NOTE DE CONJONCTURE 2-2019 - Statistiques Luxembourg

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NOTE DE CONJONCTURE 2-2019 - Statistiques Luxembourg
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                                   2019

NOTE DE
CONJONCTURE
−
La situation économique au Luxembourg
Évolution récente et perspectives
NOTE DE CONJONCTURE 2-2019 - Statistiques Luxembourg
IMPRESSUM
Responsable de la publication        © Photos:
Dr Serge Allegrezza                  Shutterstock / Luc Kohnen

Rédaction                            La reproduction totale ou
Ferdy Adam                           partielle de la présente note
Michel Geller                        est autorisée à condition
Bastien Larue                        d’en citer la source.
Pauline Perray
Cathy Schmit
Véronique Sinner
Vasja Sivec

Novembre 2019
Date de clôture statistique:
15 novembre 2019
ISSN 1019-6463

STATEC
Institut national de la statistique et des études économiques

Centre Administratif Pierre Werner
13, rue Erasme
L - 1468 Luxembourg-Kirchberg

+352 247 - 84219
info@statec.etat.lu
www.statec.lu                                     statec.lu
                                                  −
NOTE DE CONJONCTURE 2-2019 - Statistiques Luxembourg
Sommaire

Préface		                                                                2

Résumé et faits principaux                                               4

1. Conjoncture internationale                                            7

2. Activité économique                                                   11

3. Inflation et salaires                                                 25

4. Marché du travail                                                     31

5. Finances publiques                                                    37

6. Études thématiques                                                    43
6.1 Montée des tensions commerciales: quelles retombées au Luxembourg?   44
6.2 Performance des banques selon leur type d’activité                   49
6.3 Potential growth for Luxembourg: review of alternative methods       59
6.4 Forecast revisions: what to expect for 2020?                         68

Liste des études publiées dans les dernières Notes de conjoncture        71
NOTE DE CONJONCTURE 2-2019 - Statistiques Luxembourg
Préface

                          L’incertitude allemande

                          La montée des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine a des conséquences
                          négatives sur le commerce mondial. L’Europe se voit frappée de tarifs douaniers plus
                          élevés sur l’acier, l’aluminium et les produits agricoles… d’autres suivront peut-être.
                          L’Allemagne, notre principal partenaire commercial, semble souffrir le plus, les expor-
                          tations de biens vers la Chine accusant un fort ralentissement. Pire, les exportations
                          allemandes vers l’UE, en particulier vers le Royaume-Uni, l’Irlande, les Pays- Bas et
                          l’Italie, ainsi que vers la Turquie sont en berne. Les incertitudes sur la conjoncture
                          allemande semblent donc plus complexes et inquiétantes que ne le laisserait entendre
                          le narratif éprouvé de la guerre commerciale sino-américaine. C’est un éclairage que
                          la présente Note de conjoncture tente d’apporter sur ce point.

                          Dans ce contexte, au Luxembourg, la croissance du PIB devrait se situer à 2.8% cette
                          année et ralentir à 2.4% en 2020. Ce ralentissement de l’activité s’accompagne, par
                          ailleurs, d’une modération de la progression de l’emploi, des recettes fiscales (et de
    Note de conjoncture   l’excédent budgétaire), et d’un rythme moins soutenu des prix à la consommation.
2   N° 2-2019             Le pouvoir d’achat devrait encore progresser cette année et en 2020, mais à un rythme
                          inférieur à celui des années précédentes.

                          Retour sur la croissance potentielle…

                          Difficilement saisissable est la notion pourtant essentielle de "croissance potentielle".
                          Elle représente la production qui aurait dû résulter, théoriquement, si l’ensemble de
                          facteurs de production – stock de capital, ressources humaines – et le progrès technique
                          (recherche, innovation) s’étaient développés pleinement sans créer de tension forte
                          sur les capacités. Le PIB potentiel sert d’étalon pour mesurer l’état de la conjoncture:
                          si l’activité économique est excessivement dynamique, on dit qu’elle est en "sur-
                          chauffe" (PIB observé au-dessus de PIB potentiel); si l’activité est trop faible, on parle
                          de "sous-emploi" (PIB observé en dessous du PIB potentiel). Le PIB et sa déviation
                          à la trajectoire potentielle ("écart de production") revêtent une importance cruciale
                          pour jauger de la qualité de la politique budgétaire d’un pays, fixée selon les normes
                          européennes ("Pacte de stabilité et de croissance"). Or, il existe plusieurs méthodes,
                          plus ou moins sophistiquées, pour calculer le PIB potentiel. La Commission européenne,
                          l’OCDE, le FMI préconisent des méthodes similaires mais point identiques. Le STATEC
                          a acclimaté ces méthodes pour coller aux spécificités du Luxembourg. Un chapitre
                          de la présente Note de conjoncture expose les forces et faiblesses des différentes
                          approches. Le STATEC propose également une vue consensuelle de la croissance du
                          PIB potentiel qui oscille entre 2.5-3% au cours des dernières années.
NOTE DE CONJONCTURE 2-2019 - Statistiques Luxembourg
… et classification empirique des institutions financières

Les FinTech, la régulation imposée aux établissements bancaires après la grave crise
financière et bancaire internationale de 2008 et la politique monétaire non conven-
tionnelle de la BCE ont peu à peu remodelé le paysage bancaire en Europe et au
Luxembourg. La présente Note de conjoncture propose une classification empirique
("clustering") des banques sur base d’une analyse individuelle des instituts financiers en
comparant leurs postes de bilan et des comptes de résultats. Cette nouvelle typologie
fait apparaître six groupes d’instituts financiers. Parmi ceux-ci, ce sont les banques
dépositaires qui ont le plus soutenu la valeur ajoutée sur les dernières années.

Dr Serge Allegrezza

                                                                                             Note de conjoncture
                                                                                                      N° 2-2019    3
NOTE DE CONJONCTURE 2-2019 - Statistiques Luxembourg
Résumé et faits principaux

                          Tableau 1
                          Prévisions macroéconomiques
                                                                1995-2018         2018    2019     2020          2019         2020
                                                                                           Évolution en %                  Révisions
                                                                               (ou spécifié différemment)   (points de % ou spécifié
                                                                                                                     différemment)1
                          PIB (en vol.)                                  3.7        3.1      2.8      2.4          0.1         -0.9
                          Emploi total intérieur                         3.4        3.7      3.7      3.2          0.4         -0.1
                          Taux de chômage
                                                                         4.4        5.4      5.3      5.3          0.1          0.2
                          (% de la pop. active, déf. ADEM)
                          Indice des prix à la consommation
                                                                         2.1        1.5      1.7      1.6         -0.1          0.0
                          (IPCN)
                          Coût salarial nominal moyen                    3.0        3.3      2.5      2.6         -0.6          0.3
                          Capacité/besoin de financement
                                                                         2.0        2.7      2.8      1.3         -0.2         -0.8
                          (% du PIB) 2
                          1
                           Par rapport à la NDC 1-19, publiée le 6 juin 2019
    Note de conjoncture
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                           Prévision du STATEC 2019-2020
4   N° 2-2019             Source: STATEC (1995-2018: données observées; 2019-20: prévisions)

                          Un environnement économique international au ralenti

                          La combinaison de multiples facteurs négatifs, à commencer par l’intensification des
                          tensions commerciales, entraîne à l’échelle internationale une baisse des échanges de
                          marchandises, de la production industrielle et de l’investissement. Elle s’accompagne
                          d’une montée de l’incertitude qui pèse sur la confiance des acteurs économiques.

                          La zone euro n’échappe pas à ce ralentissement, et l’Allemagne – le premier partenaire
                          du Luxembourg en termes d’échanges – en fait particulièrement les frais. Aucun signe
                          de redressement significatif n’émergeant à l’approche de 2020, la croissance de la zone
                          euro devrait demeurer faible l’année prochaine. Et ce d’autant plus que les politiques
                          budgétaires des États membres ne resteraient que très faiblement expansives, avec
                          un stimulus marginal sur l’activité.

                          Bonne tenue de l’activité au 1er semestre 2019, mais freinage en vue

                          L’année 2019 débute plutôt bien pour l’économie luxembourgeoise, notamment grâce
                          à une croissance du PIB élevée au 2e trimestre. D’autre part, la mise à jour des comptes
                          nationaux laisse percevoir une expansion plus soutenue qu’antérieurement escompté
                          sur les années précédentes.

                          Cependant, des facteurs négatifs sont susceptibles d’infléchir la progression de l’activité
                          à court terme, à commencer par la dégradation en cours du contexte international.
                          Par ailleurs, l’emploi montre déjà des signes de ralentissement dans plusieurs branches
                          de l’économie grand-ducale.
NOTE DE CONJONCTURE 2-2019 - Statistiques Luxembourg
L’expansion du 1er semestre 2019 doit beaucoup à la bonne tenue des services non
financiers, tandis que le secteur financier est à la traîne, une configuration qui devrait
rester de mise au moins jusqu’en 2020. La consommation des ménages quant à elle
demeurerait dynamique et les dépenses d’investissement, au ralenti cette année,
devraient regagner en vigueur l’année prochaine. Si l’environnement extérieur plus
difficile conduit le STATEC à revoir à la baisse ses perspectives de croissance pour
2020, la demande intérieure demeurerait un facteur de soutien au Luxembourg, en
ligne avec la tendance générale qui se profile à l’échelle de la zone euro.

L’inflation devrait rester modérée et les pressions salariales contenues

L’inflation au Luxembourg avait dépassé les 2% au printemps 2019, mais est actuel-
lement en retrait, n’affichant plus que 1.2% sur un an en octobre. Ce repli s’explique
principalement par le contrecoup de fortes hausses de prix sur la deuxième moitié de
2018. Cependant, le ralentissement économique à l’échelle mondiale devrait également
commencer à se traduire par de moindres pressions inflationnistes. Dans ce contexte,         Note de conjoncture
un renforcement de l’inflation dans la zone euro devient de plus en plus improbable. Au               N° 2-2019    5
Luxembourg, le paiement d’une nouvelle tranche indiciaire devrait stimuler l’inflation
sur les prochains mois, avant que l’introduction de la gratuité du transport public
en mars 2020 ne vienne contrebalancer cet effet. Le STATEC anticipe ainsi un léger
freinage de l’inflation au Luxembourg en 2020 à +1.6% (+1.7% prévu pour 2019).

Les salaires continuent à progresser fortement dans la plupart des pays de la zone
euro. Sur les prochaines années, un ralentissement devrait toutefois se concrétiser
suite au freinage économique qui entraîne celui de la demande de travail. Le STATEC
table sur un ralentissement de la croissance des salaires au Luxembourg de 3.3% en
2018 à quelque 2.5% en 2019 et en 2020.

Vers un marché du travail (un peu) moins dynamique

Le ralentissement conjoncturel, matérialisé par l’affaiblissement du taux de croissance
du PIB de la zone euro à l’entrée de 2018, se fait désormais ressentir tant au niveau
du marché du travail européen que luxembourgeois.

L’emploi de la zone euro ralentit doucement depuis plusieurs trimestres et le chômage
baisse moins vite à la mi-2019. Au Luxembourg, les tendances de fond sont similaires,
même si des effets à caractère exceptionnel ont temporairement soutenu la croissance
de l’emploi et que d’autres ont fait remonter le taux de chômage. Tous les indicateurs
précurseurs disponibles du marché du travail témoignent désormais de signaux moins
favorables pour les trimestres à venir. Ainsi, le ralentissement, initialement prévu pour
2019, devrait se concrétiser dans le courant de 2020. La croissance de l’emploi ralen-
tirait de 3.7% en 2019 à 3.2% l’année prochaine. Parallèlement, le taux de chômage
se stabiliserait à 5.3% de la population active.
La progression des recettes publiques devrait considérablement s’affaiblir en 2020

                          En 2019, les recettes publiques continuent de profiter d’un encaissement accéléré
                          des impôts sur les sociétés et, en général, de fondamentaux conjoncturels encore
                          dynamiques. Le ralentissement économique, ainsi qu’un contrecoup attendu au niveau
                          des impôts sur les sociétés, assombrissent toutefois les perspectives de rentrées fiscales.
                          Le STATEC prévoit par conséquent un freinage marqué pour les recettes publiques, de
                          +7% en 2019 à +3% en 2020.

                          Les dépenses publiques devraient quant à elles conserver jusqu’en 2020 leur rythme
                          de croissance très élevé de plus de 6% par an, déjà observé sur 2017 et 2018. Cet élan
                          découle notamment de celui de l’investissement public, qui, selon le projet de budget,
                          devrait bondir de plus de 11% en 2019 et 2020.

                          Selon les prévisions du STATEC, l’excédent public se maintiendrait proche de 2.8%
                          du PIB en 2019, avant de tomber à 1.3% en 2020 suite au ralentissement projeté des
    Note de conjoncture   recettes.
6   N° 2-2019
Conjoncture
                              internationale                                       1
L’économie mondiale est dans une phase de ralentissement. La combinaison
de multiples facteurs négatifs, à commencer par l’intensification des tensions
commerciales, entraîne à l’échelle internationale une baisse des échanges
de marchandises, de la production industrielle et de l’investissement. Elle
s’accompagne d’une montée de l’incertitude qui pèse sur la confiance des
acteurs économiques.

La zone euro n’échappe pas à ce ralentissement, et l’Allemagne – le premier
partenaire du Luxembourg en termes d’échanges – en fait particulièrement
les frais. Aucun signe de redressement significatif n’émergeant à l’approche de
2020, la croissance de la zone euro devrait demeurer faible l’année prochaine.
Et ce d’autant plus que les politiques budgétaires des États membres ne reste-
raient que très faiblement expansives, avec un stimulus marginal sur l’activité.
Graphique 1.1                                                                Graphique 1.2
    Le ralentissement se poursuit dans les économies avancées…                   … et les économies émergentes

    PIB en volume                                                                PIB en volume
    Variation annuelle en %                                                      Variation annuelle en %
     4                                                                           10

        3                                                                         9

        2                                                                         8

        1                                                                         7

        0                                                                         6

    -1                                                                            5

    -2                                                                            4
            12 T1

                      13 T1

                                 14 T1

                                         15 T1

                                                 16 T1

                                                         17 T1

                                                                 18 T1

                                                                         19 T1

                                                                                      12 T1

                                                                                                13 T1

                                                                                                        14 T1

                                                                                                                15 T1

                                                                                                                        16 T1

                                                                                                                                17 T1

                                                                                                                                        18 T1

                                                                                                                                                19 T1
                    États-Unis                                                                Chine
                    Zone euro                                                                 Inde

    Source: Eurostat                                                             Source: Macrobond

    Note de conjoncture                           Ralentissement généralisé
8   N° 2-2019
    1. Conjoncture internationale                 Une tendance de ralentissement s’était déjà installée dans bon nombre de pays au
                                                  cours de 2018, mais elle est devenue encore plus généralisée cette année. La croissance
                                                  mondiale devrait s’élever à quelque 3% en 2019, soit le rythme le plus faible enregis-
                                                  tré depuis la crise financière de 2008-2009.

                                                  Cette faiblesse de l’activité économique découle de plusieurs éléments: hausse des
                                                  tensions commerciales et de l’incertitude, perturbations liées à la perspective du
                                                  Brexit, changements structurels dans le secteur automobile, tensions géopolitiques
                                                  accrues dans plusieurs pays/régions du monde, facteurs de ralentissement structurels
                                                  en Chine, retournement conjoncturel aux États-Unis, etc. Cette combinaison de
                                                  facteurs se répercute en particulier sur les échanges de marchandises, la production
                                                  industrielle et l’investissement, et ceci à l’échelle mondiale. Dans cet agencement
                                                  délétère, il n’est pas évident de déterminer la contribution exacte de chaque élément,
                                                  ni ce qui relève exactement de phénomènes structurels ou conjoncturels ou encore
                                                  d’évolutions seulement temporaires ou de nature plus durable.

                                                  La hausse de l’incertitude économique doit en tous cas certainement beaucoup à
                                                  l’inclinaison plus nationaliste des politiques économiques, à une certaine rupture avec
                                                  le multilatéralisme. Cette vision ressort par exemple du virage protectionniste assumé
                                                  des États-Unis et de la volonté exprimée par les citoyens du Royaume-Uni de quitter
                                                  l’Union européenne. Dans la pratique, cela débouche sur des actions non coordonnées,
                                                  puisque décidées de manière unilatérale, et donc difficiles à anticiper.

                                                  L’incertitude croissante n’a en revanche pas trop affecté les marchés financiers
                                                  grâce à la réactivité des politiques monétaires (assouplissement aux États-Unis, en
                                                  zone euro et dans plusieurs économies émergentes). Quant aux politiques budgétaires,
                                                  elles demeurent légèrement expansionnistes cette année à l’échelle mondiale1 (et
                                                  devraient être plutôt neutres en 2020 dans les économies avancées et légèrement
                                                  restrictives dans les pays émergents).

    1
        FMI, Perspectives de
        l’économie mondiale,
        Octobre 2019,
        encadré 1.3., p. 43.
Tableau 1.1
Prévisions de la Commission européenne

                             PIB à prix constants         Prix implicites à la         Nombre de chômeurs                    Solde de la balance
                                                        consommation privée                                             des paiements courants
                     2018        2019      2020     2018     2019       2020       2018     2019       2020           2018       2019      2020
                                                               Variation en %          En % de la pop. active                        En % du PIB
Belgique               1.5         1.1        1.0     1.9       1.4        1.6       6.0      5.5         5.4          -1.0       -0.8       -0.9
Allemagne              1.5         0.4        1.0     1.5       1.2        1.2       3.4      3.2         3.4            7.6       7.0        6.8
Irlande                8.2         5.6        3.5     1.7       2.1        2.0       5.8      5.2         5.0          10.6        0.8        1.3
Grèce                  1.9         1.8        2.3     0.3       0.5        0.6      19.3     17.3        15.4          -1.1       -0.8       -1.1
Espagne                2.4         1.9        1.5     1.5       0.9        1.1      15.3     13.9       13.3            1.9        2.4        2.5
France                 1.7         1.3        1.3     1.4       1.2        1.2       9.1      8.5         8.2          -0.6       -0.4       -0.6
Italie                 0.8         0.1        0.4     0.9       0.6        0.8      10.6     10.0       10.0            2.6        2.9        2.9
Luxembourg1            3.1          2.6       2.6     2.1        2.2       1.7       5.5        5.3      5.3            0.0        4.4        4.4
Pays-Bas               2.6          1.7       1.3     2.0        2.5       1.5       3.8        3.5      3.7           11.2        9.8       9.0
Autriche               2.4          1.5       1.4     2.1        1.7       1.6       4.9        4.6      4.6            2.4        2.2       2.1
Portugal               2.4          2.0       1.7     1.3        0.5       1.2       7.0        6.3      5.9            0.1       -0.4      -0.7
Finlande               1.7          1.4       1.1     1.1        1.2       1.4       7.4        6.7      6.5           -1.4       -1.3      -1.5
Danemark               1.5          2.0       1.5     0.9        0.9       1.6       5.1        4.9      4.8            5.7        7.1       6.7
Suède                  2.3          1.1       1.0     2.2        1.7       1.6       6.3        6.8      7.1            2.4        3.6       4.1
Royaume-Uni            1.4          1.3       1.4     2.5        1.3       1.5       4.0        3.8      4.0           -4.3       -4.3      -4.2
UE28                   2.0         1.4       1.4      1.7       1.4        1.4       6.8       6.3       6.2            1.3        1.1       1.0
Zone euro              1.9         1.1       1.2      1.4       1.2        1.2       8.2       7.6       7.4            3.1        2.7       2.6
États-Unis               2.9       2.3       1.8        2.1     1.5        1.9       3.9        3.7      3.7           -2.4       -2.5       -2.5
Japon                    0.8       0.9      0.4        0.5      0.2        0.9       2.4        2.3      2.2            3.5        3.5        3.5
1
  Les prévisions de la Commission européenne pour le Luxembourg peuvent diverger de celles du STATEC.
Source: Commission européenne (7 nov. 2019)

Zone euro: la locomotive allemande à petite vitesse                                                                           Note de conjoncture
                                                                                                                                       N° 2-2019    9
La croissance prévue pour la zone euro devrait avoisiner 1% cette année. Soit environ                               1. Conjoncture internationale
la moitié de l’expansion relevée en 2018, et l’un des ralentissements les plus marqués
parmi les économies avancées. Derrière celui-ci, on retrouve en premier lieu les
performances médiocres de l’Allemagne (+0.4% en 2019, contre +1.5% en 2018) et
de l’Italie (+0.1%, contre +0.8% l’année passée) 2.

L’Allemagne – du fait de la part relativement importante de son secteur industriel
(25% du PIB) et de l’orientation marquée de ses exportations vers les marchés
extra-européens – semble particulièrement souffrir des tensions commerciales
mondiales (cf. étude 6.1). D’autres phénomènes, d’ordre non conjoncturel, affectent
également la performance de son industrie automobile3. Les incertitudes entourant
les perspectives mondiales pèsent également sur la performance à l’export de l’Italie,
mais la croissance y est surtout pénalisée par la quasi-stagnation de la consommation
des ménages (alors que celle-ci reste le principal facteur de croissance dans les autres
pays de la zone euro). L’amélioration du marché du travail n’est pas assez prononcée
pour stimuler les dépenses des ménages italiens. En outre, les domaines de l’immobi-
lier et de la construction peinent à se redresser4 .

Dans ce contexte, la France fait bonne figure. Le dynamisme de la consommation
privée y a été préservé par des gains de pouvoir d’achat conséquents (notamment
dans le sillage des mesures prises en réaction au mouvement des gilets jaunes).
En parallèle, les ménages français tendent à épargner davantage, un phénomène que
l’on constate aussi à l’échelle de la zone euro (malgré la faiblesse des taux d’intérêt)
et qui semble traduire une certaine inquiétude quant à l’avenir.                                                2
                                                                                                                    Prévisions de la Commission
                                                                                                                    européenne pour 2019.
Au 3e trimestre 2019, le PIB de la zone euro n’a progressé que de 0.2% sur un trimestre,                        3
                                                                                                                    Notamment le passage
un rythme faible et identique à celui du 2e. L’Allemagne a échappé de peu à la réces-                               aux nouvelles normes
sion technique, avec une hausse de 0.1% (contre -0.2% au trimestre précédent), un                                   d’émission et la transition
résultat qui constitue une bonne surprise si l’on considère la forte baisse de moral                                laborieuse vers les modèles
                                                                                                                    électriques.
des acteurs économiques allemands sur la période estivale.
                                                                                                                4
                                                                                                                    L’Italie est le seul pays de
                                                                                                                    la zone euro où les prix
                                                                                                                    de vente des logements
                                                                                                                    diminuent sur les dernières
                                                                                                                    années.
Tableau 1.2
     Principales hypothèses internationales

                                                               1990-2018            2018             2019        2020              2019       2020
                                                                                                         Évolution en %    Révisions (points de % ou
     Environnement international2                                                            (ou spécifié différemment)      spécifié différemment)1
     PIB zone euro (vol.)                                               1.6            1.9             1.1          1.1            -0.2        -0.4
     Demande mondiale, biens (vol.)                                     4.8            3.7             2.1          1.6            -0.4        -2.2
     Demande mondiale, services (vol.)                                  4.7            1.3             2.2          2.4            -1.6        -1.6
     Indice boursier européen Euro Stoxx                                4.9           -3.0             0.2          4.5             1.9        -0.8
     Prix PIB zone euro                                                 2.0            1.3             1.6          1.4             0.1        -0.3
     Prix pétroliers (baril/USD)                                       48.5           71.1           64.8         62.9              1.0        -2.7
     Taux de change (EUR/USD)                                          1.21           1.18           1.12         1.10                -        -0.1
     Taux de chômage Grande Région (% de la pop. active)                8.8            8.3             7.9          7.9             0.6         0.8
     Taux d'intérêt court terme EUR                                     3.7          -0.3             -0.4         -0.4               -        -0.3
     Taux d'intérêt long terme EUR                                      4.9            1.2             0.4          0.3             0.1         -1.2
     Source: STATEC (1990-2018: données observées; 2019-20: prévisions)
     1
       Par rapport à la NDC 1-19, publiée le 6 juin 2019.
     2
       Le scénario international est présenté sous la responsabilité du STATEC et se base sur les projections d’Oxford Economics
     avec qui le STATEC a une relation contractuelle (date de clôture: 15 octobre).

     Note de conjoncture                   Jusqu’en octobre 2019, les résultats des enquêtes de conjoncture en zone euro ne
10   N° 2-2019                             laissent pas envisager de redressement significatif à brève échéance. Elles continuent
     1. Conjoncture internationale         notamment à indiquer une contraction de l’activité dans l’industrie. Et pour les
                                           activités de services, elles pointent dans l’ensemble vers une expansion plus modeste.

                                           Pour 2020, la croissance attendue en zone euro devrait être très proche de celle de
                                           2019 (légèrement au-dessus de 1%), mais avec des contrastes selon les pays. Ainsi,
                                           on devrait observer une accélération de la croissance en Allemagne et en Italie5,
                                           une poursuite au même rythme en France, et un prolongement du ralentissement
                                           dans beaucoup d’autres États membres (Espagne, Belgique, Irlande, Portugal, Pays-Bas
                                           et Finlande notamment). Les politiques budgétaires ne seraient dans l’ensemble
                                           que très légèrement expansives, ce qui est d’une certaine façon dommage dans le
                                           contexte actuel où les États ont la possibilité d’emprunter à des taux très faibles ou
                                           même négatifs.

                                           Révision à la baisse de la demande adressée au Luxembourg

                                           Ces développements conduisent le STATEC à revoir à la baisse ses hypothèses en
                                           matière de croissance pour la zone euro et, de manière encore plus significative, pour
                                           les perspectives de demande mondiale (et ce tant du côté des biens que des services).

                                           En ce qui concerne l’environnement boursier, formalisé par une hypothèse sur l’indice
                                           Euro Stoxx, la trajectoire dessinée pour 2019 et 2020 n’est que marginalement modi-
                                           fiée par rapport à celle du printemps dernier. Ceci provient notamment du fait que,
                                           malgré les fluctuations significatives qu’il a enregistré depuis, l’indice est demeuré sur
                                           une tendance légèrement croissante.
     5
         En Allemagne, un effet
         de calendrier positif consé-      La faiblesse de l’inflation en zone euro (sans pressions supplémentaires de la part
         quent, de l’ordre de 0.4
         point de PIB, est attendu         des produits pétroliers) et la dégradation des perspectives de croissance conduisent
         pour 2019, et certains            par ailleurs à ne pas anticiper de resserrement monétaire sur l’horizon de prévision.
         facteurs ayant affecté la         Les hypothèses en matière de taux d’intérêt sont révisées en conséquence à la baisse.
         production automobile
         devraient s’estomper. En
         Italie, plusieurs décisions       Bien entendu, qui dit hypothèses dit incertitudes quant à leur réalisation effective.
         de nature budgétaire prises       À cet égard, différents scénarios de risques liés à l’évolution de l’environnement
         par la nouvelle coalition au
         pouvoir devraient stimuler        international ont été établis dans cette Note de conjoncture, à la fin du chapitre 2.
         la demande intérieure.
Activité
                                    économique                                    2
L’année 2019 débute plutôt bien pour l’économie luxembourgeoise, notamment
grâce à une croissance du PIB élevée au 2e trimestre. D’autre part, la mise à
jour des comptes nationaux laisse percevoir une expansion plus soutenue
qu’antérieurement escompté sur les années précédentes.

Cependant, des facteurs négatifs sont susceptibles d’infléchir la progression
de l’activité à court terme, à commencer par la dégradation du contexte inter-
national. Par ailleurs, l’emploi montre déjà des signes de ralentissement dans
plusieurs branches de l’économie grand-ducale.

L’expansion du 1er semestre 2019 doit beaucoup à la bonne tenue des services
non financiers, tandis que le secteur financier est à la traîne, une configura-
tion qui devrait rester de mise au moins jusqu’en 2020. La consommation des
ménages quant à elle demeurerait dynamique et les dépenses d’investissement,
au ralenti cette année, devraient regagner en vigueur l’année prochaine. Si
l’environnement extérieur plus difficile conduit le STATEC à revoir à la baisse
ses perspectives de croissance pour 2020, la demande intérieure demeurerait
un facteur de soutien au Luxembourg, en ligne avec la tendance générale qui
se profile à l’échelle de la zone euro.
Graphique 2.1                                                           Graphique 2.2
     Tendance au ralentissement pour le PIB                                  Croissance revue à la hausse sur les dernières années

     Évolution du PIB en volume                                              PIB en volume, variation annuelle en %
     7                                                                       5.0
                                                                                                          4.6
                                                                             4.5           4.3
     6
                                                                             4.0       3.9
     5                                                                       3.5
                                                                                                                                           3.1
     4                                                                       3.0
                                                                                                                                     2.6
                                                                             2.5                     2.4
     3
                                                                             2.0                                            1.8
     2                                                                                                                1.5
                                                                             1.5
     1                                                                       1.0
                                                                             0.5
     0
                                                                             0.0
           15 T1
           15 T2
           15 T3
           15 T4
           16 T1
           16 T2
           16 T3
           16 T4
           17 T1
           17 T2
           17 T3
           17 T4
           18 T1
           18 T2
           18 T3
           18 T4
           19 T1
           19 T2
                                                                                       2015           2016            2017           2018

                 Variation annuelle en %                                              Ancienne version (Automne 2018)
                 Idem, tendance (moyenne mobile sur 3 trimestres)                     Nouvelle version (Automne 2019)

     Source: STATEC (Comptes nationaux)                                      Source: STATEC (Comptes nationaux)

     Note de conjoncture                    Un bon résultat pour le PIB au 2e trimestre 2019,
12   N° 2-2019                              malgré le contexte moins favorable
     2. Activité économique
                                            Le PIB luxembourgeois a progressé de 3.7% sur un an au 2e trimestre 2019 (+2.2% sur
                                            un trimestre). Ce rebond est essentiellement lié aux bonnes performances des services
                                            aux entreprises, de l’information et communication et du commerce. Par ailleurs, le
                                            secteur financier a de nouveau apporté une contribution positive, alors qu’il avait tiré
                                            la valeur ajoutée vers le bas au cours des deux trimestres précédents.

                                            Ce bon résultat du Luxembourg sur la période printanière tranche avec le ralentisse-
                                            ment relevé pour la plupart des pays de la zone euro. Il doit être considéré avec une
                                            certaine prudence eu égard à la volatilité des données trimestrielles qui, en tendance,
                                            indiquent plutôt un ralentissement depuis la mi-2018 (cf. graphique 2.1). Eu égard aussi
                                            aux enquêtes de conjoncture, qui n’ont pas montré de signaux d’amélioration de la
                                            confiance des acteurs économiques luxembourgeois ni au 2e trimestre ni au 3e (pour
                                            l’industrie, c’est même une forte détérioration qui ressort, voir ci-après). De plus, il faut
                                            garder à l’esprit que la dynamique de fond de l’emploi – qui empiriquement est une
                                            variable retardée de la valeur ajoutée – perd de l’intensité sur les derniers trimestres1.

                                            Croissance revue à la hausse pour les années écoulées

                                            La diffusion des derniers comptes nationaux (9 octobre 2019) intègre, outre les premiers
                                            résultats du 2e trimestre 2019, de nouveaux chiffres pour les quatre dernières années
                                            écoulées (conformément à la procédure traditionnelle de révision qui a lieu une fois
                                            par an). Ceux-ci dévoilent une progression du PIB luxembourgeois plus importante sur
                                            l’ensemble de cette période, en particulier pour l’année 2016 où la croissance passe
                                            du simple au double (cf. graphique 2.2). Plusieurs éléments expliquent ces révisions,
                                            mais le principal touche au retraitement statistique des données de certaines entre-
                                            prises multinationales. La branche la plus concernée par ce retraitement est celle de
                                            l’information et communication, dont la valeur ajoutée a été nettement revue à la
     1
         La croissance de l’emploi          hausse (ceci impacte également à la hausse les exportations nettes de services non
         total reste stable sur les
         trois premiers trimestres          financiers).
         de 2019 grâce à certains
         phénomènes isolés,
         mais elle ralentit dans
         la majorité des branches
         (cf. chapitre 4).
Tableau 2.1
Valeur ajoutée par branche

                                                              Poids                                         Année                             Trimestre
Nace rév. 2                                                   2018     2014      2015     2016      2017     2018       18 T3    18 T4 19 T1 19 T2
                                                              En %                                                               Variation annuelle en %
Valeur ajoutée en volume
  Agriculture, sylviculture et pêche                            0.2      17.4      1.9     -10.7     -5.0     -1.9       -1.4     -4.2       1.3      3.0
  Industrie                                                     7.5      -6.5     11.2      12.3     -0.6      2.0        1.3     -0.5       3.7      4.2
  Construction                                                  5.6      12.2      0.2       4.0      2.5     11.2       11.3     15.2       5.0      2.3
  Commerce, transport, Horeca                                  14.8       4.0     -6.3       6.8     -0.3     -3.1       -3.5     -3.4       2.8      3.3
  Information et communication                                  9.8       6.9     24.2      18.0      0.0     16.7       12.0     20.9       7.7     13.5
  Activités financières et d'assurance                         24.7       3.3      9.6       2.1      0.7     -1.1        1.6     -9.1      -5.3      0.2
  Activités immobilières                                        8.4       7.9      1.6       3.2     -1.2      1.6        2.2      2.2       4.6      3.5
  Services aux entreprises et location                         12.3       7.2      7.1       3.9      7.9      6.4        2.7      1.5      -0.7      4.1
  Adm. publique, défense, éduc. et santé                       15.8       1.2      1.6       1.6      4.4      5.3        5.2      5.7       3.8      5.4
  Autres services1                                               1.7      1.0     -5.5       1.5      0.9     -0.1       -2.0      -0.3      2.5      3.8
Total                                                        100.0        3.9      4.6      4.9       1.7      2.7        2.6      0.6       0.9      3.6
Source: STATEC (comptes nationaux)
1
  Arts, spectacles et activités récréatives, services personnels, activité des ménages, activités extraterritoriales.

Ces nouveaux éléments donnent l’image d’une activité économique plus soutenue                                                        Note de conjoncture
qu’antérieurement relevé sur les années récentes et plus en ligne avec les tendances                                                          N° 2-2019     13
dessinées alors par d’autres indicateurs économiques tels que l’emploi, les recettes                                              2. Activité économique
fiscales, les enquêtes de conjoncture ou la dynamique économique européenne.
La performance de l’année 2017, très peu révisée2, reste cependant assez décevante
de ce point de vue. C’est en effet en 2017 que la croissance avait atteint un pic dans
la plupart des économies de la zone euro (c’était aussi une très bonne année sur les
marchés boursiers).

Les services non financiers restent un contributeur majeur à la croissance

Sur l’ensemble du 1er semestre 2019, la croissance du PIB se situe légèrement au-dessus
de 2% en rythme annuel. Les services d’information et communication participent
très largement (presque pour moitié) à cette progression. Les activités à dominante
non marchande (administration publique, éducation, santé et action sociale) aussi. Par
rapport à l’année passée, la contribution à la croissance est moins prononcée dans
plusieurs domaines, notamment dans les services aux entreprises et la construction
(pour cette dernière branche, les données de 2018 ont été considérablement révisées
à la hausse).
                                                                                                                         2
                                                                                                                             La croissance du PIB pour
                                                                                                                             2017 a été peu révisée, mais
                                                                                                                             des révisions substantielles
La valeur ajoutée du secteur financier a certes opéré un certain rebond après un                                             affectent certaines
4e trimestre 2018 particulièrement faible, mais la première moitié de 2019 ne montre                                         branches. C’est le cas en
                                                                                                                             particulier des services
aucune amélioration par rapport à la même période de l’année précédente (-2.6%                                               financiers (dont la valeur
en volume). Au cours des derniers trimestres, la valeur ajoutée des banques en                                               ajoutée en 2017 a été
particulier est empreinte d’une forte volatilité, avec des résultats extrêmement                                             révisée de +3.6% à seule-
                                                                                                                             ment +0.7%) et des services
contrastés selon les établissements (voir ci-après).                                                                         d’information et communi-
                                                                                                                             cation (révision de -17.1%
À l’issue du 2e trimestre 2019, l’acquis de croissance pour 20193 s’élève à 2.8%. C’est                                      à 0.0%), les deux mouve-
                                                                                                                             ments se compensant
surtout la performance relativement élevée du 2e trimestre qui explique cet acquis                                           presque intégralement au
plus favorable. Il faut donc rester prudent concernant les implications de ce bon 2e                                         final.
trimestre sur la prévision annuelle, un contrecoup n’étant pas à exclure dans le contexte                                3
                                                                                                                             L’acquis de croissance
actuel (et compte tenu de la variabilité des données trimestrielles).                                                        pour 2019 représente la
                                                                                                                             progression du PIB obtenue
                                                                                                                             en supposant que le PIB
                                                                                                                             se stabilise à son niveau du
                                                                                                                             2e trimestre sur le restant
                                                                                                                             de l’année.
Tableau 2.2
     PIB et composantes de la demande

                                                                                          Année                             Trimestre
                                                         2014    2015     2016    2017     2018    18 T3   18 T4      19 T1     19 T2
                                                                                                              Variation annuelle en %
     Dépense de consommation finale des ménages            4.1     1.8      3.4     2.2      3.3     3.6     4.0        2.6        2.8
     Dépense de consommation finale des adm. pub.          1.9     1.6      1.0     4.7      4.1     3.6      4.4       3.6       5.2
     Formation brute de capital fixe                       9.5    -7.7      4.6     5.6     -5.9    -4.7     -0.9       0.9        0.1
     Exportations de biens et de services                 16.4     4.7      2.6     0.7      0.5    -2.5     -1.1      -1.0        1.5
         Exportations de biens                           20.7     -9.6      0.0     0.5     -1.2    -0.3      3.7       1.7       1.4
         Exportations de services                        16.3      9.9      3.8     1.4      0.3    -4.2     -2.6      -1.6       2.4
           Exportations de services financiers            9.2      4.2     -0.2    -2.8      1.6     1.1     -2.1      -3.3      -3.8
            Exportations de services non financiers      28.8     18.5      9.0     6.5     -1.0    -9.9     -3.1       0.3       9.7
     Importations de biens et de services                 19.5     3.4      1.6     0.6     -0.3    -3.6     -1.1      -1.2       0.3
         Importations de biens                           16.0     -1.8      1.4     1.6     -0.4     0.2      1.7      -1.1      -1.8
         Importations de services                        21.8      5.2      2.3     1.4     -0.5    -5.5     -1.2      -0.7       2.4
           Importations de services financiers           10.9      2.9     -1.7    -5.5      0.5    -0.2     -4.3      -3.8      -6.3
            Importations de services non financiers      32.0      7.1      5.3     6.3     -1.2    -8.8      0.6       1.3       8.2
     PIB                                                 4.3       4.3     4.6      1.8     3.1      2.8     1.2        1.0       3.6
     Source: STATEC (Comptes nationaux, données en volume)

     Note de conjoncture                    La consommation résiliente, l’investissement mitigé
14   N° 2-2019
     2. Activité économique                 Sur le début de 2019, la consommation des ménages du Luxembourg montre une
                                            certaine perte de vitesse par rapport à l’année précédente. Cette tendance n’est
                                            pas vraiment inquiétante, car elle repose essentiellement sur deux phénomènes à
                                            caractère isolé. Le premier concerne les dépenses relatives aux crèches, qui avaient
                                            été fortement dynamisées en 2018 par la réforme des chèques services (introduite à
                                            la fin de 2017), et qui ne progressent naturellement pas autant cette année. L’autre
                                            élément concerne les achats de véhicules particuliers, très dynamiques au 1er semestre
                                            2018 mais encore affectés au début de 2019 par l’introduction des nouvelles normes
                                            d’émission (septembre 2018). Cet effet devrait s’estomper au 3e trimestre et même
                                            jouer en sens inverse (i.e. à la hausse) au 4e trimestre 20194 .

                                            D’une manière générale, la consommation des ménages demeure soutenue par les
                                            fondamentaux (croissance de la population, bonne tenue du marché du travail,
                                            progression du revenu disponible). La confiance des ménages du Luxembourg reste
     4
         Les immatriculations de
         voitures neuves augmentent         élevée sur la fin de 2019, mais elle s’est quelque peu détériorée depuis le printemps.
         de respectivement 27%              Les consommateurs se montrent notamment plus pessimistes à l’égard de leur situation
         et 14% sur un an en                financière personnelle et de l’activité économique en général5 .
         septembre et octobre 2019.
     5
         Dans la zone euro, les             Le volume des dépenses d’investissement progresse peu sur la première moitié de
         consommateurs sont                 2019 (+0.5% sur un an), mais le résultat est meilleur si l’on exclut la composante
         également plus inquiets
         quant aux perspectives             très volatile des avions et satellites (+1.8%, contre -1.0% en 2018). Il doit beaucoup
         économiques sur les                à la hausse des investissements dans les bâtiments non résidentiels et les ouvrages
         derniers mois, mais leur           de génie civil (+10% environ sur un an au 1er semestre). Les investissements dans
         jugement quant à leur
         situation financière s’est         les autres domaines – machines, matériel de transport (hors avions et satellites) et
         en revanche amélioré.              logements – sont par contre en retrait par rapport à l’année passée. Il faut garder un
                                            certain recul par rapport à ces tendances, car les révisions ultérieures peuvent être
     6
         Les dépenses d’investisse-
         ment en logements pour             importantes6 .
         les années 2015 à 2018
         ont notamment été consi-           Le solde extérieur progresse sur les échanges de biens (baisse des importations de
         dérablement revues à la
         hausse dans la nouvelle            voitures et d’avions et satellites, hausse des exportations de produits en caoutchouc
         version des comptes                et textiles) et de services non financiers (commerce de gros, services de banques
         nationaux (en ligne avec           de données et télécommunication notamment). Les échanges de services financiers
         une révision vers le haut
         de la valeur ajoutée dans          contribuent négativement, en lien avec la moindre valeur ajoutée du secteur financier.
         la construction).
Graphique 2.3                                                          Graphique 2.4
Les fonds d’investissement profitent du rebond                         Les primes d’assurance non-vie décollent
des valorisations boursières                                           grâce aux relocalisations pré-Brexit

Variation annuelle en %                                                Contributions à la variation annuelle en points de %
35                                                               36    100
30                                                               29     80
25                                                               22     60
20                                                               15     40

15                                                               8      20

10                                                               1       0

 5                                                               -6    -20

 0                                                               -13   -40

                                                                              16 T1

                                                                                          16 T3

                                                                                                  17 T1

                                                                                                          17 T3

                                                                                                                  18 T1

                                                                                                                            18 T3

                                                                                                                                        19 T1

                                                                                                                                                19 T3
-5                                                               -20
     15 T1

                    16 T1

                                17 T1

                                            18 T1

                                                        19 T1
                                                                                      Assurance non-vie
                                                                                      Assurance vie hors unités de compte
             Actifs nets des organismes de placement collectif                        Assurance vie en unités de compte
             Euro Stoxx 50 (éch. droite)                                              Primes encaissées par les compagnies d'assurance

Sources: CSSF, Macrobond                                               Sources: CAA, STATEC

La hausse des actions stimule les fonds d’investissement mais pas l’assurance-vie                                                   Note de conjoncture
                                                                                                                                             N° 2-2019    15
Depuis le début de 2019, les marchés boursiers ont suivi une tendance à la hausse                                            2. Activité économique
(+22% pour l’Euro Stoxx 50) malgré trois brèves interruptions causées par les
relèvements de taxes entre les États-Unis et la Chine7. Ces valorisations boursières
ont fait progresser les actifs des organismes de placement collectif de 6.8% sur
un an au 3e trimestre (+5.4 points de % grâce aux marchés financiers, +1.4 point
de % d’émissions nettes). Les investissements nets proviennent surtout des fonds
obligataires, privilégiés au vu des craintes des investisseurs sur la guerre commerciale
et les perspectives de croissance.                                                                                7
                                                                                                                       Plus de détails sur la
                                                                                                                       guerre commerciale
L’assurance-vie en unités de compte n’a pas profité de la remontée des bourses                                         dans l’Étude 6.1.
(+0.4% de primes encaissées sur un an au 3e trimestre) et les primes sur les produits                             8
                                                                                                                       Pour information, la forte
d’assurance-vie à rendements (faibles) garantis ont reculé de 8.8% par rapport au 3e                                   hausse de l’assurance vie
trimestre 20188 . À noter que sur cette période l’an passé, une importante activité en                                 constatée au 2e trimestre
produits de protection et des opérations d’épargne se sont développées. L’assurance non                                2019 (+72%) reflète un
                                                                                                                       transfert de portefeuille
vie profite en revanche des relocalisations d’activités des compagnies d’assurance en                                  vers le Luxembourg d’un
vue du Brexit (+191% de primes). Pour rappel, 14 compagnies d’assurance ont annoncé                                    montant supérieur à
qu’elles souhaitaient relocaliser en partie au Luxembourg pour pouvoir continuer leurs                                 2 milliards d’euros selon
                                                                                                                       le Commissariat aux
activités en zone euro. Le STATEC estime que ces relocalisations ont permis de créer                                   assurances.
75 emplois directs sur la place jusqu’en juin 20199. Une grande partie des compagnies
concernées fournissent néanmoins des services et produits hors Luxembourg10 et ne
                                                                                                                  9
                                                                                                                       Sur les 830 emplois directs
                                                                                                                       créés au Luxembourg par
sont donc pas prises en compte dans le calcul de la valeur ajoutée brute (VAB) de                                      les relocalisations liées
l’assurance non-vie sur le territoire (+4.4% sur un an au 2e trimestre).                                               au Brexit (cf. chapitre 4).
                                                                                                                  10
                                                                                                                       Selon le Commissariat aux
Résultats en demi-teinte pour les banques                                                                              assurances, les assureurs
                                                                                                                       travaillant essentiellement
Les banques ont affiché des résultats encore très contrastés au premier semestre                                       sur le marché luxembour-
                                                                                                                       geois enregistrent une
2019. La marge d’intérêt du secteur a reculé de 7.1% sur un an, tirée vers le bas par                                  croissance de leur encaisse-
la restructuration du portefeuille de crédits d’un seul établissement sur la place11.                                  ment de 5.9% sur un an sur
                                                                                                                       les trois premiers trimestres
                                                                                                                       de 2019.
                                                                                                                  11
                                                                                                                       Cf. https: www.cssf.lu/
                                                                                                                       fileadmin/files/Publications/
                                                                                                                       Communiques/Commu-
                                                                                                                       niques_2019/CP1946_
                                                                                                                       Banques_081019.pdf
Graphique 2.5                                                                                Graphique 2.6
     Les taux bas soutiennent les crédits et la consommation…                                     … mais ne stimulent pas l’investissement

     Variation annuelle en %                                                                      Variation annuelle en %
     9                                                                                      6.8    20

                                                                                                   15
     8                                                                                      5.1
                                                                                                   10

                                                                                                    5
     7                                                                                      3.4
                                                                                                    0
     6                                                                                      1.7    -5

                                                                                                  -10
     5                                                                                      0.0
                                                                                                  -15
           10 T1

                   11 T1

                           12 T1

                                   13 T1

                                           14 T1

                                                   15 T1

                                                            16 T1

                                                                    17 T1

                                                                            18 T1

                                                                                    19 T1

                                                                                                        10 T1

                                                                                                                11 T1

                                                                                                                        12 T1

                                                                                                                                13 T1

                                                                                                                                        14 T1

                                                                                                                                                15 T1

                                                                                                                                                        16 T1

                                                                                                                                                                17 T1

                                                                                                                                                                        18 T1

                                                                                                                                                                                19 T1
                   Encours de crédits aux ménages résidents
                   (retardé de 3 trimestres)*                                                                   Encours de crédits aux sociétés non financières résidentes
                   Consommation finale des ménages (éch. droite)                                                FBCF hors avions et satellites

     Sources: BCL, STATEC (Comptes nationaux,                                                     Sources: BCL, STATEC (Comptes nationaux,
     données lissées sur 3 trimestres)                                                            données lissées sur 3 trimestres)
     * Crédits immobiliers et à la consommation

     Note de conjoncture                                   La moitié des banques – notamment les banques de détail et les banques dépositaires12
16   N° 2-2019                                             – sont néanmoins parvenues à augmenter leur marge grâce à la hausse des prêts
     2. Activité économique                                accordés (effet volume) et via des activités hors zone euro bénéficiant de taux
                                                           d’intérêt plus élevés. Les commissions nettes ont augmenté (+3.6%) mais pour seulement
                                                           un tiers des banques, notamment celles ayant profité des relocalisations d’activités
                                                           étrangères au Luxembourg pour pallier le Brexit (en particulier dans la gestion de
                                                           fortune et les services aux fonds d’investissement) selon la CSSF. Ces relocalisations
                                                           ont cependant pesé sur les frais des banques concernées, via les coûts salariaux
                                                           (+10.4% au total) et les frais généraux (+11.0%). Le STATEC estime qu’environ 450
                                                           emplois directs ont été créés par les établissements de crédit pour gérer les activités
                                                           déplacées en vue du Brexit. La hausse soutenue des frais face à la faible progression
                                                           des revenus a légèrement affaibli la VAB des banques au 2e trimestre (-0.6% sur un
                                                           an à prix constants).

                                                           Les taux bas soutiennent les crédits au secteur privé

                                                           En septembre, la Banque centrale européenne a de nouveau abaissé le taux directeur
                                                           de dépôt de 10 points de base et laissé présager qu’elle ne remonterait pas les taux
                                                           directeurs13 de sitôt dans le contexte actuel de faible inflation (cf. chapitre 3).

                                                           Au 3e trimestre, les crédits octroyés par les banques du Luxembourg aux ménages
                                                           sont repartis à la hausse de 7.8% sur un an, après avoir reculé entre la mi-2018
                                                           et mi-2019 à cause uniquement de la baisse des prêts aux ménages hors zone euro.
                                                           Les faibles taux appliqués aux nouveaux crédits à la consommation (2.6% en moyenne)
                                                           et aux crédits immobiliers (1.5%) soutiennent encore la demande pour ces prêts et
                                                           la consommation des ménages au Luxembourg (resp. +8.1% et +5.3% sur un an).

                                                           Les crédits aux sociétés non financières s’intensifient (+10.2% sur un an au 3e trimestre),
     12
          Selon la classification                          portés par le rebond des prêts aux entreprises hors zone euro depuis la mi-2018
          STATEC (cf. Étude 6.2).                          (+7.2 points de % contre +1.7 point de % au Luxembourg). La croissance des crédits
                                                           aux entreprises résidentes ralentit légèrement, mais reste quand même de 7.1% au
     13
          Actuellement fixés à 0.00%
          pour les opérations princi-                      3e trimestre (contre 12.5% de croissance annuelle moyenne entre la mi-2016 et la
          pales de refinancement,                          mi-2018). Le gonflement des crédits accordés à faible coût n’a toutefois pas vraiment
          0.25% pour les prêts                             relancé l’investissement au Luxembourg qui n’a progressé que de 0.1% sur un an au
          marginaux au jour le jour
          et -0.50% pour les dépôts                        2e trimestre (-0.2% hors avions et satellites).
          au jour le jour.
Graphique 2.7                                                                                                       Graphique 2.8
La confiance des industriels se détériore encore…                                                                   … et la production avec elle

Indicateur de confiance dans l'industrie, en points                                                                 Janv. 2015 = 100 (moyenne mobile 3 mois)
 20                                                                                                                 110

 10                                                                                                                 108
                                                                                                                    106
  0
                                                                                                                    104
-10
                                                                                                                    102
-20
                                                                                                                    100
-30                                                                                                                  98
-40                                                                                                                  96
      Janv.-15

                 Juil.-15

                            Janv.-16

                                       Juil.-16

                                                  Janv.-17

                                                             Juil.-17

                                                                        Janv.-18

                                                                                   Juil.-18

                                                                                              Janv.-19

                                                                                                         Juil.-19

                                                                                                                          Janv.-15

                                                                                                                                     Juil.-15

                                                                                                                                                Janv.-16

                                                                                                                                                           Juil.-16

                                                                                                                                                                      Janv.-17

                                                                                                                                                                                 Juil.-17

                                                                                                                                                                                               Janv.-18

                                                                                                                                                                                                           Juil.-18

                                                                                                                                                                                                                      Janv.-19

                                                                                                                                                                                                                                 Juil.-19
                 Zone euro                                                                                                           Zone euro                               Allemagne
                 Luxembourg                                                                                                          Luxembourg

Sources: Eurostat, STATEC                                                                                           Sources: Eurostat, STATEC

Mauvaise passe pour l’industrie                                                                                                                                                                           Note de conjoncture
                                                                                                                                                                                                                   N° 2-2019                17
Sur les 8 premiers mois de 2019, la production industrielle luxembourgeoise subit un                                                                                                                 2. Activité économique
repli d’environ 2% par rapport à l’année précédente. Cette baisse est largement due
aux domaines de la production et distribution d’électricité et de gaz, de la sidérurgie
et des machines et équipements. C’est également une tendance de baisse (ou de ralen-
tissement par rapport à l’année passée) qui ressort dans la majorité des autres pans
de l’industrie. Les fabrications de produits en caoutchouc et de produits métalliques
échappent à cette morosité, avec une production encore bien orientée cette année
(au moins jusqu’en août, dernières données disponibles).

Dans leur ensemble, les industriels du Luxembourg accusent une baisse de moral
depuis le début 2018 et ce dernier continue à se dégrader: l’indicateur de confiance
correspondant se situe en septembre et octobre à son plus faible niveau depuis le
début de 2016 (nettement inférieur à sa moyenne de long terme).

En dépit de la baisse de la production industrielle, la valeur ajoutée en volume
de l’industrie contribue positivement à la croissance du PIB sur le début de 2019.
Ce mouvement indiquerait par conséquent une baisse simultanée et plus prononcée
de la consommation intermédiaire14 (des intrants nécessaires à la production). Cette
évolution bien plus favorable en termes de valeur ajoutée qu’en termes de production
se retrouve dans bon nombre d’autres États membres, notamment en Allemagne
(baisse de la production de près de 5% sur un an cette année, mais quasi-stabilité de
la valeur ajoutée de l’industrie).                                                                                                                                                14
                                                                                                                                                                                            Il faut également considérer
                                                                                                                                                                                            que la production indus-
                                                                                                                                                                                            trielle analysée ici est issue
Malgré tout, le constat général est plutôt négatif, à l’image du ralentissement des                                                                                                         d’une enquête (enquête
effectifs de l’industrie (+0.8% sur un an au 1er semestre 2019, contre +1.7% en                                                                                                             d’activité dans l’industrie),
2018). Et aussi à celle de la baisse de la production industrielle mondiale en 2019,                                                                                                        alors que la production
                                                                                                                                                                                            calculée dans le cadre des
qui s’inscrit en partie dans le contexte de la hausse des tensions commerciales,                                                                                                            comptes nationaux – et qui
pressions qui en Europe semblent particulièrement affecter l’industrie allemande.                                                                                                           rentre dans le calcul de la
D’ailleurs, les exportations de produits industriels du Luxembourg vers l’Allemagne                                                                                                         valeur ajoutée – fait appel à
                                                                                                                                                                                            d’autres sources de données
sont actuellement en repli (cf. étude 6.1).                                                                                                                                                 (chiffre d’affaires, importa-
                                                                                                                                                                                            tions, etc.) et présente une
                                                                                                                                                                                            plus grande exhaustivité.
                                                                                                                                                                                            Les deux séries sont bien
                                                                                                                                                                                            corrélées, mais peuvent
                                                                                                                                                                                            diverger à très court terme.
Graphique 2.9                                                                 Graphique 2.10
     Légère baisse de moral dans la construction                                   Une activité contrainte par les difficultés de recrutement?

     Indicateur de confiance dans la construction, en points                       Facteurs limitant l'activité dans la construction,
      30                                                                           en % du total des réponses
                                                                                   50
          20                                                                       45
          10                                                                       40
                                                                                   35
           0                                                                       30
                                                                                   25
     -10
                                                                                   20
     -20                                                                           15
                                                                                   10
     -30
                                                                                    5
     -40                                                                            0
               13 T1

                          14 T1

                                    15 T1

                                            16 T1

                                                       17 T1

                                                               18 T1

                                                                       19 T1

                                                                                        12 T1
                                                                                                12 T3
                                                                                                        13 T1
                                                                                                                13 T3
                                                                                                                        14 T1
                                                                                                                                14 T3
                                                                                                                                        15 T1
                                                                                                                                                15 T3
                                                                                                                                                        16 T1
                                                                                                                                                                16 T3
                                                                                                                                                                        17 T1
                                                                                                                                                                                17 T3
                                                                                                                                                                                        18 T1
                                                                                                                                                                                                18 T3
                                                                                                                                                                                                        19 T1
                                                                                                                                                                                                                19 T3
                       Zone euro                                                                   Manque de main-d'œuvre
                       Luxembourg                                                                  Demande insuffisante

     Source: Eurostat                                                              Source: STATEC (enquête de conjoncture dans la construction)

     Note de conjoncture                            Construction: des tensions sur l’offre?
18   N° 2-2019
     2. Activité économique                         Après de très bons résultats en 2018, l’activité dans la construction semble subir un
                                                    certain freinage cette année. Sur les sept premiers mois de 2019, la production de la
                                                    branche enregistre une hausse d’environ 1% (contre 3.5% en 2018). Ce ralentissement
                                                    est surtout dû aux domaines du génie civil et du bâtiment (gros œuvre), les travaux
                                                    spécialisés15 progressant de 2.5% environ sur la même période soit presqu’au même
                                                    rythme qu’en 2018.

                                                    Ce freinage de la production semble relativement prononcé par rapport à ce que les
                                                    enquêtes de conjoncture menées dans le secteur suggéreraient. La confiance des
                                                    entrepreneurs de la construction a certes eu tendance à se replier depuis 2018, mais
                                                    de manière très limitée, et elle reste à des niveaux historiquement très élevés jusqu’en
                                                    octobre 2019. Malgré tout, l’emploi de cette branche accuse lui aussi un certain
                                                    freinage sur la période récente. La hausse des effectifs était supérieure à 4% sur un
                                                    an au 1er trimestre 2019 et s’est depuis affaiblie (+3.4% sur un an en juillet 2019).
                                                    Par ailleurs, le volume des autorisations de bâtir enregistre un repli conséquent au
                                                    1er semestre 2019 (-17% sur un an), surtout dans le secteur non résidentiel.

                                                    En conclure que le contexte conjoncturel est moins porteur pour la construction
                                                    serait peut-être trop rapide, voire erroné. Car les enquêtes de conjoncture comportent
                                                    aussi des éléments qui laissent penser à des contraintes d’offre. Ainsi, la part des
                                                    entrepreneurs qui citent le manque main-d’œuvre comme principal facteur limitant
                                                    leur activité continue à augmenter sur la fin de 2019 (comme c’est le cas depuis 2017).
                                                    Et conjointement, la part de ceux qui évoquent une demande insuffisante reste ancrée
                                                    à un faible niveau (cf. graphique 2.10).

                                                    L’hypothèse d’une offre également trop limitée par rapport à la demande reste en tous
                                                    cas plus que plausible en ce qui concerne la construction de logements, vu l’évolution
                                                    des prix de vente correspondants. Ceux-ci affichent en effet une hausse de presque
                                                    10% sur un an au cours des derniers trimestres (après un rythme proche de 5-6%
     15
          Installations techniques
          (sanitaires, chauffage,                   par an de 2013 à 2017).
          électricité, etc.) et
          parachèvement (carrelage,
          revêtements de sol,
          menuiserie, plâtrerie,
          peinture, façades, etc.).
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