besoins des PMR et de sa longue expérience en matière de partenariat pour unir avec succès ses forces à celles des partenaires internationaux, notamment la Banque mondiale. Cependant, cette collaboration a souvent diminué avec le temps, en partie à cause du manque de temps dont disposait le personnel pour assurer la supervision des OAP après leur approbation (contrairement à la phase d’identification et d’évaluation). Évaluation groupée de l’environnement du secteur privé
1 INTRODUCTION Contexte L’évaluation groupée de l’environnement du secteur privé (ESP) fait partie des sept composantes d’une évaluation plus large de l’utilisation des OAP - Opérations d’appui programmatique (anciennement connues sous l’appellation d’« opérations à l’appui de réformes »). Effectuée par le Département de l’évaluation indépendante du développement (IDEV) de la Banque africaine de développement (BAD), cette évaluation porte sur neuf des OAP axées sur l’ESP approuvées et mises en œuvre dans cinq pays (Égypte, Ghana, Mali, Maroc et Seychelles) sur la période 2012-2017. Elle porte également sur tous les types d’OAP, notamment l’appui budgétaire général (ABG), l’appui budgétaire sectoriel (ABS) et l’appui budgétaire en réponse aux crises (ABRC). L’évaluation vise à répondre aux trois questions fondamentales d’évaluation suivantes : Dans quelle mesure la Banque programme-t-elle, conçoit-elle et gère-t-elle de façon appropriée ses OAP ? Quelles sont les données probantes concernant la performance des OAP, en particulier pour la Banque dans les domaines prioritaires que sont l’énergie et l’environnement du secteur privé (ESP) ? À l’avenir, comment la Banque peut-elle s’assurer qu’elle optimise son utilisation des OAP, notamment en l’aidant à réaliser les High 5 ? Objectives L’évaluation groupée de l’environnement du secteur privé vise à apprécier la pertinence, l’efficacité, l’efficience et la durabilité des OAP axés sur l’environnement du secteur privé mises en œuvre dans cinq pays2, en procédant à la synthèse des résultats obtenus de façon à tirer des enseignements utiles pour la conception et la gestion future des OAP. Ces enseignements sont pertinents tant pour l’organisation du travail sur l’ ESP dans son ensemble que pour la conception et la gestion des OAP en général. L’intérêt porté à l’environnement du secteur privé trouve sa justification dans le fait que les OAPs dans ce secteur sont courantes et très pertinentes pour les priorités stratégiques de la Banque pour l’avenir. L’ESP fait partie intégrante de la Stratégie du Groupe de la Banque pour la période 2013-2022 et des High 5 où elle s’inscrit notamment sous la priorité d’« industrialiser l’Afrique ». En effet, s’il est fait abstraction de toutes les OAP axées sur la gouvernance générale ou la gestion des finances publiques (GFP) – qui ont un caractère transversal et peuvent également être mises à profit pour « améliorer la qualité de vie des populations en Afrique », la deuxième priorité la plus financée parmi les High 5 est celle d’« industrialiser l’Afrique » (33 opérations), principalement à travers l’appui au secteur privé. Elle offre par conséquent un centre d’intérêt complémentaire à celui du secteur de l’énergie. L’ESP constitue également un pilier essentiel du Cadre stratégique et plan d’action pour la gouvernance (GAP II 2014-2018) du Groupe de la Banque. L’évaluation groupée de l’environnement du secteur privé a appliqué une approche inspirée de l’analyse des contributions et de la synthèse réaliste (de plus amples précisions figurent à l’annexe 1 et à la sous-section suivante). Elle a retenu l’ESP comme centre d’intérêt thématique, mais cela n’a pas empêché d’examiner les questions de GFP abordées par les OAPs analysées. Deux études de cas - Égypte et Ghana - ont porté sur l’analyse des composantes à la fois d’environnement du secteur privé et de l’énergie. 2 Se reporter à la section 2.4 pour de plus amples précisions sur la sélection des études de cas. Évaluation groupée de l’environnement du secteur privé
2 Méthodologie et limites L'évaluation applique une approche basée sur la théorie du changement. Elle a pris pour point de départ une théorie du changement (TdC) reconstruite, qui a été élaborée sur la base de la documentation de la Banque, des consultations et des références aux orientations d’évaluation internationales pour l’appui budgétaire. La TdC a permis d’identifier les questions d’évaluation importantes à partir de la compréhension du fonctionnement escompté de l’instrument d’OAP et d’apporter des précisions sur la façon d’interpréter les résultats. L’approche méthodologique nécessite l’évaluation du contexte de chaque opération (en tenant compte à la fois des dimensions nationales et sectorielles du contexte), de la qualité du mécanisme proprement dit (la conception et les modalités de mise en œuvre de l’OAP) et des effets obtenus en termes de « reformes capitales»3 - de effets intermédiaires les plus importants (produits induits) ciblés par les OAP - et les effets finaux. Les équipes d’étude, grâce à l’analyse de documents et à une série d’entretiens avec des personnes et des groupes de discussion, ont utilisé un cadre d’analyse des contributions pour évaluer le degré d’importance de la contribution de l’OAP aux résultats obtenus. De plus amples précisions sur la méthodologie sont fournis en annexe au présent rapport de synthèse, ainsi que sur la théorie du changement générique établie pour servir de base à l’évaluation globale des OAP. S’agissant des limites de la méthodologie en ce qui concerne son application pratique, deux insuffisances majeures ont été constatées : Premièrement, il existait des lacunes dans la disponibilité des pièces justificatives. Plus précisément, dans la plupart des cas, en raison de l’achèvement relativement récent des OAP, les rapports d’achèvement de programme (RAP) n’avaient pas encore été établis. Cependant, des informations suffisantes ont été obtenues grâce à des entretiens et à des rapports disponibles dans le pays qui devraient normalement être disponibles dans un RAP. Une lacune plus importante – concernant toutes les études de cas - était que la durée d’une semaine réservée au travail sur le terrain sur le terrain pour chaque étude de cas ne permettait pas de disposer de suffisamment de temps pour la collecte de données détaillées, ce qui limitait la robustesse de l'analyse de contribution. Pour chaque étude de cas, les missions sur le terrain ne devaient durer qu’une semaine. Bien que la plupart des missions aient été effectuées par des équipes de trois personnes (2 consultants et 1 agent d’IDEV), cela n’a pas été suffisant pour émettre des hypothèses précises sur la contribution des OAP, vérifier ces hypothèses et les hypothèses alternatives potentielles, à travers des entretiens triangulés adéquats et des preuves documentaires pour parvenir à de solides conclusions sur la contribution des OAP aux changements institutionnels et politiques recensés. Les conclusions sur l’influence relative des OAP devraient donc être considérées comme indicatives, mais non concluantes. Néanmoins, cela n’a pas empêché de détecter certaines réussites manifestes et certaines lacunes et, sur cette base, de dégager des enseignements essentiels pour l’avenir. CONTEXTES NATIONAUX ET QUALITÉ DES MECANISMESD’OAP Les contextes nationaux Les contextes nationaux de chaque étude de cas ont été évalués en fonction de quatre dimensions. Les performances par rapport à chacune d’entre elles ont été classées sur une échelle allant de 1 (« Très difficile », score le plus faible) à 4 (« Très favorable », score le plus élevé). Les quatre dimensions étaient les suivantes : i) la situation socioéconomique, telle qu’évaluée par rapport à l’indice de développement humain (IDH) du PNUD ; ii) la situation en matière de gouvernance politique, évaluée par le classement par rapport aux trois dimensions pertinentes des Indicateurs de la gouvernance dans le monde (WGI) ; iii) la situation de la gouvernance technique, telle 3 Les reformes capitales désignent les changements d’orientation, budgétaires ou institutionnels de fond ou influents ciblés par les OAP dans l’ensemble des effets intermédiaires (produits induits) identifiés dans la théorie du changement (voir les détails à l’encadré n°1). Évaluation groupée de l’environnement du secteur privé
3 qu’évaluée par le classement par rapport aux trois dimensions pertinentes des WGI ; et iv) la qualité des relations avec les partenaires de développement au niveau national. Le tableau ci-dessous résumé les évaluations effectuées pour les cinq études de cas. Tableau 1 : Vue d’ensemble du contexte national dans les cinq études de cas sur l’ESP Dimension Égypte Ghana Mali Maroc Seychelles (PRI) (PRI) (PFR) (PRI) (PRI/PHR) Situation socioéconomique (IDH)4 3 2 1 2 4 Gouvernance politique (WGI)5 1 3 2 2 3 Gouvernance technique (WGI)6 2 3 2 3 4 Relations avec les partenaires de développement 7 3 3 3 4 2 Score global 2 3 2 3 3 Le tableau ci-dessous présente des éléments qualitatifs complémentaires pour chaque étude de cas. Tableau 2 : Informations complémentaires sur le contexte national des cinq études de cas de l’ESP Pays Coopération pour le développement Contexte plus large du pays Égypte Un pays « stratégique » (notamment pour des raisons Plusieurs défis après la révolution sur le plan de sécurité et de migration) pour de nombreux politique et économique, dont des partenaires, mais certains partenaires internationaux déséquilibres macro budgétaire importants. hésitent à « intervenir ». Problèmes structurels de longue date (par Programme du FMI en cours8: Non (Programme du FMI exemple, subventions énergétiques). – 12 milliards USD – approuvé en novembre 2016, un an après l’approbation de l’OAP). Ghana Le cadre d’appui budgétaire multidonateur (MDBS) Des déséquilibres macro budgétaire croissants s’est effondré en 2014. depuis 2011. Changement marqué dans l’architecture de Réduction constante de la pauvreté sur le long financement du développement depuis l’obtention du terme, mais persistance des inégalités. statut de PRITI. Problèmes persistants de bonne gouvernance Programme du FMI en cours : Oui (OAP approuvé en aux niveaux central et local novembre 2015, quelques mois après l’approbation de l’assistance du FMI). Mali Principaux fournisseurs d’AB : BM, UE, BAD (les Le coup d’état de 2012 a engendré de sérieux donateurs bilatéraux ont abandonné l’AB au cours des problèmes politiques et économiques. dernières années). Directives/échéances de l’Union économique Programme du FMI en cours : Oui (l’Accord au titre de et monétaire ouest-africaine (UEMOA) : la Facilité de crédit rapide (janvier 2013) a précédé celui Principaux moteurs des réformes politiques au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) (Dec. (GFP). 2013) ; l’assistance a été temporairement gelée mi- Augmentation des taux de pauvreté depuis 2014). 2012. Accord de paix Malien. Maroc Relations solides avec les donateurs multilatéraux et Tendance positive de la lutte contre la bilatéraux (7e pays d’Afrique en termes de volume corruption. d’aide), avec des secteurs stratégiques de coopération Défis persistants dans les questions liées a clairs. l’environnement du secteur privé: attractivité 4 1 = appartient au groupe des 20 % d’indices les plus faibles au classement des pays selon l’IDH ; 2 = 20-40 %, 3 = 40-60 %, 4 = groupe des premiers 40 %. 5 Classement moyen des pays sur trois dimensions des indicateurs de gouvernance dans le monde (Voix et responsabilité ; Stabilité politique et absence de violence ; Efficacité des pouvoirs publics) ; même base de notation que pour la note de l’IDH (1= groupe des 20 % les plus faibles au classement des pays ; 2 = 20-40 %, 3 = 40-60 %, 4 = groupe des premiers 40%) 6 Classement moyen des pays sur trois dimensions des indicateurs de gouvernance dans le monde (Qualité de la réglementation ; Primauté du droit ; Lutte contre la corruption) ; même base de notation que pour l’IDH. 7 1 = Pas de fournisseurs d’APD en dehors de la Banque ; 2 = Banque + quelques autres ; 3 = Large éventail de partenaires fournisseurs d’APD, mais il existe des antécédents de tension ; 4 = Large éventail de partenaires + solides relations de longue date. 8 Programme en cours au moment de l'approbation de l’OAP. Évaluation groupée de l’environnement du secteur privé
4 Pays Coopération pour le développement Contexte plus large du pays Programme du FMI en cours : Oui (Ligne de précaution des investissements, indépendance du pouvoir et de liquidité (LPL) en cours depuis 2012). judiciaire, accès des PME au financement, etc. Seychelles Volume d’aide relativement faible et aucun mécanisme PRE depuis 2015 ; croissance économique + formel de coordination des donateurs. diminution constante du fardeau de la dette. Programme du FMI en cours : Oui (Accord au titre de la Démocratie multipartite dynamique. Facilité élargie de crédit (FEC) en cours depuis juin 2014). Dans l’ensemble, l’évaluation des contextes nationaux montre que : La mise en œuvre des OAP s’est déroulée dans des environnements très difficiles: L'instabilité politique était particulièrement prononcée dans deux pays (Mali, Egypt). Les pays ont entrepris des réformes ambitieuses, illustrées par des cas comme le Ghana ou le Mali, mais certaines d’entre elles ont buté sur des obstacles majeurs liés à une dynamique institutionnelle complexe au niveau central comme local. Dans la plupart des études de cas, le pays connaissait également une situation macroéconomique difficile, marquée par le besoin crucial de combler un important déficit budgétaire pour faire progresser le programme de réformes tout en maintenant un environnement macroéconomique stable. Ces cinq dernières années, des évolutions majeures ont eu lieu dans l’architecture du financement du développement et dans les mécanismes de coordination des donateurs dans tous les pays ayant fait l’objet de d’étude de cas. En générale, on a assisté à la régression des mécanismes formels de coordination des donateurs et à la réticence accrue de certains donateurs à financer la coopération au développement sous la forme d’un appui budgétaire. Dans le même temps, il existe des cas (Égypte et Ghana par exemple) où certains partenaires internationaux, comme la Banque mondiale, ont entrepris des programmes de grande envergure pour aider les pays à faire face à une situation macro budgétaire difficile. Dans presque tous les cas, un accord du FMI était en cours lorsque la Banque approuvait l’OAP. Dans le cas de l’Égypte, le FMI avait commencé à fournir une assistance quelques mois après le lancement du programme d’appui conjoint BAD- BM. Malgré la réduction générale du nombre de mécanismes formels de coordination, la plupart des cas examinés concernent des pays qui, en général, ont bénéficié de relations étroites avec des partenaires de développement, dont la BAD. Pour ce qui est du Maroc, en dépit de ses bonnes relations avec les partenaires, le pays semble préférer les relations bilatérales avec ses partenaires au détriment d’un cadre de coordination des bailleurs de fonds sous l’égide du pays. Cela dit, les partenaires prennent des initiatives pour mieux coordonner leurs interventions. Qualité des mécanismes de l’OAP La qualité des mécanismes de l’OAP a été évaluée suivant un système de notation similaire à celui de l’évaluation du contexte national. Les scores globaux ont été obtenus à partir de moyennes simples des notes sur l’échelle 1-4 par rapport à cinq critères : i) la programmation conformément à la politique et aux directives relatives aux OAP ; ii) la conception conformément à la politique et aux directives relatives aux OAP et aux bonnes pratiques établies ; iii) la qualité du dialogue dans le cadre de la conception et de la mise en œuvre de l’OAP ; iv) la qualité de la coordination entre la Banque et les autres partenaires de développement durant la formulation et la mise en œuvre ; et v) le respect du calendrier des décaissements et les perceptions quant aux coûts de transaction. Le tableau ci-dessous résume les notes obtenues dans les cinq études de cas. Évaluation groupée de l’environnement du secteur privé
5 Tableau 3 : Vue d’ensemble de la qualité des mécanismes d’OAP dans les cinq études de cas de l’ESP Dimension Égypte Ghana Mali Maroc Seychelles Programmation (conformité) 3 4 2 3 3 Conception (qualité) 3 3 3 2 3 Dialogue sur les politiques9 2 3 2 2 2 Coordination avec les autres partenaires10 4 3 2 2 2 Coûts de transaction / efficience11 4 4 2 3 3 Note générale 3 3 2 2 3 Dans l’ensemble, la qualité des mécanismes de l’OAP est jugée satisfaisante (3) dans trois des cinq cas. Presque tous les cas ont obtenu une bonne note en ce qui concerne le respect du calendrier de décaissements et les coûts de transaction. Au Mali, les décaissements ont été prévus au cours du dernier mois de l’année budgétaire, laissant peu de marge pour assurer le paiement et, bien que la composante don ait été décaissée à temps, celle du prêt a été décaissée avec plusieurs mois de retard. L’approche programmatique adoptée dans la plupart des cas (Égypte, Ghana, Mali, Seychelles12) a été considérée comme un élément positif de la conception par les parties prenantes interrogées. En particulier, elle a permis de mieux faire face à l’évolution du contexte et d’assurer une certaine continuité de l’appui de la Banque aux réformes de moyen terme. Plusieurs parties prenantes interrogées, y compris les partenaires de développement, ont souligné que le soutien aux types de réformes ciblés par les OAP aurait été compliqué dans le cadre d’une opération unique. Les éléments de conception décrits dans les rapports d’évaluation sont conformes à la politique et aux directives sur les opérations d’appui programmatique, ce qui explique les notes globalement positives pour la qualité de la conception. Toutefois, aucune des OAP n’a obtenu la note la plus élevée sur les critères concernant la qualité de la conception. La conception des OAP a souffert de faiblesses telles que des cadres de résultats non ciblés et une profondeur insuffisante de l’analyse du contexte dans les documents d’évaluation. Malgré l’utilisation d’une approche programmatique dans la plupart des OAP analysées, les études de cas révèlent une faible planification à moyen terme pour accompagner la séquence de réformes lancées par les PMR dans les domaines ciblés par les OAP. En outre, dans presque tous les cas, l’engagement de la Banque dans le dialogue sur les politiques a été jugé insatisfaisant. Le dialogue sur les politiques a souvent fortement baissé après l’approbation de l’OAP. Même dans le cas du Ghana, qui obtient la note la plus élevée, l’étude de cas a identifié des insuffisances importantes quant à l’engagement de la Banque dans le dialogue. De manière générale, les liens avec les projets d’appui technique et d’investissement de la Banque étaient limités. Certains liens avaient été établis dans des cas tels que le Mali. 9 1 = Absence de cadre formel pour un dialogue suivi sur les politiques ; 2 = Existence d’un cadre formel mais peu fonctionnel ou Absence de cadre formel, mais des contacts ponctuels réguliers ; 3 = Existence d’un cadre formel, appuyé par des échanges informels réguliers ; 4 = Idem que 3, mais appuyé par des travaux analytiques de la Banque et un engagement soutenu sur les enjeux questions de politique/d’ordre technique. 10 1 = Absence de cadre formel de coordination ; 2 = Absence de cadre formel, mais des communications régulières, ou existence d’un cadre formel peu fonctionnel ; 3 = Existence d’un cadre formel, appuyé par des échanges informels réguliers ; 4 = Existence d’un cadre conjoint et réalisions de missions conjointes. 11 Principaux critères utilisés : respect des délais pour le traitement des approbations / décaissements et perception des PMR par rapport aux coûts de transaction élevés/faibles des processus d'évaluation et de gestion de la Banque. 12 Aux Seychelles, pour des raisons administratives, la Banque a utilisé une modalité programmatique avec décaissement par tranche dans le cadre de la phase I de l’IPSDCP I et une OAP autonome dans le cadre de la phase II. Il existe une forte continuité entre les deux opérations et les deux OAP prises ensemble peuvent être considérées comme mettant en œuvre une approche programmatique. Évaluation groupée de l’environnement du secteur privé
6 Au Maroc et au Mali, les études de cas ont décelé un certain nombre d’occasions manquées de coordination plus étroite avec d’autres partenaires de développement, particulièrement lors de la mise en œuvre. Aux Seychelles, le niveau relativement faible de coordination avec les autres partenaires de développement est davantage lié à l’absence d’équipes permanentes dans le pays (de la BAD mais aussi pour la plupart des autres partenaires de développement) et à un contexte de contraction du volume de l’aide conjugué à un besoin moins pressant d’éviter les doubles emplois et de réaliser des synergies. Le tableau ci-dessous présente des détails complémentaires pour chacune des dimensions passées en revue. Tableau 4 : Principaux constats relatifs à la qualité des mécanismes d’OAP dans les cinq études de cas de l’ESP Dimension Principaux constats Les programmes ont largement respecté les directives de programmation, notamment l’évaluation des critères d’éligibilité. Toutefois, les liens avec les interventions antérieures et à venir n’ont pas toujours été décrits de façon assez approfondie. Au Maroc, l’OAP PACEM a joué un rôle en comblant le fossé entre deux cycles et jeté les bases pour une OAP ambitieuse (PAIIM13) axée sur l’appui à la stratégie Programmation nationale d’industrialisation. Cependant, aucun plan explicite n’était prévu (dans la conception (conformité) du PACEM) sur la manière dont l’OAP aurait dû jouer ce rôle de trait d’union et sur ce qui aurait pu être l’orientation des futurs programmes de suivi pour assurer la continuité de l’appui. Au Mali, l’analyse de la façon dont l’expérience tirée des OAP antérieures pourrait améliorer les programmes futurs a été limitée. En outre, une évaluation de la valeur ajoutée des OAP (par rapport au financement de projets) fait souvent défaut dans les documents de programmation et de conception. Dans l’ensemble, la plupart des éléments de conception présentés dans les rapports d’évaluation sont conformes à la Politique et aux directives pour les opérations d’appui programmatique. o En particulier, les réformes politiques spécifiques à appuyer sont bien identifiées et l’analyse des risques fiduciaires est correctement effectuée. Toutefois, on note certaines insuffisances : o Les cadres de résultats ont souvent une portée large et ne sont pas suffisamment hiérarchisés (par exemple, Ghana, Mali, Maroc, Seychelles). o La façon dont l’OAP (à travers ses cibles, ses actions préalables et le dialogue sur les politiques y relatif et son appui technique) tient compte de la dimension souvent de long terme des réformes politiques ciblées est rarement claire ; cadres de résultats ne sont Conception (qualité) généralement pas bien intégrés dans les cadres stratégiques à moyen terme plus larges, quoique cela ait été moins problématique pour les opérations programmatiques (par exemple, Égypte, Ghana). o La profondeur de l’analyse du contexte (par exemple, identification des besoins en renforcement des capacités, évaluation de l’économie politique des processus de réforme tels que dans le domaine du régime foncier au Mali) a été insuffisante au regard de l’ambition de certains objectifs/ cibles des OAP. o Au Ghana, la réforme ciblée par l’OAP directement liée au développement des PME est une activité « en aval » consistant en l’inscription des PME à la bourse (alternative) du Ghana; L’équipe a estimé que cela ne constituait pas une réforme stratégique ; cet objectif apparait plutôt comme un « ajout » artificiel pour mieux se conformer à l’accent initial mis sur l’environnement du secteur privé prévu dans le DSP. La Banque a mis à profit, avec un certain degré de succès, les OAP pour renforcer le dialogue avec les principales parties prenantes dans le contexte plus général de sa coopération au niveau Dialogue sur les national. politiques Cependant, le dialogue effectif sur les politiques concernant les réformes politiques ciblées a été faible dans toutes les études de cas. 13 PAIIM : Programme d’appui à l’accélération de l’industrialisation du Maroc. Évaluation groupée de l’environnement du secteur privé
7 Dimension Principaux constats o Certains bureaux pays (par exemple, le Ghana et l’Égypte) ont eu une interaction très active avec les parties prenantes nationales lors de la conception et de la mise en œuvre des OAP (pour certains secteurs plus que d’autres). o Dans certains cas, le dialogue a été perçu par les parties prenantes interrogées comme riche lors de la phase d’évaluation ; mais, dans tous les cas, l’intensité et la qualité du dialogue ont diminué après l’approbation de l’OAP. o En général, la profondeur du dialogue sur les politiques a été insatisfaisante. Cela était principalement dû au manque d’assistance technique d’accompagnement et à l’effectif peu adéquat des ressources humaines, particulièrement au regard de l’ampleur des réformes ciblées par les OAP. Un défi majeur était lié au fait que le dialogue après l’approbation était souvent principalement mené par le chef de projet de l’OAP, qui était souvent basé au Siège. Dans l’ensemble, la coordination et la complémentarité avec les autres partenaires de développement ont été satisfaisantes. Coordination avec les Cependant, la coordination au niveau sectoriel est restée inégale ; Les échanges sur les autres partenaires de questions stratégiques durant la mise en œuvre ont été insuffisants par rapport aux réformes développement spécifiques ciblées par les OAP. Les exemples de missions conjointes (Égypte) sont rares et la Banque rencontre souvent des difficultés pour pérenniser ces expériences (Seychelles). Dans l’ensemble, la prévisibilité et le respect du calendrier des décaissements des OAP ont été d’un niveau élevé. Au Mali, les décaissements ont été prévus au cours du dernier mois de l’année budgétaire, laissant peu de marge pour assurer le paiement et, bien que la composante don ait été décaissée à temps, la partie prêt a été décaissée avec plusieurs mois de retard. Le niveau des coûts de transaction a été jugé satisfaisant par les deux parties (gouvernement et Banque) dans toutes les études de cas, à l’exception du Mali, où les parties prenantes nationales Coûts de transaction / ont soulevé quelques préoccupations (notamment en ce qui concerne l’utilisation de cadres efficience communs). La flexibilité dont la Banque a fait preuve dans certains cas (par exemple, l’utilisation d’une approche rationalisée/ renonciation à la note conceptuelle initiale en Égypte) était bien justifiée et favorablement appréciée par les parties prenantes interrogées. Dans certains cas (Mali, Maroc), l’absence de cadres communs renforcés avec les autres partenaires de développement fournissant un appui budgétaire a été considérée comme une occasion manquée pour renforcer l’efficacité. Le tableau ci-dessous fournit des précisions complémentaires sur l’engagement de la Banque dans le dialogue sur les politiques durant les phases de conception et de mise en œuvre des OAP dans les cinq études de cas. Tableau 5 : Observations complémentaires sur l’engagement de la Banque dans le dialogue sur les politiques dans les cinq études de cas Pays (OAP) Principaux constats sur le dialogue et les mesures d’accompagnement Le dialogue a été mené de manière formelle et informelle (y compris à un haut niveau), mais pas toujours de façon continue. Le bureau pays de la Banque a joué un rôle important en soutenant le dialogue à un niveau général (le chargé de programme pays a travaillé en étroite collaboration avec deux représentants pays successifs). Égypte Le dialogue formel sur les politiques dans le cadre des OAP s’est principalement déroulé pendant (EGESP I&II) les phases d’évaluation des différentes tranches. Le dialogue sur les politiques en matière d’énergie a été plus suivi, compte tenu de la présence et du rôle actif du Chargé de l’énergie. L’absence d’assistance technique a été perçue comme une opportunité manquée par la plupart des parties prenantes interrogées. Évaluation groupée de l’environnement du secteur privé
8 Pays (OAP) Principaux constats sur le dialogue et les mesures d’accompagnement Dans l’ensemble, un dialogue continu a été maintenu avec les responsables gouvernementaux grâce à un bureau extérieur très actif et, dans une certaine mesure, à la participation du personnel de haut Ghana niveau du Siège. (GFPPSC I&II) Mais un soutien technique limité a été fourni. Un projet d’appui institutionnel (PAI) a été mis en œuvre dans le domaine du soutien aux PME (GAX), mais il s’agissait d’un sous-domaine très spécifique dans un large éventail de réformes politiques soutenues par les OAP. Dans l’ensemble, le temps et les ressources consacrés à l’évaluation, à la supervision et à un dialogue sur les politiques plus stratégique dans les domaines ciblés sont limités. L’engagement de la Banque dans le dialogue sur les politiques était étroitement axé sur certains Mali aspects de l’évaluation des OAP, tels que les conditions de décaissement. (PARGE) Accès limité à l’expertise sectorielle donnée par la Banque aux parties prenantes nationales. La qualité du dialogue dans le cadre des examens budgétaires conjoints a baissé ces dernières années, à la suite du retrait des donateurs bilatéraux et du changement de gouvernement. Peu ou pas de dialogue sur les politiques (y compris sur les réformes ciblées) après l’approbation de l’OAP. Certains problèmes ont été rencontrés pour assurer la continuité du dialogue après le départ du chef Maroc de projet initial de l’OAP. (PACEM) Quelques synergies entre l’OAP et l’AT (par exemple PPP14), mais, dans l’ensemble, des liens plutôt limités. Le dialogue a été renouvelé à un niveau général lors de la conception de la nouvelle OAP (PAIIM). Rôle important joué par le chef de projet des OAP, mais principalement durant la phase de conception ou en relation avec des projets d’appui institutionnel spécifiques. Bien que les projets d’appui institutionnel aient été pertinents, ils sont arrivés trop tard pour renforcer le dialogue sur les politiques concernant les OAP et ont été confrontés à des problèmes d’efficacité (ce qui a également réduit l’attrait de cet appui aux yeux des parties prenantes nationales, notamment Seychelles par rapport aux occasions d’assistance technique offertes par d’autres partenaires de développement (IPSDCP I&II) comme la Banque mondiale ou le FMI). Dans l’ensemble, un dialogue sur les politiques limité pendant la mise en œuvre des OAP. Rôle du Bureau régional de la Banque limité à des activités spécifiques (par exemple, Revue à mi- parcours du DSP) et non lié au chef de projet basé au Siège. Prévu dans la phase I de cette OAP, le dialogue conjoint sur les politiques avec les autres partenaires de développement ne s’est jamais concrétisé. CONTRIBUTION DES OAP AUX EFFETS INTERMÉDIAIRES ET FINAUX Effets intermédiaires Les cadres de résultats des OAPs passés en revue couvrent trois grands domaines d’effets intermédiaires auxquels la Banque entendait contribuer, à savoir : l’ESP, GFP et, dans deux cas, l’énergie. Dans chacun de ces domaines, l’équipe a évalué : les progrès accomplis, y compris l' « importance » des réformes poursuivies (voir la définition d'une « réforme capitale » - Encadré 1, annexe 1)15, et le rôle joué par l’OAP de la Banque dans les évolutions observées. Le tableau 6 présente un résumé des réalisations dans chacun des domaines de résultats visés par les OAP (note 1-4) et l’influence de l’OAP sur ces réalisations (note 1-4). PPP : Partenariat public-privé 15 Dans la « notation des résultats », un coefficient plus important a été attribué aux effets intermédiaires ciblés dans les OAP, qui ont été considérés par les évaluateurs comme constituant des « reformes capitales ». Les critères permettant d’obtenir les notes allant de 1 à 4 pour les effets intermédiaires sont les suivants : 1 = « Peu d’effets intermédiaires enregistrés, voire aucun » ; 2 = « Quelques effets intermédiaires, mais aucun reforme capitale» ; 3 = « Quelques reformes capitales ont été réalisés » ; 4 = « Plusieurs reformes capitales ont été réalisés, comprenant la majorité des reformes capitales ciblés ». Évaluation groupée de l’environnement du secteur privé
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