AIDES-SOIGNANTS EN PSYCHIATRIE FACE À LA PERSONNE HOSPITALISÉE EN CRISE - Cours IFAS, Novembre 2021 - LIOUTAUD Alexandra, Cadre de Santé
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AIDES-SOIGNANTS EN PSYCHIATRIE FACE À LA PERSONNE HOSPITALISÉE EN CRISE Cours IFAS, Novembre 2021 - LIOUTAUD Alexandra, Cadre de Santé - 1
SOMMAIRE ➤ HOSPITALISATION EN CRISE : QUELQUES SITUATIONS ➤ LE RÔLE AS EN PSYCHIATRIE AU QUOTIDIEN ➤ Crise réactionnelle ➤ L’accompagnement ➤ Crise dépressive ➤ Crise psychotique ➤ le quotidien = le soin ➤ Crise réactionnelle bouffée délirante ➤ Utiliser des médias thérapeutiques ➤ Crise démentielle ➤ Absence de crise ➤ Donner l’exemple = savoir être ➤ HOSPITALISATION EN CRISE : REPÈRES ➤ Situation tendue et renfort ➤ CONNAISSANCES DES MODES D’HOSPITALISATION ➤ En contexte de crise sanitaire ➤ Soins libres ➤ Soins sans consentement : modalités ➤ L’AIDE SOIGNANT ET LA CRISE AU QUOTIDIEN ➤ Soins sans consentement à la demande d’un Tiers ➤ Que faire ? Quelques conseils… ➤ Soins sans consentement Peril Imminent ➤ Soins sans consentement sur décision du Représentant de l’État ➤ Réassurance, hygiène et confort ➤ Soins sans consentement RE D 398 ➤ Alimentation/élimination/prise de constantes : ➤ Soins sans consentement Irresponsable Pénal s’adapter ➤ LE RÔLE AIDE SOIGNANT EN PSYCHIATRIE ➤ Transmissions ➤ L’accueil ➤ Cas concrets ➤A l’entrée ➤ En accompagnement ➤ En renfort ➤ CONCLUSION ➤ L’entrée en soins ➤ En accompagnement 2 ➤ REPÈRES ET SOURCES
HOSPITALISATION EN CRISE : QUELQUES SITUATIONS elle ne bouge plus dans son lit Il ne veut jamais faire ce que je veux il a tout cassé elle pleure et tremble il est tendu son regard est noir il crie tout le temps elle m’insulte il ne parle pas elle ne veut pas manger j’ai tout essayé il m’a traitée de saloperie Sa chambre c’est le bordel elle m’a donné des coups à la toilette il ne respecte rien 3
HOSPITALISATION EN CRISE : QUELQUES SITUATIONS ➤ crise réactionnelle ➤ non prévisible, qui submerge : pleurs , parfois agitations ➤ crise dépressive ➤ avec ou sans passage à l’acte (tentatives de suicide, atteinte à son propre corps par scarifications…..), intense tristesse, parfois agitations ➤ crise psychotique ➤ définition psychose : La psychose est une maladie mentale grave qui provoque des troubles sévères tels que des pertes de contact avec la réalité, des bouffées délirantes (délire soudain) ou des idées irrationnelles (pensées absurdes, déraisonnables). ➤ La personne malade ne sait plus, par moments, ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. Elle peut souffrir d'hallucinations visuelles ou auditives. La psychose correspond à un trouble au niveau du cerveau. ➤ La personne qui en souffre n'a plus les mêmes pensées et émotions. Elle change de comportement. La maladie peut arriver d'un coup ou, au contraire, se développer progressivement. Dans ce dernier cas, des premiers signes comme un isolement, une méfiance, des angoisses ou une dépression peuvent apparaître et être des signes avant- coureurs. D'autres changements peuvent concerner l'appétit, le sommeil, des problèmes de mémoire ou encore de concentration. 4
HOSPITALISATION EN CRISE : QUELQUES SITUATIONS ➤ Crise réactionnelle en bouffée délirante transitoire suite à une prise de produit : c’est une situation fréquente lorsqu’il y a prise d’amphétamine ( récréatifs, ou essais), héroïne, cocaïne, cannabis (en usage courant ou soudainement massif); produits alcoolisés ou mélanges frelatés ( risque de « délirium tremens ») ; déshydratation, dénutrition, état des téguments sont à surveiller ➤ Crise démentielle ➤ (cours avec rôle AS) ➤ Pertes de repères, agitations psycho-motrices, hétéro agressivité verbale ou physique, … ➤ Absence de crise visible chez un patient entrant en hospitalisation ➤ à surveiller +++ 5
HOSPITALISATION EN CRISE : REPÉRER ➤ Différents exemples : ➤ Comment une crise se manifeste-t-elle ? ➤ la crise d’angoisse : fréquente, stress pour ➤ un repli sur soi important, clinophilie, le patient lié à l’hospitalisation, une asthénie, sensation d’étouffer, sensation situation particulière, des choses de mal dans la poitrine, pleurs, apathie, auxquelles il pense, ou des choses qui se peu d’appétit manifeste à lui (exemple : il entend des ➤ Attitude de méfiance envers les autres, se voix) sent persécuté, conduite d’évitement, ➤ la crise psychotique : le patient entend ou changement total de comportement, lubie voit des choses qui le perturbe +++ dans bizarre (marcher à l’envers; propos sur les son comportement pour lui ou pour les extraterrestres…), TOC (exemple se laver autres les mains 10 fois/ 1), et/ou mauvaise ➤ la crise maniaque : en phase haute ou hygiène , propos parfois en boucle basse l’humeur amène le patient ou à des ➤ Achats inconsidérés, parler très vite et manifestations extravagantes, ou à des très fort, tachypsychie ( l’esprit va très moments dépressifs profonds vite au point de « passer du coq à ➤ la crise clastique : éclat brusque de l’âne »), ou au contraire fort repli voire violence verbale et/ou physique, refus, cris, mélancolie profonde, apathie,… agitations, contre soi ou les autres ➤ Mouvement brusque, impulsivité ou « visée contre celui qu’on prend pour l’oppresseur », agitations psychomotrices ➤ ce ne sont que quelques exemples 6
CONNAISSANCES DES MODES D’HOSPITALISATION ➤ Soins libres ➤ loi de 2011 régissant les modes d’hospitalisations en psychiatrie; modifiée en septembre 2016 : le soin sans consentement ➤ Soins sans consentement Tiers ➤ Tiers Urgent ➤ Tiers ➤ SSC PI ➤ SSC RE ➤ SSCRE D 398 ➤ SSC IR 7
LES MODES D’ HOSPITALISATIONS ➤ le soin libre ( SL): la personne consent à être en soins; elle accepte les conditions de prises en charge, de complainte aux soins; sera libre de ses droits de circulation en fonction de la décision médicale ➤ le soin sans consentement ( SSC): une décision d’obligation de soins est décidée pour le bien du patient qui se met en danger (envers lui et/ou envers les autres). Dans tous les cas, un médecin doit attester de la situation nécessitant l’obligation de soins ( parfois 2) ➤ une mise sous SSC : la situation est ré-évaluée sous 24H puis 72H par un psychiatre différent; puis tous les mois; à 6 mois puis 1 an. ➤ si maintien du SSC : alors sous 12 jours maximum, le patient sera présenté en audience devant le Juge des Libertés et de la Détention, en présence d’un avocat, afin d’évaluer la validité argumentée du maintien de l’obligation de soins (et de garantir au patient que la loi a été respectée en termes de délais et d’argumentations : un certificat médical de maintien de SSC qui n’est pas argumenté sera considéré comme caduc). Le patient peut ensuite, sous 10 jours faire appel de la décision auprès de la Cour d’Appel de région ( Riom, 63) : il aura alors une nouvelle audience et une nouvelle décision (maintien ou levée des soins sans consentement). ➤ Une obligation de soins , quelqu’elle soit, peut se terminer par levée : un psychiatre argumente dans un certificat la situation, et demande la levée qui est actée administrativement. Pour certains SSC comme le RE/ RED 398/ IR il faudra l’accord préfectoral, et/ ou une double expertise psychiatrique. ➤ Une personne en SL peut être mise sous obligation de soins par décision médicale en Péril Imminent, ou en SSC à la demande d’un Tiers : cela peut arriver si la personne se met en danger ou met en danger les autres. 8
LES MODES D’HOSPITALISATIONS ➤ SSC Tiers = une personne justifiant de bien connaitre le patient peut demander hospitalisation, deux médecins confirmeront que la situation requiert les soins (le Tiers Urgent est la même procédure mais plus rapide) ➤ SSC Péril Imminent = aucun proche du patient n’a pu être trouvé devant l’urgence de mise en soins face au danger; ou aucun proche n’a souhaité devenir le Tiers qui demande hospitalisation ➤ SSC sur demande du Représentant de l’Etat = il y a eu trouble à l’ordre public, danger contre tiers, faits graves : alors un maire et/ou le préfet peuvent ordonner l’obligation de soins pour une prise en charge médicale spécifique ➤ SSC RE concernant un Détenu selon l’article de loi D-398 = une personne détenue ou prévenue présente une nécessité de soins ne pouvant se faire sur son lieu de détention, donc sa détention continue mais en soins sans consentement. Des droits et des devoirs existent de façon spécifiques : comme par exemple le courrier est autorisé mais après avoir été avisé par la Maison d’Arrêt. Le patient reste un patient. ➤ SSC dans le cadre de l’Irresponsabilité Pénale = le patient a été jugé pour des faits : son état de santé mentale a été examiné et définit alors qu’il ne peut pas être tenu responsable de ses actes. Il n’y a alors pas de peine de prison mais une obligation de soins en santé mentale. 9
LE RÔLE AIDE SOIGNANT EN PSYCHIATRIE ➤ L’accueil ➤ savoir être ➤ Évaluer l’état clinique : adapter, ré-assurance ➤ A l’entrée ➤ Formalité, identité ➤ en équipe ➤ prises de constantes ➤ poids/ taille = IMC ➤ Si possible habitudes de vie ➤ en accompagnement : ➤ prise en compte des proches, ➤ présentation du service, des règles de vie, du livret d’accueil ➤ heures de repas, modalités importantes ➤ En renfort si situation tendue ➤ Intervention avec d’autres soignants comme présence ➤ en contexte sanitaire contraint 10
LE RÔLE AIDE SOIGNANT EN PSYCHIATRIE ➤ L’ACCUEIL : savoir être rassurant, « bien - veillant « ; se présenter par son prénom et sa profession; présentation de la chambre, indication de la sonnette; rester patient et calme si la personne est agitée; pas de geste brusque; ne pas tourner le dos au patient; l’aider à porter ses bagages s’il en a et lui expliquer qu’il va y avoir un inventaire de ses affaires. ➤ ADMINISTRATIF : s’assurer de son identité, sa date de naissance, s’il porte le bracelet d’identification d’hospitalisation; agir en équipe sur la répartition des impératifs à accomplir pour l’entrée. Si le patient a des examens en sa possession, des papiers, lui expliquer la nécessité d’en prendre connaissance par l’équipe de soins. ➤ ENTRÉE EN SOINS : ➤ prises de constantes = pouls, tension, température, ➤ lui demander s’il est douloureux physiquement ➤ poids/ taille = IMC; ➤ parler au patient, lui expliquer ce que vous faites; ➤ lui demander si cela est possible qu’elles sont ses habitudes de vie : est -ce qu’il est fumeur ? a -t-il un régime alimentaire particulier ? ➤ A vous d’observer aussi son degré d’autonomie, s’il a des tremblements, des sueurs, s’il est repéré dans le temps et l’espace, son hygiène globale et vestimentaire, l’état des téguments visibles, s’il sait se mouvoir dans l’espace, : un recueil de données…. 11
LE RÔLE AS EN PSYCHIATRIE AU QUOTIDIEN ➤ et d’un point de vue sécurité repérer s’il y a des lacets, une ceinture, des cordons sur ses vêtements, s’il a un téléphone personnel, de l’argent, un couteau, un rasoir, une brosse à dent…. : évaluer le danger avec l’équipe ce que le patient peut garder et toujours expliquer ce que vous faites, pourquoi, en douceur. ➤ Il faut aussi s’assurer des nécessités liées au confort : de l’eau, +ou - un gobelet, du linge de toilette s’il est fourni par l’établissement. ➤ Le Livret d’accueil est enfin un point clé d’appui à l’entrée en hospitalisation avec les renseignements qu’il contient. C’est aussi une obligation de nos tutelles de tracer dans le dossier de soins tous ces éléments. ➤ L’ACCOMPAGNEMENT : c’est le mot clé de votre fonction : s’assurer du confort de la personne; et prendre en compte s’il est accompagner de proches. Bien se référer aux règles de vie du service et à la décision de l’infirmier vis à vis de la présence de proche dans l’installation en chambre ou non. Rassurer les proches sur le fait de l’installation en sécurité, du temps d’observation nécessaire et qu’ils peuvent prendre des nouvelles. ➤ LE QUOTIDIEN = LE SOIN : ➤ une organisation : cela donne aussi des repères aux patients : se lever, temps pour se laver, temps pour échanger, temps pour manger, temps de partages collectifs, temps individuels, soins spécifiques, prises de traitements, temps pour dormir; assurer le confort essentiel. Une organisation avec vos collègues ASL et IDE ➤ accompagner pour reprendre un rythme diurne et nocturne ➤ CONTRIBUER AUX SOINS : tels que prises de constantes, rassurer, renseigner, transmettre les informations recueillies; faire les « tours » de service permettant de savoir où sont les patients ( être sûr de savoir qui s’est enfermé pour prendre une douche, et que la personne en sort) 12
LE RÔLE AS EN PSYCHIATRIE AU QUOTIDIEN ➤ UTILISER DES MÉDIAS THÉRAPEUTIQUES ➤ = UTILISER QUELQUE CHOSE QUI SERVIRA LE SOIN ET QUI SERA UN SOIN : ➤ c’est pour entrer en contact et observer les comportements, l’évolution des patients. ➤ exemples : ➤ un jeu de carte ( observer la faculté de se concentrer, si le patient n’est pas trop sédaté; tremblements, troubles de la vision; acceptation de règles simples; comportement avec autrui…), ➤ lecture d’un article de journal ( observer s’il y a des interprétations inadéquates, si un patient accepte d’écouter un autre patient); ➤ un jeu de pétanque ( adresse, équilibre physique, savoir compter, supporter les comportements des autres); ➤ une promenade accompagnée permet une dualité, rester le plus neutre possible, échanger sur des banalités amorce aussi la confiance (et permet d’observer l’équilibre physique, la conduite de raisonnement…); ➤ contribuer à un atelier tel que la cuisine thérapeutique, les arts créatifs ou plastiques…. ➤ responsabiliser en fonction des possibilités et capacités d’autonomie ( pour la toilette, la propreté de la chambre, la mise de table…..ces actes ordinaires qui parfois sont si difficiles à accomplir) 13
LE RÔLE AS EN PSYCHIATRIE AU QUOTIDIEN ➤ DONNER L’EXEMPLE = SAVOIR ÊTRE ➤ votre tenue, ➤ votre langage, ➤ tenir sa parole, ➤ votre présence ➤ votre attitude ➤ ce sont des signes de respect. ➤ cela parait plus psychique que physique : ➤ ATTENTION CE N’EST PAS UN MÉTIER « FACILE » !!! ➤ Attention à la charge mentale que vous risquez d’endosser : ➤ à chaque geste vous serez en alerte sur ce qui se passe autour de vous pour garantir votre sécurité et celle des patients; ➤ parfois vous risquez d’emmener des histoires de vie terribles en mémoire dans votre espace de vie personnel : ➤ il faut en parler avec vos collègues de travail, désamorcer le risque que vous soyez atteint par une situation. 14
LE RÔLE AS EN PSYCHIATRIE AU QUOTIDIEN ➤ SITUATION TENDUE ET RENFORT : exemple : le patient présente une agitation psycho motrice, n’entend pas tout ce qu’on lui dit : il faut alors l’isoler en douceur dans sa chambre, le rassurer, ne pas le laisser en spectacle devant les autres; le laisser le moins possible seul mais savoir quand on peut le laisser. Et surtout s’il y a des proches, ne pas les laisser interférer en expliquant que vous vous en occupez, les rassurer aussi. Ne pas hésiter à être plusieurs soignants présents si la situation est tendue : ce n’est pas que vous ne pouvez pas gérer seul, c’est une question de ré-assurance en cas de crise, d’intervention en sécurité pour le patient et vous. ➤ EN CONTEXTE DE CRISE SANITAIRE : ➤ par hygiène élémentaire, protégez vous et protégez les autres : donc utiliser le protocole en vigueur là où vous êtes : port de masque, quand porter des gants, lavages, de mains, gel hydroalcoolique. ➤ Expliquer au patient le nombre de fois nécessaire de faire attention, de porter le masque et comment. Si le patient entrant doit avoir ou attendre le résultat d’un test Covid, prendre le temps de le rassurer et de lui faire appliquer le protocole ( exemple : rester en chambre le plus possible sur 48H minimum). ➤ Les « gestes barrière » ne sont pas néfastes quand ils sont expliqués et qu’ils deviennent communs : ce n’est pas une exclusion de l’autre, c’est une protection pour tous. Cela n’empêche pas le contact rassurant si nécessaire et selon la pathologie du patient. Il se peut aussi que sur l’instant de l’entrée, le patient ne soit pas en mesure d’accepter le port du masque. Il s’agira alors d’être patient et ferme; l’ensemble du contexte apportera probablement le bon geste ( si les autres patients sont compliants par exemple). 15
LE RÔLE AS EN PSYCHIATRIE : CAS CONCRETS ➤ 3 situations jeux de rôles ➤ 3 volontaires ➤ Chacun 1 scénario ➤ + 3 groupes de 2 : ➤ Chaque groupe va réagir ➤ Gérer la situation ➤ échanges/questions 16
L’AIDE SOIGNANT ET LA CRISE AU QUOTIDIEN ➤ QUE FAIRE ? QUELQUES CONSEILS….: ➤ bien transmettre en équipe ce que vous observez ➤ rester calme ➤ Observer, écouter, savoir où sont ses collègues pour les faire venir si besoin ➤ ne pas se mettre en danger en approchant trop près si les mouvements sont violents et que vous n’êtes pas formé à la gestion physique ➤ si le dialogue est possible : rassurer, proposer un autre sujet permettant de dévier de l’objet de la crise ➤ vous pouvez utiliser les règles de vie du service si cela ne déclenche pas un autre rejet : « c’est le moment d’aller manger, vous pouvez venir »; « un temps d’activité est proposé, cela peut vous changer les idées »; « aujourd’hui vous êtes trop mal, je peux voir avec l’infirmière » (un repas en chambre pour limiter les stimulations avec les autres?) ➤ S'il s’agit d’intervenir à plusieurs pour conduire la personne en soins spécifiques ( que ce soit isolement ou espace d’apaisement) : prendre place selon les directives de vos collègues, pas de décision seul. ➤ Rappel (résumé): l’isolement en psychiatrie est un soin sur prescription médicale, régi par des règles spécifiques : par exemple depuis le 1 er janvier 2021 , loi dite Article 84 : évaluation médicale, SSC immédiat, maximum de 12H renouvelables, si cela dépasse 24H il faut établir un courrier médical au Juge des Libertés et de la Détention; ceci en complément des mesures précédentes de moindre recours à ce soin. C’est un soin d’exception quand toute autre solution a été épuisée. Une surveillance spécifique doit être appliquée et tracée dans le dossier du patient. Toujours être minimum 2 personnels pour intervenir en chambre d’isolement. ➤ Un patient présentant un risque de passage à l’acte contre lui ou les autres : s’assurer qu’il n’a pas d’arme, de couteau, de lacet ou de ceinture; éloigner sacs, meubles : libérer l’espace de circulation; que la fenêtre soit fermée; rester toujours avec une vision globale, ne pas s’enfermer dans un coin; savoir où est la porte ouverte la plus proche 17
L’AIDE SOIGNANT ET LA CRISE AU QUOTIDIEN ➤ NE PAS LAISSER DE PRISE À VOTRE PEUR / APPRÉHENSION ➤ RESTER CALME, VOUS N’ÊTES PAS SEUL ➤ PARLER SANS ELEVER LA VOIX ➤ PARLER AU PATIENT ET LE LAISSER S’EXPRIMER ➤ GARDER LES BRAS LE LONG DU CORPS SANS MENACE ➤ PAS DE GESTE BRUSQUE ➤ GARDER UNE ÉCOUTE ACTIVE ➤ PARFOIS NE PAS CONTREDIRE « je vous ai entendu » ➤ VOTRE TENUE PRO DOIT ÊTRE NEUTRE ➤ PAS DE FOULARD PERSONNEL ➤ PAS DE CISEAU DANS LES POCHES NI STYLO ➤ PAS DE TÉLÉPHONE PERSONNEL EN POCHE ➤ AUCUN BIJOU COLLIER BRACELET BOUCLES D’OREILLES QUI PUISSENT ÊTRE ACCROCHÉS ET FAIRE MAL ➤ SEULEMENT LE TÉLÉPHONE DU SERVICE ET/OU LE BIP D’ALERTE 18
L’AIDE SOIGNANT ET LA CRISE AU QUOTIDIEN ➤ Réassurance, hygiène, confort ➤ ÊTRE LÀ ➤ Accompagner dans les gestes quotidiens sans agressivité mais fermement parfois ➤ Pourvoir aux besoins : le confort existe dans la crise ➤ ÊTRE À PLUSIEURS ➤ Alimentation/élimination/prises de constantes ➤ proposer, négocier, en équipe s’il le faut ➤ Expliquer les nécessités ➤ S'ADAPTER ➤ TRANSMISSIONS ➤ Écrites ➤ Orales 19
CONCLUSION ➤ Ne pas laisser la violence s’exprimer dans les murs, les lits, face à l’autre : entretenir la confiance, la relation de soins et les locaux, l’hygiène, pour ne pas renvoyer leur propre violence aux patients ➤ Travailler en équipe, avec les ASL et les IDE : la cohésion, donner le même message aux patients reste primordial; se transmettre les informations, participer, questionner aux transmissions orales, écrire dans les transmissions sur dossier les observations ➤ la crise n’est pas une fatalité, ni une visée contre uniquement quelqu’un : ➤ c’est une étape ➤ L’hygiène, le confort, la ré-assurance sont indispensables ➤ Être présent 20
➤ Les initiatives doivent être adaptées ➤ qui fait quoi : en parler aux transmissions ➤ A plusieurs nous sommes TOUS porteurs de solutions et d’accompagnements pour aider l’autre à dépasser la crise. 21
REPÈRES & SOURCES ➤ votre référentiel de compétences ➤ vos formateurs ➤ les encadrants en stages : leurs expériences, échanger, chercher à comprendre, questionner ➤ le bon sens ➤ Le Quotidien du médecin.fr; article du 31/05/18 : « Violences à l’hôpital : psychiatrie et urgences en première ligne, forte hausse des établissements concernés », L.Tranthimy ➤ Revue : Recherche en soins infirmiers 2015/1 N°120/ pages 47 à 60 ; art. »Identification et gestion de la violence en psychiatrie : perceptions du personnel (…) »Amélie Perron, Jean Daniel Jacob, Louise Beauvais, Danielle Corbeil et David Bérubé Association de recherche en soins infirmiers |ISSN 0297-2964 Article disponible en ligne à l'adresse : https://www.cairn.info/revue-recherche-en-soins- infirmiers-2015-1-page-47.htm ➤ legifrance.fr ➤ www.has-santé.fr : article sur les stratégies de désamorçage de situations de violence 22
MERCI DE VOTRE ATTENTION. Cours IFAS, Novembre 2021 - LIOUTAUD Alexandra, Cadre de Santé - 23
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