W+B - Wallonie-Bruxelles International

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W+B - Wallonie-Bruxelles International
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                                ISSN 0773-4301 - BUREAU DE DÉPÔT : BRUXELLES X

                                                                                 >

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                                                          ÉTÉ 2019

    W+B                                         WALLON I E + B RUXEL L ES
                                                  R EVUE TRI MEST RI EL L E
                                               IN TER N ATION A L E ÉDI T ÉE
                                                     PA R LA F ÉDÉRAT I ON
                                                  WA LLON IE - B RUX EL L ES
                                                         ET LA WA L LON I E

DOSSIER
MATERIA NOVA :
UN MODÈLE UNIQUE
AU MONDE

                                                    PORTRAIT
                                                        BENOÎT DEBIE

                                 COOPÉRATION
                            AU DÉVELOPPEMENT
                         FESPACO 2019 : WALLONIE-BRUXELLES
                   INTERNATIONAL, UNE PRÉSENCE REMARQUÉE
W+B - Wallonie-Bruxelles International
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    LA WALLONIE À LA POINTE
    DE LA TECHNOLOGIE SPATIALE

    L’expertise wallonne dans le domaine aérospatial est désormais
    reconnue internationalement. Les collaborations du Centre spatial
    de Liège avec l’ESA (Agence spatiale européenne) ne cessent de
    se multiplier et les projets innovants auxquels il participe se suivent
    avec un succès toujours grandissant.

    Dernier exemple en date, le laser Aladin a embarqué sur le satellite météorologique européen
    Aeolus pour rejoindre l’espace. Au-delà de la réussite de cette mise en orbite, cet événement
    revêt une importance d’autant plus grande qu’il s’agit d’un des instruments les plus avancés
    jamais mis au point dans ce domaine. Pour la 1re fois, le Centre spatial de Liège a reçu le satellite
    complet pour la phase de tests. Grâce à tout ce travail, le globe terrestre peut maintenant être
    scanné entièrement en 7 jours. Un succès wallon qui va affiner nos prévisions météo !
W+B - Wallonie-Bruxelles International
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                                                                                                                                                                                                                   >

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                                                                                           WA L LO N IE + BRUX E LLES
                                                                                            R E V U E T R IMESTRIE LLE
                                                                                          IN T E R N AT IO N ALE ÉD ITÉ E
                                                                                             PA R L A F ÉD É RATIO N
                                                                                           WA L LO N IE - BRUXE LLES
                                                                                                E T L A WALLO NIE

                                                                                         04 ÉDITO                              06       DOSSIER                         14      PORTRAIT
                                                                                              DES EXPERTISES RECONNUES                  MATERIA NOVA : UN MODÈLE                BENOÎT DEBIE
                                                                                              INTERNATIONALEMENT DANS                   UNIQUE AU MONDE                         par Catherine Haxhe
                                                                                              DE NOMBREUX DOMAINES                      par Charline Cauchie

                                                                                                                                                                                                                   S OM M A I R E
                                                                                         16   Culture                          20       ENTREPRISE                      24      Innovation

                                                                                                                                                                                                                   W+B 144
                                                                                              LISEZ-VOUS LE BELGE ?                     AMB ECOSTERYL - UNE SOLUTION            MYBONE : L’OS SYNTHÉTIQUE
                                                                                              À GENÈVE ET AILLEURS                      ÉCOLOGIQUE WALLONNE                     WALLON MIRACLE
                                                                                              par Anne-Lise Remacle                     par Jacqueline Remits                   par Vincent Liévin

                                                                                                                                                                                                                     3

                                                                                         28   COOPÉRATION AU
                                                                                              DÉVELOPPEMENT
                                                                                                                               30       Jeunesse                        32      Tourisme
                                                                                                                                        IMPLIQUER DAVANTAGE LES                 QUAND L’EAU S’INVITE
                                                                                              FESPACO 2019                              JEUNES DANS LES DÉCISIONS               DANS LA PROMENADE
                                                                                              par Bernard Verschueren                   par Laurence Briquet                    par Jean-Marie Antoine
Photo couverture : Au Burkina, le cinéma inspire même les plasticiens © B. Verschueren

                                                                                         34   gastronomie                      36       mode/design                     38      survols
                                                                                              EXPÉRIENCE INSOLITE :                     ODILE JACOBS,
                                                                                              LE BARBECUE AU MILIEU DU LAC              LA JACKIE KENNEDY DU WAX
                                                                                              par Laurence Briquet                      par Marie Honnay

                                                                                                                             SECRÉTAIRE          COLLABORATION         CONCEPTION           ÉDITRICE
                                                                                                                             DE RÉDACTION        Marie-Catherine       Polygraph’           RESPONSABLE
                                                                                                                             Emmanuelle Stekke   Duchêne, Fanny        www.polygraph.be     Pascale
                                                                                                                             e.stekke@wbi.be     Tabart, Véronique                          Delcomminette
                                                                                                       Téléchargez           02 421 87 34        Balthasart et Anne    IMPRESSION           Place Sainctelette 2
                                                                                                       la revue sur                              Neuville              Graphius             B-1080 Bruxelles
                                                                                                       www.wbi.be/rwb/                                                 www.graphius.com
W+B - Wallonie-Bruxelles International
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É DI TO
W+B 144

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          Des expertises reconnues
          internationalement dans
             de nombreux domaines
W+B - Wallonie-Bruxelles International
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                                                                             S

                                                                             >

                                         Ce numéro estival de la revue
                                         W+B propose une plongée
                                         dans l’univers des matériaux
                                         innovants, indispensables à
                                         l’évolution technologique et
                                         environnementale de notre so-
                                         ciété. C’est à travers le Centre
                                         de recherche et de dévelop-
                                         pement Materia Nova, unique
                                         en Europe, que nous vous em-
                                         menons à la découverte de ce
                                         secteur à la pointe.

                                                                             É DI TO
                                         Toujours avec ce souci d’in-
                                         novation, voici également les
                                         sociétés AMB Ecosteryl et

                                                                             W+B 144
                                         Cerhum, chacune avec ses
                                         spécificités : la gestion des dé-
                                         chets hospitaliers pour l’une
                                         et les greffons en céramique
                                         pour l’autre.
                                                                              5
                                         Dans un autre domaine, fai-
                                         sons un point sur le secteur du
                                         livre en Fédération Wallonie-
                                         Bruxelles, avec une présence
                                         remarquée au Salon du Livre
                                         de Genève.

                                         En outre, l’été invite à la ba-
                                         lade, avec de belles randon-
                                         nées pédestres et cyclistes au
                                         bord de l’eau.

                                         Enfin,   rencontrons      Benoît
                                         Debie, dont le travail s’arrache
                                         à Hollywood, et Odile Jacobs,
                                         créatrice sans frontières.

                                         Bonne lecture ! 

Au Salon du Livre de Genève,
le stand de la FWB et de WBI
a fait sensation! © J. Van Belle - WBI
W+B - Wallonie-Bruxelles International
<

             Materia Nova :
S

>

             un modèle unique au monde
DOS S I ER
W+B 144

 6

             © Denis Lecuyer

             Materia Nova est un centre de recherche et de développement axé sur
             les technologies de pointe et les innovations de rupture. Fondé par les
             universités de Mons à la fin des années 90, c’est aujourd’hui un acteur
             compétitif, fournisseur de services aux leaders mondiaux de l’industrie,
             mais aussi aux P.M.E. wallonnes. Un ancrage fondamental pour la direction.

             PAR CHARLINE CAUCHIE
W+B - Wallonie-Bruxelles International
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                                                                                  S

                                                                                  >

L’
            histoire    de   Materia     CRÉER DE L’INNOVATION
            Nova commence en             DANS L’INDUSTRIE SUR BASE
            1995. À l’époque, c’est la   DES DERNIÈRES AVANCÉES
            Faculté Polytechnique        SCIENTIFIQUES
de Mons et l’Université de Mons-
Hainaut qui s’associent autour de        À lui seul, Philippe Dubois repré-
ce projet. Aujourd’hui, les deux         sente bien toute l’importance du
universités ne font plus qu’une :        lien, toujours à l’heure actuelle, de
l’UMONS. Au fond, peut-être que          Materia Nova avec le monde uni-

                                                                                  DOS S I ER
Materia Nova a fait partie des pro-      versitaire. « Les directeurs scienti-
jets qui ont resserré les liens entre    fiques des unités de Materia Nova
ces deux écoles, acteurs essen-          sont toujours des professeurs »,
tiels et d’excellence au cœur de         nous explique Luc Langer, direc-

                                                                                  W+B 144
la ville de Mons. Car, ensemble, ils     teur général de Materia Nova. «
savaient qu’ils seraient plus forts.     Les équipements, les bureaux sont
C’est d’ailleurs sur ce principe que     partagés entre les chercheurs, les
s’est fondé Materia Nova à la fin des    professeurs et les collaborateurs,
années 90. Le but ? Créer de nou-        c’est ce qui permet d’avoir un lien
veaux matériaux : « Plus précisé-        avec l’amont, le tout début de la          7
ment, mettre ensemble l’expertise        chaîne. Car Materia Nova fait des
existante et amener de nouvelles         projets avec l’industrie, mais l’uni-
connaissances, comme celle par           versité va aussi travailler sur les
exemple dans le domaine des ma-          nouveaux traitements à produire. »
tériaux polymères, des plastiques
et des composites », racontait ré-       Pourtant, depuis 2000, des fonds
cemment à la télévision locale           FEDER ont permis de faire de
TéléMB Philippe Dubois, le direc-        Materia Nova un centre de re-
teur scientifique de Materia Nova        cherche d’excellence indépendant.
et également recteur de l’UMONS.         Mais les liens restent très forts avec
                                         le monde de la recherche fonda-
                                         mentale. Au niveau du personnel
                                         qui compose l’entreprise, égale-
                                         ment au niveau du partage des lo-
                                         caux et du matériel : « On essaye
                                         de faire les choses en bonne in-
                                         telligence », détaille Luc Langer,
                                         « Quand la question se pose de
                                         l’achat d’un équipement extrême-
                                         ment coûteux, on essaye de pen-
                                         ser à avancer ensemble dans une
                                         thématique donnée. Une machine
                                         ne serait jamais utilisée à 100%
                                         par l’un ou l’autre, on peut ainsi la
                                         rentabiliser. »
    Luc Langer, Directeur général de
    Materia Nova
W+B - Wallonie-Bruxelles International
<

S
             Monde académique et monde pro-
>            fessionnel travaillent ici en étroite
             collaboration. Le centre de re-
             cherche est une véritable courroie
             de transmission entre les recherches
             scientifiques et les développe-
             ments pour l’industrie : « Le scien-
             tifique aura, grâce à Materia Nova,
             le lien avec les besoins de l’indus-
             trie et pourra orienter sa recherche.
             Et dans l’autre sens, les chercheurs
             de Materia Nova peuvent être ins-
             pirés par des choses découvertes
             en amont et permettre le transfert
             vers l’industrie des dernières avan-
             cées », continue Luc Langer.

             DES PROJETS EUROPÉENS
             TRANSFORMÉS EN SUCCESS
             STORIES
DOS S I ER

             Fouad Laoutid est responsable
             du secteur des matériaux compo-
             sites chez Materia Nova (cf. en-
             cadré), il nous donne un exemple
W+B 144

             de cette chaîne de collaborations
             de l’amont à l’aval : « Lorsque l’on
             travaille sur des nanocomposites,
             on va faire les tests dans notre
             Service des Matériaux Polymères
  8          et Composites (SMPC - UMONS/
             Materia Nova) et développer les
             propriétés. Puis, lorsqu’il faudra
             démultiplier le produit en quan-
             tité industrielle, NANO4 rentre
             en jeu. » Nano4 est une des deux
             spin-off de Materia Nova (cf. p.12).

             Dans le cadre d’un projet euro-
             péen, SMPC a travaillé sur le revê-
             tement des coques de bateau. « Le
             problème à solutionner était le
             suivant : lorsque les bateaux sont
             à quai, des particules viennent s’y
             accrocher. Avec le temps, cela ra-
             lentit et augmente la consomma-
             tion des bateaux qui doivent être
             sortis de l’eau pour être nettoyés.
             Le SMPC a développé un revête-
                                                                                             © Denis Lecuyer

             ment à base de silicone et nano-
             tubes de carbone qui débarrasse
             les bateaux sans tuer les algues et
             autres microorganismes qui s’ac-
             crochent à la coque », explique
             Fouad Laoutid. Comment cela              prenne un peu de vitesse pour qu’il
             fonctionne-t-il ? « En fait, quand       s’auto-nettoie. On doit moins sor-
             les algues vont se poser sur le ba-      tir les bateaux pour les nettoyer et
             teau, il suffira d’un jet d’eau ou que   on ne détruit pas l’écosystème. »
             le bateau démarre dans l’eau et          Magnifique.
W+B - Wallonie-Bruxelles International
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                                                              S

                                                              >
                         C’est quoi les maté-
                         riaux composites ?

                         Les matériaux composites sont
                         des mélanges de deux types de
                         matériaux. Exemple que tout
                         le monde connaît : « Le béton
                         armé est un composite fait de
                         béton et de barres de fer »,
                         nous explique Fouad Laoutid,
                         « Chez Materia Nova, les com-
                         posites qui nous intéressent
                         sont principalement les plas-
                         tiques. On travaille à ajouter
                         des matières aux plastiques :
                         fibre de verre, poudres miné-
                         rales, talc, fibre carbone, etc. »
                         Cela permet d’ajouter des pro-
                         priétés que les plastiques ne
                         peuvent pas fournir seuls : « Les

© Denis Lecuyer

                                                              DOS S I ER
                         plastiques thermodurcissables,
                         par exemple, sont des compo-
                         sites plastiques qui ne vont pas
                         fondre. Ils sont très utiles pour

                                                              W+B 144
                         les avions ou les trains, car ils
                         sont thermorésistants ».

                         On parle de nano-composites
                         quand le renfort entre deux
                         matériaux se fait à une échelle       9
                         nano : « On utilise des nano-
                         particules généralement sous
                         forme de poudre et on les in-
                         corpore dans le plastique. On
                         réalise les mélanges concentrés
                         pour les entreprises. »

                           « Notre mission,
                           c’est détecter les
                           technologies du
                           futur qui peuvent
                           un jour devenir une
                           réelle innovation
                           dans l’entreprise »
       © Denis Lecuyer
W+B - Wallonie-Bruxelles International
<

S

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DOS S I ER
W+B 144

             © Nikolay Britun

10

                                DES INNOVATIONS RENDUES
                                DISPONIBLES POUR TOUS

                                L’enjeu est là : faire du transfert
                                vers l’industrie et créer de l’inno-
                                vation pour l’industrie. C’est ce que
                                l’on appelle la recherche appliquée.
                                Materia Nova a deux stratégies
                                pour y arriver. « D’abord, il y a le
                                travail des business developers qui
                                sont les collaborateurs de Materia
                                Nova à l’écoute pour comprendre
                                et essayer de trouver comment ré-
                                pondre aux besoins industriels »,
                                commente Luc Langer.

                                Ensuite, il y a le développement de
                                ce savoir-faire extrêmement poin-
                                tu. Un exemple avec les doubles
             © Materia Nova

                                vitrages et une autre success sto-
                                ry de Materia Nova : « En fait, les
                                doubles vitrages, ce sont un en-
                                semble de couches, de revête-
<

                                         Materia Nova s’agrandit                                                                      S

                                         Installé dans le Parc Scientifique Initialis à Mons, Materia Nova n’a dé-                    >
                                         sormais plus assez de place pour accueillir tous ses équipements au
                                         sein de ses locaux actuels. Alors, des travaux commencent pour ac-
                                         cueillir de futurs laboratoires et leurs occupant.e.s. « On a maintenant
                                         le permis de construction pour un nouveau hall. Et, sur un autre ter-
                                         rain à côté, on va construire des halls-relais dédiés aux matériaux. »

                                         Le but est de se rapprocher encore plus des industries et de leurs
                                         besoins : « Dans ce hall, on pourra abriter des équipements pré-in-
                                         dustriels qui nous permettront d’être encore plus efficace dans le
                                         transfert industriel. » Ces extensions devraient voir le jour d’ici 2021.

                                                                                                                                      DOS S I ER
                                                                                                                                      W+B 144
                                                                                                                                       11

ments posés sur les verres qui vont
permettre de gérer la thermique,
l’humidité, etc. » Materia Nova a
une expertise mondiale dans le
traitement de ces surfaces : « Notre
client principal est AGC, le leader
mondial (japonais) du verre plat. »
Pour répondre à la demande d’AGC,
Materia Nova a développé une spin-
off, IONICS. Via IONICS, Materia
Nova innove dans l’implémentation
ionique afin de faire du traitement
de surfaces : « On va implémenter
des ions dans des matériaux pour
changer les propriétés de la sur-
face de ces matériaux. Permettre
de faire la plaque de l’écran anti re-
flet + anti griffe du GSM. Changer
le coefficient de frottement des es-
                                                                                                                     © Materia Nova

suie-glaces. Rendre la surface des
matériaux plus dure. » Cela inté-
resse beaucoup les industriels, en
premier lieu AGC.
<

S
                               MODÈLE UNIQUE
>
                               Grâce à ce service de transfert de
                               technologies et de pré-industria-
                               lisation, Materia Nova permet aux
                               grandes entreprises comme AGC
                               de tester concrètement, mais à
                               échelle réduite, les solutions is-
                               sues de la recherche avant de les
                               déployer à un niveau industriel.
                               « C’est tout bénéfice pour les plus
                               petites sociétés qui composent le
                               terreau économique local. Elles
                               profitent des dernières avancées
                               technologiques et peuvent plus fa-
             © Materia Nova

                               cilement se démarquer en modu-
                               lant, en spécialisant ou en étoffant
                               leur offre de produits et services.
                               Par sa position centrale d’expert
                               scientifique spécialiste des maté-
                               riaux, Materia Nova est devenu un
                               acteur incontournable. »
DOS S I ER

                               C’est vrai pour le traitement de sur-
                               faces, mais c’est aussi le cas dans
                               les nano matériaux pour lesquels
W+B 144

                               Materia Nova a créé sa deuxième
                               spin-off: NANO4, experte elle aus-
                               si en transfert technologique et
                               dans l’application industrielle d’un
                               produit (cf. plus haut). « Cela évite
12                             aux P.M.E. de devoir participer aux
                               coûts de développement extrê-
                               mement élevés de ces nouvelles
             © Materia Nova

                               technologies. » Et tout le monde
                               y gagne. Ainsi, AGC a décidé d’in-
                               vestir dans IONICS. « Materia Nova
                               a donc l’université en amont et
                               IONICS en aval, et peut recourir
                               aussi à AGC pour implémenter des
                               technologies dans le monde en-
                               tier », résume Luc Langer pas peu
                               fier. AGC, par ses investissements
                               dans IONICS a aussi a permis le
                               rachat d’une société française qui
                               détenait des brevets utiles au-
                               jourd’hui à IONICS. « Ce modèle
                               est unique pour un centre de re-
                               cherche au niveau mondial. »

                                  www.materianova.be
                                   https://fr.linkedin.com/
             © Denis Lecuyer

                                  company/materianova
<

                  Quelques chiffres                           Exemple de projet                             S
                                                              de recherche
                                                                                                            >
                                                              Le projet de recherche MACOBIO fait partie
                                                              de la grappe des projets FEDER 2014-2020
                                                              « Low Carbon Footprint Materials » sur la
                                                              valorisation de ressources naturelles pour
                                                              la fabrication de nouveaux matériaux d’ori-

                      270
                   experts scientifiques
                                               51
                                           projets en cours
                                                              gine biosourcée. MACOBIO signifie en effet
                                                              MAtériaux COmposites BIOsourcés. Les ré-
                                                              sultats de ce projet seront bientôt connus.
                      et techniques

                                                                                                            DOS S I ER
                                                                                                            W+B 144
                                                                                                            13
© Denis Lecuyer
<

S

>                Benoît Debie :
                 From Liège to L.A.
                 Benoît Debie connaît la consécration internationale
                 et le grand public l’ignore encore. Trop modeste le
                 belge ? C’est certain, modeste, Benoît Debie, l’est !
                 Imaginez, un petit gars d’Herstal que s’arrachent
                 aujourd’hui les plus grands cinéastes du monde.

                 PAR CATHERINE HAXHE

                                                                                                           Benoît Debie © Kris Dewitte
P OR T R A I T

                 B.D. : « Quand j’ai fait mes études       B.D. : « La télé a été une de mes      Avec des équipes à l’américaine
                 de cinéma à l’IAD, un peu par ha-         plus grandes écoles. J’y faisais       de 150 personnes à diriger, il faut
                 sard, je n’aurais jamais imaginé          déjà la direction de photographie      être certain de ce que l’on fait et
                 en arriver là. Je pensais faire des       en plus du cadrage. En maîtrisant      de ce que l’on demande ?
                 films en Belgique mais jamais une         chaque jour la lumière, j’ai appris
W+B 144

                 carrière internationale. C’est arri-      la débrouille, on faisait de petites   B.D. : « C’est certain. Mais avec le
                 vé petit à petit. Mais c’est vrai que     trouvailles magnifiques. Quand j’ai    sourire et la douceur cela passe
                 j’ai toujours choisi les films sur les-   pris le risque de quitter ce monde     encore mieux ! Aux USA, le tem-
                 quels je travaillais, ce sont souvent     là pour celui du cinéma, j’avais 35    pérament belge est très apprécié,
                 des films d’auteurs. Ils apportent        ans et c’était le bon moment. Il       nous sommes sereins et sans pré-
14               indirectement les suivants. »             faut de la maturité pour travailler    tention. En bon wallon, on ne se
                                                           dans le cinéma, on bosse avec des      prend pas la tête pour rien et on
                 Un long et constructif passage            personnes de caractère et souvent      sait aussi ce que l’on veut. »
                 chez RTL, des pubs, des courts            de grosses équipes. Gérer l’hu-
                 métrages, le très remarqué :              main, c’est pour moi le plus com-      Comment faites-vous pour atti-
                 Quand on est amoureux c’est mer-          pliqué dans le métier. Il faut avoir   rer les plus grands réalisateurs et
                 veilleux de Fabrice du Welz, ami          de la patience et de l’expérience. A   producteurs d’outre atlantique ?
                 proche et collègue de télé, puis un       25 ans, je n’aurais pas eu assez de
                 tournant définitif vers le cinéma.        recul pour le faire. A 45 ans, c’eut   B.D. : « J’adapte ma technique
                 Vous aviez quel âge ?                     été trop tard. »                       aux films, aux réalisateurs, à des
                                                                                                  choix esthétiques, des envies ou
                                                                                                  des contraintes. J’ai démarré cette
                                                                                                  autre approche de la lumière sur
                                                                                                  le film Irréversible de Gaspar Noé,
                                                                                                  mon tout premier long métrage.
                                                                                                  En fait, Gaspar ne voulait pas de
                                                                                                  projecteur cinéma dans le champ
                                                                                                  car sa caméra tournait sur 360 de-
                                                                                                  grés. Il voulait à la fois être libre de
                                                                                                  ses mouvements mais aussi une
                                                                                                  lumière riche, des couleurs et du
                                                                                                  contraste. Cela m’a obligé à créer
                                                                                                  une nouvelle technique de lumière,
                                                                                                  sans moyen professionnel. Du
                                                                                                  coup, je n’ai travaillé qu’avec des
                                                                                                  ampoules, que j’ai parfois colo-
                 © B. Debie

                                                                                                  riées avec des bombes haute tem-
                                                                                                  pérature. On a trouvé toutes sortes
                                                                                                  d’astuces, par exemple changer les
<

                                                                                                                      S

                                                                                                                      >

                                                                                                                      P OR T R A I T
                                                                                                                      W+B 144
   The Sisters Brothers © B. Debie

lampadaires de la ville de Paris par    périmenter dans un film. La cou-         Los Angeles, Benoît Debie est au     15
d’autres lampadaires qu’on pou-         leur fait partie de la vie. J’aime       sommet et ne compte pas redes-
vait survolter. Au final, je me suis    aussi tester des choses comme sur        cendre de si tôt. Récompensé en
rendu compte que je pouvais faire       Spring Breakers (NDLR : film d’Har-      2018 au MTV Video Music Awards
un film sans projecteur profession-     mony Korine, sorti en 2012) avec         pour le clip APESHIT de Beyoncé
nel. J’avais franchi un cap, c’est ça   des couleurs fluos, très difficiles      et Jay-Z, décoré du César de la
que j’aimais faire. Aujourd’hui, les    à utiliser dans un autre contexte        meilleure photographie en 2019
producteurs et metteurs en scène        que ce film-là, ou sur Lost River de     pour Les Frères Sisters de Jacques
qui viennent me chercher me font        Ryan Gosling, par exemple.               Audiard, à quand l’Oscar ? 
une confiance quasi aveugle. J’ai
bien plus de liberté aux USA qu’en      Surferez-vous tôt ou tard sur la
France ou chez nous. Mais tout          vague Netflix ?
cela vient avec le temps, bien sûr. »
                                        B.D. : « Bof ! Je n’ai pas très envie.
La couleur et la lumière parti-         Ce sont souvent des films de com-
cipent à la narration, selon vous ?     mande et j’aime le cinéma d’au-
                                        teur. Je préfère voir les films aux-
B.D. : « Pour moi, la couleur est       quels j’ai collaboré sur un grand
un personnage de la narration,          écran plutôt qu’en télévision. Mais
oui. Elle aide la dramaturgie. J’ai     les choses changent, le métier évo-
toujours aimé la couleur, déjà en       lue, on tourne en continu, le film se
télé ou quand je faisais de la pho-     fait davantage en montage que sur
to. Quand on me demande d’où            le tournage. On a moins le temps
viennent mes inspirations, je ré-       de travailler son art. Nous verrons
ponds « dans la vie de tous les         ce que tout cela donne dans 5 ou
jours », pas dans le cinéma. Quand      10 ans. »
je voyage je vois des choses im-
pressionnantes, je me dis souvent       Vivant toujours à Bruxelles mais
                                                                                   Benoît Debie sur le tournage de
que ce serait chouette de les ex-       s’envolant à nouveau cet été pour          The Sisters Brothers © B. Debie
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              © J. Van Belle - WBI
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                                     Lisez-vous le belge ?
                                     à Genève et ailleurs
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                                     PAR ANNE-LISE REMACLE
16

                                     De la vitrine galvanisante du Salon de Genève en mai dernier en passant par de
                                     futurs chantiers, nos Lettres bénéficient d’une nouvelle synergie entre institutions
                                     en vue d’améliorer le soutien à l’internationalisation de toute la chaîne du livre.

                                     Mise à l’honneur lors du Salon                                                                 ment de cohésion. À l’écoute de
                                     de Genève du 1er au 5 mai der-                                                                 l’ADEB, d’Espace Livres & Création
                                     niers, la Belgique francophone                                                                 et de besoins relayés par les opé-
                                     avait tout intérêt à mettre les pe-                                                            rateurs de terrain, elles ont rassem-
                                                                                                             © J. Van Belle - WBI

                                     tits plats dans les grands (un bud-                                                            blé une délégation de 38 auteurs
                                     get de 300.000€ pour 100 opé-                                                                  et 44 éditeurs (dont 17 présents
                                     rateurs soutenus, avec des frais                                                               et 27 représentés), édité des bro-
                                     engagés réutilisables) pour hisser                                                             chures attractives, mais aussi coor-
                                     haut ses couleurs plurielles (litté-                                                           donné dynamiquement sur place
                                     rature, bande-dessinée, sciences                                                               cette vitrine. Les sorties festives
                                     humaines, jeunesse, poésie et                                                                  ou culturelles – vraies opportunités
                                     théâtre) et épingler davantage son                                                             « de se rencontrer, de se détendre
                                     nom sur la carte internationale.                                                               et dévoiler d’autres facettes de sa
                                     Flottant au-dessus du pavillon de                                                              personnalité » comme le souligne
                                     500m2 mis sur pied conjointement         Aux avant-postes de l’initiative,                     Charlotte Heymans (Impressions
                                     par le Ministère de la Fédération        Aurore Boraczek (responsable                          Nouvelles) – n’ont pas été oubliées.
                                     Wallonie-Bruxelles et Wallonie-          Lettres et Livres à WBI) et Silvie
                                     Bruxelles International, « Lisez-        Philippart de Foy (attachée à la                      Sur le stand, à portée de tous, des
                                     vous le belge ? », slogan aussi          diffusion internationale des Lettres                  tables garnies de romans, d’essais
                                     rassembleur que piquant – signe          belges francophones au Ministère                      ou d’albums, une valorisation de la
                                     d’une identité lisible à asseoir dans    de la FWB) ont œuvré avec en-                         diversité éditoriale mais aussi plu-
                                     le futur à large échelle – incitait le   thousiasme en amont pour faire                        sieurs zones conviviales. Depuis
                                     lecteur à la découverte.                 de ce rendez-vous un vrai mo-                         un coin animations encadré par
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                                                                                                                                               S

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                                                                                                                        © J. Van Belle - WBI

                                                                                                                                               W+B 144
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                                                                                                                        © J. Van Belle - WBI

Cécile Jacquet et Marc Wilmotte      Une stratégie payante, puisque,           florissant qu’il faudra consolider
(Écrivains en classe), avec un mur   par exemple, Virgine Tyou (Cliky,         dans les années à venir.
où chacun pouvait griffonner,        Ker éditions) aura l’occasion d’in-
jusqu’à l’exposition-parcours en     tervenir en Suisse dans le cadre          Qu’ils aient slammé, dessiné ou
littérature jeunesse « 1,2,3… mai-   de son travail autour de la sagesse       échangé avec leurs pairs, nos au-
sons », astucieusement conçue par    numérique et des croisements              teurs, vrai vivier de talents, gardent
Colombine Depaire (Picture This !)   entre générations, que Pierre de          un souvenir très positif de Genève.
et Luc Battieuw (Centre de litté-    Mûelenaere (Onlit) voit s’éclaircir la    « C’est agréable de voir les lec-
rature jeunesse de Bruxelles), ou    question de la diffusion ou que la        teurs ou lectrices sortir de l’anony-
la scène avec un programme de        promotion de la lecture à destina-        mat » confirme Laurent Demoulin
rencontres engagé imaginé par        tion des tout-petits (« offrir un livre   (e.a. Robinson, Gallimard). Cette
Maud Joiret – attentive aux réu-     à la naissance ») risque de trouver       impression galvanisante est par-
nions inédites et aux croisements    écho chez nos voisins. Quant aux          tagée largement, entre autres par
de genres –, tout avait été pensé    ventes record sur place (dès le           Lisette Lombe (e.a. Black Words,
pour de multiples appropriations     premier jour, autant de volume que        Maelstrom), Aliénor Debrocq (Le
de l’expérience-livre à la manière   durant 5 jours à Livre Paris), elles      Tiers Sauvage, Luce Wilquin) ou
belge.                               témoignent d’un nouveau marché            Cindy Van Wilder (Terres de Brume,
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                 Silvie Philippart de Foy, attachée à la diffusion internationale des Lettres belges francophones au Ministère de la FWB, modère la rencontre avec
                 Cindy Van Wilder et Stefan Platteau © J. Van Belle - WBI

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                  Le scénariste Jean Van Hamme en pleine dédicace © J. Van Belle - WBI               Aurore Boraczek, responsable ‘Lettres et livres’ chez WBI, en pleine
                                                                                                     modération de la rencontre avec Laurent de Sutter et François De Smet
                                                                                                     © J. Van Belle - WBI

              Rageot) qui se dit « super heureuse                 PILEn, Marie-Eve Tossani et Pierre                      « Genève a prouvé que quand on
              d’avoir pu ajouter sa petite pierre                 Vanderstappen du CWB à Paris, des                       avance ensemble, qu’on dialogue,
              au très bel édifice que tous et                     journalistes, des libraires) avaient                    et qu’on se donne les moyens (fi-
              toutes ont contribué à créer ».                     également fait le déplacement,                          nanciers et humains) de ses am-
                                                                  pour certains dans l’optique de par-                    bitions, cela fonctionne » affirme
                                                                  ticiper aux Assises de l’édition. Ce                    Silvie Philippart de Foy, heu-
              UN SALON POUR LES                                   moment fructueux d’échanges pro-                        reuse d’avoir pu emmener avec
              PROFESSIONNELS                                      fessionnels laisse notamment appa-                      elle ses partenaires de travail,
              ÉGALEMENT                                           raître en filigrane la nécessité pour                   comme Thibault Carion ou Nadine
                                                                  la Belgique francophone de se do-                       Vanwelkenhuyzen. Elle souligne
              De nombreux autres profession-                      ter de plus de maisons dont l’iden-                     l’importance de collaborer à bon
              nels essentiels à la vivacité de la                 tité en littérature est forte, afin de                  escient avec le réseau que la
              chaîne du livre de notre pays (e.a.                 générer, entre autres, davantage de                     Fédération Wallonie-Bruxelles a
              des modérateurs, des membres du                     projets de traduction.                                  dans le monde : les Délégations,
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                                                                                                                                                   © J. Van Belle - WBI

                                                                                                                                                                          W+B 144
                                                                                                                                                                          19

   Les enfants n’ont pas été oubliés sur le stand de la Fédération Wallonie-Bruxelles © J. Van Belle - WBI
                                                                                                             l’internationalisation et à la pro-
                                                                                                             fessionnalisation à l’export des
les attachés culturels, les ALAC                      chantiers : « Nous travaillons sur                     chaînes du livre, grâce à une en-
(agents de liaison académiques                        trois axes : l’organisation d’évène-                   veloppe budgétaire complémen-
et culturels) et les AEC (attachés                    ments collectifs à l’étranger, l’invi-                 taire accordée par le Ministre-
économiques et commerciaux                            tation de délégations internatio-                      président Rudy Demotte dès 2019.
AWEX et HUB Brussels).                                nales en Wallonie et à Bruxelles et
Ce leitmotiv positif permettra de                     la création de supports de com-                        Voilà de quoi donner l’envie à
porter un plan d’actions straté-                      munications (ndlr : comme le cof-                      toute la chaîne de se retrousser
gique évolutif sur trois ans, conçu                   fret « Lisez-vous le belge ? » ou la                   les manches pour de nouveaux
notamment grâce à l’émulation des                     brochure « Belgo Comics » pour                         challenges ! 
réunions mensuelles du Groupe de                      Angoulême). »
travail Lettres et Livres (MFWB-                      Un 4e axe (géré par Emmanuelle
SGLL, WBI Culture, et CWB Paris).                     Lambert, responsable du Service                           Infos : www.wbi.be/fr/
Aurore Boraczek nous explique                         Culture de WBI) est celui de nou-                         lettres-et-livres
comment sont envisagés les futurs                     veaux subsides à la mobilité, à                           Contact : culture@wbi.be
<

S

>                   AMB Ecosteryl -
                    Une solution écologique
                    wallonne pour le traitement
                    des déchets hospitaliers
                    PAR JACQUELINE REMITS

                    Grâce à un procédé
                    unique au monde, AMB
                    Ecosteryl, une PME
                    familiale montoise,
                    a déjà installé plus
                    de 150 machines de
                    traitement de déchets
E N T R EPR I S E

                    hospitaliers dans 50
                    pays, exportant 100 %
                    de sa production. Elle
                    a également mis au
                    point un système de
W+B 144

                    tri et de recyclage de
                    ces déchets selon le
                    principe de l’économie
                    circulaire. Une
                    première mondiale.
20

                    Pour une entreprise familiale                                                   partout dans le monde, souligne
                    d’une quarantaine de personnes,                                                 Olivier Dufrasne, directeur des
                    être présente aux quatre coins du                                               ventes et président du conseil
                    monde n’est pas le fruit du hasard.                                             d’administration d’AMB Ecosteryl,
                    Une clé pour y arriver consiste cer-                                            petit-fils du fondateur.
                    tainement à proposer un produit
                    jusque-là inédit et indispensable.
                    Et c’est ce que fait AMB Ecosteryl                                              EVITER DES ÉPIDÉMIES
                    avec ses machines de traitement                                                 EN AFRIQUE ET AILLEURS
                    industriel des déchets hospitaliers.
                    C’est aussi un bel exemple de re-                                               AMB Ecosteryl conçoit et fabrique
                    conversion industrielle.                                                        des équipements qui offrent une
                                                                                                    solution sûre et respectueuse de
                    Créée en 1947 dans le Hainaut par                                               l’environnement pour le traitement
                    Louis Dufrasne, le père de Philippe                                             des déchets biomédicaux. « Nous
                    Dufrasne, l’actuel dirigeant, AMB                                               nous sommes spécialisés dans la
                    (Atelier Mécanique du Borinage)         versité de Paris, elle met au point     construction de machines conçues
                    est alors destiné à la conception et    une solution de technologie propre      pour le traitement de ces déchets
                    à la production de machines spé-        pour la stérilisation et le recyclage   comme les seringues, les poches
                    cifiques pour l’industrie extractive.   des déchets hospitaliers, associant     de soins, les compresses, les
                    L’industrie minière sur son déclin,     un broyage puissant à un chauf-         aiguilles… tout le matériel médical
                    l’entreprise s’oriente en 2000 vers     fage à sec par micro-ondes. « Ces       en contact avec les patients. » La
                    le développement de nouveaux            déchets générés par les hôpitaux,       société ne s’occupe pas des dé-
                    équipements dans un autre do-           et potentiellement contaminés et        chets chimiques et radioactifs qui
                    maine. En collaboration avec l’Uni-     dangereux, posent un problème           sont traités par ailleurs. « Dans
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                                                                 S

                                                                 >

                                                                 E N T R EPR I S E
                                                                 W+B 144
    L’équipe d’AMB Ecosteryl © AMB Ecosteryl

les pays les plus pauvres, ces
déchets, non traités, sont jetés                                 21
grossièrement en décharges avec
les ordures ménagères, ce qui
peut évidemment provoquer des
épidémies. Surtout dans certains
pays d’Afrique qui ont le virus
Ebola à leurs portes. Pour un
patient sur trois infecté par Ebola,
cette contamination vient des
déchets hospitaliers non traités.
Dans de nombreux endroits dans
le monde, ces déchets sont brûlés
ou stérilisés par un système de
vapeur d’eau chaude. Avec notre
système, nous apportons une
solution écologique, simple et
fiable là où il n’y en avait pas. »

TECHNOLOGIE
RÉVOLUTIONNAIRE

Cette technologie unique au
monde révolutionne le traitement
et le recyclage des déchets médi-
                                               © AMB Ecosteryl

caux en permettant de les broyer
et de les décontaminer dans un
environnement de haute sécuri-
té. « Notre système transforme un
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E N T R EPR I S E

                                                                                                                                         © AMB Ecosteryl
W+B 144

                    déchet dangereux et volumineux        férentes qui traitent de quantités     présent, recyclable. Un de nos pro-
                    en un déchet non dangereux,           variées de déchets. « Nous avons       totypes finalisé est installé chez
                    ménager et réduit de 80 % de son      mis au point une machine capable       l’un de nos clients en France. Ce
22                  volume. Nous avons fait breveter      de traiter 500 kilos de déchets        centre de tri, qui se place en aval
                    notre technologie qui stérilise les   par heure. Il s’agit de la quatrième   de nos machines, a pour optique
                    déchets sur base de micro-ondes.      gamme de produits, que nous            de séparer les différentes ma-
                    Les divers déchets hospitaliers ar-   sommes toujours en train de            tières afin de valoriser ce qui peut
                    rivent dans notre machine à partir    développer, même si le prototype       l’être. Cela concerne principale-
                    d’un élévateur qui va les transfé-    est réalisé. »                         ment deux types de plastique. Le
                    rer en vrac dans notre machine.                                              polypropylène jaune, matière uti-
                    Broyés, ils deviennent méconnais-                                            lisée pour les contenants de pou-
                    sables. Ces espèces de confettis      UNE DEUXIÈME VIE POUR                  belles, intéresse les clients qui
                    sont alors chauffés jusqu’à 100 de-   LES DÉCHETS HOSPITALIERS               veulent le réutiliser pour ensuite
                    grés à l’aide de micro-ondes. Ce                                             le revendre aux plasturgistes. Le
                    système de chauffage va rendre        Comme l’équipe d’AMB ne se re-         polyéthylène est également re-
                    les déchets décontaminés, inertes,    pose jamais sur ses lauriers, au-      cyclé. Le reste des déchets, une
                    assimilables à des déchets mé-        jourd’hui, elle va encore plus loin    fois réduit en volume, peut être
                    nagers. » Ecosteryl est reconnue      en réalisant de l’économie circu-      revendu aux cimentiers comme
                    par les grandes institutions dans     laire, pour un monde sans déchets,     combustible de substitution pour
                    son domaine : l’Institut Pasteur,     à plus forte raison sans déchets       les fours. Nous rencontrons beau-
                    l’OMS, la section Environnement       dangereux. Voici un peu plus d’un      coup d’intérêt pour ce centre de
                    de l’ONU, etc. « Notre machine ne     an, elle a sorti un nouveau type de    tri. Nous sommes déjà à la com-
                    nécessite qu’une petite quantité      machine. Celle-ci permet de recy-      mercialisation et à la signature de
                    d’énergie, peu de personnel, pas      cler les déchets hospitaliers, se-     contrats. » Normal, puisqu’il s’agit,
                    d’eau, pas de vapeur et ne produit    lon le principe de l’économie cir-     ici aussi, d’une première mondiale.
                    aucun déchet toxique. » Un suc-       culaire. « Nous avons finalisé un
                    cès jamais démenti. « En Malaisie,    système de tri et de recyclage
                    par exemple, 100 % des déchets        de ces déchets, explique Romain        LEADER SUR SON PREMIER
                    hospitaliers sont traités par nos     Dufrasne, responsable du service       MARCHÉ, LA FRANCE
                    machines. »                           après-vente d’AMB Ecosteryl, frère
                    Ce système se décline en quatre       d’Olivier. D’un déchet dangereux,      Et en Belgique ? « Nous n’avons pas
                    gammes de produits de tailles dif-    nous faisons un déchet banal et, à     encore eu la chance d’implanter
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                                                                                                                                            S

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                                                                                                                          © AMB Ecosteryl

                                                                                                                                            W+B 144
notre système en Belgique, regrette
Romain Dufrasne. Actuellement,
les déchets venant de Liège tra-
versent la Wallonie pour être in-                                                                                                           23
cinérés près de Tournai. Après
avoir fait reconnaître notre nom
un peu partout dans le monde, no-
tamment les pays voisins, comme
la France, où nous sommes lea-
ders, et dans d’autres pays d’Eu-
rope, ce serait bien, pour l’image
de la Wallonie, de pouvoir installer
notre technologie nous-mêmes, et
                                                                                                                          © AMB Ecosteryl

d’assurer le traitement et la valo-
risation des déchets hospitaliers
en Wallonie. » Les responsables
d’AMB ont contacté différents in-
terlocuteurs, hôpitaux, autorités
publiques…, pour faire connaître         traitement des déchets infectieux        recherche et développement et le
leur technologie et leur proposer        pour près de 1 000 euros la tonne.       hall d’assemblage sont installés au
de créer un centre de traitement         Avec 19 ans d’expérience dans le         sein du parc économique Initialis
et de recyclage des déchets hos-         traitement industriel des déchets        à Mons. Ce hall sera agrandi cette
pitaliers en Wallonie. « Ce serait lo-   médicaux, la société vit un essor        année, permettant de doubler la
gique de montrer, à notre clientèle      important. Depuis la première ins-       capacité de production. Preuve,
internationale, ce système wallon        tallation en France, qui reste le pre-   s’il en fallait, de la bonne santé de
en Wallonie plutôt qu’en France. »       mier marché d’AMB Ecosteryl, les         cette entreprise wallonne dont le
                                         systèmes ont traité des centaines        savoir-faire est reconnu mondiale-
L’entreprise, qui développe un           de millions de kilos de déchets à        ment. 
chiffre d’affaires de 15 millions        risques infectieux. Si les machines
d’euros, propose ses services à un       sont toujours fabriquées dans
prix inférieur à celui de la concur-     l’usine historique de Jemappes, de-         ecosteryl.com
rence qui, en général, réalise le        puis 2015, les bureaux, le centre de
<

S

>                  MyBone :
                   l’os synthétique
                   wallon miracle
                   La société Cerhum, associée à la société
                   3D-Side, révolutionne la chirurgie cranio-
                   maxillo-faciale et réparatrice en créant
                   un implant «sur-mesure». Pour le patient,
                   cette innovation va permettre notamment
                   une meilleure qualité de soin et une
                   diminution des effets secondaires.
I N N OVAT I O N

                   PAR VINCENT LIÉVIN
                                                                                                   Grégory Nolens, fondateur et
                                                                                                   manager de la société Cerhum
W+B 144

                   La technologie a intégré pleine-        une technique de mise en oeuvre        dition des compétences offre no-
                   ment le secteur des soins de san-       inédite de l’implant. Grâce à des      tamment à Cerhum l’opportunité
24                 té pour améliorer l’espérance de        propriétés similaires à l’os humain,   de devenir un fabricant d’implants
                   vie des patients. Aujourd’hui, ce       et 100% biocompatible et durable,      à valeur ajoutée pour le domaine
                   corps humain, fruit d’une évolu-        il est modulable en fonction de        cranio-maxillo-facial. Aujourd’hui,
                   tion extraordinaire depuis des mil-     l’élément du corps à réparer. Pour     Cerhum, implantée au sein du
                   lénaires, peut pour certaines pa-       concrètement lancer ce produit,        Liege Science Park et fondée en
                   thologies être réparé « presque »       la société Cerhum et sa technolo-      2015, est déjà active dans l’ortho­
                   complètement. A Liège, des cher-        gie 3D ont pu compter sur le lo-       pédie (le rachis), la spécialisation
                   cheurs ont mis des années pour          giciel de planification développé      dentaire ou encore la chirurgie
                   trouver les matériaux justes et per-    par la société 3D-Side. Cette ad-      répara­trice.
                   mettre des opérations presqu’ « à
                   l’identique ». L’équipe de la société
                   Cerhum, qui réalise des greffons en
                   céramique, est en passe de réussir
                   ce pari grâce à la persévérance et
                   à la ténacité de Grégory Nolens,
                   Docteur en sciences biomédicales :
                   « Nous avons basé nos recherches
                   sur un matériau révolutionnaire. Il
                   permet de stimuler la régénération
                   osseuse sans le moindre rejet ou
                   contamination. »

                   3D ET BIOCOMPATIBLE

                   Prénommé MyBone, il marie deux
                   éléments essentiels du monde de
                                                                                                                                         © Cerhum

                   la santé d’aujourd’hui : un matériau
                   à base de calcium phosphate et
<

                                                    S
PLUSIEURS OPÉRATIONS
POSSIBLES                                           >

Divers types de patients sont
concernés par cette nouvelle tech-
nologie. En effet, les médecins
peuvent l’utiliser dans le cadre de
différentes opérations de haute
précision : chirurgie maxillo-faciale
et réparatrice mais aussi orthopé-
die, chirurgie plastique… Grégory
Nolens donne un exemple très pré-
cis : « Nous pourrions permettre
une opération des “becs de lièvre”
plus rapide et davantage répara-

                                         © Cerhum
trice. Nous pouvons, à partir de
micro-prélèvements de tissus, ré-
générer l’os grâce à l’implant os-
seux. Le principal avantage est de
diminuer drastiquement le nombre

                                                    I N N OVAT I O N
d’interventions pour réparer une
fente palatine sévère. » L’impact
pour le patient n’est pas négli-
geable selon lui : meilleure quali-
té de soin, chirurgie mini-invasive,
diminution des effets secondaires.

                                                    W+B 144
« Du côté des médecins, les re-
marques sont positives aussi parce
que cela réduit les durées d’inter-
vention notamment. Ils apprécient
aussi notre méthode innovante qui
permet de réduire fortement le                      25
taux de rejet. » Concrètement, à
partir d’une plateforme digitale, le

                                         © Cerhum
chirurgien se connecte et consulte
les données du patient au travers
de ses imageries médicales (CT-
Scan, IRM et CB-T). Cela lui permet
d’ajuster avec une grande préci-
sion l’implant qui sera placé chez
son patient au cours d’une inter-
vention. Toutes les données sont
ensuite transmises à Cerhum. La
société entre alors dans son pro-
cessus de fabrication pour ensuite
contrôler, stériliser et expédier le
dispositif.

DES HÔPITAUX BELGES ET
ÉTRANGERS

Après toutes les phases de tests
et de certifications, l’objectif de la
société est d’arriver sur le marché
fin 2019 avec un premier patient
opéré et lancer les essais cliniques.
Aujourd’hui, elle collabore déjà
                                         © Cerhum

avec différents sites hospitaliers
en Belgique (le CHU Sart Tilman,
<

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I N N OVAT I O N

                                                                                                                                    © Cerhum
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                                                                                                                                    © Cerhum

                   le Chirec...) et à l’étranger comme   est indispensable. La société es-   UN DÉFI FINANCIER
                   en Espagne, en Angleterre et          père à terme avoir un premier
                   en Allemagne. « Par ailleurs, des     remboursement pour les opéra-       Si dans trois ans, l’objectif est de
                   chirurgiens de l’UCL et de Gand       tions crâniennes. « Nous voulons    créer 25 emplois directs et 50 em-
                   apprécient et travaillent avec des    attirer l’attention des autorités   plois indirects, Cerhum a pu comp-
                   produits de 3D-Side pour planifier    de santé et montrer que notre in-   ter sur des soutiens clairs comme
                   des interventions complexes en        vention et les opérations qui en    celui de Meusinvest, qui est entré
                   salle d’opération ». Evidemment,      découlent permettent des éco-       dans le capital à hauteur de 15,5%,
                   pour des opérations d’une telle       nomies d’échelle évidentes vu la    et aussi sur un apport de 2 millions
                   importance, le remboursement          réduction du nombre des actes à     d’euros de la Région wallonne.
                   de ce nouveau type de matériaux       poser. »                            « Nous avançons très bien par ail-
<

                                                                                                                                               S
           leurs sur notre augmentation de        USA. Il rencontre des chirurgiens,          Nolens. Voilà déjà un nouveau défi
           capital qui sera de 5 millions d’eu-   des assurances, des universitaires          pour la jeune société.                          >
           ros. » Nul doute que dans les mois     au Texas et des investisseurs pour
           qui viennent d’autres investisseurs    notre futur développement dans
           publics ou privés s’intéresseront à    ce pays », précise encore Grégory               www.cerhum.com
           ce nouveau fleuron médical wal-
           lon. Avec le nombre d’opérations
           quotidiennes de reconstruction
           en Belgique, liées tant à des acci-
           dents qu’à des maladies, le secteur
           est en plein développement. « Nous
           sommes attentifs aux différents
           marchés européens et nous re-
           gardons l’évolution des réglemen-
           tations de notre secteur avant de
           nous lancer sur le marché asiatique.
           En attendant, nous bénéficions du
           travail d’un étudiant Explort aux

                                                                                                                                               I N N OVAT I O N
                                                                                                                                               W+B 144
                                                                                                                                               27
© Cerhum

                                                     Le noyau de l’équipe de Cerhum, Grégory Nolens, Thibaut Breuls de Tiecken et
                                                     Catherine Bronne

                                                                                                                                    © Cerhum
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                                                                                                                  Wallonie-Bruxelles
                                                                                                                  International,
                                                                                                                  une présence
                                                                                                                  remarquée
                                          © Wallimage - Max Dechamps
CO OP ÉR AT I O N AU DÉVE LO PPE M E NT
W+B 144

                                                                       Le Burkina Faso, terre de               qui a fait la part belle aux rétros-        raines de cette partie du monde.
                                                                       cultures par excellence,                pectives dédiées aux pionniers tels         A l’image de cet Etalon d’Or de
                                                                       est aussi le creuset des                que Sembene, Mambety ou Idrissa             Yennenga (la plus haute distinc-
                                                                       cinémas d’Afrique depuis                Ouédraogo, l’icône du cinéma bur-           tion du palmarès), La Miséricorde
28
                                                                       qu’en 1969, une poignée                 kinabé décédé l’an dernier.                 de la Jungle, du réalisateur Joël
                                                                       de cinéphiles passionnés                                                            Karekezi, originaire du Rwanda,
                                                                       ont créé le Festival                    Le cru 2019 révèle la montée en             nouveau pays partenaire de coo-
                                                                       Panafricain du Cinéma                   puissance d’une nouvelle généra-            pération de WBI. Le film a été sou-
                                                                       et de la Télévision de                  tion de cinéastes affranchie de la          tenu par la Fédération Wallonie-
                                                                       Ouagadougou (FESPACO)                   dualité « tradition/modernité » qui         Bruxelles et produit par la société
                                                                       qui est devenu le rendez-               a marqué les débuts du cinéma in-           de production bruxelloise Néon
                                                                       vous incontournable de la               dépendant en Afrique. Les jeunes            Rouge Production. Pour un 1er long
                                                                       cinématographie africaine.              réalisateurs se sont appropriés             métrage après une expérience de
                                                                                                               l’outil numérique et abordent au-           plus de dix ans de production de
                                                                                                               jourd’hui une variété de thèmes té-         plusieurs courts métrages et docu-
                                                                       PAR BERNARD VERSCHUEREN
                                                                                                               moignant des réalités contempo-             mentaires, notamment en lien avec

                                                                       Tous les deux ans, Ouaga voit
                                                                       converger des quatre coins du
                                                                       continent et de la diaspora les arti-
                                                                       sans d’un 7e Art en pleine mutation
                                                                       qui prend peu à peu sa place sur le
                                                                       marché mondial, malgré de récur-
                                                                       rentes contraintes de production
                                                                       et de financement.

                                                                       La 26e édition du FESPACO a cé-
                                                                       lébré avec faste le 50e anniver-
                                                                       saire de cette Biennale qui fait vi-
                                                                       brer tout Ouagadougou durant 8
                                                                       jours et… nuits ! Une édition pla-
                                                                       cée sous le signe de la mémoire           La réalisatrice Katy Léna Ndiaye et le rappeur Smockey,      © Wallimage - Max Dechamps
                                                                                                                 leader du mouvement « Balai Citoyen » © B. Verschueren
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                                                                                                                            S
l’Afrique, c’est un coup de maître !      « Panorama ». Un documentaire
Et l’époustouflant acteur Marc            tourné à huis clos dans un salon                                                 >
Zinga qui joue le rôle d’un soldat        de coiffure du quartier Matongé
rebelle perdu dans la jungle jusqu’à      de Bruxelles qui dépeint sans filtre
la démence a remporté le prix de la       et avec finesse le quotidien d’une
meilleure interprétation masculine.       coiffeuse camerounaise.

Dans les courts métrages, la gent         Katy Léna Ndiaye, réalisatrice sé-
féminine sénégalaise a raflé la mise      négalaise de Bruxelles, a ravi le pu-
avec l’Etalon de Bronze pour Un           blic ouagalais avec On a le temps
Air de Kora, d’Angèle Diabang et          pour nous, un portrait intimiste du
l’Argent pour le désopilant Une Place     rappeur Smockey, leader de la ré-         Alain Gomis et Souleymane Cissé,

                                                                                                                           CO OP ÉR AT I O N AU DÉVE LO PPE M E NT
                                                                                    rencontre inter-générationnelle des
dans l’Avion, de Khadidiatou Sow.         volution populaire de 2014 qui a
                                                                                    deux réalisateurs qui ont obtenu
                                          chassé Blaise Compaoré du pou-            l’Etalon de Yennenga à deux reprises
Le cinéma documentaire a désor-           voir au Burkina Faso.                     © B. Verschueren

mais pris sa place à part entière sur
la scène ouagalaise. Etalon d’Or          La Fédération WB était aussi massi-
pour le remarquable Le Loup d’or          vement représentée dans la section
de Balolé de Aïcha Boro du Burkina        « Découvertes » (non compétitive)
Faso et l’Argent est revenu au ré-        avec les films suivants : Enfants du
alisateur bruxellois Jawad Rhalib         Hasard de Thierry Michel et Pascal
pour Au temps où les arabes dan-          Colson, Je n’aime plus la mer de
saient, un film cofinancé par la          Idriss Gabel, le poignant Congo
Fédération WB, qui plonge le pu-          Lucha de Marlène Rabaud, Le mi-
blic au cœur de la culture arabe, si      nistre des poubelles de Quentin
loin des clichés.                         Noirfalisse, un portrait réussi et ori-

                                                                                                                           W+B 144
                                          ginal d’un génie de la récupération
La récente section des films d’école      dans les rues de Kinshasa, Boli Bana
est une excellente occasion de            de Simon Gillard et La prochaine
prendre le pouls de la jeune créa-        fois que je viendrai au monde de
tion. Des écoles comme l’embléma-         Philippe de Pierpont.
tique Institut Supérieur de l’Image                                                                                        29
et du Son (ISIS), créé en 2006 avec       Dans sa coopération bilatérale avec
l’appui de la Fédération WB, qui          ses partenaires, la Fédération WB
est devenu une véritable pépinière        a très tôt adopté la maxime de
sous-régionale de talents.                Léopold Sédar Senghor énonçant
                                          que « la culture est au début et à la     Le comédien Marc Zinga
                                                                                    © Wallimage - Max Dechamps
Le film Chez Jolie Coiffure de la         fin de tout développement ». Et le
« bruxello-camerounaise » Rosine          cinéma en est un de ses plus puis-
Mbakam, une coproduction entre            sants vecteurs. De nouveaux projets
Tandôr Productions asbl et Gsara,         de coproduction sont déjà en chan-
récemment projeté à Flagey,               tier. Rendez-vous est pris en février
était présenté dans la section            2021 pour le 27e FESPACO ! 

           La délégation Wallonie-Bruxelles au Fespaco © Wallimage - Max Dechamps   La mascotte du 50e Anniversaire
                                                                                    du FESPACO © B. Verschueren
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