ARBRE ET AGRICULTURE BIOLOGIQUE - Regards des paysans bio de France - FNAB
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• FNAB • Fédération Nationale d'Agriculture BIOLOGIQUE ARBRE ET AGRICULTURE BIOLOGIQUE Regards des paysans bio de France
SOMMAIRE p. 4 Edito p. 5 Pourquoi ce recueil ? Zone Centre de la France* p. 6 FERMOSCOPIE ∂ Jean-Sébastien Gascuel, Puy-de-Dôme p. 9 INTERVIEW ∂ La sélection participative des feuillus précieux pour l’agroforesterie avec Frédérique Santi, INRA d’Orléans p. 11 FERMOSCOPIE ∂ Alain Yvon, Loir-et-Cher Zone Est de la France p. 13 FERMOSCOPIE ∂ Simon Lenoir, Somme p. 16 FERMOSCOPIE ∂ Jean-Luc Ortégat, Oise p. 18 INTERVIEW ∂ L’intérêt d’une démarche de groupe : focus sur l’expérience menée en Picardie Zone Ouest de la France p. 20 FERMOSCOPIE ∂ Bergerie de Villarceaux, Val-d’Oise p. 23 FERMOSCOPIE ∂ Christian Guéméné, Ille-et-Vilaine Zone Sud de la France p. 25 INTERVIEW ∂ Agroof, bureau d’étude spécialisé en agroforesterie, avec Fabien Liagre p. 27 FERMOSCOPIE ∂ Bertrand Lassaigne, Dordogne p. 30 FERMOSCOPIE ∂ Pierre Pujos, Gers p. 32 FERMOSCOPIE ∂ Alain Daguzan, Gers p. 35 FERMOSCOPIE ∂ Nicolas Petit, Gers p. 37 FERMOSCOPIE ∂ Denis Flores, Gard p. 42 INTERVIEW ∂ Recherche sur l’agroforesterie : relations entre arbres et cultures annuelles, avec Christian Dupraz, INRA de Montpellier p. 44 EXPERIMENTATION ∂ Plateforme TAB, Drôme p. 49 En bref : comment penser et réussir son projet agro-forestier ? p. 52 Conclusion p. 54 Contacts utiles - pour aller plus loin * La distinction des grandes zones pédo-climatiques est celle utilisée par l’ITAB pour les synthèses variétales. Zone Nord Est (Hauts-de-France, Nord de l’Île-de-France, Grand-Est), Zone Centre (Centre-Val-de-Loire, Bour- gogne-Franche-Comté, Sud de l’Ile-de-France, ex-Auvergne, ex-Limousin), Zone Ouest (Normandie, Bretagne, Pays de la Loire, Nord de Poitou-Charentes), Zone Sud (Sud de Poitou-Charentes, ex-Aquitaine, Occitanie, ex-Rhône- Alpes, Provence- Alpes-Côte-d’Azur).
ÉDITO Partout dans le monde, l’agriculture de demain devra répondre à de multiples enjeux ; nourrir une population toujours plus nombreuse, contribuer à la réduction des GES, s’adapter aux changements climatiques, être plus résiliente face aux aléas climatiques et économiques, produire de l’énergie pour son territoire, préserver et même produire de la biodiversité, pro- téger les biens publics comme l’eau, le sol, l’air, assurer la beauté du paysage…. L’agriculture biologique a des atouts majeurs pour répondre à ces enjeux de par ses pratiques agro-écologiques (cultures associées, prairies permanentes et temporaires, engrais verts, haies…). Elle est d’ailleurs le système le plus abouti de l’agro-écologie puisqu’elle s’interdit l’usage des produits chimiques de syn- thèse. L’agroforesterie fait donc partie intégrante de ses pratiques. Dans ce recueil, nous avons voulu donner la parole aux pay- sannes et paysans bio de différentes régions afin qu’ils nous expliquent leurs choix et leurs pratiques de l’agroforesterie ; il faut essaimer et développer l’agroforesterie dans nos sys- tèmes agricoles bio, dans une démarche de progrès perma- nente. La haie, les arbres alignés, les vergers sont au cœur des agro- systèmes et nous devons plus que jamais nous en servir pour une agriculture biologique toujours plus cohérente et productrice de services environnementaux et sociaux, pour aujourd’hui et surtout pour demain. Stéphanie PAGEOT Éleveuse bio en Loire-Atlantique et présidente de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB) .4.
POURQUOI rendre. En plaine, des céréaliers, des polycul- teurs-éleveurs, des maraîchers, des viticul- CE RECUEIL ? teurs, des arboriculteurs replantent des arbres au sein de leur parcelle ou sur leurs bordures. Ces plantations méritent une attention par- L’agroforesterie rassemble toutes les pratiques ticulière d’autant plus que leur gestion se agricoles qui intègrent l’arbre dans un environ- réalise sur des pas de temps longs (dizaines nement de production : les arbres permettent d’années). Comprendre les raisons qui ont une couverture verticale et permanente des poussé les agriculteurs à replanter des arbres, sols, venant compléter la couverture horizon- bénéficier de leurs expériences dans la tale des cultures et des couverts végétaux, conduite de ces projets, observer la pluralité souvent obtenue grâce à une plante annuelle des formes que l’arbre et l’agriculture biolo- ou bisannuelle. gique peuvent prendre sont les ambitions de ce recueil : pour que les expériences des uns La définition internationale de l’agroforeste- profitent à ceux qui souhaitent s’investir sur rie proposée par l’ICRAF (Centre International ce sujet. pour la Recherche en Agroforesterie) est la sui- vante : « Système dynamique de gestion des ressources naturelles reposant sur des fonde- ments écologiques qui intègre des arbres dans « La diversification des systèmes de pro- duction en AB est une clé pour innover et les exploitations agricoles et le paysage rural trouver des solutions acceptables pour des et permet ainsi de diversifier et maintenir la systèmes plus performants des points de production afin d’améliorer les conditions so- vue économique, environnemental, social ciales, économiques et environnementales de et agronomique. Parmi les voies identi- l’ensemble des utilisateurs de la terre ». fiées, l’agroforesterie représente un levier Les systèmes agro-forestiers sont ancestraux, variés et présents partout dans le monde d’action intéressant. » sous différentes formes : sylvopastoralisme, (Cadillon A, ITAB, 2015) pré-vergers, bocages, cultures intercalaires en vergers fruitiers, truffiers, noyeraies, vigne... f Vous trouverez L’histoire de l’agriculture française (non-recon- Des fermoscopies avec des témoignages de naissance par les politiques de soutien agri- paysans bio couplés à des avis d’experts ; cole, remembrement, intensification agricole) permet de mieux comprendre leur disparition Un point sur « Comment réussir son projet » en France et notamment dans les grandes et les contacts utiles pour ceux qui souhaitent zones céréalières (plaines de Beauce, du San- s’engager dans la plantation des arbres. terre, de Limagne, etc). f Ça peut intéresser Or l’arbre peut occuper une place fondamen- tale au sein de la parcelle cultivée (en plan- • Les paysans bio qui veulent diversifier tation linéaire) ou sur sa bordure (haie) en leur système de culture ; remplissant plusieurs fonctions (production • Les conseillers/animateurs agricoles ; de fruits, de bois d’œuvre, aspect paysager, • les chercheurs ; refuge pour les auxiliaires de cultures, pro- • Les enseignants et élèves de lycée tection des vents, etc). Depuis une quinzaine agricole. d’années, de nombreuses études scientifiques permettent de mieux comprendre les relations qui s’installent entre l’arbre et les cultures et des services écologiques qu’ils peuvent .5.
FERMOSCOPIE | N°1 Puy-de-Dôme « L’arbre est indispensable. J’aurais dû planter plus tôt. » Présentation f Historique f La ferme - Plantation Plantation Région : Auvergne-Rhône-Alpes de 6 ha en de 6 ha en Nom de la ferme : Installation en agroforesterie agroforesterie couple bois d’œuvre bois d’œuvre Domaine des Raux Les producteurs : Chantal et 1984 2004 2011 2013 2014 Jean-Sébastien GASCUEL Conversion de Plantation Commune : Gerzat (63) la totalité de la de 6 ha en ferme en AB agroforesterie Système de production : bois d’œuvre polyculture-élevage volailles SAU : 80 ha UTH : 2 f Le choix de la bio Type de système : « Sensibilisés aux dangers des produits phytosanitaires pour agroforesterie bois d’œuvre, l’environnement et la santé humaine, nous sommes entrés haie restaurée, haie plantée dans une démarche de réduction d’intrants. Le trop grand dé- calage entre notre conception de l’agriculture et nos pratiques f Aménagements nous a fait franchir le cap de la bio. » mis en place 3.5 km de haie plantées ou f Détail des ateliers rénovées autour des par- Atelier végétal : celles avec le plus souvent Assolement 2015 une bande herbeuse au pied de la haie sur la période 1989 - 2003 18 ha d’agroforesterie de bois d’œuvre sur la période 2011 – 2014 32 ha d’agroforesterie en projet f Conditions de production Atelier animal : Pluviométrie : 579 mm Élevages de poulets, pintades, canettes et oies. Altitude : 315 m Commercialisation : vente directe à la ferme (2000/an) Types de sols : terre noire de Limagne .6.
Pente : 0% Orientation : est-ouest Objectif : production de bois d’œuvre Espèces plantées : merisier, orme, ali- sier-torminal, févier d’Amérique, cor- mier Production du bois d’œuvre : dans 40 ans minimum Largeur de plantation : plantation en double tous les 9 m pour effectuer une sélection des arbres dans 6 à 10 ans Plantations à la ferme des Raux Espacement entre les rangs : 25 m (24 m : multiple des outils agricoles et 1 m de bande enherbée) f L’arbre et l’agriculture biologique Densité : 50 arbres / ha avant sélection « A notre installation, il n’y avait plus et 25 arbres / ha après sélection un arbre en plaine. Dans les années Préparation de sol : sous-soleuse puis 80, nous avons replanté des arbres déchaumage pour des aspects paysagers avant Réalisation de la plantation : par Jean- de prendre conscience du fait qu’ils Sébastien et sa famille étaient indispensables à la production agricole (protection des vents, refuges Travaux post-implantation : Bois ra- pour les auxiliaires,...). » méal-fragmenté (BRF) au pied de chaque arbre. Suivi manuel plan par plan pour la première année, taille Bois d’œuvre chaque année, broyage sur le rang au coupe fil, sous-solage au ras des arbres chaque année f De la réflexion à la plantation Avant 2010 : formation, visites de f Investissements fermes et de domaines expérimen- Charges totales pour le projet : 1613 ¤ taux, échanges entre producteurs Subventions reçues : 80% 2010 : étude de faisabilité du projet Origine des subventions : Conseil Décembre 2011 : plantation Général du Puy-de-Dôme Durée nécessaire pour mener à bien le projet : un an f Points positifs Sélection participative des arbres avec f Accompagnement technique l’INRA d’Orléans Mission Haie Auvergne, INRA d’Orléans Sélection possible des arbres post-im- plantation f Présentation de la parcelle Surface de la parcelle : f Amélioration à apporter 6,70 ha Semer une bande herbeuse en pré- Type de sol : implantation afin de limiter l’enherbe- terre noire argilo-calcaire ment sauvage .7.
Travaux post-implantation : passage de Haies tondeuse entre les rangs d’arbres, éla- gage des arbres f De la réflexion à la plantation 1998 : étude de la faisabilité du projet f Investissements Novembre 1999 : plantation Charges totales pour le projet : 836 ¤ comprenant plants et protection f Présentation de la haie Subventions reçues : 80% Mètres linéaires plantés : 400 m sur Origine des subventions : Conseil Gé- deux lignes néral du Puy-de-Dôme Type de sol : terre noire de Limagne Localisation : côté nord de la parcelle f Points positif Production de la haie : production de Objectif : haie brise-vent fruits au bout de quatre à cinq ans es- Espèces plantées : sentiellement pour les guêpes et les 16 essences de haut jet (frêne, noyer, hérissons et bois de chauffe. peuplier, tilleul, merisier, chêne,…) f Le conseil de Jean-Sébastien 14 essences intermédiaires (aulnes, bouleau, noisetier, saule, pommier, « Se déplacer, aller voir plusieurs plan- poirier…) tations pour bien définir ses objectifs et partager les expériences » 10 essences d’arbustes (cornouiller, prunus, sureau, viorne, …) f Pour en savoir plus : Densité : 2 lignes espacées de 2 mètres, Bio 63 tous les 2 m en quinconce Parc Technologique La Pardieu Espacement entre les rangs : 2 m, une 9, Allée Pierre de Fermat densité en plantation qui permet une 63170 Aubière sélection naturelle des plants. 2 lignes Site internet : pour un bon effet brise-vent http://auvergnebio.fr/par-departe- Largeur de plantation : 6 m ment/gab-63/ Préparation de sol : sous-soleuse, dé- chaumage puis pose de film plastique Période de plantation : novembre 1999 Réalisation de la plantation : par l’agri- culteur .8.
INTERVIEW La sélection participative des feuillus précieux « Les implantations d’arbres permettent une rugosité du paysage favorisant les pluies et permettant d’atténuer les vents. » cie »). On parle de cultivar lorsque les carac- tères génétiques sont stables grâce à la mul- tiplication végétative : nul besoin d’éclaircir. Pour les arbres forestiers, il existe des culti- vars pour peu d’espèces en Europe (Peuplier, Merisier, Châtaignier, Orme en France). Pouvez-vous définir la sélection partici- pative des feuillus précieux ? Quels en sont les principes ? La sélection participative des feuillus précieux Frédérique Santi est chargée de recherche à est une méthode de création variétale pour l’INRA Val de Loire, au sein de l’unité Amélio- laquelle les utilisateurs finaux ont un rôle im- portant, variable selon les programmes et es- ration, Génétique et Physiologie Forestières. pèces, dans la définition des objectifs et cri- tères de sélection, les croisements, les tests et Pouvez-nous nous expliquer le pro- la diffusion du progrès génétique. cessus de sélection classique pour les Pour celle mise en œuvre avec les agricul- arbres ? teurs, le principe est le suivant. Au sein de Très peu de variétés forestières de feuillus pré- la parcelle agroforestière, l’agriculteur plante cieux de qualité sont disponibles en France. des témoins récurrents (cultivars multipliés Le plus souvent, il s’agit de graines récoltées végétativement). La distance entre les arbres en forêt, dont la qualité génétique est incon- à tester et le témoin récurent ne doit pas ex- nue, en particulier leur adaptabilité sur des céder 30 m. En observant le développement sites variés (« étiquette jaune »). Lorsque des témoins, il est facile et rapide d’évaluer la l’ensemble du peuplement a été évalué sur valeur des arbres testés. La multiplication des des bases visuelles (sans test), les caracté- observateurs, des stations et des arbres ob- ristiques des descendants sont aléatoires, la servés accroît les opportunités de sélection : qualité de chaque plant ne peut être garantie la démarche peut être intra spécifique ou in- (« étiquette verte »). Dans quelques cas, des terspécifique, les témoins servant dans ce cas composants de qualité connue ont été ras- à des espèces ayant les mêmes exigences éco- semblés dans un « verger à graines » (« éti- logiques. quette bleue » si la descendance a été testée, « étiquette rose » sinon), la qualité génétique Depuis quand l’INRA est-il investi sur ce moyenne est meilleure. Même dans ce dernier sujet ? Pourquoi ? cas, les descendants sont variables et il faut Au niveau international, la sélection participa- prévoir de supprimer certains arbres (« éclair- tive a été développée à l’initiative de l’ICRAF .9.
(Centre International pour la Recherche en D’après-vous quels sont les enjeux du Agroforesterie) avec différents partenaires, développement des systèmes agrofores- dans les pays du sud. Quelques équipes tra- tiers en AB ? vaillent en France sur des espèces annuelles depuis plus de 10 ans, souvent pour des Pour ma part, je vous répondrai par rapport agriculteurs bio. Dans notre unité INRA, nous aux enjeux globaux. D’une part, nous sommes avons proposé cette démarche depuis 2011 confrontés actuellement au réchauffement suite au constat du manque de qualité géné- climatique. Les implantations d’arbres per- tique des plants commercialisés pour beau- mettent une rugosité du paysage favorisant les coup d’espèces utilisées en agroforesterie. pluies et permettant d’atténuer les vents. Un Un constat préoccupant dans la perspective enjeu majeur est donc de restaurer un meil- d’une adaptation nécessaire au réchauffement leur emboisement. Le second défi sera le « climatique par évitement grâce à une crois- gap énergétique ». Les spécialistes annoncent sance plus rapide. Malgré tout, nous ne pou- un besoin croissant de bois de chauffe d’ici vions pas assurer un programme de sélection 20 ans. Compte tenu de notre taux d’urbani- lourd pour chaque espèce d’arbres feuillus. sation par rapport aux années 1950 (qui coïn- Ainsi, la sélection participative, moins lourde, cide avec le début de l’énergie quasi-gratuite moins coûteuse, peut pallier partiellement ce en France), tout développement du taux de problème. boisement dans les zones urbaines ou à proxi- mité des villes sera un enjeu pour leur alimen- Quels sont les avantages pour l’agricul- tation énergétique. teur de s’investir dans ce processus de sélection ? f Pour en savoir plus La mise en place des témoins récurrents dans sa parcelle et dans les parcelles d’autres agri- culteurs dans sa région et dans d’autres ré- Frédérique Santi gions permet à l’agriculteur de participer à INRA - Val de Loire l’évaluation de variétés et d’individus. Il peut Unité Amélioration, Génétique et Physiolo- arriver que chez lui ou un collègue proche, un gie Forestières individu très intéressant soit repéré : il pourra Génétique et amélioration du merisier - sé- éventuellement le multiplier végétativement lection participative d’espèces ligneuses si c’est possible pour l’implanter dans de nou- velles parcelles agroforestières. Mais le plus 02 38 41 80 31 souvent, le résultat est collectif : contribution frederique.santi@orleans.inra.fr à la sélection de composants de vergers à graines, ou à l’évaluation de la qualité de va- riétés dans la région. Nous souhaitons mettre en place un protocole de suivi simple (mesure de circonférence par exemple) qui ne sera pas nécessairement réalisé par l’agriculteur. .10.
FERMOSCOPIE | N°2 Loir-et-Cher « Ici il n’y avait plus d’arbres, en replanter était important pour moi. » Présentation f Historique f La ferme Conversion - des Création Plantation des Région : Centre-Val-de-Loire terres à la bio de l’atelier noyers sur Nom de la ferme et du par le père maraîchage 2.5 ha d’Alain producteur : Alain YVON Commune : La Chapelle- 1995 1996 2005 2009 2012 Saint-Martin-en-Plaine (41) Installation Création de Système de production : d’Alain l’atelier poules Polyculture-élevage de pondeuses volailles, maraîchage SAU : 44 ha UTH : 1 f Le choix de la bio Type de système : « Produire en bio correspondait à ma vision de l’agriculture et agroforesterie fruitière permettait de répondre à une demande des consommateurs. en noyers J’ai retrouvé l’intérêt du métier de paysan. » f Aménagements f Détail des ateliers mis en place Atelier végétal : Ensemble du parcellaire redécoupé en parcelles Assolement 2015 de 2 ha Sur chaque ligne de plantation des noyers (sur les 2,5 ha d’agroforesterie), une bande enherbée de 3 m de large est présente. Elle fera 7 m de large en 2018. 2500 m linéaires de haies f Conditions de production Pluviométrie : 600 mm Commercialisation grandes cultures : Axéréal AB, négoce Altitude : 90 m Maraîchage (0,12ha) et production de courge en plein champ Types de sols : limons argileux (0,30ha). Commercialisation : Val Bio Centre et argilo-calcaire Noyers en agroforesterie. Commercialisation : Axéréal Fruits et Légumes .11.
Atelier animal d’aménagements pour favori- Subventions reçues : 30% Poules pondeuses (140 têtes, ser les auxiliaires de cultures. Origine des subventions : 25 000 œufs par an). Com- Valorisation des terres super- Viniflhor – Conseil Général du mercialisation : AMAP ficielles et production près Loir-et-Cher des zones habitées Agroforesterie Espèce plantée : noyer, varié- f Points positifs fruitière té Franquette Existence du groupe Raisons du choix : espèce Diversification des produc- f De la réflexion à la traditionnellement présente tions plantation dans la plaine, récolte méca- Aménagement du paysage 2010 : constitution d’un nisée, marché demandeur groupe d’agriculteurs bio et Densité des arbres : 140 f Améliorations à conventionnels pour implan- arbres/ha apporter ter des vergers de noyers à La dispersion des lignes sur Largeur de plantation : 7 m fruits en plaine de Beauce le territoire limite la protec- Espacement entre les rangs : tion des arbres contre les De 2010 à 2012 : formations, entre 50 et 80 m pour subdi- chevreuils. visites de bassins de produc- viser la parcelle tions traditionnels Préparation de sol : un dé- f Le conseil d’Alain 2012 : plantation des noyers compactage sur la ligne de « Quand on est céréalier, Durée nécessaire pour mener plantation planter des arbres est un à bien le projet : un minimum autre métier. Il est important Facteurs limitant la planta- de deux ans pour faire mûrir de s’entourer d’un groupe de tion : la profondeur de sol le projet. producteurs et d’agents com- Période de plantation : fé- pétents pour l’appui tech- f Accompagnement tech- vrier 2012 nique nique. » Réalisation de la plantation : Chambre d’agriculture du par l’agriculteur f Pour en savoir plus : Loir-et-Cher, Axéreal Fruits et Légumes Travaux post-implantation : GABLEC broyage de la bande enher- CS 1808 - 11-13-15 rue f Présentation de la bée, taille des arbres, gestion Louis Joseph Philippe parcelle de la problématique che- 41018 BLOIS vreuil par la mise en place de Surface de la parcelle : Tél : 02 54 55 20 37 protections et remplacement 2,51 ha de lignes de planta- de 15 arbres Site internet : tion de noyers avec mise en www.bio-centre.org/ place de bandes enherbées f Investissements index-3-83.html de 3 m de large. A terme, la surface sera de 10 ha. Charges totales pour le pro- jet : 10 335 ¤ Type de sol : limon argileux et argilo calcaire Plants : 2 800 ¤ Pente : 0% Protection et piquet : 700 ¤ Orientation : nord-sud Location mini-pelle : 400 ¤ Objectifs : production de Travaux de plantation : 4 300 ¤ fruits, diversification des Préparation de sol : 1 500 ¤ débouchés, mise en place Frais de mécanisation : 635 ¤ .12.
FERMOSCOPIE | N°3 Somme « L’agroforesterie en pré-verger nous permet de revaloriser des terres à faible potentiel. » Présentation f Historique Conversion f La ferme Arrêt de - Conversion de 42 ha Région : Hauts-de-France l’activité de de 9 ha de de grandes Installation l’élevage pommiers à cultures en de Simon Nom de la ferme : laitier cidre en bio bio Lenoir GAEC LENOIR 2008 2007 2011 2014 2015 2016 2017 Le producteur : Simon LENOIR + 2010 et 2011 Plantation de Conversion plantation de 12 ha de verger de 19 ha de Commune : pommiers à haute-tige en vergers et Bergicourt (80) cidre agroforesterie de 60 ha Système de production : Conversion des de grandes terres en bio cultures Polyculture et arboriculture SAU : 141 ha f Le choix de la bio SAU bio : 42 ha en grandes « Nous souhaitions réduire l’utilisation des produits de traite- cultures et 9 ha de pommier ments sur les arbres, redonner de l’autonomie en fertilité à nos à cidre parcelles et ramener de la valeur ajoutée sur la ferme par la UTH : 2 transformation cidricole. » Type de système : agroforesterie fruitière f Détail des ateliers Atelier végétal : f Aménagements mis en place Assolement 2015 4 parcelles d’agroforesterie fruitière, au total 12 hectares f Conditions de production Pluviométrie : 650-700 mm Altitude : 150 m Types de sols : limons argileux (60 ha), argile à silex (40 ha), argilo-calcaire (40 ha) Commercialisation : négoce (céréales), industrie, vente directe (pour le jus de pomme) .13.
f L’arbre et l’agriculture biologique « L’arbre a un rôle important dans l’équilibre du milieu, d’autant plus en agriculture biologique pour favoriser les auxiliaires de cultures. Des soutiens publics existent pour aider ce type de pro- jet, c’est un moyen pour en développer de nouveaux sur les fermes. » Agroforesterie f Investissements fruitière Charges totales pour le projet verger haute-tige : 42 351 ¤ (préparation de f De la réflexion à la plantation sol, plants et protection des arbres) 2012 : début des réflexions Subventions reçues : 70% 2012-2013 : conception du projet, chif- Origine des subventions : dispositif 222 frage, réservation des plants et mon- du PDRH 2007-2013 « aide aux travaux tage des dossiers d’aide à la plantation de 1ère installation de systèmes agro- forestiers sur des terres agricoles » 2014 : plantation Durée nécessaire pour mener à bien le f Points positifs projet : deux ans Conduite extensive de variétés locales de pommiers et poiriers tout en reva- f Accompagnement technique lorisant des parcelles à faible poten- Appui du conservatoire des espaces tiel. naturels du Nord-Pas-de-Calais pour le Développement de la vente directe. choix des essences adaptées au terroir. La production de bois d’œuvre sera la Appui du Conseil Régional de Picardie valorisation à moyen terme des arbres sur les dispositifs d’accompagnement arrivés en fin de production fruitière. à la plantation de systèmes agrofores- tiers existant en région (mesure 222). f Le conseil de Simon Appui de l’ABP (Agriculture Biologique « La préparation et l’anticipation sont en Picardie) et de la chambre d’agri- les points à ne pas négliger. Il faut di- culture de la Somme pour le montage mensionner au mieux le projet, choisir du projet. les essences adaptées, penser à tous Appui de la fondation Yves Rocher les points de blocage éventuels. L’ac- pour le financement d’une partie de la compagnement sur les aspects tech- plantation. niques et administratifs est néces- saire. » .14.
f Présentation des parcelles Surfaces des parcelles 4 ha 3.58 ha 1.96 ha 2.52 ha Fond de Parcelle vallée argilo hétérogène Type de sol Argile à silex Argile à silex limoneuse argile à silex et hydromorphe cranettes Pente En pente Plate Plate Plate Orientation de la parcelle Nord-sud Est-ouest Nord-sud Est-ouest Densité de plantation 63 141 65 75 (arbres/ha) Espacement en mètre 11m/11m/11m 8m/10m/7m 10m/10m/10m 10m/12m/10m (inter-rang/bord/sur le rang) Haute-tige En axe haute- Haute-tige Haute-tige Type de conduite classique tige classique classique Conduite, Augmentation Conduite, Conduite, mécanisation de la mécanisation mécanisation des productivité des des interventions des vergers interventions interventions Choix des espacements de désherbage haute-tige de désherbage de désherbage et de récolte, en gardant et de récolte, et de récolte, formation des une approche formation des formation des arbres extensive en AB arbres arbres 1ère production de fruits 2020 Facteurs limitant la plantation Caractéristiques pédologiques à la parcelle Préparation du sol Décompactage Période de plantation Sortie hiver 2013-2014 et 2014-2015 Réalisation de la plantation Par l’agriculteur Gestion de l’enherbement par broyage dans l’inter-rang et sur le Travaux post-implantation rang. Taille de formation des arbres. f Pour en savoir plus : Agriculture Biologique Picardie (ABP) 14, rue du 8 mai 1945, 80090 Amiens Tel : 03 22 22 58 30 Site internet : www.bio-picardie.com .15.
FERMOSCOPIE | N°4 Oise « L’agroforesterie est le moyen de replanter des arbres en plaine, de diversifier les productions et de laisser une production aux générations futures. Présentation En Picardie, elle a sa place. » f La ferme f Historique Région : Hauts-de-France Conversion de 55 ha Nom de la ferme : en AB GAEC ORTEGAT 1991 2001 2013 Commune : Création du 212 ha en bio et La Neuville-sur-Oudeuil (60) GAEC plantation de 8 ha en Système de production : agroforesterie Polyculture-élevage SAU : 212 ha UTH : 3 f Le choix de la bio Type de système : « Le bio était un nouveau challenge dans ma carrière et présen- agroforesterie bois d’œuvre tait une approche de l’agriculture qui me correspondait plus. » f Aménagements f Détail des ateliers mis en place Atelier végétal : Une parcelle de 8 ha en Assolement 2015 agroforesterie bois d’œuvre f Conditions de production Pluviométrie : 659 mm Altitude : 150 m Types de sols : limons avec silex (40 ha), limon avec peu de silex (80 ha), argile à silex (80 ha) Commercialisation : AgriCPS, CORAB, surfaces fourragères en au- toconsommation, vente directe (pommes de terre, lentille) Atelier animal Bovin viande : 40 mères charolaises Commercialisation : vente circuit long via maquignon .16.
leau, cornouiller, sureau, ar- Subventions reçues : 70 % Bois d’œuvre gousier, noisetier, nerprun Origine des subventions : purgatif, fusain d’Europa, dispositif 222 du PDRH 2007- f De la réflexion à la viorne lantana, viorne obier, plantation 2013 « aide aux travaux de prunelier, troène vulgaire, 1ère installation de systèmes 2011 : formation (ABP et ribes rubrum « versaillaise agro-forestiers sur des terres Agroof), visite du site de Vil- blanche » et « titania », ribes agricole » larceaux (fermoscopie n°5) rubrum « jonkheer », prunier 2012-2013 : étude et carac- myrobolan, néflier, cognas- f Points positifs térisation pédologique (ABP, sier, prunier « mirabelle de Plantation bien développée, CA60) montage du dossier Nancy », cerisier les conditions de la parcelle d’aide à la plantation Largeur de plantation : bande (orientation, type de sol) Janvier 2014 : plantation d’1 m étaient favorables. Durée nécessaire pour mener Espacement entre les rangs : à bien le projet : 2 ans. 28 mètres f Améliorations à apporter Raisons de l’espacement : f Accompagnement compatibilité avec les lar- Les bandes plantées orientent technique geurs d’outils utilisés sur la le sens de culture et le sens Agriculture Biologique en Pi- ferme, des contraintes de du travail du sol. Jean-Luc ne cardie (ABP) et la chambre la parcelle (largueur et mi- peut plus désherber perpen- d’agriculture de l’Oise pour toyenneté) diculairement ses féveroles l’accompagnement technique depuis la plantation. Densité des arbres : 250 /ha Le pépiniériste pour l’appro- La gestion de l’enherbement Préparation de sol : décom- sur le rang est à surveiller. visionnement en plants pactage de la ligne de plan- Le Conseil Régional de Picar- tation (localisation GPS), dé- f Le conseil d’Alain die pour la partie financière chaumage et semis de petit « La préparation du projet est épeautre à l’automne 2013. très importante. Nous avons f Présentation de la Plantation faite directement mis 2 ans à préparer le nôtre parcelle dans le petit épeautre en jan- et nous ne le regrettons pas. Surface de la parcelle : 8 ha vier 2014. L’aide disponible à l’époque Type de sol : limons argileux Facteurs limitant la planta- et financée par le conseil avec présence de silex tion à la parcelle : taux élevés régional a également été un d’argile et de silex pouvant li- appui pour la réalisation de Pente : quasi nulle miter la prospection racinaire cette plantation. Si elle peut Orientation : nord-ouest/sud-est et le développement de cer- inciter d’autres agriculteurs, Objectifs : production de bois taines essences sur certaines qu’ils n’hésitent pas. » d’œuvre zones de la parcelle Plantation : hiver 2014 f Pour en savoir plus : Espèces plantées : essences de bois d’œuvre et bourrage Réalisation de la plantation : Agriculture Biologique en entre chaque par le pépiniériste Picardie (ABP) Noyer commun et hybride, Travaux post-implantation : 14, rue du 8 mai 1945 merisier, poirier, érable sy- paillage des lignes de plants 80090 Amiens comore, érable plane, orme, Tel : 03 22 22 58 30 pommier, alisier torminal et f Investissements Site internet : blanc, robinier faux-acacia, Charges totales pour le pro- www.bio-picardie.com aulne, tilleul, charme, bou- jet : 8 206 ¤ HT .17.
INTERVIEW L’intérêt d’une démarche de groupe : focus sur l’expérience coordonnée par l’ABP En 2011, une formation de deux jours sur financés par le Conseil Régional de Picardie a l’agroforesterie a été proposée aux agricul- suivi ainsi que la plantation des parcelles au teurs du réseau avec l’intervention d’AGROOF cours des hivers 2013-2014 et 2014-2015. (voir témoignage page 28) et la visite du site Fin 2015, 5 projets avaient vu le jour en région de Villarceaux (voir fermoscopie n°5). Picardie sur des fermes biologiques : 3 plan- Suite à ces deux jours, plusieurs agriculteurs tations d’arbres à destination bois d’œuvre en bio présents se sont dit intéressés pour système polyculture (8 ha, 15 ha et 19 ha) et creuser la thématique et étudier la faisa- 2 plantations de vergers « haute-tige » des- bilité d’un tel projet sur leurs exploitations tinées à la transformation de jus et de cidre respectives. L’ABP a mis en place un groupe (2 ha et 12 ha). Ces 5 projets ont bénéficié d’animation sur cette thématique. de l’aide de la mesure 222 à hauteur de 70% Rencontre avec Clément Gaboriau, conseiller (dont un projet a été subventionné à 80% sur technique polyculture à l’Agriculture Biolo- une zone à enjeu eau potable). gique en Picardie (ABP). Quelles difficultés avez-vous rencon- Comment êtes-vous passé de la réflexion trées ? de groupe à la plantation ? Les principales difficultés rencontrées étaient L’ABP a sollicité Régis Wartelle de la Chambre d’ordre technique : trouver la parcelle avec Régionale d’Agriculture de Picardie qui avait une orientation adéquate (axe nord-sud), choi- initié un travail sur ce sujet afin de lui faire sir les essences adaptées au contexte pédo- part de la dynamique naissante et de leur pro- logique local et valorisables à long terme en poser d’intégrer le projet. Une réunion avec les bois d’œuvre, tenir compte des largeurs de agriculteurs, le Centre Régional de la Proprié- travail des outils et de la présence d’éléments té Forestière (CRPF) et le Conseil Régional de environnants (ligne électrique, conduites en- Picardie a eu lieu en début d’année 2012 afin terrées…). L’ensemble des compétences néces- de proposer un accompagnement aux produc- saires à la construction de tels projets était ré- teurs pour l’étude de leur projet. uni en Picardie permettant de passer de l’idée à la plantation. Au cours de cette année, les études ont été réalisées : l’approche agronomique technique Quel est l’intérêt de la démarche de réalisée par l’ABP a été couplée avec une ap- groupe ? proche sylvicole réalisée par le CRPF ou la Chambre Régionale d’Agriculture. Un point Bien que l’étude de chaque projet se réalise à d’avancement en fin d’année 2012 a permis l’échelle individuelle, la mise en commun des d’échanger collectivement sur les différents réflexions est un atout pour la prise de recul, projets et de confronter les points de vue sur confronter les points de vue et conforter ses les plantations à venir. Le montage de dossiers choix. Avant de se lancer dans un nouveau « première installation de systèmes agrofores- projet les agriculteurs vont souvent voir un col- tiers sur des terres agricoles » (mesure 222) lègue ou voisin ayant déjà fait le pas, comme .18.
lors d’une conversion en AB par exemple. Dans notre cas les parcelles bio en agroforesterie « L’agroforesterie permet de favoriser n’existaient pas en Picardie, la dynamique de la biodiversité, lutter contre l’érosion, groupe permet donc d’avancer à plusieurs et stocker du carbone, construire les de se conforter dans sa démarche. paysages,…Ces intérêts sont encore Quelles sont les perspectives pour le plus importants pour les systèmes de groupe ? cultures conduits en agriculture bio- Les plantations réalisées depuis 2013 sur les logique. Elle permet une diversifica- fermes biologiques ont intégré le réseau de sui- tion des fermes et ouvre de nouveaux vi agroforesterie que mène la Chambre régio- nale d’agriculture en Picardie. Elles rejoignent champs pour la recherche. » ainsi les premières parcelles plantées. Ce ré- seau est l’occasion de faire le point annuel- lement entre agriculteurs/planteurs et techni- f Pour en savoir plus : ciens impliqués sur la question afin de dégager de nouvelles pistes de travail potentielles et de partager les expériences de chacun. Agriculture Biologique en Picardie (ABP) 14, rue du 8 mai 1945 La mesure d’aide à la plantation agrofores- 80090 Amiens tière du Plan de Développement Rural Régional (PDRR) 2015-2020 est également un levier pour Tel : 03 22 22 58 30 inciter de nouveaux agriculteurs à planter des Site internet : arbres. www.bio-picardie.com Par ailleurs, au cours de l’automne 2014, des partenaires européens du projet AGFORWARD ont eu l’occasion de visiter plusieurs par- celles picardes, dont l’une de nos dernières plantations en AB. Une belle occasion de faire connaître notre travail régional et la dyna- mique locale tout en profitant du recul des techniciens et des scientifiques sur le sujet. » .19.
FERMOSCOPIE | N°5 Val-d’Oise « L’arbre est une des composantes essentielle de la durabilité en agriculture. » Présentation f Historique f La ferme Olivier - est salarié de la fondation Charles- Léopold Mayer pour le progrès Région : Île-de-France de l’Homme afin de conduire la Nom de la ferme : transition agro-écologique de l’ensemble de la ferme de la Bergerie l’exploitation est EARL du Chemin Neuf en bio Le producteur : 1995 1997 2003 2006 Olivier Ranke Commune : début de la installation conversion à la d’Olivier en tant Chaussy (95) bio qu’agriculteur Système de production : gérant de l’EARL du Chemin Neuf Polyculture-élevages bovins et ovins f Le choix de la bio SAU : 370 ha « Renforcer l’autonomie de la ferme, mettre en place un sys- UTH : 3 tème de production résilient, répondre à un projet de société et Type de système : à une demande des consommateurs nous ont décidé à franchir agroforesterie bois d’œuvre, le cap de la bio. » haie plantée f Aménagements f Détail des ateliers mis en place Atelier végétal : 22,6 ha d’agroforesterie Assolement 2015 intraparcellaire bois d’œuvre, 8 km de haies f Conditions de production Pluviométrie : 640 mm Altitude : 140 m Types de sols : limons argileux (44%), argilo-calcaire (10%), limons moyens (13%), limons moyens battants (33%), Commercialisation : autoconsommation, Biocer, farine aux bou- limons moyens sableux (2%) langers. .20.
Atelier viande geur d’outil et 2 m entre le passage d’outil et Bovin viande (89 mères) et ovin viande (94 la ligne d’arbre. Intérêt d’étudier différentes brebis) densités. Préparation de sol : trous pour les plants à la Commercialisation : vente directe tarière Bois d’œuvre Réalisation de la plantation : par un tiers (pro- priétaire) f De la réflexion à la plantation Travaux post-implantation : taille annuelle ré- 2003 : début de la réflexion, visite de diffé- alisée par le Centre Écodéveloppement de Vil- rents sites larceaux. Un broyage annuel est réalisé par la ferme après les moissons. Accompagnement par le Centre Écodéveloppe- ment de Villarceaux et par le bureau d’étude f Investissements Agroof pour la conception du projet et pour la plantation. Charges totales pour le projet : 42 506 ¤ 2010-2011 : plantation Subventions reçues: 50% Temps estimé par Olivier pour mener à bien le Origine des subventions : Conseil régional projet : 2 ans d’Île-de-France dans le cadre du programme « Biodiversité ». f Présentation des parcelles f Enseignements Surface des parcelles : 3 parcelles (7,7 ha ; 7,9 La protection des arbres est nécessaire vis- ha et 7 ha) qui représentent au total 22,6 ha à-vis du troupeau bovin lorsque les parcelles Type de sol : limons moyens - limons argileux agro-forestières sont en prairie temporaire. Pente : 0% L’intégration des arbres dans des parcelles en rotation intégrant des cultures et des prairies Orientation : nord ouest – sud est temporaires s’avère techniquement compli- Objectif : production de bois d’œuvre, struc- quée à gérer. Il aurait été plus simple que les turation du sol, apport de matière organique, arbres soient dans des systèmes purement de ombre pour les animaux grandes cultures ou de prairies. La gestion des Espèces plantées : bandes enherbées demande de l’attention. Essences nobles : alisier torminal, cormier, merisier, noyer. Haies Essences locales : poirier franc, pommier f De la réflexion à la plantation franc, érable champêtre, orme, frêne. Accompagnement par la SCIC Bois Bocage En- Essences légumineuses : févier d’Amérique, ergie et par l’AFAC-Agroforesterie pour l’élabo- robinier faux-acacia ration d’un plan de gestion des haies et pour Production de bois d’œuvre : pas avant l’an- la mise en œuvre de ce plan. née 2045 f Présentation de la haie Espacement entre les rangs : 28 m ou 52 m selon la parcelle Plusieurs haies autour d’une parcelle de 64 ha Largeur de plantation : sur 4 mètres de large Mètres linéaires plantés : 8 km Densité : 16, 31 ou 34 arbres / ha selon la Type de sol : limons moyens battants parcelle Objectifs : Protection contre l’érosion (éo- Raisons de cette densité : multiple d’une lar- lienne, hydrique…) et la dérive des produits .21.
phytosanitaires, favoriser le gibier (partenariat f Le conseil d’Olivier avec les chasseurs). « L’agroforesterie doit permettre une meilleure Espèces plantées : espèces à valeur cynégé- efficience de l’agro-système sur le long terme. tique Pour cela, il est indispensable de bien antici- Densité : 2 arbres par mètre linéaire per toutes les implications que peut avoir la Espacement entre les rangs : haies double mise en place d’une telle démarche dans le rang – 70 cm fonctionnement de la ferme. Largeur de plantation : 6 m, plantation de Dans le cas de la Bergerie, en système poly- haies de 2 m de large sur une bande enherbée culture-élevage, il a fallu faire co-exister les de 4 m contraintes de l’arbre, des cultures, et des éle- Préparation de sol : labour et passage de la vages. Cela a donc multiplié les risques autour herse rotative. Plantation des haies puis se- du projet. Cependant, je suis convaincu que mis de mélange prairial pour les bandes en- notre expérience est un apprentissage et que herbées. l’avenir donnera raison à ce choix. » Période de plantation : février 2001 et 2002 f Pour en savoir plus : Réalisation de la plantation : par le proprié- taire et des chasseurs Bergerie de Villarceaux Facteurs limitant la plantation : aucun 95710 CHAUSSY Travaux post-implantation : broyage annuel Tel : 01 34 67 91 23 des bandes enherbées, passage d’épareuse annuel pour contenir la haie. Site internet : Valorisation de la haie : Après 10 ans où les www.bergerie-villarceaux.org haies ont été une charge (passage épareuse), elles commencent à être valorisées : produc- tion de bois plaquette notamment pour la chaudière à bois de la bergerie. f Investissements Charges totales pour le projet : données pré- cises non accessibles (absence de comptabili- té analytique) Subventions reçues : aucune f Points positifs Bon développement des haies Production mixte de bois d’œuvre et de bois énergie (plaquette) dans les haies. f Pistes d’amélioration Paillage plastique : efficace mais reste dans le sol. Entretien de clôture à coté des haies : main- tien de la largeur de la haie. Choix des essences : le prunellier est trop en- vahissant, le houx est peu utile (trop long à pousser). .22.
FERMOSCOPIE | N°6 Ille-et-Vilaine « Au départ, je plantais des arbres pour le chauf- fage mais ils remplissent de nombreuses fonctions (protection du vent, ombrage des animaux, ...). Présentation Ils sont indispensables aux systèmes agricoles. » f La ferme f Historique Région : Bretagne - Installation de Passage de la Le producteur : Christian en ferme en bio Christian GUÉMENÉ conventionnel Commune : Saint Just (35) 1994 1997 2000 2002 Système de production : Polyculture-élevage laitier Suppression du 100% de la ferme est maïs lié à de faibles certifiée bio. Depuis 2002 SAU : 52 ha rendements et des plantation des haies problèmes sanitaires autour des bâtiments, UTH : 1.7 sur le troupeau autour des parcelles Type de système : et réduction de leur agroforesterie bois d’œuvre, surface. haie restaurée, haie plantée f Le choix de la bio f Aménagements « Avec les voisins, on travaillait depuis longtemps sur l’herbe. mis en place On a tous fait le choix du bio, en s’entraidant. » Une parcelle avec 400 m de pente a été coupée en 2 f Détail des ateliers avec une haie pour limiter Atelier végétal : l’érosion. Des chemins et des talus ont également été Assolement 2015 créées pour fabriquer un maillage bocager (abri pour les animaux) en recoupant les parcelles avec des haies pour réduire leur taille (2 parcelles de 8,5 ha ont été divisées en 2 ou en 4). f Conditions de production Pluviométrie : 694 mm Altitude : 75 m Commercialisation : 100% autoconsommé Types de sols : limons sur schistes plus ou moins Atelier animal profonds Élevage laitier (48 mères). Commercialisation : laiterie .23.
Espèces plantées : châtai- f Points positifs Bois d’œuvre gner, frêne, noyer, tilleul, cor- Satisfaction de l’agriculteur mier, merisier. Des espèces f De la réflexion à la présentes localement. par rapport à son projet, bien plantation que les bénéfices pour les Production du bois d’œuvre : animaux (ombrage, etc.) ne 2002 : En même temps que dans une quarantaine d’an- soient pas encore visibles. le passage en bio, Christian a nées planté des haies autour des Largeur de plantation : 1 m f Améliorations à champs, et pour séparer les apporter champs. Espacement entre les rangs : 27 m La mise en place demande 2012 : Formation d’une jour- un temps de travail impor- née en Agroforesterie au prin- Espace entre les arbres : 6 m tant. « Après 3 ans les arbres temps 2012, avec un groupe les plus développés font 2 m Densité : 50 arbres / ha d’échange du GAB. « Suite à à 2,50 m ; on n’a pas encore cette formation, cela a fait tilt Préparation du sol : labour et passage de combiné pour d’effet, il faut attendre 5 à pour moi» dit Christian. 10 ans pour avoir un premier préparer le semis des cé- 2013 : plantation de la par- effet visible. » réales qui entraient dans la celle d’agroforesterie de Bois En bout de parcelle, Chris- rotation cette année-là. d’œuvre tian a gardé de la place (30 Réalisation de la plantation : m) pour pouvoir manœuvrer f Accompagnement du par l’agriculteur et des agri- culteurs voisins. facilement. Avec le recul, il projet estime que 20 m suffiraient. Par Agrobio 35 pour démarrer Période de plantation : mars la réflexion et pour la plan- 2013 dû aux pluies hivernales f Le conseil de Christian tation, trop abondantes en janvier et « Il faut être patient pour février. voir les effets souhaités de Par la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique pour les Facteurs limitant la planta- la plantation car le résultat aspects techniques, tion : la profondeur de sol n’est pas immédiat. C’est un Par l’AFAHC pour l’aspect Temps estimés : 40 à 50 investissement sur le long économique (Association heures par ha (plantation, terme. Il faut bien choisir ses Française « Arbres et Haies protection des arbres, pail- essences, bien prévoir son Champêtres », devenue de- lage, protection des plants et schéma de plantation, ne pas puis l’AFAC-Agroforesterie), clôture autour des arbres) être tout seul à les planter et faire si possible un chantier Par les agriculteurs pour la Travaux post-implantation : collectif. » plantation. pâturage autour des arbres par les vaches, débroussail- f Pour en savoir plus : f Présentation de la lage si nécessaire. Première parcelle taille en fin d’année 2015. Agrobio35 Surface : 2,10 ha 17 Rue du Bas Village, f Investissements 35510 Cesson-Sévigné Type de sol : limon fin, Charges totales pour le profondeur hétérogène Tel : 02 99 77 09 46 projet : 900 ¤ Pente : 4% Site internet : Subventions reçues : Orientation : nord -sud 0,85 centimes / arbre www.agrobio-bretagne. org/agrobio-35/ Objectif : production de bois Origine des subventions: d’œuvre AFAHC (devenue l’AFAC-agro- foresterie) .24.
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