ANALYSE DU SECTEUR BOULANGERIE-PATISSERIE- VIENNOISERIES
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ANALYSE DU SECTEUR BOUTELDJA Alyssia BOULANGERIE- FERNANDES Catarino GONCALVES Laura LARCHEVÊQUE Dimitri PATISSERIE- VIENNOISERIES Un secteur où les nombreux acteurs doivent s’adapter aux nouveaux modes de consommation
Abstract Le secteur boulangerie-viennoiserie-pâtisserie a généré en 2013 plus de 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Il s’agit là d’un des secteurs alimentaires les plus importants en France. Le marché est conditionné par l’opposition entre fabrication de pain artisanal et production industrielle. Même si la consommation de pain est en constante diminution, le secteur lui, ne fait que croître, car ses acteurs ont su s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation des français. Les entreprises Paul et Ladurée sont des arqué types de sociétés qui ont su proposer aux français des produits adaptés à leurs modes de vie. Réserve d’emplois, le secteur subit une importante crise des vocations, qui menace sa croissance. Symbole du savoir-faire français, la tradition boulangère s’exporte de mieux en mieux, et des continents tels que l’Asie et l’Amérique semble être les marchés d’avenir de la boulangerie- viennoiserie-pâtisserie française. 2
Table des matières Abstract……………………………………………………………………………………………………2 Introduction………………………………………………………………………………………………4 I) Les acteurs qui composent le marché : entre fabrication traditionnelle et production industrielle………………………………………………………………………………………………..5 A) Trois catégories d’entreprises se partagent le marché……………………………………………………………….5 B) Les autres acteurs qui composent l’environnement de la boulangerie-viennoiserie-pâtisserie….10 II) Un secteur qui s’est totalement métamorphosé en l’espace de quelques années…………..15 A) Une baisse inéluctable du nombre de boulangeries traditionnelles, favorisé par l’apparition de nouveaux concurrents et par les nouvelles habitudes de consommation des français……………………15 B) Une gamme de produit qui ne cesse de s’élargir et des prix qui augmentent sans cesse C) Une offre diversifiée pour des consommateurs toujours plus exigeants…………………………………….17 III) Un secteur difficile d’accès qui constitue pourtant un vivier d’emplois considérable……21 A) Un secteur difficile à pénétrer et qui demande un investissement considérable………………………21 B) Un secteur qui recrute mais qui souffre pourtant d’une crise des vocations…………………………….24 C) Mieux choisir ses matières premières pour s’inscrire pleinement dans une optique de développement durable………………………………………………………………………………………………….............26 D) Un savoir-faire français dont les pays étrangers sont particulièrement friands……………………….28 IV) Une profession très réglementée et représentée par un grand nombre d’institutions…….29 A) Un secteur sans cesse sous contrôle afin de garantir la santé publique……………………………………29 B) Du fait de son importance, c’est un des secteurs les plus représentés syndicalement, institutionnellement et politiquement…………………………………………………………………………………………30 V) Paul : une entreprise en pleine expansion……………………………………………………….32 A) La stratégie marketing déployée par le réseau de boulangeries Paul……………………………………....33 B) La mise en œuvre stratégique d’une politique marketing/stratégie spéciale………………………….…34 VI) Ladurée : une affaire familiale qui développe la diversification…………………………….38 A) Une stratégique marketing qui se doit d’être cohérente……………………….…………………………………39 B) La mise en œuvre stratégie marketing à travers un univers…………………………………………………….41 Conclusion…………………………….………………………….…………...…………………..…….46 Sitographie………………………………………………………………………………………………47 3
Introduction Le secteur de la boulangerie-pâtisserie est un secteur porteur de l’économie française et mondiale. Les français restent fidèles à leurs habitudes de consommation et ne délaissent pas les produits traditionnels phares qui rythment leur quotidien tels que les pâtisseries, le pain et les viennoiseries. En 2011, la boulangerie-pâtisserie a généré un chiffre d’affaires de 13 milliards d’euros, soit une progression de 3,4% par rapport à 2010 selon l’INSEE. D’autres parts, selon les mêmes sources, huit français sur dix assurent acheter quotidiennement leur pain en boulangerie. Ainsi, 20 millions de français poussent chaque jour les portes d’une boulangerie. Ces produits occupent une place de prédilection dans la culture gastronomique française et rayonnent depuis plusieurs années dans le monde entier. Fort de son image de luxe et d’art de vivre, ce savoir-faire s’exporte à merveille sur l’ensemble du globe Ainsi, en 2012, la boulangerie-pâtisserie française a réalisé 10% de son chiffre d’affaire grâce à l’exportation et prêt de 215 000 tonnes de pain ont été exportées soit une augmentation de 5% par rapport à l’année précédente. De nouveaux marchés ouvrent leurs portes grâce au développement des pays émergents qui voient le pouvoir d’achat de leur population augmenter. L’année dernière, la consommation de pain a augmenté de prêt de 3% en Asie. Le marché asiatique est devenu en quelques années la cible des grands industriels français mais également de quelques artisans. Des mastodontes tels que « Pomme de Pain » tentent de poursuivre leur implantation en Afrique du Nord alors que le « Grenier à pain » s’implante en Chine, au Japon et au Vietnam. Certains petits artisans connaissent un succès incroyable et se développent de façon vertigineuse à l’étranger. C’est le cas de Pierre Hermé, déjà bien implanté en France, qui a ouvert des boutiques dans de nombreux pays comme le Qatar, Hong- Kong ou les Emirats Arabes Unis. Le secteur de la boulangerie-pâtisserie est un secteur où s’affrontent de nombreux acteurs qui se livrent une lutte acharnée. C’est pourquoi, dans un premier temps, nous tenterons de définir les différents acteurs de ce marché. Dans un second temps nous analyserons les causes de la mutation de ce secteur au fil des dernières décennies. Par la suite, nous monterons que ce secteur est difficile d’accès. Pour finir nous exposerons les différentes réglementations qui régissent le secteur. On illustrera notre raisonnement par deux exemples d’entreprises leaders sur le marché de la boulangerie-pâtisserie. Dans un premier temps, nous étudierons Paul, entreprise artisanale du groupe Holder, reconnue pour ses produits de qualité et son savoir-faire traditionnel. Dans un second temps, nous étudierons Ladurée, célèbre pour avoir mis à la mode le macaron et pour diversifier ses activités dans un univers inspiré à la fois de l’histoire de la France et de l’esprit con- temporain. 4
I) Les acteurs qui composent le marché : entre fabrication traditionnelle et industrialisation de la production A) Trois catégories d’entreprises se partagent le marché Aujourd’hui, le chiffre d’affaires du secteur boulangerie-pâtisserie-viennoiserie, dépasse les 13 milliards d’euros. C’est le commerce de bouche qui génère le plus de profit. Au total ce secteur regroupe près de 43 000 entreprises que l’on peut classer en trois types de commerces : Les boulangeries-pâtisseries artisanales qui fabriquent dans leur atelier des pains, pâtisseries et viennoiseries frais vendus au détail. Les terminaux de cuisson qui cuisent sur le lieu de vente les pains, pâtisseries, viennoiseries fabriqués en boulangerie industrielle. Les dépôts de pains qui ne cuisent ni ne fabriquent sur place. Composition du secteur boulangerie-viennoiserie-pâtisserie Boulangeries 2% 16% Pâtisseries 12% Boulageries ou pâtisseries 70% industrielles Dépôt de pains 5
Les boulangeries et pâtisseries artisanales L’activité d’une boulangerie consiste à vendre au détail des pains, pains spéciaux, viennoiseries, pâtisseries, glaces et des produits vendus en l’état. Une boulangerie artisanale pétrie, façonne et cuit son pain elle-même et dans ses locaux. En zones rurales, certains boulangers font du portage, c’est-à-dire livrent leurs produits chez l’habitant. Il arrive aussi, toujours en zone rurale, que certains boulangers effectuent des dépôts de pains chez d’autres commerçants. De plus en plus d’artisans proposent un service de restauration sur place. Les artisans boulangers panifient chaque année 1,7 millions de tonnes de farine. Les boulangeries traditionnelles détiennent 64% du marché de la vente de pains, elles génèrent plus de 7 milliards d’euros de chiffres d’affaires répartis de la manière suivante : - 54% générés par la vente de pains - 36% générés par la vente de pâtisseries - 10% générés par la revente de produits provenant de l’industrie agroalimentaire 10 milliards de baguettes sont vendus chaque année. La baguette représente 75% des ventes de pains, le panier moyen d’un français en boulangerie varie en moyenne entre 2,20€ et 2,60€. Les boulangeries traditionnelles constituent le commerce de détail le plus fréquenté par les français, environ 12 millions de personnes par jour. Deux tiers des ménages s’y rendent 3 à 4 fois par semaine. On compte 32 000 entreprises dont 35 000 établissements. Il y a près d’une boulangerie pour 1 600 habitants. On estime le chiffre d’affaires annuel moyen par entreprise à 273 000€. Le secteur emploie environ 160 000 personnes. SALARIES +110 000 APPRENTIS +20 000 CHEFS D’ENTREPRISE +30 000 TOTAL PERSONNES OCUPPEES + 160 000 On pourrait penser qu’il s’agit d’un secteur très masculin car le travail y est très physique. Or la répartition homme-femme est quasi-parfaite. En effet, on constate que les 6
salariés sont à 51% des femmes, elles s’occupent pour la plupart des points de vente. 49% sont des hommes, ils sont en charge pour la plupart de la fabrication du pain. Le secteur BVP est un secteur très jeune, l’âge moyen des femmes est de 33,6 ans et 30,2 ans pour les hommes. Cette jeunesse s’explique par le fait que ce secteur embauche beaucoup d’apprentis. Même si ce secteur emploie beaucoup de travailleurs et qu’il existe plus de 30 000 entreprises, la plupart des entreprises emploient peu de salariés. En effet, 77% des boulangeries-pâtisseries emploient moins de 6 salariés. Répartition des boulangeries selon le nombre de salariés 30% 0,3 0,26 25% 0,21 20% 0,15 15% 10% 0,07 5% 0,01 0 0% 0 1À2 3À5 6À9 10 À 19 20 À 49 50 SALARIÉS SALARIÉS SALARIÉS SALARIÉS SALARIÉS SALARIÉS SALARIÉS ET + Chaque année se sont 1 000 boulangeries qui sont créées et 2 000 qui sont reprises. Il existe trois centres principaux de dépenses pour une boulangerie-pâtisserie : - la masse salariale - les matières premières - les charges externes (loyer, impôts, énergies, emballages…) 7
Principales charges 25% Masse salariale 50% Matières premières Charges externes 25% La boulangerie et la pâtisserie sont des activités très gourmandes en main d’œuvre, car il s’agit d’une activité de transformation. Le personnel représente donc une charge très importante pour les entreprises. Les charges de personnel représentent 30% des charges totales pour les entreprises de moins de 10 salariés et 50% pour celles de plus de 10 salariés. La main d’œuvre d’une boulangerie-pâtisserie est composée de différents postes : - l’exploitant : il gère l’établissement et peut intervenir dans la production ; - le conjoint de l’exploitant : dans la plupart du temps il s’occupe de la vente de la pro- duction - le personnel de production : personnel qui s’occupe de la fabrication des produits - le personnel de vente Les terminaux de cuisson Chaque année la boulangerie industrielle prend 1% de parts de marché à la boulangerie artisanale. Les terminaux de cuisson sont des lieux où des pièces de pains, de pâtisseries et de viennoiseries sont cuites et vendues. Celles-ci sont fabriquées de manière industrielle dans des usines. Surgelées, elles sont envoyées aux terminaux de cuissons où elles seront cuites sur place. On distingue différents types de terminaux de cuisson. 8
Il y a les grandes surfaces, tel que Carrefour, Leclerc, Auchan… Ces dernières contrôlent 25% de la production et distribution de pain. Les produits sont fabriqués durant la nuit dans des usines appartenant à l’enseigne ou par des sous-traitants. Livrés au petit matin, les produits sont cuits par des salariés qui n’ont, pour la plupart, aucune qualification dans le domaine. Ce mode de fonctionnement permet d’éviter les étals vides ou de faire attendre les clients. Grâce à la surgélation des produits, les magasins peuvent cuire les aliments à toutes heures de la journée, et ainsi ravitailler les étals. Les produits vendus sont de plus en plus nombreux, la gamme de produit est sans cesse élargie. Ces entreprises tentent de séduire le plus grand nombre et au moindre prix. En effet, la centralisation de la production, permet aux grandes surfaces de faire des économies d’échelles. Ces grands distributeurs n’essayent pas de concurrencer les boulangeries artisanales sur la qualité du produit, ils ne cachent pas la provenance de leurs pains, pâtisseries et viennoiseries. Ils misent sur le large choix de produits à bas prix qu’ils proposent, même si la qualité est moindre, ils rendent abordables des produits qui ne l’étaient pas pour certaines personnes. Cependant, il est important de noter que la qualité des produits se rapproche toujours un peu plus de celle des produits artisanaux. Les réseaux de franchises spécialisés en boulangerie-pâtisserie-viennoiserie, constituent la deuxième principale catégorie de terminaux de cuisson. Ils génèrent un chiffre d’affaires annuel de plus d’un milliard d’euros. On compte aujourd’hui près de 3 500 points de vente, ces franchises contrôlent 11% de la production et distribution de pains. Les principales enseignes sont : Paul, La Mie Câline, Le Pétrin Ribeirou, Les Fromentiers, Sicard, Histoires de Pain, La Panière, L’Epi gaulois, Brioche Dorée… Le fonctionnement est quasiment le même que pour les grandes surfaces. Les produits sont confectionnés de manière industrielle dans des usines, appartenant aux marques ou sous-traitantes. Une fois surgelés, les produits sont livrés dans les points de vente puis cuits sur place. Même si le mode opératoire est le même, la philosophie de ces chaînes de restauration rapide est différente de celle des grandes surfaces. En effet Paul, La Mie Câline et les autres mettent en avant la tradition française et la solvabilité de leurs produits. Tout est fait pour faire croire qu’il s’agit de produits fabriqués de manière traditionnelle et dont la qualité est semblable à celle que l’on retrouve dans les boulangeries artisanales. Ces enseignes reprennent les codes de la boulangerie traditionnelle. Pouvoir dire que les produits vendus sont cuits sur place 9
légitime ce positionnement. Mais il ne faut surtout pas que les clients se rendent compte que les produits sont fabriqués de manière industrielle. C’est pourquoi des « artifices » sont utilisés afin que le client ne se pose pas trop de questions : décorations d’entant, produits traditionnels, mise en avant de la tradition française… Tout est fait pour renvoyer à l’artisanat traditionnel. Le client oublie qu’il s’agit de grandes chaînes qui comptent des dizaines voire des centaines de magasins. Ce genre de point de vente veut se différencier des fast-foods, en se positionnant en tant que défenseurs du slow-food. Ils prônent des produits de qualités et sains pour le corps. De plus en plus de français n’hésitent donc plus à déserter les boulangeries traditionnelles pour se rendre dans ce genre d’établissements. Les dépôts de pains La troisième et dernière branche du secteur de la boulangerie-pâtisserie-viennoiserie, est celle des dépôts de pains. Les dépôts de pains sont des établissements qui vendent du pain, mais aussi des viennoiseries et pâtisseries, qui ont été préparées et cuits à l’extérieur. Ces entreprises peuvent prendre plusieurs formes : - cantines/cafétérias d’administrations ou d’entreprises - points de vente de certaines chaînes de restauration - certains hypermarchés et supérettes - certains commerces en zone rurale : épiceries, papeteries, bar-tabacs Les dépôts de pains représentent un très faible pourcentage dans le secteur boulangerie- viennoiserie-pâtisserie. Pour une majorité des français le fait que le pain soit cuit sur place et un critère de choix essentiel. B) Les autres acteurs qui composent l’environnement de la boulangerie-viennoiserie-pâtisserie Des fournisseurs qui accompagnent les entreprises dans tout le processus de production ainsi que de commercialisation Bien évidemment, la matière première la plus utilisée par les boulangeries est la farine. Dans la plupart des cas ce sont des minotiers qui fournissent la farine. Une minoterie 10
est l’endroit où le grain est transformé en farine. En France, il existe 471 moulins pour 392 entreprises. Les boulangeries se fournissent aussi chez des groupements d’achat ou des coopératives. Il arrive que certains minotiers se portent caution pour des boulangers qui lancent leur activité auprès des établissements de prêts, moyennant l’utilisation exclusive de leur farine, on parle de convention de fourniture. En ce qui concerne l’activité de pâtisserie, les entreprises se fournissent chez les minotiers ou chez des grossistes, certaines se fournissent directement en usine. De plus en plus de boulangeries ont recours aux groupements d’achats afin de diminuer les coûts. Depuis les années 80’, un nouveau mode de partenariat se développe : les partenariats d’enseignes. Ce genre de partenariats unie un boulanger à un meunier. Le meunier soutient financièrement, commercialement et techniquement le boulanger, et en échange ce dernier s’engage à utiliser uniquement les farines du minotier. Ce système a fait un grand nombre d’émules, et la société qui a su en profiter le mieux est le groupe Banette SA. En effet, près de 3 000 boulangers sont en partenariat avec le meunier. La baguette Banette, créée en 1981, est devenue la marque de baguette la plus connue des français. Lorsqu’un artisan engage un partenariat avec un meunier il se voit offrir de nombreux services. En effet, le minotier offre un important suivit qui tend à fidéliser l’artisan. Ainsi, Banette et les autres minotiers effectuent des contrôles de qualité, ils proposent aussi un service d’agencement de magasin, des animations autour du produit et aussi des spots télévisés. Plus de 10 000 artisans boulangers ont recours au partenariat d’enseigne, les marques les plus connues sont : la Ronde des Pains (1 500 artisans), Meuniers de France (3 000 artisans), Viron (500 artisans), Moulins Soufflet Pantin, Générale des Farines de France… Les industries de BVP (Boulangerie-Viennoiserie-Pâtisserie) sont des fournisseurs de plus en plus importants dans le secteur. En effet, les industries BVP proposent des produits tous faits d’une qualité très proches des produits fabriqués dans les boulangeries artisanales. Cette industrie emploie près de 35 000 salariés travaillant dans 240 entreprises. Elle représente environ 33,9% du marché du pain, 75% du marché de la viennoiserie et 20% du marché de la pâtisserie, son chiffre d’affaires annuel dépasse les 6 milliards d’euros. Les entreprises BVP fournissent de plus en plus d’artisans boulangers. Leur principaux clients 11
restent les supermarchés et hypermarchés, elles fournissent aussi les collectivités et restauration rapide, les terminaux de cuisson et enfin les hôtels-restaurants. Principaux marchés des industries du BVP 10% Hôtels-restaurants et 14% boulangeries artisanales Supermarchés et hypermarchés 22% Collectivités et restauration rapide 54% Terminaux de cuisson L’industrie agroalimentaire constitue la plus grande menace pour les boulangeries traditionnelles mais aussi pour les boulangeries industrielles Si l’on se glisse dans la peau des boulangeries traditionnelles, il y a trois principaux concurrents : - les points de vente équipés de terminaux de cuisson - les terminaux de cuisson des supermarchés - les différents établissements de restauration rapide (croissanteries, fast-foods, etc.) Sans oublier les particuliers, qui sont de plus en plus nombreux à faire leur propre pain. Une étude de 2009 a montré que 27% des ménages étaient équipés d’une machine à pain. 12
Parts de marché de la production/distribution de pain Boulangeries-pâtisseries 25% traditionnelles Terminaux de cuisson 11% 64% Hypermarchés et supermarchés Si l’on considère le marché de la boulangerie-viennoiserie-pâtisserie dans son ensemble, en prenant en compte ses trois principaux acteurs. Les concurrents directs sont les établissements qui vendent des produits qui ne font pas partis des habitudes alimentaires des français. C’est-à-dire les produits de substitution aux pains à la française, aux viennoiseries, aux pâtisseries françaises, aux sandwiches, etc. Ces produits sont vendus par la grande distribution ou bien par les établissements de restauration. Les ménages sont les clients les plus importants du secteur, leur consommation varie selon l’âge En tant que commerce de bouche, les clients du secteur boulangerie-viennoiserie- pâtisserie sont bien évidemment les ménages. Ils sont 20 millions chaque jour à fréquenter un établissement qui vend du pain. 98% des français consomment du pain. Une étude réalisée en 2010 portant sur le comportement et les habitudes de consommation alimentaire des français a montré que la consommation de pain différait selon l’âge. Ainsi, on constate que les plus de 65 ans consomment 46% plus de pain que les 20-24 ans, pour cette catégorie d’âge le pain reste un aliment de base, quasiment indispensable. L’étude a démontré que 54% des enfants, 68% des adolescents et 85% des adultes consommaient du pain régulièrement. Mais seulement 1% des enfants, 2% des adolescents et 9% des adultes en consomment à chaque repas. Ces chiffres démontrent que les adultes représentent les plus gros clients du secteur. 13
La consommation de pain ne varie pas selon la catégorie socioprofessionnelle, les ménages aisés consomment autant de pain que les moins aisés. Le pain est un aliment universel et de plaisir, son prix abordable le rend accessible à tous. Il est ancré dans les habitudes des français. Certains hôtels et restaurants sont aussi des grands consommateurs de pains, viennoiseries et pâtisseries. Ils utilisent souvent ses produits comme un argument commercial, proposer du bon pain reflète l’image de l’établissement. Tous les français, peu importe leur classe sociale, sont fidèles au pain. Cependant la consommation de pain semble être conditionnée par l’âge du consommateur. En effet, plus la personne est jeune, moins elle consomme de pain. Les entreprises du secteur doivent donc s’adapter aux attentes des jeunes consommateurs et aussi les convaincre qu’il s’agit là d’un aliment indispensable. Même si la France est un pays à la population vieillissante, les enfants et les adolescents représentent une clientèle potentielle très importante. N’oublions pas que ce sont les adultes de demain, il faut donc faire du pain un repère alimentaire et social. Aussi, il serait judicieux pour les entreprises françaises de se lancer dans des stratégies de diversification. La gastronomie française est un art reconnue dans le monde entier, nos produits ont une forte symbolique auprès des pays étrangers. Il faudrait donc surfer sur cette vague en exportant notre savoir-faire. Certaines entreprises françaises ont tentés le pari avec succès. Des marchés au potentiel énorme restent à conquérir. 14
II) Un secteur qui s’est totalement métamorphosé en l’espace de quelques décennies A) Une baisse inéluctable du nombre de boulangeries traditionnelles, favorisée par l’apparition de nouveaux concurrents et par les nouvelles habitudes de consommation des français Au début des années 70’, la France comptait plus de 50 000 boulangeries artisanales. En l’espace de 40 ans, le pays a perdu près de 20 000 établissements. La période d’après- guerre a vu la consommation de pain se modifier totalement. Jusqu’à la fin de la guerre, le pain était la base de l’alimentation, un français en consommait en moyenne 900 grammes par jour. Le pain était à cette époque, l’aliment le plus abordable. Il offrait de plus une source d’énergie non négligeable. Cette baisse très importante du nombre de boulangeries traditionnelles s’explique en grande partie par l’exode rural et aussi par la concurrence des grandes surfaces, des terminaux de cuisson et des chaînes de boulangeries. Dès les années 50’, certains hypermarchés ont commencés à vendre du pain, mais aussi des viennoiseries et des pâtisseries. L’engouement qu’on connut les hypermarchés a favorisé cette pratique. Dans les années 80’ des entreprises, qui étaient à la base des boulangeries traditionnelles, ont décidées de multiplier leurs points de vente et d’industrialiser leur production. Certaines de ces entreprises sont très vite devenues des grandes chaînes possédant des points de vente dans tout l’hexagone. Cette nouvelle concurrence a asphyxié les boulangeries traditionnelles qui ont pris du temps à comprendre que les habitudes des français étaient en train de changer. La plupart du temps ce sont de petites entreprises qui disparaissent ainsi que celles situées en zones rurales qui souffrent de la désertification démographique. Les difficultés rencontrées par les boulangeries traditionnelles s’expliquent aussi par le changement des modes de consommation des français. En effet, aujourd’hui un français mange en moyenne quotidiennement 138 grammes de pains, 3 fois moins qu’en 1945. De plus, le repas du midi 15
se prend de plus en plus hors domicile, ce qui réduit fatalement la fréquentation des boulangeries traditionnelles. Pendant près de deux décennies, le pain était considéré comme un aliment qui faisait grossir. Il était synonyme de surpoids pour beaucoup de français. Cette mauvaise image a aussi contribué au déclin du secteur. Cependant, cette tendance ne cesse de ralentir. Aujourd’hui, il semble même que la situation se soit stabilisée, un seuil semble avoir été franchi. On observe un ralentissement du nombre de boulangeries qui ferment. De plus, les parts de marchés contrôlées par les terminaux de cuisson et les hypermarchés semblent se stabiliser. Les entreprises artisanales traditionnelles ont su réagir. Elles s’adaptent désormais aux nouveaux modes de consommation des français. Dans une société où le temps est toujours plus compté, elles ont su proposer une offre adaptée en développant une activité de snacking, très appréciée à l’heure du déjeuner. Plus de 70% des boulangers proposent aujourd’hui une formule déjeuner, ce chiffre atteint 95% à Paris. Cela fait quelques années que le pain est redevenu un aliment phare de l’alimentation. Ses vertus nutritionnelles et son statut de symbole du savoir-faire français séduit toujours plus de français. Désormais, les consommateurs ont pour principaux critères de sélection la qualité et la solvabilité du produit. Les artisans boulangers semblent l’avoir compris, en 1993 un décret a défini le pain de tradition française. Ce décret a permis de relever le niveau de qualité des produits et aussi de favoriser la diversité des produits. Désormais les consommateurs privilégient la qualité et l’originalité. Même si la consommation de pain est en légère baisse, environ 3%, le secteur de la boulangerie-viennoiserie-pâtisserie est en croissance. Ce qui peut sembler être un paradoxe vient du fait que le secteur ait su se diversifier et s’adapter aux nouvelles habitudes des consommateurs. Les parts de marché des trois principaux acteurs du secteur semblent se stabiliser. Les consommateurs donnent de plus en plus d’importance à la qualité des produits. Ce qui pourrait à terme favoriser les boulangeries artisanales. Cependant rien n’est écrit d’avance, les entreprises qui sauront le mieux s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation seront celles qui tireront leur épingle du jeu. Ce sera à celles qui innoverons le plus et qui garantiront la meilleure qualité qui sortiront vainqueur. La consommation de pain se 16
stabilise elle aussi et rien n’indique qu’elle tende à ralentir dans les prochaines années. Au contraire, elle va sûrement augmenter à cause de l’accroissement démographique. Le secteur connaît une dynamique continue, il profite de l’engouement pour le sandwich et aussi la nouvelle tendance du déjeuner économique. Pour se développer, les entreprises vont devoir multiplier les offres déjeunées. Enfin, de plus en plus d’entreprises exportent ce savoir-faire dans le reste du monde. L’internationalisation est sans conteste le principal enjeu du secteur dans les années à venir. B) Une gamme de produit qui ne cesse de s’élargir et des prix qui augmentent sans cesse Le secteur de la boulangerie-viennoiserie propose une multitude de produits, que l’on peut répartir en 4 catégories : - la boulangerie - la pâtisserie - la viennoiserie - la sandwicherie L’activité boulangère des entreprises du secteur génère la plus grande partie du chiffre d’affaires total, environ 70%. Le produit le plus vendu est bien évidemment la baguette (270 grammes), cette dernière représente 75% des ventes de pains à elle seule. Le produit le plus basique reste le pain (400 grammes) qui est d’ailleurs le produit le moins cher au kilo. On compte aussi une multitude de pains spéciaux : campagne, seigle, son, au levain, céréales, épeautre, froment etc… Les pains spéciaux représentent environ 18% de la vente de pain. Sans oublier les pains régionaux : pain à soupe, tabatière, manchette, couronne, fougasse, pain cordon, fouée, pain plié, faluche, tordu, pain paillasse… Il y a aussi le pain de mie, qui ne cesse de gagner du terrain, il représente aujourd’hui 7% de la production. De nouveaux pains adaptés à l’activité de snacking apparaissent : bagel, buns, pita… La France est l’une des meilleures spécialistes en termes de pâtisserie, au fil des siècles les recettes se sont accumulées. Il y a les incontournables : éclairs, religieuses, Paris- Brest, Opéra, mille-feuilles, royal, et bien d’autres. L’activité pâtissière reste dans sa grande 17
majorité artisanale, car elle compte beaucoup d’ingrédients et résulte d’un assemblage assez complexe, c’est pourquoi il est difficile d’en automatiser la production. Les produits peuvent différés selon les régions, les boulangers aiment mettre en avant les spécialités locales. Avec le développement de l’alimentation nomade, de nouveaux produits apparaissent. Plus adaptés aux snacking, ils séduisent de plus en plus de consommateurs et surtout des jeunes. On note un réel engouement pour les muffins, cookies, brownies, etc. La viennoiserie est depuis bien longtemps synonyme de croissants et pains au chocolat. Les croissants représentent 40% de la production et le pain au chocolat 35%. Les autres viennoiseries représentent 25% de la production. Enfin, l’activité qui connait la plus grande croissance est le commerce du sandwich. Pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs, les boulangers ne cessent d’élargir leur offre déjeunée et donc leur gamme de sandwichs. Les sandwichs sont la réponse parfaite à la nouvelle mode du snacking. Rapide à fabriquer, à manger et très économique. On peut classer les sandwichs en quatre catégories. Il y a d’abord les classiques, avec l’indétrônable jambon-beurre qui représente 60% de la production, les sandwichs classiques représentent 85% de la production totale de sandwichs. Puis avec 7% viennent les « gourmets », des sandwichs très consistants souvent chauds. Viennent ensuite les « ethniques » avec 6% de la production, ces sandwichs reprennent les ingrédients et les saveurs de cuisines étrangères. Enfin, viennent les « santé » qui ne représentent que 2% de la production totale, ingrédients solvables et un nombre de calories très restreint. De nouveaux pains sont de plus en plus utilisés : foccacias, pita, bagel, pain suedois, naan, etc… En ce qui concerne le prix du pain, il connait une légère augmentation depuis le début des années 2000. Cette augmentation s’explique par l’augmentation des coûts des matières premières et des charges sociales, qui représentent 50% du prix d’une baguette. En 2000, le prix au kilo d’une baguette était de 2.56€, en 2009 il était de 3.36€ soit une augmentation de 31%. Depuis 2010, la hausse du prix du pain s’est accentuée à cause des fluctuations du prix des matières premières et du passage de la TVA à 7%. Au premier trimestre 2012, on a enregistré une augmentation de 0,7%. Les viennoiseries et les pâtisseries souffrent aussi de ces fluctuations, l’augmentation de leur prix est deux fois plus importante que pour le pain. Au premier trimestre 2012, cette augmentation a été de l’ordre de 1,6%. Le prix moyen d’une viennoiserie est d’environ 1.20€, les pains au chocolat sont en moyenne 10% plus 18
chers que les croissants. Les pâtisseries, elles, sont un produit assez haut de gamme puisque pour une pièce d’une centaine de grammes le prix varie en moyenne entre 2.50€ et 4.50€. Enfin, le prix des sandwichs reste stable, aux alentours de 5€, une augmentation pourrait lui être fatale au vue de la concurrence à bas prix des fast-foods et des supermarchés. C) Une offre diversifiée pour des consommateurs toujours plus exigeants Au fil des décennies les modes de consommation des français ont beaucoup évolués. Cette affirmation est d’autant plus vraie pour le pain. En effet, alors qu’il était la base de l’alimentation il y a encore une cinquantaine d’années, il est devenu peu à peu un aliment de plaisir, de gourmandise cantonné à un rôle d’accompagnement. Aujourd’hui, les français ne recherchent plus la quantité, mais plutôt la qualité et l’originalité. Le pain se doit désormais d’être un aliment de goût fabriqué avec des ingrédients de qualité. Cette qualité est le principal critère d’achat pour 68% des français, c’est ce qui détermine le choix de l’endroit où ils vont acheter leur pain. Afin de répondre aux nouvelles exigences en termes de qualité, les professionnels du pain s’efforcent de proposer des produits fabriqués de manière artisanale, en ce qui concerne les artisans, et d’utiliser des ingrédients d’origines naturelles. Le secteur s’efforce de mettre en avant la qualité du produit, son mode de fabrication et les ingrédients utilisés. Tout est une question de confiance, le consommateur doit être persuadé de manger un produit sain. De plus en plus d’entreprises utilisent de la farine bio par exemple. Les français sont friands de nouveautés, ils ne sont pas du tout réfractaire à l’idée d’essayer de nouveaux types de produits. Sachant que c’est un aliment qu’ils consomment quotidiennement, varier les recettes est souvent quelque chose de très apprécié. Les professionnels du secteur s’efforcent d’élargir leur gamme, en proposant de nouveaux produits. Créer un nouveau produit, c’est d’une part toucher de nouveaux clients et d’autre part soigner son image. Les entreprises doivent montrer qu’elles sont en perpétuelle recherche, ils ne peuvent pas laisser la monotonie gagner leurs clients. Elles doivent susciter de l’intérêt, pour que le client s’attache encore d’avantage à elles. Sans pour autant proposer des produits farfelus qui ne colleraient pas avec la culture de l’entreprise et qui risqueraient de déboussoler le consommateur. 19
En plus de ce goût pour la qualité et l’originalité, de plus en plus de français ont besoin de manger vite. Depuis quelques années, une pratique ne cesse de prendre de l’importance : le snacking. Ce mot anglais désigne le fait de manger des plats tout prêts de manière rapide. Les déjeuners se prennent de plus en plus hors domicile et les français ont souvent peu de temps pour manger. Ils veulent donc un repas qui se prenne sur le pouce, pratique à transporter et consistant. De plus, la plupart des français souhaitent déjeuner à petit prix, un repas ne doit pas dépasser le seuil psychologique dès 10€ et dans certains cas dès 5€. Aujourd’hui, 70% des boulangeries proposent des formules déjeuner, ce chiffre est encore plus important dans les quartiers d’affaires. Les entreprises du secteur proposent plusieurs produits, chauds ou froids, faciles à transporter et qui se mange de manière rapide. Sandwiches, pasta box, pizzas, etc. De plus ils pratiquent des prix attractifs allant de 4 à 10€. Développer une activité snacking est devenu primordial pour les entreprises du secteur. La plus grande force d’une entreprise est de savoir s’adapter aux consommateurs, or c’est exactement ce que le secteur boulangerie-viennoiserie-pâtisserie est en train de faire. 20
III) Un secteur difficile d’accès qui constitue pourtant un vivier d’emplois considérable A) Un secteur difficile à pénétrer et qui demande un investissement considérable L’ouverture ou la reprise d’une nouvelle boulangerie n’est pas chose facile. Le ticket d’entrée est considérable et on remarque que l’accès à cette profession n’est pas réservé à tous le monde. En effet, cela suppose d’avoir obtenu préalablement certaines qualifications mais aussi de réaliser un investissement assez conséquent. Pour pouvoir exercer le métier de boulanger et/ou pâtissier, il faut impérativement avoir obtenu une qualification professionnelle relative à cet exercice. L’accès à cette profession est conditionné par l’obtention d’un bac professionnel boulanger-pâtissier, d’un CAP boulanger ou encore d’un brevet professionnel de boulanger Le budget lié à l’installation du boulanger-pâtissier est un budget variable qui sera défini par différents critères comme sa taille, sa position géographique ou encore la qualité de ses installations et de son matériel. Les investissements pour ouvrir ou pour reprendre une boulangerie sont assez importants car c’est une activité spécifique qui associe production et vente. L’ouverture d’une nouvelle boutique suppose tout d’abord l’achat de matériels nécessaire à la production comme : des frigos, des chambres froides des chambres de fermentation des pétrins des façonneuses des fours des batteurs des diviseuses etc… 21
Après avoir pensé à aménager le lieu de production, il convient de penser à l’aménagement de l’espace de vente. Pour cela, il faudra investir dans des vitrines, des présentoirs, des meubles de rangement, des caisses... Une ouverture suppose également qu’il va falloir réaliser des travaux dans le local pour qu’il soit aux normes. Or, les règles d’hygiène et de sécurité sont très importantes. Une boulangerie-pâtisserie se doit de respecter la réglementation en matière de sécurité alimentaire. Pour cela, elle doit mettre en place un système HACCP qui est un système relatif à la surveillance de l’hygiène pour éviter les risques en matière de santé. Il faut également que les produits mis en vente suivent une procédure de traçage afin que l’on puisse retrouver les producteurs et les fournisseurs de matières premières. Le coût estimé d’un tel investissement peut varier de 150 000 à 400 000euros et un apport personnel de 20% à 30% est exigé par les banques lorsque le boulanger souhaite emprunter. Reprendre une boulangerie déjà créée n’est pas forcément plus économique. En effet, le prix de cession d’une boulangerie-pâtisserie est en majorité conditionné par le chiffre d’affaire et varie de 70% à 120% du chiffre d’affaires annuel hors taxes. Ce prix est également déterminé par l’état des locaux, du matériel et du point de vente mais aussi par son emplacement. En effet, l’avenir économique de la position géographique est un déterminant très important du prix de cession. Depuis quelques années, de nouvelles opportunités s’offrent à ceux dont le désir est d’ouvrir leur propre boulangerie. La franchise se révèle être une bonne alternative. En effet, ce concept est en plein essor depuis le début des années 1980 et ne cesse de se développer. Ainsi, de grands groupes tels que Paul, La Grenier à Pain, La Mie Câline ou encore la Brioche Dorée disposent de franchises. Il faut cependant distinguer les franchises dites « de boulangerie » de celle dites « de terminaux de cuisson ». La franchise de boulangerie est réservée aux personnes ayant préalablement obtenu un diplôme de boulanger-pâtissier puisqu’il est indispensable d’en détenir un pour exercer ce métier. La franchise de terminaux de cuisson est quant à elle accessible à tous le monde car dans ce genre de situation, les différents produits ne sont pas réalisés sur place a l’exception des dernières étapes. 22
En ce qui concerne le coût, il est variable d’une franchise à l’autre. Pour ouvrir une franchise boulangerie-pâtisserie de la société Paul, il faut prévoir un investissement total de 400 000€ à 600 000€ dont un apport personnel minimal de 80 000€. Paul se réserve des droits d’entrées pouvant aller de 12 000€ à 50 000€ selon le type de structure auquel le futur boulanger veut adhérer. Ainsi, cette entreprise a ouvert plus de 30 franchises en France en 2013. GRENIER A FOURNIL DES MIE BRIOCHE PAUL PAIN PROVINCES CALINE DOREE Droit >50 000 19 000 € 40 000 € 25 000 € 30 000 € d'entrée € Redevance 5% 5% >4% 5% 5% de marque Redevance 1% 0,5 % 0,3 % 2% 2% de publicité Apport 70 000 € 40 000 € > 120 000 € > 60 000 € > 30 000 € personnel Montant de 400 000 l'investissem 200 000 € > 400 000 € 340 000 € > 300 K€ € ent CA 750 000 900 000 € > 700 000 € 700 000 € 610 000 € prévisionnel € Type du Franchis Franchise Franchise Franchise Franchise contrat e Durée du 5 ans 5 ans 7 ans 7 ans 9 ans contrat Tableau récapitulatif de la franchise en boulangerie-pâtisserie selon http://blog.rentabilitedelafranchise.com/choisir-franchise-terminaux-cuisson 23
B) Un secteur qui recrute mais qui souffre pourtant d’une crise des vocations L’univers de la boulangerie connaît un séisme sans précédent en ce qui concerne le recrutement. Cela se traduit par une véritable crise des vocations. En effet, on remarque que ce métier n’attire plus les jeunes en raison des conditions de travail particulièrement difficiles de cette profession. Les horaires sont contraignants, un boulanger-pâtissier se doit de travailler la nuit mais également le week-end et les jours fériés. Il existe également un problème de qualification qui exclu une bonne partie de la main d’œuvre sur le marché. Une grande partie de cette population possède les compétences pour exercer l’emploi technique de boulanger-pâtissier mais elle ne maîtrise pas celles qui sont relatives à la gestion telle que la planification. Pourtant, le secteur de la boulangerie est un réservoir d’emploi important et les nombreux prochains départs à la retraite offrent des opportunités intéressantes. En effet, on compte plus de 35 000 artisans et prêt de 115 000 salariés et 20 000 apprentis. L’univers de la boulangerie est un univers relativement jeune du fait du grand nombre d’apprentis. Il en découle une moyenne d’âge aux alentours de 32ans. C’est un secteur qui n’est pas frappé par les inégalités hommes-femmes puisqu’ils sont équitablement représentés. En effet, il y a environ 50% d’hommes et tout autant de femmes bien que celles-ci soient majoritairement présentes au niveau du point de vente. Le métier de boulanger-pâtissier est un métier en mutation du fait de l’apparition d’une industrie puissante et de la diversification des points de vente. De grandes entreprises de l’agroalimentaire fabriquent désormais des produits qui sont vendus aux grandes et moyennes surfaces ou aux centres de restauration collective telle que les hôpitaux, les cantines, les maisons de retraite... Il se développe également de nouveaux points de vente qui viennent bousculer les boulangeries traditionnelles comme les « terminaux de cuisson » qui sont des boutiques où les produits sont cuits sur place mais ne sont pas préparés au sein de l’établissement. Le métier de boulanger-pâtissier offre des perspectives de carrière intéressantes. En effet, il est possible d’évoluer au sein de ce secteur que ce soit du côté de l’artisanat ou de l’industrie. La boulangerie industrielle a besoin d’ouvriers qualifiés et de personnel dans ses 24
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