Francesco Merlini - Agence Samarcande

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Francesco Merlini - Agence Samarcande
Francesco Merlini

                                   Je suis née à Aoste en 1986. Après une licence en design industriel à l’Université
                                   polytechnique de Milan, je me suis entièrement tourné vers la photographie. Après avoir
                                   couvert les actualités en Italie, je travaille à présent sur des projets personnels à long
                                   terme, des reportages et des éditoriaux.
                                   En 2012, j’ai été publié sur le livre « Mono vol » aux cotés de photographes de renom tels
                                   que Roger Ballen, Daido Moryiama, Anders Petersen et Antoine d’Agata. En 2015, j’ai
                                   remporté le concours Conscientious Photography Portfolio avec mon projet de longue
                                   haleine « Farang » et plus tard, j’ai été sélectionné par le British Journal of Photography
                                   afin de faire partie du numéro spécial Talents : Ones to Watch 2016.
                                   Mes photographies ont été publiées dans des magazines et des sites internationaux,
                                   notamment : Le Washington Post, le Time Lightbox, le Financial Times, Le Monde,
                                   L’Espress, Wired, Gq, Die Welt, Internazionale, La Stampa et D La Repubblica.
                                   Mes projets ont été exposés dans de nombreux festivals et galeries nationaux et
                                   internationaux.

                    Autoportrait
Francesco Merlini - Agence Samarcande
Francesco Merlini

                    Sans aucun a priori, Francesco Merlini réussit brillamment à se fondre dans les méandres
                    du plus grand marché vaudou au monde et nous livre une histoire dont on ne sait pas
                    bien si elle relève d’un mythe ou de la réalité, tant les images qu’il saisit nous paraissent
                    éloignées de notre culture. Mais c’est aussi à un voyage initiatique qu’il nous convie, une
                    quête dans laquelle le spectateur est emmené de gré ou de force, comme le témoin de
                    ses rencontres fortuites et inquiétantes.
                                                                                                Fannie Escoulen
                                                                                     Conseillère Artistique 2020
Francesco Merlini - Agence Samarcande
Francesco Merlini

                    « Akodessawa »
                    Juin 2019
                    Dans une banlieue de Lomé, la capitale du Togo, sur le chemin du centre-ville à
                    l’aéroport, une fois arrivé à un grand rond-point, si vous prenez une petite rue qui
                    tourne et mène au beau milieu d’immeubles vétustes et d’ateliers improvisés, vous
                    vous trouverez face à une grille en fer rouillé. De l’autre côté, une grande cour de sable
                    dotée de deux stores d’acier protège du soleil de plomb les hommes, les femmes et
                    les enfants qui, allongés et assis sur des bancs, attendent que des clients leur achètent
                    leurs produits : talismans, charmes, crânes, os, têtes, cornes, peaux, pattes, coquillages,
                    plumes, épines, herbes et animaux vivants. Il ne s’agit pas d’un simple marché, mais du
                    plus grand marché de vaudou au monde, le marché des féticheurs d’Akodesséwa.
                    Les marchandises à vendre sont principalement des parties d’animaux comme des
                    serpents, des caméléons, des chats, des chiens, des tortues, des scorpions, des
                    crocodiles, des rats, des singes, des antilopes, des éléphants, des perroquets, des
                    chouettes, des faucons, de gros félins, des hyènes, des porcs-épics, des étoiles de mer,
                    des moutons, des chevaux, des phacochères, des babouins, des chèvres, des chauves-
                    souris, des béliers, des buffles et des poissons, tous parties de fétiches vaudous, de rituels
                    et de soins traditionnels. Les boissons alcoolisées et non alcoolisées sont également
                    des ingrédients importants, mais l’ingrédient principal est le sang, ingrédient que vous
                    ne trouverez pas ici sur le marché étant donné qu’il doit provenir d’un sacrifice qui,
                    avant chaque rituel, est essentiel pour activer le pouvoir vaudou. Le vaudou est une
                    pratique par laquelle les humains essayent de domestiquer la nature afin de la révéler,
                    admettant l’impossibilité d’un contrôle total. Le sacrifice est l’outil nécessaire pour initier
                    tout dialogue avec le monde des non-humains. Alors que dans le christianisme, le sang
                    est évoqué comme une idée, dans le vaudou, il est considéré comme une expérience
                    sensible et, en tant que telle, doit contenir l’énergie vitale de la victime.
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Francesco Merlini - Agence Samarcande
Francesco Merlini

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                    Un fétiche se compose d’éléments animaux associés à des éléments minéraux, des
                    produits industriels comme du parfum ou du soda et de l’« ama » : des herbes, des
                    racines, des feuilles, etc., qui, selon leurs associations, produisent différents effets. Les
                    composants sont sélectionnés non seulement en raison de leur pouvoir, mais aussi en
                    fonction de leur aspect et de leur forme, et chaque « sofo », la prière vaudou, a différentes
                    recettes qui produiront des fétiches vaudous uniques. Ces objets sont des instruments
                    capables de créer des liens sociaux et, par conséquent, de transcender leur immanence
                    apparente, en incorporant des valeurs et pouvoirs étrangers à la volonté humaine. Un
                    fétiche est une fixation d’un élément unique qui donne une nouvelle identité à des
                    éléments qui sont hétérogènes d’origine. Il peut s’agir de Dieu, mais également d’un
                    humain, d’une plante, d’un animal ou d’un objet. Ceci dépend du rituel et de la situation
                    où le fétiche, réceptacle de souffles vitaux, est activé et renforcé.
                    Toutes les personnes travaillant sur le marché sont originaires du Bénin, berceau du culte
                    vaudou moderne, le « Gorovaudou » qui s’est répandu dans tous les pays bordant le Golfe
                    de Guinée : le Bénin, le Togo, le Nigéria et le Ghana. Le droit de posséder une étale au
                    sein du marché est habituellement hérité du père et il n’est pas rare de voir deux ou trois
                    générations de la même famille autour d’une étale. Habituellement, le plus ancien est un
                    « sofo » qui apprend à son fils, ou très rarement à sa fille, les secrets et les formules du
                    culte et de la préparation médicamenteuse.
                    Tout autour de la cour, des signes en bois avec les noms et les contacts des prêtres
                    vaudous et soigneurs du marché sont accrochés à l’entrée de petites cahutes en métal
                    dans lesquelles les clients pénètrent pour faire l’objet de rituels ou obtenir des charmes
                    personnels, habituellement face à de petits autels entourés de bouteilles et de bols
                    d’ingrédients non reconnaissables.
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Francesco Merlini - Agence Samarcande
Francesco Merlini

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                    Lorsqu’un client local ou un touriste passe la grille, chaque vendeur commence à crier
                    afin de l’attirer vers son étale emplie d’éléments vaudous et parfois de sculptures et de
                    produits traditionnels faits à la main, plus adaptés aux touristes.
                    Nous avons une vision assez négative du vaudou, alimentée par des stéréotypes
                    et interprétations erronées qui, depuis l’époque coloniale, ont été diffusés par les
                    Occidentaux et en particulier les missionnaires afin de renforcer et de légitimer les
                    conversions de l’animisme au christianisme. Leur obsession des matières premières et
                    leur valeur font de l’ombre aux valeurs sociales et invisibles des fétiches, mettant plutôt
                    en évidence leur caractère matériel illusoire.
                    Ici, au marché, tout le monde m’explique que le vaudou offre protection et chance alors
                    que la sorcellerie est toujours accomplie à de viles fins, raison pour laquelle la plupart des
                    pratiques vaudoues visent à se protéger de celle-ci.
                    Par conséquent, même si 30 % de la population togolaise s’est convertie au christianisme
                    et 20 % à l’islam, presque toute la population soigne son corps et son esprit avec de la
                    médecine vaudou traditionnelle, dont vous pouvez trouver les ingrédients ici, au marché
                    d’Akodesséwa.
Francesco Merlini - Agence Samarcande
Francesco Merlini

                    Autoportrait
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Francesco Merlini

Formation                                                                 Festival de la Photographie, Capri, Italie
2010	Polytechnique - Baccalauréat en design industriel, Milan,         	Exposition collective « Italianism 2017 », Farnesina, Rome,
      Italie                                                              Italie
                                                                        	Exposition collective « Buried Reflections in the Silo », Kolga
Expositions                                                               Tblisi Photo Festival, Georgie
                                                                        	Exposition collective, What’s Up Photo Doc, Galerie Le 247,
2019	Projection - Photolux Travel Photography Award Finalists,           Paris, France
      Lucca, Italie                                                     	« Farang », Galerie Le 247, Paris, France
	Exposition collective « Now, for the Future », Galerie Open
      Eye, Liverpool, Royaume-Uni
	Exposition collective Mt. Rokko International Photo Festival,
      Sorakuen Garden, Kobe, Japon
	Exposition collective Palm Photo Prize, Theprintspace,
      Londres, Royaume-Uni
	Projection - Head On Portrait Prize 2019, Paddington Town
      Hall, Sidney, Australie
	Exposition collective « Break a leg », Galerie Sugar,
      Fayetteville, États-Unis
	Exposition collective « Momentum », Comodo 64, Turin, Italie
2018	Exposition collective « In Vivo », Noorderlicht Photofestival,
      Heerenveen, Pays-Bas
	Exposition collective « Momentum », Minimum Studio,
      Palerme, Italie
	« Farang », Galerie Quasi Fotografo QF3, Vérone, Italie
2017	Exposition collective « God Hates Us all », Berg, Paris, France
	Exposition collective « La Ballade des Pendus », Plasma
      Plastic Modern Art, Milan, Italie
	Exposition collective « Conceal/Reveal », Photo Oxford
      Festival, Oxford, Royaume-Uni
	Exposition collective « Capri: un’isola per la fotografia »,
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