Barbe Bleue et la maison dans la forêt s'est allumée - Les Écornifleuses présentent

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Barbe Bleue et la maison dans la forêt s'est allumée - Les Écornifleuses présentent
Les Écornifleuses présentent

      Barbe Bleue
et la maison dans la forêt s’est
              allumée

       Une création originale qui sera
         présentée à Premier Acte
       du 16 février au 6 mars 2010
Barbe Bleue et la maison dans la forêt s'est allumée - Les Écornifleuses présentent
LES ÉCORNIFLEUSES

        C’est au Conservatoire d’art dramatique de Québec que nous, cinq               jeunes
comédiennes fondatrices des Écornifleuses, nous sommes rencontrées. Appelées           à nous
côtoyer pendant trois ans, et remarquant nos précieuses différences, nous               avons
rapidement senti que nous nous complétions parfaitement et que quelque                  chose
d’intéressant pouvait naître de cette rencontre.

       Lors de la création de la compagnie en 2006, nous avons eu envie de parler de
notre façon à nous, féminine, de voir la vie, les relations humaines, le théâtre. Les
Écornifleuses se définissaient alors comme cinq filles se questionnant sur la place de la
femme dans la société et utilisant le théâtre comme terrain d’exploration. Dans cet
ordre d’idées, nous avons proposé le spectacle Cinq filles avec la même robe, un texte
d’Alan Ball qui nous avait frappées par l’honnêteté de sa peinture de la féminité
contemporaine, et qui fut un franc succès à Premier Acte.

       Cette année cependant, notre collectif compte préciser son mandat. Nous
ressentons l’ardent et pressant désir de parler de l’humanité plus globalement, mais
toujours par un traitement féminin tout en sensibilité. En effet, le théâtre fut un
domaine longtemps réservé à la gent masculine. Nous avons vu les histoires, les drames
du monde depuis des siècles présentés avec le regard de l’homme. Maintenant que la
femme se retrouve sur les planches et aux commandes de l’écriture, comment perçoit-elle
le monde? Comment voit-elle les gens qui l’entourent, comment parle-t-elle des drames
et des merveilles qui arrivent jusqu’à elle? Ce désir de parler du monde, de l’humain
dans tout ce qu’il a à offrir, et de le faire par une pensée féminine, voilà ce qui pousse les
Écornifleuses à créer.

        C’est donc avec honneur que les Écornifleuses vous convient, pour une deuxième
année consécutive, à de grandes festivités. Cette fois-ci, la jeune compagnie féminine
vous transportera dans l’imaginaire fantastique de Barbe Bleue et, le temps d’une
soirée, vous serez plongés dans une atmosphère de décadence, d’excès et de luxure.
Avec une douzaine d’artistes en scène, nous mettrons nos habiletés de créatrices de
l’avant pour offrir au public de Québec un tout autre visage des Écornifleuses par le
moyen d'une création angoissante.
UN RÉSUMÉ DU SPECTACLE

       Le conte Barbe Bleue de Charles Perrault nous fascine encore comme il nous
fascinait dans notre enfance. C’est sans aucun doute l’histoire la plus effrayante et la plus
énigmatique qu’on retrouve dans les livres d’enfants. Nous l’avons choisie comme point
de départ, comme source d’inspiration. Bien entendu, les autres versions de ce récit, ainsi
que son personnage central au visage à la fois historique et fictif, ont également animé
notre création. Par le biais de cet univers glauque et mystérieux, nous cherchons à
exploiter le thème de la déresponsabilisation sociale.

         Barbe Bleue, homme riche et inquiétant, marié à sept reprises et veuf autant de
  fois, cherche une nouvelle épouse. Une voisine l’intéresse, mais elle le craint. Barbe
  Bleue l’invite alors, accompagnée de ses amis, à festoyer chez lui pour huit jours
  d’amusements ininterrompus.       Le tourbillon des plaisirs enivre la belle jusqu’au
  mariage. Mais tandis que chacun est amolli par autant de débauche, l’impensable
  arrive : la porte est ouverte, la clé échappée, la désobéissance découverte, et l’horreur
  est commise par Barbe Bleue, enragé, devant les convives pétrifiés de terreur.
  Personne n’a su empêcher le meurtre. Le temps passe, et une nouvelle ronde peut être
  dansée : la ronde désarticulée des témoins impuissants, de ceux qui n’ont pas agi, qui
  passent de l’oppressante culpabilité à l’apaisante déresponsabilisation.

       Nous avons donc envie de vous transporter dans la maison de Barbe Bleue, au
milieu d’une campagne perdue et inquiétante, et de vous faire découvrir ce qui est arrivé
durant ces huit jours. Le spectacle se veut une sorte d’événement, de fête somptueuse à
laquelle le public prend part et devient donc lui-même un peu responsable lorsque
survient le meurtre… Nous voulons entraîner les spectateurs dans une forme théâtrale
surprenante qui leur permettra de s’impliquer plus activement; nous voulons qu’ils
ressentent la fébrilité de participer à un événement hors du quotidien.

       Pour atteindre cet objectif, la salle ne devra plus ressembler à un lieu où acteurs et
spectateurs sont divisés; la danse aura une part importante – nous travaillerons d’ailleurs
avec le chorégraphe Harold Rhéaume afin de remplir l’espace et d’entraîner le
mouvement dans la décadence. Aussi, la musique sera omniprésente – nous serons
accompagnés tout au long de la fête par la musique live de Philip Larouche.
LE THÈME CENTRAL : LA DÉRESPONSABILISATION

La responsabilité est la conséquence intime de la liberté. Aussi le monde est ce que
nous le faisons. –Léo-Paul Desrosiers

       Barbe Bleue est un conte riche, un matériau de base idéal. Si nous avons choisi
de nous y plonger, c’est que nous avions envie d’ouvrir une des portes qu’il propose – et
à l’image de la jeune mariée qui est irrésistiblement attirée vers la porte défendue, nous
concentrons l’écriture de notre Barbe Bleue vers un aspect fascinant et angoissant de
l’humanité : sa capacité à se déresponsabiliser.

       Nous sommes à Québec, au Québec, au Canada. Chez nous, il y a un système de
santé public, l’assistance sociale, des ressources naturelles. Bien sûr, il y a des problèmes
multiples et complexes , mais rien n’est parfait. Nous sommes tout de même à Québec,
au Québec, au Canada, et ici, nous sommes riches et il n’y a pas la guerre.

        Ailleurs dans le monde, nous le savons, tout n’est pas aussi facile. On en parle
aux nouvelles, dans les journaux. Parfois, nous en parlons même entre nous. Et ce n’est
pas que nous soyons mauvais, ou que nous n’ayons pas de conscience, mais nous disons :
de toute façon, que pouvons-nous faire? Alors ici, nous continuons nos révoltes
légitimes, mais il y a tout de même ailleurs des gens qui meurent sous la lame d’un enfant
soldat.

        Nous créons si facilement une distance avec l’horreur, et c’est pour y réfléchir que
nous vous proposons notre Barbe Bleue. Nous nous demandons : est-ce à cause de cette
absence d’implication, de cette déresponsabilisation collective, que l’Histoire se répète?
Si l’Histoire est ponctuée de montées au pouvoir d’arracheurs de liberté, est-ce parce que
personne ne se sent concerné par ce qui s’est passé avant nous? Et ces horreurs
contemporaines, pourquoi est-ce si difficile d’en comprendre la réalité quand elles ne
sont pas directement dans notre cour? Si nous sentions que nous sommes tous une partie
d’une même humanité plutôt que des individus distincts, si nous acceptions
collectivement la culpabilité, la responsabilité des horreurs commises aujourd’hui et par
nos prédécesseurs, pourrions-nous apprendre enfin et commencer à faire mieux?

        Au cours de la fête décadente qui aura lieu sur scène, Barbe Bleue posera un acte
irréparable devant des témoins qui, comme chacun, cachent aussi des secrets inavouables,
de honteux remords. Ce sont leurs réactions qui feront, ou non, se poursuivre l’horreur.
Et c’est là que notre version du conte prend tout son intérêt, car c’est là que nous pouvons
utiliser l’horreur d’une histoire connue et fictive pour raconter une horreur que nous
vivons aujourd’hui, et qui n’est pas fictive du tout : celle de la déresponsabilisation.

        Nous vous invitons donc à venir prendre position, à offrir à vos étudiants la
possibilité de se questionner en profondeur sur, oui, une théâtralité festive et angoissante,
mais surtout sur un sujet aussi humainement complexe que la responsabilité personnelle
et citoyenne.
EN COMPLÉMENT…

         Pour obtenir des informations supplémentaires, n’hésitez pas à contacter Laurie-
  Ève Gagnon, directrice des communications et du développement scolaire pour les
  Écornifleuses, au 418 523-7468, ou envoyez-nous un courriel à l’adresse suivante :
  lesecornifleuses@yahoo.ca.

          De plus, les Écornifleuses préparent leur site Internet qui devrait être en ligne dès
  cet automne! Vous y trouverez des informations sur les spectacles, un calendrier des
  activités spéciales du collectif, un blogue sur les actualités féminines et artistiques, des
  photos… Soyez à l’affût!

          Notez qu’il nous fera plaisir d’organiser, à votre demande, une discussion entre
  les artistes et vos étudiants en classe ou après la représentation.

Voici quelques liens utiles pour satisfaire votre curiosité :

Le conte original de Charles Perrault :                                              Nous vous
http://fr.wikisource.org/wiki/La_Barbe_bleue                                           invitons
http://clpav.fr/lecture-barbe.htm                                                   également à
                                                                                    visionner des
La version d’Anatole France – à l’antipode de celle de Perrault :                   extraits de la
http://www.inlibroveritas.net/lire/feuilletage/oeuvre3384-                          chorégraphie
page1.html#page                                                                     Barbe Bleue
                                                                                       de Pina
L’opéra de Béla Bartok avec un livret de Béla Balazs (Le Château de                 Bausch, une
Barbe-Bleue) :                                                                          grande
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Ch%C3%A2teau_de_Barbe-Bleue                          inspiration
http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_741536113/le_Chateau_de_Barb                  pour nous.
e-Bleue.html
http://www.lamediatheque.be/travers_sons/op_bar01.htm
                                                                                   L’intégrale de
L’opéra de Paul Dukas avec un livret de Maurice Maeterlink (Ariane et               son spectacle
Barbe-Bleue) :                                                                     est disponible
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ariane_et_Barbe-Bleue                                 en 12 tableaux
                                                                                     sur Internet.
L’opéra-bouffe de Jacques Offenbach avec un livret d’Henri Meilhac et
Ludovic Halévy (Barbe-Bleue):
http://fr.wikisource.org/wiki/Barbe-Bleue

Autre site pertinent : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Barbe_bleue
      Enfin, plusieurs œuvres cinématographiques portent le titre de Barbe Bleue, mais
aucune n’est directement liée à notre travail. Quand même, si votre curiosité vous y porte, vous
pouvez en visionner des extraits sur Internet!
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