ASSOCIATION " CAISSE DES ŒUVRES SOCIALES DU PERSONNEL DE LA VILLE DE CALAIS ET DES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS TERRITORIAUX DE CALAIS ET DU CALAISIS "
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES ET SA RÉPONSE ASSOCIATION « CAISSE DES ŒUVRES SOCIALES DU PERSONNEL DE LA VILLE DE CALAIS ET DES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS TERRITORIAUX DE CALAIS ET DU CALAISIS » (Département du Pas-de-Calais) Exercices 2016 à 2020 Le présent document, qui a fait l’objet d’une contradiction avec les destinataires concernés, a été délibéré par la chambre le 14 juin 2022. 14, rue du Marché au Filé - 62012 – Arras cedex ◼ Téléphone : 03 21 50 75 00 ◼ www.ccomptes.fr
ASSOCIATION « CAISSE DES ŒUVRES SOCIALES DU PERSONNEL DE LA VILLE DE CALAIS ET DES ETABLISSEMENTS PUBLICS TERRITORIAUX DE CALAIS ET DU CALAISIS » TABLE DES MATIÈRES SYNTHÈSE ............................................................................................................................... 2 RECOMMANDATIONS* ......................................................................................................... 3 INTRODUCTION ...................................................................................................................... 5 1 UN CADRE D’INTERVENTION Á CLARIFIER, UNE GOUVERNANCE Á SÉCURISER, DES ACTIVITÉS DIVERSIFIÉES ............................................................... 6 1.1 Le cadre d’intervention de l’association ......................................................................... 6 1.1.1 Les statuts et le règlement intérieur .................................................................................. 6 1.1.2 Une intervention sans délégation explicite des collectivités et établissements publics compétents en matière d’action sociale ................................................................ 8 1.1.3 Les membres de l’association ......................................................................................... 10 1.1.4 Les bénéficiaires des prestations..................................................................................... 10 1.2 Les instances de gouvernance ....................................................................................... 12 1.2.1 L’assemblée générale...................................................................................................... 12 1.2.2 Le conseil d’administration, le bureau et le président .................................................... 14 1.2.3 Les commissions............................................................................................................. 14 1.2.4 Les administrateurs, l’équipe administrative et les locaux ............................................. 15 1.3 Les activités et prestations proposées par la caisse des œuvres sociales ...................... 16 1.3.1 Les cartes culture et les chèques-vacances ..................................................................... 16 1.3.2 Les voyages, sorties et événements divers, le colis de fin d’année ................................ 19 1.3.3 Les gratifications liées aux événements familiaux et professionnels ............................. 20 1.3.4 L’activité de la commission sociale ................................................................................ 20 2 UNE SITUATION FINANCIÈRE SATISFAISANTE ...................................................... 21 2.1 L’information budgétaire et comptable ........................................................................ 21 2.1.1 Une absence d’approbation du budget par le conseil d’administration .......................... 21 2.1.2 La tenue, la certification et l’approbation des comptes .................................................. 21 2.1.3 La fiabilité des comptes .................................................................................................. 22 2.2 La situation financière................................................................................................... 23 2.2.1 Les subventions publiques, principale ressource ............................................................ 23 2.2.2 Les chèques-vacances et les cartes culture, principale dépense...................................... 24 2.2.3 Le résultat d’exploitation ................................................................................................ 25 2.2.4 La situation bilancielle .................................................................................................... 26 1
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES SYNTHÈSE La « Caisse des œuvres sociales du personnel de la ville de Calais et des établissements publics territoriaux de Calais et du Calaisis » est une association à but non lucratif. Elle offre un large panel de prestations d’action sociale et d’activités de loisirs aux agents, actifs et retraités, de la commune de Calais (Pas-de-Calais), du centre communal d’action sociale, de la caisse des écoles, de la communauté d’agglomération Grand Calais Terres & Mers et du syndicat intercommunal des transports de l’agglomération de Calais, soit environ 3 000 bénéficiaires. Son budget, de 2,9 M€ par an en moyenne entre 2016 et 2020, est constitué pour près de 80 % de subventions publiques provenant de ces différentes entités. La commune de Calais est la principale contributrice. Cette dernière met également à sa disposition quatre agents, ainsi que ses locaux. Le montant important des subventions publiques (1 131 € par agent en 2020) s’explique par une politique d’action sociale largement ouverte. Ainsi, l’ensemble des agents ayant trois mois d’ancienneté se voient offrir, sans condition de ressources, des chèques-vacances ainsi que des cartes culture, dont le montant a été régulièrement augmenté. Les conditions de fonctionnement de l’association appellent plusieurs observations. En premier lieu, si une procédure d’adhésion a été définie, en réalité, elle n’est pas effective. L’ensemble des agents bénéficient des prestations de la COS et sont considérés comme électeurs pour la désignation des membres du conseil d’administration. Ceci contrevient au principe de la liberté d’association posé par la loi du 1er juillet 1901, qui impose un consentement individuel. En deuxième lieu, les prestations d’action sociale proposées aux agents doivent, selon la loi, être définies sous la responsabilité des collectivités et établissements publics qui les emploient. En l’occurrence, tel n’est pas le cas. La chambre invite l’association à faire préciser par ses financeurs la nature et le montant des prestations qu’ils entendent lui déléguer, ainsi que les modalités de leur mise en œuvre. En troisième lieu, si les différentes instances de gouvernance, à l’exception du bureau, se réunissent régulièrement, leur fonctionnement présente d’importantes fragilités. Ainsi, le budget de l’association n’est pas soumis à l’approbation du conseil d’administration. Le respect du quorum pour les réunions de l’assemblée générale ordinaire ne peut, en l’absence de liste d’émargement, être vérifié. La situation financière de la caisse est globalement équilibrée sur la période contrôlée. Certifiés réguliers et sincères, les comptes ne présentent pas d’anomalie majeure. Suite au contrôle de la chambre, ils sont désormais publiés, conformément au code de commerce. La crise sanitaire a conduit en 2020 à l’arrêt d’une partie des activités (voyages, sorties). Son impact financier est toutefois demeuré limité sur l’organisme. 2
ASSOCIATION « CAISSE DES ŒUVRES SOCIALES DU PERSONNEL DE LA VILLE DE CALAIS ET DES ETABLISSEMENTS PUBLICS TERRITORIAUX DE CALAIS ET DU CALAISIS » RECOMMANDATIONS* (classées dans l’ordre de citation dans le rapport) Rappels au droit (régularité) Totalement Mise en Mise en Non mis mis en œuvre œuvre en Page œuvre en cours incomplète œuvre Rappel au droit no 1 : conditionner le statut de bénéficiaire à l’existence d’une adhésion X 12 individuelle, conformément à l’article 6.1 des statuts. Rappel au droit no 2 : conditionner la déli- vrance des prestations sociales à une participation financière des bénéficiaires tenant compte de X 18 leurs revenus, conformément à l’article L. 731-3 du code général de la fonction publique. Rappel au droit no 3 : faire approuver le budget par le conseil d’administration, conformément X 21 aux statuts et au règlement intérieur de l’association. Rappel au droit no 4 : publier les comptes annuels sur le site internet de la direction de l’information légale et administrative, X 22 conformément à l’article L. 612-4 du code de commerce. * Voir notice de lecture en bas de page. NOTICE DE LECTURE SUR L’AVANCEMENT DE LA MISE EN ŒUVRE DES RAPPELS AU DROIT ET DES RECOMMANDATIONS Les recommandations de régularité (rappels au droit) et de performance ont été arrêtées après examen des réponses écrites et des pièces justificatives apportées par l’ordonnateur en réponse aux observations provisoires de la chambre. Totalement mise en L’organisme contrôlé indique avoir mis en œuvre la totalité des actions ou un ensemble complet d’actions permettant de répondre œuvre à la recommandation, même si les résultats escomptés n’ont pas encore été constatés. L’organisme contrôlé affirme avoir mis en œuvre une partie des actions nécessaires au respect de la recommandation et indique Mise en œuvre en cours un commencement d’exécution. L’organisme affirme, de plus, avoir l’intention de compléter ces actions à l’avenir. Mise en œuvre L’organisme contrôlé indique avoir mis en œuvre une partie des actions nécessaires sans exprimer d’intention de les compléter incomplète à l’avenir. Trois cas de figure : Non mise en œuvre - l’organisme contrôlé indique ne pas avoir pris les dispositions nécessaires mais affirme avoir l’intention de le faire ; - ou il ne précise pas avoir le souhait de le faire à l’avenir ; - ou il ne fait pas référence, dans sa réponse, à la recommandation formulée par la chambre. 3
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES Recommandations (performance) Totalement Mise en Mise en Non mise en œuvre œuvre mise en Page œuvre en cours incomplète œuvre Recommandation no 1 : demander aux collecti- vités et établissements publics financeurs de formaliser leur décision de confier à la COS X 9 l’action sociale en direction de leurs agents, par une délibération fixant leurs stratégie et orientations. Recommandation no 2 : mettre en place un registre d’émargement, permettant de s’assurer X 13 du respect du quorum lors des assemblées générales. 4
ASSOCIATION « CAISSE DES ŒUVRES SOCIALES DU PERSONNEL DE LA VILLE DE CALAIS ET DES ETABLISSEMENTS PUBLICS TERRITORIAUX DE CALAIS ET DU CALAISIS » INTRODUCTION Le contrôle des comptes et de la gestion de la Caisse des œuvres sociales (COS) du personnel de la ville de Calais et des établissements publics territoriaux de Calais et du Calaisis, pour les années 2016 à 2020, a été ouvert par lettre du président de la chambre adressée le 8 octobre 2021 à sa présidente, Mme Isabelle Lemaire, en fonctions sur toute la période. Il a notamment porté sur la gouvernance et le fonctionnement de l’association, l’exercice de ses missions, les relations avec ses financeurs et sa situation financière. L’entretien de fin de contrôle prévu à l’article L. 243-1 du code des juridictions financières a eu lieu le 20 janvier 2022 avec la présidente. La chambre, dans sa séance du 4 février 2022, a arrêté ses observations provisoires, qui ont été communiquées le 31 mars 2022 à la présidente. Des extraits ont également été adressés aux ordonnateurs des collectivités et établissements financeurs de l’association. L’ensemble des destinataires ont répondu. Après avoir pris connaissance de ces réponses, la chambre, dans sa séance du 14 juin 2022, a arrêté les observations définitives suivantes. 5
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES 1 UN CADRE D’INTERVENTION Á CLARIFIER, UNE GOUVERNANCE Á SÉCURISER, DES ACTIVITÉS DIVERSIFIÉES Présentation générale de l’association La Caisse des œuvres sociales du personnel de la ville de Calais et des établissements publics territoriaux de Calais et du Calaisis (COS) est une association régie par la loi du 1er juillet 1901. Déclarée le 12 février 1952 sous le nom de caisse de solidarité, d’action sociale et d’éducation populaire du personnel municipal de Calais, elle a pris le nom de « caisse d’œuvres sociales » par déclaration modificative du 28 juin 1972, avec une durée fixée à 99 ans à compter du 15 juin 1972. Elle a son siège à l’hôtel de ville de Calais. Les activités de l’association portent sur l’organisation de voyages, sorties et activités de loisirs, la distribution de chèques-vacances et cartes culture, la remise de colis aux agents et retraités, ainsi que l’octroi d’aides exceptionnelles. Elle intervient au bénéfice du personnel de plusieurs collectivités publiques. Initialement limité à la ville de Calais et à son centre communal d’action sociale, son champ d’intervention s’est élargi, outre à l’intercommunalité (communauté d’agglomération Grand Calais Terres & Mers), à d’autres établissements publics : syndicat intercommunal des transports de l’agglomération de Calais (SITAC) et caisse des écoles de la ville de Calais. Jusqu’en 2016, le SEVADEC (syndicat d’élimination et de valorisation des déchets du calaisis) en était membre également. Son budget annuel s’est élevé à 2,9 M€ en moyenne entre 2016 et 2020. Ses produits sont très majoritairement constitués de subventions publiques. En 2020, le montant moyen de la subvention par agent bénéficiant des prestations de la COS était de 1 131 € (2,2 M€ de subventions, 1 945 agents bénéficiaires actifs), ce qui est significatif au regard du traitement moyen net dans la fonction publique territoriale1. 1.1 Le cadre d’intervention de l’association 1.1.1 Les statuts et le règlement intérieur Les statuts fixent l’objet de l’association et ses modalités de fonctionnement et de gouvernance. Sur la période contrôlée, deux versions se sont succédé. Ceux adoptés par l’assemblée générale extraordinaire du 30 juin 2005 étaient relativement succincts. La chambre, lors de son précédent contrôle en 2010, avait observé qu’ils comportaient des fragilités juridiques et des lacunes. 1 1 993 € en 2019, en équivalents temps plein (données de l’INSEE). 6
ASSOCIATION « CAISSE DES ŒUVRES SOCIALES DU PERSONNEL DE LA VILLE DE CALAIS ET DES ETABLISSEMENTS PUBLICS TERRITORIAUX DE CALAIS ET DU CALAISIS » Leur modification a été approuvée par l’assemblée générale extraordinaire du 27 juin 2018. Elle a porté notamment sur l’abaissement du quorum pour l’assemblée générale (passant de 300 à 100 membres), la clarification apportée sur les différentes catégories de bénéficiaires des prestations et sur les conditions de perte de cette qualité. De façon plus précise que dans leur précédente rédaction, les statuts énumèrent les différents organismes dont les agents peuvent bénéficier des prestations de l’association. De même, la nature des activités de celle-ci y est mieux définie. Ainsi, ils disposent que la COS a pour objet : « De contribuer à la création et au développement d’œuvres sociales, de promouvoir l’accès à des activités sociales, de loisirs et tourisme social en faveur des bénéficiaires ; D’obtenir des réductions de prix ou des avantages chez les commerçants ; D’entretenir des liens de confraternité et de solidarité entre tous les bénéficiaires ; D’accorder certains avantages sociaux mais sans assimilation à l’objet d’une mutuelle ; De proposer un secours sous réserve d’un accompagnement social par le biais d’une commission sociale dont les attributions sont fixées par le règlement intérieur ». Les statuts prévoient l’élaboration d’un règlement intérieur « destiné à fixer les divers points (…) notamment ceux qui ont trait à l’administration interne de la COS ». Ce dernier précise les modalités de l’octroi des aides, avances remboursables et secours exceptionnels, qui se fait après examen par la commission sociale de la COS de dossiers présentés par l’assistante sociale de la ville de Calais. Ce document appelle plusieurs observations. Il fait référence à un « comité », qui correspond au conseil d’administration au sens des statuts. Selon la chambre, cette différence de terminologie pour désigner la même instance est source de confusion et devrait être corrigée. Il dispose que « le comité en place termine son mandat au 31 décembre de l’année des élections ». Ceci est en contradiction avec les statuts aux termes desquels « l’élection du conseil d’administration se fait en assemblée générale ordinaire en janvier de l’année de renouvellement du mandat » et « en cas d’élection d’un nouveau conseil d’administration, la première réunion a lieu dans les deux mois suivant l’élection ». Enfin, le règlement intérieur ne mentionne ni la composition ni les modalités de fonctionnement de la « commission loisirs », mise en place par le conseil d’administration. Telle serait pourtant sa vocation, selon les statuts. En réponse, la présidente de l’association indique avoir « bien noté que le règlement intérieur devrait être plus conforme aux statuts ». 7
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES 1.1.2 Une intervention sans délégation explicite des collectivités et établissements publics compétents en matière d’action sociale La mise en œuvre de l’action sociale dans la fonction publique territoriale Selon les articles L. 731-1 et suivants du code général de la fonction publique2, l’action sociale, collective ou individuelle, vise à améliorer les conditions de vie des agents publics et de leurs familles, notamment dans les domaines de la restauration, du logement, de l’enfance et des loisirs, ainsi qu’à les aider à faire face à des situations difficiles. Les agents publics participent à la définition et à la gestion de l’action sociale, culturelle, sportive et de loisirs dont ils bénéficient ou qu’ils organisent. Les prestations d’action sociale, individuelles ou collectives, sont distinctes de la rémunération et sont attribuées indépendamment du grade, de l’emploi ou de la manière de servir. Sous réserve des dispositions propres à chaque prestation, le bénéfice de l’action sociale implique une participation du bénéficiaire à la dépense engagée. Cette participation tient compte, sauf exception, de son revenu et, le cas échéant, de sa situation familiale. Les organes délibérants des collectivités territoriales et de leurs établissements publics déterminent le type des actions sociales et le montant des dépenses qu’ils entendent engager pour la réalisation de ces prestations ainsi que les modalités de leur mise en œuvre. Ils peuvent confier à titre exclusif la gestion de tout ou partie des prestations dont bénéficient les agents à des organismes à but non lucratif ou à des associations nationales ou locales régies par la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association. L’article L. 2321-2 du code général des collectivités territoriales dispose que les dépenses d’action sociale revêtent un caractère obligatoire. En application des dispositions susmentionnées, dès lors que les collectivités et établissements publics financent et confient des prestations d’action sociale au COS, leur délivrance au bénéfice des agents desdites collectivités devrait s’inscrire dans un cadre défini par les organes délibérants compétents. Or, tel n’est pas le cas. Il s’avère en effet qu’en l’espèce, il n’existe aucune délibération fixant le périmètre, la nature, le montant et les modalités de mise en œuvre des prestations d’action sociale déléguées. Les services communs de la ville de Calais et de la communauté d’agglomération Grand Calais Terres & Mers (qui sont toutes deux les principaux financeurs de l’association) ont ainsi confirmé que « les conventions annuelles de subventionnement entre la COS et les collectivités sont les seuls documents qui cadrent les domaines d’interventions sociales de la COS ». De façon similaire pour l’ensemble des financeurs, elles définissent sommairement les prestations d’action sociale qui justifient le versement de la subvention : « un colis de fin d’année ; des excursions d’une journée dans un parc d’attraction ou autre ; des voyages en France ou à l’étranger ; des primes pour l’attribution de la médaille communale ; des chèques vacances, chèques cadeaux etc. » 2 Crée par ordonnance no 2021-1574 du 24 novembre 2021, le code général de la fonction publique entre en vigueur le 1er mars 2022. Il reprend les dispositions issues de textes législatifs antérieurs, soit pour ce qui concerne l’action sociale la loi no 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires (article 9) et la loi no 84-53 du 26 janvier 1984 relative à la fonction publique territoriale (article 88-1). 8
ASSOCIATION « CAISSE DES ŒUVRES SOCIALES DU PERSONNEL DE LA VILLE DE CALAIS ET DES ETABLISSEMENTS PUBLICS TERRITORIAUX DE CALAIS ET DU CALAISIS » Ces conventions stipulent, en outre, que la subvention accordée à l’association « constitue une contribution financière à une opération justifiée par l’intérêt général, initiée et menée par et sous la responsabilité de l’organisme bénéficiaire », aucune contrepartie directe n’étant attendue par la collectivité du versement de la subvention. Selon la chambre, ce cadre juridique est problématique, à plusieurs égards. En premier lieu, les conventions financières actuelles placent les collectivités dans une position de financeurs des actions initiées par l’association. Or, il résulte de la loi que l’action sociale est de la compétence des collectivités, non de la COS. Ainsi, si l’association peut mettre en œuvre les prestations d’action sociale au profit des agents des collectivités, ceci doit procéder d’une délégation expresse de leur part. Cette dernière ne peut être sous-entendue dans une convention de subventionnement mais doit résulter d’une décision explicite de l’organe délibérant. Cela suppose que les collectivités aient, au préalable, défini l’action sociale qu’elles entendent mener et dont elles souhaitent confier la gestion à la COS. En l’occurrence, cette définition fait défaut, de sorte que l’association dispose d’une autonomie complète dans la définition de la stratégie d’intervention en direction des agents des collectivités. En second lieu, les conventions sont insuffisamment précises. Elles ne définissent pas les catégories de bénéficiaires des prestations d’action sociale, ni les critères d’éligibilité et les tarifs à appliquer. Elles comportent un montant de subvention mais sans que soient mentionnés les montants affectés à telle ou telle action. L’absence de définition claire et précise de leur action sociale par les collectivités ne permet pas de faire la distinction entre ce qui relève de leur action sociale propre et peut dès lors être subventionné, et ce qui relève des actions menées par la COS. L’exemple des chèques-vacances offerts (évoqués infra, partie 1.3) illustre, à cet égard, une forme d’inversion des rôles entre l’association et les collectivités et établissements pour le compte desquels elle intervient. Si, initialement, ces derniers ont entendu confier à l’association la gestion de cette prestation, la COS a pris la main sur celle-ci et c’est elle qui décide du montant des chèques. Ceci atteste la nécessité pour les organismes publics de se réapproprier leurs prérogatives et définir, dans le respect de leur libre administration, la nature, le montant et les modalités de mise en œuvre des prestations qu’ils entendent engager au titre de l’action sociale, et confier par la suite à la COS. Au vu de ces constats, la chambre recommande à l’association d’effectuer une démarche auprès de ses financeurs publics, en vue d’obtenir une définition de leurs attentes et objectifs en matière de prestations délivrées aux agents territoriaux. Cette orientation pourrait, utilement, être complétée par une procédure d’évaluation régulière des résultats atteints. Recommandation n° 1 : demander aux collectivités et établissements publics financeurs de formaliser leur décision de confier à la COS l’action sociale en direction de leurs agents, par une délibération fixant leurs stratégie et orientations. 9
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES Dans sa réponse, la maire de Calais, qui s’exprime également en qualité de présidente du centre communal d’action sociale, de la caisse des écoles de Calais et de la communauté d’agglomération Grand Calais Terres & Mers, indique qu’en matière d’action sociale, « les objectifs poursuivis et les modalités de mise en œuvre ont toujours fait l’objet d’échanges réguliers avant toute décision de mise en place de prestations ou d’évolutions des modalités d’attributions. » Elle « prend néanmoins bonne note de la nécessité de déléguer de manière expresse par délibération la mise en œuvre de prestations d’actions sociales au profit de ses agents et préalablement définies. » Pour sa part, la présidente de l’association s’engage à effectuer une demande en ce sens auprès des organismes financeurs. 1.1.3 Les membres de l’association Les statuts en vigueur opèrent une distinction entre les « membres » de l’association, à savoir les collectivités et établissements publics qui y sont mentionnés, désignés comme « les organismes membres » et les « bénéficiaires », agents de ces mêmes entités. Selon la chambre, cette terminologie entretient une certaine ambiguïté. D’une part, le terme de « membre » renvoie habituellement à la qualité d’associé ou adhérent. Or, selon les statuts, les adhérents sont les agents et non les collectivités qui les emploient. D’autre part, les collectivités publiques ne sont pas représentées au sein des instances de gouvernance, ce qu’appellerait a priori la qualité de membre de l’association. Dans sa réponse, la maire de la commune de Calais, qui s’exprime également en qualité de présidente du CCAS, de la caisse des écoles et de la communauté d’agglomération Grand Calais Terres & Mers, indique que ces collectivités et établissements travailleront conjointement avec l’association afin de clarifier ses statuts. La chambre en prend note et souligne que cette ambiguïté sur le statut des collectivités vis-à-vis de l’association pourrait être lourde de conséquences en cas de dissolution de cette dernière. Aux termes des articles 14 et 15 du décret du 16 août 1901 pris pour l’exécution de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association, dans l’hypothèse d’une dévolution des biens faisant suite à la dissolution de la personne morale, l’assemblée générale ne peut attribuer aux associés, en dehors de la reprise des apports, une part quelconque des biens de l’association. Il en découle que les collectivités, si elles devaient être considérées comme associées, ne pourraient bénéficier de l’actif restant disponible à l’issue des opérations de liquidation, alors même que les ressources de l’association sont très majoritairement issues des subventions qu’elles lui versent. 1.1.4 Les bénéficiaires des prestations La modification du texte statutaire en juin 2018 est venue préciser utilement les différentes catégories de bénéficiaires de la COS. Sont ainsi différenciés les bénéficiaires actifs, les bénéficiaires retraités et les bénéficiaires exceptionnels. Les bénéficiaires actifs sont les agents en activité ayant une ancienneté d’au moins trois mois consécutifs, titulaires, contractuels permanents et non permanents, ou en contrat aidé. Ils figurent sur une liste transmise par les organismes membres. On comptait, au 10
ASSOCIATION « CAISSE DES ŒUVRES SOCIALES DU PERSONNEL DE LA VILLE DE CALAIS ET DES ETABLISSEMENTS PUBLICS TERRITORIAUX DE CALAIS ET DU CALAISIS » 31 décembre 2020, 1 945 agents bénéficiaires, en baisse par rapport à 2016 (2 065). Il s’agit, pour 87 %, d’agents de la ville de Calais et de la communauté d’agglomération Grand Calais Terres & Mers, la première restant prépondérante malgré les transferts de personnels à l’intercommunalité intervenus sur la période contrôlée. En 2020, les agents de la ville représentent, en effet, plus de 61 % des bénéficiaires, contre 69 % en 2016. En revanche, ne peuvent prétendre aux prestations les agents en disponibilité pour convenances personnelles, en détachement, démissionnaires et rayés des effectifs à la date de la cessation de leurs fonctions. La qualité de bénéficiaire se perd également en cas de radiation pour motif grave, sur décision du conseil d’administration. Répartition des bénéficiaires actifs au 31 décembre 2020 Source : chambre régionale des comptes, à partir des données recueillies. Bien que rayés des effectifs des collectivités et établissements publics, les retraités peuvent profiter de certains avantages (colis de départ en retraite et fin d’année, participation aux voyages et sorties…). En 2020, on comptait 1 038 bénéficiaires à ce titre. Ainsi, près de 3 000 personnes bénéficiaient des prestations d’action sociale offertes par la COS en 2020, hors bénéficiaires exceptionnels. Ces derniers sont les conjoints (concubins, mariés ou pacsés) et enfants à charge jusqu’à 21 ans ou jusqu’à 25 ans s’ils poursuivent des études supérieures, ainsi que les enfants à charge en situation de handicap. Ils peuvent participer aux sorties et voyages proposés par la COS, sur inscription. 11
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES Les statuts disposent (article 6.1) que « pour être bénéficiaire, les agents doivent préalablement adhérer personnellement à la COS. Cette adhésion est gratuite et n’a pas à être renouvelée annuellement tant que les conditions d’adhésion sont remplies. Le bulletin d’adhésion peut se retirer au siège de la COS. La qualité de bénéficiaire est attestée par l’attribution d’une carte nominative individuelle ». En réalité, cette procédure d’adhésion n’est pas effective et il n’existe aucun registre des adhérents, aucune carte individuelle. Les agents des collectivités et établissements publics, sous réserve des conditions d’ancienneté, sont automatiquement considérés comme bénéficiaires des prestations de la COS, et donc comme adhérents (les deux notions étant liées selon les statuts). Or, la chambre rappelle que l’adhésion à une association doit requérir le consentement explicite de la personne intéressée ; que cette volonté se manifeste, notamment, par le versement d’une cotisation ou un bulletin d’adhésion, par lequel le sociétaire reconnaît avoir pris connaissance des statuts et du règlement intérieur. Il s’agit là d’un principe fondamental de la liberté d’association, telle que définie à l’article 4 de la loi de 1901 et confirmée par la jurisprudence3. Ainsi, la chambre constate que l’association méconnaît ses propres statuts en ouvrant des prestations sans les conditionner à une adhésion personnelle des bénéficiaires. Elle l’invite à y remédier dans les meilleurs délais. Rappel au droit no 1 : conditionner le statut de bénéficiaire à l’existence d’une adhésion individuelle, conformément à l’article 6.1 des statuts. En réponse, la présidente de l’association indique qu’elle travaillera « avec le conseil d’administration afin que soit mise en place à compter du 1er janvier 2023 une adhésion individuelle pour les agents souhaitant bénéficier des actions de l’association ». Pour sa part, la maire de la commune de Calais, présidente du CCAS, de la caisse des écoles et de la communauté d’agglomération Grand Calais Terres & Mers précise que ces collectivités et établissements participeront à faire appliquer ces modalités d’adhésion. 1.2 Les instances de gouvernance 1.2.1 L’assemblée générale L’article 9 des statuts définit la composition et le fonctionnement de l’assemblée générale, dans ses formations ordinaire et extraordinaire. Pour délibérer valablement, elle doit réunir au moins 100 électeurs. 3 Arrêt de la Cour de Cassation, 1ère civ. 11 mars 2014. No 13-14341. 12
ASSOCIATION « CAISSE DES ŒUVRES SOCIALES DU PERSONNEL DE LA VILLE DE CALAIS ET DES ETABLISSEMENTS PUBLICS TERRITORIAUX DE CALAIS ET DU CALAISIS » L’assemblée générale ordinaire approuve le rapport moral et le bilan financier, après avoir entendu les rapports de la commission de contrôle et des commissaires aux comptes. Elle désigne ces derniers. Elle doit se réunir au moins une fois par an, ce qui a été le cas sur la période contrôlée. L’assemblée générale extraordinaire, pour sa part, est compétente pour modifier les statuts, décider la dissolution et la fusion de l’association. Elle s’est réunie une seule fois depuis 2016 (réunion du 27 juin 2018) pour approuver la modification des statuts. La chambre constate plusieurs anomalies, sources d’insécurité juridique : • Les statuts disposent que chaque électeur est convoqué individuellement. En réalité, les convocations sont transmises par courrier électronique aux chefs de service, à charge pour eux de les diffuser aux agents. Une telle procédure ne respecte pas strictement le caractère individuel de la convocation. • Les statuts prévoient que les réunions donnent lieu à l’établissement d’un procès-verbal signé par le président et le secrétaire de l’association, ce qui souvent n’est pas le cas : les procès-verbaux des assemblées générales ordinaires des 6 juillet 2016 et 30 janvier 2019 n’ont pas été signés, ceux des réunions des 5 juillet 2017, 27 juin 2018, 26 juin 2019, 30 septembre 2020 et 30 juin 2021 ont été signés par la seule présidente. • Les dispositions relatives au fonctionnement de l’assemblée générale ne sont pas respectées. Elles prévoient l’approbation du bilan financier, après avoir entendu les rapports de la commission de contrôle et du commissaire aux comptes. Dans les faits, celle-ci les précède. Il peut être constaté par ailleurs un manque de continuité dans les pratiques suivies. Ainsi, si le rapport du commissaire aux comptes portant sur les comptes 2016 a été soumis à l’approbation de l’assemblée générale, tel n’a pas été le cas pour les exercices ultérieurs, au vu des procès-verbaux. Pourtant, l’ordre du jour prévoyait un tel vote. • Les assemblées générales ordinaires ne donnent pas lieu à la tenue d’un registre d’émargement. Selon l’association, un comptage des personnes présentes serait effectué à l’ouverture de la réunion. La chambre constate que ceci ne permet pas de garantir que le quorum a été respecté, et est donc de nature à fragiliser la sécurité juridique des décisions prises. Recommandation n° 2 : mettre en place un registre d’émargement permettant de s’assurer du respect du quorum lors des assemblées générales. En réponse, la présidente de l’association s’est engagée à mettre en place un registre d’émargement dès 2022. 13
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES 1.2.2 Le conseil d’administration, le bureau et le président Le conseil d’administration est composé de dix-neuf représentants des bénéficiaires, élus par l’assemblée générale ordinaire pour une durée de trois ans. Il doit se réunir au minimum quatre fois par an, ce qui a été le cas sur la période. Le quorum, fixé à dix administrateurs présents, a été respecté. Cet organe a un rôle prééminent dans la gouvernance de l’association. Lors de ses séances, un bilan des diverses activités, sorties ou voyages effectués est établi. La préparation des activités à venir est évoquée. Un point est fait également sur les inscriptions en cours. Le conseil d’administration a été élu par l’assemblée générale ordinaire du 30 janvier 2019. Il peut être noté un taux de participation satisfaisant de 57 % (1 113 votants sur 1 948 électeurs inscrits), ce qui paraît traduire l’intérêt porté par les personnels des collectivités à la vie de l’association. L’élection du nouveau conseil devait intervenir fin janvier 2022. Le bureau, quant à lui, se compose de sept membres, élus parmi les administrateurs titulaires : un président, deux vice-présidents, un secrétaire et un secrétaire adjoint, un trésorier et un trésorier adjoint. Ils sont, selon les statuts, élus à bulletin secret, après un appel à candidatures. La chambre observe, toutefois, que l’élection du bureau lors de la réunion du conseil d’administration du 4 février 2019 est, selon le procès-verbal, intervenue à main levée, et par conséquent dans des conditions irrégulières. Le bureau est chargé de préparer et d’exécuter les décisions du conseil d’administration. Il s’avère toutefois que, dans les faits, cette instance restreinte ne se réunit pas. La chambre constate ainsi que la gouvernance de l’association s’écarte du cadre statutaire. Le président de l’association est chargé de représenter celle-ci dans tous les actes de la vie civile et a qualité pour ester en justice en son nom. Les statuts disposent qu’il préside les réunions du conseil d’administration, du bureau et des assemblées générales. La présidence d’honneur appartient au maire de Calais. 1.2.3 Les commissions Les statuts prévoient la constitution d’une commission de contrôle composée de cinq membres, élus pour une durée de trois ans, parmi les bénéficiaires. Elle se réunit au moins deux fois par an, afin d’établir un compte-rendu financier soumis à l’assemblée générale. L’action sociale (aide alimentaire en cas de besoins financiers, participation financière aux obsèques en cas de décès…) est traitée au sein d’une commission sociale, instaurée par le règlement intérieur. Elle est composée d’un représentant de chaque liste syndicale. L’examen des dossiers s’effectue dans le respect de la confidentialité des agents concernés. L’action de cette commission est relatée de façon très succincte dans les rapports d’activité. Afin de garantir plus de transparence, la chambre invite à développer davantage son bilan, en présentant notamment le type d’aides et les montants accordés. 14
ASSOCIATION « CAISSE DES ŒUVRES SOCIALES DU PERSONNEL DE LA VILLE DE CALAIS ET DES ETABLISSEMENTS PUBLICS TERRITORIAUX DE CALAIS ET DU CALAISIS » La commission « loisirs » a également été mise en place. Elle comprend un représentant de chaque syndicat et le trésorier. Comme indiqué supra, elle n’est pas prévue par le règlement intérieur. Elle ne s’est, cependant, réunie que deux fois sur la période contrôlée, pour l’organisation de voyages. 1.2.4 Les administrateurs, l’équipe administrative et les locaux La vie de l’association repose sur l’implication des élus du conseil d’administration. Outre leurs missions statutaires, ils accompagnent et encadrent les activités organisées par la COS, apportent une aide ponctuelle lors des distributions de colis et chèques-vacances. Ils bénéficient de décharges de service de la part de leurs employeurs (ville de Calais, CCAS, communauté d’agglomération). Selon les statuts, les fonctions des administrateurs sont bénévoles. Toutefois, ils ont droit au remboursement des frais liés à leurs fonctions, sur production de justificatifs. Un contrôle des remboursements de frais de déplacement a été effectué par la chambre pour les années 2019 et 2020. Il n’appelle pas d’observations. Pour son fonctionnement, la COS s’appuie sur une équipe de quatre personnes, trois agents administratifs et une secrétaire. Ils sont tous agents de la ville de Calais, et mis à disposition de l’association. La mise à disposition de fonctionnaires territoriaux La mise à disposition est la situation du fonctionnaire qui demeure dans son cadre d’emplois ou corps d’origine, est réputé y occuper un emploi, continue à percevoir la rémunération correspondante, mais qui exerce ses fonctions hors du service où il a vocation à servir. Elle peut intervenir au profit de collectivités territoriales et établissements publics, de l’État, mais aussi d’organismes contribuant à la mise en œuvre d’une politique de ces derniers, pour l’exercice des seules missions de service public confiées à ces organismes. Elle doit être prévue par une convention conclue entre l’administration d’origine et l’organisme d’accueil. Sauf exceptions, elle donne lieu à remboursement. Les mises à disposition, d’une durée d’un an renouvelable, font l’objet d’arrêtés du maire et d’une convention entre la commune et l’association. Celle-ci stipule, conformément à la loi, le remboursement, par l’association, des rémunérations des agents, lequel s’est élevé à près de 156 000 € en 2020. Ces conventions stipulent que le contrôle et l’évaluation des agents concernés « seront assurés par suivi sur place et sur pièces par le maire de la ville de Calais, autorité territoriale des fonctionnaires mis à disposition » et que « afin de permettre le suivi sur pièces du fonctionnaire mis à disposition, un rapport sur la manière de servir sera établi chaque année par la présidente de la COS ». En réalité, la procédure suivie est différente : l’évaluation des membres de l’équipe est effectuée par la présidente, après un échange avec les services municipaux sur le bilan de l’année écoulée et la fixation des objectifs. La chambre observe que cette pratique est la plus conforme à la réglementation. Elle invite donc l’association à proposer à la commune de mettre en accord les stipulations des conventions de mise à disposition avec la réalité des faits. 15
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES Dans sa réponse, la maire de Calais déclare prendre note des remarques de la chambre et qu’elle s’y conformera. La COS occupe des locaux au sein de l’hôtel de ville de Calais. Ils se composent de deux pièces à usage de bureau et pour l’accueil du public, et d’un local de stockage. Lors de son précédent contrôle en 2010, la chambre avait observé que la situation en sous-sol de ces locaux, sans accès ni fenêtre donnant sur l’extérieur du bâtiment, pouvait impliquer des risques de sécurité. Elle constate une absence d’évolution sur ce point. La chambre avait, par ailleurs, relevé que l’occupation des locaux s’effectuait sans qu’aucune convention ait été signée avec la commune, invitant à régulariser cette situation dans les meilleurs délais. Cela n’a été fait que tardivement, une convention de mise à disposition de locaux ayant été conclue le 17 janvier 2022, soit en cours d’instruction. 1.3 Les activités et prestations proposées par la caisse des œuvres sociales Les activités proposées par la COS se structurent essentiellement autour de l’octroi de cartes culture, de chèques-vacances et de chèques-vacances épargnés, d’organisation de voyages, de sorties et d’événements divers, de distribution d’un colis de fin d’année. Enfin, l’association apporte également des secours, par le biais de la commission sociale. Un programme des activités est transmis aux adhérents chaque début d’année, après avoir été présenté aux membres du conseil d’administration. Toutefois, il n’est pas formellement soumis à leur approbation. Ce programme présente, d’une part, les activités, sorties et voyages proposés au cours de l’année, avec les tarifs et les dates d’inscription, d’autre part, les autres prestations offertes aux agents. Un bilan des activités est présenté en année N+1 devant l’assemblée générale. Énumérant de façon chronologique les évènements, il comprend essentiellement des données quantitatives (nombre de participants aux activités, de médaillés récompensés, de bénéficiaires des chèques-vacances et cartes culture, de dossiers traités par la commission sociale, etc.). Pour la chambre, ce bilan est insuffisant. Pour une meilleure information sur l’évolution de l’activité de l’association, elle invite à le compléter avec, pour les principaux champs d’intervention, une comparaison par rapport au nombre de participants et bénéficiaires des deux ou trois années précédentes. 1.3.1 Les cartes culture et les chèques-vacances Les chèques-vacances et cartes culture représentent le principal poste de dépenses de l’association. Celle-ci a, en la matière, une politique très ouverte. L’ensemble des personnels des collectivités membres (fonctionnaires, contractuels, agents en contrat aidé) en activité et ayant au moins trois mois d’ancienneté consécutifs bénéficient en effet de chèques-vacances offerts (sans contrepartie d’épargne de la part de l’agent concerné) et de cartes culture (cartes permettant l’achat de livres, CD, places de concert, etc.), distribués en milieu d’année. 16
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