Au service de l'École - Sciences Po Bordeaux
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
MAGAZINE DE SCIENCES PO BORDEAUX [#3-PRINTEMPS 2019] [ DOSSIER ] Au service de l’École Rencontre avec les services aux fonctions « transversales » qui accompagnent le quotidien de l’Institut. ÉGALEMENT À SCIENCES PO BORDEAUX : Une psychologue Un ancien Premier ministre Un congrès international de science politique
[ L’esprit Large ] Marc Large est un des dessinateurs quotidiens de notre partenaire historique Sud Ouest avec lequel Sciences Po Bordeaux a créé les « Rencontres » . Cette page est offerte à Marc Large pour qu’il croque, avec ses crayons et pinceaux, l’actualité des dernières semaines avant la publication d’Expression(S). Sans commentaire puisque ses dessins sont de véritables éditos, subjectifs et personnels. 2 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | #3
Une ruche et un carrefour Plusieurs événements d’importance vont occuper l’es- aux deux. Le nombre de candidats, comparable à celui de pace et le temps de Sciences Po Bordeaux dans les jours, l’an passé montre que notre école attire toujours autant. les semaines et les mois à venir. Leur diversité montre, si Souhaitons-leur bonne chance ! Mentionnons ensuite nécessaire, combien notre établissement compte dans « l’exceptionnel ». Les 13es Journées Françaises de l’Évalua- la communauté universitaire régionale, nationale et in- tion se dérouleront à Sciences Po Bordeaux les 13 et 14 juin ternationale mais témoigne aussi de sa place croissante prochains. Deux semaines plus tard, du 2 au 4 juillet 2019, dans l’environnement bordelais, métropolitain, girondin et nous accueillerons le 15e congrès national de l’Association néo-aquitain. Ce qui est à venir se situe d’ailleurs dans le Française de Science Politique (AFSP), couplé cette année droit-fil d’un passé récent : forum des maires de Nouvelle- avec le 8e Congrès international des associations franco- Aquitaine suivi d’une grande conférence dans le cadre des phones de science politique (CoSPoF), autrement dit plus débats « Bordeaux Métropole 2050 » ; cycle régional décon- de 3.000 chercheur·e·s et enseignant·e·s-chercheur·e·s, centré de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale français et étrangers, pour un rassemblement biennal (IHEDN) ; 3e journée des Organisations Positives ; cérémonie dont la dernière édition, dans nos murs, a eu lieu les 5 et émouvante mais aussi familiale de remise des diplômes à la 8 octobre… 1988. On pourrait ajouter à tous ces temps promotion 2018 le samedi 9 février 2019, sous le haut par- forts, la multitude de conférences, séminaires de recherche, rainage de Bernard Cazeneuve ou encore colloques associant chercheur·e·s du CED une journée entière consacrée à des ate- et du LAM (nos deux excellents centres liers interuniversitaires sur la thématique de recherche) et experts français ou de la fin de vie, le 6 mars dernier, co- étrangers, pas seulement politistes mais construite par nos amis de la Fondation aussi historiens, juristes, économistes, Anthony Mainguené (Les Entretiens spécialistes des relations internationales, d’Anthony #3) et ceux de l’Espace de géographes, etc. Réflexion Éthique de Nouvelle-Aquitaine (ERENA) présidé par le professeur Bernard Sciences Po Bordeaux est un lieu ouvert Bioulac de l’académie de Médecine. On à la richesse des SHS, un carrefour de pourrait aussi ajouter à cette liste les débats. C’est aussi une « ruche ». Celle- Rencontres Sciences Po Bordeaux / Sud ci fonctionne, entre autres, grâce au Ouest dont la richesse et le rayonnement travail de nombreux collègues, tous de la programmation de la 35e saison métiers confondus, que ce numéro peuvent se résumer autour des noms de d’Expression(S) présente dans son dos- trois femmes exceptionnelles invitées sier. « Nos » 70 ans, fêtés en novembre ces dernières semaines : la grande histo- 2018, ont montré l’extraordinaire vitalité rienne Michelle Perrot ; la présidente de de l’Institut. Raison de plus pour que la FNSEA Christiane Lambert et Catherine j’adresse à toutes et à tous un joli coup Bréchignac, secrétaire perpétuel de l'Aca- démie des Sciences. ÉDITO de chapeau qui salue tout à la fois l’engagement de chacune et de chacun, sans distinction de statut et de fonction, Ce qui s’annonce est tout aussi dense et Par Yves DÉLOYE, et l’esprit collectif qui nous unit, dans nos significatif. Évoquons d’abord un « rite de directeur de différences. passage » régulier. Un événement récur- Sciences Po Bordeaux rent et annuel qui fait que de nombreux Yves Déloye parents accompagnant leur enfant, vont passer une journée entière dans nos murs, les 15 et/ou 16 mars prochains, à l’occasion des épreuves d’entrée en pre- mière année, soit en filière binationale intégrée soit en filière générale, voire #3 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | 3
[ DOSSIER ] SOMMAIRE 6 [ Vie de l’Institut ] 7 et 8 novembre 2018 : retour en images sur les temps forts des 70 ans Rencontres Sciences Po Bordeaux / Sud Ouest Mise en place du nouvel accueil De nouveaux partenariats avec l'Asie 12 SAGE : un projet européen pour l'égalité des genres Interview de Laetitia Hippeau Au service de l’École Rencontre avec les services aux fonctions « transversales » qui accompagnent le quotidien de l’Institut. 4 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | #3
[ Recherche ] [ Alumni ] Échanges avec deux acteurs clés 23 de l'accueil du 15e congrès de l'AFSP à Sciences Po Bordeaux : Dominique Nguyen et Andy Smith. Photo de promo 29 Portrait de Bernard Cazeneuve (promo 1985) Expression(S) est le magazine d’information de Sciences Po Bordeaux. « Les instituts ont pour mission de donner à des étudiants, qu’ils se destinent ou Parution : octobre et mars | Directeur de la publication : Yves DÉLOYE | Directeur éditorial : Jean PETAUX | non à la fonction publique, une culture Comité de pilotage : Service Communication, Relations extérieures et institutionnelles de Sciences Po Bordeaux : Jean administrative générale. Ils le feront SERVICE COMMUNICATION, RELATIONS EXTÉRIEURES ET INSTITUTIONNELLES PETAUX, Myriam AUDIRAC CERVERA, Priscilla RIVAUD | Rédaction en chef : Jean-Michel LE CALVEZ | Coordination avec l’esprit d’indépendance et de 11, allée Ausone - Domaine universitaire - 33607 PESSAC CEDEX pour le cahier Recherche : Vincent TIBERJ | Dessins : Marc LARGE | Photographies et illustrations : Laurent désintéressement qui sont le propre de Tél. : 05 56 84 42 52 WANGERMEZ - Istock Photo - AdobeStock - DR | Direction artistique, maquette et création : Thierry PIERS | l’université ». Imprimerie : LAPLANTE | ISSN : 1635-3102 www.sciencespobordeaux.fr Ordonnance N°45-2283 du 9 octobre 1945, portant création Date de publication : Expression(S) #3 : 8 mars 2019 communication@sciencespobordeaux.fr des Instituts d’Études Politiques. #3 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | 5
[ Vie de l’Institut ] 7 ET 8 NOVEMBRE 2018 RETOUR EN IMAGES 3 2 6 1 5 4 7 1 Table ronde : « Démocratiser les Sciences Po : dispositifs, résultats et perspectives ». 2 « Le modèle Sciences Po en 2048 » avec Yves MÉNY, professeur de science politique, ancien président de l’Institut universitaire européen de Florence. 3 Exposition : 70 ans résumés en 7 panneaux. 4 Grand succès pour les déambulations théâtrales proposées par le Bureau des Arts. On aperçoit l'exposition photos, réalisée par le service Communication, qui retrace 70 ans d'histoire. Elle est toujours visible au premier étage. 5 Pas de soirée festive sans la Banda ! 6 Prestation de haut niveau assurée par l'atelier Danse. 7 Le Bureau des Arts assure l'ambiance musicale dans l'Atrium. De très belles performances ! 6 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | #3
[ Vie de l’Institut ] 8 9 10 11 12 13 8 Les lectures de l'atelier d'Éloquence rythment ce moment fort en émotion où des anciens élèves entourent Pierre SADRAN (La mémoire en partage. Sciences Po Bordeaux (1948-2018), éd. Le Bord de l'Eau). 9 Robert LAFORE, ancien directeur de Sciences Po Bordeaux, et Olivier IHL, ancien élève de Sciences Po Bordeaux et ancien directeur de Sciences Po Grenoble. 10 Prises de parole. Au pupitre : Anne GUÉRIN, présidente du Conseil d'administration de Sciences Po Bordeaux, et Yves DÉLOYE, directeur de Sciences Po Bordeaux. 11 La soirée festive bat son plein dans l'Atrium. 12 Forte mobilisation étudiante pour participer à l'anniversaire de l'Institut. Merci à toutes et à tous ! 13 Sciences Po Bordeaux, toutes générations confondues. #3 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | 7
[ Vie de l’Institut ] RENCONTRES SCIENCES PO BORDEAUX / SUD OUEST 15 NOVEMBRE 2018 « La boîte de jazz » (pcc Michel Jonasz) Les deux pianos se font face. Il flotte dans l’air née consacrée à la musique, au sein de Sciences 35 ans, d’autant de petits cailloux synonymes de l’Atrium de Sciences Po Bordeaux comme Po Bordeaux avec, en guise de point d’orgue, le de culture et de liberté. Et quand, après Blanc- un parfum de pinède de Juan-les-Pins à moins Grand oral de Patrice Blanc-Francard, homme Francard, les pianos résonneront sous la verrière que ce ne soit celui des arènes de Cimiez, à Nice. de radio et fou de musique, auteur d’un magni- de l’Atrium de Sciences Po Bordeaux, devant un Non…. Ce serait plutôt l’ambiance de « Jazz fique « Dictionnaire amoureux du Jazz » (Plon). public de connaisseurs, jeunes élèves et adultes sous les pommiers », du côté de Coutances, Patrice Blanc-Francard, pour les auditeurs de aux tempes grises, tous se diront que, décidé- sur la côte ouest du Cotentin. Mais tous ces France Inter puis d’Europe 1 et les téléspecta- ment, « la boîte de jazz », celle chère à l’immense festivals, comme celui de Marciac, ont lieu à la teurs des Enfants du Rock ou de Chorus, c’est une Michel Jonasz, c’est bien celle où l’on peut aimer fin du printemps ou au cœur de l’été. Là, nous référence absolue, synonyme de trouvailles mu- « … tous les succès de Duke Ellington / tous les sommes au milieu de novembre, au terme sicales, et d’érudition. L’homme a fait ses classes standards d'Oscar Peterson / Lionel Hampton / de toute une série de manifestations organi- à la dure école du Pop’Club animé et produit par Scott Hamilton / Duke Ellington / ok ok ok… ». sées dans le cadre des 70 ans de Sciences Po José Artur. Autant dire celle de la précision qui C’est bien aussi ce qu’est devenu Sciences Po Bordeaux. Dans quelques minutes, Amaury n’a jamais fait dans l’amateurisme en cultivant Bordeaux, pour un soir, un certain 15 novembre Faye et Rémy Panossian, deux jeunes pianistes une nonchalance juste ce qu’il fallait de surfaite 2018 : « une boîte de jazz » où le regard de braise de jazz de renommée internationale, vont jouer pour être supportée. Les deux heures du Grand de Billie Holiday croisa le saxo de Lester Young ensemble en cette fin de journée d’automne. Ils oral de Patrice Blanc-Francard, dans le cadre des sur le grand écran de Montesquieu. « Tu me clôtureront ainsi, dans un « bel esprit » (« … du Rencontres Sciences Po Bordeaux / Sud Ouest comprends Lady ?... C’est tellement beau ce que piano », c’est le nom du festival annuel organisé vont se révéler passionnantes. De ces moments tu joues, Prez ». dans la métropole bordelaise) une demi-jour- qui jalonnent la route des « Rencontres », depuis 8 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | #3
[ Vie de l’Institut ] Mise en place du nouvel accueil Avec le départ à la retraite de Marie-José Philippeau, à la fin du mois de février, l’organisation de l’accueil de Sciences Po Bordeaux évolue. Succéder à la figure souriante et familière de « Marie-Jo » constitue bien sûr un défi de taille, mais nul doute que les hôtes et hôtesses d’accueil de la société Phone Régie, désor- mais en charge de la réception et de l’orientation du public, sauront le relever avec énergie et enthou- siasme ! Ces agents d’accueil assureront une présence jour- nalière continue en semaine de 7h45 à 19h30, ainsi que les samedis durant lesquels l’établissement est en activité. Lors des périodes de congés des étudiants et en saison estivale, l’amplitude horaire d’ouverture de l’accueil sera de 9h à 18h. Les prestations d’accueil couvrent un ensemble Présent aux côtés de Marie-José Philippeau ces d’activités très diversifiées : accueil physique du pu- dernières années, Nacer Brahmia restera positionné blic, standard téléphonique, réception et départ du au niveau de la loge d’accueil. Il assurera des missions courrier postal, prêt de matériel pour les enseignants de vaguemestre, de soutien aux équipes de mainte- (micros, feutres, etc.), orientation et enregistrement nance et d’entretien, et d’accompagnement de la vie des visiteurs et entreprises extérieures, etc. associative et événementielle de l’établissement. Délégation bordelaise SAGE à la Hong Kong Baptist University Un projet européen pour l’égalité des genres Sciences Po Bordeaux a accueilli les 18 et 19 février derniers les partenaires européens du projet SAGE (Systemic Action for Gender Equality). Financé par la Commission européenne, le projet SAGE rassemble sept universités et a pour objectif de produire un modèle innovant ainsi que des outils diagnostiques visant à l’égalité des genres dans l’enseignement supérieur et la recherche. De nouveaux partenariats avec l’Asie Deux partenariats binationaux ont été signés depuis le début de l’année 2019 avec des universités asiatiques. Le premier avec l’Université Baptiste de Hong-Kong (HKBU) a été formalisé le 11 janvier par une délégation présidée par le directeur de Sciences Po Bordeaux, le second avec l’Université Nationale de Taïwan (NTU) a été signé le 22 février par Dario Battistella représentant Yves Déloye. Un double bachelor, dans les deux cas, sanctionnera les études effectuées dans ce cadre. #3 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | 9
[ Vie de l’Institut ] INTERVIEW DE LAETITIA HIPPEAU L’effet miroir Psychologue du travail et On pourrait s’étonner de aider à élaborer une stratégie afin de débloquer la de l’orientation au sein du la présence d’une psycho- situation par eux-mêmes en faisant mûrir au cours de Pôle Carrières et Partenariats logue du travail au sein d’un nos rendez-vous une décision réfléchie et acceptée. de Sciences Po Bordeaux, Institut d’Études Politiques. Je rends en quelque sorte l’étudiant acteur conscient Depuis quand êtes-vous dans de ses propres choix. Je peux les rassurer si besoin car Laetitia Hippeau apporte une l’établissement et quelle est la il est normal d’éprouver une certaine inquiétude à ce dimension nouvelle aux élèves genèse de votre recrutement ? stade de la scolarité. En revanche, si cela génère une dans leur quête d’orientation anxiété et une angoisse susceptibles d’affecter leur professionnelle. Elle participe À l’instar des entreprises et des santé, je les incite à consulter. Je n’effectue aucune collectivités, les grandes écoles se mo- thérapie avec eux, mais je m’assure de leur stabilité également à des actions plus émotionnelle lors de nos rendez-vous personnels bilisent pour répondre aux difficultés spécifiquement liées à la santé personnelles que peuvent rencontrer et confidentiels et de la mise en place d’un suivi et au bien-être au travail dans leurs étudiants et leurs salariés. De thérapeutique. l’intérêt des différents acteurs plus, Sciences Po Bordeaux a conscience qu’une scolarité peut s’avérer anxiogène Comment expliquez-vous que l’orientation, de l’Institut. et les études plus généralement, peuvent pour certains élèves, notamment à travers la question de l’orientation. Enfin, avoir une dimension traumatique chez le ministère de l’Enseignement supérieur certains ? et de la Recherche avait demandé que Il n’est pas toujours évident de se projeter et d’imagi- tout établissement se dote à la rentrée ner sa place dans notre « société liquide » (1). Chaque 2018 d’une cellule de prévention et de lutte étudiant doit donc faire des choix qui ont du sens contre le harcèlement. Ce contexte a favorisé mon en trouvant la meilleure adéquation possible entre intégration au sein du Pôle Carrières et Partenariats aspirations personnelles et réalités de l’évolution du de l’Institut, effective depuis septembre 2016 après marché du travail. De plus, les étudiants de Sciences un stage l’hiver précédent. Po Bordeaux se mettent de manière générale une Quel est votre rôle en matière d’aide à très grosse pression. Beaucoup cumulent un temps l’orientation des étudiants ? scolaire important la journée et un travail personnel continu le soir et le week-end. Lorsqu’ils s’accordent Sur la base du volontariat, j’accompagne les étu- un moment de pause, certains culpabilisent même, diants qui s’interrogent sur leur avenir et d’autres qui ajoutant à la fatigue physique et intellectuelle une se sentent perdus et pour lesquels ce choix s’avère fatigue psychologique. À cela s’ajoute parfois un problématique. Entre septembre 2017 et fin 2018, j’ai sentiment d’imposture. Bons élèves dans leur lycée, effectué 331 entretiens individuels. La majorité des des étudiants sont confrontés dans l’établissement à demandes concerne les élèves de troisième année des camarades plus brillants, ce qui pose la question qui doivent exprimer leurs vœux de master 1. Ma de « leur identité ». Sans oublier les étudiants de mission n’est pas de leur apporter des réponses ou deuxième année qui, après une année à l’étranger, des informations professionnelles, elle consiste à les doivent « retrouver leur place » (2). Tous ces éléments, QUESTION DE TRANSITION Diplômée d’un master en psychologie du travail besoin d’être accompagnées. Bénéficiant d’une et des organisations, Laetitia Hippeau a travaillé grande autonomie au sein de l’Institut, elle couvre antérieurement dans des univers très variés : de des champs d’expertise qu’elle affectionne, de celui des professeurs des écoles aux personnels l’orientation à la question de la santé au travail. Un soignants dans des établissements pour personnes format qui convient à cette jeune femme de 27 ans âgées. Elle a observé à chaque fois combien « les dont la formation et le profil lui permettent d’être à transitions » dans les parcours de vie avaient l’écoute de tous les publics de l’Institut. 10 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | #3
[ Vie de l’Institut ] Laetitia Hippeau mis bout à bout, peuvent créer ou réveiller des trau- dont la première mission a été de définir le cahier des matismes. Plus tôt l’élève en prend conscience, plus charges pour la consultation d’un prestataire exté- vite il sera en mesure d’y faire face. rieur chargé de mener un audit sur cette thématique. Enfin, je contribue à la mise en place d’une démarche Quelles sont vos autres actions en lien avec compétences qui consiste à traduire le diplôme de le bien-être et la santé au sein de l’Institut ? Sciences Po Bordeaux en compétences et qui doit aider nos étudiants à valoriser et à mettre du sens sur Je participe à la cellule de veille et d’écoute de leur parcours vis-à-vis du marché du travail. Sciences Po Bordeaux, actée en décembre 2018 (3) . Cette structure ad hoc peut être sollicitée par (1) : Théorisé par le philosophe anglais d’origine polonaise, Zygmunt Bauman, ce concept sur le flux incessant de la vitesse et de la mobilité décrit une société "en toutes les personnes de l’établissement - étudiants voie de liquéfaction avancée", où les relations humaines deviennent flexibles et comme personnel administratif et enseignant - qui fluides plutôt que durables. (2) : Une action de sensibilisation est menée en ce sens auprès de tous les étu- se retrouvent confrontés à un problème de harcèle- diants concernés pour préparer leur départ mais aussi leur retour. ment sexuel, de bizutage, de violence et menace, de (3) : Outre Laetitia Hippeau, cette cellule est composée de Jane Gray-Sadran, chargée de mission Égalité femmes-hommes, de Karima Tajri, responsable des discrimination, de troubles addictifs ou de conflits re- affaires juridiques et des marchés publics, et d’Emmanuel Nadal, secrétaire lationnels. Il ne s’agit pas d’une instance disciplinaire général adjoint, en qualité de conseiller de prévention. mais bien d’un espace soumis à la confidentialité qui reçoit des personnes qui ont besoin d’abord d’une écoute bienveillante puis d’un accompagnement adapté à chaque situation. Je fais également partie d’un groupe de travail sur la qualité de vie au travail #3 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | 11
[ DOSSIER ] Au service de l’École Sciences Po Bordeaux dispose d’un bâtiment de 17.500 m², figure de proue de sa mission d’intérêt public : la formation et la recherche. Ce vaisseau-amiral abrite une machinerie bien huilée. Celle-ci comporte des fonctions dites « soutien » très visibles des étudiants et connus d’eux puisqu’elles les concernent directement, à un titre ou à un autre. Mais à l’arrière, plus loin du pont, d’autres équipages agissent tout aussi efficacement. Il s’agit des services dits « supports », transversaux à l’établissement. Secrétariat général, ressources humaines, gestion financière et comptable, affaires juridiques, systèmes d’information, patrimoine, entretien… Des femmes et des hommes qui œuvrent souvent dans l’ombre mais hissent haut le pavillon de Sciences Po Bordeaux. Notre dossier sur ces services au service de l’École ! Page 13 Secrétariat général Page 16 Affaires juridiques Page 17 Finances Page 18 Contrôle de gestion et Agence comptable Page 19 Systèmes d’information Page 20 Ressources humaines Page 21 Entretien Page 22 Patrimoine & Maintenance 12 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | #3
[ DOSSIER ] INTERVIEW D I D I E R C H A B A U LT « Grandir sans perdre notre âme» Didier Chabault, secrétaire général de Sciences Po Bordeaux, nous explique en quoi consistent les fonctions supports de l’établissement. Il revient également sur la montée en puissance des effectifs au sein de l’École. Expression(S) consacre son dossier aux services dits « supports » de l’Institut. Comment définiriez-vous globalement les missions de ces services et quelles sont leurs grandes caractéristiques et points communs ? Il n’existe pas de qualification juridique des services « supports ». Ce terme est notamment utilisé par les organismes qui nous contrôlent ou nous évaluent et catégorisent ainsi les fonctions transversales de l’établissement qui mettent leurs compétences au service des fonc- tions dites « métiers », c’est-à-dire celles qui contribuent directement à la réalisation de nos missions premières : la formation et la recherche. On regroupe donc derrière ce vocable de très nombreuses compé- tences présentées dans ce dossier : secrétariat général et secrétariat général adjoint, affaires juridiques et marchés publics, contrôle de ges- tion, patrimoine, ressources humaines, systèmes d’information, gestion financière, entretien et services généraux. Ils forment un tout avec les services dits « soutien » qui sont, pour ce qui les concerne, plus direc- tement en contact avec les étudiants, les enseignants et les chercheurs : scolarité, pôle carrières & partenariats, relations internationales, etc. Ces deux grandes catégories sont de toute façon intrinsèquement liées, cer- tains services se situant à la frontière des deux. Il suffit de comparer l’organigramme de Sciences Po Bordeaux au début des années 2000 et celui d’aujourd’hui pour observer un réel changement de dimension. Quelles en sont les causes ? Sciences Po Bordeaux voit ses effectifs étudiants augmenter depuis 30 ans. Le passage de la scolarité à 5 ans et l’extension des locaux avec 1.500 m² sup- plémentaires en 2003 a dopé mécaniquement cette progression et, de fait, le nombre de tâches à accomplir. Pendant longtemps, nous avons cherché à gérer au mieux cette situation avec les « moyens du bord ». Ainsi, comme bon #3 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | 13
[ DOSSIER ] AU SERVICE DE L’ÉCOLE nombre de mes collègues qui ont endossé plusieurs rôles à la fois, j’ai assumé des fonctions de DRH et d’ingénieur patrimoine, avec des compétences forcément limitées, à une époque où il était encore possible de le faire. La réhabilitation complète de l’Institut en 2016 a marqué un tournant notable. SECRÉTAIRE Avec 17.500 m² au total, nous avons doublé notre surface, entraînant forcément de nouveaux besoins. GÉNÉRAL : En termes de personnel, notre statut d’établissement le don d’ubiquité autonome s’est également traduit ces dernières an- nées par des transferts de compétences du Ministère, du Rectorat et de notre université d’association, à nos Poste à géométrie variable, le secré- services, qu’il a fallu également absorber. De nou- taire général est souvent dépeint velles exigences ont émergé cette dernière décennie, comme un généraliste multi-spécia- en termes financiers, juridiques, patrimoniaux ou de lisé. Didier Chabault n’échappe pas ressources humaines. Dans le même temps, nous avons dû faire face au départ à la retraite d’un certain à la règle, tant l’intéressé a couvert nombre de collaborateurs et à une exigence accrue de missions hétérogènes au cours de de professionnalisation de nos services, notamment sa carrière, de l’administratif au juri- supports. Cette situation, que nous connaissions et dique, des ressources humaines aux qui a résulté de contraintes voulues ou imposées, était relations extérieures, des missions d’ailleurs « pointée du doigt » par nos organismes relevant d’un ingénieur patrimoine de tutelle à l’occasion de différentes évaluations ou à celle d’animateur de la vie associa- contrôles. Il était donc indispensable de recruter pour tive étudiante. Cette diversité s’ex- que l’établissement soit en ordre de marche. pliquait à une époque où l’École ne Création de services, départs à la retraite, bénéficiait pas d’autant de services recrutement important de personnels, et de compétences qu’aujourd’hui. mise en œuvre de nouvelles procédures… Cela était d’autant plus vrai que le Comment l’institution fait-elle pour ré- diplômé de l’Institut (promo 1979) pondre à ces évolutions tout en conservant la cohésion de ses équipes ? a œuvré sans adjoint pendant très longtemps, une absence comblée Une collègue, filant la métaphore du commerce, depuis la nomination à ce poste répétait régulièrement que nous étions passés en d’Emmanuel Nadal dont les grandes quelques années « d’une épicerie » à « une moyenne qui sont très attachés à l’École et à ses valeurs, et à surface alimentaire », sans que nos moyens, humains, nos nouveaux collaborateurs, souvent jeunes, qui compétences sont souvent louées. techniques, aient nécessairement suivi. Cette pro- nous ont rejoints et qui apportent leurs compétences. Didier Chabault se devait donc d’être gression a impliqué des changements plus ou moins Dans ces deux populations, on retrouve d’ailleurs partout à la fois, y compris le week- profonds qu’il a fallu et qu’il faut encore accompagner un certain nombre d’anciens élèves. Sciences Po end pour reprogrammer une alarme tout en s’efforçant de conserver notre culture d’éta- Bordeaux sera du reste encore amené à s’étoffer. Pour capricieuse ou prendre les disposi- blissement. Celle d’une école à taille humaine où autant, l’École entend bien conserver ses valeurs et, tions imposées par l’inondation de la proximité et la mixité des fonctions doivent être d’une certaine manière, sa singularité. En clair, il nous la chaufferie. N’allez pas croire pour préservées. Cet équilibre vient à la fois des « anciens » faut grandir sans perdre notre âme. autant que le secrétaire général regrette une seule seconde cette évolution. D’une part parce qu’il ap- précie le professionnalisme de ceux REPROGRAPHIE qui ont repris le flambeau de tâches Jean-Claude Lirou est l’un des plus anciens agents l’expert des tirages en nombre mais aussi des qui lui incombaient jadis par défaut. de Sciences Po Bordeaux, non par son âge mais éditions de documents reliés en noir et blanc Et d’autre part parce que les sollicita- par le nombre d’années de présence accumulées ou en couleur. Le record annuel de photocopies tions multiples et variées continuent dans l’établissement : 38 au compteur en avril noir et blanc a été de 2,1 millions. C’était en 2005. toujours. De quoi parfaire son don 2019 ! C’est en 2001, après vingt années à la Depuis, Sciences Po Bordeaux a fait un gros effort d’ubiquité… bibliothèque qu'il prend la responsabilité du d’éco-responsabilité en divisant ce chiffre par service « Reprographie ». Jean-Claude Lirou, c’est deux : 1 million en 2018. 14 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | #3
AU SERVICE DE L’ÉCOLE [ DOSSIER ] E M M A N U E L N A D A L [ S E C R É TA I R E G É N É R A L A D J O I N T E T C O N S E I L L E R P R É V E N T I O N ] Mettre en musique la politique de l’établissement Emmanuel Nadal intervient sur des missions transversales d’organisation et de coordination des services de l’établissement. Le secrétaire général adjoint s’implique en outre fortement dans plusieurs dossiers spécifiques essentiels à la vie de l’École. La mission d’Emmanuel Nadal est d’articuler la poli- œuvre en matière tique de l’École avec son fonctionnement quotidien, de patrimoine, en en étroite relation avec Didier Chabault. Ce binôme termes notamment correspond peu ou prou à ce que l’on appelle une di- de développement rection générale des services dans d’autres établisse- durable ». Le secré- ments publics. « Nous travaillons en bonne intelligence taire général adjoint avec toutes les équipes, dans une relation de coordina- assure également la tion plus que de direction ». Emmanuel Nadal reconnaît fonction de conseiller aux services de l’École une « réelle efficience » compte de prévention, qui tenu de la taille réduite des équipes, « dans un contexte nécessite elle aussi marqué, d’une part, par une augmentation notable du une parfaite connais- volume d’activité de l’établissement, et, d’autre part, par sance du site et qui l’émergence de nouvelles missions, de services toujours correspond à celle d’un plus étendus rendus aux usagers, et d’exigences de ingénieur hygiène et reporting de plus en plus forte de la part des autorités sécurité. « Tout comme de tutelle ». Avec à la clé de gros enjeux en termes de les problématiques de professionnalisation, de formation et d’organisation patrimoine, longtemps des services. Parmi ses missions, Emmanuel Nadal reléguées comme des aide à la gouvernance de l’établissement en fournis- questions secondes et sant à l’équipe de direction de Sciences Po Bordeaux « bassement logistiques » des éléments d’aide à la décision (études, tableaux dans les établissements de bord, etc.). Il collabore à ce titre avec Lydie Alonso, d’enseignement supérieur, contrôleuse de gestion, afin d’extraire, d’organiser les problématiques de et d’analyser des données permettant d’éclairer les sécurité et de sûreté ont choix politiques de l’établissement. pris ces dernières années une importance croissante Des missions plurielles au sein des établissements Emmanuel Nadal gère par ailleurs de multiples tâches d’enseignement supérieur ». en interne comme en externe. Il est aussi appelé à En qualité de conseiller pré- représenter l’École auprès de nombreux partenaires, vention de l’établissement, Emmanuel notamment institutionnels. Le secrétaire général Nadal anime le Comité d’hygiène, de sécurité et des adjoint a pris aussi sous son aile d’autres activités, hé- conditions de travail (CHSCT), au sein duquel trois ritage de missions anciennes ou plus récentes. Ainsi, groupes de travail ont été constitués pour échanger tout le monde lui reconnaît le mérite d’avoir assumé sur l’évaluation des risques professionnels, la qualité avec compétence et talent un rôle à part entière de vie au travail et sur l’accueil des nouveaux collabo- d’ingénieur patrimoine avant, pendant et après les rateurs. Notre homme aux multiples casquettes coiffe travaux d’extension de Sciences Po Bordeaux. « Je tra- enfin une mission d’appui en matière d’innovation vaille maintenant en symbiose avec Ludovic Tournoux, et de transformation pédagogique, l’une de ses pre- ingénieur patrimoine, recruté il y a tout juste un an. S’il mières fonctions à Sciences Po Bordeaux. Celui qui a désormais largement « pris la main » sur la conduite met en musique la politique de l’établissement ne opérationnelle des travaux et de la maintenance du manque pas de partitions ! bâtiment et de ses alentours, nous élaborons conjointe- ment les grands axes de programmation de la stratégie immobilière d’établissement, et nous réfléchissons aussi aux améliorations que nous pouvons mettre en #3 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | 15
[ DOSSIER ] AU SERVICE DE L’ÉCOLE K A R I M A TA J R I [ R E S P O N S A B L E D E S A F FA I R E S J U R I D I Q U E S E T D E S M A R C H É S P U B L I C S ] Le droit à tous les étages Responsable des affaires juridiques et des marchés publics, Karima Tajri a fêté en janvier sa seconde année de présence à l’Institut. La création de son poste a marqué de plein droit le rôle exponentiel du juridique dans le quotidien de l’École. « Après une licence et un master de droit, j’ai suivi la d’achat. L’expertise de Karima Tajri a été particuliè- 5e année d’Expertise en affaires publiques de Sciences Po rement appréciable dans un autre aspect, plutôt Bordeaux. Je n’imaginais pas à l’époque l’importance du sensible, de la vie de l’établissement : celui de la mise juridique dans un établissement de ce type ». En poste en place des sections disciplinaires qui relèvent de depuis le 3 janvier 2017, Karima Tajri a vérifié par dispositions juridiques complexes puisque plusieurs elle-même combien le droit irradiait tous les services « collèges » de membres du Conseil d’administration de l’Institut. Cette évolution tient, pour une partie, à doivent y être présents. Dans un tel domaine il est la professionnalisation de l’ensemble des services de bien évident que tout amateurisme juridique doit l’Institut et, pour une autre, à l’augmentation de ses être écarté sous peine de voir la totalité des décisions actions et de ses transactions. Mais à cette transforma- prises par une telle instance invalidée. Dans un tout tion structurelle s’ajoute aussi la judiciarisation accrue autre ordre d’idées mais qui montre parfaitement de notre société. Les individus et les organisations ont la polyvalence de cette jeune juriste, Sciences Po tendance à opposer de plus en plus souvent le droit Bordeaux s’est doté récemment d’une « Cellule de en toutes circonstances, parfois à raison, souvent à veille et d’écoute » (1), dont Karima Tajri fait partie. tort ou à travers. Dans ce contexte, et selon le principe de précaution, la direction de l’Institut a souhaité dis- De quel droit je me mêle poser d’une compétence interne qui puisse s’assurer « À mon arrivée, je craignais que mes collègues des de la conformité juridique de ses actes. autres services voient en moi une contrainte. J’ai été agréablement surprise car les relations sont bonnes. Des missions plurielles Il y a une volonté partagée d’instaurer une culture du Karima Tajri effectue à ce titre une mission de veille droit et mes interlocuteurs voient en moi un élément et de conseil en matière d’affaires juridiques. « L’École d’assurance et de sérénité. Nous travaillons donc dans multiplie les projets et conventionne avec de nombreux une approche positive et très constructive ». La respon- partenaires. Il m’appartient de vérifier que ces contrats sable des affaires juridiques et des marchés publics et conventions soient conformes à la législation ». Elle s’en félicite, d’autant que la pratique n’est pas encore gère également les affaires statutaires de Sciences Po très développée. En France, on ne compte que quatre Bordeaux. « Cela concerne notamment la préparation Instituts d’Études Politiques avec un service juridique des documents relatifs au Conseil d’administration et interne, dont Sciences Po Bordeaux. à son bon déroulement, ou les élections étudiantes ». (1) Voir l'interview de Laetitia Hippeau, page 10. Enfin, elle a la responsabilité des marchés publics et de leur régularité en étroite relation avec les services acheteurs. Elle s’assure notamment du respect scru- puleux des règles de la commande publique et de la bonne utilisation des deniers publics en matière G E S T I O N D E S A C H AT S Dépenser mieux, dépenser moins William Dubos occupe un métier à part entière avec le secrétariat général et les responsables de qui exige une expertise, celui d’acheteur. Depuis service, William Dubos répond aux sollicitations de nombreuses années, cette mission constitue internes en matière d’achats de services et de pro- une plus-value puisqu’elle permet à la fois de duits et leur transmet le fruit de ses recherches et dépenser mieux et donc - in fine - de dépenser études comparatives en prenant en compte tous moins, toutes valeurs étant égales par ailleurs. les paramètres souhaités. Le moins-disant n’étant Cette fonction dans un établissement public est pas souvent la meilleure solution, la fonction im- encore plus sensible puisqu’il faut justifier de pose une analyse fine pour trouver « la meilleure l’utilisation des deniers publics. En étroite relation offre au regard du cahier des charges imposé ». 16 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | #3
AU SERVICE DE L’ÉCOLE [ DOSSIER ] [ SERVICE FINANCIER ] Question de budgets Directrice du service Financier de Sciences Po Bordeaux, Florence Delacharlerie et son équipe ont principalement en charge le suivi et l’exécution du budget initial et du budget rectificatif. Ces documents budgétaires et comptables traduisent en chiffres les orientations fortes de l’établissement. Si Sciences Po Bordeaux annonce en 2019 un budget « de pourvoir le fonds consolidé de 18 millions d’euros (1), c’est bel et bien le d ’a c t i o n s o c i a l e budget propre de l’École de 7 millions d’euros environ (FAIRE) qui permet à qui mérite une attention particulière puisque c’est ce- l’établissement de- lui que gère directement l’établissement. Celui-ci est puis l’année dernière validé chaque année par le Conseil d’administration d’accompagner tant et fait l’objet d’un contrôle assidu des autorités de tu- l’évolution quantitative telle (2). « Nous présentons à la Direction régionale des du nombre des étu- finances publiques (DRFIP) tous les 4 mois un compte diants que leur diversité rendu de gestion avec un tableau d’exécution budgé- (programme JPPJV, pro- taire, un plan de trésorerie, et une balance des comptes, gramme Balafon, fonds sur les engagements effectués » confirme Florence de mobilité internationale, Delacharlerie. Assistée de Nicolas Cornu, Aurore Posa fonds d’aide d’urgence et Virginie Verdugo, la directrice du service Financier géré par le CROUS…) ». a en charge le suivi et l’exécution du budget. Chaque Cette gestion rigoureuse fin d’année, un « budget initial » doit être établi pour et ce programme ambi- consolider les grandes masses des dépenses et des tieux d’investissement se recettes prévisionnelles de l’année civile à venir. Pour traduisent dans les comptes cela le service Financier, grâce à une lettre de cadrage, où les dépenses doivent être lance en septembre les dialogues de gestion avec les compensées par des recettes, directeurs de chaque service pour tracer les orienta- en hausse de 4 % en 2019. tions et les priorités de l’établissement, et programme « Le fonds de roulement de à la hausse ou à la baisse le budget exécuté, donnant Sciences Po Bordeaux, lui aussi ainsi naissance à un budget rectificatif, et au budget en augmentation, est satisfaisant. Ces chiffres reflètent De gauche à droite : initial de l’année suivante. la bonne dynamique de l’établissement » conclut Virginie Verdugo , Aurore Posa, Florence Delacharlerie. Nicolas Cornu et Florence Delacharlerie. Une dynamique d’établissement (1) Le budget dit « consolidé » intègre d’une part, les salaires chargés des person- confortée par des chiffres nels BIATSS et enseignants payés par l’État, les personnels CNRS, mais aussi les salaires chargés du personnel relevant de la FNSP, et de l’ENA. D’autres part, il y a également des subventions et contrats alloués et gérés par le CNRS, par le Centre Le budget de l’École s’avère relativement stable Émile Durkheim avec l’université de Bordeaux, soit un budget d’environ 10 mil- depuis trois ans. Chaque édition indique ses grandes lions d’euros. Les services financiers de Sciences Po Bordeaux n’accomplissent aucun suivi sur ces lignes budgétaires spécifiques. orientations stratégiques. Ainsi, pour cette année, la (2) En tant qu’établissement public à caractère administratif (EPA) ne bénéficiant direction de l’Institut entend encore « accorder une pas encore des responsabilités et compétences élargies (RCE), Sciences Po Bordeaux est soumis à la comptabilité budgétaire mise en place par le décret attention particulière à la maîtrise des coûts de fonc- 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable pu- tionnement, et notamment ceux de personnel et de blique (dit « GBCP »). Cette réforme, applicable au 1er janvier 2016, s’inscrit dans le cadre des engagements européens de la France en matière de renforcement missions » tout en poursuivant ses efforts d’investis- de la gouvernance des finances publiques et de mise en place de cadres budgé- sement, notamment avec « la remise à niveau de l’aile taires homogènes et cohérents pour l’ensemble des administrations publiques. Elle vise in fine à mieux garantir la soutenabilité des budgets des organismes Ouest du bâtiment, partiellement traitée dans le cadre publics. du chantier de restructuration ». De même, il est prévu C L I N D ' Œ I L À FAT M A B E Y Fatma Bey a rejoint la métropole en 1962, à d’une agilité mentale absolument unique, Fatma l’âge de 7 ans. D’abord salariée du secteur privé Bey a été la « Madame Finances » de Sciences Po (1974 – 1976), après un passage éclair à la Bordeaux avec une rigueur constante sans jamais Direction départementale du Travail en tant que se départir d’une gentillesse devenue légendaire. contractuelle (un mois), Fatma rejoint Sciences Po Tous les directeurs avec lesquels elle a travaillé Bordeaux en juin 1976. Trois ans plus tard, ayant in- (cinq) et les secrétaires généraux (trois) qui l’ont tégré l’effectif de l’École Nationale d’Administration eue comme collaboratrice directe témoignent, (qui disposait alors de quelques postes au sein de unanimement, de la très grande valeur humaine l’Institut bordelais), elle est pendant 40 années la et professionnelle de Fatma Bey. Son départ à la fin responsable du service Financier de Sciences Po de l’année 2018 crée plus qu’un vide dans l’organi- Bordeaux. Fatma terminera sa carrière en qualité sation de Sciences Po Bordeaux : un manque tout d’Ingénieure d’études. Parfaitement douée pour simplement. Bonne retraite chère Fatma ! les chiffres, d’une intelligence remarquable et JP #3 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | 17
[ DOSSIER ] AU SERVICE DE L’ÉCOLE LY D I E A LO N S O [ C O N T R Ô L E U S E D E G E S T I O N ] Une vision prospective Chacun sait qu’il faut tirer des enseignements du passé et analyser le présent pour préparer l’avenir. C’est l’une des missions de Lydie Alonso, contrôleuse de gestion de Sciences Po Bordeaux. Cette dernière est notamment chargée par la di- scénarios de calculs des effectifs d’étudiants sur rection de l’Institut de réaliser une projection afin un cycle complet de formation (cinq années) selon d’extrapoler l’incidence budgétaire de l’arrivée de 25 des critères multiples d’ouvertures et de fermetures nouveaux étudiants supplémentaires par an sur les de filière. Un exemple parmi d’autres des missions 5 prochaines années. Elle réalise de même différents concrètes que la jeune femme souhaiterait appro- fondir. « Je fais un peu de comptabilité analytique mais pas suffisamment, faute de temps et de moyens techniques ». Polyvalente, cette dernière vient renfor- cer par ailleurs certains services, comme les RH pour leur bilan social ou la comptabilité lors des écritures d’inventaire. Une situation bien connue de toutes les structures à taille humaine qui doivent gérer les urgences, mais aussi répondre aux sollicitations exté- rieures, en l’occurrence celles des autorités de tutelle qui poussent pour que les établissements se dotent d’outils de gestion comptable et budgétaire. Dans ce registre, Lydie Alonso participe directement en ce moment à la mise en place d’un logiciel de gestion des heures supplémentaires des enseignants, dont les volumes sont loin d’être secondaires puisqu’ils re- présentent une enveloppe financière de 500 000 € par an. Une fois implanté et maîtrisé, l’outil informatique fera gagner un temps précieux en interne et apporte- ra un moyen accru de vérification des paiements par enseignant. « Le contrôle de gestion permet à la fois de s’assurer du respect de la réglementation au quotidien mais aussi de créer des outils de pilotage dans une vi- sion prospective grâce à des indicateurs stratégiques » conclut celle qui participe aujourd’hui aux contours du futur service de gestion de l’établissement, qui reste à créer. Paris ne s’est pas fait en un jour ; Sciences Po Bordeaux non plus ! A G E N C E C O M P TA B L E Les cordons de la bourse L’agent comptable est à Sciences Po Bordeaux recouvrement des ordres et des créances, en- ce que Bercy est au gouvernement. Il a la res- caissement des frais d’inscription et des recettes, ponsabilité exclusive de manier les fonds, de contrôle et paiement des dépenses et des salaires, tenir les comptes et de conserver les fonds et mise en paiement des bourses de mobilité… valeurs de l’établissement. Sans lui, point de salut pour espérer faire rentrer Catherine Mendiboure supervise avec rigueur ou sortir des espèces sonnantes et trébuchantes ce service dans lequel officie Emmanuel Tilly. Un et transférer des fonds. Une charge fiduciaire qui duo ô combien déterminant puisqu’il tient par impose un travail étroit avec tous les services sup- délégation les cordons de la bourse de l’École. À ports de l’Institut et des contrôles partenariaux ce titre, il est chargé d’une multitude de tâches : avec ses services des Ressources humaines et des comptabilité générale, comptabilité budgétaire, Affaires financières. 18 | Le magazine de Sciences Po Bordeaux | #3
Vous pouvez aussi lire