Bande dessinée : "Il est où le de sororité - Reforme.net

 
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Bande dessinée : "Il est où le de sororité - Reforme.net
Publié le 30 septembre 2021(Mise à jour le 18/10)
Par Laure Salamon

Bande dessinée : “Il est où le
patron ?”, récit de sororité
agricole
Dans la BD Il est où le patron ?, cinq agricultrices racontent leur quotidien pas
toujours facile en tant que femmes.

Sorti avant le film La Terre des hommes, Il est où le patron ? raconte le quotidien
de Joséphine, Coline et Anouk qui vendent leurs produits sur le même marché.
« J’embauche que des filles, elles sont plus sérieuses, minutieuses et dociles, et
bien plus agréables comme compagnie ! » raconte l’une d’entre elles en citant de
son ancien patron.

Des anecdotes bien réelles
Remarques sexistes, discriminations… les anecdotes sont réelles et ont été vécues
par les cinq femmes agricultrices à l’origine de cette histoire, mise en dessin par
une illustratrice. Avec humour, elles partagent leur énervement, leur
découragement, mais aussi leurs actions, leurs motivations pour changer les
choses et faire évoluer les mentalités. Une bande dessinée à la fois drôle et
Bande dessinée : "Il est où le de sororité - Reforme.net
criante de vérité pour saisir une autre facette de ce monde agricole malmené.

Laure Salamon

À lire
Maud Bénézit et les paysannes en polaire, Il est où le patron ?, Marabout, 2021,
192 p., 19,95 €.

  Cinéma : “La Terre des hommes”, le double fardeau d’une agricultrice

  Sylvie Ouvry, une éthique de la Terre

Publié le 22 mai 2021(Mise à jour le 21/05)
Par Augustine Passilly
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Le prix européen de la BD
récompense l’histoire d’un prêtre
victime du communisme
Le prix européen de la BD, qui a vocation a promouvoir les bandes dessinées
chrétiennes, a porté cette année son choix sur un ouvrage consacré à la vie de
Mgr Vladimir Ghika. Ce prêtre orthodoxe, converti au catholicisme, est décédé
dans les geôles de la Roumanie communiste pour avoir refusé de renoncer à sa
foi.

Vladimir Ghika était un prêtre roumain. Malgré son titre de noblesse, ce prince
renonce à s’exiler lorsque la Roumanie est livrée aux communistes à la fin de la
Seconde Guerre mondiale. Refusant, malgré les pressions, d’abandonner sa foi, il
rendra son dernier souffle en 1954, derrière les barreaux, après avoir été arrêté
et torturé. C’est son histoire (1) que le prix européen « Gabriel » de la bande
dessinée chrétienne a choisi de récompenser, le 11 mai, parmi les trente livres
sélectionnés.

Promouvoir les valeurs humaines
« Mgr Vladimir Ghika est un martyr du communisme qui, durant toute sa vie, est
demeuré attentif aux plus pauvres. Le pape François l’a d’ailleurs béatifié en 2013
», précise Roland Francart, un frère jésuite qui fait partie du comité de douze
membres réuni pour décerner ce prix. Il ajoute qu’au-delà du récit de cet
orthodoxe converti au catholicisme raconté par l’auteur Louis-Bernard Koch, ce
sont « les dessins admirables » de l’illustrateur Gaëtan Evrard qui ont influencé le
choix du jury.

Ce prix de la bande dessinée chrétienne est né en 1985 en Belgique. Roland
Francart est le seul religieux de cette assemblée mixte de passionnés de BD, qui
compte pour l’heure un seul protestant. Mais elle a vocation, à l’avenir, à devenir
davantage oecuménique. « Notre objectif consiste à promouvoir des ouvrages
qu’on ne trouve que dans les librairies chrétiennes et dont on n’entend jamais
parler dans les médias. Nous essayons en parallèle de faire découvrir les valeurs
humaines dans les BD classiques », explique Roland Francart.
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Les femmes à l’honneur
Deux autres livres illustrés ont été distingués au cours de l’édition 2021 du prix «
Gabriel ». Dans la catégorie jeunesse, c’est l’album 14 femmes d’exception (2) qui
a été récompensé. Il s’agit des portraits de quatorze figures féminines du
christianisme qui ont marqué leur époque. La troisième et dernière section de ce
prix, intitulée « valeurs humaines », a élu La Force des femmes (3), une bande
dessinée de Joël Alessandra qui met en lumière l’histoire de plusieurs femmes
africaines sous la forme d’un carnet de voyage.

(1) Gaëtan Evrard et Louis-Bernard Koch, Monseigneur Vladimir Ghika –
vagabond apostolique, éditions du Triomphe, 40 pages, 15,90 €.

(2) Les grands témoins en BD – 14 femmes d’exception, Bayard jeunesse, 176
pages, 17,20 €.

(3) Joël Alessandra, La Force des femmes, Des ronds dans l’O, 120 pages, 22 €.

Publié le 3 septembre 2020(Mise à jour le 5/09)
Par Rédaction Réforme
Bande dessinée : "Il est où le de sororité - Reforme.net
Lecture: un essai, un roman
graphique, un roman et des
photographies
La rédaction de Réforme a sélectionné quatre livres, cette semaine. De quoi
sourire, apprendre, découvrir le monde au travers de l’objectif de Jean-Philippe
Charbonnier…

Essai: le quotidien loufoque
L’ouvrage était sorti juste avant le confinement, mais son côté doux-dingue
convient bien à cette rentrée pas comme les autres. Clémentine Mélois raconte
son enfance, des lieux, des livres qui l’ont marquée comme Le Seigneur des
anneaux ou Charlie et la Chocolaterie.

Elle interroge des expressions et tics de langage, avec une passion pour le
smoothie. Elle mélange les genres et décrit les bibliothèques Billy d’Ikea ou
Sauver l’amour de Daniel Balavoine. Son style décapant est influencé par l’Oulipo,
un courant littéraire créé en 1960 par Raymond Queneau et François Le Lionnais,
qui cherche à jouer avec la langue et les mots.

Derrière ses amusements, Clémentine Mélois essaie de susciter un
questionnement sur notre quotidien et notre langage. Elle s’était déjà illustrée
avec Cent titres (Grasset, 2014), dans lequel elle détournait des couvertures de
livres.

Par LAURE SALAMON

Dehors la tempête, Clémentine Mélois, Grasset, 17 €.
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Roman graphique : mémoire qui tranche
L’histoire défile en noir et blanc sur quelque 300 pages. Une grand-mère y
raconte à ses petits-enfants, en tant que témoin et victime, comment le régime
stalinien a commencé à faire régner sa terreur en arrêtant des milliers
d’”ennemis du peuple” sans procès, encore moins de procès équitable.

Comment l’offensive allemande a pris au dépourvu les habitants de Léningrad,
dont le siège durera trois ans et fera 1,8 million de morts (dont un million de
civils). Elle y décrit avec force et sobriété le manque d’argent, le manque de
nourriture, le manque de tout…

C’est moins le noir et blanc de la nostalgie que celui de l’angoisse et du deuil, que
partagent toutes les familles soviétiques ou presque, qui habillent le récit. Un
récit tragique qui porte pourtant en lui l’espoir de voir une jeune génération
consciente des zones d’ombre de l’histoire et prête à travailler sur sa mémoire.

Par CLAIRE BERNOLE

Sourvilo, Olga Lavrentieva, Actes Sud BD, 28 €

                      © ACTES SUD BD
Bande dessinée : "Il est où le de sororité - Reforme.net
Roman: en quête de souvenirs
Après une chute, Alice Love se réveille en ayant oublié une décennie de sa vie.
Elle se croit enceinte de son premier enfant, très amoureuse de son mari Nick, et
très proche de sa sœur Élisabeth.

À mesure qu’elle retrouve la mémoire, elle découvre qu’elle a eu trois enfants,
qu’elle est sur le point de divorcer et qu’elle s’est éloignée de sa sœur. Que va-t-
elle faire? Redevenir l’ancienne Alice ou changer les choses dans sa vie?

Écrivaine australienne, Liane Moriarty est l’auteur du très remarqué Le secret du
mari, en 2013. Elle a également livré Petits secrets, grands mensonges, publié en
2016. Ce dernier ouvrage a inspiré Big Little Lies, la série diffusée depuis le 25
août sur TF1. Réalisée par le Québécois Jean-Marc Vallée (C.R.A.Z.Y) avec les
actrices Nicole Kidman et Reese Witherspoon, la série rencontre un franc-succès.

Par LAURE SALAMON

À la recherche d’Alice Love, Liane Moriarty, 8,70 €.
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@LE LIVRE DE POCHE

Photographie: humain avant tout
Il est le grand oublié de la photographie humaniste des Cartier-Bresson, Doisneau
ou Ronis. Jean-Philippe Charbonnier (1921- 2004) s’est attaché à montrer
l’élément humain dans son quotidien.

Grand reporter, il a parcouru le monde pendant plus de trente ans. Au plus près
de l’autre, il a moins cherché l’instant décisif que l’empathie avec tous ces autres
qui ont croisé son objectif, un peu comme si la profonde humanité de son regard
servait de pont entre les mondes et les êtres.

Dans cet ouvrage, l’émotion nous gagne surtout au détour de ses clichés de la
France profonde, celle d’un bar, d’une visite du médecin, d’un bal de campagne,
autant de scènes qui ravivent la mémoire d’odeurs, d’accents et d’objets
pratiquement oubliés aujourd’hui.
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Plus engagées, ses séries sensibles montrent le mal-logement, les femmes au
foyer, la ségrégation raciale aux États-Unis, les mineurs du Nord, les hôpitaux
psychiatriques… “Il aura traversé la vie sans jamais baisser les yeux devant
personne”, témoigneront ses proches.

Par ALBERT HUBER

Raconter l’autre et l’ailleurs (1945-1983), Jean-Philippe Charbonnier, éd. Hazan,
25 €

Publié le 15 juillet 2020(Mise à jour le 15/07)
Par Laure Salamon

Lecture: un carnet de voyage, un
livre jeunesse, des chroniques du
confinement
Cette semaine, découvrez ce qu’aurait pu être le carnet de voyage de
l’explorateur Ibn Battûta, relisez les chroniques du confinement d’Élian Cuvillier
et proposez à votre enfant de suivre les aventures de Feuille et de ses amis.
BD: carnet de voyage
Ibn Battûta est un érudit marocain qui, au XIVe siècle, a parcouru une bonne
partie du monde pendant vingt-neuf ans. Au départ, ce fidèle musulman voulait
aller en pèlerinage à La Mecque. Ce fut déjà un premier périple jonché
d’obstacles.

Ensuite, au fil des sollicitations des sultans et des invitations d’autres cheikhs, il
poursuit ses pérégrinations jusqu’à l’Afghanistan, l’Inde, la Malaisie, la Chine,
l’Afrique de l’Ouest… Il découvre dans ces pays des manières différentes de vivre
la foi musulmane, se confronte aux autres religions, et savoure les plaisirs de la
chair, au gré de belles rencontres.

L’écrivain Lotfi Akalay, déjà auteur d’un livre sur cet explorateur, et l’illustrateur
Joël Alessandra narrent ses aventures en imaginant son carnet de voyage. La
véracité des récits d’Ibn Battûta reste d’ailleurs controversée. Un livre dépaysant
servi par de belles aquarelles.

Les Voyages d’Ibn Battûta, Lotfi Akalay et Joël Alessandra, Dupuis, 256 p., 29,90
€.

Jeunesse: un album coloré et loufoque
Feuille, dont les parents ont disparu en mer, vit avec sa marraine Arthémis
Fourmis et le gros matou Goémon. Feuille et Arthémis n’en peuvent plus des
étranges grognements qui interviennent matin, midi et soir et les empêchent de
dormir. D’où viennent ces bruits désagréables?

Pour le savoir, elles décident d’aller affronter le danger, entraînant au passage
Échalote, le hérisson. En route, elles vont croiser un albatros et des hiboux
hideux. Quand le chemin est flou, Feuille attrape ses crayons et dessine. Que
vont-elles finir par découvrir?
@IRFAN (le label)

Aurélia Grandin est une auteure et illustratrice à l’imagination débordante. Elle
utilise aussi bien la peinture acrylique que le crayon, mais aussi la couture sur
papier ou tissu. Son ouvrage est magnifique et coloré.

Aurélia Grandin a également contribué aux pochettes des albums des Ogres de
Barback, un groupe de musique française d’influence tzigane, qui a développé en
2001 son propre label, IRFAN (le label), puis en 2009 une maison d’édition
jeunesse afin d’être indépendants.

La fabuleuse histoire de Feuille et Mange-tout, Aurélia Grandin, IRFAN (le label),
36 p., 15€.
Théologie: chroniques du confinement
Pendant le confinement, le théologien protestant Élian Cuvillier a publié chaque
semaine un à deux textes sur le site internet de Réforme. Fin d’un monde ou faim
du monde? est le recueil de ces chroniques, publiées entre le 17 mars et le 10
mai.

Chacune d’elles donnait à penser cette crise du Covid-19 avec un éclairage
théologique en abordant les thèmes de la peur, de la confiance, de la culpabilité,
de la solitude, de la décroissance, de l’espérance… Ces textes ont permis
d’apaiser certaines personnes et de nourrir spirituellement d’autres.

                         @éditions Ampelos

Dans l’un d’eux, Élian Cuvillier a rappelé le message de la résurrection,
particulièrement important pendant ce temps confiné: “L’après-Covid-19 ne devra
pas être une tabula rasa, une table rase, sinon il ne sera pas la célébration de la
Vie qui a traversé la mort mais un happy end illusoire.”

Édité par les éditions Ampelos et préfacé par Nathalie Leenhardt, directrice de
Réforme, cet ouvrage entend apporter “une réflexion plus large sur notre société
et nos relations”. À garder ou à offrir pour se souvenir, ou pour retrouver
l’espérance.
Fin d’un monde ou faim du monde? Leçons du confinement, Élian Cuvillier, Éd.
Ampelos, 94 p., 9€.

Publié le 4 juin 2020(Mise à jour le 4/06)
Par Nathalie Leenhardt

À lire: Transparence et Le Château
des animaux
Cette semaine, Réforme a sélectionné un roman d’anticipation et une bande
dessinée sur Orwell.

Dans Transparence de Marc Dugain, le réchauffement climatique a poussé les
plus fortunés vers le Nord, Google est devenu un État, les individus vendent leurs
données en échange d’un revenu universel, et une Franco-Islandaise découvre les
secrets de l’immortalité. Pas moins. Mieux, elle et ses apôtres décident de ceux
qui méritent de vivre éternellement. Les critères ? Non pas la réussite financière,
mais l’empathie envers autrui et le respect de la planète.

Le roman d’anticipation de Marc Dugain, paru il y a quelques mois, fait travailler
nos méninges, en cette “sortie” de pandémie. Plus peut-être que beaucoup de
longs discours, il nous pousse à nous interroger sur les conséquences possibles
des dérèglements environnementaux et, plus étonnant, sur la vie après la mort,
sur une certaine forme de résurrection (attendez-vous à des surprises).

Pour lire ses chroniques dans le magazine Les Échos, on savait Marc Dugain très
critique à l’égard de notre société d’hyperconsommation. Là, il en dit davantage
et nous entraîne dans un monde peu désirable…
À lire
Transparence, Marc Dugain, Gallimard, 19 €

Orwell en dessins
Quand, en 1945, le Britannique George Orwell publie La Ferme des animaux, il ne
peut mesurer à quel point son roman restera un des chefs-d’œuvre du XXe siècle
pour son analyse de la confiscation des idéaux démocratiques par des dictateurs
sanguinaires.

Staline et Hitler ont ravagé le monde… Cette bande dessinée, sélectionnée au
Festival d’Angoulême 2020, reprend le texte d’Orwell. La précision des traits, leur
violence, le choix des couleurs le rendent particulièrement vivant.

Face à la cruauté, des petites voix finissent toujours par s’élever comme celle de
la chatte blanche, Miss Bengalore. “Rendez l’injustice visible, faites cesser la
peur.” L’espérance existe, elle n’est jamais vaine, il est des lumières sous nos
pas…

À lire

Le Château des Animaux, Tome 1, Miss Bengalore, Delep et Dorison, Casterman,
15,95 €.
Publié le 27 février 2020(Mise à jour le 27/02)
Par Rédaction Réforme

Lectures: une BD mignonne et un
récit passionnant
À lire cette semaine, les Vermeilles, Fauve d’or Jeunesse du Festival
d’Angoulême, et L’Empreinte, un polar sur des crimes sexuels.

BD jeunesse: “Les Vermeilles”, Prix du
Festival d’Angoulême
Jo s’ennuie au camping avec sa famille. Elle décide de fuguer et part se balader
dans la forêt. Elle rencontre deux petits personnages déguisés, très intrigants.
Elle les suit et découvre une communauté de lutins et autres créatures étranges
et fantastiques.

Ils sont terrorisés par un roi despote, le Matou. Il a capturé la maman de Nouk,
chaton espiègle qui demande de l’aide à Jo. Avec Maurice le Renard, Jo
s’embarque alors dans l’aventure. Ils vont tenter de libérer la maman de Nouk…
avec l’assistance de poneys colorés, les Vermeilles.
Une très belle histoire qui emporte le lecteur ou la lectrice très loin dans
l’imaginaire ! Cette BD a reçu le Fauve jeunesse au Festival d’Angoulême, après
avoir déjà été saluée au Salon du livre jeunesse à Montreuil, fin 2019. C’est la
lecture incontournable pour les enfants en ce début d’année!

L. S.

Les Vermeilles, Camille Jourdy, Actes Sud BD, 155 p., 21,50 €

L’empreinte

Récit: “L’Empreinte”, un crime sexuel
On plonge dans cette enquête passionnante et on n’en ressort pas avant de l’avoir
terminée. L’auteure est étudiante en droit à Harvard. C’est une fervente
opposante à la peine de mort. Elle va commencer à s’intéresser à un pédophile
criminel, Ricky Langley. Ses principes vacillent alors: cet homme ne “mériterait-
il” pas la mort?

Alex Marzano-Lesnevich va chercher ce qui dans le passé de Ricky explique ce
qu’il a fait par la suite. Surtout, elle réalise combien cette histoire fait saigner en
elle ses propres blessures. Comment survit-on à la pédophilie? Comment aborder
les secrets de famille? Pourquoi des parents qui savent mettent-ils le couvercle
sur des actes horribles qui touchent leurs enfants ?
Le livre alterne ainsi des chapitres sur l’affaire Langley et d’autres sur le passé de
l’auteure. Le livre a reçu de nombreux prix. On comprend pourquoi.

N. L.

L’Empreinte, Alex Marzano-Lesnevich, 10/18, 8,40 €

Publié le 4 décembre 2019(Mise à jour le 12/12)
Par Cathy RobinNathalie Leenhardt, Laure Salamon

D’autres idées de cadeaux : BD,
ateliers cuisine…
Des BD, des cours de cuisines, un calendrier… d’autres suggestions de cadeaux
de Noël.

Cours de cuisine, d’écriture, de yoga ou d’art floral

Plutôt que d’offrir des objets qui ne plairont pas forcément, pourquoi ne pas
choisir des cadeaux immatériels ? Comme des cours de cuisine (vegan pour son
gendre ou un jeune couple), d’art floral (pour sa belle-mère), de bricolage (pour
sa belle-fille), d’écriture (pour son mari), de yoga (pour soi)… Les propositions ne
manquent pas. Impossible de les énumérer ici. Présentés dans une jolie enveloppe
décorée avec soin, ces bons feront à tous les coups plaisir, tant il est bon de se
donner du temps pour apprendre autre chose… N. L.

Les Guerres d’Albert Einstein (2 tomes), F. de Closets, E. Corbeyran,
E. Chabbert, Hachette Comics, 66 p., 14,95 €.

Einstein, l’antimilitariste convaincu ne le fut pas tant que ça. En témoigne cette
BD écrite par le journaliste scientifique François de Closets. Certes, le génie est
scandalisé de voir son ami chimiste Fritz Haber inventer les gaz asphyxiants pour
la Grande Guerre. Mais lui-même incite le président Roosevelt à concevoir la
bombe atomique lors du second conflit mondial. Une histoire vraie, méconnue et
brillamment illustrée. Cathy Robin

Nez-de-Cuir, Jean Dufaux et Jacques Terpant, adapté du roman de Jean de
La Varende, Futuropolis, 64 p., 16,9 €.
Le comte Roger de Tainchebraye est revenu défiguré de la guerre de 1814. Il
porte un masque pour cacher ses blessures. Le bel homme séduit les femmes,
sans vraiment s’attacher. Jusqu’à ce qu’il fasse la connaissance d’une certaine
Judith… Une belle BD sur cette tragique histoire d’amour.    L. S.
Orwell, Pierre Christin et Sébastien Verdier, Dargaud, 160 p., 19,99 €.

Que sait-on de George Orwell, l’auteur de 1984 ? Bien souvent, nous n’avons
retenu que La Ferme des animaux étudiée au collège. Cette BD très originale,
entrecoupée de belles planches, raconte la vie de celui qui fut combattant en
Espagne, journaliste, patriote, socialiste et excentrique… So British…
N. L.

Astérix 60, calendrier 2020, Papier Cadeau, 24 p., 12 €.
De César à Bonemine, un personnage emblématique est à l’honneur chaque mois,
en illustration pleine page. Ce calendrier mural comprend 130 autocollants pour
noter vos banquets (repas en famille), vos cueillettes de gui (balades) et autres
escapades (baluchon sur l’épaule). Un joli cadeau qui fleure bon le collector ! C. R.

Retrouvez toutes les autres idées de cadeaux 2019 de Réforme

Pour un geek

Pour les fans de lecture

Des idées de cadeaux de Noël : des vêtements éthiques

Des idées de cadeaux pour… enfants et ados

Pour Noël 2019, des cadeaux de seconde main ?
Publié le 3 juillet 2019(Mise à jour le 6/09)
Par redaction

Lectures de l’été 2019 : idées de
romans graphiques
Deux romans graphiques sur des thématiques bien différentes.

[cl_row][cl_column width=”1/2″][cl_text]L’Odyssée d’Hakim, Fabien Toulmé,
Delcourt/Encrages, 24,95 €.

Un jeune Syrien doit quitter sa famille, ses amis, son travail. À cause de la guerre
et de la torture, il fuit dans le pays voisin qui semble lui offrir un avenir et la
sécurité. Son errance débouchera sur une nouvelle vie en France. L’auteur a
recueilli cette histoire vraie pour saisir la réalité d’un parcours de migrant et faire
mentir les stéréotypes. C’est réussi, et plein d’espérance !                         C.
B.[/cl_text][/cl_column][cl_column width=”1/2″][cl_text]No War, Anthony
Pastor, Casterman, 15 €.

Les deux premiers tomes sont déjà sortis, le 3e sortira à la rentrée et trois autres
sont prévus en 2020. Le graphisme efficace sert une dystopie. Le héros, Run, est
partagé entre sa mère issue du peuple des Kiviks et son père de l’ethnie
majoritaire des Vulkos. Après la découverte d’un cadavre, tout le monde cherche
la vérité. A-t-il un lien avec ces pierres magiques qui sont sur l’île ?
L. S.[/cl_text][/cl_column][/cl_row]
Publié le 25 janvier 2018(Mise à jour le 24/01)
Par Claire Bernole

Bande dessinée : à la découverte
du neuvième art
Depuis 1974, le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (25-28
janvier 2018) met à l’honneur le neuvième art. Retour sur une consécration, la
créativité dont témoigne la BD et les défis qui se présentent à elle.

On la croise de plus en plus souvent. Parfois adaptée au grand écran, plus
fréquemment exposée dans les musées : au Grand Palais pour rendre hommage à
Hergé en 2017, au Mémorial de la Shoah sous le titre « Shoah et bande
dessinée », jusqu’au début de ce mois de janvier, mais aussi au Centre Georges-
Pompidou avec « BD Reporter », déjà en 2006-2007, ou à la Fondation Cartier,
avec Moebius, en 2010. La bande dessinée non seulement s’exhibe mais s’exprime
sur tous les sujets. Ce double mouvement participe de sa consécration autant qu’il
en témoigne. Les chiffres le confirment : en 2017, 43 millions d’exemplaires ont
été vendus en France, soit un volume de 500 millions d’euros.

« Toutefois, la fonction de la BD n’est pas d’être accrochée à un mur. C’est une
reconnaissance à double tranchant. C’est bien d’être exposé dans un lieu
prestigieux mais, tout comme pour une exposition consacrée à la littérature ou au
cinéma, on n’est pas au cœur de l’œuvre », tient à préciser Benoît Mouchart,
directeur éditorial bande dessinée aux éditions Casterman. Et de rappeler que
cette reconnaissance s’adresse le plus souvent à un auteur, elle ne concerne pas
la bande dessinée en général. « Cependant, la BD n’est plus victime des mêmes
préjugés. On accepte l’idée que de véritables artistes puissent s’emparer de cette
forme, et il en va de même pour beaucoup d’arts populaires », reconnaît-il.

Ses lettres de noblesse, le neuvième art les a obtenues de haute lutte. Déjà, lors
des événements de 1968, Robert Crumb, Reiser, Wolinski et d’autres lui donnent
l’occasion de sortir des sentiers qu’elle a battus et rebattus pour devenir « une
forme d’expression politique ou contestataire », résume Benoît Mouchart. C’est à
peu près à cette époque, en 1974 exactement, que l’illustrateur Claude Lapointe
fonde son école et crée une formation mettant l’accent sur la narration et non le
dessin. « C’était tout à fait révolutionnaire », souligne Joseph Béhé, professeur et
auteur au sein de cet établissement, aujourd’hui nommé Atelier d’illustration de la
Haute École des arts du Rhin (Strasbourg).

« Dans les années 1970, la bande dessinée commence à sortir d’un cadre
enfantin, dans lequel elle était pourtant à l’aise, à la façon d’un ado qui se
cherche », raconte-t-il. L’album Maus, de l’Américain Art Spiegelman, qui paraît
en 1986 en France, marque une étape dans ce parcours vers la maturité, avec son
dessin brut et un récit intelligent. L’auteur y évoque le génocide juif et la
transmission de cette mémoire de père à fils. Le prix Pulitzer, décerné à Maus en
1992, contribue d’asseoir le neuvième art à la table des huit autres qui l’ont
précédé.

L’originalité fait mouche
À partir des années 1990, quoiqu’elle ne se soit jamais exclusivement adressée
aux enfants, comme le rappelle Benoît Mouchart, la bande dessinée devient
véritablement adulte, avec des récits profonds et sérieux. « Après la vague
autobiographique qui marque cette décennie et les récits publiés par la maison
d’édition l’Association, de nombreux champs sont explorés comme le reportage, la
science, la sociologie », retrace Joseph Béhé. Album ou roman graphique, la
bande dessinée montre qu’elle a du coffre et que ce coffre renferme des trésors.
En France, Marjane Satrapi et Riad Sattouf illustrent une nouvelle veine qui a la
sensibilité du témoignage. « La BD relie mémoire intime et mémoire collective,
historique. Ce que Maus a apporté et qu’on retrouve par exemple dans Persépolis,
c’est ce rapport à la cellule familiale qui n’est pas déconnectée des grands
événements de l’Histoire, et on voit comment ces grands événements ont un
impact sur la vie quotidienne, par exemple dans L’Arabe du futur », explique
Benoît Mouchart.

Ce lien entre histoire personnelle et grande histoire est-il propre à éclairer
l’engouement que suscite la BD d’actualité et de reportage ? « C’est plus une
tendance qu’un véritable succès », rectifie Benoît Mouchart.La série d’Emmanuel
Guibert Le photographe a toutefois ouvert la voie à un nouveau genre et remporté
les suffrages avec plus de 100 000 exemplaires vendus. « C’est par des livres à
l’impact fort que les choses changent », estime Joseph Béhé. Désormais, la BD
aborde de plus en plus de sujets, y compris des questions scientifiques ou
d’actualité.

Une tendance bien loin d’être gagnée il y a ne serait-ce que dix ou quinze ans.
Joseph Béhé se souvient que l’éditeur Dargaud n’était pas du tout convaincu
quand il a discuté avec lui, il y a une dizaine d’années, d’une idée de collection
sur la science en bandes dessinées. « Il y a eu, de la part de beaucoup de
professionnels, un véritable aveuglement. L’actualité, les formats non standards,
le noir et blanc étaient considérés comme tout à fait alternatifs. Certains disaient
que cela ne marcherait jamais. Or, ils ont apporté une bouffée d’air. Ces livres ne
s’adressent plus à un public d’initiés ou de fans », insiste Benoît Mouchart.

Des cases et des femmes
Le danger n’est-il pas, quand on a un message à transmettre, notamment un
contenu scientifique, de dessiner avec un fil au poignet ? « Un auteur peut penser
que le lecteur veut en savoir plus sur le sujet et qu’il va passer sur les artifices de
narration », analyse Joseph Béhé. Toutefois, le professeur reconnaît que certains
artistes se débrouillent très bien. Et de citer pêle-mêle Marion Montaigne, avec
son très drôle Tu mourras moins bête (adapté en série animée sur Arte), Lisa
Mandel et son remarquable travail sur la jungle de Calais avec la sociologue
Yasmine Bouagga, Daniel Blancou pour son enquête sur les gaz de schiste ou
encore son album Retour à Saint-Laurent des Arabes, sur ses parents instituteurs
dans un camp de rapatriés d’Algérie. C’est la singularité du regard, l’approche
personnelle de la forme qui, en définitive, font l’artiste et sont la marque des
projets de qualité – ce qui n’est pas le cas de toutes les publications.
Dans ce monde de la BD contemporaine, les femmes font de plus en plus leur
place. Catel, Marion Fayolle, Catherine Meurisse, Ulli Lust, Sophie Guerrive,
Pénélope Bagieu… Nos interlocuteurs sont loin de sécher, s’il faut donner des
noms. Ce changement de paradigme s’explique par la diversification du lectorat
grâce au manga et au roman graphique. Benoît Mouchart, qui a été directeur
artistique du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, rappelle à
cette occasion que la BD est le reflet de la société en général. « En école d’art, les
filles sont plus nombreuses que les garçons. Le problème est celui de la visibilité
car parmi les artistes les plus connus et les plus anciens, il y a une majorité
écrasante d’hommes », note Joseph Béhé.

Les années qui viennent diront si les plumes masculines restent privilégiées ou si
l’équilibre progresse, au profit d’une créativité toujours renouvelée.

  Prix du jury œcuménique 2018
  À l’occasion du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême 2018,
  le jury œcuménique de la bande dessinée a décerné son prix annuel à l’album
  Au pied de la falaise, de ByMöko, paru chez Soleil. Dans des tons oscillant entre
  le gris et le sépia, parfois relevés d’ocres, l’auteur raconte l’histoire d’Akou.
  Avec ses camarades du village africain où ils vivent, il suit un parcours
  initiatique qui le révélera astucieux et courageux. À la mort de son père, c’est
  lui qui lui succédera, même s’il n’est pas l’aîné. La perspective de ce défi
  engendre bien des doutes chez le jeune garçon… C’est aussi une leçon de vie
  que raconte Les petites victoires, d’Yvon Roy, publié chez Rue de Sèvres.
  L’album se voit attribué la mention spéciale du jury œcuménique pour la force
  que lui donne sa sobriété, alors que le sujet est exigeant : Chloé et Marc aiment
  leur petit Olivier de tout leur cœur mais lorsqu’il apprend que l’enfant est
  autiste, le couple est mis à rude épreuve. Ce bel ouvrage s’adresse à tous les
  parents, sans exception, car chacun sera amené à se poser, un jour ou l’autre,
  la question de l’amour inconditionnel.
Publié le 25 janvier 2018(Mise à jour le 24/01)
Par Claire Bernole

Festival de la BD d’Angoulême :
entretien avec Stéphane Beaujean,
directeur artistique
Stéphane Beaujean revient sur l’histoire de la BD, ses succès et les difficultés de
ses auteurs.

Stéphane Beaujean est directeur artistique du Festival international de la
bande dessinée d’Angoulême.

Pendant longtemps, la bande dessinée est restée un objet culturel
marginal. Peut-on dire qu’elle est devenue un art à part entière ?

Oui, évidemment. Le passage au XXIe siècle l’a acté. À la fin des années 1990, la
popularisation des genres matures et des formats différents a facilité la transition.
Aujourd’hui, le neuvième art est devenu un genre artistique comme les autres,
voire de plus en plus important.

Quel rôle a joué un événement tel que le Festival d’Angoulême pour faire
connaître et reconnaître la bande dessinée ?

Dans les années 1990 et 2000, le Festival a été un facteur très important car
c’était le seul événement culturel autour de la BD. Il a donné lieu à des outils de
médiation qui n’existaient pas. Plus tard, il a aussi été le seul à percer dans les
médias et à faire parler de la BD une fois par an. En France, c’est un événement
qui a permis d’élaborer un discours critique, légitimant cette forme d’expression.

Quel est le public qui fréquente le Festival aujourd’hui ?

C’est un public très éclectique, réunissant fans de la première heure et familles,
toutes générations confondues. C’est pour cette raison que nous accueillons
autant de monde. Certes, de manière générale, ce sont les foyers les plus éduqués
qui ont accès au livre. Mais comme nous représentons tous les types de bandes
dessinées, nous arrivons à faire venir tous les publics.

Le statut de la BD a évolué. Celui du métier d’auteur aussi. Comment
envisagez-vous son avenir ?

C’est compliqué, pour les auteurs. La concurrence est rude. Leur présence en
librairie est forcément réduite, car il y a toujours de nouveaux livres pour les
remplacer. Leur métier a surtout évolué vers la précarité, avec la fin des supports
de prépublication dans la presse, la démultiplication des titres, la baisse des à-
valoir et des ventes au titre.

Quelque 5 000 livres sortent chaque année, en tenant compte des rééditions, des
mangas, des comics franco-belges… et je pense qu’entre 50 et 60 % d’entre eux
n’atteignent pas les 1 000 exemplaires, donc ne sont pas rentables.

En parallèle, peut-on dire qu’on assiste à une féminisation de la
profession ?

La profession s’est féminisée en partie dans les années 1990, avec l’arrivée de la
bande dessinée japonaise, qui avait un public féminin, puis avec la diversification
du genre, c’est-à-dire en abordant des sujets politiques, sociaux, culturels… En
sortant du divertissement de masse pour les petits garçons, la BD a bien sûr attiré
de plus en plus les filles. Elles sont ensuite devenues auteures.

On assiste donc à une véritable féminisation, qui va de plus en plus vite. Le
monde de la bande dessinée compte 30 % de femmes. Ce n’est pas la parité, mais
on est loin des quelques pourcents d’il y a vingt ans.

La diversification de la BD se poursuit. Quelles sont les tendances de la
dernière décennie ?

La tendance, c’est l’arrivée de la bande dessinée au carrefour de toutes les
industries culturelles et créatives. Elle est devenue un support d’expérimentation
pour toutes les cultures de l’image, y compris les jeux vidéo et les films. Cela
s’observe au cinéma, par exemple.

En 2000, sur les dix films les plus rentables, il y avait Matrix, Sixième sens…et
peut-être une adaptation de bande dessinée. En 2016, sur les onze licences les
plus rentables, sept ou huit étaient liées à la BD. Il en va de même pour les
réseaux télé de type Netflix, les studios de production qui achètent des maisons
d’édition et le secteur du jeu vidéo.

La bande dessinée est devenue un support sur lequel on teste des licences. Cela
ne coûte pas très cher et si un public suffisamment large est convaincu, on passe
au grand écran ou au petit écran. C’est le cas de The Walking Dead, par exemple.
Cette tendance s’est accélérée entre 2010 et aujourd’hui.

Il y a un genre qui n’est pas nouveau, mais qui s’affirme : la bande
dessinée chrétienne. Plusieurs événements ont lieu dans les temples et les
églises alentour à l’occasion du Festival. Pourquoi n’est-ce pas le cas sur
le site même de la programmation ?

La question des religions en France est traitée de manière particulière. On
pourrait avoir un biais pour s’y intéresser mais je ne suis pas certain que le genre
soit suffisamment porteur à ce jour. Nous avons besoin de programmations très
fédératrices. Or, intégrer un tel sujet reste complexe. En outre, on pourrait avoir
un traitement critique, mais je crains qu’on nous accuse de confusion, de
prosélytisme. Enfin, même si le genre se renforce, il est possible qu’il ne soit pas
encore assez solide pour fédérer un large public.

Propos recueillis par Claire Bernole
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