STRATÉGIE 2019 - Capitalium Advisors
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NOTRE GROUPE Sébastien Leutwyler Chief Investment Officer Capitalium Advisors SA Managing Partner et co-fondateur de la société Capitalium Advisors SA, Sébastien Leutwyler totalise 16 ans d’expérience dans la gestion d’actifs. Il est titulaire d’un Masters en économie de l’université de Genève et d’un Executive MBA en Stratégie & Management de la Stockholm School of Economics et Hong Kong University. Titulaire du Diplôme Fédéral d’Expert en Finance et Investissement, il est certifié CIWM (Certified International Wealth Manager) et CAIA (Chartered Alternative Investment Analyst).
STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT 2019 NOTRE POSITIONNEMENT EN UN CLIN L’impact de ces facteurs macroéconomiques a D’ŒIL significativement marqué l’année boursière 2018 par une revalorisation forcée de tous les actifs Etats-Unis Europe Suisse Chine Zones Emerg. financiers. Cet ajustement était nécessaire, car une juste redéfinition des risques devait s’imposer, Obligations avant de permettre à d’autres acheteurs de se Actions profiler et de se substituer aux Banques Centrales Actifs réels (par exemple les clients institutionnels). Le cas de la remontée brutale des taux d’intérêts italiens illustre parfaitement cette réalité pour les futurs 2018, UNE ANNEE POUR LES LIVRES détenteurs de sa dette (qui pour rappel, se monte D’HISTOIRE à 2’300mias d’EUR). Dix ans après la crise financière de 2008, les Corollaire de ces revalorisations, nous observons économies mondiales marquent un virage vers une distorsion des corrélations entre classes une phase de digestion des excès des politiques d’actifs et l’activation d’un nouveau régime de monétaires et d’endettement. Le tout caractérisé volatilité. Un duo qui sera parvenu à contrarier par un fléchissement de la croissance un peu bien des positionnements stratégiques. En effet, partout et une résurgence de l’inflation. Les Etats- après une année 2017 linéairement haussière Unis, en avance dans ce cycle économique, font sur l’ensemble des classes d’actifs, l’année 2018 également face à un durcissement monétaire nous rappelle que la synchronisation des cycles par le double effet d’une réduction du bilan de est l’exception plutôt que la règle. la Réserve Fédérale Américaine (FED) et des hausses graduelles de taux d’intérêts. A l’échelle globale, nous assistons à une sortie progressive des liquidités injectées au cours de la décennie EN 2018 IL AURA FALLU « JOUER LA par des états (via leur banquiers centraux) qui DÉFENSE » EN LIMITANT LE NOMBRE DE sont désormais vendeurs nets d’actifs. BUTS ENCAISSÉS. Pour ne rien arranger, la géopolitique aura une nouvelle fois apporté son lot d’incertitudes. Dans la nature des évènements d’abord (guerre commerciale, élections de mi-mandat aux Etats-Unis, Brexit, budget italien), mais aussi dans la forme instantanée des annonces que les tweets imposent désormais (nous garderons en tête ceux de D. Trump ou E. Musk parmi les plus célèbres de 2018). Sur les marchés, cette GRAPHIQUE : Expansion / contraction monétaire des trois princi- nouvelle forme de communication accentue pales Banques Centrales (FED, BCE, BOJ) la volatilité, conduisant le plus souvent à des Source: Thomson Reuters, Topdown Charts analyses à l’emporte-pièce. THE CASA GROUP 3
Comme souvent dans ces grandes phases de rotations d’actifs, le positionnement stratégique et la consistance de la gestion auront primé. LA ROBUSTESSE DES PORTEFEUILLES SE Notre stratégie 2018 décrivait ainsi notre choix MESURERA A L’AUNE DE LA GESTION DU assumé d’orienter très tôt nos allocations pour ce RISQUE ET DE LA CAPACITE TACTIQUE DE nouveau régime de « fin de cycle économique ». CEUX QUI LES GÈRENT. L’ADN DE NOTRE GESTION VISANT A AGIR DE En conséquence, pour ceux qui doutaient de la MANIÈRE FRANCHE DANS LES PORTEFEUILLES, capacité de la gestion traditionnelle à naviguer NOUS A PERMIS DE NOUS DISTINGUER DANS avec succès dans les marchés actuels, 2018 aura UNE ANNÉE BOURSIÈRE 2018 QUI RESTERA permis de mettre passablement d’eau à leur COMME L’UNE DES PLUS TOURMENTÉE DE CES moulin. Car les questions relatives à la pertinence CINQUANTE DERNIÈRES ANNÉES. des allocations en portefeuille, telles qu’elles sont classiquement pensées et implémentées, demeurent. Quant à ceux qui voyaient dans les nouveaux actifs technologiques que sont Dans cette même publication, nous appelions les cryptos-monnaies, une échappatoire aux à une « année de la discipline » vis-à-vis gestions traditionnelles, la baisse de 75% de de l’attractivité de certaines opportunités la valeur du Bitcoin aura certainement refroidi de rendement « facile », que nous jugions jusqu’aux plus enthousiastes. fallacieuses, notamment les stratégies tablant sur le faible niveau des volatilités. Là-encore, 2019, ON PREND LES MEMES ET ON l’implosion de ces programmes d’investissement RECOMMMENCE dès le mois de février de l’année, et la perte totale qu’ils ont engendrée pour leurs investisseurs, Une grande partie de l’effort de revalorisation confirme la rigueur avec laquelle il s’agit de choisir semble dernière nous, et le consensus ne paraît les risques auxquels exposer les portefeuilles de plus se faire trop d’illusions sur les perspectives nos clients. qu’il faut raisonnablement attendre des diverses classes d’actifs. Les rendements obligataires n’offrent que peu d’intérêts, au sens propre comme au sens figuré. Quant aux actions, la croissance des bénéfices et l’expansion de multiples se sont tus pour ne laisser guère que le dividende comme facteur de portage réaliste. Pour ceux qui voudraient voir dans l’évolution des fondamentaux, les arguments à même de construire leur allocation pour 2019, il est fort à GRAPHIQUE : Performances annuelles de la meilleure classe d’actifs parmi les actions US, les actions internationales, la dette parier que cette approche fasse encore bien des gouvernementale US, la dette des sociétés, l’or et les liquidités déçus. (ajustées de l’inflation) Source: Bloomberg, Capitalium Advisors 2019 DANS NOS PORTEFEUILLES En ce début d’année, nous accentuons encore Comptablement, comme l’illustre le graphique davantage la polarisation des risques de nos ci-dessus, nous noterons que plus de 93% des portefeuilles (barbell approach) dans le but classes d’actifs auront eu une performance de proposer une optionalité supplémentaire négative en 2018, et que ce sont les grands des rendements. Pour ce faire nous renforçons perdants du quantitative easing, or et USD en la pondération des avoirs défensifs (cash, or et obligations d’États indexées à l’inflation) tête, qui seuls auront trouvé grâce aux yeux des et accentuons par ailleurs les convictions investisseurs. Sur les derniers jours de décembre, directionnelles fortes. Entre les deux, nous la dette gouvernementale américaine sera faisons évoluer une allocation contrainte par parvenue elle aussi à terminer dans le vert, sur une gestion du risque (VaR) qui se compose principalement d’actifs aux corrélations faibles fonds de capitulation financière et de recherche (stratégies hedge funds macro, produits d’actifs hors-risques par les investisseurs. structurés défensifs à rendement, actifs réels). THE CASA GROUP 4
Sans forcément entrer dans un bear market risque des portefeuilles. Quantitativement, la fin généralisé (pertes boursières cumulées de des politiques monétaires non-conventionnelles plus de 20%), 2019 pourrait toutefois nous faire sonne comme un réveil douloureux pour ceux qui revivre de nouveaux épiphénomènes de purges avaient décidé d’ignorer la gestion du risque de (baisses courtes et brutales) tels que ceux leurs portefeuilles, hypnotisés par les garanties que nous avons vécus en février, octobre et implicites offertes par les banquiers centraux décembre de l’année dernière. et leur célèbre « whatever it takes », répété au fil des sauvetages financiers de la décennie Dans une période de turbulences, la question (faillites bancaires US, Grexit, système bancaire qu’il convient alors de se poser est celle italien, etc). de l’identification des poches d’excès. En la circonstance, nous parlons ici d’excès de Désormais, les lois du marché reprennent peu dettes (liquidités), d’excès de valorisations à peu leur place, et avec elles, ressortent les (bulles), et de facteurs techniques (flash chimères héritées de ces années d’inefficience crashes), susceptibles d’aggraver la situation en d’allocation du capital, forcée par des taux accélérant les corrections boursières. d’intérêts au plancher et par l’absence de volatilité. Autant de nouveaux risques qu’il s’agit Si aujourd’hui la dette, au niveau mondial, pourtant d’escompter à leur juste mesure et ne se trouve plus de façon démesurée dans qu’on identifie comme (1) l’omniprésence des les ménages ou les entreprises, elle s’est gestions passives (ETFs) et quantitatives dans les naturellement reportée vers les Etats. Aux dynamiques boursières (volumes et amplitudes), Etats-Unis, l’endettement approche désormais (2) la résurgence de crédits structurés (ex : CLOs) le trillion de dollar. Une conséquence directe si chers aux ingénieurs financiers, (3) une rapide des largesses fiscales de l’administration en dégradation du segment obligataire Investment place. Quant à la Chine, elle a pour sa part, Grade (voir le graphique ci-dessous) qui compte vu l’endettement de ses ménages tripler en désormais pour moitié des émissions de notations l’espace de 10 ans. Un phénomène inverse à la « BBB » (à savoir la moins bonne note avant le tendance générale et lié à une volonté politique passage dans le segment high yield), ou bien d’offrir un accès à la propriété à ses concitoyens encore (4) l’émergence d’acteurs systémiques et de soutenir la croissance par l’emprunt. (fonds « market neutral ») ayant pris la place laissée vacante par les banques d’investissement, et qui, par leurs tailles colossales (supérieures à USD 1 trillion pour les 4 principaux acteurs), sont EN D’AUTRES TERMES, LA CROISSANCE à même d’amorcer des phénomènes dits de MONDIALE CONTINUE ENCORE ET TOUJOURS « flash crashes » sur les marchés. DE SE FINANCER À CREDIT. Une situation dont la pérennité ne peut qu’être sujette à caution. A la fois pour des raisons évidentes de solvabilité, mais surtout parce que via ce mécanisme, la croissance marginale devient fonction des nouveaux crédits octroyés. C’est l’éternel serpent de mer, où croissance rime forcément avec dette. GRAPHIQUE : Monde - Emissions IG entre 2001-2018 Du côté des bulles de valorisations, si les Source: Bloomberg, BlackRock, « Global Investment Outlook biotechnologies et l’e-commerce se sont 2019 » passablement essoufflés en 2018, nous observons surtout un phénomène généralisé Tous ces facteurs agissent comme autant de hausses et de baisses marquées des cours d’épées de Damoclès sur les marchés, au au moment des publications de résultats. Cette moment même où les fondamentaux seuls ne réalité accentue les écarts de performances entre suffisent plus à dicter les comportements. bons et mauvais élèves de la cote, et affole au passage de façon plus marquée les métriques de THE CASA GROUP 5
ETATS-UNIS a surtout été question pour l’institution de limiter Isolationisme politique, omnipotence écono- la surchauffe économique américaine que les mique et dictat boursier taxes d’importations et les baisses d’impôts lui ont insufflées. Du côté des fondamentaux justement, ils ont servi de forts supports aux marchés américains durant le premier semestre 2018. La DÉSORMAIS, LE CUMUL DES HAUSSES DE TAUX « dopamine » injectée par l’administration Trump ET DE RÉDUCTIONS DE BILAN COINCÏDENT dans l’économie via sa politique de l’offre (baisses EN AMPLITUDES HISTORIQUES À UNE PHASE d’impôts), est venue soutenir les croissances COMPLÈTE DE RESSERREMENT MONÉTAIRE. bénéficiaires au-delà du seuil des 20%. Une situation favorable, qui, même si elle inquiète à moyen terme par l’accroissement de la dette En 2019, les regards se porteront à coup sûr, qu’elle engendre, a permis au marché américain une nouvelle fois, sur la politique monétaire de ramener vers lui les flux de capitaux sortants américaine et ses conséquences directes sur des marchés européens et émergents. le dollar, les marchés mondiaux et surtout nombre d’économies émergentes si étroitement Cependant, ces perspectives réjouissantes liées au billet vert pour leur financement. Une américaines ont été contrastées par une fin accélération du couple salaire-inflation (sur d’année tumultueuse forçant les investisseurs fonds de productivité en hausse) serait, de facto, à revoir à la baisse les prévisions de croissance le signe d’un durcissement persistant. Dans le pour 2019. Premièrement, à cause des impacts cas où la croissance devait faiblir, nous entrerions de la guerre commerciale sino-américaine. Et alors dans un cycle de « stagflation ». Une deuxièmement, parce que le rapatriement de situation ou croissance faible, inflation en hausse cash des sociétés domiciliées aux Etats-Unis et retour du chômage font ménage commun. (estimé à USD 570mias pour les trois premiers Mais avec une croissance potentielle (taux de trimestres de 2018) favorisé par la réforme fiscale, population active & taux de productivité) encore a principalement servi à financer des rachats supérieure aux taux réels (taux nominaux ajustés d’actions (buybacks). Rachats qui, pour l’année de l’inflation), une relance budgétaire forcée et 2018, excèdent les dépenses d’investissement le soutien toujours effectif de la consommation (capex) dans leurs outils productifs. Là encore, intérieure, ce scénario peut donner le sentiment nous touchons aux limites de croissances d’être toujours à bonne distance. maintenues artificiellement. Cela étant dit, les marchés financiers semblent Le déficit budgétaire se creuse à un moment où anticiper de plus en plus l’avènement d’une l’économie n’en n’a pas besoin (croissance en possible récession. A l’image d’autres facteurs, ligne, plein-emploi), mettant inutilement sous le point haut d’une hausse de taux constitue pression la Réserve Fédérale Américaine dans ses historiquement un point d’inflexion annonciateur efforts de resserrements monétaires progressifs de cette réalité (comme le rappelle le graphique pour fluidifier au maximum la transition de cycle ci-dessous de 25 années d’évolution parallèle économique. des taux directeurs américains et de l’indice action S&P500). Une réserve fédérale américaine (FED) en maî- tresse de cérémonie De fait, la grande surprise de l’année restera sans conteste la force de l’USD, propulsé par un resserrement monétaire continu de la FED vers le point neutre de ses taux directeurs (ce niveau dont les conséquences sur la croissance ne sont ni favorables, ni préjudiciables). Si la passe d’armes entre le président D. Trump et le président de la FED J. Powell a alimenté les chroniques, il GRAPHIQUE : Etats-Unis - Evolution des taux directeurs et de l’in- dice actions « S&P500 » sur 25 ans. Source : Bloomberg, Capitalium Advisors THE CASA GROUP 6
En 2019, il ne sera pas question pour nous de jouer le timing sur cet enjeu crucial pour les allocations de portefeuilles, alors qu’au même moment d’autres indicateurs avancés incitent eux-aussi à la prudence. Parmi ces facteurs, nous observons que l’endettement des entreprises croît, que la courbe des taux d’intérêts américains est en phase d’inversion (les taux longs passent progressivement sous les taux courts), que les primes de crédit s’écartent (credit spreads) et que les fusions & acquisitions et rachats d’actions s’accélèrent, afin de pallier au manque de GRAPHIQUE : Caricature financière perspectives des entreprises. Source : Hedgeye Pour 2019, les successions à venir de la EUROPE Chancelière allemande (Merkel) et du Président Le vieux continent en passe de rater un cycle de la Banque Centrale Européenne (Draghi) économique entier ne vont d’ailleurs pas contribuer à offrir plus de sérénité. Ce d’autant que la BCE stoppe en Comme le Japon avant lui, le marché européen ce début d’année ses rachats directs d’actifs offre toutes les caractéristiques de ce que le mensuels. Les premières hausses de taux jargon financier appelle une « value trap ». annoncées pour l’été 2019, risquent bien de se Autrement dit, une « fausse-bonne idée » voir chahutées par le besoin d’une politique d’investissement, dont la seule justification est accommodante prolongée dans le temps. une décote de prix par rapport à une moyenne Pour ce qui concerne notre exposition à l’intérieur historique ou des perspectives financières. de la zone, nous maintenons un biais tactique et « qualité ». Par qualité, nous entendons une D’abord nous observons une dégradation ligne d’investissement d’abord orientée vers persistante du sentiment économique (baisse des sociétés aux croissances structurelles et des PMI et recul de l’inflation) et des niveaux pérennes, aux bilans solides et à la génération de dettes publiques inquiétants dans bien des de cashflows prévisibles. pays. Ensuite, des facteurs exogènes tels que la baisse de la demande chinoise et les effets de la guerre commerciale, ont fait comme SUISSE victimes collatérales désignées les exportateurs L’exception qui confirme la règle européens. Au premier rang desquels, les Allemands. Et cela bien avant qu’Apple et ses Les publications stratégiques se suivent et consœurs d’Outre-Atlantique ne viennent à se ressemblent concernant notre lecture du leur tour accuser les taxes de peser sur les marché helvétique. Si celui-ci reste très sensible bénéfices. De surcroît, les perspectives des aux mouvements du franc et à l’attrait de sa sociétés européennes restent dans l’ensemble stabilité dans un environnement global tendu, inquiétantes, avec des profits anémiques et des ses fondamentaux restent eux très solides. modèles d’affaires fragiles, si pas déjà obsolètes. En 2019, la Confédération fait une nouvelle fois ressortir un fort excédent budgétaire, En son cœur, l’Europe apparaît plus que conséquence directe de politiques consistantes. jamais fragmentée et désynchronisée. A la fois économiquement, politiquement et Le tissu des entreprises n’est lui non plus pas culturellement. Le retard d’expansion que ses en reste avec de solides bénéfices, un faible crises successives lui infligent paraît de plus en endettement et des dividendes en croissance. plus irrémédiable, et cela malgré tous les efforts La consistance des retours obtenus à la fois sur de la BCE pour relancer la machine productive le marché des actions et de moindre mesure européenne. sur le marché obligataire en est pour preuve (voir illustration ci-après). Compte tenu des THE CASA GROUP 7
incertitudes grandissantes au niveau mondial, difficile dès lors de conseiller un investisseur en base CHF de trop s’écarter de son marché domestique pour l’année à venir. GRAPHIQUE : Suisse – Performance des marchés obligataires GRAPHIQUE : Chine – Conditions monétaires et stimulii fiscaux (SBI AAA-BBB) et actions (SPI) sur les 10 dernières années. Source : Thomson Reuters, Topdown Charts Source : Thomson Reuters, UBS (le 11 décembre 2018) Avec une dette principalement libellée en monnaie locale, la Chine reste moins sensible que les autres économies émergentes à une CHINE & ZONES EMERGENTES hausse de l’USD et peut se permettre à court Dans l’œil du cyclone ! terme, d’utiliser sa monnaie comme variable d’ajustement avec plus de liberté. En 2019, il s’agira pour la Chine de jouer à l’équilibriste afin de maintenir sa croissance De plus, grâce à une économie de moins en au-delà de 6% et ainsi garantir les budgets moins tournée vers les exportations (comptant prévus pour financer ses grands chantiers de pour 18% du PIB contre 35% en 2007) et toujours développement, qu’il s’agisse de la « Nouvelle plus flexible par l’accroissement du secteur route de la soie » (infrastructure) ou encore de tertiaire (croissance des secteurs financiers et son plan « Made in China 2025 » (innovation technologiques), le pays semble en mesure de technologique). A plus court terme, il sera faire face aux difficultés qui se sont accumulées d’abord question de résoudre, ou tout du moins en cours d’année. de réduire les impacts négatifs de la crise commerciale engagée par les Etats-Unis. Du côté des marchés, la baisse de 25% de l’indice CSI 300 (bourse de Shanghai) en 2018, nous semble un point d’entrée à considérer. La résolution de l’accord sino-américain ainsi que «IL FAUT FEINDRE LA FAIBLESSE, AFIN QUE l’activisme toujours important de la Banque L’ENNEMI SE PERDE DANS L’ARROGANCE.» Centrale sur les marchés actions, sont deux SUN TZU catalyseurs de poids, en plus des bonnes perspectives propres aux entreprises chinoises. Pour le reste des économies émergentes, même Pour ce faire, la Chine profite d’un éventail assez si la dépendance aux capitaux en USD pour leur large de politiques de relances budgétaires financement a fortement diminué, 2018 fut une (baisse de la TVA, baisse des impôts) et année douloureuse sur les marchés actions et monétaires. Parmi elles, le « credit impulse » que obligataires. Et si le pointeur s’est longtemps le pays avait coupé drastiquement depuis 2016, attardé sur la Turquie et l’Argentine, c’est bien afin de réduire le risque financier découlant du toutes les zones sans distinctions qui ont souffert « shadow banking » (système de financement d’éléments conjoncturels averses (prix du baril de crédit parallèle et non régulé) est en phase de de pétrole, ralentissement de la demande relance. Comme l’illustre le graphique ci-après, chinoise) et de flux financiers contraires. la Chine opte à nouveau pour une stimulation de son économie. THE CASA GROUP 8
Cela étant dit, grâce à des fondamentaux (1) Une gestion stratégique au service de l’allo- solides (balances courantes excédentaires), de cation tactique profondes réformes et l’application rapide de politiques économiques plus contraignantes ont Nous maintenons le cap de mouvements francs permis jusqu’ici de limiter les dérives d’inflation et dans les portefeuilles. En 2018, cette approche d’endettement de bien des pays. Ainsi, nombre nous a souri, notamment dans la gestion de nos de ceux qui avaient subi de front la crise de la expositions aux actifs risqués, que nous avons fin des années 90 (Malaisie, Thaïlande, Corée pu faire fluctuer au fil des conditions de marchés. du Sud) se trouvent aujourd’hui en capacité de Cette gestion nous a permis par ailleurs de faire face au ralentissement conjoncturel. Quant maintenir et d’augmenter graduellement à la dépréciation de leurs monnaies, à quelques nos convictions tactiques fortes (fusions & exceptions près, elles ont pu être jugulées par acquisitions, technologie chinoise, petites et le fait de réserves de change conséquentes. moyennes capitalisations suisses) et d’éviter ainsi l’effet « portes de saloon » qui oblige à Du côté des bourses et des valorisations, vendre au plus bas, pour ensuite racheter dans comme l’indique le graphique ci-dessous, la le rebond. décote actuelle des marchés émergents face à leurs pairs développés semble se trouver sur un point d’inflexion qu’il apparaît tactiquement intéressant de considérer. « LE PESSIMISTE SE PLAINT DU VENT, L’OPTIMISTE ESPÈRE QU’IL VA CHANGER, LE RÉALISTE AJUSTE SES VOILES. » W.-A. WARD (2) Une structure au service de ses clients Plus décisif encore, 2018 nous a conforté dans notre choix de construire, par l’intermédiaire de Capitalium Advisors, une société de gestion dont la structure même puisse se mettre au service des allocations de ses clients. A GRAPHIQUE : EM vs DM – Sous-valorisation actuelle des mar- ce titre, notre quête d’actifs réels, innovants chés émergents face aux marchés développés. Source : Thomson Reuters, Topdown Charts et complémentaires à un portefeuille plus classique d’actifs boursiers, continue d’orienter nos recherches et notre enthousiasme. LA METHODE « ALINGHI », OU L’ART DE Notre programme de private equity, nos GENERER SON PROPRE VENT investissements dans le crowdlending immobilier ou encore notre capacité à structurer des produits optionnels très défensifs, sont Nous abordons 2019 avec consistance dans autant d’exemples de solutions pertinentes notre approche, mais flexibilité dans les et performantes que nous avons mises en implémentations. Depuis le lancement de la place dans le but de combler la double peine société en 2016, nous continuons d’appliquer de rendements obligataires absents et d’une deux grands principes de gouvernance de volatilité imprévisible des marchés actions. portefeuilles. THE CASA GROUP 9
UNE NOUVELLE ERE DANS LA GESTION NOTRE GRILLE «CIBLE» D’ALLOCATION DE PORTEFEUILLES D’ACTIFS Il nous paraît de plus en plus probable que la 5% CASH gestion traditionnelle de portefeuille vive ses OBLIGATIONS 20% dernières années. Dorénavant, la discrétion dont Souverain 10% bénéficie les gérants doit se mettre au service Thématiques 5% d’une recherche de solutions d’investissement Convertibles 5% hors des sentiers boursiers classiques. Crédit 0% ACTIONS 30% Europe 10% Suisse 10% CONTOURNER LA VOLATILITÉ ET LES Thématiques 8% FLUCTUATIONS INCESSANTES DES MARCHÉS Marchés Émergents et Chine 7% États-Unis & Japon 5% FINANCIERS DEVIENT UNE MISSION TOUJOURS Couvertures -10% PLUS CENTRALE POUR LE GÉRANT. DÉRIVÉS 20% Produits Structurés 15% Options 5% ACTIFS RÉELS 25% Quant aux allocations gangrénées par des Hedge Funds et Private Equity 15% produits financiers, dont la seule vocation Or 5% Infrastructure et Immobilier 5% persiste à être la rentabilité qu’ils offrent à leurs émetteurs, les performances alarmantes qui en découlent, permettent désormais aux clients finaux de mesurer ce que le coût de l’immobilisme dans la gestion de portefeuilles peut représenter. NOTRE GRILLE TACTIQUE 1/2 CLASSES D’ACTIFS 2018 2019 COMMENTAIRES La force relative de l’USD sera centrale pour les marchés en 2019. Nous USD anticipons toujours sa stabilité de par un différentiel de taux d’intérêts très en faveur du billet vert. La diversification de portefeuille et la gestion du risque imposent-elles aussi de maintenir une exposition à cet actif. En l’absence de crises intestines qui viendraient à s’aggraver, il nous paraît EUR raisonnable de tabler sur un raffermissement progressif de l’EUR, et notamment dès l’entame du deuxième semestre si la BCE venait à acter ses hausses de taux d’intérêts. La Banque Nationale Suisse, comme elle le fait depuis de nombreuses CHF années, s’évertue à se calquer sur la politique de taux de la BCE, cela dans le but de limiter l’appréciation du franc et maintenir la compétitivité de son économie. CASH Le futur de la livre sterling reste à court et moyen terme intimement lié GBP aux négociations autour du « Brexit ». La monnaie devrait continuer d’être sous forte pression et sa place en portefeuille sera plus tactique que structurelle et fondamentale. Dans un scénario de dollar faible, plusieurs monnaies émergentes pourraient profiter d’une revalorisation importante. Cependant, la binarité de ce scénario nous limite dans son implémentation (préférence pour le MXN et le KRW). AUTRES A l’inverse nous évitons de nous exposer aux monnaies des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), aux économies fragmentées et faisant face à nombres de difficultés pesant sur leur monnaies. Maintien d’une exposition cible à hauteur de 5% de nos dossiers. Dans un univers de taux d’intérêts bas, le coût d’opportunité de détention d’or est faible. OR De plus, les risques géopolitiques restent d’actualité, et l’or s’avère une couverture de choix pour s’en prémunir. Aux Etats-Unis, nous privilégions la dette indexée à l’inflation (TIPS) à la dette nominale. En Europe, les rendements offerts sur ce segment ne justifient pas DETTE SOUVERAINE de s’y exposer à ces niveaux. En matière de gestion de portefeuille, nous compensons cette sous-pondération par la détention de cash, dans le but de répondre à nos contraintes de gestion de risque. THE CASA GROUP 10 De manière tactique, nous continuons de sélectionner des titres libellés en DETTE CORPORATE USD, en favorisant la qualité de l’émetteur et une duration contenue.
Russie, Inde et Chine), aux économies fragmentées et faisant face à nombres de difficultés pesant sur leur monnaies. Maintien d’une exposition cible à hauteur de 5% de nos dossiers. Dans un univers de taux d’intérêts bas, le coût d’opportunité de détention d’or est faible. NOTRE GRILLE TACTIQUE 2/2 OR De plus, les risques géopolitiques restent d’actualité, et l’or s’avère une couverture de choix pour s’en prémunir. Aux Etats-Unis, nous privilégions la dette indexée à l’inflation (TIPS) à la dette nominale. En Europe, les rendements offerts sur ce segment ne justifient pas DETTE SOUVERAINE de s’y exposer à ces niveaux. En matière de gestion de portefeuille, nous compensons cette sous-pondération par la détention de cash, dans le but de répondre à nos contraintes de gestion de risque. De manière tactique, nous continuons de sélectionner des titres libellés en DETTE CORPORATE USD, en favorisant la qualité de l’émetteur et une duration contenue. Les segments en EUR et en CHF restent, quant à eux, anémiques. Le segment traite désormais à une décote significative pour un rendement DETTE EMERGENTE à l’échéance autour de 7% annualisé. Nous reconsidérons de manière graduelle OBLIGATIONS cette allocation via une sélection par pays à l’intérieur de la zone émergente et une exposition en « hard currencies » (USD) Les segments de moindre qualité (ex : High yield) et moindre liquidité DETTE HIGH YIELD (ex : loans) sont totalement absents de nos allocations. Une surprise à la hausse de l’inflation ne peut être totalement exclue. Nous INFLATION nous exposons à ce segment par le biais d’instruments offrant une indexation à la hausse du facteur inflationniste (ex : TIPS, taux variables). Nous maintenons en portefeuilles notre allocation aux obligations convertibles, que nous justifions par leur sensibilité plus faible aux mouvements de taux CONVERTIBLES d’intérêts et la saine diversification en termes d’émetteurs qu’elles proposent. La pondération est toutefois limitée de par la nature moins liquide de ces investissements. Nous préférons : finance & santé US Nous évitons : la directionalité du marché Nous préférons : énergie, consommation de base & acteurs globaux EUROPE Nous évitons : les valeurs cycliques ACTIONS Nous préférons : industrie & santé SUISSE Nous évitons : les sociétés exposées au franc fort CHINE Nous préférons : marché domestique, technologie & consommation Nous évitons : le secteur financier Nous préférons : Asie du Sud-Est, industrie & consommation ZONES EMERGENTES Nous évitons : Latam & Europe de l’Est Préférence marquée pour les stratégies « long/short equity » sur les marchés HEDGE FUNDS américains et européens ainsi que pour la stratégie « global macro » comme socle de la gestion du risque de nos portefeuilles. Opportunités de « Venture » aux Etats-Unis. Biais marqué sur les stratégies PRIVATE EQUITY de « Leverage Buyout » & « Restructurations » en Europe. ACTIFS RÉELS Sur le marché domestique suisse, la prime (« agio ») inhérente aux véhicules exposés à la classe d’actifs reste à des niveaux toujours très élevés (+20% en IMMOBILIER moyenne). En conséquence, nous continuons de favoriser les opportunités en Europe continentale et en Asie. INFRASTRUCTURE Nous maintenons une préférence pour les produits « purs » et liquides liés aux secteurs du transport, de l’énergie et de la télécommunication. THE CASA GROUP 11
Genève 16, rue de la Pélisserie CH -1204 Genève Tél. +41 22 544 63 00 Fax. +41 22 544 63 09 www.thecasagroup.ch Neuchâtel 11, Faubourg du lac CH -2000 Neuchâtel Tél. +41 32 722 17 02 Fax. +41 32 722 17 03 www.thecasagroup.ch Mentions légales importantes : Cette publication doit être considérée comme du matériel marketing et non comme le résultat d’une recherche financière indépendante ; elle n’est donc pas soumise aux exigences légales concernant l’indépendance de la recherche financière. Les informations et opinions contenues dans la présente publication sont présentées par la société Capitalium Advisors SA (Genève), à la date de mise sous presse et peuvent être modifiées sans préavis. La présente publication est distribuée à des fins d’information uniquement et ne saurait constituer ni une offre ou une recommandation, ni une invitation de la part ou au nom de Capitalium Advisors SA à effectuer des investissements. © COPYRIGHT 2019 CAPITALIUM ADVISORS SA THE CASA GROUP 12
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