Biodiversité et culture de l'eau 24e Assemblée générale des " Friends of the Countryside " - N 196
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N° 196 European Landowners’ Organization NOVEMBRE-DECEMBRE 2021 - BIMENSUEL- FR Biodiversité et culture de l’eau 24e Assemblée générale des « Friends of the Countryside »
CountrySide 196
Tables
Editorial
Thierry de l’ESCAILLE, Secrétaire général
des matières
Nous attendons de la présidence française
3 Biodiversité et culture de l’eau
qu’elle libère le potentiel des terres.
24e Assemblée générale des
« Friends of the Countryside »
Alors que nous arrivons à la fin de l’année 2021 et que nous nous tournons vers
6 La coopération transatlantique : 2022 et 2023 et la présidence française, nous attendons d’elle qu’elle libère le
la voie de la durabilité potentiel des secteurs basés sur la gestion des terres pour un Pacte vert euro-
péen en l’appelant à un certain pragmatisme.
8 Le Pacte vert peut-il tenir Le Pacte vert européen introduit un nouveau récit politique axé sur le climat,
ses promesses en matière la durabilité et la biodiversité dans tous les domaines d’action, tout en restant
d’alimentation, de climat et de fidèle au message de la stratégie de croissance. Les activités basées sur la ges-
biodiversité ? tion des terres peuvent faire la différence, principalement en contribuant à la
Notre panel d’experts donne son bioéconomie et à l’économie circulaire et en atteignant la neutralité carbone
avis. d’ici 2050. Les sols agricoles et les forêts offrent de précieux capacités de sé-
questration et de stockage du carbone, qui peuvent être encore améliorées par
10 Principaux résultats de la COP26 et une gestion appropriée. Des politiques sont désormais conçues pour amélio-
ce qui doit être fait dans les mois rer la qualité des sols et le recyclage des nutriments issus des déchets, ainsi
précédant la COP27 que toutes les autres mesures visant à réduire les émissions des exploitations
agricoles. Des initiatives et des idées telles que l’agriculture du carbone, l’agri-
12 ‘Coup d’Pousse’ et ‘Connected culture pour la biodiversité, la conservation privée et les éco-schémas liés au
scales’ remportent les grands prix climat ne sont que quelques-unes des idées qui méritent d’être développées. De
de la VIII édition du même, il est intéressant de promouvoir différentes approches pour l’agriculture
durable, de l’agriculture régénérative à l’agriculture biologique en utilisant des
« European Bee Award »
outils comme AgriLife. Il s’agit du tout premier processus de labellisation et du
13 Kasteelhoeve Wange recompensé réseau paneuropéen visant à récompenser et à encourager les agriculteurs au
centre de la biodiversité tout en favorisant une production de qualité grâce aux
par le prestigieux prix
meilleures pratiques.
« Baillet Latour pour l’environnement
2021 » La Politique Agricole Commune reste un outil crucial pour soutenir ces initia-
tives, même si d’autres outils doivent être envisagés en parallèle, au-delà des
14 Le premier rassemblement YFCS subventions.
depuis 2019 - enfin réunis à nouveau ! En matière de sylviculture, si nous voulons assurer la séquestration du carbone,
son stockage dans les produits forestiers et renforcer l’effet de substitution pour
15 Renforcer l’inclusion sociale par remplacer les produits et l’énergie d’origine fossile, nous avons besoin de choix
2 l’agriculture sociale - conférence
finale virtuelle de FARCURA
de gestion forestière qui ne soient pas moins rentables que les choix actuels,
tout en étant considérablement plus stables et résistants aux changements
environnementaux prévisibles. C’est un véritable défi, alors que l’attention se
Réunion de lancement du projet porte actuellement sur la conservation plutôt que sur la gestion durable des
SAFEGUARD - pour combler les forêts, qui accélère les processus naturels pour fournir les services et les biens
principales lacunes dans les connais- que la société apprécie.
sances sur l’état de conservation Si nous sommes sérieux quant à l’urgence de pousser à une transformation sys-
des espèces. témique pour atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris sur le climat et
le pacte de Glasgow, les Objectifs de développement durable et la Convention
16 Lobbyiste - Révélations sur le sur la diversité biologique, nous devons être tout aussi sérieux quant à son am-
Labyrinthe Européen pleur et aux outils disponibles pour y parvenir. L’ampleur des défis auxquels
nous sommes confrontés est mondiale et doit donc être prise en compte dans le
REFLOW : sondage contexte mondial de manière à éviter les fuites et à assurer la transition vers un
système de production durable - c’est la voie à suivre, et pas seulement à long
terme. Même si 30 % du CFP doivent être consacrés aux objectifs climatiques,
de nombreuses incertitudes subsistent quant à l’affectation des fonds.
Cette incertitude n’est pas pleinement prise en compte lors de la conception
des diverses nouvelles stratégies qui découlent du Pacte vert de l’UE. Ce qui est
certain, en revanche, c’est qu’un plus grand nombre d’initiatives seront finan-
cées à partir du même pot, avec des exigences accrues, mais avec peu de consi-
dération pour leur viabilité et leurs impacts cumulatifs. Par conséquent, il est
plus important que jamais de se concentrer sur des solutions gagnant-gagnant,
généralement ancrées dans la connaissance et l’innovation.
Nous ne doutons pas que le ministre Julien DENORMANDIE et son équipe soient
déterminés à élaborer les solutions nécessaires.
Biodiversité et culture de l’eau
24e Assemblée générale des « Friends of the Countryside »
Selon les mots du président des Friends of the Countryside (FCS), Michael SALM ZU SALM, « Quelle joie ! » de se réunir enfin,
après 2½ ans d’absence, pour la 24ème Assemblée Générale des FCS en octobre à Cordoue, en Espagne. L’AG des FCS est l’occasion
pour les membres de se réunir en personne et d’échanger des idées et des pratiques sur les différents outils de la gestion agricole,
cette fois-ci d’une perspective andalouse.
Sophy Smits van OYEN – MALTZOFF, FCS
La conférence, qui avait pour thème la
biodiversité et la culture de l’eau, s’est
ouverte sur une présentation de Emilio
NAVARRO-MARTINEZ, membre du conseil
d’administration des FCS, sur cette mer-
veilleuse région de biodiversité naturelle,
en soulignant également les problèmes
récents causés par les catastrophes natu-
relles. Daniel CALLEJA CRESPO, Directeur
général des service juridiques de la Com-
mission Européenne, a présenté dans sa vi-
déo l’importance de la biodiversité et le rôle
de l’eau. Le professeur José Luis GARCÍA
RODRIGUEZ de l’Universidad Polítecnica de
Madrid a présenté le thème de la conserva-
tion de la forêt espagnole.
L’invité spécial de la conférence était Luis
PLANAS, ministre espagnol de l’agriculture,
de la pêche et de l’alimentation. M. PLA-
NAS a fait l’éloge de la production et des
exportations espagnoles et a admis que les
3
objectifs de l’UE pour le Pacte vert sont am-
bitieux. Il a insisté sur le fait que trois élé-
ments sont nécessaires : « le temps, l'argent
et l'engagement » et que « le développement
Antonio MELGAREJO, Luis PLANAS, Nicolás de BARI MILLAN CRUZ, Thierry de L'ESCAILLE durable n’existe pas sans rentabilité ». Il a
ensuite remercié l'Assemblée générale en
déclarant que les forces doivent être unies
L’Assemblée Générale a commencé par un des FCS et de « Welcoming Estates » ont pour atteindre les objectifs. Il s’est adressé
moment de silence pour les membres dé- été également présentés. aux membres en disant « Vous êtes la clé de
cédés avec une mention spéciale pour le notre avenir ».
Le Secrétaire général, Thierry DE L’ES-
fondateur de l’association, Johan NORDEN-
CAILLE, a ensuite présenté le travail d’ELO Le prix Anders WALL est décerné à ceux qui
FALK. Les 19 nouveaux membres ont été dans un monde postpandémique de chan-
approuvés et accueillis ainsi que les trois ont apporté une contribution particulière à
gement climatique, du Pacte vert et de l’environnement rural au sein de l’UE. Le prix
nouveaux membres du conseil d’adminis- plafonnement des paiements de la PAC. 2020 a été décerné pour la dernière fois par
tration : Caroline NORDENFALK BIELKE Il a souligné le besoin d’avoir des objectifs Åke BARKLUND et Caroline NORDENFALK
représentant les membres en Suède, réalistes de la part de l’UE et a présenté BIELKE au lauréat Guts- und Forstbetrieb
Ilonka JANKOVICH pour la Hongrie et Ga- ensuite les nombreux projets dans lesquels Wilfersdorf, pour la gestion du domaine du
lina PEYCHEVA-MITEVA pour la Bulgarie. ELO est impliqué. Alain SCRIBAN a présen- Prince de Liechtenstein en Autriche. Leur
Des remerciements ont été adressés à Jack té le projet AgriLife qui doit être officielle- objectif est de préserver le patrimoine natu-
HANBURY TENISON et Ross MURRAY pour ment lancé en décembre et qui reconnaîtra rel et culturel de la région. La durabilité est
le voyage d’étude au Pays de Galles qui et récompensera les agriculteurs pour leur l’un des principes de base de la fondation et
sera suivi d’un autre l’année prochaine en travail en outre pour la protection de la bio- le succès économique doit être en harmonie
Irlande. Les nouveaux sites web mis à jour diversité. avec les objectifs écologiques et sociaux.
La journée s’est achevée par un inoubliable exclusif de 4 jours. Les membres étaient ra- des cultures biologiques dans le respect
dîner de gala sous les étoiles dans les jardins vis de se retrouver enfin et prêts à découvrir total de l’environnement et découvrir l’his-
de l’Alcázar de los Reyes Católicos, où trois l’histoire, la culture et l’architecture fasci- toire du domaine.
labels « Wildlife Estates » ont été décernés nantes de Séville, suivies de visites de di-
Le soir, les amis ont été accueillis cha-
à la famille NAVARRO et où le prix « Young vers domaines privés. Les visites culturelles
leureusement d’abord au Palacio de los
Friends FAMIGRO » a été remis grâce au à Séville comprenaient le Palacio Arzobis-
Marqueses de Salinas par le propriétaire
parrain Karl GROTENFELD, membre du pal, résidence des évêques depuis la Recon-
Bruno SALINAS, puis au Palacio Bailen où
conseil d’administration des FCS. quista de 1251, le palais royal Real Alcázar
le propriétaire français Pierre MOINET s'est
avec son extraordinaire mélange d’architec-
joint à eux. A Jerez de la Frontera, Marta RO-
ture mudéjar et chrétienne et la cathédrale
DRIQUEZ VERA nous a accueillis au Palacio
Sainte-Marie du XVIe siècle, la plus grande
Visites d’exploitations agricoles Domecq, demeure de la famille Domecq de-
de l’époque avec son clocher, la Giralda, qui
puis 1885. Les soirées chaudes ont permis
et des exemples de gestion des servait à l’origine de minaret.
aux membres de s'asseoir dans la cour ou-
terres Le troisième jour, les FCS se sont rendus à verte et de profiter des dîners exquis. Nous
Jerez de la Frontera pour découvrir des do- remercions tous les hôtes pour leur aimable
Le lendemain, les membres ont visité plu- maines et des installations de production. hospitalité et pour les visites de leurs salles
sieurs fermes et domaines de la région afin La première étape a été la Fuente Rey, où privées et de leurs collections d'art.
de se rendre compte par eux-mêmes des sont élevés les prestigieux taureaux Bohór-
différents concepts de gestion des terres et Les FCS se réuniront à nouveau pour la
quez destinés à la tauromachie et les che-
de l’eau. Il s’agissait notamment de la pro- 25e Assemblée générale du Jubilé l’année
vaux de pure race. Fermín BOHÓRQUEZ
duction du coton, des olives et d’amandes prochaine à Evora, au Portugal, du 9 au
DOMECQ, ex-rejoneador (torero à cheval),
destinées à l’exportation dans les domaines 12 juin. Un post-tour aura lieu ensuite aux
a organisé un spectacle passionnant où le
de Dafisa et Rivera, de la production de vin Açores. Pour toute information complé-
taureau, le cheval et le cavalier forment une
biologique à Bodegas Alvear, de l’irrigation mentaire, n’hésitez pas à contacter Jehanne
danse d’une puissance et d’un savoir-faire
des agrumes grâce à d’énormes réservoirs de DORLODOT-VERHAEGEN au coordina-
extraordinaires. À l’Hacienda la Peñuela,
d’eau au domaine de San Javier et du chêne- tion@elo.org
également propriété de Fermín, la récolte
liège à El Asiento. Les membres ont égale- intensive d’huile d’olive battait son plein,
ment visité le domaine El Guijarrillo où sont avec des machines impressionnantes qui
élevés des chevaux espagnols de pure race secouaient et ramassaient les olives en un Pour plus d’informations,
et le domaine El Rincon Bajo où est produit temps et une quantité record. veuillez consulter les sites :
le jambon ibérique. www.friendsofthecountryside.org et
Des visites ont bien sûr été effectuées www.welcomingestateswebsite.com
pour visiter et déguster (!) Jerez à Bodegas
Fundador, élu meilleur sherry du monde en
4 Prétour en Andalusie 2019 et à Bodegas Tradicíon où la proprié-
taire Helena RIVERO a également guidé les
Avant l’Assemblée générale, plus de 40 membres pour admirer l'impressionnante
membres sont arrivés à Séville à l’hôtel Ca- collection d'art du XVe au XIXe siècle. Les Le président des FCS Michael ZU
sas de la Juderia, un véritable labyrinthe de membres sont ensuite partis à Las Lomas SALM SALM, le secrétaire général
27 maisons traditionnelles, pour un prétour pour assister à l’impressionnante gestion Thierry DE L’ESCAILLE et tous les
membres des FCS expriment leurs
remerciements particuliers aux
membres espagnols du Conseil
d’administration Antonio et
Mary MELGAREJO, Emilio et
Mariela NAVARRO-MARTÍNEZ
et Iván et Isabel DE ARTEAGA
DEL ALCÁZAR ainsi que Eloy
et Ana MARTINEZ SAGRERA,
Francisco RUIZ DE LA TORRE,
Gabriel et Jasna-Góra LODARES,
Carlos OTERO, Claudia et Marta
NAVARRO et également à tous les
hôtes pour leur grand soutien dans
la préparation de cette Assemblée
Générale exceptionnelle.
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un prix établi par le marché de 200 €/t, la prévention de cette perte de 3 % (240 kg) correspond à une augmentation du bénéfice de 48 €/ha
Thierry de l’ESCAILLE, Janusz WOJCIECHOWSKI, Tom VILSACK, Paolo DE CASTRO, João PACHECO, Mark TITTERINGTON
La coopération transatlantique :
la voie de la durabilité
La collaboration et l’innovation sont essentielles : tel est le point de vue de notre groupe d’experts sur la manière dont les États-Unis
et l’Union Européenne peuvent lutter contre le changement climatique en rendant l’agriculture plus durable tout en fournissant
suffisamment de nourriture à une population croissante. C’était le thème de l’événement du « Forum for the Future of Agriculture »
à Bruxelles, où le panel a débattu du nouvel accord de coopération transatlantique entre les États-Unis et l’UE, lancé le 3 novembre.
Le nouvel accord a suscité de nombreuses questions. Comment les États-Unis et l’Europe le voient-ils ? Comment peut-il fonctionner
dans la pratique ? Qu’en est-il des barrières commerciales et des importations ? Et pourquoi est-ce le bon moment ?
Résumé par Liz WILSON
6 Le dialogue est nécessaire Objectifs et défis communs ger les connaissances et les solutions. Parmi
ces points communs figurent la taille des ex-
Le changement climatique est le principal La nouvelle coopération repose sur le fait que
ploitations agricoles, le manque de connec-
problème auquel est confrontée l’agricultu- les États-Unis et l’Union Européenne ont des
tivité numérique dans les zones rurales et le
re. Un dialogue transatlantique est plus que objectifs communs en matière d’agriculture
défi que représente la mise en place d’une
jamais nécessaire pour permettre aux États- et de climat. Ils peuvent emprunter des che-
chaîne alimentaire plus résiliente après que
Unis et à l’Union Européenne d’œuvrer en fa- mins différents pour les atteindre, a déclaré
la pandémie a exposé la vulnérabilité des
veur d’une agriculture respectueuse du cli- Tom VILSACK, Secrétaire américain à l’agri-
systèmes alimentaires sur les deux conti-
mat. Mark TITTERINGTON, notre modéra- culture, et la nouvelle plateforme est un lieu
nents. L’Europe tirera des leçons essentielles
teur, a ouvert le débat en déclarant : « Un tel d’échange de connaissances et d’informa-
de sa transition vers une production alimen-
tions et de promotion de la compréhension
dialogue peut contribuer à orienter l’agenda taire plus verte dans le cadre de la stratégie
et de la confiance mutuelles sur ce chemin.
sur l’agriculture, permettre à l’agriculture de «De la ferme à la fourchette», et il est impor-
Les États-Unis s’engagent à développer et à
relever les défis auxquels elle est confrontée tant de partager ces connaissances avec les
déployer de nouvelles technologies, de nou-
en ce qui concerne la rentabilité des exploi- États-Unis de manière plus fluide qu’aupa-
velles pratiques et de nouvelles méthodes
tations, la productivité, une plus grande ré- ravant, a déclaré M. WOJCIECHOWSKI. « En
dans la production agricole : « les États-Unis
silience, la durabilité et en particulier l’envi- soutiennent l’importance de la prise de dé- tant que deux des plus grands producteurs,
ronnement, et permettre à l’agriculture de cision fondée sur la science et les données... importateurs et exportateurs de produits
répondre à certains des défis du changement nous devons également nous prémunir contre agroalimentaires au monde, les États-Unis
climatique et de les atténuer. » les barrières et les restrictions commerciales et l’UE sont en position de force pour mener
qui ne sont pas fondées sur la science. » ce changement. »
Joao PACHECO, associé principal à Farm Eu-
rope, a souligné : « Les États-Unis et l’UE Les deux continents ont de nombreux dé-
Le bon moment ?
s’accordent à dire qu’il est urgent d’atténuer fis et opportunités en commun, a déclaré le
le changement climatique et de s’adapter à Commissaire européen à l’agriculture Janusz Mais pourquoi est-ce le bon moment pour
ses conséquences. » WOJCIECHOWSKI, il est donc vital de parta- cette collaboration ? Et quels signaux nos
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panélistes espèrent-ils que la coopéra- à la contribution de l’agriculture sur le cli- de progresser sur des sujets tels que le com-
tion transatlantique enverra ? Les États- mat. La question essentielle n’est pas de sa- merce ou la R&D ? M. WOJCIECHOWSKI a
Unis et l’Union Européenne ont la respon- voir quels sont les objectifs, mais comment estimé que l’existence d’une plate-forme
sabilité de relever le défi climatique et ce- l’agriculture des deux continents peut y par- contribuerait en fait à éviter des difficul-
lui de nourrir une population mondiale en venir grâce à l’innovation. C’est l’avis de Pao- tés comme par le passé, par exemple sur les
constante augmentation, et ce de manière lo DE CASTRO, membre du Parlement euro- droits de douane. Et M. VILSACK a déclaré
durable, a déclaré M. VILSACK. Et M. WOJ- péen ; membre des commissions de l’agri- que la plateforme permettra d’innombrables
CIECHOWSKI d’ajouter : « Comme dans la culture et du commerce international. Il faut façons d’échanger des connaissances de
chanson, demain sera trop tard ». Selon lui, consacrer plus de temps et d’argent à l’étude manière significative. Il a mis en avant une
en une décennie, l'Europe a perdu quatre des nouvelles technologies, telles que l’édi- technologie de capteurs qui permet aux agri-
millions d'agriculteurs familiaux parce qu'ils tion de gènes pour améliorer la sélection des culteurs d’identifier les zones de culture qui
ne pouvaient tout simplement pas être plantes, a-t-il déclaré. n’ont pas besoin d’engrais, et a demandé :
compétitifs dans une culture de production « Y a-t-il une possibilité de travailler en col-
agricole intensive. Les décideurs politiques Point de vue des agriculteurs laboration pour rendre ce type de technologie
doivent donner aux familles d'agriculteurs la américains de capteurs disponible et abordable pour les
possibilité de développer des fermes axées agriculteurs à travers l’Europe et les États-
sur les données et une agriculture durable Les agriculteurs et les éleveurs américains Unis ? »
telle que la production biologique - le tout souhaitent-ils et peuvent-ils adopter le pro-
sans réduire la production alimentaire. gramme de développement durable ?
Lait et bétail sans méthane ?
Avec un «oui» catégorique, M. VILSACK a dé-
L’agriculture - partie de la solution ? claré qu’il s’attendait à voir « une action très La perspective d’un élevage sans émissions
significative » de la part de l’agriculture amé- massives de méthane a été évoquée par M.
Le panel s’est penché sur la question fonda- ricaine, notamment des agriculteurs et des VILSACK. Selon lui, la réduction significative
mentale de savoir si l’agriculture est le pro- éleveurs. « Il y a eu un changement radical des émissions de méthane liées à l’élevage
blème, ou si elle peut et doit faire partie de dans la communauté agricole américaine, au est une meilleure option pour le monde que
la solution au changement climatique. M. point que les agriculteurs et le système ali- la réduction de la production. La technologie
VILSACK a été clair : l’agriculture peut ob- mentaire se sont regroupés au sein d’une al- pourrait offrir des moyens de réduire et de
tenir des gains rapides. « L’essentiel est de liance pour promouvoir la nécessité de s’en- réutiliser le méthane - par exemple, des ad-
pouvoir mesurer et quantifier les résultats gager à grande échelle dans des projets de ditifs alimentaires permettant de réduire la
que nous obtenons grâce à des pratiques démonstration et des projets pilotes afin d’en quantité de méthane produite par la vache,
agricoles intelligentes sur le plan climatique, apprendre davantage sur le fonctionnement et la possibilité de capturer le méthane pour
puis de pouvoir traduire ces résultats en une exact de l’agriculture intelligente face au cli- le convertir en carburant. Aux États-Unis, les
sorte d’opportunité de marché pour les agri- mat et de quantifier et mesurer ses résul- producteurs laitiers sont convaincus qu’avec
culteurs qui crée une incitation financière », tats », a-t-il poursuivi. le bon type de technologie, ils peuvent at-
a-t-il déclaré. M. WOJCIECHOWSKI a mis
teindre le niveau «net zéro» en quelques an-
l’accent sur le stockage du carbone dans les
Les sujets difficiles nées», a-t-il déclaré.
sols agricoles, affirmant qu’il était essentiel
d’aider les agriculteurs à introduire des don- Dans le passé, la collaboration entre les
nées issues de pratiques agricoles durables. États-Unis et l’UE n’a pas toujours été sans Comment impliquer les
Il a également déclaré que les chaînes d’ap- heurts, a déclaré M. TITTERINGTON. Com- consommateurs ?
provisionnement courtes sont essentielles ment l’accord de coopération permettrait-il
L’éducation des consommateurs a été souli-
gnée par M. DE CASTRO : « Le problème est
d’essayer d’expliquer à nos consommateurs,
à notre opinion publique que nous avons be-
7
soin de plus de science... de bonnes techno-
logies, d’innovations ». Il s’est montré opti-
miste quant à l’acceptation de la technolo-
gie, affirmant qu’en raison de la pandémie,
les gens sont devenus plus conscients de la
science. Les agriculteurs ont également la
responsabilité d’éduquer, et cela doit com-
mencer par les jeunes, a déclaré M. VILSACK.
En clôturant l’événement, Thierry de l’ES-
CAILLE, Secrétaire général d’ELO, a déclaré
que des objectifs communs et ambitieux
sur nécessiteront un échange constant de
connaissances et d’informations, ainsi que
des normes communes. « En définissant les
objectifs et l’intention communs... nous fai-
sons peut-être le pas le plus important. »
Vous avez apprécié cet avant-goût de la
discussion ? Alors regardez l’événement
complet sur notre site web
www.forumforagriculture.com
Rose O’DONOVAN, Erik MATHIJS, Tassos HANIOTS, Sébastien TREYER, Nathalie CHAZE, à l'écran Dik KRUIJTHOFF
Le Pacte vert peut-il tenir ses promesses en matière
d’alimentation, de climat et de biodiversité ?
Notre panel d’experts donne son avis.
Résumé par Liz WILSON
Notre table ronde du « Forum for the Fu- Deal » et de la stratégie « Farm to Fork » sont l'accent est plutôt mis sur les intrants, l'utili-
ture of Agriculture » qui s’est tenue le 23 no- sur la bonne voie pour répondre aux besoins sation de pesticides et d'engrais, et une mé-
vembre a abordé la question épineuse de sa- complexes et interconnectés de l’alimenta- thode de production spécifique, l'agriculture
voir si les stratégies européennes du « Green tion, du climat et de la biodiversité. biologique », a-t-il déclaré.
Modéré par Rose O’DONOVAN, Rédactrice Le Professeur MATHIJS a abordé un large
en chef d'AGRA FACTS, l'événement était éventail de questions susceptibles d’avoir
à la fois animé et opportun, le jour du vote un impact sur les objectifs - du manque de
du Parlement Européen pour approuver la données aux compromis qui doivent être
réforme de la Politique Agricole Commune faits - il a conclu : « Les stratégies du Pacte
proposée par la Commission Européenne. vert représentent effectivement un possible
changement de paradigme et une approche
8 Les objectifs peuvent-ils créer un change-
ment de paradigme ?
intégrée qui reconnaît que, pour qu’un chan-
gement se produise, l’ensemble du système
Exploitant et/ou coordinateur est nécessaire, y compris la consommation
d’exploitations agricoles Les cibles et les objectifs du Pacte vert et et le commerce. Mais cette approche n’est
«De la ferme à la fourchette » sont-ils les pas bien reflétée dans les objectifs choisis, ni
bonnes cibles et les bons objectifs ? Et re- peut-être même dans les actions proposées,
présentent-ils l’approche intégrée néces- en particulier dans le domaine de la consom-
saire pour provoquer un changement de pa- mation et du commerce. » Il a exhorté les
radigme ? Telles étaient les questions abor- participants à lire le document de réflexion
dées par le Professeur Erik MATHIJS, de la à venir, issu des sessions participatives avec
Belgique KU Leuven, dans son discours d’ouverture, 44 parties prenantes – « un effort considé-
support@agriland.be alors qu’il réfléchissait aux 18 premiers mois rable pour saisir toute la complexité du sys-
✆ +32 (0)10 23 29 00 de la stratégie «De la ferme à la fourchette». tème alimentaire ».
Le Professeur MATHIJS a parlé des «BHAGs»,
France ou «big, hairy, audacious goals» (fr. des « Ce qui est important c’est la direction du
damien.deriberolles@agrilandfrance.fr grands objectifs audacieux). Mais une cri-
changement »
✆ +33 (0)6 50 98 17 13 tique majeure de la Politique Agricole Com-
mune, des stratégies « De la ferme à la four- Les objectifs ambitieux ne sont pas un pro-
chette » et en matière de biodiversité d’ici blème : tel était le point de vue de Tassos
2030 est qu’elles ne tiennent pas suffisam- HANIOTIS, Directeur et Directeur général ad-
ment compte des résultats, a-t-il déclaré. joint par intérim de la DG AGRI de la Com-
Les objectifs ne concernent « ni les gaz à ef- mission Européenne. La stratégie «De la
www.agriland.be fet de serre, ni les effets sur la santé humaine, ferme à la fourchette” « place la barre très
ni les répercussions sur la biodiversité de l'uti- haut, dans de nombreux domaines où vous
lisation de pesticides ou de l'accès à l'azote... pouvez soulever des préoccupations et des
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questions valables. Ce qui est important n’est pas tant la vitesse initiale avérée : après près de 12 ans d’agriculture de précision, associée
du changement que la direction de ce changement », a-t-il déclaré. « Si à des pratiques telles que la rotation durable des cultures, l’ex-
vous commencez sur un chemin sur lequel vous ne pouvez pas revenir ploitation est parvenue à réduire de 10 % l’utilisation d’engrais.
en arrière, l’accélération du changement viendra. » M. HANIOTIS a sou- M. KRUIJTHOFF a également exprimé l’une des nombreuses pré-
ligné les limites des études et des scénarios récents qui sous-tendent occupations des agriculteurs européens. Quel sera l’impact des
les objectifs et les buts. Bien qu’ils soient basés sur des informations objectifs de réduction des pesticides ? L’augmentation des coûts
existantes, il manque toujours une partie du tableau. Il a déclaré qu’il signifiera-t-elle que les agriculteurs américains peuvent cultiver
a été particulièrement difficile de comprendre ce qui se passe avec le des pommes de terre plus efficacement et ainsi prendre une plus
comportement des consommateurs, et qu’il s’agit de prendre les in- grande part du marché ?
formations disponibles et de faire certaines hypothèses.
La voie à suivre
« On ne peut pas négocier avec la science »
Pour clôturer l’événement, les participants ont eu un aperçu de
Revenant sur les objectifs, Sébastien TREYER, Directeur de l’IDDRI- la façon dont l’Allemagne envisage l’avenir. Peter STROHSCH-
Institut du développement durable et des relations internationales, a NEIDER, Président de la Commission allemande pour l’avenir de
souligné qu’ils sont fixés par la science, et se fondent sur ce qui est l’agriculture, a présenté les engagements de l’Allemagne, expo-
nécessaire en matière de climat et de biodiversité pour garantir un es- sés dans leur récent rapport. La conclusion : il est possible d’équi-
pace de fonctionnement sûr pour l’humanité. « Vous ne pouvez pas librer des intérêts divergents de manière raisonnable et équitable,
vraiment négocier avec la science », a-t-il commenté. Mais ce que l’on même dans des domaines particulièrement difficiles. L’objectif
peut négocier, c’est le calendrier et les moyens d’atteindre ces ob- est de viser une écologisation du système agroalimentaire ba-
jectifs. Dans le cadre du calendrier fixé, il estime que 2030 serait le sée sur le marché - mais il est essentiel de rendre les risques de
bon moment pour évaluer si les objectifs et les actions ont déclenché la transformation gérables, de fournir des certitudes en matière
les changements structurels nécessaires pour atteindre la neutralité de planification et d’accroître l’acceptation de la transformation
carbone d’ici 2050. Certains de ces changements structurels seront par les agriculteurs, a-t-il déclaré. Les pratiques écologiquement
«lourds», comme le fait que certains secteurs devront réduire les vo- responsables doivent être économiquement attrayantes et réus-
lumes et rechercher la croissance en valeur plutôt qu’en volume. Il a sir sur le plan économique. Et même si les mesures envisagées
donné des exemples de la manière dont ce problème a été abordé en dépassent les finances publiques actuellement disponibles, la
France, mais a également mentionné le manque de données, notam- transformation coûterait beaucoup moins cher que le maintien
ment sur les emplois, les revenus et les processus économiques dans du statu quo.
l’industrie de transformation.
Vous avez apprécié cet avant-goût de la discussion ?
Qui porte le fardeau du changement ? Alors regardez l’événement complet sur notre site web
www.forumforagriculture.com
En ce qui concerne les acteurs du changement, Nathalie CHAZE a dé-
claré que la charge du changement ne repose pas uniquement sur les
agriculteurs. Mme CHAZE, Directrice, Durabilité alimentaire, Relations
internationales, Direction générale de la santé et de la sécurité alimen-
taire, Commission Européenne, a souligné : « Le succès du défi dépend
vraiment du défi à chaque étape de la chaîne alimentaire ». Elle a noté
que la stratégie «De la ferme à la fourchette» met beaucoup l’accent
sur le changement de la demande - et cela peut être fait « parce que
nous savons que les consommateurs veulent contribuer à la transi-
tion ». L’objectif principal est d’inciter les consommateurs à adopter 9
un régime alimentaire durable. Un certain nombre d’initiatives sont
en cours, comme les profils nutritionnels, l’indication d’origine obliga-
toire et l’étiquetage. Ce sont les détaillants, les fabricants et les com-
merçants qui exercent la plus forte influence sur les consommateurs,
et l’Union Européenne va également les inciter à agir, a-t-elle ajouté.
Le succès dépend d’une combinaison d’activités réglementaires vo-
lontaires aux niveaux européen, national et local, car la réglementa-
tion seule ne peut pas changer les comportements et les habitudes, et
« nous voulons vraiment signaler qu’il s’agit d’une responsabilité par-
tagée ».
Vue d’une ferme durable
Au milieu des discussions des experts politiques, un changement de
rythme a permis à nos invités d’avoir une vue en temps réel de la ferme.
Novifarm, aux Pays-Bas, est un partenariat d’agriculteurs cultivant
800 hectares. Les pratiques d’agriculture durable sont utilisées pour
cultiver d’importantes cultures d’exportation comme les pommes de
terre pour le marché des frites et les oignons, ainsi que le blé et l’orge
d’hiver. Dik KRUIJTHOFF, Président du conseil de surveillance de CZVA,
s’est joint à nous par visioconférence en direct pour montrer comment www.telemak.com
la durabilité fonctionne sur le terrain. Novifarm a été l’un des premiers
à adopter l’agriculture de précision, dès 2010. Et son efficacité est
CountrySide 196
Principaux résultats de la COP26 et ce qui doit
être fait dans les mois précédant la COP27
La COP26 s’est tenue à Glasgow du 31 octobre au 13 novembre 2021, et a bénéficié de la plus grande couverture médiatique
de toutes les COP jusqu’à présent, y compris la COP21 à Paris en 2015. Nous résumons ici la situation actuelle en matière de politique
climatique, exposons les principaux résultats de la COP26 et examinons ce qui doit être fait dans les mois qui précèdent la COP27,
qui aura lieu à l’automne 2022 à Sharm El-Sheikh.
par Michael SAYER qui a participé à la COP26 au nom d’ELO
Résumé de la situation actuelle gaz autres que le carbone, notamment le chaque année seront automatiquement an-
méthane. À partir de la COP27, des tables nulés.
Compte tenu des engagements déterminés rondes ministérielles annuelles de haut ni-
au niveau national (CDN) pris avant ou lors veau seront également organisées sur les
de la COP26, la Terre est toujours en passe ambitions pour la période pré-2030.
Engagements multilatéraux ne fai-
de subir un réchauffement estimé à 2,4 sant pas partie du Pacte de Glasgow
degrés par rapport aux niveaux préindus- Abandon progressif du charbon
triels, alors que l’objectif de Paris est de 1,5 Dans de nombreux cas, ces engagements
L’article 36 invite les parties à passer à des vont au-delà des engagements nationaux
degré. Un réchauffement de 1,1 degré s’est systèmes à faible consommation d’énergie
déjà produit. actuels et une analyse publiée par l’AIE a cal-
et à développer l’énergie propre et l’effica- culé que, s’ils étaient mis en œuvre, ils pour-
Les CDN sont principalement déficients cité énergétique, notamment en « accélé- raient réduire le réchauffement à 1,8 degré.
dans leurs objectifs à court terme. Pour li- rant les efforts en vue de la réduction pro-
miter le réchauffement à 1,5 degré, il fau- gressive de la production d’électricité à par- Engagement en matière de déforestation
drait réduire de 45 % les niveaux d’émis- tir du charbon et de la suppression des sub-
ventions inefficaces aux combustibles fos- Quelque 110 pays se sont engagés à mettre
sions de 2010 d’ici à 2030, soit l’équivalent fin à la déforestation d’ici à 2030 (dont l’UE,
de deux années d’émissions annuelles ac- siles ». Le projet prévoyait la suppression
progressive de l’énergie produite à partir du le Royaume-Uni, les États-Unis, le Brésil, le
tuelles. Il est désormais largement admis Canada, la Chine, l’Indonésie et l’Australie,
qu’il sera nécessaire d’avancer le zéro net charbon jusqu’à ce que l’Inde et la Chine in-
terviennent à la dernière minute, ce qui a été mais pas l’Inde).
de 2050 à 2040.
vivement critiqué. Aveuglé et épuisé, le pré-
Engagement sur le méthane
Dates cibles nationales pour atteindre le sident a cédé et accepté la «réduction pro-
Zéro carbone gressive». Plus de 100 pays se sont engagés à réduire
les émissions de méthane de 30 % d’ici à
La plupart des pays ont adopté la date de État du financement 2030 (notamment l’UE, le Royaume-Uni,
2050 pour atteindre l’objectif «zéro car- les États-Unis, le Brésil, le Canada, le Ja-
bone», mais 58 d’entre eux doivent encore Seuls 80 % des 100 milliards de dollars de
financement annuel convenus par les pays pon, le Mexique, la Nouvelle-Zélande et
fixer une date. Quelques petits pays asia- l’Ukraine, mais pas la Chine, l’Inde ni la Rus-
tiques et africains sont actuellement à zéro développés pour l’atténuation et le déve-
loppement durable des pays en dévelop- sie). Actuellement, environ 30 % des émis-
10 carbone. Certains pays ont fixé une date
cible antérieure à 2050 : Bangladesh (2030), pement lors de la COP15 à Copenhague en
2009 avaient été réalisés à l’ouverture de
sions de méthane proviennent du bétail,
25 % du secteur pétrolier et gazier, et 15 %
Maldives (2030), Finlande (2035), Antigua des décharges. On pense que les deux der-
et Autriche (2040), Islande (2040), Alle- la COP26 (l’objectif était fixé à 2020). Avec
la contribution du Japon, qui pourrait at- nières sources pourraient être réduites de 75
magne (2045), Népal (2045), Suède (2045). et 80 % respectivement, bien qu’il y ait une
Toutefois, le Brésil, la Chine, l’Indonésie, le teindre 10 milliards de dollars sur cinq ans,
ce chiffre pourrait être atteint en 2022, mais grande incertitude en ce qui concerne les
Nigeria, la Russie, l’Arabie saoudite, le Sri mesures de gestion du bétail.
Lanka et l’Ukraine n’ont fixé qu’un objectif pas avant 2023.
de 2060, et l’Inde (comme d’habitude hors Jusqu’à présent, environ 0,5 degré de ré-
Le Pacte a également souligné la nécessi-
du lot) un objectif de 2070 (mais avec la chauffement est attribué au méthane, et sa
té de financer l’adaptation et a exhorté les
moitié de l’électricité fournie par les énergies durée de vie dans l’atmosphère de 11,8 ans
pays développés à doubler collectivement
renouvelables d'ici 2030 et une réduction de ainsi que son potentiel de réchauffement
leur financement pour le Fonds d’adap-
45 % de l'intensité de carbone). global élevé par rapport au CO2 en font une
tation d’ici 2025 (sur la base du niveau de
cible intéressante.
2019).
Pacte climatique de Glasgow Des progrès ont été réalisés en ce qui Arrêter le charbon
concerne les pertes et dommages dans les Une quarantaine de pays (dont l’Allemagne,
Révision des CDN pays en développement et l’Écosse et la la Belgique, le Canada, la Croatie, le Dane-
Les parties à la CCNUCC ont été invitées à Wallonie ont fourni des fonds dédiés. mark, l’Espagne, la Finlande, la France, la
présenter des CDN nouveaux ou actualisés, Hongrie, l’Indonésie, l’Italie, la Nouvelle-Zé-
Achèvement des règles d’application de l’ac-
en réexaminant et en renforçant leurs ob- lande, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal,
cord de Paris
jectifs pour 2030 afin de les aligner sur l’ac- le Royaume-Uni et la Slovaquie) ont signé
cord de Paris, lors de la COP27 qui se tien- Bien que cela ait été convenu, l’absence une promesse d’abandon du charbon.
dra à Sharm El-Sheikh en 2022. Ils sont spé- d’une limite supérieure pour l’échange de John KERRY a ensuite déclaré que les États-
cifiquement invités à prendre des mesures crédits compensatoires est un sujet de pré- Unis mettraient fin à l’utilisation du charbon
supplémentaires pour réduire d’ici 2030 les occupation. Toutefois, 2 % des crédits émis d’ici 2030.CountrySide 196
© European Union, 2021
À titre d'exemple concret, un accord a été d’agir face à des gouvernements pervers. Le de développement, où, bien que les forêts
conclu pour que l'Afrique du Sud reçoive 8,5 Prince de Galles et Barack OBAMA l’ont tous abattues puissent se régénérer, la vitesse
milliards de dollars de l'UE, du Royaume- deux soulignés, de manière plutôt indirecte. de croissance ne peut compenser qu’à long
Uni et des États-Unis pour mettre fin à l'uti- terme les pertes dues à la récolte.
lisation du charbon.
Atténuation par l’agriculture, la syl- En ne comptabilisant pas la récolte mais
L’engagement a également été pris de ne viculture et la gestion des terres seulement la déforestation, le système
plus aider l’utilisation des combustibles fos- comptable actuel suppose un système de
siles dans d’autres pays. Méthane et bétail gestion robuste et durable des forêts, simi-
Les émissions d’oxyde nitreux et de mé- laire au système d’inventaire forestier pra-
Une déclaration sur les voitures et camion-
thane provenant de l’agriculture de l’UE et tiqué depuis longtemps en Europe centrale
nettes à émission zéro carbone a été signée
par un nombre restreint de pays, 45 villes du Royaume-Uni ont atteint un plateau il y a et du Nord. Dans de nombreux pays, cela
et provinces et 11 constructeurs, dont BYD dix ans. Jusqu’à présent, les mesures recom- n’existe pas, et ELO doit plaider pour la nor-
(Chine), Ford, General Motors, Mercedes, Ja- mandées se sont concentrées, par exemple, malisation des inventaires forestiers là où le
guar Land Rover, Mercedes Benz et Volvo, sur l’alimentation et la gestion du fumier. bois est récolté.
mais pas Volkswagen, BMW ni Toyota. Toutefois, le cycle du méthane est moins fa- Marchés de la séquestration
cile à appréhender que le cycle du carbone,
Il y a eu un accord inattendu entre les États- et l’efficacité de ces mesures est très incer- Les marchés du piégeage dépendent de
Unis et la Chine pour travailler ensemble, taine. L’évaluation mondiale du méthane l’additionnalité, de la mesure et de la per-
notamment sur le méthane.
Il existe aussi une coalition «High Ambition»
(PNUE, 2021) a estimé que leur capacité à
réduire les émissions annuelles se situait
manence (vérification). Cela est possible,
principalement pour le boisement posté- 11
pour réviser les NDC pour 2022. entre 4 et 42 Mt CH4. rieur à 1990, pour le bois dans la biomasse
ligneuse, lorsqu’il existe un inventaire fores-
Étant donné que, sur la base d'un potentiel
tier, mais c’est plus problématique avec le
Que faire maintenant ? de réchauffement global sur 20 ans, 74 %
carbone du sol. Nous devons être conscients
de ces émissions exprimées en équivalent
Les négociations de Sharm El-Sheikh que les mesures visant à augmenter la sé-
CO2 proviennent du méthane (les émissions
doivent intégrer les nouveaux engagements questration dans le sol sont plus suscep-
du bétail représentant 54 %), il est difficile
pris à Glasgow dans les CDN révisés, et rele- tibles de convenir à un soutien public qu’à
de voir comment l’agriculture européenne
ver les ambitions de l’équivalent de 0,3 de- un soutien du marché.
pourrait réduire de manière significative ses
gré supplémentaire. Le paquet de finance- émissions sans une réduction du nombre L’UE a promis un indicateur carbone (atten-
ment de 1000 milliards de dollars doit être de bovins, ou pourquoi l’agriculture devrait due pour la fin 2022).
complété, avec des fonds supplémentaires continuer à bénéficier d’un avantage gratuit.
pour l’adaptation. En particulier, il semble- Bien que cela ne soit pas spécifié dans l’en-
rait évident, et essentiel, de racheter l’in- gagement sur le méthane, il est clair que ce Conclusions
dustrie indienne du charbon dans le cadre débat doit maintenant être ouvert, et ELO Alors que la politique climatique passe du
d’un accord similaire à celui conclu avec doit explorer les implications politiques du nettoyage du secteur de l’énergie au mode
l’Afrique du Sud. soutien d’une transition vers un nombre systémique, à l’échelle de l’économie, les
Néanmoins, il est difficile d’éviter une ana- plus faible de bovins en accord avec les pâ- défis, tant pour l’atténuation que pour
logie avec l’Europe dans les années précé- turages permanents. l’adaptation, n’ont jamais été aussi grands.
dant 1914. Si rien n’est fait, la Terre est enga- Le climat a atteint un point de basculement
Sylviculture et récolte
gée sur la voie d’un changement climatique et la décennie actuelle devrait s’avérer déci-
dangereux. ‘Build Back Better’ doit suivre la ELO est déjà au courant des voix qui s’op- sive. L’année à venir sera particulièrement
loi sur les infrastructures. Il est fondamen- posent à la récolte du bois. Cette question critique si les décideurs politiques veulent
tal de donner à la société civile les moyens trouve son origine dans les pays en voie relever ces défis à temps.Vous pouvez aussi lire
