L'île aux Chevaux :ou comment conjuguer espace naturel remarquable et activités humaines - Antoine GASNEAU, Master 2 DYNATERP - Mars à septembre ...
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L'île aux Chevaux :ou comment conjuguer espace
naturel remarquable et activités humaines
Établi pour la commune de Sainte-Gemmes-sur-Loire (49)
Antoine GASNEAU, Master 2 DYNATERP – Mars à septembre 2010 –
Première de couverture, photographie de Sainte-Gemmes-sur-Loire et de l'île aux Chevaux réalisée par D. Soltner,
1
INTRODUCTION
Présentation
CHAPITRE 1 Une île marquée par un cadre de vie et des paysages exceptionnels
1 Présentation du milieu......................................................................................7
2 Patrimoine naturel et anthropique.....................................................................10
3 Un espace riche en biodiversité..........................................................................17
4 Un espace sous forte contrainte hydrologique.................................................26
CHAPITRE 2Accessibilité et Communication sur l'île aux Chevaux
1 Une accessibilité difficile....................................................................................33
2 Chemins et sentiers sur l'île aux Chevaux............................................................34
CHAPITRE 3Occupation du sol
1 Structuration du territoire depuis le Moyen-âge jusqu'à aujourd'hui...............39
2 Un territoire marqué par l'activité agricole.........................................................46
3 Propriétaires et habitants de l'ile aux Chevaux..................................................50
4 Les grandes orientations du PLU, du SCOT de l’agglomération angevine..........53
Démarche prospective
1 Une Ile livrée à son propre destin......................................................................62
2 Une gestion concertée de l'île.............................................................................67
3 Une maîtrise communale de l'île........................................................................78
2
INTRODUCTION GÉNÉRALE
"Élevées au rang de valeurs constitutionnelles avec la récente adoption de la charte de
l'environnement,la préservation des ressources naturelles, et laprotection de l'environnement
constituent un enjeumajeur du XXIe siècle."1
Soucieuse de préserver ses espaces patrimoniaux remarquables situés au cœur du Val de Loire, la
commune de Sainte-Gemmes sur-Loire s'est engagée dans une démarche qui vise à comprendre les
dynamiques territoriales qui s'exercent sur cet espace.
De ce fait, la commune de Sainte-Gemmes-sur-Loire a décidé de dresser un diagnostic territorial
précis de l'île aux Chevaux pour mieux la percevoir et la comprendre, puis de proposer des scénarios
qu'elle pourrait mettre en œuvre pour améliorer la situation actuelle.
La commune de Sainte-Gemmes-sur-Loire a missionné la Safer Maine Océan pour l'accompagner
dans ce projet.
Cette étude est structurée en deux étapes :
Phase 1 :
• État des lieux permettant de qualifier précisément les caractéristiques (cadre de vie,
paysages, occupation du sol, activités humaines et économiques) du territoire étudié.
Phase 2 :
• À partir des enseignements de la phase d'état des lieux, proposition de trois scénarios de
développement territorial de l'île.
• Propositions de projets et évaluation des coûts
1
Anne de MONTEIRO, L'analyse environnementale participative : une opportunité pour mobiliser et apprendre, ISIGE,
2004
3
Présentation générale
Située au cœur du département du Maine-et-Loire et à la périphérie immédiate de la commune
d’Angers (Carte 1 & 2), Sainte-Gemmes-sur-Loire fait partie des 31 communes de l’agglomération
Angers Loire Métropole, et ce, depuis 1968.
La commune s'étend sur une superficie de 15 km² pour une population de 4178 habitants
(recensement de 2007).
D'un point de vue géographique, le centre de Sainte Gemmes se situe en bord de Loire, non loin de
la confluence de la Maine et de la Loire, d’où la présence sur son territoire de zones humides et d’une
biodiversité exceptionnelle.
Figures 1 & 2 :Cartes de situation de Sainte-Gemmes-sur-Loire et de l'île aux Chevaux :
Source : Angers Loire Métropole, année 2010
L'ile aux Chevaux quant à elle se situe au cœur du lit majeur de la Loire, au sud de la commune.
"Avec ses 108 hectares et ses 3.8 km de longueur, c'est l'une des trois plus grandes îles de notre
région".2
Pour la municipalité, la Mission Val de Loire et le CORELA, ce territoire remarquable est porteur de
valeurs emblématiques ligériennes puisqu’abritant une faune, une flore et des paysages typiques de la
vallée de la Loire. Ceci étant préservéet valorisé par la présence d'une activité agricole extensive.
L'île appartient donc àdivers périmètres (UNESCO et site classé de la confluence de la Maine et de la
Loire) ayant pour objectifs sa préservation et sa valorisation.
2
Sainte Gemmes sur Loire des origines à nos jours, Maury imprimeur, 2000, p18
4
Chapitre 1 :
Une île marquée par un cadre de vie et des paysages spécifiques
5
Introduction
"Les îles d'un fleuve, leur évolution, leurs caractéristiques sont tributaires de nombreux éléments : le
régime du fleuve, la géologie, la topographie, la situation géographique et les conditions
météorologiques sont autant de critères permettant de comprendre la nature et la forme d'un lieu"3
Cette partie va donc s'attacher à présenter les caractéristiques du milieu, la biodiversité et les diverses
contraintes liées au fleuve.
Il sera ainsi question dans ce chapitre:
- D'une présentation du milieu (géologie, climatologie...)
- Du patrimoine naturel et anthropique
- De la biodiversité exceptionnelle, à savoir la faune et la flore de l'île
- Des mesures réglementaires afin de protéger le milieu
- Des contraintes hydrologiques
3
Pinson F, Analyse comparative de la végétation des berges de l'île aux Chevaux avec la végétation ripariale au droit de l'île,
UCO, P5
6
1 Présentation du milieu
1.1 Contexte géologique : un espace marqué par une double influence
Le territoire angevin est un espace géologique de confluence entre deux grands ensembles
ensemble
géologiques, que sont le Massif Armoricain
Armoricain et le Bassin Parisien. Dans sa partie orientale, cet espace
est caractérisé d’Anjou blanc en raison de son appartenance au Bassin de Paris qui est pour sa part
composé de roches calcaires datant du Mésozoïque et du Cénozoïque (ex : le Tuffeau du Saumurois).
A contrario, dans sa partie occidentale,
occid ildépend
dépend du Massif Armoricain et peut être qualifié d’Anjou
noir, du fait de ses roches métamorphiques formées au Précambrien et au Cénozoïque (Ex : schiste et
grès). C’est au niveau d’Angers que s’opère le contact entre ces deux ensembles, puisque l’on se
situe sur une zone de rupture entre les sols du Bassin Parisien et du Massif Armoricain.
Parallèlement à ses deux grands ensembles se dressent
dresse de « grandes étendues recouvertes
recouverte d’alluvions
nt le troisième pilier géologique »4Ainsi sur les vallées
formant ées alluviales angevines, on trouve à la fois
des limons, des sables, des graviers et des galets plus ou moins grossiers.
Figures 3 & 4 Cartes géologiques simplifiées du Maine et Loire :
Sainte-Gemmes-sur-Loire,, quant à elle,se
elle situe sur le Massif Armoricain. On trouve
tr sur ce socle
hercynien différents types de sols, à savoir (cf.
( carte) :
- de l’Ordovicien à Silurien : Complexe des Schistes de Bouchemaine et d'Erigné
- de l’Ordovicien
Ordovicien moyen et inférieur ; Llanvirn et Llandeilo (p.p. Caradoc) : Schistes d'Angers
- des sables éoliens
L'île aux Chevaux est composée de sédiments ligériens provenant d’emprunts faits aux versants et
aux berges. Ils sont constitués pour la plupart de sables (cénomanien) de l’Orléanais
l’Orléanais et de produits de
désagrégation de feldspaths et micas du remaniement de substrat du tertiaire (calcaires et silex).
4
SCOT PAYS LOIRE ANGERS, p7
7
Figure 5 Carte géologique de Sainte-Gemmes-sur-Loire (1/25000) :
Source BRGM, 2010
Légende :
hydrographie
Alluvions modernes et subactuelles : limons sur sable et argile
Ordovicien à Silurien : complexe de Bouchemaine à Érigne
Ordovicien moyen et inférieur : schiste d'Angers
Microgranite à biotite
8
1.2 Contexte topographique :
Situéeau cœur du Val de Loire, l’île aux Chevaux est enclavée entre deux plateaux de faible
altitude :au nord, le plateau de Sainte-Gemmes-sur-Loire haut d’une quarantaine de mètres ; au sud
du fleuve, la Roche de Murs culminant à 56 mètres.
L’île présente des altitudes comprises entre 15 mètres pour la queue de l’île et 24 mètres pour la
pointe amont. Les rives de l’île sont bordées par la courbe de niveau 17,5 mètres ce qui explique
qu’un quart de sa surface soit inondable en moyenne 25 jours par an.
Figure 6 Carte topographique de l’île aux Chevaux (1/25000):
Source carte IGN, 2010
1.3Contexte climatique :
Le climat angevin est océanique tempéré. Il se caractérise par de faibles amplitudes thermiques en
raison des flux océaniques qui viennent adoucir les températures en hiver (avec des températures
moyennes minimales de +1,9° à Angers) comme en été. On peut observer également sur cet espace
une faible pluviosité de l’ordre de 600 mm par an, répartie de manière homogène tout au long de
l’année avec tout de même un minimum en été de 40mm et un maximum en hiver de 60 mm.
Ce climat d’une extrême douceur a permis le développement d’une agriculture maraîchère et
horticole dans la vallée de la Loire.
92Patrimoine naturel et anthropique :
2.1Un espace aux paysages spécifiques :
En premier lieu, une présentation théorique du paysage sera abordée, dans un second temps nous
reviendrons sur le paysage tel qu'il est perçu par l'UNESCO. Enfin nous montrerons en quoi les
principales unités paysagères de l'île illustrent la définition cette définition de l’UNESCO
2.1.1 Du paysage de la Convention de Florence...
Lors de la Convention européenne du paysage en 2000 à Florence, les différents États membres du
Conseil de l'Europe se sont entendus pour définir la notion de "PAYSAGE".
Elle y est définie de la manière suivante :
"Le paysage désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère
résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et leurs interrelations."
Le paysage par cette présente convention, est abordé d'un point de vue socialpuisqu'étant perçu
comme un élément important du cadre de vie et de qualité de ce dernier apportant bien-être
individuel et social. Il permet également d'apporter une réponse aux aspirations sociales des
populations qui souhaitent jouir d'un paysage de qualité . Cette convention a pour objectifs de
promouvoir la protection, la gestion et l'aménagement des paysages.
Le paysage de l'île aux chevaux, tel qu'il est perçu par les habitants et les riverains, reprend pour
partie cette définition puisque, pour un grand nombre d'entre eux, il symbolise les interrelations entre
le milieu et les activités humaines tel que nous allons le développer ci-dessous.
Le paysage "cadre de vie" de cet espace au sens de la convention de Florence composé à la fois de
prairies humides, de bois et d'une peupleraie est issu d'une construction longue résultant des activités
humaines.
Ainsi sans l'activité agricole, le paysage et la biodiversité de cet espace insulaire seraienten tout point
différents à ceux d'aujourd'hui.
Le paysage tel qu'il est présenté par la convention européenne est aujourd'hui au cœur de toute les
préoccupations sociales et politiques puisqu’étant source de bien-être. Ces préoccupations sont
d'autant plus importantes qu'elles concernent un espace "emblématique" de la vallée de la Loire.
102.1.2... Auxpaysages de l'UNESCO
En 2000, le Val de Loire a fait l'objet d'une inscription UNESCO au titre de paysage culturel dans la
catégorie des paysages évolutifs vivants.Cette inscription témoigne de la reconnaissance au niveau
international de "l'exception patrimoniale de ce paysage culturel"5 ligérien. Cette inscription par le
comité UNESCOs’est faite selon les critères suivants :
- "Le site présente un chef d’œuvre du génie créateur humain."
-"Le site témoigne des échanges d’influences considérables, pendant une période donnée ou dans
une aire culturelle déterminée, sur le développement de l’architecture ou de la technologie, des
arts monumentaux, de la planification de la ville ou de la création de paysage."
- "Le site offre un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble architectural ou
technologique ou de paysage illustrant une des périodes significatives de l’histoire humaine."
Aujourd'hui, le caractère patrimonial du site dont le périmètre s'étend de Sully-sur-Loire(45) à
Chalonnes-sur-Loire repose sur un triptyque centré sur :
-le fleuve naturel, à savoir la Loire et ses îles.
-des paysages hérités d'activités économiques.
-une organisation spatiale qui s’est construite au fil de nombreux siècles.
L'identité paysagère du site repose en particulier sur l'aspect culturel. En effet même si la Loire est au
centre de cette inscription, en raison de son caractère sauvage et de ses paysages "naturels"
remarquables, ce sont ses paysages historiques façonnés par l'homme qui sont au cœur de ce
classement. Les châteaux, les jardins, les divers habitats (troglodytiques, traditionnels), les ports et
cales sont les pierres angulaires de ce site magique.
L'île aux chevaux, tout comme la commune de Sainte Gemmes fait partie de ce périmètre.Elle
constitue un des symboles de cette vallée de la Loire comme l’ensemble des îles de la Loire tant par
ses paysagesque par l'agriculture prairiale et la biodiversité associée.
Les paysages de l'île présentent un caractère spécifique par :
-la variation au gré du temps et des saisons de ses ambiances paysagères. Au cours de l'année, les
couleurs et la texture de l'île évoluent allant du vert au marron, en passant par l'ocre, leviolet, et le
blanc.
-les prairies humides et les espaces boisés abritant une biodiversité riche et variée
-son inondabilité la rendant sauvage
-le cadre naturel dans lequel ils se situent, c'est à dire dans le lit majeur de la Loire
5
Les cahiers du Val de Loire, n°4, p7
11Pour préserver ces espaces remarquables, la Mission Val de Loire préconise quelques
recommandations soit :
-la connaissance des habitats, des espèces et leur protection
-lesoutien des activités d'élevage
-la conservation des paysages agraires
2.1.3 Le paysage de l'île aux Chevaux :
L’île aux Chevaux présente des paysages comparables à certaines îles de la Loire (île de Chalonnes-
sur Loire, île de Blaison Gohier…).
Elle est composée pour partie de larges prairies humides, des bois et ripisylves, et d’une peupleraie
(Cf. figure 7).
Par ailleurs, il est important de souligner que, sans la présence humaine et le maintien d'une activité
agricole, l'île présenterait un tout autre visage.
Pour conclure, selon le Conservatoire des rives de la Loire et des affluents (CORELA) les îles de la
Loire représentent des espaces remarquables de l’identité ligérienne.
La présentation des différentes unités paysagères sera approfondie (2.2) dans la partie suivante, où
elle sera abordée du point de vue des milieux naturels.
12Figure 7 schéma des grandes unités paysagères de l'île aux Chevaux :
Source et réalisation Antoine Gasneau, 2010
132.2Des milieux naturels riches et variés :
L'ile aux Chevaux forte de ses 108 hectares présente des milieux naturels riches et variés.
2.2.1 Les prairies :
Ce milieu est l'un des plus importants de l'île puisqu'il s'étend sur plus de 60 hectares, soit 55 % de la
superficie totale. Ces prairies de pacages et de fauches représentent le milieu le plus typique, tout
comme les prairies de l'ile Saint-Aubin emblème des basses vallées angevines.
Ce milieu est important tant sur le plan paysager par la variation au cours des saisons des couleurs et
des textures que par leur diversité. Ainsi deux types de prairies sont présents à savoir :
- Les prairies méso-hygrophiles, c'est-à-dire un milieu moyennement humide (inondé une partie de
l'année)
- Les prairies mésophiles, soit des milieux qui ne sont ni trop secs, ni trop humides.
2.2.2La peupleraie :
Couvrant 26 hectares en tête de l'île, la peupleraie est le secondmilieu le plus important de cet espace.
Elle a été plantéeau cours des années 1970 comme l'ensemble des peupleraies du Val de Loire, pour
lutter contre le déclin de l'agriculture et pour faire face à la forte demande de bois à dérouler.
Le développement de cette activité agricole a été incitépar de "multiples encouragements"6
(subvention, exonération fiscale) par le ministre de l'Agriculture de l'époque, Edgard Pisani.
De manière générale, les peupleraies de la Vallée de Loire sont souvent stigmatisées et décriées
puisqu’ayant des conséquences sur le milieu environnant. Elles contribuent au "mitage et à la
fermeture du paysage". Lespeupliers fragilisent les berges par les racines traçantes et détruisent en
grande partie la strate herbacée.
La peupleraie en tête de l'île à un tout autre impact visuel, sensoriel, symbolique comparé au milieu
prairial. Elle abrite une faible biodiversité, et empêche toute lecture de paysage.
Ce milieu pourrait disparaître étant donné le classement du site de la confluence de la Maine et de la
Loire dont les conclusions sont peu favorables à la replantation de peupliers sur ces espaces.
Dans les dernières semaines de cette étude, des travaux de cette peupleraie ont eu lieu.
2.2.3Les bois :
6
David Montembault, L'histoire comparée du Val d'Authion et de la Loire armoricaine en Anjou, Revus Norois, n 192, p 47-62
14L'île est constituée par un certain nombre de boisements localisés dans les Hautes Encloses, le Petit
Buteau et le Bois Saint Martin, et est caractérisée par l'ormaie-frênaie. Ainsi on trouve en grande
partie sur l'île des frênes à feuilles étroites, de l'orme champêtre même si sa population tend à
disparaître en raison de la graphiose (maladie fongique de l’orme). On trouve également dans ces
boisements quelques chênes pédonculés. Les sous-boisquant à eux sont colonisés en grande partie par
la grande ortie, le murier sauvage et enfin l'aubépine.
La saulaie plus restreinte soit-elle, est composée par le saule blanc associé à la baldinguère faux
roseaux.
2.2.4Les ripisylves :
Les ripisylves ou forêts ripariales sont des formations linéaires végétalisées. Elles assurent le
maintien des berges, interfaces entre le milieu terrestre et aquatique. Ces cordons végétalisés jouent
un rôle de corridor biologique, garant d'une biodiversité faunistique et floristique. De plus, elles
permettent de lutter efficacement contre les crues, l'érosion, et les pollutions.
Ces milieux doivent être traités avec le plus grandégard en raisonde la biodiversité animale et
végétale riche et variée et des processus d'érosion qui s'exercent sur les berges.
Ànoter qu'une servitude dite de "marchepieds" s'exerce sur cet espace.Chaque propriétaire se voit
ainsi grever sur sa parcelle cette servitude de 3m25 pour "l'usage du gestionnaire du cours d'eau, des
pêcheurs et des piétons".
152.3 Le patrimoine humain :
2.3.1Le patrimoine bâti en tant qu’habitation privée
L'habitat de l'ile ne se distingue pas par des particularités architecturales. On dénombre aujourd'hui
seulement deux corps de fermes habités (cf. Photographies ci-contre).
Ces habitations se distinguent plus par les matériaux utilisés lors de leur construction que par leur
architecture. En effet ont été utiliséespour ces bâtisses deux pierres emblématiques du val de Loire, le
tuffeau et l'ardoise.
Figures 8 et 9 Photographies du patrimoine bâti
Source A Gasneau, 2010 Source A Gasneau, 2010
2.3.2Le patrimoine agricole
L'activité agricole sur l'île a permis pendant longtemps le maintien d'une population. Au milieu du
XIXesiècle, on comptait 20 agriculteurs. Aujourd'hui, on en dénombre seulement 3 demeurant sur le
"continent".Quelques tracesde ce bâti particulier (granges, longères) y sont toujours visibles comme
nous le montrentces photographies.
Figure 10 et 11 Photographies du patrimoine agricole :
Source Antoine Gasneau, 2010 Source Antoine Gasneau, 2010
163Un espace riche en biodiversité :
Cette partie réalisée ci-dessous est le fruit d’une compilation de données issues de divers inventaires et études
(Natura2000, ZNIEFF), d'observations, mais également d’entretiens menés auprès de l'association de chasse
de Sainte-Gemmes-sur-Loire, de la fédération de pêche du Maine et Loire, ainsi qu'auprès des propriétaires et
exploitants.
Cette démarche étant très sommaire, il serait plus opportun et judicieux d'entreprendre à l'avenir un
diagnostic faunistique et floristique plus approfondi auprès d'organismes agréés.
3.1 Flore de l’île aux Chevaux :
En 1996 et 1997, deux études floristiques ont été menées sur l’île aux Chevaux par deux étudiants
(Cyril Drouet et François Pinsson) de l’institut d’écologie appliquée de l’Université Catholique de
l’Ouest. Ces travaux ont permis de mettre en lumière les espèces faunistiques présentes sur l’île.
Ainsi 272 espèces ont été recensées au cours de ces deux années d’études. Parmi ce corpus d'espèce,
quelques-unes méritent une attention toute particulière en raison de leur niveau de rareté :
• Lesespèces assez rares7 :
Figures 12,13,14,15Photographiesde Allium, Lepidium, Onopordum, Silybum :
Allium sphaerocephalon L : Lepidiumcampestre L : Onopordumacanthium L : Silybummarianum L
Gaertner :
Plus communément appelée La Lepidiumcampestre ou L’Onopordumacanthium ou Le Silybummarianum L
Ail à tête ronde, l’Allium Passerage des champs est chardon aux ânes est une Gaertner, appelé également
Sphærocephalon L est une une plante herbacée,qui plante épineuse de la famille Chardon Marie est une
plante vivace à bulbe qui fleurit de maiàjuillet. des Astéracées qui s’épanouit plante de la famille des
fleurit en période estivale On latrouveplus de juin à septembre. Astéracées qui pousse de
entre juillet et août. particulièrement auborddes Elle pousse essentiellement sur mai à août sur des sols
On la trouve sur des espaces chemins et autres lieux des sols calcaires assez fertiles. acides et notamment dans
secs et rocailleux, mais incultes. On la trouve à proximité de des espaces incultes.
également aux abords de décombres, de lieux incultes et Cette plante est connue pour
champs et de talus. chemins. ses vertus médicinales.
Cette plante est l’emblème de
l’Écosse.
au bord des chemins
7
selon la classification du botaniste Robert Corillion, en Anjou armoricaine
17- Une espèce rare :
Figure 16 Photographie de ScrophulariaCanina :
Scrophulariacanina L :
Appelée également scrofulaire des
chiens, cette plante herbacée de la
famille des scrophulariacées est
présente essentiellement dans les
régions subméditerranéennes d’où
sa rareté dans l'île
Cette plante s’épanouit en période
estivale entre mai et juillet dans
des rocailles, éboulis, alluvions,
sols sableux et aux bords des
chemins.
- Deux espèces protégées en Région pays de la Loire(arrêté du 25/10/1993) :
Figures 17 et 18 Photographies des espèces protégées :
Scutellariahastifolia L : Cardamine parviflora L :
Appelée également Scutellaria à feuilles hastées,
cette plante fait partie de la famille des lamiacées La cardamine parvifloraL est une plante de la
et pousse au bord de cours d’eau, dans des famille des brassicaceae.
marécages et prairies humides. Elle pousse dans des milieux de zones humides,
En pays de Loire, cette plante est en situation c'est-à-dire au bord des mares et des zones
critique dans trois départements et n’est plus inondables.
présente en Sarthe. Ainsi depuis 1993 une Elle est présente dans la partie ouest de la France
protection régionale a été mise en place dans la et dans le sud. Elle est également en situation
région. critique dans l’ensemble des départements des
Pays de la Loire,c'est pourquoi une protection
régionale a été instaurée en 1993.
183.2 Faune de l’île aux chevaux :
3.2.1 Mammifère :
La faune mammalienne de l'île ne comporte pas de grande rareté ; quelques biches, lapins, lièvres,
renards et castors des marais (ragondins) y ont été observés.
Le ragondin pose problème pour l'ensemble des agriculteurs en raison des nuisances qu'il occasionne
(troues, destruction des foins...).
À cette liste de mammifères, peut-être ajoutéele Castor Fiber,espèce patrimoniale de la vallée de la
Loire. Ilmérite une attention toute particulière en raison de sa protection nationale fixée par l’arrêté
ministérieldu 27 avril 2007.
3.2.2 Espèces piscicoles :
L’ile aux Chevaux est entourée par deux bras de la Loire abritant une faune piscicole riche et variée.
Certaines espèces bénéficient de mesures protectrices en raison de leur vulnérabilité.
À partir de données issues de la fédération de pêche et des pêcheursgemmois nous pouvons établir
une typologie précise en 4 catégories.
- les espèces migratrices protégées nationalement,
Figures 19 et 20 Photographies de l'Alosaalosa et de AlosaFallax :
L’Alosaalosa : L’Alosafallax :
Appelé également Grande Alose, ce poisson migrateur Appelé également Alose feinte, ce poisson migrateur d’eau
d’eau de mer fait partie de la famille des clupéidés. de mer fait partie également de la famille des clupéidés.
Son habitat est multiple puisqu’on peut le trouver en mer, Il peut frayer plusieurs fois au cours de sa vie dont une fois
dans les estuaires et en eaux douces. en eau douce. En période de reproduction, elle ne
L’Alose remonte les fleuves et les cours d’eau pour venir s'alimente plus et remonte ainsi jusqu'aux premiers fonds
pondre dans un secteur couvert de gravier et d’eaux de pierres et de sables, à la limite des zones d'influence des
animées par un fort courent marées.
Elle mesure de 30 à 70 cm à l'âge adulte et se nourrit de Elle mesure entre 30 et 50 cm à l’âge adulte et se nourrit de
petits poissons et de crustacés pélagiques. petits poissons et de crustacés pélagiques.
L’Alosaalosa se différencie de l’Alose fallax puisqu’elle Elle se différencie de l’alosaalosa par sa petite taille et ses 6
ne possède qu'une seule tache située près de l'opercule. à 9 taches qui ornent ses flancs.
Ce poisson est aujourd’hui protégé par un arrêté Ce poisson est également protégé par un arrêté ministériel
ministériel en raison de sa grande rareté. en raison de sa très grande vulnérabilité
19Figures 21, 22, 23 Photographies de Petromyzonmarinus, Lampetrafluviatilis et Salmosalar :
Petromyzonmarinus : Lampetrafluviatilis, Salmosalar :
Appelé lamproie marine, ce poisson Plus communément appelé lamproie Plus communément appelé saumon
migrateur fait partie de la famille des fluviatile, ce poisson fait partie de la atlantique, ce poisson emblématique
petromyzontidae. famille despetromyzontidae. appartient à la famille des salmonidés
Les adultes vivent essentiellement en Elle a un corps anguilliforme, Aux couleurs gris-argenté, ponctué de
mer et migrent vers les cours d’eau recouvert d'une peau lisse dépourvue taches noires et rouges, il vit en grande
afin de frayer. d'écailles. Son dos est bleuâtre à vert partie en Atlantique au large du
La lamproie marine est de coloration brun, ses flancs bronzés. Les yeux sont Groenland. Ces poissons reviennent en
brun-jaune marbrée ou noir et mesure bien développés ; la bouche inférieure eau douce courant juin afin de frayer.
60 à 80 cm. est circulaire et comprend en son Le Saumon atlantique est également
Elle se nourrit en râpant la chair de centre un disque oral bordé de papilles protégé par :
poisson qu’elle consomme tout en aplaties et d'une couverture partielle -L’arrêté national du 8/12/1988
absorbant le sang. par des dents cornées.
Aujourd’hui, la lamproie marine est Elle est plus petite que la lamproie
une espèce protégée par : marine puisque mesurant entre 20et
-La Directive habitat, Annexe II 50 cm
- La Convention de Berne, Annexe III Elle est égalementprotégée en raison de
- L’Arrêté national du 8/12/1988 sa vulnérabilité par :
Faisant partie de : - La Directive habitat, Annexe II
-Liste rouge européenne : vulnérable - La Convention de Berne, Annexe III
- Liste rouge nationale : vulnérable - L’Arrêté national du 8/12/1988
Faisant partie de :
- Liste rouge européenne : vulnérable
- Liste rouge nationale : vulnérable
- Les espèces protégées à fort intérêt patrimonial,
Figures 26 et 27 Photographies de Rhodeusserviceus et de Esox Lucius
Rhodeusserviceus : EsoxLucius ,
Plus communément appelé la bouvière, ce poisson fait L’Esox Lucius ou brochet est un poisson carnassier
partie de la famille des cyprinidés. faisant partie de la famille des Esocidés.
La bouvière mesure moins de 10 cm et possède un corps Il se distingue par son corps allongé et cylindrique, et
haut. Son dos est gris-vert avec des flancs clairs et des sa couleur jaune-vert.
reflets argentés. Au moment de la reproduction, le mâle Ce poisson est protégé par :
se transforme. Sa poitrine et son ventre deviennent roses, -l’arrêté ministériel du 8/12/1988
voir rouge vif avec une bande latérale bleue.
Ce poisson est protégé par :
- l’arrêté ministériel du 8/12/1988
20- les espèces migratrices,
Figure 24 et 25 Photographiesd’Anguilla anguilla et de Liza ramada
Anguilla anguilla : Liza ramada ,
Plus communément appelée anguille d’Europe, elle Appelé également mulet porc, ce poissonmigrateur fait
fait partie de la famille des Anguillidaes. Elle se partie de la famille des mugilidés.
caractérise par un corps serpentiforme et cylindrique, Il a un corps fusiforme, gris sur le dos et les flancs et
sa peau épaisse est recouverte d’un mucus abondant blanc sur le ventre.
favorisant la reptation, et de petites écailles L’habitat du mulet est multiple puisque l’on trouve en
incrustées. Ses nageoires pectorales sont faiblement zone estuarienne, côtière et dans les parties basses des
développées tandis que ses dorsales, anales et fleuves.
caudales fusionnent. Transparente au stade de larve La ponte a lieu en mer à proximité des côtes entre
(appelée civelle ou pibale), elle devient brune avec le septembre et février.
ventre jaune au stade adulte, puis argentée avant la
migration vers la mer.
L’aire de pontesemble se situer dans la mer des
Sargasses, au large des côtes américaines.
L’Anguille bénéficie depuis peu de mesures
protectrices définies par :
- La Convention de Washington : Annexe II
- La Liste rouge européenne : danger critique
d’extinction.
- Les espèces à fort intérêt patrimonial,
Figures 28 et 29 Photographies de Condrostomanasus et Leuciscusleuciscus :
Chondrostomanasus: Leuciscusleuciscus :
Appelé également Hotu, ce poisson fait partie de la Plus communément appelé Vandoise, ce poisson
famille des cyprinidés. d’eau douce fait partie de la famille des cyprinidés.
Il se distingue par sa petite tête, des couleurs gris-bleu sur Il se démarque par ses yeux jaunes et son corps fin.
son dos, des flancs argentés et un ventre légèrement La Vandoise présente une couleur argentée sur le
jaunâtre. ventre et les flancs
Les populations de ce poisson sont aujourd’hui en déclin. Tout comme le Hotu, ce poissonfait l’objet d’aucune
Ce poissonfait l’objet d’aucune mesure de protection. mesure de protection.
21Aujourd’hui,la présence d'une diversité d’espèces piscicoles aux abords de l’île aux Chevaux peut
s'expliquerpar un contexte écosystémique favorable. L’île est entourée par deux bras de la Loire
ayant un fonctionnement divers. La Loire côté rive droiteprésente des caractéristiques intéressantes
selon la fédération de pêche du Maine-et-Loire en raison de la diminution de son écoulement et de
son débit une partie de l’année. Cette constante favorise la mise en place d’un milieu propice aux
frayères et au développement des alevins.
Le bras principal quant à lui ne connaît pas de grandes variations durant l’année et abrite les espèces
piscicoles adultes.
3.2.3 Avifaune locale :
Tout comme les mammifères et les espèces piscicoles, l'île abrite également un cortège d'oiseaux plus
ou moins exceptionnel.Selon les observations de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO)
d'Anjou, l'île aux Chevaux accueille des buses variables, des faucons hobereaux, des éperviers
d'Europe, des hirondelles de rivage et enfin des milans noirs.
Les caractéristiques dece milieu insulaire(prairies alluviales) permettent la présence du râle des
genêts, espèce emblématique de la Vallée de la Loire.
Castor Fiber Râle des Genêts
223.3 Statut de protection et inventaires :
L’ile aux Chevaux fait l’objet de mesure de protection écologique (Natura 2000) et est recensée au
titre d’inventaire de type ZNIEFF (Zone d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique).
Ces mesures et inventaires ont pour but de recenser et protéger la faune et la flore locale,mais aussi
les habitats associés.
3.3.1 Natura 2000 :
Natura 2000 est un réseau européen défini par la directive 92/43/CEE pour la protection des espaces
naturels de la faune et de la flore sauvage.
Ce réseau a pour objectifs de8 :
-de conserver ou rétablir, dans un état favorable à leur maintien à long terme, les habitats naturels
et les populations des espèces de faune et de flore sauvages qui ont justifié la désignation du site
Natura 2000.
-d'éviter la détérioration des habitats naturels et les perturbations de nature à affecter de façon
significative les espèces de faune et de flore sauvages qui ont justifié la désignation du site Natura
2000.
Il s’appuie à la fois sur la directive européenne du 2 avril 1979 relative à la conservation des oiseaux
dite « directive oiseaux », et créant les Z.P.S (zones de protections spéciales), elles-mêmes désignées
sur l’inventaire Z.I.C.O (zone importante pour la conservation des oiseaux).
Il repose également sur la directive européenne du 21 mai 1992 relative à la conservation des habitats
naturels, de la faune et la flore sauvage, dite « directive Habitats », et créant les Z.S.C (zone spéciale
de conservation).
L’île aux Chevaux est concernée par Natura 2000,Vallée de la Loire de Nantes aux Ponts-de-Cé et
ses annexes (site FR5200622) en raison des caractéristiques décrites ci-dessous9 :
« La Loire a conservé, malgré des aménagements souvent anciens, des caractéristiques de fleuve avec un lit mobile.
Il se situe par ailleurs dans un contexte géographique et climatique qui induit de fortes et irrégulières variations de
débit, de l'étiage prononcé aux très grandes crues. La partie avale du site est marquée par le passage d'un régime
fluvial à un régime estuarien. Ces caractéristiques induisent des mosaïques de milieux très variés et souvent
originaux : vasières, grèves, prairies naturelles, bocage, milieux palustres et aquatiques, boisements, pelouses...
Les groupements végétaux présentent des zonations intéressantes en fonction du gradient d'hygrométrie et des
circulations hydrauliques : végétations des eaux libres ou stagnantes de manière temporaire ou permanente en
fonction des débits, groupements riverains soumis à la dynamique des marées, boisements alluviaux, zones de marais
dans les parties latérales et quelques vallées adjacentes... La diversité des substrats, la pente, l'orientation des
coteauxaccentuent la richesse des milieux. De nombreuses espèces animales et végétales trouvent dans la vallée les
conditions nécessaires à leurs cycles biologiques, certains sont très originaux et de grande valeur patrimoniale
(angélique des estuaires, castor, poissons migrateurs, chauves-souris). "
8
Fiche Natura 2000, Aten
9
Dreal Pays de la Loire
233.3.1.1Zone de protection spéciale (Z.P.S) :
Les zones de protections spéciales sont des espaces s’appuyant sur les inventaires scientifiques
Z.I.C.O (zones importantes pour la conservation des oiseaux). Elles tendent à conserver l’avifaune
vivant naturellement à l’état sauvage sur le territoire européen (Directive européenne 79/409 du 2
avril 1979)
Sur le territoire gemmois et plus précisément sur l’Ile, une Z.P.S y est recensée (Vallée de la Loire de
Nantes aux Ponts-de-Cé et ses annexes FR5212002).
Cette Z.P.S est caractérisée de la façon suivante10 :
« La Loire a conservé, malgré des aménagements souvent anciens, des caractéristiques de fleuve avec un lit mobile.
Il se situe par ailleurs dans un contexte géographique et climatique qui induit de fortes et irrégulières variations de
débit, de l'étiage prononcé aux très grandes crues. La partie avale du site est marquée par le passage d'un régime
fluvial à un régime estuarien. Ces caractéristiques induisent des mosaïques de milieux très variés favorables aux
oiseaux : vasières, grèves, prairies naturelles, bocage, milieux palustres et aquatiques, boisements, pelouses... Le
site est également très important pour les habitats et espèces de directive Habitats et fait aussi à ce titre du réseau
Natura 2000. »
Figure 30 Carte du périmètre Natura 2000 à Sainte-Gemmes-sur-Loire:
Source BRGM, 2010
légende :
Périmètre Natura 2000
10
DREAL Pays de la Loire
243.3.2 Les Zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique :
Les ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) sont des inventaires
ayant pour objectifs de11 :
- Mieux connaître le patrimoine naturel en contribuant à l'inventaire des richesses
écologiques, faunistiques et floristiques du territoire national.
- Établir un inventaire cartographié constituant une des bases scientifiques majeures de la
politique nationale de protection de la nature.
- Avoir une base de connaissances associée à un zonage accessible à tous dans l'optique
d'améliorer la prise en compte des espaces naturels avant tout projet, de permettre une
meilleure détermination de l'incidence des aménagements sur ces milieux et d'identifier les
nécessités de protection de certains espaces fragiles.
On distingue ainsi deux types de ZNIEFF :
• Les ZNIEFF de type I : ce sont des sites de petite superficie présentant des espèces et des habitats
remarquables ayant une forte valeur patrimoniale.
• Les ZNIEFF de type II : ce sont des sites plus vastes réunissant des milieux naturels sensibles peu
modifiés par l’homme.
Notre zone d’étude comporte une ZNIEFF de type I de deuxième génération et une ZNIEFF de type
II de deuxième génération.
Figure 31 Carte du périmètre ZNIEFF à Sainte-Gemmes-sur-Loire
Source BRGM, 2010
ZNIEFF De type I ZNIEFF De type II
11
ATEN, Fiche juridique des ZNIEFF
254 Un espace sousforte contrainte hydrologique :
4.1Présentation
L’hydrologie d'un fleuve peut être caractérisée par deux variables :la hauteur, lorsqu'elleest associée à
la topographie détermine l'inondabilité et le débit vecteur d'une capacité érosive. Elle joue donc un
rôle majeur dans les processus d'érosion, de transport et sédimentation. Son influence s'étend dans
l'ensemble du lit majeur.
La Loire présente un régime excessif, son débit moyen au cours de l'hiver est de 1000 m3/s et peut
atteindre 5000m3/slors descrues. En période d'étiage,le débit peut descendre en deçà des 100 m3/s.
Au cours de l'année 2009, on a enregistré à la station des Ponts-de-Cé des débits allant de 138 m3/s
au mois d'octobre à 1070 m3/s enfévrier.
Figure 32 : Débits mensuels en m3/s (année 2009) : Figures 33 et 34: Photographies de l'île (hiver et été) :
Débits mensuels en m3/s (année 2009) L'île aux Chevaux en période hivernale et estivale :
QMM QMN
Janvier 979 979
Février 1070 1070
Mars 624 624
Avril 495 495
Mai 623 623
Juin 294 294
Juillet 202 202
Source Dominique Soltner
Août 141 141
Septembre 163 163
Octobre 138 138
Novembre 231 231
Décembre 464 464
Source Hydro banque, 2010
QMM écoulement mensuel mesuré
QMN écoulement naturel reconstitué
Source Dominique Soltner
4.2 L'île aux Chevaux, un espace au cœur du Val inondable...
Située au cœur du lit de la Loire, notre zone d'étude est soumise à de fortes contraintes
hydrologiques. Dans l'atlas des zones inondables de la vallée de la Loire, l'île est située en zone d'aléa
fort et moyen. En d'autres termes, cet espace insulaire peut être submergé comme nous le montre la
carte de l'aléa inondation, par des « eaux de profondeur supérieure à 2 mètres avec une vitesse de
26vent nulle à faible, ou par des eaux de profondeur comprise entre 1 et 2 mètres avec une vitesse de
moyenne à forte »12.
Lorsque ces données sont croisées avec l'échelle des cotes d'eau des Ponts-de-Cé et la courbe de
niveau de l'île (17 m 50), on s'aperçoit que seulement un quart de l'île peut être inondé sur une
période minimale de 25 jours par an.
Afin de garantir la sécurité des personnes, la protection de l'environnement et le développement
économique, l'État a adopté en 1994 pour une durée de 10ans, le Plan Loire Grandeur Nature. Ce
dernier doit satisfaire 3 points :
- Les besoins en eau
- La restauration de la biodiversité
- La sécurité des personnes face au risque inondation
Pour préserver la sécurité des personnes,des outils juridiques ont été créés afin d'accompagner ce plan
Loire, et notamment, le Plan de Prévention des Risques et inondation.
L'île, dépend du PPRi Val du Louet et confluence de la Maine et de la Loire, et est à ce titre classée
en Zone rouge R3 et R2 (Figure 35), c'est-à-dire en zone ou l'aléa inondabilité est fort et moyen.
Ce zonage garantit ainsi :
Le champ d’expansion des crues à préserver de toute urbanisation nouvelle pour laquelle les objectifs sont, du fait de son faible degré
d’équipement, d’urbanisation et d’occupation :
. la limitation d’implantations humaines permanentes ;
. la limitation des biens exposés ;
. la préservation du champ d’inondation ;
. la conservation des capacités d’écoulement des crues.
Dans cette zone, en vue d’une part de ne pas aggraver les risques ou de ne pas en provoquer de nouveau et d'assurer la sécurité des
personnes et d’autre part de permettre l’expansion de la crue :
. toute extension de l’urbanisation est exclue.
. aucun ouvrage, remblaiement ou endiguement nouveau qui ne serait pas justifié par la protection des lieux fortement urbanisés, qui ne serait
pas indispensable à la réalisation de travaux d’infrastructures publiques, ou qui ne serait pas indispensable au renforcement des tertres
existants des sièges d’exploitation agricole présents et identifiés dans le val ne pourra être réalisé.
. toute opportunité pour réduire le nombre et la vulnérabilité des constructions déjà exposées devra être saisie, en recherchant des solutions
pour assurer l’expansion de la crue et la sécurité des personnes et des biens.
. les plantations (arbres, haies) sont réglementées, sans préjudice du respect des législations existantes (notamment forestière).
Figure 35 Carte de l'aléa inondation :
Légende
Source : DDE 49
12
Atlas des zones inondables
274.3...Marquée par une forte érosion et une augmentation des bancs de sable :
La chenalisation du lit en aval de Nantes, la création du bassin à marée, l’extraction de granulats, la mise en
place d’épis, de levées, autant de travaux qui ont répondu aux objectifs d’une époque, mais qui ont également
13
mis en péril l’équilibre du fleuve.
L'île connait une érosion de ses berges, résultat de l'augmentation du débit de la Loire. Au cours du
XIX et XXe siècle, ce fleuve a connu d'importants travaux en vue de réduire les risques liés aux
inondations et de permettre le développement de la batellerie. En effet, ces aménagements ont
entrainé un déséquilibre de la pente conduisant au surcreusement du lit mineur.
Le dérochement du seuil de Bellevue (bassin à marée Nantes-Saint Nazaire) et la mise en place des
épis (enrochement en bord du fleuve pour capter les sables) ont eu pour conséquences une
concentration accrue des débits dans le bras principal, un abaissement des fonds et de la ligne d'eau
(figure 36). En période d'étiage, les effets se font plus ressentir, on observe en rive droite un
écoulement plus diffus, et d'importants bancs de sable.
Depuis 2003, le programme interrégional Loire grandeur nature a lancé une réflexion visant à réduire
les impacts des diverses infrastructures.
Figure 36 Schéma présentant l'évolution du fond du lit de la Loire entre 1900 et 1990
Source : Programme interrégional Loire grandeur nature
13
Programme interrégional Loire grandeur nature, 2003
28Synthèse
Ce premier chapitres'est attaché à présenter d'une manière générale l'île aux Chevauxdans le but
d'avoir une vision globale de ce territoire.
L'île est le siège de milieux riches et variés (prairies alluviales, forêts, ripisylves, peupleraies)
appelant une multitude d'espèces patrimoniales et/ou ordinaires. Cette diversité est favorisée par
le climat, la topographie et la géologie.
Les prairies alluviales, milieux emblématiques de ce territoire et des Basses Vallées angevines
abritent une biodiversité riche et variée. Ces espaces sont protégés par leur caractère inondable,
mais également par le réseau Natura 2000 et la nomenclature ZNIEFF.
Les milieux plus ordinaires doivent être également pris en compte, et tout particulièrement les
Bois et les Ripisylves. Ces milieux, plus sauvages créent des césures paysagères, fixent les
berges et réduisent le processus d'érosion.
Enfin, la peupleraie, milieu qui suscite une interrogation toute particulière puisque désormais
l'île fait partie du site classé de la confluence de la Maine et de la Loire. À ce titre, toute
replantation de peupliers est soumiseà l'autorisation de l'architecte des bâtiments de France et de
l'inspecteur des sites.
Aujourd'hui, trois enjeux paysagers et territoriaux sont perceptibles sur cet espace à savoir :
- Quel devenir pour la partie amont de l'île si demain la peupleraie venait à disparaître ?
- Quel est l'avenir de ce territoire si demain l'agriculture disparaît ?
- Quels aménagements peuvent être faits pour lutter efficacement contre l'érosion ?
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