BIBLISSIMA, UN OBSERVATOIRE DU PATRIMOINE ÉCRIT DU MOYEN ÂGE ET DE LA RENAISSANCE P.22 - École Pratique des Hautes Études
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N° 11 M A I 2 017 LE M AG A Z I N E D E L’ É C O LE P R AT I Q U E D E S H AU T E S É T U D E S RECHERCHE BIBLISSIMA, UN OBSERVATOIRE DU PATRIMOINE ÉCRIT DU MOYEN ÂGE ET DE LA RENAISSANCE P.22 Nominations et récompenses P.4 150 ans de l’EPHE : quand l’École explore son passé P.12 Ah ! Doc, le journal de l’École doctorale P.16
SOMMAIRE Éditorial P.03 C’est officiel Récompenses et distinctions P.04 Ordre national de la Légion d’honneur P.05 Prix des étudiants de l’EPHE P.05 Retour sur la cérémonie de remise des masters de l’EPHE P.06 N° 11 M A I 2 017 Actu des services Prévention et sécurité à l’EPHE P.07 LE M AG A Z I N E D E L’ É C O LE P R AT I Q U E D E S H AU T E S É T U D E S Actu des sections Le mythe d’origine du théâtre indien P.08 RECHERCHE Pictor. Le métier de peintre à la Renaissance en Europe P.08-09 BIBLISSIMA, UN OBSERVATOIRE DU PATRIMOINE ÉCRIT DU MOYEN ÂGE Imagerie et Morphométrie 3D : la révolution numérique en SVT P.09-10 ET DE LA RENAISSANCE P.22 Actu des instituts « Un Œil sur le Corail » ou l’observation citoyenne du corail P.10-11 Nominations et récompenses Quelle éducation à l’école pour lutter contre les stéréotypes P.4 150 ans de l’EPHE : relatifs aux religions ? P.11 Cent cinquantenaire de l’EPHE quand l’École explore son passé P.12 Ah ! Doc, le journal « En embrassant… » Sortir des clichés, ou quand l’École explore son passé P.12-13 Sans frontières de l’École doctorale P.16 Liban : un programme de mobilité franco-libanaise en archéologie, histoire du Proche-Orient médiéval et histoire de l’art P.14-15 Ah ! Doc Le mot du directeur de l’École doctorale P.16 Parole de doctorant : Ricochets, puzzle à trous et cubisme : ÉPHÉMÉRIDE, le magazine de l’École Vatican II vu par les non-chrétiens P.17 Pratique des Hautes Études Retour sur la remise des diplômes de doctorats P.18 Numéro 10 – mai 2017 Ma thèse en 180 secondes : une doctorante de l’EPHE remporte la finale PSL 2017 P.19 Première rencontre des doctorants et jeunes docteurs sur l’Italie Directeur de la publication : Hubert Bost Rédacteur en chef : Patricia Ledoux préromaine « Du Bronze récent à la romanisation (xive - ive siècles av. n.è.) » P.20 Ont participé à ce numéro : Journée Transversale de l’École doctorale : La pérennité : survivre, Lyne Bansat-Boudon, Carole Bastianelli, persévérer, évoluer P.21 Cécile Berthe, Laurianne Bruneau, Sylvie Demignot, Célestin Sedogbo, Soutenances et habilitations à diriger des recherches P.21 Laurence Frabolot, François Queyrel, Recherche Jean-Michel Mouton, Isabelle Gomez, Stéphanie Groudiev, Vincent Goossaert, Dossier : Biblissima, un observatoire du patrimoine écrit Wouter Henkelman, Michel Hochmann, du Moyen Âge et de la Renaissance P.22-25 Louis Hourmant, Robin Mailhac, Paris Sciences et Lettres Claire Maligot, Sophie Nordmann, Andreas Stauder, L’École Pratique des Hautes Études devient membre de l’Université PSL P.26 Anastasiia Syreishchikova, Lancement de Scripta. Histoire et pratiques de l’écrit P.27 Anne-Marie Turcan-Verkerk.. École d’été en Iran : « Bisotun : le “déchiffrement in situ” » P.28 Valeur ajoutée La Réserve du Grand équipement documentaire : un espace pour Création : Agence Magamo les documents « rares » P.29 Mise en page : Frédéric Magda Impression : Alinea Print Création de l’Institut Cognition (Dispositif Tremplin Carnot) P.30 Portrait Laurianne Bruneau, fondatrice de la Mission Archéologique Photo en couverture : Christine de Franco-Indienne au Ladakh P.31-33 Pisan (1364 – 1431, femme de lettres et Actualités féministe) à son pupitre © London, British Libray, MS Harley 4431 Séminaire « 150 ans d’histoire de l’EPHE » Conférence « Mouvement, déplacement, transfert en néo-égyptien P.34 Une approche syntaxique, sémantique et typologique » P.34 École Pratique des Hautes Études Journée des doctorants « Restauration et remploi » P.34 Patios Saint-Jacques – 4-14, rue Ferrus Journée scientifique de la section SR « Approches plurielles du religieux » P.35 75014 Paris Conférence « Mondes anciens, nouveaux regards » P.35 www.ephe.fr communication@ephe.sorbonne.fr
ÉDITO P olynésie, Inde, Italie, Iran, Liban… à nouveau Éphéméride vous offre quelques pages de dépaysement savant. Les préoccupations les plus concrètes telles que le CHSCT ou le chantier de Condorcet à Aubervilliers y côtoient des sujets scientifiques pointus : l’étude des récifs coralliens, l’imagerie 3D, Biblissima, les nombreux chantiers et missions archéologiques. On découvre les rendez-vous proches, comme la Journée Portes Ouvertes organisée dans nos nouveaux locaux de la Maison des Sciences de l’Homme Boulevard Raspail. La perspective du cent cinquantenaire de l’École est l’occasion de se replonger dans son passé. Les sujets sociétaux tels que le changement climatique ou la lutte contre les stéréotypes rappellent que les recherches en sciences, dures ou douces, ne sont pas déconnectées de la « vraie vie ». Cette variété et cette façon de passer d’une aire géographique à l’autre, d’une époque à l’autre, d’un champ disciplinaire à l’autre, sont bien représentatives de la culture de l’École. L’EPHE bouge. Après sept années au cours desquelles de nombreux enseignements ont été dispensés au bâtiment Le France – où étaient installés certains de nos centres de documentation et de recherche –, nous avons déménagé à la Maison des Sciences de l’Homme, 54 Boulevard Raspail. L’EPHE exprime sa gratitude à l’Epaurif pour le suivi des travaux de restauration de la MSH. Les séminaires EPHE du France y ont repris après les congés de printemps, les chercheurs du Centre Wladimir Golenischeff (égyptologie) et du Centre d’études mongoles et sibériennes y trouvent leurs repères. Un grand merci à tous les collègues concernés, qui ont supervisé avec soin ces déménagements, et à l’équipe de Julien Bruyelle, notre responsable du service Patrimoine et logistique, qui a conduit la manœuvre de main de maître. Vous êtes d’ores et déjà tous conviés à l’inauguration « officielle » du bâtiment, prévue en juin prochain, en concertation avec la FMSH et l’EHESS. L’EPHE va de l’avant. Le 27 février, notre conseil d’administration a reçu Thierry Coulhon, président de l’Université PSL, avec lequel il a longuement échangé. Au terme de ce débat qui avait été précédé d’un vote unanimement favorable du comité technique d’établissement, le conseil d’administration a ratifié par 30 voix pour (1 contre, 0 abstention) l’accord politique intitulé « L’Université Paris Sciences et Lettres : objectifs, structure, pilotage » et a décidé de devenir établissement membre de PSL. La route est encore longue : il faut rédiger les statuts qui découlent de cette charte, convaincre le jury IdEx de la force de notre projet d’« université intégrée » où la souveraineté s’exerce de façon partagée entre la structure commune et les établissements qui conservent leur personnalité morale. L’EPHE se mobilise. Après une longue maturation et une période de versement des notices dans la base documentaire, le Dictionnaire prosopographique est passé de la phase préparatoire à la publication. Accessible à son adresse propre (https://prosopo.ephe.fr/) ou par l’onglet “Cent cinquantenaire” (menu École) du site internet de l’EPHE (https://www.ephe.fr/), il offre d’ores et déjà plus de 150 notices d’enseignants chercheurs de toutes les époques – y compris les collègues actifs – et de toutes les sections : les trois actuelles (IIIe : Sciences de la Vie et de la Terre, IVe : Sciences historiques et philologiques, Ve : Sciences religieuses), mais également les deux qui ont disparu (Ire : Mathématiques, IIe : Physique-Chimie) et celle qui s’est autonomisée (VIe : Sciences économiques et sociales, devenue l’EHESS). Créé à l’occasion du cent cinquantenaire de l’École (voir p. 33), notre Dictionnaire prosopographique constitue l’une réalisations phares de cet anniversaire. Au-delà, il a vocation à offrir un outil fiable et passionnant pour l’histoire de l’École, qui appelle les contributions de toutes celles et de tous ceux qui voudront bien y partager leur savoir. Hubert BOST Président de l’EPHE ÉPHÉMÉRIDE N°10 / MAI 2017 03
C’EST OFFICIEL Récompenses et distinctions Raymond Mentzer, historien du protestantisme, professeur à l’Université d’Iowa et ancien directeur d’études invité de l’École (SR), a été nommé Chevalier de l’Ordre des Palmes académiques par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il recevra officiellement sa décoration le 12 juin 2017 à l’EPHE. Gilbert Dahan, ancien directeur d’études cumulant à la section des sciences religieuses (Histoire de l’exégèse chrétienne au Moyen Âge) de 1999 à 2008, a été promu chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres par la ministère de la Culture et de la Communication. L’Académie des Inscriptions et Belles Lettres a décerné le 24 février le prix Honoré Chavée à Michel Banniard, Directeur d’études émérite à l’École (SHP) et Professeur à l’Université de Raymond Mentzer Toulouse-Le Mirail, pour l’ensemble de son œuvre sur la genèse des langues romanes (Ve-IXe s.). Le Prince Albert II de Monaco a remis le 12 janvier 2017 le Grand prix des sciences de la mer Albert Ier de Monaco à Fernand Verger, spécialiste en géomorphologie littorale, professeur émérite à l’École normale supérieure et ancien Directeur d’études de l’École (SVT), pour l’ensemble de ses œuvres scientifiques. Serges Planes, directeur de l’Institut des Récifs Coralliens du Pacifique (IRCP), du Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement (CRIOBE) et de PSL- Environnement, a été nommé au conseil scientifique de l’Agence française pour la biodiversité le 23 décembre 2017. Remise du le Grand prix des sciences de la mer à Fernand Verger par Albert II de Monaco Serge Planes Parmi les 60 membres récemment nommés par arrêté ministériel, Aurélie Goutte, maître de conférences à l’EPHE (SVT), intègre le Conseil national de la protection de la nature (CNPN), au sein du collège d’expertise en matière de recherche et d’enseignement sur la biodiversité. Le CNPN assure une mission d’expertise scientifique et technique sur toutes les questions de biodiversité et de protection des milieux. Aurélie Goutte 04 ÉPHÉMÉRIDE N°10 / MAI 2017
C’EST OFFICIEL ORDRE NATIONAL DE LA LÉGION D’HONNEUR Ségolène Royal, ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, en charge des Relations internationales sur le climat, a remis les insignes de Commandeur de la Légion d’Honneur à Françoise Gaill, directeur de recherche émérite au CNRS et membre du conseil d’administration de l’EPHE. Laurence Frabolot, vice-présidente aux relations internationales, et Hubert Bost, président de l’École, ont été nommés Chevaliers dans l’Ordre de la Légion d’Honneur (promotion du 16 avril 2017). RECTIFICATIF : Valentine Zuber, qui a été nommée Chevalier de l’Ordre national de la Légion d’Honneur, est directrice d’études à l’EPHE sur la chaire « Religions et relations internationales » (SR) et non professeure des universités en histoire et sociologie de la laïcité. (voir Éphéméride n° 9, p. 4). Prix des étudiants de l’EPHE Le prix de l’Institut de l’Estran Environnement et littoral attribué à Antoine Mury Le 20 janvier 2017, l’Institut de l’Estran a récompensé Antoine Mury pour son mémoire intitulé « Suivi des dépôts coquilliers et étude du service écosystémique de protection dans la moitié ouest de la baie du mont Saint-Michel », soutenu en 2016 dans le cadre de son Master en Sciences pour l’environnement à l’Université de La Rochelle, en lien avec le Laboratoire Géomorphologie et Environnement Littoral de Dinard. Antoine Mury © Institut de l’Estran Le prix Depéret Paléontologie décerné à Margot Bernadi Margot Bernadi, doctorante encadrée par Sophie Montuire et Sébastien Couette (SVT), a remporté le Prix Depéret de la meilleure communication orale des doctorants au Congrès de l’association Française de Paléontologie qui s’est tenu du 29 au 31 mars 2017 à Dijon. Sa présentation s’intitulait : Paléo-reconstruction du mode de vie d’Adapis parisiensis, primate fossile de l’Eocène. Margot Bernadi et Eric Buffetaut, président de l’APF. © APF Margot Bernardi et ????? ÉPHÉMÉRIDE N°10 / MAI 2017 05
C’EST OFFICIEL Retour sur la cérémonie de remise des masters de l’EPHE L’EPHE a organisé le 2 mars 2017 sa première remise de diplômes commune aux trois sections de l’École. 60 mastérants de la promotion 2015-2016 ont ainsi reçu leur diplôme lors d’une cérémonie officielle dans les grands salons de la Sorbonne. Vous trouverez ci-dessous la liste des 144 étudiants diplômés de l’année 2015-2016. Master « Études européennes, méditerranéennes et asiatiques » (EEMA) Aram Naser Abdullah, Aida Alavi, Maxime Aliouat, Jeremie Allouche, Jean Angles, Mohammed Assem, Salah Bahmani, Yu Bai, Elpis Bargiota, Morgan Belzic, Chams Bernard, Lezin Doucel Biere Ngali, Béatrice Bonino, Amara Camara, Simon Carbasse, Emmanuel Casso, Lucie Charasson, Pierre Charrey, Philippe Chauvac, Papa-Souleymane Cisse, Céleste Joseph Mou Coulibaly, Alice Croq, Claire de Basquiat-Toulouzette, Marion De Quengo De Tonquedec, Bassaro Dembele, Nicolas Durieux, Randa El Amraoui, Alberto Emedi Morisho, Barthelemy Enfrein, Robin Giammei, Ekaterina Gordienko, Élisabeth Goussard, Asher Gutkind, Noha-Awni Helmy- Serhan, Moufid Jaber, Guy-Robert Kpwang, Aurore Levasseur, Stéphanie Loddo, Jehan Maigne-Montamat, Clément Maral, Erwan Marçais, Laure Mendousse, Michael Meyer, Eric Mihajary, François Miran, Mohamad Nardin, Mohammed Nawshirwan-Aziz, Anton Odaysky, Yusuf Ozcan, Beatriz Paneda, Mathias Pipon, Alin-Vasile Pohrib, Christophe Proust, Stéphanie Quantin, Nariman-Khana Rahim, Manon Ramez, François Remise, Christine Ribbe-Le Goff, Catherine Rotty, Hammam Saad, Soeren Schwartz-Moeller, Nathaniels-Frederic Sossoukpe, Jade Thau, Agnes Thienpont, Nicolas Trotin, Vincent Vacque, Audrey Vatinel, Zhihuan Zhou. Master Sciences des religions et société (SRS) Djuhra Ababsa-Benchir, Henri Brouard, Muriel Chochois, Carmen Cormaille de Valbray de Gorguette D’argoeuves, Juliette Dedieu, Elena Guixe-Torres, Baptiste Larroude-Tasei, Michèle Savi, Caroline Strino, Laurent Tessier, Jiao Wang. Master Biologie Santé Écologie (BSE) Cheha Ali, Manon Amiguet, Aline Bamia, Awovi Bedou-Kwaku, Malicia Besnard, Laurie Besson, Agathe Blandin, Emmanuelle Boscher, Alexandra Bouscary, Joséphine Briand, Jeremy Campos, Coline Canonne, Jeremy Carlot, Steve Cottin, Cindy Da Silva, Léa Daures, Pierre-Geoffroy de La Lande De Calan, Florian Dupuy, Gauthier Esnot, Aymeline Eveno, Camille Gache, Romaric Gauthier, Élisa Gontier, Geoffroy Goujon, Ludovic Goyot, Carl Grellet- Munoz, Nicolas Hebert, Clément Henniaux, Charlène Iltis, Hugo Jacob, Christopher Jah, François Jean, Louise Jullien, Justine Kordylas, Yann Lacube, Alexis Laforge, Charlotte Laforge, Sofian Laoues, Phan-Khoi-Nguyen Le, Sarah Le Saux, Marion Lenglet, Céline Leone, Marie-Eugénie Maggia, Benjamin Martin, Lucie Mato, Delphine Maze, Élodie Moureau, Mathilde Mullard, Eugénie Mussard, Koichi Nakabayashi, Lauriane Navarro, Halime Ousman, William Perrin, Angélique Robin, Carole-Liliane Rolengha-Mamboungou-Ngouadando, Samuel Rosner, Typhaine Rousteau, Marina Sabatier, Florent Salvador, Anna Scius-Bertrand, Deborah Sitbon, Laurie Spehner, Marion Thauvin, Marine Vermot Des Roches, Baptiste Wilmet. De droite à gauche : Équipe des responsables du master Biologie, santé et Écologie (Elodie Moreau-Guigon, Samuel Etienne, Sophie Gad-Lapiteau, Thierry Dupressoir, Bérengère Guillery-Girard, Joelle Provasi). Massiré Traore, Major de promo du master pro des diplômés de l’année précédente. 06 ÉPHÉMÉRIDE N°10 / MAI 2017
ACTU DES SERVICES Prévention et sécurité à l’EPHE L’École pratique des hautes études est pourvue d’un Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) depuis novembre 2013 (décision du CA du 27 mars 2013). Pour accomplir ses missions d’amélioration des conditions de travail, de prévention des risques et de développement de la prévention, de sensibilisation et d’information, le CHSCT est placé sous la responsabilité d’un conseiller en prévention – en la personne d’Isabelle Gomez – coordonnant les Isabelle Gomez, actions des assistants de prévention (dans les équipes et les UMR, toutes sections confondues). Son conseillère de prévention rôle est de conseiller le chef d’établissement en matière de prévention et de sécurité, d’améliorer les conditions des agents, de faire respecter la législation et de dresser une cartographie complète de l’organisation de la prévention et de la sécurité de tout l’établissement en rassemblant les données transmises par les assistants de prévention (28 au total, dont 5 font partie de l’EPHE : Michèle Chabert (U1138 – Paris) , Isabelle Lagroye (UMR 5218 – Bordeaux) , Cindy Racœur (EA 7269 – Dijon), Nathalie Tolou (USR 3278 – Perpignan) et Khalid el Hachimi (UMR 7225 – Paris)). Le CHSCT est composé de représentants de l’administration (Président, Directrice générale des services, Directrice des ressources humaines) et de représentants du personnel issus du Comité Technique – (Isabelle Carchon, Claire Raynal, Natacha Rouillon, et Arnaud Suwalski) – auxquels s’ajoutent le médecin de prévention et l’inspecteur Santé et sécurité au travail. Convoqué trois fois par an, il traite des problèmes rencontrés par les équipes ou agents via la conseillère de prévention. Les dates et compte Michèle Chabert, Cindy Racoeur, assistante de prévention Assistante de prévention rendus des CHSCT sont disponibles dans l’Espace numérique de travail (extranet.ephe.fr), rubrique Base documentaire/Conseils/CHSCT. CONTACT : Isabelle Gomez, isabelle.gomez@ephe.sorbonne.fr Isabelle Carchon, Natacha Rouillon Khalid el Hachimi, Nathalie Tolou, représentante du personnel Représentante du personnel assistant de prévention Assistante de prévention LA PRÉVENTION DES RISQUES PSYCHO-SOCIAUX La sécurité et la santé au travail concernent tout à chacun : tout agent peut faire remonter un sujet qu’il aimerait voir aborder en séance via les représentant du personnel et peut inscrire sur les registres Santé et sécurité les situations qui doivent à son avis être améliorées pour de meilleures conditions de travail. Conformément à la règlementation, l’établissement s’est doté d’un Document unique d’évaluation des risques dont un exemplaire est disponible dans chaque équipe. Il comporte, depuis 2015, un volet « risques psycho-sociaux ». Un groupe de travail s’est constitué autour des directions des ressources humaines (DGS, adjointe RH, conseillère en prévention, un représentant du personnel, un représentant des enseignants-chercheurs, le médecin de prévention et l’assistante sociale). Un questionnaire à destination des personnels EPHE est en cours de rédaction afin de dresser un état des lieux et de repérer les éventuels risques. Des stages sont proposés par le service des formations aux agents depuis décembre 2016 et aux chefs de services de mars à juin 2017. Des formations en lien avec la sécurité et la prévention sont dispensées par l’Université PSL. ÉPHÉMÉRIDE N°10 / MAI 2017 07
religieuses et de la terre et philologiques ACTU DES SECTIONS SCIENCES HISTORIQUES SCIENCES RELIGIEUSESSCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE ET PHILOLOGIQUES Le mythe d’origine du théâtre indien Pictor. Projet de publication du premier chapitre du Nāṭyaśāstra – le Le métier de « Traité du théâtre » de l’Inde ancienne – avec le commentaire d’Abhinavagupta : édition critique et traduction. peintre à la Le Nāt.yaśāstra est le traité fondateur du concepts autour desquels se construit la Renaissance théâtre indien. Attribué au sage mythique Bharata, et généralement daté des premiers pensée esthétique indienne. Telle est, du reste, l’une des contributions majeures de en Europe siècles de notre ère, il a fait l’objet de l’exégèse d’Abhinavagupta. De surcroît, plusieurs commentaires dont le seul (mais la forme mythique du récit confère au non des moindres) à nous être parvenu est chapitre la beauté d’un texte littéraire. l’Abhinavabhāratī, œuvre d’Abhinavagupta Le projet mène simultanément le travail (X-XIe siècles), grand penseur du shivaïsme d’édition et celui de la traduction. Depuis non dualiste du Cachemire et grand 1926, quatre éditions du Nāt.yaśāstra théoricien de l’esthétique indienne. accompagné de son commentaire ont Placé sous la direction de Lyne Bansat- vu le jour en Inde. Cependant, aucune Boudon, avec la collaboration de Danièle d’entre elles ne prétend être une édition Cuneo et d’Élisa Ganser, le projet de critique, ce qui rend difficile l’accès aux publication du premier chapitre concerne deux textes, en particulier au commentaire l’ensemble textuel constitué par le traité d’Abhinavagupta, pourtant indispensable, et sa glose. Outre une nouvelle édition, non seulement à l’intelligence du Nāt. véritablement critique, il s’agit de proposer, yaśāstra, mais aussi à celle de la doctrine pour la première fois dans l’histoire du esthétique indienne. C’est pourquoi, texte, une traduction intégrale de ce l’Abhinavabhāratī demeure à ce jour quasi double corpus, confiée à Lyne Bansat- sans traducteur, à l’exception notable des Boudon. passages traduits par Raniero Gnoli dans L’importance et l’intérêt de ce chapitre The Aesthetic Experience According to liminaire tiennent autant au fait qu’il est le Abhinavagupta, et de l’anthologie de lieu où se déploie le mythe d’origine du grands segments du Traité et de sa glose théâtre indien qu’à la présence, in nuce, constituée par Lyne Bansat-Boudon dans de plusieurs des thèmes clés exposés Poétique du théâtre indien. Lectures du dans la suite du traité, en particulier les Nāt.yaśāstra. Le travail d’édition se fait sur la base des éditions précédentes – unique accès à des sources manuscrites à présent perdues – et de tous les manuscrits de l’Abhinavabhāratī repérés à ce jour. La collation des manuscrits (dont certains inédits) collectés en Inde au cours de plusieurs missions a déjà permis de relever des variantes significatives et d’établir un stemma codicum provisoire, grâce auquel il est possible d’esquisser une histoire de la transmission du texte. À ce stade du projet, plusieurs leçons (fautives ou incomplètes) de l’editio princeps Le projet Pictor a pour objectif de Baroda (1926) ont été amendées et le l’étude comparative du métier de sens de nombreux passages reconsidéré. peintre en Europe au XVIe siècle. Le dernier état du texte ainsi produit y Dirigé par Michel Hochmann, gagne une cohérence qui manquait aux Guy-Michel Leproux et Audrey recherches antérieures. Au terme du travail, Nassieu Maupas, il est mené en le manuscrit sera soumis aux éditions de collaboration avec des collègues l’EPHE (Bibliothèque de l’École des hautes des universités de Perpignan, études, Sciences religieuses). Saragosse, Barcelone, Genève, Śiva et Bharata, Mahābalipuram, Pallava, VIIe s. et bénéficie du soutien de l’École (Photo X). Śiva enseigne les règles du théâtre à CONTACT : Lyne Bansat-Boudon, française de Rome et de la Casa de Bharata, l’auteur mythique du Nāt.yaśāstra. Bharata Velázquez. se tient dans l’attitude déférente du disciple, bras Directeur d’études ; resp. du projet droit replié, coude reposant dans la paume gauche. Lyne.Bansat-Boudon@ephe.sorbonne.fr 08 ÉPHÉMÉRIDE N°10 / MAI 2017
et de la terre et philol ACTU DES SECTIONS L’examen des conditions d’apprentissage et SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE SCIENCES d’exercice de la peinture dans les principaux ET PHILOL centres artistiques est essentiel à une époque où le travail était encore largement Imagerie et Morphométrie 3D : la réglementé. Cette question, longtemps marginale en histoire de l’art et cantonnée révolution numérique en SVT à la seule évocation d’ateliers ou d’artistes majeurs, apparaît aujourd’hui comme un préalable indispensable à toute investigation stylis tique, et n’a d’intérêt qu’à l’échelle européenne. La définition de l’espace Au sein de la section SVT, les personnels et enseignants-chercheurs EPHE concerné, l’Italie, la France, les Flandres et appartenant à quatre UMR (Biogéosciences-Dijon, CR2P-Paris, ISYEB-Paris, l’Espagne, tient compte de la réalité de la et PACEA-Bordeaux) se sont regroupés pour constituer le Groupement circulation des peintres à la Renaissance. de Recherche et d’Enseignement Thématiques (GRET) Évolution – Cette large zone ne se conçoit que sur un Morphologie, Anthropologie, Génomique. Ce GRET fédère des recherches temps suffisamment long (1490-1610) pour en Biologie évolutive pour la compréhension de la mise en place et du faire émerger les éventuelles différences maintien de la biodiversité morphologique et génétique à différentes échelles d’évolution entre les régions. spatio-temporelles. À travers cette thématique, il entretient, entre autres, un Il s’agit de créer un corpus de sources, savoir-faire partagé en imagerie et morphométrie 3D. publiées ou inédites, sur le métier de La diversité morphologique est une composante majeure de la biodiversité et peintre, et de rassembler ainsi l’ensem les questions centrées sur la compréhension de l’émergence et de la variabi- ble des savoirs fractionnés par les historio lité des phénotypes sont incontournables en évolution. Ces dernières années graphies nationales. Une fois recensée, ont été marquées par un intérêt croissant pour les approches évolutives inté- cette documentation hétérogène par grant le renouveau des méthodes morphométriques. Ces méthodes caracté- la langue et la typologie sera indexée, risent avec une grande précision la géométrie des objets biologiques. À titre classée et numérisée. Une base de données d’exemple, elles permettent d’identifier les différentes sources de variation en facilitera la consultation et l’analyse (développementale, génétique, environnementale) et leur congruence avec comparative. En parallèle, des rencontres les motifs de divergence entre populations ou espèces. Ces effets peuvent thématiques rassemblant les spécialistes de être alors visualisés directement dans leur contexte anatomique sous la forme chacun des pays concernés sont organisées d’un champ de déformation (Figure 1). et les résultats de ces travaux donneront lieu à une publication. Deux journées d’études ont déjà eu lieu : Figure 1 : Visualisation de l’effet • « La population des peintres dans l’Europe additif d’un locus génétique sur la occidentale du XVIe siècle » (Genève, 6-7 forme de la mandibule de souris. Les couleurs représentent l’intensité novembre 2015). de la déformation liée à la substitution • « La reglamentació de l’ofici de pintor a allélique. Les couleurs chaudes Europa occidental al segle XVI » (Barcelone montrent une contraction vis à vis de 14-15 novembre 2016). la forme moyenne, les couleurs froides une expansion. Les vecteurs indiquent En 2017, une troisième est prévue à Rome, la directionalité de cette déformation. à l’École française, les 10 et 11 octobre sur la formation des peintres. Par la suite, d’autres thèmes seront traités, notamment les questions de savoirs, méthodes et techniques, et un colloque général clôturera le programme. Pictor a bénéficié en 2014 d’un financement de l’EPHE au titre des actions de recherches prioritaires. Le projet, porté par Audrey Nassieu Maupas, a ensuite été retenu par la Ville de Paris dans le cadre des programmes « Émergence », pour la période 2016-2019. Enfin, il fait partie des axes scientifiques de l’École française de Rome pour le quinquennal 2017-2021. Parallèlement à ces développements théoriques et méthodologiques, CONTACT : l’essor de nouvelles techniques d’imagerie 3D et l’augmentation des Michel Hochmann, responsable du capacités computationnelles ont mené à l’intégration de ces technologies projet et Doyen de la section Sciences 3D aux structures de recherche. Cet essor a permis entre autres un accès historiques et philologiques non destructif aux structures internes en fournissant des données jusqu’alors Michel.Hochmann@ephe.sorbonne.fr inaccessibles, par exemple, l’anatomie de l’oreille interne avec la micro- tomographie à rayon X, retraçant certains traits d’histoire de vie chez des ÉPHÉMÉRIDE N°10 / MAI 2017 09
ACTU DES SECTIONS Figure 2 : Modèle 3D de crâne d’Adapis parisiensis (primate fossile de l’Eocène) et de son oreille interne. Un lien entre anatomie de l’oreille interne et locomotion ou audition permet de retracer les traits d’histoire de vie des primates fossiles. « Un Œil sur le Corail » ou espèces disparues (Figure 2). D’autre part, l’acquisition tridimensionnelle l’observation citoyenne du corail des objets devient l’un des outils indispensables pour la constitution de collections numériques modernes. Au sein de la section SVT, deux plateaux techniques du GRET Évolution (MorphOptics-Biogéosciences Dijon et Plateforme de microtomographie PACEA Bordeaux) intègrent ces outils de pointe, démontrant un savoir- faire technique et théorique dans l’utilisation et le développement « Un Œil sur le Corail » est un projet de de ces technologies. Ces plateaux sont membres du RTP INEE science participative, qui fait appel aux Tomo3D du CNRS. La complémentarité de leurs outils permet une citoyens pour mener à bien un travail approche à plusieurs échelles pour des structures allant de dimensions d’alerte et de surveillance sur l’état de santé inframillimétriques à décimétriques. Ces équipes développent des des coraux en Polynésie française, travail solutions analytiques adaptées aux différents thèmes de recherche et impossible à réaliser par les équipes de conjointement, elles proposent depuis cette année une UE « Imagerie recherches dans les 118 îles qui composent 3D : méthodes et applications en SVT et en SHS ». le territoire polynésien. En effet, si les récifs Les applications sont multiples au sein de la section SVT où elles coralliens font la richesse de la Polynésie concernent les disciplines de la biologie évolutive, la paléontologie, française, il est aujourd’hui difficile pour les l’anthropologie biologique. La maîtrise de ces méthodes d’étude de équipes scientifiques présentes sur place, de la variation morphologique à l’échelle des populations et des espèces documenter de manière satisfaisante et de fonde de nouvelles collaborations au sein du GRET Evolution et avec renseigner en temps réel les changements d’autres équipes, tant sur des programmes de recherche que dans le que subissent les récifs coralliens à l’échelle cadre de formations de master et diplômes. Les techniques d’imagerie globale du territoire, en raison de son 3D rapprochent le GRET Evolution des développements actuels réalisés étendue. La zone économique exclusive en humanités numériques sur l’analyse des objets 3D. (ZEE) de la Polynésie française étant d’une superficie de 5,5 millions de km2. De récentes observations, lors de l’épisode de blanchissement corallien dévastateur en 2016, ont montré que les effets du réchauffement climatique pouvaient être très différents à l’échelle de la Polynésie française : alors que plus de 50 % de la mortalité des coraux a été observée dans certaines îles des Tuamotu, moins de 5 % a été recensée sur les récifs de Moorea. Il apparaît clairement que les résultats Figure 3 : Le plus ancien cas connu de tuberculose humaine (11 millénaires avant le présent, de recherches focalisés sur quelques îles site de Dja’de-El-Mughara, Néolithique ancien pré-domestication, Syrie). Troisième vertèbre ne peuvent pas être faire l’objet d’une lombaire d’un enfant de 5 ans. A. reconstruction 3D ; B : section horizontale de la vertèbre montrant une lésion à la partie antérieure ; C : extraction virtuelle agrandie de la microar- extrapolation à l’échelle du territoire. chitecture trabéculaire, 1 : normale et 2 : pathologique caractérisée par une raréfaction du nombre des trabécules accompagnée d’un épaississement (Coqueugniot et al., 2015, Tuber- La difficulté de récolter des informations à culosis, © photothèque CNRS). l’échelle de la Polynésie française influence notre compréhension des changements que CONTACTS les coraux subissent. Or il est aujourd’hui EPHE SVT, GRET Evolution – Biogéosciences Dijon indispensable de pouvoir collecter des Sébastien Couette, sebastien.couette@ephe.sorbonne.fr données sur de grandes échelles spatiales, Sophie Montuire, sophie.montuire@ephe.sorbonne.fr pour appréhender de manière fiable et Nicolas Navarro, nicolas.navarro@ephe.sorbonne.fr représentative la réponse des récifs coralliens EPHE SVT, GRET Evolution – PACEA Bordeaux de la Polynésie française aux perturbations Hélène Coqueugniot, helene.coqueugniot@ephe.sorbonne.fr naturelles ou anthropiques. Olivier Dutour, olivier.dutour@ephe.sorbonne.fr 10 ÉPHÉMÉRIDE N°10 / MAI 2017
ACTU DES INSTITUTS Quelle éducation à l’école pour lutter contre les stéréotypes relatifs aux religions ? Qui n’a jamais entendu ou répété un stéréotype ? Qu’ils portent sur des caractères physiques, des qualités ou des défauts moraux, sur des traits de comportements, le discours social est envahi par ces jugements ou ces idées reçues qui viennent modeler la façon dont un groupe ou une communauté se perçoit et perçoit les autres. « Les blondes sont stupides. Les Français sont romantiques. Dans le Sud, ils sont toujours en retard. Les Asiatiques réussissent mieux à l’école. Il n’y a que des riches dans le 16e ». Stéréotype [n. m.] : idées ou croyances arrêtées, simplistes, préconçues, portant sur les membres d’un groupe particulier. Les stéréotypes sont souvent négatifs, mais ils peuvent aussi être positifs ou neutres. L’IESR est impliqué dans l’étude des stéréotypes qui concernent les religions et les communautés religieuses à plusieurs niveaux. L’institut est également engagé dans un projet européen coordonné par l’Université Ca’ Foscari de Venise pour la période de 2016 à 2019. Ce projet SORAPS – « Study of Religions Against Prejudices and Stereotypes/ L’étude des religions contre les préjugés et les stéréotypes » Blanchissement corallien. Moorea 2016 © C. Berthe – est précisément consacré à la réalisation d’enquêtes en milieu scolaire afin d’identifier les principaux stéréotypes accolés aux religions et de contribuer à lutter contre ces représentations. Particularité de ce projet : chaque pays participant est associé à une école partenaire locale. Pour Quelle solution ? Faire appel aux citoyens l’IESR, et donc la France, il s’agit du lycée René Cassin d’Arpajon. désireux de s’impliquer dans la surveillance Sur ce sujet, l’IESR réunira le samedi 9 septembre 2017 les membres de de l’état de santé d’un organisme vital son propre réseau européen dans le cadre d’un colloque ayant pour pour l’écosystème corallien – le corail lui- thème « Quelle éducation à l’école pour lutter contre les stéréotypes même – afin de disposer d’observations relatifs aux religions et aux communautés religieuses ? ». Cette provenant d’un maximum d’îles de Polynésie rencontre internationale animée par des membres de l’Institut et par française. Usagers des récifs coralliens, les correspondants venant d’Allemagne, de Belgique, du Danemark, plongeurs, pêcheurs, touristes, associations, d’Espagne, d’Irlande, d’Italie, du Royaume-Uni, de Suisse, ou encore scientifiques, gardes de réserves, plaisan d’Albanie permettra de faire un état des lieux de l’enseignement ciers, pêcheurs, acteurs variés de la mer : des faits religieux dans les pays européens, mais surtout des actions tout le monde peut participer. pédagogiques mises en place pour lutter contre les stéréotypes religieux. Participer au projet ne nécessite pas de spécialisation scientifique : des protocoles simples ont été mis en place et sont proposées en fonction de la volonté et de l’envie de s’investir de chacun. De la simple observation au retour d’une excursion sous-marine à l’envie de réaliser des vidéo- transects, toutes les observations faites en Polynésie française constituent des informations cruciales pour les scientifiques afin de comprendre les changements que subissent les coraux sur le vaste territoire polynésien. Une fiche d’observation est mise à dispo sition sur le site de l’IRCP : www.ircp.pf/ participez INFORMATIONS PRATIQUES : Colloque le samedi 9 septembre 2017 de 9h30 à 17h30à l’EPHE en CONTACT : admin@ircp.pf Sorbonne, salle Gaston Paris (esc. E, 1er étage) – 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris. Inscription obligatoire sur www.iesr.fr ÉPHÉMÉRIDE N°10 / MAI 2017 11
CENT CINQUANTENAIRE DE L’EPHE « En embrassant… » Sortir des clichés, ou quand l’École explore son passé Prélude à l’anniversaire du cent cinquantenaire de l’EPHE, par son président Hubert Bost. 1868-2018 : bientôt cent cinquante ans d’histoire, l’occasion Oui et non. En feuilletant le Rapport sur l’École Pratique des de se tourner vers le prestigieux passé de l’École Pratique Hautes Études 1886-1887, Sylvie Demignot observe qu’il y avait de Hautes Études. Cet établissement original, Victor Duruy des femmes élèves – la plupart du temps des demoiselles – l’avait voulu aussi savant que subversif : « L’École des dans les sections de Sciences physico-chimiques et de Sciences hautes études, confiait-il en 1868 à Gabriel Monod, est un naturelles ainsi que dans la toute jeune section des Sciences germe que je dépose dans les murs lézardés de la vieille religieuses. À cette date aucune en revanche n’est mentionnée Sorbonne ; en se développant il les fera crouler1. » parmi les élèves en Sciences historiques et philologiques. En menant l’enquête dans les comptes rendus des assemblées, Le « goût de l’archive » se répand dans l’École, et notre curiosité les cahiers de présence aux conférences et les publications, s’aiguise au fur et à mesure que l’anniversaire se rapproche. Fin Patrick Henriet a retrouvé un savoureux extrait de l’assemblée janvier, notre archiviste Margot Georges exhume deux photos de section du 3 novembre 1893 : évocatrices mais bien énigmatiques. On est à la fin du xixe siècle. Un directeur d’études donne son séminaire. Sur le premier cliché, il pose devant un tableau où il écrit des mots d’une langue mystérieuse. Sur le second, il s’adresse à son auditoire. Aussitôt une série de questions se posent. Qui est ce savant ? quelle discipline enseigne-t-il ? Une partie de l’auditoire est féminin : à partir de quand les femmes ont-elles pu s’inscrire à l’École ? De quand datent exactement ces clichés pris le même jour ? Où sommes-nous ? La peinture accrochée derrière le tableau noir permettra-t-elle de localiser la salle ? L’enquête commence par les mots tracés à la craie. La consultation des linguistes de la section des Sciences historiques et philologiques permet de résoudre la première énigme. C’est de la phonétique, explique Gilles Authier : on lit « en embrassant »… Il devient possible, dès lors, d’identifier le directeur d’études : à partir des annuaires, Patrick Henriet retrouve le nom du phonéticien de la fin du xixe siècle, Paul Passy (1859-1940), et peut confirmer qu’il s’agit de lui en confrontant les photos à d’autres portraits. Son père, l’économiste libéral Frédéric Passy, fut membre de l’Institut et reçut en 1901, avec Henry Dunant, le premier prix Nobel de la paix. Paul Passy fut l’un des fondateurs de l’Association phonétique internationale qu’il présida. Sa thèse de doctorat sur les Changements phonétiques (1891) lui avait valu le prix Volnay de l’Institut (1892). Il a été élu en 1894 – l’année où éclate l’affaire Dreyfus – à l’École Pratique des Hautes Études où il enseignera trente ans durant. La photo de son auditoire est significative car Passy, explique Jean Baubérot dans la notice qu’il lui a consacrée2, accepta des femmes à ses cours dès le début de son enseignement... Éminent savant, Paul Passy est aussi un homme de convictions : converti au protestantisme en 1878, adhérent à la SFIO dès sa création en 1906, fondateur en 1909 de la colonie agricole « À propos de plusieurs auditrices des conférences qui seraient semi-collectiviste de Liefra (pour Liberté-Égalité-Fraternité) heureuses d’être nommées élèves titulaires, le Président [Louis près de Fontette dans l’Aube, il a adhéré à la Ligue des Droits Havet] consulte le conseil sur l’admission des femmes à ce titre. de l’homme à la suite de l’affaire Dreyfus. En 1913, il est A. Meillet fait observer que les femmes sont admises ailleurs temporairement révoqué de l’EPHE pour avoir milité en faveur aux conférences et aux salles de travail. M. Tournier soutient de la « désertion en masse » en réplique à la loi des trois ans. que la raison n’est pas suffisante. Pendant la guerre, il considère cependant que la France est en L’exclusion des femmes, prononcée autrefois dans la séance du état de « légitime défense ». Il lutte contre le machinisme au 5 novembre 1873, est confirmée de nouveau (par 21 contre 5 nom de ses idéaux évangéliques et s’affirme comme un adepte votants). – Elles pourront être autorisées exceptionnellement du naturisme. par le Président à suivre certaines conférences, mais elles Un auditoire en partie féminin : Paul Passy faisait-il exception ? n’auront pas droit au titre d’élève. » 1 Gabriel Monod, Portraits et souvenirs, Paris, 1897, p. 128-129 2 Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, t. V : Les Protestants, dir. A. Encrevé, Paris : Beauchesne, 1993), p. 372-373. 12 ÉPHÉMÉRIDE N°10 / MAI 2017
CENT CINQUANTENAIRE DE L’EPHE Or, cette décision semble n’avoir pas été appliquée : les premières femmes ayant le statut d’élèves titulaires apparaissent sur les cahiers de présence des Sciences historiques et philologiques dès l’année 1893-1894, juste après le refus voté le 5 novembre 1893. Les deux premières sont une Roumaine et une Allemande. Cette dernière, Andréa Butenschön, est connue comme orientaliste, traductrice et romancière. Une décennie plus tard, c’est l’édition du premier diplôme d’une femme dans la Bibliothèque de l’École des Hautes Études : Marguerite Bondois, agrégée d’histoire, publie La translation des saints Marcellin et Pierre : étude sur Einhard et sa vie politique de 827 à 834, Paris, 1907. Marguerite Bondois a eu entre-temps l’honneur de prononcer le discours accompagnant la remise à Gabriel Monod – dont elle avait été l’élève comme son père avant elle – d’une plaquette de bronze le 26 mai 1906. Ajoutons que la section des Sciences historiques et philologiques peut s’enorgueillir d’avoir élu en 1936 Germaine Rouillard (1888- 1946), spécialiste de papyrologie et de philologie byzantines. Germaine Rouillard fut non seulement la première directrice d’études à l’EPHE, mais la première femme titulaire d’une chaire dans l’enseignement supérieur français. Restait à trouver la localisation exacte de la salle où Paul Passy délivrait son enseignement. Grâce à Christian Hottin (Institut étudiants acclament Quinet et Michelet le 6 mars 1848 lorsqu’ils national du patrimoine), spécialiste du patrimoine artistique reprennent possession de leur chaire »3. On est donc bien en de la Sorbonne, nous apprenons que le détail figurant sur la Sorbonne, mais pas encore à l’étage qu’occupera par la suite photo appartient à une toile d’André Brouillet intitulée « Les l’École. 3 « Ce tableau n’est plus en place aujourd’hui mais se trouve au dépôt des œuvres d’art de la Ville de Paris à Ivry-sur-Seine, D’après le plan d’installation des décors de la Sorbonne, la toile était destinée à l’amphithéâtre Quinet et y fut effectivement accrochée, comme en atteste la notice publiée par Jean Bonnerot dans La Sorbonne sa vie, son rôle, son œuvre à travers les siècles. Cet amphithéâtre, tout comme l’amphithéâtre Michelet son voisin, ne fait pas partie des locaux de l’EPHE en Sorbonne, mais ces deux salles, situées près de l’entrée monumentale de la rue des Écoles, accueillaient souvent des cours « libres », des conférences données par des professeurs. Il est possible – mais pas certain – que ce soit le cas pour cette photographie. » (courriel du 14 mars 2017). LANCEMENT DU DICTIONNAIRE PROSOPOGRAPHIQUE DE L’EPHE L’EPHE existe grâce aux femmes et aux hommes qui lui apportent leur puissance intellectuelle et scientifique, qui veillent à son bon fonctionnement, qui la fréquentent et qui contribuent à son rayonnement en France et dans le monde : ses enseignants et ses chercheurs, son personnel administratif, ses étudiants et auditeurs dont certains étaient ou sont devenus célèbres. Le Dictionnaire prosopographique de l’EPHE présente, de manière à la fois concise et précise, les personnels scientifiques. Il propose un ensemble de notices d’enseignants et de chercheurs appelé à s’enrichir grâce à l’introduction de nouvelles notices. Créé à l’occasion du 150e anniversaire de l’EPHE (1868-2018), il constitue l’une des réalisations phares de cet anniversaire. Au-delà, il a vocation à offrir un outil fiable et passionnant pour l’histoire de l’École, qui appelle les contributions de quiconque voudra bien y partager son savoir. À VOIR SUR prosopo.ephe.fr ÉPHÉMÉRIDE N°10 / MAI 2017 13
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