40 ans d'architecture pour tous - Éditorial 40 ans du Centre suisse: étapes clés et témoignages BIM : quel avenir pour l'architecture sans ...
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065 40 ans d’architecture pour tous Éditorial 2 40 ans du Centre suisse: étapes clés et témoignages 3 BIM : quel avenir pour l’architecture sans obstacles? 8 Confinement et personnes à mobilité réduite: inhabituel ? 12 www.architecturesansobstacles.ch avril 2021
> Éditorial 40 ans pour l’être humain Le Centre suisse remercie L’engagement de chacun des mem- Chères lectrices, chers lecteurs, bres du conseil d’administration est essentiel à notre travail, hier comme Le savoir-faire des architectes et aujourd’hui. Vous, chers mécènes, concepteurs·trices permet de concilier vous rendez possible depuis des © changeamble – Markus Däppen les exigences concernant l’utilisation années la gratuité de nos aides à la planification. et celles liées à l'esthétique. Un défi Vous assumez toutes et tous ainsi passionnant exigeant de la créativité. non seulement une part de L’accent mis sur les personnes dans responsabilité pour un environne- toute leur diversité a toujours été ment bâti sans obstacles, mais vous central pour moi. Une bonne architec- donnez aussi une impulsion certaine à la recherche et au développement ture offre à toutes et tous qualité des fondamentaux assurant la spatiale et confort – sans compromis sur l’esthétique ! mobilité de chacun – quelle que soit sa phase de la vie. J’en ai pris conscience lors de la transformation d’une vieille Nous tenons à vous en remercier ! maison par mes parents. Les architectes n’ont pas pu y réaliser l’idée en soi passionnante d’un escalier à marches alternées formant une sculpture spatiale. Cet escalier n’était pas adapté Un grand merci également à toutes pour ma mère en raison de son léger handicap à la marche. Une celles et tous ceux qui, grâce à leur expérience clé qui a influencé mon choix professionnel : « La généreux soutien financier, nous ont permis de concrétiser l’aménage- forme suit la fonction. » Bien sûr, la simplicité d’utilisation n’en ment de nos nouveaux locaux et de est qu’un des aspects. Mais elle est élémentaire lorsque des déménager. Nous souhaitons les personnes sont touchées par une déficience temporaire, perma- citer nommément : nente ou liée à l’âge. Le Fond de loterie du canton de Zurich Il n’existe pas de personne standard, tout comme il n’y a pas de Le Fond de participation du Dépar- handicap standard. Les capacités physiques et les perceptions tement des finances, Ville de Zurich sensorielles des personnes sont diverses. Qui décide pour quel La Fondation Ernst Göhner type de personnes nous concevons et quelle autre nous négli- La Fondation Hedy und Fritz Bender geons ? Avec le développement de nouveaux outils de planifica- La Fondation CEREBRAL tion, cette discussion - comme on peut le lire dans ce numéro La Fondation Martha Block – doit à nouveau être abordée. La Fondation Hans Vontobel En 1981, les fondateurs du Centre suisse avaient pour intention de remédier à l’absence de normes pour la construction adaptée aux personnes en situation de handicap. Ils ont donc méticuleu- Services de consultation cantonaux sement étudié les dépendances spécifiques à l’utilisateur et Conseillères et conseillers pour votre mené des études ergonomiques. Les résultats de ces travaux projet avec des connaissances spécifi- ques au canton concerné: sont maintenant largement considérés comme la norme en https://architecturesansobstacles.ch/ Suisse. Nous en sommes fiers ! Cependant, la construction sans services-de-consultation/ obstacles est encore trop souvent considérée comme une con- trainte désagréable. Impression Éditrice: Aujourd’hui, j’attends des architectes qu’ils concilient leurs idées Architecture sans obstacles – conceptuelles et créatives avec des valeurs pratiques et qu’ils Le Centre spécialisé suisse Zollstrasse 115, 8005 Zurich réalisent des bâtiments accessibles à tous. C’est mon souhait Photo 1ère page: Extrait de la carte pour les 40 prochaines années – cela devrait devenir une d’anniversaire 40 ans du Centre suisse évidence pour tous ! © 2021 Centre suisse Tirage: 1500 exemplaires en allemand, Eva Schmidt, directrice 500 exemplaires en français Impression: Alder Print und Media AG, 9245 Oberbüren bulletin Nr. 65 – avril 2021 | Architecture sans obstacles – Le Centre spécialisé suisse 2
> 40 ans du Centre suisse 40 ans d’engagement pour une construction sans obstacles 1981, année internationale des personnes handicapées, a vu la fondation du Centre suisse pour une architecture sans obstacles. C’était une époque de changement ; la participation était alors une question déter- minante, y compris pour les personnes en situation de handicap. La possibilité de se déplacer et de vivre d’une façon autonome était alors au cœur des préoccupations – comme elle l’est encore aujourd’hui. pratique, il a fallu d'innombrables © Centre suisse échanges avec les autorités compéten- tes, de l’engagement dans des commis- sions, de la coordination avec les orga- nisations concernées ainsi que de la sensibilisation auprès des gens de la construction. Le travail de fond du Cen- Il n‘a jamais été question d‘exigences maximales, mais de normes praticables. tre a cependant porté ses fruits : son sa- voir a été intégré en 2009 dans la norme SIA 500 «Construction sans obstacles» ainsi qu’en 2014 dans la norme VSS 640 075 «Espace de circulation sans obstacles». Nous pouvons être fiers de ces acquis. Le grand engagement des En 1980, M. Hürlimann et Joe A. Manser se rendent au Centre des congrès fondateurs du Centre, Joe A. Manser, à Zurich, afin de donner des conseils sur l’accessibilité. Matthias Hürlimann et Susanne Kreis, y a largement contribué. Bien que la question du «comment et quoi» soit lar- gement réglée, notre engagement est La condition préalable à l’autonomie est les personnes concernées – des stan- loin d'être terminé ! une architecture qui n'handicape pas. dards valables pour toute la Suisse, et Notre Centre s’y engage depuis 40 ans : ce jusqu’à aujourd’hui. Nous publions Pour une minorité ou pour tous ? nous avons bien avancé, mais pas enco- des spécifications pratiques et axées sur Nous engagerions-nous seulement pour re atteint la ligne d’arrivée. l’ergonomie sous forme de directives ou une minorité ? Des remarques de ce de fiches techniques. En pa-rallèle, nous genre nous en entendons tous les jours. Les directives fixent le « comment » transmettons notre savoir en partici- Cependant, toutes et tous peuvent un Des normes pour la construction adap- pant au développement des normes jour se trouver dans une situation de tée aux personnes en situation de han- suisses et internationales. Notre but est «handicap» : soit lors d'une brève pério- dicap inadéquates, voire incorrectes, de mettre au point des standards appli- de à cause d'une poussette ou de valises donnèrent l’impulsion à la création du cables dans l’architecture quotidienne, encombrantes, soit à vie après un acci- Centre en 1981. Ses architectes déve- sans chercher à imposer des exigences dent ou en raison d'un vieillissement du loppent – en étroite collaboration avec maximales. Pour ancrer celles-ci dans la corps humain. Nous nous investissons bulletin Nr. 65 – avril 2021 | Architecture sans obstacles – Le Centre spécialisé suisse 3
> 40 ans du Centre suisse ponsabilité : nous nous efforçons dans chaque cas de montrer ce qui est néces- saire et, surtout, ce qui est réalisable. Notre site Web est, quant à lui, devenu un outil de référence, en rendant acces- sibles toutes nos bases techniques – gratuitement. Les personnes intéressées peuvent également acquérir les compétences nécessaires dans nos cours de formation. Embûches et espace public Aujourd’hui, les bâtiments publics neufs doivent être accessibles à toutes les per- © Centre suisse sonnes en situation de handicap. Mais nombre de bâtiments publics existants (cinémas, restaurants ou administra- Les trois fondateurs Matthias Hürlimann, Joe A. Manser et Susanne Kreis tions) ne sont encore accessibles que prennent leurs fonctions au Centre suisse en 1981. par des marches, celles-ci ayant long- temps eu un caractère représentatif. Malgré la LHand garantissant depuis 2004 l'utilisation autonome des bâti- pour une architecture sans obstacles ac- partage a fait ses preuves. Aujourd’hui, ments, rues et transports publics, beau- cessible à toutes et à tous... mot clé De- notre Centre est reconnu comme un coup d'entre eux sont encore pleins sign for all. Voici notre crédo : la cons- pôle de compétence national. De plus, d'obstacles. Sur la base de la LHand et truction sans obstacles est esthétique et grâce à la Loi sur l’égalité pour les han- des diverses lois cantonales sur la cons- stimulante pour les architectes, sans dicapés (LHand) – pour l'élaboration de truction, nous avons aussi élaboré des ternir leur liberté de manœuvre. bases techniques pour l’espace public : le système de lignes de guidage, la signa- Stratégies pour la mise en œuvre Un canton, une loi sur les lisation pour les personnes avec une dé- Le fédéralisme suisse – aussi dans le cas constructions : nous misons ficience visuelle et les délimitations des des lois sur la construction – est un des donc sur une répartition du zones piétonnes sûres. Si les transports grands défis de la construction sans travail et un réseau. publics sont désormais plus accessibles, obstacles. C’est pourquoi nous avons c’est aussi grâce à l’investissement de misé dès le début sur une répartition notre Centre. des tâches et un travail en réseau : laquelle nous avons joué un rôle majeur notre Centre élabore les principes de – nous disposons d’un droit de recours Logements ? Adaptables ! bases ; de leur côté, les services de con- depuis 2004 pour exiger légalement, en C'est une chose de pouvoir participer à sultation régionaux conseillent les archi- cas de besoin, une construction sans la vie publique et de se mouvoir d’une tectes sur des projets concrets et con- obstacles. C’est également une étape façon autonome, mais vivre de façon in- trôlent les mises à l'enquête. Un tel ser- clé pour notre Centre. Ce droit au dépendante en est une autre. Il a tou- vice est présent dans chaque canton. Ce recours est cependant aussi une res- jours été clair que chaque logement en Depuis 1981, le travail du Centre suisse pour une architecture sans obstacles est inlassable et reste à l’avant-garde de la lutte contre l’exclusion des personnes en situation de handicap dans l’environnement construit. Le Centre a de grands succès à son actif : sans lui, l’architecture suisse serait certainement encore largement inaccessible ! Aujourd’hui, la ségrégation par l’architecture est encore trop répandue et n’est pas suffisamment remise en question dans l’enseignement et la pratique. Le travail du Centre reste donc irremplaçable et indispensable. Je lui souhaite bonne chance ! Hans Witschi Artiste suisse, personne en chaise roulante, vivant à New York bulletin Nr. 65 – avril 2021 | Architecture sans obstacles – Le Centre spécialisé suisse 4
> 40 ans du Centre suisse © Centre suisse © Centre suisse Le chablon datant de 1987 - à l‘époque un outil important pour une con- Le concept révolutionnaire pour les ception adaptée aux personnes en situation de handicap. logements est publié en 1992. Suisse ne doit pas être construit comme concept fait partie intégrante de la par la Confédération, les cantons et nos adapté au fauteuil roulant. Face à la dis- norme SIA 500. fidèles bienfaiteurs. Les cantons s'en- parité des besoins des personnes en si- gagent chaque année en notre faveur et tuation de handicap, cela serait absurde. Au travail depuis 40 ans ont même augmenté leur contribution C'est pourquoi, depuis 1992, le Centre Au Centre suisse, nous travaillons par financière: c'est très gratifiant. suisse promeut le concept de l’habitat conviction, élaborons des solutions en adaptable comme une solution flexible équipe et nous engageons pour un es- et intelligente : tous les logements pace privé et public sans obstacles. Si Depuis 1992, le Centre suisse devraient être conçus, de manière à nécessaire, nous avons recours à un ré- promeut l’habitat adaptable pouvoir être adaptés facilement, si né- seau de spécialistes externes, par exem- comme une solution flexible cessaire, aux besoins de l'occupant·e. ple pour les installations d’écoute. Nous et intelligente. Les personnes en situation de handicap sommes aussi très reconnaissants en- trouvent ainsi un appartement et nous vers Joe A. Manser pour son soutien et tous profitons du fait de pouvoir vieillir ses précieux conseils : son savoir et son Cependant, un des espoirs des mem- dans un environnement connu. Conce- réseau en tant que membre fondateur, bres fondateurs ne s’est pas concrétisé : voir un logement adaptable est plus ren- architecte, politicien et personne con- qu’éviter de créer des obstacles soit ra- table qu'un remaniement ultérieur total. cernée sont d’une valeur inestimable. pidement accepté. Aux yeux de nom- Un des autres principes de l’habitat ad- La structure comprenant notre fonda- breuses personnes actives dans la cons- aptable est de pouvoir recevoir la visite tion et le réseau susmentionné a fait ses truction, cette thématique semble être d’une personne en fauteuil roulant. Ce preuves, tout comme le financement encore une corvée. Les espaces publics, les rues, mais aussi les bâtiments doivent être utilisables par tous de manière égale. Cet objectif se trouve au cœur du travail du Centre suisse pour une architecture sans obstacles. Depuis 40 ans et en collaboration avec personnes concernées, il participe à l’élaboration des normes pour la construction sans obstacles et discute avec les maîtres de l’ouvrage de solutions constructives. Stephan Attiger Landammann, chef du département des constructions, des transports et de l’environnement, canton d’Argovie, président du DTAP bulletin Nr. 65 – avril 2021 | Architecture sans obstacles – Le Centre spécialisé suisse 5
> 40 ans du Centre suisse © Centre suisse © Centre suisse Atelier de sensibilisation avec Bernhard Rüdisüli lors de la Grâce aux marquages tactilo-visuels, les personnes souffrant rencontre « Circulation piétonne » à Zurich en 2006. de déficience visuelle peuvent désormais se déplacer de manière autonome et sûre. Quel est notre futur ? rons aussi bien avec les personnes con- Une bonne architecture et l’accessibilité cernées et qu'avec les spécialistes pour ne devraient pas être contradictoires, en déterminer les priorités et les straté- mais naturellement se conjuguer. Notre gies. plus grande tâche consistera dans les Notre objectif est le suivant: que les res- prochaines années à œuvrer à la quali- ponsables de l‘architecture considèrent taté de l'architecture sans obstacles d'eux-mêmes la construction sans dans tous les domaines. Notre attention obstacles comme une composante de se concentrera sur les secteurs où l’éga- qualité, afin qu‘ils la développent avec lité des chances n’est pas encore réa- nous pour une Suisse socialement dura- lisée à ce jour, et ce malgré son ancrage ble. Ceci permettra d’améliorer considé- juridique. De nouvelles problématiques rablement le niveau de vie des person- se développent en fonction de l'évolu- nes en situation de handicap. Car, pour tion des techniques de construction et une mise en œuvre à l‘échelle nationale, de conception ainsi que des nouvelles il est nécessaire d'avoir la juste motiva- © Centre suisse conditions-cadres, appelant des répon- tion, surtout lorsque la solution n‘est ses que, en tant que pôle de com- pas évidente, afin de trouver des solu- pétences, nous élaborerons et discute- tions bonnes et applicables. Eva Schmidt reçoit le prix de l‘Associa- tion suisse des aveugles et malvoyants en 2015. La conception sans obstacles est aujourd’hui une évidence pour les jeunes architectes – grâce notamment au travail de fond réalisé ces 40 dernières années. Pour la décennie à venir, j’aimerais d’une part un accent plus marqué sur le côté design de l’accessibilité et d’autre part une mise en œuvre mesurée – et ce, toujours en fonction du projet considéré. Philippe Jorisch JOM Architekten bulletin Nr. 65 – avril 2021 | Architecture sans obstacles – Le Centre spécialisé suisse 6
> 40 ans du Centre suisse 1981 Création du Centre spécialisé suisse pour Ce timbre datant de une construction adaptée aux handicapés 1975 rend hommage à – La fondation est inscrite au registre du Fritz Nüscheler, le pion- commerce à Zurich. nier de la construction pour les personnes 1985 Première fiche technique : la vraie toilette handicapées. ergonomique adaptée au fauteuil roulant – rédigée en collaboration avec l’EPFZ dans © La Poste le cadre d’une vaste étude, avec pour suite des cours réguliers à l’école polytechnique. 1992 « Logements sans barrière & adaptables », publication du concept révolutionnaire – et premières réalisations avec les grands ensembles de logements de Tiefenbrunnen Résutats du test : et Selnau. comment une personne effecteue un transfert 1995 Le Centre conduit les malvoyant·e·s au but – la spécialisation nouvellement créée con- çoit le système de lignes de guidage tactilo- visuelles et reste un modèle de réussite. 2003 Directives « Rues – Chemins – Places » – première référence technique pour un espace public sans obstacles. 2006 Uri, dernier canton à se doter d’un service © Centre suisse de consultation – aboutissement de l’enga- 44.1% 35.2% 20.5 % gement à un réseau complet de services can- de face de biais de côté tonaux en Suisse après plus de vingt ans. Les résultats de l‘étude 1 : 1 servent de base pour la première 2009 L’expertise du Centre entre dans le cadre fiche technique de 1985. théorique de l’art de bâtir – norme SIA 500 « Constructions sans obstacles » 2014 Norme SN 640 075 « Espace de circulation sans obstacles ». 2017 De « Construction adaptée aux handicapés » à « Architecture sans obstacles » – l’engagement pour un Design for all reçoit un nouveau nom après 35 ans ! 2018 Présence trilingue en ligne – la base de données rend accessibles toutes les connaissances du Centre concernant l’architecture sans obstacles ... gratuitement. © Centre suisse 2021 Publications en perspective – appartements de vacances, acoustique, stations de recharge électriques, seuils de porte-fenêtre, écoles, hôtels, ... Joe A. Manser devant l'Hôtel de ville à Zurich en 1989. Si les difficultés au quotidien sont stimulantes, elles ne doivent pas être des obstacles insurmontables qui nous limitent dans une saine progression. Pour un monde meilleur, notre environnement se doit d’être inclusif, pensé pour tous, où chacun puisse trouver sa place. Jacqueline Pittet TARDIN PITTET architectes SA bulletin Nr. 65 – avril 2021 | Architecture sans obstacles – Le Centre spécialisé suisse 7
> Bases techniques pour le futur BIM, une opportunité pour une architecture sans obstacles ? Le Building Information Modelling (BIM) est une nouvelle méthode de planification qui chamboule les processus. S’il s’agit d’une opportunité ou plutôt d’un risque pour l’architecture sans obstacles, deux éclairages - sur la pratique et sur la recherche - fournissent des pistes de réflexion. Jumeau numérique Par opposition à l'ancienne méthode de modélisation 3D, le BIM rend possible le travail interdisciplinaire avec un seul et même modèle. Grâce à son jumeau numérique, le bâtiment devient visible avant même sa mise en œuvre. Plusieurs aspects peuvent être évalués simultané- ment dans leur contexte spatial sans de- voir les décomposer en étapes intermé- diaires abstraites. Cela réduit la com- plexité. Idéalement, des informations © Centre suisse plus concrètes arrivent plus tôt dans la planification, de sorte que certaines dé- cisions prises auparavant seulement du- Commission « Personnes en fauteuil roulant » du Centre suisse, rant la phase d‘exécution peuvent dé- sur le chantier du Centre pour paraplégiques à Nottwil en 1988. sormais être arrêtées dès la phase de conception. Les adeptes du BIM sont convaincus que Des erreurs de conception se font enco- procédure habituelle de conception et l‘échange constant de connaissances et re trop souvent au détriment de l'acces- de construction et les responsabilités y d‘informations est une chance : les ou- sibilité sans obstacles et ne sont détec- relatives. Cette nouvelle méthode se tils permettant des contrôles de plausi- tées que lors de la réception du bâti- déroule davantage en parallèle dans des bilité sont très demandés. De cette ma- ment ou par les utilisateurs : leur groupes de thèmes et non plus unique- nière, une erreur de conception, comme correction implique alors des gros ment par phases successives. Ceci né- un seuil de porte-fenêtre trop élevé, efforts souvent décourageants. cessite également une façon différente peut être détectée et corrigée à un stade Dans le domaine de la construction, il précoce. Sans ce système de contrôle, est de plus en plus question du Building cette même erreur n’aurait peut-être Information Modelling ou BIM. Il est Grâce à son jumeau été découverte que sur le chantier, ce vrai qu‘il est difficile de trouver au- numérique, le bâtiment qui aurait entraîné des surcoûts. jourd‘hui des architectes qui ne soient devient visible avant même Afin de mettre en œuvre le BIM de ma- pas familiarisés avec les outils numéri- sa mise en œuvre. nière ciblée dans le processus de con- ques de dessin et de conception. Jus- ception et pour promouvoir une métho- qu‘à présent pourtant, le processus de dologie de travail uniforme, il n‘existe planification a continué de suivre le mo- de communiquer lors du développe- encore guère de normes uniformes en dèle classique des phases – mais avec ment du projet. Du point de vue du Cen- Suisse. Actuellement, ce sont surtout les de nouveaux outils. Le BIM, en revan- tre suisse, la question centrale est la sui- ateliers d’architecture utilisant le BIM che, est une nouvelle méthode permet- vante : Ce changement, conduira-t-il à qui fixent l‘utilisation et la finalité des tant de concevoir, réaliser et gérer en une meilleure accessibilité sans modèles numériques en fonction du réseau. Si son utilisation n’en est qu’à obstacles, dans la mesure où ce thème projet considéré, selon le principe ses débuts, celle-ci conduit cependant à pourrait être développé dès le départ « learning by doing » . Il s’agit des pre- un changement profond. Pour faire va- dans un échange avec tous les spécialis- miers essais. Jusqu‘à présent, les nor- loir ses avantages, elle renverse la tes sur le modèle BIM ? mes et documents publiés par la SIA bulletin Nr. 65 – avril 2021 | Architecture sans obstacles – Le Centre spécialisé suisse 8
> Bases techniques pour le futur n‘ont fait que suggérer dans les grandes lignes les processus et organisations numériques à mettre en place et à trai- ter. Mais la pression d'utiliser le BIM vient aussi du maître de l'ouvrage. De- puis cette année, par exemple, la Con- fédération en impose l'emploi pour tous © Zimmermann Sutter Architekten AG ses projets de construction. Les autres mandants et propriétaires s'y mettent aussi. Concevoir sans obstacles grâce au BIM Un aperçu de la pratique actuelle à tra- vers l’exemple d'une coopérative d'habi- tations à Zurich-Wollishofen soulève la question suivante : dans quelle mesure Modèle BIM, Zurich-Wollishofen : l‘architecte doit stocker les une solution informatique conçue pour informations décisives de l‘élément dans le modèle. l'application BIM est favorable à la con- ception sans obstacles ? Par exemple par une vérification automatique ? chevauchent, se superposent ou entrent Form follows benefit Pour cela, le Model Checker de Solibri en collision avec un mur. « Les modèles « Les outils de vérification automatiques est actuellement un des plus employés. peuvent être manipulés, pour autant (model checkers) sont utiles », affirme le « Pour vérifier la géométrie dans un mo- que l’architecte intègre les informations professeur Manfred Huber, directeur de dèle numérique, des paramètres pro- essentielles concernant l’élément dans l’Institut Constructions numériques à la pres au projet comme la dimension des le modèle, comme par exemple la lar- Fachhochschule Nordwestschweiz pièces et des portes ou les espacements geur minimale des portes à 80 cen- (FHNW). L’implémentation dans le mo- peuvent être définis, mais cela implique timètres », selon Klötzer. « L’effort de dèle des informations nécessaires est un effort conséquent », affirme Cle- formuler ses propres paramètres pour la cruciale. Sans cela, celles relatives à la mens Klötzer, chef de projet chez Zim- vérification automatique dépasse sou- construction sans obstacles, par exem- mermann Sutter Architekten, responsa- vent celui du contrôle manuel », assure ple, ne peuvent pas être vérifiées. C'est ble du projet BIM à Zurich-Wollishofen. Klötzer. précisément le point faible de BIM. Au- Il planifie cette nouvelle résidence avec Pour lui, le BIM est une arme à double jourd’hui, il n’est souvent pas clair qui au total 79 appartements pour la tranchant. C'est un outil de vérification intègre dans le modèle quelle informati- coopérative Heimelig. efficace qui rend la communication avec on, sous quelle forme et à quel moment. Selon la norme SIA 500, chaque apparte- les concepteurs spécialisés plus transpa- Mais M. Huber en est persuadé : « Les ment doit être adaptable dans ce projet. rente. « Personne ne peut dire que cela architectes ne devront bientôt plus véri- Un paramètre de vérification vérifiant ne marche pas. Le modèle donne une fier manuellement l’application correcte l’application de la norme serait une aide, réponse sans équivoque », ajoute C. de SIA 500. » Il est en train d’évaluer mais il n’est pas encore implémenté Klötzer. Cependant, la formation de col- différentes solutions avec ses collègues dans les règles du BIM. Certes, Solibri a laborateurs nécessite un investissement de la FHNW et du Centre suisse d'études défini certains paramètres de base, considérable. Quelle est donc la valeur pour la rationalisation de la construction révélant par exemple, si des éléments se ajoutée ? (CRB). Ainsi, il devrait être plus facile L’inclusion est un principe fondamental de la société humaine: elle est donc aussi valable dans le domaine de la construction. Cela demande toutefois un effort, car le «Design for all » n’est pas encore une pratique courante en Suisse. Mais les bases techniques nécessaires existent – grâce au travail assidu du Centre suisse pour une architecture sans obstacles. Just do it ! Prof. Dr. Ulrich Weidmann EPF Zürich; Vice-président chargé des infrastructures bulletin Nr. 65 – avril 2021 | Architecture sans obstacles – Le Centre spécialisé suisse 9
> Bases techniques pour le futur chaise roulante est capable d’ouvrir possible d’utilisateurs·trices, nous avons seule une porte. encore besoin de bon sens et de concep- Dans un second temps, il serait possible teurs·trices bien formés et sensibilisés à d'utiliser des méthodes paramétriques l’architecture sans obstacles, afin d'éva- ou génératives permettant de soutenir luer correctement les besoins des diffé- l’architecte dans la recherche de solu- rentes personnes les unes par rapport tions. La vision de M. Huber : un·e aux autres. Il serait fatal de laisser l'algo- concepteur·trice spécifie les conditions- rithme décider seul. Malgré tout, M. cadres, par exemple un habitant en fau- Huber voit dans les nouveaux processus teuil roulant ou avec une déficience vi- rendus possibles par le BIM une oppor- suelle, et le programme calcule la tunité pour une construction sans meilleure solution possible que ce soit obstacles : « Les erreurs sont visibles à © Keystone pour une rampe ou pour un contraste. un stade précoce grâce au modèle et ce, Selon M. Huber, l’ordinateur ne règle bien avant le chantier. » Seule une fraction des malvoyant·e·s pas tous les problèmes. Des facteurs suisses dispose d’un chien-guide. « variables » tels que la perception spa- Plus de temps pour des questions tiale, l'orientation, le toucher, l'odorat conceptuelles dans le futur d’implémenter les bonnes ou l’acoustique ne peuvent que difficile- Le futur nous montrera ce que la métho- informations dans le modèle, grâce à ment, voire pas du tout, être pris en de BIM peut accomplir pour une archi- des profils BIM spécifiques et à un ser- compte par le design paramétrique. Les tecture sans obstacles de qualité. Aucun veur les mettant à disposition. Ces pro- bases de l’environnement construit pour outil informatique au monde ne peut fils contiendraient des exigences spécifi- les personnes avec des déficiences étant remplacer le projet de l’architecte. Sa ques en partant de cas d’application et de nature ergonomique, l' « étude de qualité et sa fonctionnalité sont le point des objectifs associés : par exemple une de départ pour une construction sans information nécessaire pour vérifier les obstacles. Le concept, le rapport in- caractéristiques d’un bâtiment par rap- Nous avons encore térieur - extérieur, les séquences spatia- port aux besoins d’une personne avec besoin de bon sens les ainsi qu’une logique de construc- une déficience de la mobilité, de la vue et de concepteurs·rices tion compréhensible pour les utilisa- ou de l’ouïe. Les architectes ou les con- teurs·trices restent le domaine de l’ar- cepteurs·trices pourraient insérer ledit sensibilisés à chitecte. Si des tâches répétitives profil BIM dans le modèle et savoir ainsi l’architecture sans obstacles. pouvaient davantage être automatisées quels éléments sont nécessaires. Ce pro- et les processus et formes d’organisation fil servirait de base pour vérifier l’utilisa- l’être humain » restera centrale. Si leurs adaptés, il restera plus de temps à l'ave- bilité du projet dans le modèle BIM. Il besoins ne sont formulés que sous nir pour penser des espaces de qualité, contiendrait non seulement les exi- forme d‘exigences abstraites dans des sans obstacles et socialement plus dura- gences concernant les informations profils tout autant abstraits, le risque bles, et pour les planifier et les construi- géométriques mais également celles d'exclusion est très élevé. Il faut aussi sa- re. Et quel rôle jouera le Centre suisse concernant les informations voir que les exigences résultant des dans ces processus BIM ? Dans un pre- non-géométriques, telles que le sens différents handicaps peuvent fortement mier temps, il envisage d'accompagner d’ouverture ou le type de porte. Il serait varier. C’est pourquoi, mis à part des exi- l’élaboration des profils et des pa- ainsi possible grâce au modèle BIM de gences minimales standardisées qui ramètres spécifiques et d'en suivre vérifier si une personne gauchère en tiennent compte du plus grand nombre l‘évolution. En tant qu’aveugle et ancien directeur d’Unitas (association des aveugles et malvoyants de la Suisse italienne), je connais les difficultés quotidiennes de ceux qui rencontrent des obstacles sur leur chemin. Avec son expertise et son expérience, le Centre suisse pour une architecture sans obstacles contribue concrètement à accroître l’indépendance et la qualité de vie des personnes en situation de handicap. Manuele Bertoli Conseiller d’état canon du Tessin bulletin Nr. 65 – avril 2021 | Architecture sans obstacles – Le Centre spécialisé suisse 10
> Communications >> Formations ture des achats : désormais, l’offre « la >> 27 et 28 avril 2021, 09.00 – 17.00 h, Nous avons déménagé Lausanne plus avantageuse » se verra attribuer le Nous sommes à la Zollhaus près de Cours d’introduction marché et non plus l’offre « la plus la gare principale de Zurich. « Architecture sans obstacles » avantageuse économiquement ». pour les concepteurs·trices, autorités Architecture sans obstacles – La promesse est la suivante : à l’avenir, et intéressé·e·s Le Centre spécialisé suisse les durabilités économique, écologique Coûts : bienfaiteur Fr. 350.–, Zollstrasse 115, 8005 Zurich et sociale seront considérées comme non-membre Fr. 650.– Téléphone identique : des critères d’égale importance dans +41 (0)44 299 97 97 les marchés publics. Il reste à voir dans >> En préparation pour 2022: www.architecturesansobstacles.ch quelle mesure, par exemple, l’adéqua- Cours de perfectionnement tion, les coûts du cycle de vie et la « Construction et espace de circula- fonctionnalité comme critères d’attri- tion adaptés aux personnes avec Lecture labiale autorisée ! bution permettront réellement d’at- une déficience visuelle » La lecture labiale est essentielle pour teindre cet équilibre. Est-ce que cela Suite aux retours positifs du cours les personnes malentendantes ou sour- améliorera également les conditions pilote en automne dernier (en alle- mand), nous préparons différents des. Si votre interlocuteur a besoin de préalables à la mise en œuvre de la modules qui pourront être suivis « décoder » vos propos en interprétant construction sans obstacles ? Pour indépendamment les uns des autres. le mouvement de vos lèvres, l’Office celle-ci, une bonne solution peut éga- Ce cours s’adresse aux instructeurs fédéral de la santé publique (OFSP) lement aller au-delà du minimum en locomotion et aux spécialistes en vous autorise à retirer votre masque, requis par la loi. Dans le meilleur des construction sans obstacles. pour autant que la distance entre vous cas, cela favorisera l’innovation privilé- Contenu : exigences constructives, inscriptions, éclairage, contrastes, soit respectée. C’est peu connu. La giant une utilisation meilleure et dura- séparations, traversées, systèmes de Fédération suisse des sourds (FSS) ble. lignes de guidage, etc. œuvre donc pour que des masques transparents soient mis à disposition. Mutations Centre suisse et Les dates du cours seront communi- Jusqu’à présent malheureusement sans Services de consultations quées ultérieurement. succès « visible », car ces masques >> Daniel Schaffner, dessinateur en n’ont pas encore été approuvés en bâtiment et titulaire d’un master en Suisse : ils ne répondent pas aux développement durable, a rejoint mêmes normes d’hygiène que les mas- l’équipe du Centre suisse en août ques médicaux. Pour les personnes 2020. Avec sa spécialisation, il élar- sourdes, les masques transparents ne git le savoir-faire du Centre. sont pas toujours adéquats, car le plas- >> Lisa Bischel, architecte HES, a rejoint tique, en provoquant des reflets, rend depuis février 2021 les conseillers parfois difficile la lecture labiale. en construction sans obstacles de la « Behindertenkonferenz Kanton Zü- Nouvelles réglementations en matière rich» (BKZ). de marchés publics Le 1er janvier 2021, la révision de la loi fédérale sur les marchés publics (LMP) est entrée en vigueur. Elle annonce un changement de paradigme dans la cul- Je me suis donnée pour mission de convaincre les autres personnes de penser l’impensable, de rendre possible l’impossible et de leur montrer, en tant que modèle, qu’il y a toujours quelque chose à faire en plus. Mon idée eest la suivante: nous devons construire l’avenir pour une multiplicité d’individus avec des besoins très différents. Ursula Schwaller Athlète suisse en fauteuil roulant et architecte bulletin Nr. 65 – avril 2021 | Architecture sans obstacles – Le Centre spécialisé suisse 11
Point de vue «Confinement» – Rien d’inhabituel pour une personne à mobilité réduite ! Le confinement est un état d‘urgence pour la plupart des gens. Pour les personnes en situation de handicap, il est malheureusement normal d’être exclues d’une grande partie de la vie publique à cause de magasins et de bistros inaccessibles. On m‘a demandé comment je vis le suis soudainement courtisée en tant confinement, comment je gère l‘isole- que cliente potentielle, et je devrais ment, si je ne me sens pas terrible- sauver mon « restaurant préféré », ma ment seule. Peut-être inimaginable, « librairie préférée » et mon « magasin mais je m‘y suis exercée pendant 31 bio préféré », alors que d’habitude ils © Thea Mauchle ans. C‘est le nombre d‘années pendant ne me laissent même pas entrer. Le lesquelles j‘ai vécu dans une situation droit de participer à la vie sociale est de quasi-confinement en tant que un droit fondamental, qui est lié de fait paraplégique en fauteuil roulant. Cer- Thea Mauchle, à l‘interdiction de toute discrimination tes, il y a eu quelques assouplisse- Présidente Behinder- à l‘égard des personnes concernées tenkonferenz Kanton ments à certains moments, quelques (par un handicap). Par le biais d‘un Zurich, BKZ restaurants accessibles ont ouvert de confinement imposé par l‘État, cette temps en temps, et environ la moitié des trans- participation est désormais sévèrement limitée ports publics peut maintenant être utilisée en pour tous et toutes, en raison de l‘intérêt public toute autonomie. Mais la plupart du temps, sl‘e- prépondérant que représente la santé de la popu- space public est hostile aux fauteuils roulants et lation. Presque avec jubilation, je regarde les gé- donc interdit aux personnes comme moi. De toute missements des non-handicapés. J‘ai envie de leur façon, je n‘aurais pas pu visiter la plupart des éta- crier: « Écoutez, être exclus et renoncer à tant de blissements fermés ou événements annulés en rai- mobilité, de gastronomie et de culture est norma- son de la pandémie, et l‘évitement recommandé lité pour nous, alors que vous pouvez les consom- des rassemblements fait partie de mon quotidien, mer avec tant d‘empressement et d‘insouciance ! car être en fauteuil roulant dans une foule est juste Au cours de la première vague de la pandémie, les horrible. médias ont beaucoup parlé d‘une nouvelle norma- Depuis le début de la pandémie, j‘entends dans lité, certains ont même espéré un monde meilleur presque tous les bulletins d‘information à quel dans lequel les gens se traiteraient avec plus de point l‘économie souffre du confinement. Des considération : les restaurants et les commerces entrepreneurs désespérés et en larmes parlent à la élimineraient les obstacles - après la réouverture télévision de la faillite imminente de leur entrepri- et une réorientation - et se montreraient enfin se, entreprise dans laquelle ils se sont investis favorables aux personnes en situation de handicap. corps et âme. La population se sent donc appelée Et : le Conseil fédéral exigerait une « secousse » à faire quelque chose contre cette dégringolade dans la société pour que l‘intérêt public prépon- économique. Je reçois aussi quotidiennement des dérant s’aligne enfin sur le droit fondamental à prospectus vantant les mérites de produits en rai- l‘égalité des droits. son du Corona. Je n‘ai jamais entendu aucune in- Il y a cependant fort à parier que le quasi-confine- dustrie (gastronomie, tourisme, culture, habille- ment des personnes à mobilité réduite reste ancré ment, sports, etc.) se plaindre de l‘absence de per- dans la normalité post-Corona et que toute amé- sonnes en fauteuil roulant. Mais maintenant, je lioration significative demeure un vœu pieux. bulletin Nr. 65 – avril 2021 | Architecture sans obstacles – Le Centre spécialisé suisse 12
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