VENDREDI 25 NOVEMBRE MARCHE SILENCIEUSE - CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES 17h30 - NE.ch
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VENDREDI 25 NOVEMBRE EN RÉACTION AU BLACK FRIDAY ET POUR LA JOURNÉE CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES BLACK FREEDAY MARCHE SILENCIEUSE MARCHÉ GRATUIT CONTRE LES PLACE DES HALLES VIOLENCES SEXISTES NEUCHÂTEL ET SEXUELLES 15h-20h30 17h30
Communiqué de presse Cette année, le Black Friday, journée internationale de soldes monstres, coïncide avec la journée internationale pour l’élimination des violences sexistes et sexuelles. Une occasion rêvée pour concrétiser la nécessaire convergence de nos luttes et ainsi faire émerger un autre monde ! A Neuchâtel un groupe de collectifs écologistes, féministes et anticapitalistes organise le 25 novembre un Black Freeday de liberté, de partage et de solidarité avec un grand marché gratuit installé sur la place des Halles pour protester contre le consumérisme forcené. A la tombée de la nuit aura lieu - comme chaque année et tant qu’il le faudra - une marche silencieuse contre les violences sexuelles et les féminicides. Pour les personnes peu fortunées, le Black Friday paraît l’occasion immanquable pour acquérir toutes sortes d’objets à moindre prix. A l’heure où tout devient plus cher, il est normal de vouloir profiter de cette opportunité. Mais ne nous y trompons pas : lors du Black Friday, les magasins mettent en vente des objets de moindre qualité, produits à bas prix en vue de ce jour-là, ou d’autres articles qu’ils peinent à vendre pour toutes sortes de raisons. Le Black Freeday féministe se matérialisera notamment sous la forme d’un marché gratuit, symbole de liberté et de solidarité. On y trouvera de la nourriture, des boissons, mais aussi des habits et des jouets. Y passer pour trouver une surprise à (s’) offrir, y venir pour jouer un morceau de musique ou pour apporter quelque chose dont on n'a plus besoin mais qui est encore en bon état : voilà une très belle manière de protester contre le Black Friday, symbole d’un système économique basé sur une croissance sans fin qui met en danger la planète et qui impose des conditions de travail désastreuses à des centaines de millions d’êtres humains - notamment dans les pays du Sud, dont la colonisation et le pillage des ressources fait la richesse de la Suisse. Nous dénoncerons d’une même voix l’exploitation extrême des travailleuses et travailleurs contraints de produire des objets destinés à un consumérisme agressif et destructeur, les féminicides, ainsi que toutes les violences sexistes et sexuelles. Ainsi, en plus du marché gratuit, nous mettrons sur pied des stands permettant de s’informer sur les notions de consentement et de violences sexistes et sexuelles. Il sera notamment possible d’y signer des pétitions et des initiatives en adéquation avec nos luttes, comme celle intitulée « Stop Dublin-Croatie, le SEM complice des violences policières en Croatie ». En créant un espace de solidarité et de gratuité au centre-ville de Neuchâtel, nous souhaitons sortir des logiques marchandes au profit d’une mise en commun de nos ressources. En défendant la gratuité, le prix libre, l’entraide, le partage, le seconde-main, la récup’, nous rejetons ce système basé sur la compétition à outrance et un impératif de croissance. 2
Nous appelons donc toute la population à nous rejoindre à cette gratiferia ouverte dès 15h à la place des Halles et à participer à 18h à la marche contre les violences sexistes et sexuelles, qui déambulera en silence à la lumière des lanternes dans la zone piétonne. Les chorales, chanteur·euses et musicien·ne·x·s sont invités à venir animer les lieux. Les organisations, collectifs et mouvements politiques progressistes sont tous invités à nous rejoindre et à soutenir publiquement et financièrement cette journée de convergence des luttes féministes, anticapitalistes et écologistes Neuchâtel, le 22 novembre 2022 Nathalie Delbrouck, Collectif neuchâtelois pour la Grève féministe et solidaritéS Mila Meury-Touré, solidaritéS Myriam Rebetez-Giauque, Collectif neuchâtelois pour la Grève féministe Marie Zaninetti, Actions Etudiantes Durables (AED) de l’Université de Neuchâtel Florent Blanc, Grève du Climat NE et Grève pour l’Avenir NE Contact Presse : Marianne Ebel, 079/739.85.14. 3
Programme de la journée du 25 novembre 2022 Entre 15h et 20h30 stands d’information et marché gratuit de vêtements, livres et jouets avec nourriture et boissons chaudes (place des Halles) Contre la compétition et la course à la croissance sans fin qui détruit la Planète, nous défendons la gratuité, le prix libre, l’entraide, le partage, le seconde-main, la récup. Venez apporter vos vêtements, livres, jeux et jouets (en bon état) dont vous n’avez plus besoin et/ou choisir ce qui vous fait plaisir. Contre la surproduction, l’exploitation des travailleuses, des travailleurs et de notre environnement, contre ce symbole d’un système qui mène à notre perte, faisons de ce jour un Black Freeday, un jour de liberté, de partage et de solidarité! Le Black Friday s’apprête à battre tous les records de commandes en ligne ou dans les magasins sur place. Les victimes de cette frénésie de consommation entretenue par les entreprises sont les salarié-e-s qui devront produire mais aussi emballer, transporter, livrer ou intercepter, déballer, mettre en place et vendre les produits dans des délais très courts, avec des conditions de travail et des salaires déplorables. Le volume de travail augmente sans aucune compensation. Un stress extrême qui s’étend de l’atelier de production jusqu’aux client-e-x-s. STOP ! Entre 17h30 et 18h Musique et prises de parole Entre 18h15 et 19h Marche silencieuse contre les féminicides et les violences sexistes et sexuelles (départ de la place des Halles) Les violences et harcèlement sexuels - aucun milieu n’est épargné- gâchent nos vies au quotidien, et parfois conduisent à la mort. La violence conjugale tue plus de femmes que le tabac, l’alcool et la route. Chaque jour, des femmes meurent sous les coups de leur mari, compagnon, amant. Chaque jour, des femmes, des filles et des personnes lgbtqia+ sont harcelée-x-s, maltraitée-x-s, violée-x-s. Dans le monde entier. En 2017, l’ONU a dénombré 87’000 féminicides. En France 108 féminicides ont eu lieu en 2022, soit un tous les trois jours. En Suisse pour l’année en cours nous déplorons déjà 23 féminicides, soit un tous les 15 jours. Entre 19h et 19h30 Chorale révolutionnaire et prises de parole 20h30 Fin de la journée d’action Invitation à tout le monde! Cette journée sera engagée, dénonciatrice de tout ce que nous refusons, mais aussi alternative à l’image du monde que nous voulons ! 4
Pourcentage des femmes en Suisse ayant déjà subi des actes sexuels non consentis Source: Enquête gfs.bern, avril 2019 VENDREDI 25 NOVEMBRE 2022 JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES – BLACK FREEDAY, JOURNÉE D’ACTION CONTRE LE CONSUMÉRISME CAPITALISTE Cette année, le Black Friday - cette journée de monstres soldes, où on nous pousse à acheter ce dont nous avons besoin ou pas - tombe en même temps que la journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. C’est donc tout naturellement que le collectif neuchâtelois pour la grève féministe et l’inter-collectif contre le Black Friday conjuguent leurs forces le 25 novembre 2022 et invitent la population à participer au Marché à prix libre et à la Marche silencieuse de protestation contre les violences faites aux femmes et aux personnes lgbtqia+. Le 25 novembre, nous serons dans la rue à la fois pour dénoncer toutes les violences sexistes et sexuelles qui ont lieu partout, tout le temps et qui trouvent leurs racines dans le patriarcat. Nous serons là pour porter NOTRE MONDE A BESOIN la voix de celles qui ne peuvent plus parler, qui ont été assassinées à l’instar de Mahsa Amini, cette Kurde Iranienne de 22 ans, morte trois D’ACTIONS, PAS DE SOLDES jours après son arrestation en septembre dernier par la police des mœurs à Téhéran, ou de celles, plus anonymes, qui sont mortes sous les coups de leur compagnon, mari ou ex-amant. Mais aussi pour pointer du doigt le Black Friday, cette journée internationale de soldes forcés VENDREDI 25 NOVEMBRE EN RÉACTION AU BLACK FRIDAY ET POUR LA JOURNÉE qui reflète les pires aspects d’un système économique agressif, destruc- CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES teur, consumériste, basé sur une croissance sans fin, responsable de l’écocide en cours. BLACK FREEDAY MARCHE SILENCIEUSE MARCHÉ GRATUIT, PLACE CONTRE LES VIOLENCES DES HALLES, NEUCHÂTEL SEXISTES ET SEXUELLES 15h-20h30 17h30
15h-20h30 stands d’information et 17h30-18h Musique et prises de parole marché gratuit de vêtements, livres et jouets 18h-18h45 Marche silencieuse contre les avec nourriture et boissons chaudes. féminicides et les violences sexistes et sexuelles Contre la compétition et la course à la croissance sans fin qui détruit la Planète, nous défendons la gratuité, le prix libre, l’entraide, le partage, le Les violences et harcèlement sexuels - aucun milieu n’est épargné- gâchent seconde-main, la récup. Venez apporter vos vêtements, livres, jeux et jouets nos vies au quotidien, et parfois conduisent à la mort. La violence conju- (en bon état) dont vous n’avez plus besoin et/ou choisir ce qui vous fait gale tue plus de femmes que le tabac, l’alcool et la route. Chaque jour, des plaisir. Contre la surproduction, l’exploitation des travailleuses, des travail- femmes meurent sous les coups de leur mari, compagnon, amant. Chaque leurs et de notre environnement, contre ce symbole d’un système qui mène jour, des femmes, des filles et des personnes lgbtqia+ sont harcelée-x-s, à notre perte, faisons de ce jour un Black Freeday, un jour de liberté, de maltraitée-x-s, violée-x-s. Dans le monde entier. En 2017, l’ONU a dénom- partage et de solidarité! bré 87’000 féminicides. En France 108 féminicides ont eu lieu en 2022, soit un tous les trois jours. En Suisse pour l’année en cours nous déplorons déjà Le Black Friday s’apprête à battre tous les records de commandes en ligne 23 féminicides, soit un tous les 15 jours. ou dans les magasins sur place. Les victimes de cette frénésie de consom- mation entretenue par les entreprises sont les salarié-e-s qui devront produire mais aussi emballer, transporter, livrer ou intercepter, déballer, mettre en place et vendre les produits dans des délais très courts, avec des conditions de travail et des salaires déplorables. Le volume de travail aug- 18h45-19h Chorale révolutionnaire mente sans aucune compensation. Un stress extrême qui s’étend de l’atelier de production jusqu’aux client-e-x-s. STOP! 20h30 Fin de la journée d’action Invitation à tout le monde! Cette journée sera engagée, dénonciatrice de tout ce que nous refusons, mais aussi alternative à l’image du monde que nous voulons!
Pourcentage des amphibiens sur liste rouge en Suisse (menacés d’exctinction ou éteints) [78,95%] Source: OFS, mai 2022 NOTRE MONDE A BESOIN D’ACTIONS, PAS DE SOLDES VENDREDI 25 NOVEMBRE EN RÉACTION AU BLACK FRIDAY ET POUR LA JOURNÉE CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES BLACK FREEDAY MARCHE SILENCIEUSE MARCHÉ GRATUIT, PLACE CONTRE LES VIOLENCES DES HALLES, NEUCHÂTEL SEXISTES ET SEXUELLES 15h-20h30 17h30
Pourcentage de la population suisse vivant dans la pauvreté, ou juste au-dessus du seuil de pauvreté Source: Caritas, Nouveau manuel sur la pauvreté en Suisse, 2014 NOTRE MONDE A BESOIN D’ACTIONS, PAS DE SOLDES VENDREDI 25 NOVEMBRE EN RÉACTION AU BLACK FRIDAY ET POUR LA JOURNÉE CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES BLACK FREEDAY MARCHE SILENCIEUSE MARCHÉ GRATUIT, PLACE CONTRE LES VIOLENCES DES HALLES, NEUCHÂTEL SEXISTES ET SEXUELLES 15h-20h30 17h30
Pourcentage des femmes en Suisse ont déjà subi des actes sexuels non consentis Source: Enquête gfs.bern, avril 2019 NOTRE MONDE A BESOIN D’ACTIONS, PAS DE SOLDES VENDREDI 25 NOVEMBRE EN RÉACTION AU BLACK FRIDAY ET POUR LA JOURNÉE CONTRE LES VIOLENCES SEXISTES ET SEXUELLES BLACK FREEDAY MARCHE SILENCIEUSE MARCHÉ GRATUIT, PLACE CONTRE LES VIOLENCES DES HALLES, NEUCHÂTEL SEXISTES ET SEXUELLES 15h-20h30 17h30
Vendredi 25 novembre 2022 : le Black Freeday est de retour ! Mila Meury-Touré L e 25 novembre, à l'heure où les forêts brûlent, les glaces fondent, le niveau des océans monte, des pays sont inondés, le désert avance et j'en passe, certain-e-s pensent qu'il est normal de continuer à produire, consommer, jeter… La journée du Black Friday symbolise cette insouciance, ou plutôt cette inconscience. Cette grande foire du capitalisme ne fait pas du tort uniquement à la planète, elle implique d'exploiter des millions de travailleurs et surtout de travailleuses, payé-e-s une misère pour assurer des prix défiants toutes concurrences et des ventes en masse pour que les plus riches s'enrichissent encore plus ! C'est pourquoi, les collectifs de forces progressistes du canton, solidaritéS, la grève du climat, la grève féministe, XR, l'AED, L’Amar, la Fédération libertaire des montagnes, etc. se réunissent pour dire stop ! Nous voulons initier un monde alternatif, plus équitable, avec une meilleure répartition des richesses et une bienveillance envers le vivant sous toutes ses formes. C'est pourquoi nous organisons un « Black freeday », un marché gratuit. Chacun pourra y amener ce dont il n'a plus besoin et venir l'échanger. L es biens qui n'auront pas trouvé preneurs seront distribués à l'AMAR pour les personnes migrant-e-s. Nous dénonçons les inégalités ainsi que les violences faites aux femmes et aux personnes L GBTIQA+. Ces combats sont liés. En effet, le 25 novembre est également une journée de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, car le sujet est plus que jamais d’actualité. Les vendeuses payées au salaire minimum dans les magasins où tous accourent pour profiter des promotions du Black Friday devront désormais travailler jusqu'à 65 ans depuis le vote favorable à AVS21. Mais encore, mardi 15 novembre, un rapport du Conseil de l'Europe appelle la Suisse à faire mieux dans la lutte contre les violences faites aux personnes sexisées qui fait encore gravement défaut dans notre pays. Dans le monde, on criminalise l'avortement aux États-Unis. Cette réduction des droits guette aussi les Suissesses suite aux deux initiatives en cours lancées par l'UDC. L a convergence des luttes est aujourd'hui une évidence ! Nous ne pouvons tolérer les violences capitalistes, nous ne pouvons plus tolérer les violences patriarcales. Le capitalisme est fondé sur le système patriarcal ! Pour l'illustrer, prenons l'industrie de la mode. Nos vêtements sont fabriqués par des femmes exploitées à l'autre bout du monde dans des usines vétustes et polluantes. L e trajet de ces vêtements génère des tonnes de CO2, sans compter les pesticides et les quantités d'eau qu'il a fallu pour les produire. Chaque mois, on nous pousse à changer de garde-robe, ce qui génère des quantités de déchets de vêtements, qu'on retrouve sur les plages aux quatre coins du monde. Et les femmes doivent se soumettre aux codes et aux modes, ni trop court, ni trop long, ni trop grosses, avec des formes, mais pas trop, etc. Elles sont continuellement jugées et dans certains pays, elles risquent même leur vie si elles ne se conforment pas aux codes qui leur sont imposés. solidaritéS est issu des luttes syndicales, féministes, écologistes et anti-racistes. Notre parti s’inscrit donc pleinement dans la convergence des luttes et donc dans les revendications du 25 novembre ! Je vous remercie pour votre attention ! 6
Photos Black Freeday 2021 et Marche contre les violences sexistes et sexuelles 2021 : https://bit.ly/BFNE2022 - Crédits : Delphine Guinchard Marche contre les violences sexistes et sexuelles 2021 Photos Black Freeday 2021 7
Violences sexistes et sexuelles: Enjeux dans le monde et en Suisse, précisions Myriam Rebetez-Giauque Vendredi 25 novembre à 17h30, nous marcherons en silence dans les rues de Neuchâtel parce que les violences de genre abîment et souvent brisent la vie de millions de femmes, de personnes L GBTIQA+, d'enfants, de familles. Une colère sourde pour dénoncer, dans le respect des mortes, les féminicides, mais aussi les viols et toutes les violences liées au genre. Nous prendrons la parole, avant et après la marche silencieuse pour porter la voix de celles qui ne peuvent plus parler. Aucun milieu n’est épargné. Chaque jour, des femmes meurent sous les coups de leur mari, compagnon, amant. Chaque jour, des femmes, des filles et des personnes L GBTIQA+ sont harcelées, maltraitées, violées. Dans le monde entier. La violence conjugale tue plus de femmes que le tabac, l'alcool et la route. En 2017, l’ONU a dénombré 87'000 féminicides. En France 118 féminicides ont eu lieu en 2022, soit un tous les trois jours. En Suisse pour l’année en cours nous déplorons déjà 23 féminicides, soit un tous les 15 jours - ce qui, proportionnellement, est encore plus élevé qu’en France. Et ce chiffre ne tient pas compte des agressions qui ont marqué à vie la santé des victimes et celle de leur famille. Les femmes du canton de Neuchâtel ne sont pas épargnées. Egalement, durant les 12 derniers mois, 375 personnes trans et/ou non-binaire sont mortes de la transphobie dans le monde. Juste parce qu'elles ne correspondent pas aux "normes" de genre. Nous manifesterons parce que face à ces violences, les institutions ne sont pas à la hauteur et parce que nos lois sont insuffisantes pour protéger les victimes. Lorsque celles-ci portent plainte ou saisissent la justice pour faire valoir leurs droits, les juges rejettent trop souvent leur parole. De nombreuses plaintes pour violences au sein du couple sont classées sans suite ; une toute petite part des viols sont condamnés (moins de 1%!). Aux violences dénoncées s’ajoute la violence institutionnelle. Nous rappelons que nous voulons qu’en décembre, lors de la prochaine session, les parlementaires inscrivent enfin dans la loi un article qui précise que seul un oui est un oui. Nous exigeons également une meilleure prise en charge médicale, psychologique et juridique des personnes victimes - ce qui passe notamment par une meilleure formation de touxtes les professionellexs intervenant auprès des personnes victimes. Nous manifesterons ensemble avec tout-e-x-s les militant-e-x-s féministes, parce que les viols et violences sexistes et L GBTIQA+phobes se situent, souvent, au croisement d'autres discriminations racistes, classistes, islamophobes, antisémites, validistes, etc... Nous serons là pour dénoncer le fait que la Suisse continue de renvoyer froidement des requérant-e-s d’asile - en particulier celles et ceux qui n’ont pas la peau toute blanche - dans des pays comme la Croatie où ces exilé-e-x-s ont subi des violences souvent extrêmes sur la route qui les a mené-e-x-s jusque chez nous. Une pétition Stop Dublin-Croatie vient d’être lancée par les collectifs romands de Droit de rester. Nous la signons et la ferons signer. 8
Nous manifesterons aussi à la mémoire de celles qui sont assassinées par la police, à l’instar de Mahsa Zhina Amini, cette Kurde Iranienne de 22 ans, tuée trois jours après son arrestation en septembre dernier par la police des mœurs à Téhéran, morte pour avoir porté son voile soi-disant de travers et qui - en dépit des assassinats institutionnels et des emprisonnements qui se chiffrent aujourd’hui par centaines - nourrit aujourd’hui un mouvement révolutionnaire d’une force inimaginable et exemplaire. Il est temps que l’ensemble de la société et les pouvoirs publics regardent en face ces violences et ces meurtres qui ne relèvent pas de dysfonctionnements ponctuels, mais bien du patriarcat que nous combattons. Faute de données fiables, les féminicides restent un phénomène sous-estimé dans la plupart des pays. Nous exigeons la prise en compte statistique de ces crimes et agressions visant spécifiquement les personnes sexisées - C’est-à-dire les femmes, les filles et les personnes LGBTIQA+. Nous appelons tou·tes celles et ceux qui veulent en finir avec les violences sexistes et sexuelles à manifester ensemble vendredi 25 novembre 2022 à Neuchâtel. 9
Vêtements, écologie et féminisme : la vie d’un T-shirt de coton Marie Zaninetti Pour mieux comprendre certains liens entre vêtements, écologie et féminisme, on peut imaginer la vie d’un T-shirt en coton. Elle commence avec la culture du coton, qui est la culture intensive la plus polluante qui existe, surtout dans son utilisation énorme de pesticides. Ceux-ci ont un impact très grand sur les sols, la biodiversité, l’environnement en général, mais aussi sur la santé des travailleuses et des travailleurs dans les champs. 22'000 décès sont dus chaque année à l’utilisation des pesticides dans les champs de coton. La culture du coton est aussi liée à des violences sexistes et sexuelles. C’est notamment le cas dans les camps d’exploitation des Ouïghours qui produisent 85% du coton chinois. De même, c’est une culture très exigeante en eau. Il faut à peu près 7500 litres d’eau pour produire un jean, soit la quantité bien par un être humain en 7 ans. C’est un enjeu majeur : de plus en plus d’endroits deviennent désertiques à cause du changement climatique, par exemple en Afrique de l’Ouest, ce qui augmente la précarité surtout des personnes sexisées. Celles-ci dépendent en effet plus des ressources naturelles locales pour survivre et doivent plus s’occuper de leur famille, ce qui les rend 4 fois plus touchées par le changement climatique. De plus, l’accaparement de l’eau par des entreprises riches occidentales très souvent dirigées par des hommes accentue encore cette précarité déjà forte dans les pays colonisés toujours maintenus dans la pauvreté via l’exploitation et la domination. Après la culture vient la fabrication de notre T-shirt. Ce sont souvent des personnes sexisées (80%) qui travaillent dans des conditions d’esclavage moderne, souvent entre 12 et 14 heures par jour. Les salaires sont trop faibles pour vivre correctement et s’occuper d’une famille, les conditions sont insalubres, et ces personnes sont souvent victimes de violences sexistes et sexuelles. On peut se rappeler l’effondrement du Rana Plaza en 2013 au Bangladesh, qui avait provoqué la mort de plus de 1000 personnes, et qui n’est pas un incident isolé. Notre T-shirt arrive maintenant dans un magasin pour être acheté, principalement par des personnes sexisées. Celles-ci sont bien plus fortement soumises à des normes qui leur imposent de consommer plus pour répondre à des critères comme « être féminine, belle, attirante, prendre soin de soi », etc. Ces dictats de la mode et de la fast fashion permettent à quelques hommes riches de gagner toujours plus tandis que les personnes sexisées subissent ces injonctions qui leur coûtent mentalement et financièrement. A cela s’ajoute la taxe rose, un principe consistant à vendre plus cher le même produit s’il est destiné plutôt à des femmes qu’à des hommes. Cela augmente encore la précarité des personnes sexisées et la domination de quelques hommes riches blancs. Suivre ces injonctions peu en accord avec l’environnement crée pourtant un paradoxe et un conflit intérieur chez de nombreuses personnes sexisées. En effet, le système patriarcal les pousse à être empathiques, prendre soin des autres, de leur environnement tout en les encourageant très très fortement à consommer des produits et vêtements peu durables. Cela augmente encore la charge mentale souvent déjà très grande chez ces personnes. 10
Étant donné qu’il fait toujours suivre les nouvelles tendances, notre T-shirt en coton risque de n’être porté qu’entre 7 et 10 fois avant d’être jeté. Son voyage est encore long puisqu’il va parcourir encore jusqu’à 17'000 km (vive les émissions de CO2 liées à l’aviation) avant de rejoindre régulièrement une décharge à ciel ouvert dans des pays moins riches, plus loin et qui nous concernent finalement peu. Là-bas, il va encore polluer son environnement et nuire à la santé des êtres humains, et encore une fois surtout des personnes sexisées plus précaires se risquant donc plus souvent dans ces décharges pour trouver de quoi survivre. Tous ces points mis ensemble, on se rend compte de l’importance de la revalorisation des habits considérés comme des déchets par le système capitaliste, car sortant de la logique de croissance et de profit, et pourtant tellement plein de valeur pour des êtres humains. Le Black Freeday est donc une belle occasion de vivre des solutions concrètes pour plus de respect des êtres vivants, de liens et sortir de ce système capitaliste et patriarcal destructeur de toute vie. L’AED - Actions Etudiantes Durables - est une autre solution concrète, visant la durabilité notamment via la récupération et la redistribution d’invendus alimentaires, mais aussi l’organisation de gratiférias et de soupes d’invendus, comme ce sera le cas vendredi. Ce sont des lueurs d’espoir dans un monde à réinventer et à révolutionner. 11
Black Friday : eldorado de l'exploitation des ressources et des personnes Florent Blanc Comme cela a déjà été évoqué, l’économie suisse est aujourd’hui fondée sur l’exploitation des ressources et des personnes. Les chiffres de l’OFS parlent d’eux-même : 10,5% du personnel des services et de la vente doivent travailler sur appel1. Ce n’est qu’un aspect de la précarité caractéristique de ces emplois, qui sont aussi le plus souvent à temps partiel et à durée déterminée. Au niveau salarial, le commerce de détail concentre 16,9% des postes à bas salaire de l’ensemble de l’économie suisse (c’est-à-dire à moins de 4335 francs par mois)2. 1 Enquête autour des formes d’emploi atypiques, Office fédérale de la statistique (10.11.2022) : https://www.bfs.admin.ch/asset/fr/2207-2000 2 Enquête suisse sur la structure des salaires de 2016, Office fédérale de la statistique (2019) : https://www.bfs.admin.ch/bfsstatic/dam/assets/7466499/master “Les bas salaires correspondent aux rémunérations observées au bas de l’échelle des salaires. Par convention un poste est considéré «à bas salaire» lorsque la rémunération recalculée sur la base d’un équivalent plein temps de 40 heures hebdomadaires est inférieure aux deux tiers du salaire brut médian suisse, c’est-à-dire, pour l’année 2016, à moins de 4335 francs par mois.” p.20 12
Il s’agit d’un secteur où le travail mal rémunéré est particulièrement répandu : le taux de bas salaire y est de 25,7%, contre 10,2% pour la moyenne suisse3. A noter que les 2 tiers des postes à bas salaire en Suisse sont occupés par des femmes4. Et ces conditions de travail nocives ne sont qu’exacerbées lors des périodes comme Black Friday ou les achats de Noël. En particulier, les horaires allongés rendent la journée de travail interminable. Le personnel de vente doit venir très tôt pour la mise en place des rayons et finir très tard étant donné que les magasins sont ouverts jusqu’à 22 h. Autant de temps qui ne pourra pas être dévolu au repos ou à leur entourage, notamment pour les femmes qui doivent encore trop souvent assumer le travail domestique, éducatif et de soins en rentrant chez elles. La manipulation des articles montant jusqu’à plusieurs tonnes par jour entraîne aussi un fort épuisement physique. 3 Enquête suisse sur la structure des salaires de 2016, Office fédérale de la statistique (2019) : https://www.bfs.admin.ch/bfsstatic/dam/assets/7466499/master 4 Enquête autour des formes d’emploi atypiques, Office fédérale de la statistique (10.11.2022) : https://www.bfs.admin.ch/asset/fr/2207-2000 13
Par ailleurs, selon un sondage publié ce mois-ci par la Fédération suisse du commerce, 89% des sondé-e-s ont indiqué avoir l’intention de “profiter” de cette journée d’appel à la surconsommation5. Mais s’agit-il vraiment d’un “profit” ? A qui revient le réel bénéfice de ces journées de soldes excessives ? Le phénomène de la fast fashion évoqué précédemment n’est qu’un exemple parmi d’autres montrant que ces achats bénéficient avant tout au patronat. Mais ces “bonnes” affaires ne sont qu’un leurre, les prix étant régulièrement augmentés artificiellement avant le Black Friday pour gonfler ensuite les réductions obtenues et encourager notre faux besoin à la surconsommation. Ce sont des mécanismes cruellement efficaces, notamment en ce qui concerne les achats d’articles de mode comme les vêtements, chaussures et accessoires, qui constituent les produits les plus appréciés lors de ces journées pour plus des 2 tiers des consommateurices. Ce phénomène est en pleine expansion, puisque toujours selon le sondage de la Fédération suisse du commerce, les sommes déboursées devraient être plus conséquentes qu’en 2021, avec 427 CHF en moyenne pour une seule journée d’achats. Un peu plus de la moitié des sondé-e-s prévoit également de s’offrir des appareils électroniques (53%). Or, ces appareils, souvent très coûteux et donc inaccessibles pour la majorité hors de ces journées, sont relativement fragiles et rapidement dépassés par l'évolution technologique. De plus, l'augmentation globalisée de la domotique et de l'électronique dans nos appareils courants (voitures, frigos, enceintes connectées) pose des problèmes en termes d'exploitation de matériaux rares pour la production de composantes électroniques, de batteries (toujours plus gourmandes en énergie) et d'exploitation des populations du Sud global et des pays colonisés . Des pays vers lesquels on exporte à la fois la misère, les travaux pénibles et mal payés, mais aussi les déchets de tout ce que nous produisons et consommons. Une réduction drastique de notre consommation sous toutes ses formes est urgente. Mais cette réduction ne doit pas se traduire en un accroissement de précarité de l’emploi et du marché du travail pour les travailleurs et travailleuses de la vente. Pour que ce tournant soit social, personne ne doit rester sans emploi, à revenu moindre, ou de manière générale dans la précarité, à cause des changements nécessaires. C’est pour cela que la Grève du climat et la Grève pour l’Avenir demandent une réduction du temps de travail, avec une compensation complète pour les bas et moyens revenus. Il s’agit d’une des solutions structurelles que nous pouvons utiliser concrètement pour lutter contre l’exploitation des ressources et des personnes. Le résultat sera de ralentir le système économique et donc les émissions carbone, mais également de mieux redistribuer les gains de la productivité de l’économie aux travailleuses et travailleurs- mêmes. 5 L’inflation éveille l’intérêt pour les journées promotionnelles (09.11.2022) https://www.kmu.admin.ch/kmu/fr/home/actuel/news/2022/l-inflation-eveille-l-interet-pour-les-journees- promotionnelles.html 14
“Stop Dublin L’inter-collectif autour de cet événement soutient également la pétition Croatie - Le SEM complice des violences policières en Croatie !“ Pétition urgente à l’adresse du Conseil fédéral, du Département de Justice et Police et du Secrétariat d’État aux migrations Nous, personnes migrantes et personnes solidaires actuellement en Suisse, demandons que: → la clause de souveraineté pour les personnes qui ont subi ces violences soit appliquée et que les renvois Dublin vers la Croatie ainsi que vers d’autres pays qui violent systématiquement les Droits humains des personnes requérantes d’asile au sens de l’article 3 CEDH soient immédiatement suspendus ; → toutes les personnes requérant l’asile et présentes sur le sol suisse bénéficient d’un accueil digne et d’un accès à tous les soins médicaux dont elles ont besoin pour se reconstruire après les traumatismes subis ; les expertises médicales nécessaires dans le cadre de leur procédure d’asile doivent par ailleurs leur être accessibles ; → la Confédération mandate une commission indépendante pour enquêter sur les violences que des personnes requérant actuellement l’asile en Suisse ont subi en Croatie ; → les personnes demandant l’asile aient un accès complet et transparent sur l’état d’avancement de leur procédure. Elles doivent recevoir des informations claires par rapport à leurs droits et à la procédure en cours. Pourquoi faut-il agir maintenant ? Parce que les témoignages des violences notoires et racistes ainsi que des menaces de l’État croate envers les personnes exilées sont très nombreux. Parce que l’accès aux soins en Croatie pour les personnes requérantes d’asile est déficitaire. Parce que le risque de violation du principe de non-refoulement est bien réel. Parce que des recours contre des décisions de renvoi vers la Croatie sont pendants devant diverses instances internationales. A signer sur le site de la pétition : https://act.campax.org/petitions/stop-dublin-croatie * ou via le QR Code de la pétition : 15
D’innombrables et terribles témoignages de personnes requérantes d’asile fuyant le Burundi, l’Afghanistan, le Kurdistan ou d’autres pays encore arrivent tous les jours aux permanences des collectifs Droit de rester. Ils doivent être entendus. Tous dénoncent des violences systémiques de l’État croate à leur encontre : « Je me suis retrouvée seule avec deux policiers qui se moquaient de moi. Ils ont commencé à me déshabiller » « J’ai été frappé par les policiers avec un enfant dans le dos » « Les policiers m’ont parqué dans un garage sans lumière ni toilettes, ni rien à manger avec de nombreuses autres personnes » « Ils nous ont mis dehors pendant la nuit alors qu’il pleuvait, avec des petits enfants et des femmes enceintes » « Sous la menace, ils nous ont fait signer plusieurs papiers en leur langue alors qu’on ne la comprend pas». Plusieurs personnes témoignent qu’elles ont été menacées par la police croate d’être à nouveau frappées et enfermées si elles revenaient dans ce pays. Toutes ces violences ont pour conséquence de graves traumatismes que le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) refuse systématiquement de prendre en compte. La Suisse, qui se targue d’une longue tradition humanitaire et de son rôle au sein des organisations internationales, ne peut continuer de renvoyer des personnes victimes de pareilles violences dans un pays qui les orchestre de manière systémique. En renvoyant des personnes requérantes d’asile en Croatie, elle risque de faillir à ses obligations internationales en se rendant coupable et complice de refoulements en cascade. A l’heure actuelle, rien ne permet en effet d’assurer que les personnes renvoyées en Croatie ne soient pas expulsées dans le pays qu’elles fuient. Il nous a été rapporté qu'une personne renvoyée en Croatie a été ensuite refoulée en Turquie et condamnée à 18 ans de prison. Cette pétition s'inscrit dans le cadre d'une campagne initiée le 18 octobre 2022 par les collectifs Droit de Rester romands. Aux côtés d'une trentaine d'organisations, ils ont écrit une lettre ouverte au SEM pour demander l'arrêt des renvois Dublin vers la Croatie. Le lendemain, une cinquantaine de personnes menacées de renvoi et résidentes dans divers centres fédéraux d'asile se sont retrouvées à Neuchâtel pour témoigner lors d'une conférence de presse de ce qu'elles ont vécu en Croatie. Un dossier de presse regroupe tous leurs témoignages. Les médias ont répondu présent, mais le SEM campe depuis sur ses positions. Les procédures Dublin sont bâclées et les personnes n'ont pas le temps de consulter un médecin. Un communiqué de presse a été publié à ce sujet le 8 novembre dernier (à retrouver notamment ici : https://lecolvertdupeuple.ch/2022/11/08/communique-de-presse-stopdublincroatie/ ). 16
Ressources : Dans son rapport en date du 13 septembre 2022, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) estime que les transferts vers la Croatie en vertu du règlement Dublin III sont en principe illicites et inexigibles. L’OSAR demande elle aussi de renoncer à ces renvois. Elle rappelle également que la violation des normes impératives du droit international à la frontière ne peut être considérée indépendamment de la situation à l’intérieur du pays. L’article 25, al. 2 et 3 de la Constitution rappelle que les personnes réfugiées ne peuvent être refoulées sur le territoire d’un État dans lequel elles sont persécutées ni sur le territoire d’un État dans lequel elles risquent la torture ou tout autre traitement ou peine cruels et inhumains. L’article 33 de la Convention de Genève relative au statut de réfugié stipule également que les États contractants ne peuvent expulser une personne réfugiée sur les frontières des territoires où sa vie ou sa liberté serait menacée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques. Ces principes sont notamment garantis par la Convention des Nations Unies contre la torture et la Convention européenne des droits de l’Homme. *Campax envoie occasionnellement des courriels aux signataires de pétitions. Vous pouvez vous désabonner à tout moment. 17
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