33 Danse "Delhi" - Théâtre de la Criée
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33 18 > 20 janvier théâtre CRÉ ATION 2021 Danse «Delhi» Pièce en sept pièces de Ivan Viripaev Mise en scène Gaëlle Hermant, Cie DET KAIZEN coproduction la criée
Danse «Delhi» Pièce en sept pièces de Ivan Viripaev Mise en scène Gaëlle Hermant, Cie DET KAIZEN TARIF B DE 9 À 25€ — PETIT THÉÂTRE – MAR 20H, MER 19H, JEU 20H – DURÉE 2H Avec Création musicale Viviane Hélary Dramaturgie Christine Brücher, Manon Olivia Barron Scénographie Margot Clavières Clavel, Jules Garreau, Lumière, régie générale et participation aux décors Kyra Krasniansky, Marie Benoit Laurent Régisseur son William Leveugle Kauffmann, Laurence Roy Costumes Noé Quilichini Administration / et la musicienne Diffusion Salomé Magniez Traduction française Viviane Hélary Tania Moguilevskaia et Gilles Morel Les traductions des textes d'Ivan Viripaev sont publiées aux Éditions Les Solitaires Intempestifs - Besançon Production Cie DET KAIZEN Coproduction Théâtre Gérard Philipe - Centre Dramatique National de Saint-Denis, La Criée - Théâtre national de Marseille, Compagnie associée au Théâtre Eurydice - ESAT de Plaisir Avec le soutien du Ministère de la Culture - DRAC Ile-de-France (aide à la création) ; de la Région Ile-de-France (aide à la création en fonctionnement), de la SPEDIDAM, et du CENTQUATRE-PARIS Avec la participation artistique du Jeune théâtre national Avec le soutien de L'École de la Comédie de Saint-Étienne / DIESE # Auvergne Rhône-Alpes Entre mélodrame et comédie satirique, Ivan Viripaev, célèbre auteur russe contemporain, imagine une œuvre déclinée en courtes séquences, partition musicale où se rejoue en sept variations notre rapport à la mort et tout ce qu'elle fait surgir dans le comportement humain.
Danse « Delhi » Pièce en sept pièces Album en sept variations Dans ce salon réservé aux familles d’un hôpital de quartier, entre l’annonce de la mort et la signature de l’acte de décès, six personnages rient, aiment, se trahissent, se disputent et se réconcilient. Les vies se racontent par fragments, se décalent, se colorent à chaque variation. Un morceau de musique live ouvre chaque pièce et insuffle une tonalité, un rythme, une couleur. Album en sept volets, Danse «Delhi» déploie une partition musicale aux variations infimes mais permanentes. Les contradictions de notre rapport au monde, les non-dits et les peurs sont au centre de cette comédie. À l’annonce de la mort, le temps se suspend, la parole se libère révélant le meilleur et le pire, provoquant le rire ou l’émotion. Au tragique, Ivan Viripaev privilégie l’humour, cette élégance du désespoir, qui selon lui, est « une perche tendue à l’humanité ». « L’humour, c’est tout ce que nous avons, c’est une perche tendue à l’humanité. » Ivan Viripaev, entretien réalisé à Moscou le 9 mai 2010, traduction Tania Moguilevskaia et Gilles Morel Mise à jour 7/01/2022 3
Résumé de la pièce Sept pièces Partitions musicales en sept variations sur un même thème Un espace unique : un salon réservé aux familles dans un hôpital de jour. Dans chaque pièce il y a une légère variation de l’espace. Comme si nous entrions par une autre porte dans un autre espace temps. Six personnages traversent les sept pièces. Catherine La femme âgée Une infirmière Andreï La mère Olga On pourrait croire à une linéarité, il n’y en a aucune. Il y a toujours quelqu’un qui meurt. Il y a toujours un acte de décès. Ils meurent tous une fois. Sauf l’infirmière. Figure de compassion et porteuse d’un discours utopique ? Amour et mort, rivalités, admirations et désaccords. Nous sommes à des moments de bascule, de rupture, dans la vie de ces personnages. Un dialogue identique au cœur de chaque pièce revient sans cesse, comme une rengaine. La danse Delhi traverse toutes les pièces et marque tous ceux qui l’ont approchée. Le public travaille et empile au fur et à mesure les informations sur chaque personnage. Les comédiens saluent à chaque fin de pièce. Nous sommes dans des vies parallèles. Nous assistons à des fragments de vies. Nous sommes dans un puzzle. Comment appréhende-t-on la mort ? Comment réagit-on face à la mort ? Comment faire face à la douleur ? Comment faire face à l’amour ? Au choix ? Nous sommes dans une comédie satyrique. Nous sommes dans un mélodrame. Nous sommes dans un vaudeville. Nous sommes dans une histoire qui contient le monde. Nous sommes dans un mouvement. Mise à jour 7/01/2022 4
Génèse du projet Gaëlle Hermant, avril 2019 A l’origine de chaque création je continue de creuser le sillon de mes obsessions autour des thématiques qui me sont chères : les difficultés de communication entre les êtres, la frontière si fragile entre l’inclusion et l’exclusion dans notre société, la marginalité, la folie, l’altérité et la solitude qui se jouent dans un monde ultra connecté. Pratiquant la musique depuis toujours, je cherche à chaque spectacle, la relation spécifique qui unit un texte à la musique. Née dans une famille de médecins, j’ai toujours entendu parler des patients, de leurs trajectoires marquées par la souffrance et l’espoir, la détermination ou la résignation, la guérison ou la mort. J’ai souvent mesuré le rôle profondément empathique que jouent les soignants dans l’accompagnement des patients et des familles, là où la parole offre un soutien essentiel. A mes yeux, l’hôpital s’offre comme un microcosme de toutes les complexités sociales et humaines, mêlant la violence à une humanité inouïe. Je crois que c’est par ce prisme que j’ai commencé à apprendre mon métier. Observer, entendre des histoires où l’être humain est comme mis à nu face à quelque chose de plus grand que lui. Ces moments de vérité comme des moments de suspensions dans nos vies. Je porte en moi ces histoires. Avec Danse « Delhi », je veux creuser cette question de l’altérité, parler de notre rapport à la mort, du refoulement, de la compassion et de nos prises de conscience. Car si la maladie et la mort bouleversent l’individu, elles peuvent aussi libérer la parole, et conduire à une métamorphose. « Dans toutes mes pièces, je travaille très précisément le rythme. Il faut lire mes textes comme de la poésie, toutes les tentatives de les raconter en violant le rythme proposé se sont toujours soldées par un échec. [...] Je me répète à moi-même que je suis en train d’écrire non pas un texte, mais une partition musicale. » Ivan Viripaev Mise à jour 7/01/2022 5
Les thématiques Une pièce existentielle, entre le rire et la mort Danse « Delhi » invite à une réflexion sur notre rapport à la mort, à la souffrance, à la culpabilité, vers le chemin de la liberté. Qu’est-ce qui fait obstacle à l’empathie et à la communication dans un monde ultra-connecté, où la rapidité et l’efficacité priment ? Aujourd’hui, notre paysage mental est saturé par les informations, le bruit, la vitesse. L’image est omniprésente, l’actualité permanente. Quelle valeur a notre douleur dans un monde aseptisé, où le trop-plein d’informations est susceptible de nous avaler, de créer un enfermement sur soi au risque de nous anesthésier, de ne plus être en capacité de ressentir ni soi, ni le monde qui nous entoure ? Notre compréhension de l’autre se fragilise, s’étiole, noyée dans ce flot d’informations qui crée une distance, un sentiment d’étrangeté. Comme l’écrit le philosophe G. Agamben, « l’homme moderne rentre chez lui le soir épuisé par un fatras d’évènement – divertissants ou ennuyeux, insolites ou ordinaires, agréables ou atroces - sans qu’aucun d’eux se soit mué en expérience. C’est bien cette impossibilité ou nous sommes de la traduire en expérience qui rend notre vie quotidienne insupportable, plus qu’elle ne l’a jamais été ». Ainsi, notre langage devient bavardage, ponctué par un discours qui croit tout dire, « sans marge et sans frontière » remarque Agamben. Les réponses que nous émettons deviennent alors des logorrhées ou des interjections émotionnelles. Nous devenons répétitifs, murés dans nos petites certitudes. La peur du jugement envahie nos réactions. Dans ce monde qui file à toute allure, il faut oser faire l’expérience du vivant et de soi, oser suspendre le temps pour comprendre l’autre, la situation et ses propres émotions. Dans ce huis-clos qu’offre Danse «Delhi», la situation se répète sept fois comme pour en saisir toute la complexité, la variation régit l’action. Ivan Viripaev plonge ses personnages à l’apogée d’une douleur qui a valeur d’initiation, ouvrant à l’introspection. Chacun fait face à la mort d’un proche. De là, on assiste aux décharges émotionnelles puis à la prise de conscience de sensations profondément intimes, refoulées. Par son écriture qui dissèque le réel au scalpel, Viripaev dévoile une société et ses non- dits, ses malaises. La pièce est construite comme un tourbillon, un laboratoire permettant de sonder les âmes. Mise à jour 7/01/2022 6
extrait pièce n°6 et au début et à la fin ANDREÏ – J’ai vendu ma voiture, à cause de ces foutus bouchons. Il est devenu impossible de circuler en ville. Tu mets deux heures pour aller de la maison jusqu’au travail, alors qu’en métro, je ne mets qu’une demi-heure, de la porte de mon appartement à la porte de l’institut. Je prends le métro, je lis la publicité, collée sur les murs et sur les vitres du train. J’apprends qu’il existe de formidables nouveaux aspirateurs, j’apprends qu’il est possible d’acheter un appartement à crédit, j’apprends qu’il existe des pays touristiques, (…) Je descend sous terre, là-bas aussi il y a de la vie. (…) Je descends sous terre. J’ai moi-même choisi cette voie pour moi. J’ai vendu ma voiture à cause des bouchons. J’ai décidé de descendre sous terre, parce que comme ça, ca va plus vite. Je descends sous terre…Je descends sous terre…Je ne me souviens plus de quoi je voulais parler… extrait pièce n°2 à l’intérieur de la danse ANDREÏ – Je t’ai menti, Katia. J’ai menti tout le temps, du début à la fin. J’ai tout simplement eu la trouille. J’avais tout simplement peur de ce qui pouvait suivre. J’ai eu peur de la responsabilité. Je suis habitué à considérer que tout ne tient qu’à moi, tout ce qu’il y a autour, tout le monde terrestre. J’ai toujours l’impression de tout contrôler. Je pense à ce que vont devenir ma femme, mes enfants, je suis sur qu’ils ne survivront pas sans moi, j’ai un complexe d’hyperpuissance. Katia, parce que j’ai la trouille. Je suis un trouillard, Katia. Et je t’ai trompée parce que je t’aime. Ca fait longtemps que je t’ai à l’intérieur de moi, mais je n’osais pas te le dire. Le sentiment de responsabilité m’en empêchait. J’ai décidé de te mentir, mais quand j’ai su que ta mère était décédée, j’ai pensé qu’en ce moment tu éprouvais beaucoup trop de malheur et pas une goutte de joie. Je veux t’offrir notre joie, celle que nous avons méritée tous les deux. Je ne peux plus vivre dans mon propre égoïsme et par peur de mentir à moi et aux autres. Je suis noyé dans mes manies et dans le mensonge. Je t’aime. Andreï est une véritable figure de cet homme moderne submergé par le trop-plein d’informations permanentes, empli du sentiment de devoir être toujours plus performant, soumis à la pression d’aller toujours plus vite et de faire toujours mieux, être plus efficace. La mort de la mère de Katia est comme un électrochoc pour Andreï, sur son état et ce sur quoi il fermait les yeux. A-t-on besoin aujourd’hui de choc émotionnel si fort pour arrêter cet espace temps de rapidité ? Est-ce néfaste à notre rapport à l’autre ? Mise à jour 7/01/2022 7
Des corps en mouvement, une danse insondable INFIRMIÈRE – « … Elle a commencé à transformer cette douleur en une danse sublime et à libérer toute cette douleur. Elle a créé une danse sublime et enchanteresse nommée « Delhi ». (Extrait de la Pièce n°7) La danse « Delhi » est la création d’un des personnages de la pièce, Catherine, une danseuse du Ballet de l’Opéra, qui, au retour d’un voyage en Inde, frappée par la souffrance et la misère qu’elle a observée dans ce pays, quitte la troupe et créée sa danse qui la rendra célèbre. Cette danse occupe les consciences, obsède ses proches, son amant, sa mère. Tous en ont été les témoins, les spectateurs subjugués. Tous ont été séduits, hypnotisés, happés ou dérangés par les mouvements de cette danse. Cette danse « Delhi », on ne la voit jamais. Ivan Viripaev choisit de ne pas la représenter dans sa pièce, mais on se l’imagine d’autant plus. Endroit de catharsis voilé au public, la danse se joue entre les mots, par le langage qui ne dit pas tout, par les corps des acteurs. Elle nous est ainsi rapportée par tous les personnages comme le souvenir d’un moment extraordinaire sur lequel il est difficile de mettre des mots tant ils ont été traversés par une sensation plus grande qu’eux. Pour certains, ce spectacle fut un bouleversement intime, pour d’autres, un abandon de soi, une thérapie de la douleur, une plongée dans la compassion infinie : LA FEMME ÂGÉE – … Ce jour là j’ai compris ce qu’est la danse. En quoi réside son fond, son sens. J’ai compris que tout ce qui nous entoure, est danse. Que nous sommes tous des danseurs qui tournent dans cette danse…Je suis danseur. Je suis la danse. Je suis la fin de la danse. (Extrait de la Pièce n°3) ANDREÏ – … hymne à la laideur et à la tragédie humaine. C’est une danse qui dit au monde que l’horreur et la douleur n’existent pas, et que n’existe que la beauté de la danse. Que tout est danse. (Extrait de la Pièce n°4) Pour d’autres, cette danse qui est une célébration de la douleur provoque le dégoût. La mère de Catherine, notamment, s’indigne de voir comment sa fille s’est inspirée du malheur des autres pour créer, devenir célèbre : LA MÈRE – Tu deviens célèbre en chantant le malheur des autres. Tu danses et tu reçois la gloire, mais ceux que tu danses, meurent de misère et de maladie. Tu deviens heureuse en montrant les malheurs des autres. (Extrait de la Pièce n°3) Dans une mise en abyme de sa propre pièce, Ivan Viripaev questionne avec la danse « Delhi » la place de l’Art, la représentation de l’innommable et l’expérience faite par chaque spectateur. « On trouve dans cette pièce un jeu de genre, une construction résolument postmoderniste. La pièce n’appartient pas au théâtre psychologique, c’est un texte qui n’est pas à jouer mais à “interpréter” à la manière d’une partition musicale. » Ivan Viripaev Mise à jour 7/01/2022 8
Les préméditations poétiques de mise en scène et création musicale Danse « Delhi » a pour sous-titre « Une pièce en sept pièces ». Ivan Viripaev structure ses sept courtes pièces par la répétition de didascalies identiques, qui ouvrent et clôturent chacune d’elles. Ainsi à l’ouverture, « le rideau s’ouvre », puis à chaque fin, « le rideau se ferme. Les acteurs entrent en avant-scène et saluent le public », jetant le trouble. Tout comme les poupées russes, les pièces se déclinent les unes après les autres, se décalent, s’entremêlent pour devenir le terrain de jeu commun des acteurs et spectateurs. Il n’y a aucune linéarité. La dramaturgie interroge l’essence même de l’événement : « Et si cet événement n’avait pas eu lieu à ce moment là, que se serait-il passé...» L’écriture ouvre ainsi le jeu des possibles. Entre réalité et illusion, au fur et à mesure des levers de rideaux, c’est comme un rubik’s cube qui se met en place. Un détail dans l’espace change et nous fait basculer dans un autre espace temps. Nous entrons dans un autre lieu, dans une autre vie. Le trouble est là, on reconnaît sans reconnaître, la situation diffère, les personnages restent les mêmes mais semblent apparaître dans des vies décalées. Le passé est mouvant, le présent varie, les prises de conscience construisent le futur. Le spectateur est tout d’abord troublé puis il comprend, repère la variation, s’amuse des déclinaisons. Chaque début de pièce porte en elle son propre suspens : quel personnage va entrer en scène ? Qui va mourir ? Qui va en être bouleversé ? Quel va être l’aveu central ? Comment vont se révéler les haines, l’Amour, les rivalités, l’admiration ? Au fur et à mesure, nous en apprenons toujours plus sur ces personnages, leurs humanités fragiles se densifient, déclinées à l’infini. Pour faire apparaître ce jeu de poupées russes, je souhaite mettre en jeu l’ensemble du plateau pour sublimer ces variations : les acteurs, la musique, la scénographie et la lumière. Mise à jour 7/01/2022 9
Le jeu d’acteur, une enquête intime « On ne s’expose pas sans risque aux confidences comme à certaines radiations » Jean Echenoz Dans Danse « Dehli », l’humour sous-tend toutes les situations, la rupture est de règle. Le texte, drôle et tragique, mêle des registres antinomiques. Il déploie une philosophie du rire et de l’étrangeté proche de la comédie satyrique. L’enjeu pour les comédiennes et le comédien est de saisir intimement les mouvements de pensées qui animent leurs personnages dans chaque pièce mais aussi à travers l’ensemble. Cette dramaturgie à tiroirs nécessite une cartographie précise du personnage, proche de l’enquête. A chaque démarrage de pièce, il faut que chaque acteur sache d’où il démarre, quel est l’enjeu, son rapport aux autres, au passé. Une fois toutes les cartes en mains, il faut creuser chaque situation car la parole révèle ces endroits de rupture psychologique où le mouvement émotionnel devient le premier moteur de l’action. Si le mouvement devient rythmique pour l’acteur et donc sensitif, il ne pourra qu’être au présent. La musique permettra aussi d’être au coeur d’un mouvement plus instinctif. Improvisations musicales en répétition comme un appui émotionnel, nous nous amuserons à superposer musique et texte, puis à enlever l’un ou l’autre et laisser les corps nous raconter l’histoire. La musique deviendra à son tour un réel partenaire de jeu, au coeur de l’espace. «Parfois, dans les textes de Viripaev, la logique du développement de la pensée est musicale, et non linéaire. Elle ne suit pas les modèles classiques de la compréhension. Dans ces flux de paroles très souvent, le sens se déploie comme un thème musical. Les motifs reviennent sous la forme d’images, et ces récurrences construisent peu à peu une sorte de code de compréhension. Mais, parfois, il agit sur toi plus comme une vibration que comme un sens.» Galin Stoev.. « On trouve dans cette pièce un jeu de genre, une construction résolument post-moderniste. La pièce n’appartient pas au théâtre psychologique, c’est un texte qui n’est pas à jouer mais à “interpréter” à la manière d’une partition musicale. » Ivan Viriapev « Parce que je pense que le théâtre est une forme émotionnelle du discours philosophique. Dans un traité, les concepts sont compris, assimilés, au théâtre, ils peuvent être ressentis. » Ivan Viripaev Mise à jour 7/01/2022 10
Texte & musicalité « Dans toutes mes pièces, je travaille très précisément le rythme. Il faut lire mes textes comme de la poésie, toutes les tentatives de les raconter en violant le rythme proposé se sont toujours soldées par un échec. [...] Je me répète à moi-même que je suis en train d’écrire non pas un texte, mais une partition musicale. » Ivan Viripaev Une de mes obsessions au sein de la cie DET KAIZEN est la relation qui unit le texte et la musique. Dans ma recherche théâtrale, je considère le texte comme une partition musicale. Pendant les répétitions je parle souvent du mouvement de la pensée, du rythme et de la partition. Je cherche cet endroit de symbiose où la puissance du texte et de l’image combinés à la musique révèle l’intime d’une histoire. Dès la première lecture de Danse « Delhi » j’ai ressenti des mouvements de pensées qui se développent comme des mouvements musicaux, rythmés et puissants. L’écriture se déplie comme une partition, le tempo change, la mélodie aussi. L’acteur devient ici l’interprète d’une langue. Un motif du texte revient à travers toutes les pièces, faisant entendre les mêmes mots. Pourtant, il résonne toujours différemment comme le motif qui se répète lors de la variation en musique. Danse « Delhi » est construite en sept pièces, comme une partition musicale en sept variations, déployées sur un même thème. Création live d’un album en sept variations Avec la musicienne Vivianne Hélary, nous imaginons l’ensemble du spectacle comme un album de musique joué en live décliné en sept titres. Sept morceaux qui insuffleraient chacun une tonalité, un rythme et une couleur à chaque pièce. L’idée est de mettre en parallèle la musique et la musicalité d’un texte, comment l’un influe sur l’autre. Viviane est multi instrumentiste. Elle boucle une phrase avec son violon alto, la transforme pour lui donner une mélancolie avec ses pédales d’effets, un piano électronique reprend le dessus avec rage et les voix des acteurs sont captées, transformées et mises au coeur d’une création musicale en direct. Les résonnances électro-acoustiques participent à l’onirisme, font avancer l’histoire, nous transportent et suspendent le temps entre les pièces. Mise à jour 7/01/2022 11
Variations et recherches musicales La définition même de la variation en musique nous donne les clés de jeu et de recherche musicale : « Transformation d’une phrase musicale par divers procédés d’écriture qui touchent, séparément ou simultanément, à la mélodie, au rythme, à la mesure, au mode, au ton, à l’harmonie, à la polyphonie, tout en laissant le thème original discernable. » sept titres de pièce / sept morceaux qui constituent une phrase Nous imaginons avec la musicienne Viviane Hélary l’ensemble du spectacle comme un album de musique joué en live : sept titres de pièce / sept morceaux qui constituent une phrase : Chaque mouvement / À l’intérieur de la danse / Ressenti par toi / Avec calme et attention / Et à l’intérieur et à l’extérieur / Et au début et à la fin / Au fond et à la surface du sommeil. A travers Danse « Delhi » j’aimerais que s’ajoute à chaque morceau un instrument ou une voix. Une femme seule, multi-instrumentiste, joue dans les hôpitaux, allégorie de cette société performante où les moyens d’informations et de communications se multiplient mais où la solitude ne fait qu’augmenter. Et parallèlement au fur et à mesure la musique ramène du sens, de l’émotion et un endroit de partage et de communication dont les mots n’ont plus le pouvoir. Elle commencerait avec un thème et son violon alto puis ajouterait juste une première pédale d’effet comme pour donner les codes : un instrument, un corps, une résonnance qui est bouleversée par l’arrivée d’un autre élément qui va influer sur lui. Pendant le passage de la première pièce, elle resterait au plateau avec tous ces instruments (violon alto, violon, organelle, thérémine, guitare électrique, petits instruments percussifs, rhodes, pédales d’effets) comme une chercheuse en laboratoire ou médecin en préparation du bloc, allégorie de toutes ces machines reliées aux patients dans les hôpitaux. Ceux qui ne jouent pas seraient avec elle et enregistreraient des voix, des sons, le bruit de leurs battements de cœur, leur souffle en sortant de scène. Comme l’annonce le musicologue Jean-Yves Bosseur « la structure musicale devient une sorte de réceptacle pouvant accueillir les divers matériaux que sont les bruits, les sons, les silences, les gestes et les mots » (Jean- Yves Bosseur, John Cage, Paris, Minerve, 2000, p. 36.) John Cage, lui, prétendait que l’une des composantes les plus intéressantes en art était ce facteur d’imprévisibilité où des éléments extérieurs s’intégraient à l’œuvre de manière accidentelle. Ainsi, certains sons viendraient-ils interagir avec le jeu et certains sons du jeu viendraient être repris pour la création musicale du deuxième morceau. A la fin de la première pièce, deuxième chanson. On reprend le même thème mais il varie avec ce qu’elle vient de construire en direct. Nous écoutons une deuxième chanson qui nous transporte déjà ailleurs, le thème évolue, varie, se transforme, un autre rythme, une autre tonalité nous est donnée et nous voilà partie pour la deuxième pièce. Le but serait donc de construire pendant chaque pièce le morceau d’après tout en gardant ce thème au violon alto donné comme le la du démarrage et d’arriver à la fin à un morceau orchestré (image de la femme orchestre), construit à travers les sept variations et qu’elle jouerait seule. Mise à jour 7/01/2022 12
La scénographie La fabrique de musique comme cœur battant de l’hôpital. Avec la scénographe Margot Clavières, nous avons pensé à un décor qui tournera autour de la musicienne. « Toute proche des familles, derrière une fine cloison, Viviane Hélary donnera le rythme des sensations, elle ponctuera les ressentis, elle apportera l’ambiance, le frisson du sol et des parois pendant l’attente ou les confessions et les grands éclats des nouvelles. Viviane sera derrière une cloison transparente, toute proche des acteurs mais ils ne la voient pas. Seul le public la distingue, elle est l’esprit des lieux. À l’hôpital, nous ne sommes jamais chez nous, nous sommes immergés dans l’espace public pour les moments les plus forts de notre vie. Il y a les machines, le personnel, les médecins, nos ressentis sont vus et sur écoute alors que nous sommes submergés par les nouvelles qui transforment nos vies. » Margot Clavières Un espace réaliste et onirique variable comme un rubik’s cube Le spectacle se situe dans un salon réservé aux familles. Au sein de l’hôpital, c’est un lieu d’intimité privé qui n’est pas une salle d’attente. Nous devons chercher le réalisme tout en aimant le décalage de ce lieu particulier. Ici, l’espace se redessine sept fois. Salon pour les familles, laboratoire d’expérience humaine proche du rêve, territoire de réinvention et d’onirisme dans un lieu délimité. Le décor sera mobile, dans l’esprit d’un rubik’s cube qui se décale et offre une nouvelle facette pour chaque pièce. Les angles se modifieront lors des interludes pour dessiner toujours de nouveaux lieux pour le jeu. Pièce après pièce, Viripaev modifie les événements qui touchent ses personnages, en parallèle, nous modifieront les lieux de façon plus ou moins perceptible. Lors de chaque début, les acteurs arriveront dans une nouvelle géographie qui aura été composée de façon légère, avec les éléments présents sur le plateau, série de panneaux identiques qui se combineront de façon inédite pour chaque scène. Les personnages de Viripaev sont des rêveurs éveillés qui se cherchent. J’aime imaginer le décor s’effacer très rapidement et réapparaitre parfois légèrement différent, comme dans les rêves où on comprend qu’il y a un décalage mais on ne sait pas exactement à quoi cela tient. A chaque fin de pièce, les murs tombent, comme le rideau qui se ferme. Un morceau se joue pour nous… Suspend le temps… Clos la pièce… Notre rêverie se poursuit et nous transporte ailleurs.. Les murs remontent… Un peu différents.. Les personnages rentrent, un peu différents.. Nous voilà dans un autre espace temps.. Le jeu reprend.. Mise à jour 7/01/2022 13
Ivan Viripaev Né à Irkoutsk en 1974, il commence en en scène la version polonaise de Juillet Sibérie une carrière d’acteur et fonde, en au Teatr Na Woli de Varsovie, et achève 1999, la compagnie Espace du jeu, avec parallèlement Danse « Delhi », qu’il crée en les membres de sa promotion de l’école du polonais au Théâtre national de Varsovie Théâtre d’Irkoutsk. en 2010. En 2000, il met en scène sa première pièce, En 2010, il écrit et met en scène au Théâtre Les Rêves, qui remporte un vif succès Praktika à Moscou, Comedia, second volet au Festival du Théâtre documentaire de d’une trilogie inaugurée avec Juillet, et Moscou. dirige une master class à l’Académie de En 2001, il s’installe à Moscou et participe Théâtre de Varsovie. à la fondation du Teatr.doc, lieu alternatif Début 2011, il achève, sur commande du inauguré avec sa pièce, Oxygène, mise metteur en scène polonais G. Jarzyna en scène par V. Ryjakov. Primée dans de Dream Works, dont la version polonaise nombreux festivals russes et étrangers, la sera créée au Teatr Rozmaitosci de pièce est traduite et montée en Pologne, Varsovie. Sa dernière pièce, Illusions, est en Bulgarie, Allemagne, Angleterre, Autriche, cours de production en version allemande. Italie, Grèce... En France, son spectacle, Les Rêves, En 2004, son troisième texte, Genèse n° 2 est présenté au Théâtre de la Cité est mis en scène à Moscou par Ryjakov. Internationale en 2002. Oxygène et Genèse En 2005, il écrit et réalise son premier long- n° 2, mises en scène en Belgique par G. métrage, Euphoria, primé aux Festivals Stoev en 2004 et 2006, rencontrent un de cinéma de Moscou, Venise, Varsovie, vif succès dans l’espace francophone Wiesbaden. En 2006, il crée sa pièce Juillet, (Festival Passages - Nancy, Théâtre de la à Moscou (avec P. Agoureeva, comédienne Cité Inter, 61e Festival d’Avignon, Festival du Théâtre Fomenko) et fonde, en 2007, TransAmériques – Montréal). «Mouvement Oxygène», sa propre L. Berelowitsch crée Juillet en novembre structure de production et de création. À 2009 à la Scène nationale de Cherbourg. Moscou, il co-signe en 2008 la mise en M. Sidoroff réalise Les Rêves à la radio scène d’Expliquer, d’après l’œuvre du poète (France Culture) et F. Bergoin crée la pièce et philosophe kazakh, Abaï Kunanbaev au Théâtre de la Fabrique à Bastia en (1845-1904). janvier 2011. En 2009, il adapte Oxygène au cinéma ; Son théâtre, traduit en français par Tania présenté au Festival Kinotavr Sochi, le film Moguilevskaia et Gilles Morel, est publié reçoit trois prix. La même année, il met aux éditions Les Solitaires Intempestifs. Mise à jour 7/01/2022 14
Gaëlle Hermant Formée à l’école Claude Mathieu co-signe l’adaptation. En 2016, elle assiste (promotion 2010), elle passe du jeu à et dirige Christian Benedetti sur deux la mise en scène. Elle met en scène en pièces de Sarah Kane, Blasted et 4.48 2011 L’Atelier de Jean Claude Grumberg Psychose, au Théâtre Studio à Alfortville. dans le cadre du Festival Premiers Pas Avec sa Cie DET KAIZEN, dont elle est à la Cartoucherie de Vincennes. Elle la directrice artistique, elle met en scène joue dans Le monde e(s)t moi, mise en Dites-moi qui je rêve, d’après Le journal scène de Laure Rungette de 2012 à 2014. d’un fou de Gogol en 2014, qu’elle joue Son parcours de metteure en scène est au Théâtre de Belleville, au Théâtre ponctué de rencontres et de collaborations Gérard Philipe - CDN de St-Denis dans artistiques : De 2011 à 2013 elle suit le le cadre d’Une semaine en Compagnie, projet Atavisme de Philippe Fenwick, qui et à l’Espace Sorano de Vincennes. En tournera de Brest à Vladivostok. 2018 elle poursuit la recherche avec sa Depuis 2011, elle collabore artistiquement Compagnie par de l’écriture de plateau au côté de Jean Bellorini sur : Le rêve d’un sous formes d’improvisations. De là est né homme ridicule de Dostoïevski, projet Le Monde dans un instant, créé à La Criée, adolescence et territoire de l’Odéon- Théâtre National de Marseille et joué au Théâtre de l’Europe ; Antigone de Sophocle Théâtre Gérard Philipe - CDN de St-Denis et et 1793, création collective du Théâtre du au Théâtre Studio à Alfortville. Soleil, avec la Troupe Éphémère du Théâtre Désireuse de creuser les sujets fondateurs Gérard Philipe, Centre Dramatique National de la Cie tels que les difficultés de de Saint-Denis. communication entre les êtres, l’altérité En 2015 la rencontre artistique avec et la solitude qui se jouent dans un Macha Makeïeff l’amène à devenir sa monde ultra connecté, en mêlant l’intime collaboratrice artistique sur Trissotin ou à l’Histoire et de poursuivre sa recherche Les femmes savantes puis sur La Fuite ! sur la relation spécifique entre musique et de Boulgakov et sur Lewis versus Alice, texte dramatique, elle crée Danse « Delhi » dernière création, créée à La Fabrica d’Ivan Viripaev.. au Festival IN d’Avignon 2019, dont elle Mise à jour 7/01/2022 15
Le mot kaizen est la fusion des deux mots japonais kai et zen qui signifient respectivement « changement » et « meilleur ». Dans la traduction française courante le mot japonais kaizen signifie « amélioration continue ». Par extension, on veut signifier « analyser pour rendre meilleur ». Kaizen est une méthode. C’est en s’unissant et par de petits changements que l’on peut arriver à de grandes transformations. Cie DET KAIZEN DET KAIZEN c’est une équipe d’artistes qui Pour aller plus loin dans notre recherche s’enrichit de nouvelles rencontres, se méta- au plateau, nous sommes passés par un morphose à chaque spectacle. processus d’écriture collective pour créer A la sortie de l’école Claude Mathieu en notre deuxième spectacle. De là est né 2010, j’ai réuni un noyau d’artistes autour Le Monde dans un instant (2018), fable de la nouvelle Le Journal d’un fou de Gogol. dystopique sur le lien ambigu qui unit les Première création venant questionner des humains aux machines, peuplée de robots sujets fondateurs de la compagnie : les dif- humanoïdes. Au cœur de ce spectacle, des ficultés de communication entre les êtres fragments de vie burlesques et intimes, et la frontière si fragile entre l’inclusion et des êtres plongés dans un quotidien où l’exclusion dans notre société. Pratiquant les nouvelles technologies accentuent ou la musique depuis toujours, je cherche à comblent la solitude. Fruit d’une création chaque spectacle, la relation spécifique qui sonore en directe, la musique rhapsodique, unit un texte à la musique. Dites-moi que aux accents virtuels et psychédéliques je rêve se déploie comme une adaptation participait pleinement à la dramaturgie de polyphonique du Journal d’un fou de Gogol cette pièce. (2014) pour trois comédien.e.s musicien. C’est aujourd’hui à travers la langue de l’au- ne.s. teur russe Ivan Viripaev, la forme et les thé- Dans nos créations, l’onirisme et l’humour matiques de sa pièce Danse « Delhi » que occupent une place centrale, dessinant nous poursuivons notre recherche.. une humanité teintée d’absurde et d’étran- geté. Par cet univers décalé, nous interro- geons des thématiques sociales et exis- tentielles comme la marginalité, la folie, l’altérité et la solitude qui se jouent dans un monde ultra connecté, en mêlant l’intime à l’Histoire. Mise à jour 7/01/2022 16
Équipe artistique Christine Brücher Manon Clavel Formée au Conservatoire de Paris dans Née aux Etats Unis, d’un père américain la classe d’AntoineVitez, elle rejoint au et d’une mère française, elle est arrivée en cinéma l’équipe de Robert Guédiguian : France à l’âge de 10 ans. Après l’obtention Dieu vomit les tièdes, La Ville est tranquille, d’une licence en architecture, sa première À la place du cœur, L’Armée du crime... rencontre avec le cinéma a lieu en 2011 Elle joue également sous la direction lors du tournage d’un court-métrage, Le de Bertrand Tavernier (La Princesse de Sully d’Antoine Pineau. Elle commence à Montpensier), Michel Deville (La Maladie faire du théâtre en 2014, au Conservatoire de Sachs), Dominik Moll (Intimité), Isabelle du Xe de Paris avec Sandra Rebocho, Czajka (D’amour et d’eau fraîche - prix Jean puis en 3e année au Cours Florent avec Carmet du meilleur second rôle). Antonia Malinova et Grétel Delattre. Reçue Au théâtre, elle joue notamment avec au Conservatoire National Supérieur Charles Tordjmann : La Nuit des rois, La d’Art Dramatique en 2016, elle travaille Vie de Myriam C. et Daewoo ; elle travaille entre autres avec Xavier Gallais, Caroline également avec Élisabeth Chailloux (Les Marcadé, Sandy Ouvrier, Philippe Garrel, Fruits d’or), Jacques Osinski (Georges Roman Jean-Elie, Jean-Yves Ruf, Julie Dandin, L’Usine, L’Avare), Lambert Wilson Bertin. (La Fausse suivante), Tilly (Minuit chrétien), Depuis 2011 elle tourne dans de Jacques Nichet (Retour au désert, Les nombreux courts métrages, avec l’EICAR, Cercueils de zinc), Christian Benedetti (La la Fémis, ainsi que des courts métrages Mouette, Les Trois sœurs) et Daniel San auto-produits. Pedro (Yerma). Elle joue dans La Truite de En décembre 2018, elle joue dans le Baptiste Amann, mise en scène de Remi premier film français du cinéaste japonais Barché. Kore-Eda Hirokazu, La Vérité, 2019. Elle Elle travaille beaucoup avec Laurent joue au théâtre du Rond Point et à la Pelly : Talking Heads 1&2 d’Alan Bennett, MPAA de Saint Germain, Ils sont nés là de En caravane d’Elizabeth von Arnim, Noham Selcer et mise en scène par Pierre Coccinando de Luccia Laragione, Jacques Notte. Elle joue aux Bouffes du Nord en ou la soumission et L’Avenir est dans les 2016 mis en scène par Thierry Harcourt, œufs, La Cantatrice chauve d’Eugène à l’occasion du Prix Olga Horstig, dont elle Ionesco, Mille francs de récompense de est la lauréate féminine, dans Dom Juan Victor Hugo. de Molière mis en scène par Benjamin Elle joue aussi pour Agathe Mélinand : Voisin, Still life d’Emily Mann, mis en scène Enfance et Adolescence de Jean Santeuil par Pierre Laville, After the end de Dennis de Marcel Proust et le petit livre d’Anna Kelly mis en scène par Salomé Ayache, et Magdalena Bach et jouera prochainement Majorana 370 écrit par Elisabeth Bouchaud avec la cie DET KAIZEN dans Danse « et Florient Azoulay et mis en scène par Delhi » d’Ivan Viripaev, mis en scène par Xavier Gallais et jouera avec la cie DET Gaëlle Hermant. KAIZEN Olga dans Danse « Delhi » d’Ivan Viripaev, mis en scène par Gaëlle Hermant. Mise à jour 7/01/2022 17
Jules Garreau Viviane Hélary Après une formation à l’école Claude Musicienne et chanteuse, formée à Rennes Mathieu à Paris, Jules intègre l’école aux côtés d’Alain Carré, elle étudie le violon du Théâtre National de Strasbourg et une dizaine d’années avec Barbara Coëslier travaille notamment avec Jean-Yves Ruf, et dans l’Orchestre des Jeunes de Haute André Markowicz, Pierre Meunier, Jean- Bretagne. Plus tard, elle intègre le groupe Louis Hourdin, Julie Brochen, Françoise Chapo Bas (chanson swing) et prend Rondeleux et Alain Françon, avec lequel rapidement goût à la scène. il jouera Les Estivants de Maxime Gorki En 2000, débarquée à Paris du haut de au Théâtre National de la Colline pour le ses 20 ans pour terminer des études spectacle de sortie de sa promotion en juin en psychologie et musicothérapie, elle 2013. continue sa route dans le spectacle vivant. A sa sortie du TNS, il travaille avec Jean Entre 2004 et 2014, elle grandit avec le Bellorini sur La bonne âme du Se-tchouan groupe féminin Face à la mer (chanson), de Brecht créé au Théâtre National de tourne partout en France, compose Toulouse en octobre 2013 puis repris et arrange sur les deux albums parus. à l’Odéon aux Ateliers Berthier puis en Parallèlement elle joue avec Micusnule tournée en France et à Pékin. Il travaille (musique alternative). En 2015, elle rejoint régulièrement avec la compagnie Le FANCH (chanson rock), artiste accompli de Temps est Incertain, implanté dans le la scène française. Maine et Loire, dirigée par Camille de la Violoniste et chanteuse, elle explore au fil Guillonière, en participant à «la tournée du temps de nouvelles textures sonores des villages». Il participe sous la direction (claviers, thérémine, MAO) qu’elle intègre de Cédric Aussir pour Radio France à à son jeu. Le groupe sort un nouvel album la création de Dracula avec l’orchestre en 2019. Comme une évidence, sa route national de Radio France. croise celle de la metteure en scène Il joue en 2016 avec la compagnie Le Gaëlle Hermant : elle crée et interprète la Théâtre des Crescite, Macbeth - Fatum, mis musique du spectacle Dites-moi que je rêve en scène par Angelo Jossec et participe à la d’après le Journal d’un fou de Gogol Cie création de Karamazov d’après Les Frères Le fil a Tissé (2013) puis Le monde dans Karamazov de Dostoïevski, mis en scène un instant Cie DET KAIZEN (2017-2018) et par Jean Bellorini au Festival d’Avignon. prépare la future création Danse « Delhi » En 2018, avec la compagnie DET KAIZEN il d’Ivan Viripaev. crée le spectacle Le Monde dans Un Instant Viviane anime parallèlement des ateliers mis en scène par Gaëlle Hermant (La de musique et de musicothérapie dans Criée Marseille, TGP CDN de Saint-Denis, diverses structures (hôpital, centre Théâtre Studio d’Alfortville.) Stages avec social, crèche, école...). Créatrice de la les chantiers nomades sous la direction de bande sonore du spectacle Les vies du Julie Deliquet « du réel à la fiction », puis corps (2015) aux côtés de la danseuse avec Jean-François Sivadier. chorégraphe Amélie Durand Cie Contraste, En 2020 il jouera Valère dans Danse « elle collabore actuellement au nouveau Delhi » d’Ivan Viripaev, mis en scène par projet Corpuscules (2020). Gaëlle Hermant. Mise à jour 7/01/2022 18
Marie Kauffmann Kyra Krasniansky Marie Kauffmann intègre le CNSAD en Née en 1989, de nationalité Franco- 2008 dans la classe de Nada Strancar. Allemande, Kyra Krasniansky découvre le Pendant sa formation, elle travaille théâtre à l’âge de neuf ans. Après quelques notamment avec Jean-Damien Barbin, Yves années de danse classique, elle débute Beaunesne, Yann-Joël Collin, Julien Oliveri… dans la Compagnie Pandora dirigée par Depuis sa sortie en 2011, elle joue sous la Brigitte Jaques au lycée Claude Monet direction de Richard Brunel, Joël Dragutin, à Paris ; de 2007 à 2010, parallèlement et en 2013, elle est Roxane dans Cyrano à une licence de Lettres Modernes à la de Bergerac mis en scène par Georges Sorbonne, elle se forme au conservatoire Lavaudant. du XIV arrondissement de Paris ; elle Au cinéma elle travaille sous la direction intègre ensuite l’Ecole Supérieure du de Nicolas Klotz, Sébastien Betbeder, Théâtre National de Strasbourg, sous la Philippe Triboit, Stephen Cafiero, Mali Arun, direction de Julie Brochen. Alain Françon Just Philippot, Olivier Broudeur et Anthony la met en scène dans « Rouge, noir et Queré. Elle interprète ensuite Olga dans ignorant » d’Edward Bond, ainsi que dans Danse «Delhi» mise en scène par Gaëlle « Les Estivants » de Maxime Gorki ; elle Hermant. travaille également dans plusieurs ateliers dirigés par Krystian Lupa, Pierre Meunier et George Lavaudant. En 2012, elle danse dans le spectacle de Virginia Heinen, « Schritte », à l’école du TNS et joue dans « Eugène Onéguine » de Pouchkine mis en scène par Jean-Yves Ruf, spectacle crée au TNS pour une tournée à Paris, Avignon et Moscou. Dans le même temps, elle tourne sous la direction d’Abd al Malik pour son premier film « Qu’Allah bénisse la France », et travaille avec Marie- Christine Navarro sur « Fresh Water » de Virginia Woolf, une « fantaisie pour salon littéraire ». Fin 2016, Vincent Ecrepont la choisit pour le rôle de Zénobie dans « Les Bâtisseurs d’Empire » de Boris Vian, dont la création à Amiens mènera la tournée à Saint-Quentin, Beauvais, Nevers et Avignon, Festival 2017. Elle interprètera l’infirmière dans la pièce Danse « Delhi » d’Ivan Viripaev, mis en scène Gaëlle Hermant. Mise à jour 7/01/2022 19
Laurence Roy Olivia Barron Formée au Conservatoire National d’Art Olivia Barron s’est formée à l’école du dramatique de Paris dans la classe Théâtre National de Strasbourg et à d’Antoine Vitez. Parallèlement au l’Université de la Sorbonne-Nouvelle. Conservatoire, premières expériences Après l’écriture de deux mémoires, l’un sur professionnelles et compagnonnage l’œuvre de Franz Kafka, l’autre sur Henrik d’une dizaine d’années avec Stuart Seide. Ibsen, elle choisit de s’orienter vers une Travaille également avec Antoine Vitez, approche pratique et intègre l’école du Alain Ollivier, Jacques Lassalle, Jean- TNS en section dramaturgie (2011-2013). Claude Fall, Marcel Maréchal, Elisabeth Là-bas, elle travaille avec les metteurs Chailloux, Adel Hakim, Philippe Adrien, Krystian Lupa, Pierre Meunier, Frank Claudia Stavisky, Louis Martinelli et Vercruyssen (tg STAN) et met en scène La Frédéric Bélier-Garcia. sonate des spectres, d’August Strindberg. Ces dernières années elle travaille avec Depuis sa sortie de l’école, elle signe la Emmanuel de Marcy-Mota dans Marcia dramaturgie de plusieurs spectacles dont Hesse de Fabrice Melquiot, puis dans Blasted de Sarah Kane (2015, théâtre de Victor ou les enfants au pouvoir de Roger Nanterre- Amandiers) mis en scène par Vitrac au théâtre de la ville, avec Jean- Karim Bel Kacem, Le Petit Eyolf d’Ibsen Pierre Vincent dans Les acteurs de bonne (2015, théâtre de la Ville), mis en scène par foi de Marivaux, avec Richard Brunel à la Julie Bérès, La mort de Danton de Büchner comédie de Valence, et au théâtre de la mis en scène par François Orsoni (2017, Colline, dans Les Criminels de Ferdinand Théâtre de la Mc 93) ou plus récemment Bruckner. Avec Frédéric Bélier-Garcia dans Après la fin de Dennis Kelly mis en scène Les Caprices de Marianne de Musset, par Maxime Contrepois (2019, Espace des le Quat’sous d’après des textes d’Annie Arts de Chalon-sur-Saône) et Nos solitudes Ernaux mis en scène par Laurence cordier mis en scène et écrit par Delphine Hecquet et Les reines de Norman Chaurette mis en (création à la comédie de Reims en 2020). scène par Elisabeth Chailloux et Splendeur En 2018, elle collabore avec Gaëlle d’Abi Morgan mise en scène Delphine Salkin. Hermant sur la création du Monde dans un A l’image, elle a travaillé récemment avec instant, créé à La Criée de Marseille et au Marc Fitoussi pour la série 10%, François Théâtre Gérard-Philippe, à Saint-Denis et Ozon (Grâce à Dieu), Sarah Succo (les en 2020 sur Danse « Delhi » d’Ivan Viripaev. Eblouis), Alain Resnais pour Mon oncle Elle est aussi engagée par plusieurs lieux, d’Amérique, Jean-Pierre Darroussin pour notamment le théâtre de Vidy-Lausanne le Pressentiment, Cédric Klapisch pour (2014) et le théâtre National de Tarbes- Le Péril jeune, Ilan Duran Cohen pour Les Pyrénées (2016), pour l’écriture de textes amants du Flore, et aussi Catherine Corsini, ou des assistanats à la mise en scène. En Philippe Leguay, Mario Camus, Alain 2017, elle est sélectionnée par les Ateliers Souter, Alexandre Pidoux, Virginie Sauveur, Médicis et le Ministère de la Culture pour Jean-Marc Brondolo. l’écriture de sa pièce Ma vie d’ogre, dans le Elle interprètera La femme âgée dans cadre du dispositif Création en cours. la pièce Danse « Delhi » d’Ivan Viripaev, Passionnée par le cinéma, l’autobiographie mis en scène Gaëlle Hermant - cie DET et le théâtre documentaire, elle travaille KAIZEN. à partir de matériaux variés et mêle la recherche de terrain à l’écriture dramatique. En parallèle, elle anime depuis 2014 un blog sur le Monde.fr, consacré aux interactions entre théâtre et société. Mise à jour 7/01/2022 20
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