VENTE ET ACQUISITION DE PROPRIÉTÉS VITICOLES - POCKET GUIDE - PWC
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Pocket Guide Vente et acquisition de propriétés viticoles Pocket guide rédigé par PwC Société d’Avocats, Membre de l’Association Internationale des Juristes du Droit de la vigne et du vin Arnaud AGOSTINI Avocat, Associé Paule CATHALA Avocat, Directeur Stéphanie VERSCHAVE Avocat, Manager Août 2015
Vente et acquisition de propriétés viticoles Ce « pocket guide » est dédié aux ventes et acquisitions de propriétés viticoles. Un « Pocket guide », pour quoi ? Tout simplement pour décrire, dans un ouvrage simple et accessible à tous, les principaux sujets devant être pris en considération et sur lesquels le vendeur ou l’acquéreur d’une propriété viticole doivent être particulièrement vigilants. Certains aspects de la vente d’une propriété viticole sont certainement similaires à ceux afférents à la vente de toute entité économique. Ceci est vrai en ce qui concerne les actes et la chronologie des principales opérations : offres, audits, compromis de vente, garantie de passif… Cependant, une transaction viticole requiert une vraie expertise sur « l’environnement » de l’entreprise viticole sur le plan économique, commercial, technique, juridique, fiscal ou comptable. Mener à bien la vente ou l’acquisition d’une propriété viticole exige des compétences, une équipe pluridisciplinaire, une connaissance de la filière. Elle nécessite également une rédaction appropriée des actes. Ce guide donne certaines clés pour comprendre le contexte et les usages d’une telle transaction. Alors, bonne lecture ! Arnaud Agostini
Summary Qui sont les différents acteurs d’une transaction viticole ? 5 Le mandataire 6 Les experts 7 Les avocats 9 Les experts comptables et financiers 9 Le notaire 10 Le banquier 10 Comment est structurée une propriété viticole ? 11 Quelles sont les étapes préliminaires à une transaction viticole ? 15 Les étapes préliminaires concernant le vendeur 16 Évaluer les conséquences fiscales de la vente 16 Mettre « de l’ordre » dans son dossier 17 Anticiper et préparer l’après transaction 18 Les étapes préliminaires concernant l’acheteur 19 Quelles investigations réaliser dans le cadre d’une transaction viticole ? 21 Les principales investigations 23 Audit et évaluation de la propriété viticole 23 Stock, dégustation et détermination de la qualité du vin 24 Inspection environnementale des chais et caves : PCP – TCA 25 Inspection des bâtiments 25 Effluents/Installations classées 25
Vente et acquisition de propriétés viticoles Revues comptables et financières 26 Revues légales, fiscales et sociales 26 Points particuliers de vigilance 27 Le vignoble 27 La ou les marques viticoles 28 Les baux et autres contrats d’occupation 29 Quelles sont les procédures administratives, le cas échéant, obligatoires et spécifiques à une transaction viticole ? 31 L’autorisation d’exploiter (contrôle des structures) 32 L’intervention de la SAFER 32 La carte d’exploitant agricole 32 Quels sont les principaux actes juridiques d’une transaction viticole ? 33 Le mandat et le dossier de présentation 34 Les clauses de confidentialité 39 La lettre d’intérêt et les offres 40 Le compromis de vente 45 Le contrat de garantie 50 Les actes de vente définitifs 53 L’acte de cession de titres de société 53 Contrat de garantie 54 L’acte de vente immobilière 54 La documentation financière 55 Quelles sont les clés du succès d’une transaction viticole ? 57 Vente et acquisition de propriétés viticoles – 3
Qui sont les différents acteurs d’une transaction viticole ?
Qui sont les différents acteurs d’une transaction viticole ? Le mandataire Le plus souvent, c’est le vendeur qui mandate un tiers dans la recherche d’un acquéreur. Ce tiers, le mandataire, doit être un professionnel ayant une expérience avérée en matière de transactions viticoles. L’acquéreur peut aussi donner un mandat de recherche d’une propriété viticole. Ainsi la mission du mandataire est : • s’il est mandaté par le vendeur de rechercher un acquéreur • s’il est mandaté par un acquéreur de rechercher une propriété répondant aux critères définis par son mandant Le mandataire doit justifier d’une carte d’agent immobilier, car la vente d’une propriété viticole, même si elle se fait sous la forme d’une cession de titres sociaux, relève en effet des dispositions de la loi Hoguet. Le mandataire va jouer un rôle important dans la détermination du prix de vente du fait de sa connaissance du marché des propriétés viticoles : facteur crucial pour assurer le succès de la vente. Il n’est pas toujours facile pour un mandataire de convaincre le vendeur que le prix de marché de sa propriété est moins élevé que ce qu’il espérait. Les prix de vente des propriétés viticoles restent bien souvent confidentiels et les quelques prix qui paraissent dans la presse ne sont pas toujours très fiables. 6 – Pocket Guide PwC
Qui sont les différents acteurs d’une transaction viticole ? Mettre en vente sur la base d’un prix trop élevé a bien trop souvent deux résultats négatifs : • allonger de plusieurs mois le délai de vente de la propriété • vendre à un prix inférieur à celui qui aurait pu être obtenu si le vendeur était parti d’une estimation en corrélation avec le marché et les qualités intrinsèques de sa propriété. C’est l’effet de « l’usure » quand la propriété reste trop longtemps en vente Les experts Une transaction viticole exige l’intervention d’experts. L’expérience de chacun de ces experts et leur connaissance de la filière viticole sont des gages non seulement de réussite mais aussi de sécurité pour chacune des parties. Si un des experts n’est pas spécialiste de ce secteur d’activité, le rapport de force entre le vendeur et l’acquéreur sera nécessairement déséquilibré au détriment de celui qui n’est pas accompagné d’un professionnel de la filière. Il est donc important que chaque expert puisse justifier de son expérience dans ce domaine. Les experts interviennent dans les domaines suivants : • l’audit foncier et l’évaluation de la propriété : expertise foncière permettant de déterminer les qualités objectives de la propriété (terroir, plantations, installations techniques, ...), la conformité avec les règles spécifiques au vignoble cible (AOC, densité de plantation, cépages, ...). Si l’intervention d’un expert foncier est diligentée par l’acquéreur, celui-ci peut également lui demander un avis de valeur pour valider le prix de vente demandé par le vendeur Vente et acquisition de propriétés viticoles – 7
Qui sont les différents acteurs d’une transaction viticole ? Il peut arriver que le vendeur fasse procéder, préalablement à la vente, à une expertise foncière pour demander un avis de valeur afin de déterminer le prix de vente et/ou faire un état des lieux pour procéder à certaines vérifications (conformité du vignoble, correspondance du vignoble avec le CVI…). • l’inventaire, la dégustation et la vérification de la qualité du vin sont effectués par un courtier assermenté (en particulier à Bordeaux) ou un œnologue • le contrôle de l’absence de pollution atmosphérique dans les lieux de stockage du vin est effectué par un laboratoire spécialisé, en mesurant les quantités de composés organochlorés, organophénolés et d’isobornéols. Ce contrôle est diligenté par le vendeur ou l’acquéreur • l'inspection des bâtiments est réalisée par un expert spécialisé pour rechercher la présence d’amiante, de plomb, de termites… Ces diagnostics sont réalisés par le vendeur et sont obligatoires dans le cadre de la vente d’immeubles et vivement recommandés dans le cadre de la cession de titres • l’expertise du Château : l’acquéreur peut se faire accompagner d’un architecte pour se conforter sur la qualité des bâtiments mais aussi, plus souvent, pour avoir un avis sur les transformations possibles 8 – Pocket Guide PwC
Qui sont les différents acteurs d’une transaction viticole ? Les avocats La mission des avocats consiste à : • conseiller le vendeur et l’acquéreur dans toutes les étapes de la transaction • préparer le projet de vente • réaliser des audits juridiques, fiscaux et sociaux • coordonner les différents experts et faire, avec son client, la synthèse de leurs conclusions afin de déterminer les conditions de la vente ou de l’acquisition (spécialement dans le cadre de la présentation du dossier par le vendeur ou de la négociation du prix ou de la garantie d’actif et de passif pour l’acquéreur) • négocier et rédiger la documentation juridique • structurer l'acquisition pour l'acheteur • organiser la phase post-cession pour le vendeur • accompagner l’acquéreur, après la cession, dans le suivi juridique, fiscal et social de l’exploitation viticole Chaque partie est représentée par son avocat, ce qui permet un équilibre dans le rapport de force entre les parties Les experts comptables et financiers : auditeurs et experts comptables Les différentes missions de l’auditeur et/ou de l’expert- comptable consistent à : • effectuer un audit comptable et financier pour l’acquéreur • préparer (pour le vendeur) ou analyser (pour l'acheteur) le prévisionnel (ou « business plan ») préparé par le vendeur • vérifier le calcul du prix final • préparer un « business plan » pour l'acheteur Vente et acquisition de propriétés viticoles – 9
Qui sont les différents acteurs d’une transaction viticole ? Le notaire L’intervention du notaire est obligatoire dans le cas d’une vente immobilière. La cession de titres d’une société propriétaire des immeubles bâtis et non bâtis ne requiert pas l’intervention du notaire. Dans le cadre de cessions de titres sociaux, il sera, en règle générale, demandé au notaire du vendeur d’établir une attestation relatant : • les titres de propriété des immeubles • la situation des immeubles au regard des informations demandées au titre de l’urbanisme • les charges et servitudes grevant les immeubles au vu de l’état hypothécaire qu’il aura levé Le banquier L'intervention du banquier consiste, selon le dossier, à : • financer l'acquisition de la propriété • donner main levée des cautions personnelles du vendeur sur les prêts repris par l'acquéreur • renoncer aux clauses d'exigibilité figurant dans certains contrats de prêts en cas de changement de contrôle • donner les garanties bancaires nécessaires, par exemple dans le cadre de la production d'une garantie financière au titre de la garantie de passif 10 – Pocket Guide PwC
Comment est structurée une propriété viticole ?
Comment est structurée une propriété viticole ? Voici quelques exemples de schémas d’organisations les plus souvent rencontrés au sein de propriétés viticoles. Exemple 1 "Groupement Foncier Agricole (GFA)" (société civile) Propriétaire des vignes et bâtiments Bail Société d’exploitation Exemple 2 Propriétaire individuel des vignes et bâtiments d’exploitation (pas de société) Bail Société d’exploitation 12 – Pocket Guide PwC
Comment est structurée une propriété viticole ? Exemple 3 "Groupement Foncier Agricole (GFA)" Propriétaire individuel d'une partie (société civile) des vignes et bâtiments Propriétaire d'une partie des vignes et d’exploitation (pas de société) bâtiments d’exploitation Bail Bail Société d’exploitation Exemple 4 Propriétaire individuel d'une partie "Groupement Foncier Agricole (GFA)" des vignes et bâtiments Propriétaire d'une partie des vignes et d’exploitation (pas de société) bâtiments d’exploitation Bail Bail Exploitant individuel Exemple 5 Société propriétaire et exploitante Vente et acquisition de propriétés viticoles – 13
Comment est structurée une propriété viticole ? En conséquence, le périmètre de la vente peut être : des immeubles, des stocks, du matériel et/ou des titres sociaux. Ce périmètre se détermine : • pour le vendeur, en général, au regard des conséquences fiscales de la vente • pour l'acquéreur en fonction des droits d'enregistrement, des contraintes liées à la purge d'éventuels droits de préemption, à l'obtention d'autorisation d'exploiter, ... 14 – Pocket Guide PwC
Quelles sont les étapes préliminaires à une transaction viticole ?
Quelles sont les étapes préliminaires à une transaction viticole ? Les étapes préliminaires concernant le vendeur Il est conseillé au vendeur, préalablement à la transaction, de réaliser les opérations suivantes : Évaluer les conséquences fiscales de la vente Souvent, la vente d'actifs ou de titres sociaux n'ont pas les mêmes conséquences fiscales. Les règles fiscales françaises diffèrent en fonction de l'organisation de la propriété viticole. L'activité agricole est considérée en France comme une activité civile par opposition à une activité commerciale (par exemple pour le commerce du vin). La plupart des sociétés agricoles sont des sociétés civiles (société civile d'exploitation agricole, EARL, GFA, ...) par opposition aux sociétés commerciales (SA, SAS, SARL). En principe, la société civile est soumise au régime fiscal des sociétés de personnes (ce qui signifie que les associés paient personnellement l'impôt sur le revenu sur leur quote-part de bénéfice dans la société que celui-ci ait été ou non distribué). Cependant, la société civile peut choisir d'être soumise à l'impôt sur les sociétés, auquel cas la société paiera l’impôt sur son bénéfice, les associés étant imposés personnellement sur le montant des distributions. Les plus-values résultant de la vente pourront relever de plusieurs régimes fiscaux différents : • plus-values immobilières privées • plus-values professionnelles (avec certaines règles spécifiques au régime des bénéfices agricoles) • plus-values dans le cadre d’une société soumise à l’impôt sur les sociétés 16 – Pocket Guide PwC
Quelles sont les étapes préliminaires à une transaction viticole ? Il conviendra également de vérifier que la cession n’entraîne pas le déclenchement d’impôts au titre d’un report ou sursis d’imposition qui tomberaient. Selon qu’il s’agisse de vendre des titres ou des actifs, la fiscalité peut être très différente : il est indispensable de le savoir avant la vente pour définir plus précisément le périmètre de la vente. Mettre « de l’ordre » dans son dossier Le vendeur doit être conscient des investigations qui seront menées par l’acquéreur et faire en sorte que son dossier soit prêt et en ordre. Un dossier bien préparé évite le risque de négociation du prix à la baisse ou de trop étendre la garantie de passif consentie à l’acquéreur dans le cas d’une cession de titres sociaux. Cette préparation devra permettre de : • donner au mandataire des renseignements fiables à insérer dans son dossier de présentation • collecter toutes les informations que le vendeur devra fournir à l'acheteur • régulariser des situations irrégulières préalablement à la présentation du dossier à l’acquéreur. Si de telles régularisations sont impossibles, les situations irrégulières devront être déclarées à l’acquéreur. Passer sous silence une situation irrégulière (par exemple : non-conformité par rapport au cahier des charges de l’ODG -Organisme de gestion de l’appellation) en pensant se « protéger » met le vendeur en très mauvaise posture, ce qui peut bien souvent aboutir soit à l’échec des négociations, soit à la baisse substantielle du prix de vente de la propriété Vente et acquisition de propriétés viticoles – 17
Quelles sont les étapes préliminaires à une transaction viticole ? Le vendeur ne doit pas oublier qu’une transaction réussie repose sur une relation de confiance entre les parties. Si cette relation de confiance est rompue par la découverte par l’acquéreur de situations irrégulières, les conséquences pour le vendeur sont négatives. Anticiper et préparer l’après transaction Le vendeur doit s’interroger sur son organisation patrimoniale après la cession car il peut être judicieux de réaliser certaines opérations avant la vente pour optimiser la situation post- vente. Par exemple : si le vendeur souhaite donner à ses enfants une partie du prix de cession, il peut avoir intérêt à procéder à cette donation avant la vente pour des raisons d’organisation familiale et, dans certains cas, d’optimisation fiscale. Par ailleurs, lorsqu’il y a plusieurs vendeurs, ceux-ci doivent se mettre d’accord, au préalable, sur les clefs de répartition du prix entre eux et ce surtout lorsqu’ils ne sont pas associés dans les mêmes proportions dans les différentes structures objets de la vente. Il est également souvent conseillé, lorsque la vente implique plusieurs vendeurs, que ceux-ci signent un accord sur l'organisation du processus de vente. En effet, le mandataire ou l’acheteur doivent avoir un nombre limité d’interlocuteurs agissant pour le compte des vendeurs. L’accord ainsi signé devra comprendre les conditions dans lesquelles le ou les représentants des vendeurs interviendront et rendront compte. 18 – Pocket Guide PwC
Quelles sont les étapes préliminaires à une transaction viticole ? Les étapes préliminaires concernant l’acheteur L'acheteur doit prendre le temps de définir son projet afin de déterminer et choisir au mieux sa cible. Plusieurs critères peuvent entrer en ligne de compte : • objectif de l’investissement : investissement professionnel entrant dans une stratégie de groupe, investissement plaisir, investissement patrimonial, projet familial… • budget : le budget doit comprendre le prix d’acquisition, les frais, droits et honoraires afférents à l’acquisition et la trésorerie qui devra, le cas échéant, être apportée à l’exploitation reprise • le type de propriété : taille, château, appellation… • capacité à gérer une propriété : selon la taille de la propriété, si l’acquéreur n’est pas un professionnel de la viticulture, il devra s’entourer d’une équipe compétente (salariée ou prestataire) et l’intégrer dans son budget prévisionnel Vente et acquisition de propriétés viticoles – 19
Quelles investigations réaliser dans le cadre d’une transaction viticole ?
Quelles investigations réaliser dans le cadre d’une transaction viticole ? Les investigations, appelées aussi « audits d’acquisition, revues, due diligences ou encore VDD (vendor due diligences) », sont plus fréquemment diligentées par les acquéreurs que les vendeurs. Il est généralement difficile de faire admettre à un vendeur l’intérêt de revoir son dossier car celui-ci pense bien souvent qu’il est parfaitement en ordre. Ceux qui l’ont fait ne le regrettent pas, car ils ont pu constater l’effet positif sur un acquéreur de la présentation d’un dossier en ordre ou la révélation immédiate de sujets à risques. La revue d’un dossier de transaction consiste à faire un état des lieux du bien vendu et à identifier les points forts et surtout les faiblesses de la cible. L’intervention d’une équipe multidisciplinaire composée d'experts techniques, auditeurs, avocats, notaires… est nécessaire. Cette équipe doit travailler en étroite collaboration et être spécialisée dans l’industrie du vin. C’est souvent le mandataire et/ou l'avocat qui ont pour mission de coordonner le travail des différents experts. La revue d’un dossier de transaction est toujours spécifique et adaptée au type d’opération envisagée, aux besoins du client et aux circonstances de l'affaire. Les objectifs des investigations menées peuvent être classés comme suit : • collecter suffisamment d’informations sur la propriété pour le mandataire et l'acheteur • comprendre précisément la situation de la cible et les risques potentiels qui concernent son organisation, le cadre des affaires, les actifs (le vignoble, les bâtiments d'exploitation…), et ce conformément à la réglementation particulière du secteur 22 – Pocket Guide PwC
Quelles investigations réaliser dans le cadre d’une transaction viticole ? • recueillir une information précise sur l'environnement légal, les conditions de faisabilité de l'opération (autorisations administratives, consentements de tiers ou droits préférentiels) • vérifier et fournir des informations concernant l’inventaire des biens, des actes immobiliers, des droits particuliers (appellation, classement, label, ...) • fournir au vendeur et à l'acheteur des outils de négociation des clauses financières et autres telles que : le prix, les modalités et les conditions de paiement, les garanties, la garantie financière de la garantie de passif… Les principales investigations Audit et évaluation de la propriété viticole : qualité et conformité de la propriété quant aux spécificités du secteur d’activité L’expertise de la propriété permet, en particulier, d’obtenir : • une description de chaque parcelle et une catégorisation de ces parcelles en fonction de leur emplacement, leur état (taille, densité de plantation, cépage…), la qualité des terroirs, la cohérence avec le "Casier viticole" • une description de chaque bâtiment, de leur conformité avec les règles environnementales (effluents vinicoles, stockage des produits phytosanitaires…), de leur organisation • une description des installations et de leur état Selon ces informations, il peut être demandé à l'expert d’évaluer la propriété. La méthode empirique fondée sur une comparaison directe avec des transactions récentes menées dans la même région est la méthode la plus pertinente pour ce type d'actif. Vente et acquisition de propriétés viticoles – 23
Quelles investigations réaliser dans le cadre d’une transaction viticole ? L'expert effectue une étude de marché afin de répertorier les transactions les plus significatives menées dans le même périmètre et la même appellation pour déterminer des éléments de comparaison. L’étude est basée sur la recherche et l'analyse des ventes de vignobles comparables. Les informations sur les prix des vignobles sont données par les notaires et la SAFER et sont classées par appellations. Stock, dégustation et détermination de la qualité du vin Habituellement, à Bordeaux, cette mission est confiée à un courtier en vin assermenté. Dans d’autres régions, c’est à l’œnologue. Si le vendeur et l’acquéreur sont des professionnels de la filière, ils font généralement leur affaire de l’appréciation de la qualité des vins vendus. Le courtier en vin ou l'œnologue prélèvent, à la propriété, des échantillons de chaque millésime. Puis ils goûtent les échantillons, souvent dans leur laboratoire, dans des conditions optimales. L'expert est alors en mesure de : • décrire les qualités et les défauts du vin. Le courtier assermenté doit attester que le vin est "droit de goût, loyal et marchand" : cela signifie qu’il répond aux qualités requises pour cette catégorie de vin en fonction de l’appellation d’origine revendiquée • conseiller sur le positionnement du vin sur le marché • donner une évaluation du vin Des analyses du vin pourront également être requises. 24 – Pocket Guide PwC
Quelles investigations réaliser dans le cadre d’une transaction viticole ? Inspection environnementale des chais et caves : PCP – TCA Le traitement du bois réalisé dans le passé peut générer une pollution atmosphérique qui donne au vin un mauvais goût (PCP-TCA au-dessus d'un certain seuil). Cette pollution prend naissance en particulier dans les charpentes en bois, les palettes en bois, les barriques et d'autres équipements en bois. Si la pollution vient d’un bois vendu, il peut être possible d'engager la responsabilité du vendeur. Les vérifications concernant cette pollution sont effectuées par des spécialistes. Si la pollution est constatée, des mesures plus ou moins coûteuses doivent être prises. Inspection des bâtiments Amiante, plomb, termites... La législation française oblige les vendeurs d’immeubles à réaliser un certain nombre de diagnostics visant à déceler la présence d’amiante, de plomb et de termites et à communiquer les rapports de ces diagnostics à l’acquéreur. Dans le cas d’une cession de titres d’une société propriétaire des immeubles, il est vivement conseillé de procéder à ces diagnostics, et ce d’autant plus que les immeubles constituent un actif important dans le cadre de la transaction. Effluents/Installations classées L'évacuation et le traitement des effluents doivent satisfaire certaines obligations, en particulier pour un cuvier qui dépasse une certaine capacité. Par ailleurs, lorsque la capacité de production est supérieure à 500 hl/an et inférieure à 20.000 hl/an, l’exploitant doit avoir déposé une déclaration auprès des administrations compétentes. Vente et acquisition de propriétés viticoles – 25
Quelles investigations réaliser dans le cadre d’une transaction viticole ? Revues comptables et financières La revue comptable et financière consiste, en particulier, à vérifier : • le prix de revient des stocks de vin (les coûts de production) • les comptes de pertes et profits pour assurer la cohérence des données et les prévisions fournies par le vendeur • le « business plan » préparé par le vendeur • les provisions à envisager compte tenu du résultat des revues techniques et légales Revues légales, fiscales et sociales Les revues juridiques, fiscales et sociales consistent, notamment, à vérifier l’organisation juridique de la cible, les titres de propriété des immeubles et les charges et servitudes qui les grèvent, les contrats significatifs liant la structure reprise, les contrats de travail, les régimes fiscaux, et à identifier d’éventuels risques fiscaux… 26 – Pocket Guide PwC
Quelles investigations réaliser dans le cadre d’une transaction viticole ? Points particuliers de vigilance Le vignoble La revue juridique relative au vignoble permet tout d’abord de vérifier les titres de propriété et de vérifier la cohérence entre différentes catégories de documents que sont les actes notariés, les états hypothécaires, les matrices cadastrales et le "Casier viticole". Il n'est pas rare de trouver des incohérences entre ces différents documents et il est indispensable d’en connaître les raisons. Bien souvent, le vendeur ignore cette situation. En France, le vendeur d’un immeuble doit produire une origine trentenaire, c’est-à-dire être capable d’identifier les différents propriétaires depuis au moins trente ans. Dans le cas d’une cession de titres d’une société détenant la propriété viticole, il n’existe pas d’obligation de produire cette origine mais elle doit être demandée car les immeubles bâtis et non bâtis logés dans la société constituent l’objet réel de la transaction viticole. La revue juridique du vignoble permettra de : • collecter des informations sur les charges et servitudes grevant les immeubles • recueillir des informations sur le droit de revendiquer l’appellation d’origine Vente et acquisition de propriétés viticoles – 27
Quelles investigations réaliser dans le cadre d’une transaction viticole ? Le droit de produire et de vendre du vin sous une appellation d’origine donnée est soumis au respect des conditions figurant dans le cahier des charges de l’appellation en cause et portant notamment sur : • le périmètre cadastral de l’AOC • les cépages autorisés, la densité de plantation, le rendement par hectare… • les conditions de pressurage • les conditions de vieillissement • l’étiquetage •… Dans le cadre d'une transaction viticole, il est aujourd’hui systématiquement demandé à l’INOQ (Institut National de l'Origine et de la Qualité) de produire une attestation confirmant que les parcelles objets de la vente sont bien situées dans l’aire d’appellation concernée. Les différentes investigations devant permettre de vérifier la conformité du vignoble devront être menées en concertation avec des experts agricoles. La ou les marques viticoles L'audit d’une marque viticole consiste à : • inventorier les marques utilisées et/ou déposées par l’entité qui exploite et/ou est propriétaire du vignoble • vérifier le respect de la réglementation relative, en particulier, aux marques viticoles. Les règles applicables aux marques viticoles constituent un véritable millefeuille de réglementations françaises, européennes et de nombreuses jurisprudences dans différents domaines (droit des marques, réglementation relative aux AOC, réglementation sanitaire, en matière d’étiquetage…) 28 – Pocket Guide PwC
Quelles investigations réaliser dans le cadre d’une transaction viticole ? Il existe des limites à l’utilisation de plusieurs noms de châteaux (clos, domaines…) pour un même domaine. La marque viticole est très souvent une marque toponymique indissociable de la propriété. Les baux et autres contrats d’occupation Les baux en matière agricole font l’objet d’un statut particulier qui est d’ordre public. Il conviendra de vérifier que les baux en cours sont conformes aux statuts des baux ruraux codifiés dans le Code rural. Il existe d’autres contrats d’occupation (convention de mise à disposition, prêt à usage ou commodat, bail « SAFER », bail de petites parcelles…). Une attention particulière devra être apportée à ces conventions de telle sorte qu’elles ne puissent pas être requalifiées en bail rural ou que la société cible bénéficie d’un droit d’exploiter pérenne (notamment dans le cas de mise à disposition de baux). Synthèse et utilisation des investigations Côté vendeur Le vendeur doit être conscient des investigations qui seront menées par l’acquéreur et faire en sorte que son dossier soit prêt et en ordre. Un dossier bien préparé évite le risque de négociation du prix à la baisse ou de trop étendre la garantie de passif consentie à l’acquéreur dans le cas d’une cession de titres sociaux. Cette préparation devra permettre de : • donner au mandataire des renseignements fiables à insérer dans son dossier de présentation • collecter toutes les informations que le vendeur devra fournir à l'acheteur • régulariser des situations irrégulières préalablement à la présentation du dossier à l’acquéreur. Si de telles régularisations Vente et acquisition de propriétés viticoles – 29
Quelles investigations réaliser dans le cadre d’une transaction viticole ? sont impossibles, les situations irrégulières devront être déclarées à l’acquéreur. Passer sous silence une situation irrégulière (par exemple : non-conformité par rapport au cahier des charges de l’ODG -Organisme de gestion de l’appellation) en pensant se « protéger » met le vendeur en très mauvaise posture, ce qui peut bien souvent aboutir soit à l’échec des négociations, soit à la baisse substantielle du prix de vente de la propriété Le vendeur ne doit pas oublier qu’une transaction réussie repose sur une relation de confiance entre les parties. Si cette relation de confiance est rompue par la découverte par l’acquéreur de situations irrégulières, les conséquences pour le vendeur sont négatives. Côté acheteur L'acquéreur doit prendre le temps de mener à bien les audits nécessaires avant de faire une offre ferme au vendeur. Sur la base des informations fournies par le vendeur, l'acheteur procédera à ses propres vérifications afin de bien connaître la propriété ciblée. Les résultats des différents audits permettront de : • faire ou non une offre ferme au vendeur • négocier le prix sur la base des résultats des audits (notamment les audits techniques mais pas uniquement) • d'apprécier l'intérêt d'acheter un bien immobilier ou des titres sociaux • calculer les coûts d'achat • négocier les conditions d'achat • négocier les garanties données par le vendeur 30 – Pocket Guide PwC
Quelles sont les procédures administratives, le cas échéant, obligatoires et spécifiques à une transaction viticole ?
Quelles sont les procédures administratives, le cas échéant, obligatoires et spécifiques à une transaction viticole ? Sont évoquées ici les principales procédures administratives. L’autorisation d’exploiter (contrôle des structures) Lorsqu’un acquéreur devient exploitant agricole ou que l’acquisition entraîne certaines modifications de la société exploitant le vignoble, l'acquéreur doit, dans certaines hypothèses, obtenir une autorisation préalable d’exploitation appelée « autorisation d'exploiter ». Cette autorisation est délivrée par le Préfet. Lors de chaque transaction, il faut déterminer si l'acquisition projetée est soumise à autorisation. L’intervention de la SAFER La SAFER (Société investie d’une mission d’intérêt général dans le cadre de l’aménagement du territoire) a un droit de préemption dans le cas d'acquisition d'un vignoble. La carte d’exploitant agricole Lorsque l’acquéreur ou le futur dirigeant de la société d’exploitation n’est pas ressortissant d’un pays de l’Union Européenne et s’il est considéré, dans le schéma d’acquisition envisagé, comme un exploitant, il doit obtenir une carte d’exploitant agricole délivrée par le Préfet. 32 – Pocket Guide PwC
Quels sont les principaux actes juridiques d’une transaction viticole ?
Quels sont les principaux actes juridiques d’une transaction viticole ? Il est essentiel de comprendre que la documentation juridique a pour objet de mettre par écrit les intentions et les accords des parties. Sa rédaction nécessite une attention toute particulière et une vraie compétence car : • ce qui est écrit ne s’efface pas et peut être opposé à son auteur : cela signifie que tant le vendeur que l’acquéreur doivent être très prudents sur leurs écrits (y compris ceux transmis par voie électronique…) à destination de l’autre partie, depuis le début de leur relation même s’il ne s’agit pas d’actes • ce qui est écrit doit traduire exactement l’accord des parties, sans prêter à interprétation : l’accord des parties est très souvent complexe à mettre par écrit, notamment en ce qui concerne les modalités du calcul du prix • ce qui est écrit doit être juridiquement légal : il arrive que certaines conventions discutées entre les parties soient illégales et il conviendra dès lors de trouver des solutions se substituant à l’accord initial Bien souvent le vendeur et/ou l’acquéreur n’imaginent pas que la rédaction de la documentation juridique va donner lieu à une seconde phase de négociation qui n’est certainement pas la plus facile. Seront relatés ici les principaux documents juridiques afférents à la vente de propriétés viticoles. Le mandat et le dossier de présentation Le mandat Le mandat est le premier contrat important dans la vente car il matérialise pour le vendeur sa décision de vendre. Le mandat est le plus souvent un contrat consenti par le vendeur avec un intermédiaire spécialisé. 34 – Pocket Guide PwC
Quels sont les principaux actes juridiques d’une transaction viticole ? L’acquéreur peut également mandater un tiers en vue de rechercher une propriété viticole. L’objet du mandat est de mandater une personne avec pour mission de rechercher un acquéreur (ou de rechercher une propriété viticole s’il est consenti par un acquéreur). Le mandat comprend notamment : • l’objet de la vente : il précise le périmètre de la vente en désignant les biens à vendre. À ce titre, le vendeur aura tout intérêt à indiquer s’il souhaite vendre les actifs ou les sociétés, ou si cela lui est indifférent. En effet, nous rappelons qu’une vente d’actifs ou une vente de titres sociaux ne sont pas traitées de la même façon d’un point de vue fiscal notamment. Il est important d’en informer au préalable le mandataire quitte à ce qu’une négociation intervienne ensuite avec l’acquéreur sur le périmètre de l’acquisition • le prix espéré par le vendeur : il est question ici d’indiquer le prix des actifs fonciers bâtis et non bâtis, du matériel et des marques, ainsi que les bases de valorisation des stocks vendus (sans omettre le cas des vins faisant l’objet de réservation primeur à la date de la cession). Ce prix devra être déterminé avec l’aide du mandataire et devra être réaliste par rapport au prix du marché. Très souvent, les vendeurs ont des espérances de prix déconnectées de la réalité du marché ou des qualités réelles de leur domaine. Il est parfois délicat pour le mandataire de faire entendre raison au vendeur, ce qui peut aboutir à présenter un dossier à la vente sur une base de prix trop élevé ne trouvant pas acquéreur, ou après de longs mois et souvent à un prix moins bon que ce qui aurait pu être obtenu en partant d'une offre plus réaliste Vente et acquisition de propriétés viticoles – 35
Quels sont les principaux actes juridiques d’une transaction viticole ? • les limites de la garantie d’actif et de passif : il est rare que le mandat fasse mention des conditions de cet acte. Il peut s’avérer important d’en discuter le plus tôt possible avec le mandataire afin de déterminer les limites souhaitées par le vendeur au titre de ce contrat de garantie : type de garantie à consentir, plafond, franchise… (plus d’information sur le contrat de garantie page 51) • la clause d’exclusivité : elle précise si le mandat est consenti à titre exclusif ou non : en matière de transaction viticole, les mandats sont très souvent consentis avec exclusivité • la durée et les conditions de renouvellement : elles doivent permettre au mandataire de trouver un acquéreur : en matière de transactions viticoles, un mandat est donné en général pour 12 à 18 mois, renouvelable tacitement par période de trois mois • la rémunération du mandataire : elle peut consister en : - une rémunération fixe due quel que soit le résultat et couvrant en fait les frais que le mandataire engagera dans l’exercice de son mandat - une commission due uniquement en cas de conclusion de la vente et correspondant à un pourcentage du prix de vente : il convient d’être précis sur la définition de l’assiette de calcul de ce pourcentage (actifs, stocks, valeur d’entreprise…) et sur l’événement déclenchant son exigibilité (signature des actes de vente définitifs, réalisation des conditions suspensives…) 36 – Pocket Guide PwC
Quels sont les principaux actes juridiques d’une transaction viticole ? • le droit de suite : il convient de préciser les contours de ce droit qui permet au mandataire de réclamer le paiement de sa commission si la vente intervient après la fin du mandat avec une personne qu’il a présentée au vendeur au cours de son mandat • les conditions particulières à l’opération : certaines conditions propres à la vente peuvent être intégrées dans le mandat comme la désignation de l’interlocuteur privilégié du mandataire en présence de plusieurs mandants • les mentions obligatoires : la vente d’une propriété viticole, que ce soit ou non sous forme d’une cession d’actifs ou de titres de société, doit respecter la Loi Hoguet régissant les mandats en matière de vente immobilière. Ainsi, il convient de s’assurer que le mandataire a la carte d’agent immobilier. Le mandat est numéroté et inscrit sur un registre tenu par le mandataire. Certains mandataires considèrent que lorsque la cession d’une propriété viticole se fait sous la forme d’une cession d’actions, les dispositions de la Loi Hoguet ne s’appliquent pas • les clauses exonératoires de responsabilité : dans beaucoup de projets de mandats proposés par les mandataires figurent des clauses d’exclusion de responsabilité du mandataire, voire même des clauses faisant supporter au mandant les conséquences d’actions menées par des tiers contre le mandataire dans le cadre de l’exercice de son mandat. Certaines de ces clauses sont légitimes mais il conviendra de veiller à ce qu’elles ne soient pas abusives Après la signature du mandat, le mandataire préparera un dossier de présentation (ou « mémorandum d’information ») destiné aux potentiels acquéreurs. Vente et acquisition de propriétés viticoles – 37
Quels sont les principaux actes juridiques d’une transaction viticole ? Le dossier de présentation Ce document regroupe des informations générales sur la région viticole et l’appellation dans laquelle le domaine à vendre est situé. Certains dossiers relatent l’histoire du domaine, lorsque celui-ci en a une car cela est une constituante de « l’âme » de la propriété. Le dossier de présentation contient surtout des informations « techniques » sur le vignoble et, notamment : • la désignation du foncier bâti et non bâti • les baux, s’il y a lieu, soit au profit de l’exploitation, soit consentis à des tiers • la désignation des marques • un descriptif des installations techniques • l’organisation juridique du domaine • l’organigramme fonctionnel du domaine indiquant notamment le nombre de salariés et leurs fonctions • des données économiques et financières •… Ce dossier devra être préparé avec la plus grande attention car toutes les informations y figurant seront vérifiées par l’acquéreur dans le cadre de ses audits. Il ne s’agit donc pas de peindre un tableau embelli par rapport à la réalité, mais de savoir présenter la réalité sous son meilleur jour. Si le vendeur connaît des points négatifs, il devra les soumettre au mandataire qui soit les mentionnera dans le dossier, soit les évoquera assez rapidement dans le cadre des négociations avec l’acquéreur de telle sorte que ces points ne constituent pas des éléments de négociation à la baisse du prix. Il peut en être ainsi par exemple d’une parcelle ne respectant pas les normes de l’appellation, d’une marque dont 38 – Pocket Guide PwC
Quels sont les principaux actes juridiques d’une transaction viticole ? le renouvellement a été omis, d’absence de traitement des effluents vinicoles… Dans le cadre de son mandat, le mandataire pourra tout d’abord adresser à de potentiels acquéreurs un document appelé : « teaser », qui décrit en une ou deux pages les principales caractéristiques de la propriété sans en dévoiler le nom. Si l’un des potentiels acquéreurs est intéressé, la mandataire lui fera alors signer un engagement de confidentialité afin de pouvoir lui transmettre le dossier de présentation. Les clauses de confidentialité Les clauses de confidentialité (ou NDA pour « Non Disclosure Agreement ») figurent dans plusieurs des contrats signés au cours du processus de vente et, en particulier : • l’engagement de confidentialité précédant l’envoi du dossier de présentation par le mandataire • la clause de confidentialité insérée dans l’offre, puis dans le compromis de vente • la clause de confidentialité insérée dans l’acte définitif de cession Ces clauses peuvent mentionner : • l’opération en cause • l’identité des parties • l’objet de la confidentialité : l’identité des parties, l’opération elle-même, les informations transmises à l'acquéreur, le prix ou certaines autres conditions de la vente… • la durée de la confidentialité : très souvent cette confidentialité a une durée comprise entre deux et cinq ans • les personnes tenues par la confidentialité : les parties mais également leurs conseils Vente et acquisition de propriétés viticoles – 39
Quels sont les principaux actes juridiques d’une transaction viticole ? La lettre d’intérêt et les offres La lettre d’intérêt Une fois la cible identifiée, l’acquéreur fera parvenir au vendeur, ou à son mandataire, une lettre d’intérêt, ou offre non liante (« Non Binding Offer »), pour marquer son intérêt pour l’acquisition du domaine, et pour exprimer son souhait d’entamer des négociations avec le vendeur et d’exposer les conditions qui lui permettront de confirmer ou non son intérêt. L’offre non liante, ou lettre d’intérêt, marque le début d’une relation réciproque avec le vendeur : l’acquéreur doit demander au vendeur l’autorisation d’accomplir un certain nombre de diligences avant de confirmer son intérêt et le vendeur doit donner son accord par écrit. Il s’agit donc d’un acte important qui doit être rédigé avec soin par le potentiel acquéreur qui doit prendre garde que cette offre ne soit pas une offre ferme d’acquisition. L’offre non liante pourra comprendre les éléments suivants : • la nature du courrier envoyé et, notamment, qu’il s’agit d’une lettre d’intérêt non liante • les raisons de l’intérêt de l’acquéreur : il peut être intéressant dans le cadre de certaines opérations que l’acquéreur se présente et explique son intérêt pour le domaine. Dans l’hypothèse où plusieurs acquéreurs sont en concurrence, cela peut parfois influencer un vendeur. En tout état de cause, le vendeur souhaite toujours savoir à qui il est susceptible de transmettre sa propriété, surtout lorsqu’il s’agit d’un bien familial • l’objet de la marque d’intérêt : le périmètre de l’acquisition envisagée (actifs, sociétés, baux…) • le prix sur la base duquel l’acquéreur est d’accord pour négocier : il s’agit là d’un point parfois complexe à rédiger 40 – Pocket Guide PwC
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