Bon été ! Journal de l'Association Suisse Romande Intervenant contre les Maladies neuroMusculaires - ASRIMM

La page est créée Cecile Boulanger
 
CONTINUER À LIRE
Bon été ! Journal de l'Association Suisse Romande Intervenant contre les Maladies neuroMusculaires - ASRIMM
« Au bord de la Brine, Montagny-sur-Yverdon, juin 2019 »
Juillet 2019

               Journal de l’Association Suisse Romande
               Intervenant contre les Maladies neuroMusculaires

                                                                        Bon été !
Bon été ! Journal de l'Association Suisse Romande Intervenant contre les Maladies neuroMusculaires - ASRIMM
Éditorial
                  L’ « Entre-Nous », l’un des reflets
Éditorial

                  de ce qui anime l’ASRIMM.
                  C’est le dernier numéro de l’ « Entre-Nous »… Avant les vacances d’été. En effet nous n’avons nullement
                  prévu ni même imaginé en arrêter sa publication, même à l’ère du tout-numérique et des tablettes en folie.
                  La culture est à l’honneur dans ces pages, avec les combats pour son accessibilité et la parole à quelques
                  personnes qui contribuent à son rayonnement, ici et ailleurs.

                  L’élaboration du sommaire du journal de votre association est à chaque fois différente : par ses accélérations
                  (merci les délais…) et ses temps de pause, lorsque l’on a l’illusion que l’on maîtrise le temps et que les
                  sujets rédactionnels vous nous tomber tout cuit dans le bec, mais pas seulement. Le rythme de l’actua-
                  lité qui vous et nous entoure, la vie de l’ASRIMM et nos belles rencontres inattendues donnent le tempo.
                  Quatre fois par an nous (re)construisons notre « chemin de fer », défini dans le milieu de la presse comme
                  « la représentation de la pagination, page par page, du support tel qu'il sera effectivement publié. Il permet
                  à une équipe rédactionnelle d'avoir une vue d'ensemble de la publication et de hiérarchiser l'information en
                  fonction de l'actualité et des choix rédactionnels »1.

                  Cette petite introduction pour vous rappeler que notre journal s’adresse à vous prioritairement, nos lecteurs.
                  Eh oui, nous nous permettons d’enfoncer cette porte grande ouverte pour vous inviter à la traditionnelle
                  avant-dernière page de l’Entre-Nous, où vous trouverez le non moins traditionnel encart « Notre journal
                  est VOTRE journal ». Pour rester dans la métaphore ferroviaire, notre souhait le plus sincère est que vous
                  continuiez de nous indiquer la/les bonne(s) voie(s), les éventuels aiguillages et courbes à prévoir et surtout
                  le contenu des wagons. L’« Entre-Nous » doit plus que jamais être le reflet de vos centres d’intérêts, de vos
                  préoccupations, de vos opinions et de vos engagements.

                  Vous êtes membres de l’ASRIMM, collaboratrices/collaborateurs, ami(e) ou intéressé(e) par notre associa-
                  tion, n’hésitez pas à nous contacter et à prendre la plume. Nous sommes impatients de vous lire :

                  •   Vos courriers de lecteurs. Est-ce que tous – vraiment tous – nos articles vous plaisent ou vous intéressent ?
                  •   Vos propositions de sujets et thématiques à aborder dans ces pages.
                  •   Vos « Guides du Routard » des bons (ou moins bons) tuyaux pour vos loisirs et vacances.
                  •   Votre billet d’humeur, pourquoi pas ?

                  Nous souhaitons un très bel été à chacun(e) d’entre vous et nous réjouissons de vous revoir bientôt.

                                                                                                              Pour le secrétariat de l’ASRIMM
                                                                                                                                 Olivier Robert

                  1 Tiré du site internet «http ://www.dico-presse.com/Chemin+de+fer.html», le 18 juin 2019

            2
                                                                                                                                 entre nous 7.2019
Bon été ! Journal de l'Association Suisse Romande Intervenant contre les Maladies neuroMusculaires - ASRIMM
Sommaire

                                                                                             Éditorial
                        Éditorial                                                   2
                        Le mot de votre Secrétariat

                        Parmis nous                                                 4
                        Journée d’information : « Voyage, voyage… »

                        Actualité – Société – Politique                             6
                        Livre : « Repenser la normalité »
                        Novartis et Roche en course pour les maladies rares
                        Nouvelle plateforme de recherche d’assistants de vie
                        Interview de Nicole Grieve, du Service Culture Inclusive

                        Échos d’ailleurs                                           10
                        Film « Sur la pointe des pieds »
                        Forum d’Emera
                        Il était une fois… Rise Up
                        Handichallenge 2019

                        Libre à vous                                                16
                        Portrait de Dida Guigan, chanteuse, compositeur, interprète

                        Culture et loisirs                                         18
                        « Arts, création et sensations » à la Grand’Borne
                        « PâkoJura » à Delémont

                                                                                   20
                        Tableau d’affichage

                                                                                   21
                        Téléthon actualités

                        Info ASRIMM                                                23
                        Impressum

                                                                                         3
entre nous 7.2019
Bon été ! Journal de l'Association Suisse Romande Intervenant contre les Maladies neuroMusculaires - ASRIMM
Journée d’information du 4 mai 2019 :
                 « Voyages, voyages : quelques tuyaux pour partir le cœur (plus) léger »
Parmi nous

                 Samedi 4 mai, une cinquantaine de         autour du monde, les voyages où les        stimulateur dans le monde du
                 personnes ont répondu à l’invitation      imprévus donne du piment à votre           voyage en apportant des opportu-
                 de notre dernière « Journée d’infor-      vie et où les rencontres d’un jour         nités et unités de valeurs à chacun
                 mation » dont Olivia Saucy avait          vous apporte une immense richesse          pour se découvrir vers une autre
                 concocté le menu en fredonnant les        et de partage avec l’autre.                forme de tourisme, dans un souci
                 tubes comme « Voyages, voyage »                                                      de liberté de choix et d’égalité des
                 (Desireless, 1988) ou encore « Est-ce     Malgré mon handicap, j’ai toujours         chances.
                 que tu viens pour les vacances ? »        souhaité être acteur de ma vie, un       • Bousculer et émanciper les
                 (David et Jonathan, 1988 également).      combattant du tourisme durable             consciences de la profession, créer
                 L’objectif de cette rencontre était de    et solidaire et ouvrir le monde du         un autre état d’esprit à la fois chez
                 proposer aux personnes intéressées –      voyage à tous, livrant ce message          l’être humain, les personnes han-
                 sans exhaustivité il est vrai – de quoi   d’intégration dans ce monde, repous-       dicapés et les personnes valides,
                 comparer et pourquoi faire des choix.     sant les frontières de l’indifférence.     en refusant l’ignorance, favorisant
                 Car la concurrence est vive dans le                                                  une passerelle vers l’échange et
                 domaine des vacances adaptées, et il                                                 une relation de confrontation dans
                 n’y a pas de raison de ne pas en profi-                                              le voyage.
                 ter. Cela nous changera de la télépho-                                             • Faire du lobbying comportemen-
                 nie mobile…                                                                          tal, en engendrant un mouvement
                                                                                                      d’attitudes orienté vers l’accessi-
                 David Esteves, membre de notre asso-                                                 bilité et mobilité, en développant
                 ciation, a témoigné de son expérience                                                une approche fonctionnelle et non
                 des vacances sans faire appel à des                                                  catégorielle, et favoriser l’ouver-
                 agences de voyages. La Fondation                                                     ture de l’esprit de la profession
                 Serei et l’association Procap Voyages                                                pour une meilleure connaissance
                 & Sports nous ont présenté leur expé-                                                des déficiences, des limites psycho-
                 riences et prestations en matière de                                                 logiques et du degré de mobilité
                                                           Dominique Dupuis,
                 loisirs pour les personnes à mobi-        directeur d’Access Tourisme                dans l’espace.
                 lité réduite. Léman-Plongée nous
                 a emmené sous les flots puis nous         Quelle est la philosophie d’Access-      Qu’est-ce qui vous différence de
                 avons repris de l’altitude pour décou-    Tourisme, quelles sont vos valeurs ?     vos concurrents ? Car le marché du
                 vrir « La Grand Borne » à quelques pas    Y a-t-il une spécificité de votre        voyage adapté – comme celui des
                 d’Auberson et aux confins de notre        agence ?                                 vacances traditionnelles – est très
                 pays. En consultant la page « pres-       Je souhaiterais pour débuter donner      concurrentiel…
                 tations » de notre site internet, vous    quelques principes et la philosophie     Je suis un artisan du voyage, un tis-
                 trouverez les coordonnées de nos dif-     de notre agence :                        seur de rêves « sur mesure » et j’essaie
                 férents intervenants.                                                              au quotidien de fabriquer cette alchi-
                                                           • Combattre les structures non           mie, donnant la possibilité à la per-
                 En marge de cette journée, nous             adaptées qui marginalisent les         sonne en situation de handicap, de
                 avons posé quelques questions à             personnes à mobilité réduite, qui      devenir acteur de son voyage. Quand
                 M. Dominique Dupuis, fondateur              accroissent l’isolement et la ségré-   le rêve devient réalité, cela devient
                 et responsable de l’agence « Access-        gation sociale.                        fantastique, nous abolissons les fron-
                 Tourisme » – également présent à          • Favoriser toutes les initiatives et    tières de l'impossible… Il y a de la
                 cette journée – et qui opère depuis         actions dans leur globalité qui per-   place pour tout le monde, à chacun sa
                 la Beauce en France, à quelques kilo-       mettent de lutter contre les bar-      différence, la concurrence n’est qu’un
                 mètres d’Orléans.                           rières architecturales, et psycho-     levier de stimulation, qui permet de
                                                             logiques, revendiquer un accès de      générer plus d’envies et offrir une
                 Qu’est-ce qui vous a donné l’idée           liberté d’aller et venir pour tous,    segmentation des offres, à chacun de
                 de créer votre agence de tourisme,          comme tout un chacun, et repous-       trouver sa place dans l'échiquier et
                 active depuis plus de 31 ans en             ser les stéréotypes qui génèrent des   valoriser son originalité.
                 France et à l’étranger ?                    régressions psychologiques, hypo-
                 Issu d’une famille, adepte au camping       théquant l’avenir.
                 dès mon plus jeune âge, j’ai toujours     • Affirmer une pleine citoyen-
             4   aimé cet esprit bohême et d’aventure        neté, comme acteur potentiel et

                                                                                                                               entre nous 7.2019
Bon été ! Journal de l'Association Suisse Romande Intervenant contre les Maladies neuroMusculaires - ASRIMM
Parmi nous
Comment assurez-vous des                 Access-Tourisme, dans cinq ou dix           handicapés locales en achemi-
prestations tout autour du globe,        ans ? Quels projets ?                       nement du matériel médical ou
avez-vous des succursales ?              • L’intensification du service récep-       médicaments.
Nous avons un réseau de réceptifs          tif sur la destination France et        • L’élaboration de séjours à voca-
autour du monde qui sont nos par-          le développement de notre ser-            tion incentive comme, une
tenaires, nos correspondants locaux        vice de conciergerie (fourniture          chasse aux trésors, rallye touris-
qui constituent nos représentations        matériel médical, garde anima-            tique, weekend thématique sur le
locales qui garantissent l’élabora-        lière auprès de personnes dési-           médiéval ou la Renaissance, les
tion, la sécurité et la responsabilité     rant partir en voyage, transferts et      jeux Romains, un atelier théâtre
du produit.                                assistance intergénérationnel.            ou cinématographique.
                                         • La production et la promotion de
N’avez-vous pas fait l’objet               voyages transverses où culture,         Et côté formation l’élaboration d’un
de tentatives de rachat ? Vous             nature, histoire et légende se          module ACCESS ATTITUDE destiné
percevez-vous comme un David               croisent, comme nos croisières rou-     à l’ensemble des professionnels liés
contre beaucoup de Goliaths ?              tières à travers l’Europe où les che-   au tourisme, une façon de susciter
Non, nous n’avons jamais reçu              mins de l’histoire (… sur les pas du    des vocations, combattre la mécon-
d’offres de rachat, seulement des          général de Gaulle, Sissi l’impéra-      naissance du handicap et favoriser
offres de reprises qui n’ont jamais        trice, Mozart, les passages secret de   l’accueil des personnes en situa-
abouti. Nous ne souhaitons pas ren-        Florence…. ) le cinéma Américain        tion de handicap. Et pour terminer,
trer dans un réseau ou un consortium       ou le mythe d’Elvis Presley.            cette maxime :
touristique mais rester indépendants,    • L’élaboration une fois par an, d'un
se libérer de toutes contraintes et        voyage touristique à vocation             « Il n’il y a d’homme
obligations administratives et plutôt      durable et solidaire comme nous         plus complet que celui
mettre l’accent sur le facteur humain,     avions déjà fait en Inde, Vietnam,
le savoir-être et le savoir-faire qui      Sri Lanka, Cuba et Jordanie avec        qui a beaucoup voyagé,
sont les bases de nos compétences          des organisations humanitaires ou       qui a changé vingt fois
dans notre production.                     rencontres avec des associations         la forme de sa pensée
                                                                                          et de sa vie. »
                                                                                          Alphonse Karr 1808-1890
                                                                                            in Revue les Guêpes

                                                                                         Propos recueillis par Olivier Robert

                                                                                                                                5
entre nous 7.2019
Bon été ! Journal de l'Association Suisse Romande Intervenant contre les Maladies neuroMusculaires - ASRIMM
Livre : « Repenser la normalité : perspectives
Actualité - Société- Politique

                                     critiques sur le handicap »

                                                                                                                      Infirmité, invalidité, incapacité, han-
                                                                                                                      dicap, situation de handicap… Le
                                                                                                                      vocabulaire utilisé pour décrire une
                                                                                                                      atteinte à la santé physique ou psy-
                                                                                                                      chique n’est pas anondin.

                                                                                                                      Il repose toujours sur une conception
                                                                                                                      de ce qu'est la « normalité » et véhi-
                                                                                                                      cule des explications différentes des
                                                                                                                      écarts à cette dernière. Que l'accent
                                                                                                                      soit mis sur des facteurs médicaux,
                                                                                                                      individuels ou sociaux, ou encore sur
                                                                                                                      leur interaction, il affecte la manière
                                                                                                                      dont des êtres humains sont perçus.
                                                                                                                      Si désormais certains termes sont
                                                                                                                      bannis, parce que jugés stigmati-
                                                                                                                      sants, la hiérarchie sociale perdure
                                                                                                                      entre personnes considérées ou non
                                                                                                                      comme « normales ». Elle est toutefois
                                                                                                                      contestée par de nouvelles approches
                                                                                                                      scientifiques comme les études cri-
                                                                                                                      tiques sur le handicap (Critical
                                                                                                                      Disability Studies) qui questionnent
                                                                                                                      la « normalité », les présupposés qui
                                                                                                                      la sous-tendent et proposent de la
                                                                                                                      repenser.

                                                                                                                      Si les études critiques sur le han-
                                                                                                                      dicap rencontrent un écho dans le
                                                                                                                      champ anglophone de recherches sur
                                                                                                                      le handicap, elles sont encore large-
                                                                                                                      ment ignorées en francophonie. Cet
                                                                                                                      ouvrage se propose de combler cette
                                                                                                                      lacune.

                                                                                                                      L'objectif de ce livre est triple : il
                                                                                                                      s'agit d'abord d'analyser le traitement
                                                                                                                      social du handicap et de l'invalidité,
                                                                                                                      ensuite de comprendre l'expérience
                                     En 2016, nous avions sollicité les        ont participé d’autres auteurs et      qu'en font les personnes concernées,
                                     membres de l’ASRIMM pour participer       qui livre une étude critique sur les   et enfin d'interroger ce qu'est cette
                                     à une étude menée par l’EESP (Ecole       notions de handicap et d’invalidité.   « normalité » qui produit le handicap
                                     d’Etude Sociale et Pédagogique) sur                                              ou l'invalidité.
                                     l’expérience des personnes majeures       Repenser la normalité :
                                     qui ont suivi des mesures profes-         Perspectives critiques                 Ave c l e s c o n t r i b u t i o n s d e :
                                     sionnelles de l’AI. En 2017, un article                                          Dan Goodley, Antonios Ktenedis,
                                     de l’équipe de recherche était paru          sur le handicap                     Anne Marcellini, Céline Perrin,
                                     dans le deuxième numéro du journal           Jean-Pierre Tabin, Monika Piecek,   Monika Piecek, Isabelle Probst, Jean-
                                     « Entre Nous » de l’année.                    Céline Perrin et Isabelle Probst   Pierre Tabin et Myriam Winance.
                                                                                          (sous la direction)
                                     Aujourd’hui, cette recherche a abouti                                            Carole Stankovic-Helou
                                     sur la publication d’un livre, auquel
                                 6
                                                                                                                                                   entre nous 7.2019
Bon été ! Journal de l'Association Suisse Romande Intervenant contre les Maladies neuroMusculaires - ASRIMM
Novartis et Roche en course

                                                                                                                               Actualité - Société- Politique
pour les maladies rares
Article paru le 7 mai 2019 dans la Neue Zürcher Zeitung

Les nouveaux médicaments contre
l'atrophie musculaire spinale
illustrent comment Pharmamultis se
tourne de plus en plus vers le secteur
lucratif des petites populations de
patients Que les prix vertigineux espé-
rés mais appliqués soient ouverts. Les
enfants atteints d’atrophie muscu-
laire spinale (SMA) et leurs parents      approuvée sur le marché américain         peut être appliqué sur le marché.
souffrent depuis longtemps, de même       au mois de mai. L'agent de Roche          Le simple fait que près d’une dou-
que beaucoup de personnes atteintes       (Risdiplam) est destiné à l'adminis-      zaine de nouveaux médicaments
de ma-ladies rares. Étant donné que       tration orale quoti-dienne et les ana-    soient en développement clinique
le nombre de patients est sévèrement      lystes estiment qu'il sera possible       contre la SMA va à l’encontre des
limité dans ces maladies – comme          de le commercialiser aux États-Unis       attentes exagérées.
défini par la loi, il y a moins de cinq   environ un an plus tard.
personnes sur 10 000 dans l'UE, les                                                 Dominik Feldges
efforts de l'industrie pharma-ceutique    La concurrence entre les deux mul-
dans le traitement du SMA, les nour-      tinationales illustre le fait que mal-
rissons n'ont et conduit souvent à une    gré tout, les principaux fabri-cants
mort rapide, maintenue longtemps          de médicaments se tournent de plus
dans des limites étroites. Récemment,     en plus vers le secteur des thérapies      En savoir plus
cependant, il y a eu un mouvement         pour les maladies rares. Le nombre         https://cutt.ly/whXgqX
gra-tifiant dans la recherche de ce       de patients est gérable, mais face aux
domaine thérapeutique.                    succès thérapeutiques spectaculaires,
                                          les prix sont nettement plus élevés
Novartis et Roche sont au premier         qu'avec les médicaments pour des
plan. Les deux sociétés pharmaceu-        maladies chroniques telles que l'hy-
tiques suisses ont présenté des don-      per-tension ou le diabète.
nées de recherche convaincantes lors
d’un congrès américain. Novartis          Dans le cas de Zolgensma, les ana-
mise sur une thérapie génique             lystes s'attendent à un prix de plus de
injectée sur un seul gène sous la         3 millions de dollars par trai-tement.
marque Zolgensma, qui devrait être        Il reste toutefois à déterminer si cela

 Cap-Contact :
 nouvelle offre de plateforme de recherche d’assistants de vie

 L’association Cap-Contact a mis en ligne une nouvelle plateforme gratuite de recherche d'assistant de vie et de pro-
 position de ses services en tant qu'assistant. Cela s’est fait en collaboration avec l'association Suisse allemande ABü
 Assistenzbüro qui met à disposition, depuis un certain temps en allemand, un système pour faciliter la mise en
 contact de personnes en situation de handicap avec des assistants.

 Désormais, grâce à ce partenariat, leur page est traduite en français et permet ainsi à toutes les personnes en Suisse
 Romande de bénéficier de ce service. Voici le lien direct pour accéder à la page internet : www.assistenzbuero.ch/
 de/annonces-assistance.

 Anne-Catherine Reymond
 et Monique Le Gauffey
 Cap-Contact                                                                                                               7
entre nous 7.2019
Bon été ! Journal de l'Association Suisse Romande Intervenant contre les Maladies neuroMusculaires - ASRIMM
Interview de Nicole Grieve
Actualité - Société- Politique

                                     Responsable pour la Suisse romande du Service de Culture inclusive
                                     de Pro Infirmis

                                     « La culture est faite par des personnes    Justement, parlons un peu de la              avec les différentes institutions, nous
                                     qui s’y connaissent pour les personnes      « KulturInclusiv » et de son label.          définissons les mesures de développe-
                                     qui s’y connaissent, qui ont les codes,     La culture inclusive – c’est ainsi que       ment et de consolidation dans les cinq
                                     j’ai le droit ! Je trouve dommage que       nous présentons ce service sur notre         champs dont nous avons parlé juste
                                     l’on ne l’ouvre pas plus… »                 site internet www.kulturinklusiv.ch          avant. Concernant le risque de limiter
                                                                                 – c'est un accès sans obstacle à la          l’accès du label aux « grosses institu-
                                     Nicole Grieve m’accueille dans les          culture pour toutes les personnes qui        tion », nous le dépassons en propo-
                                     locaux de Pro Infirmis Berne, à deux        s'y intéressent. La culture inclusive        sant des mesures adaptées à la taille,
                                     pas de la gare et de la très belle rue de   rend accessibles les offres culturelles      la spécificité et les moyens financiers
                                     Gutenberg, avec ses anciennes mai-          et favorise la participation à la vie        de l’institution concernée. Il est impor-
                                     sons et leurs jardins arborés.              culturelle des personnes avec et sans        tant de préciser que nous ne donnons
                                                                                 handicap.                                    pas d’argent... mais nous n’en deman-
                                     La culture inclusive on y arrive par                                                     dons pas non plus.
                                     le milieu de la culture ou celui du         Le label « Culture inclusive » est ainsi
                                     handicap, non ?                             décerné aux institutions culturelles         Un gage de succès est de travailler
                                     C’est vrai ! Pour ma part, c’est le         suisses qui s'engagent durablement           avec des personnes qui ont vraiment
                                     domaine culturel qui a guidé mes            sur la voie de l'inclusion et de la par-     envie de faire progresser l’accessibi-
                                     pas, et ceci depuis plus de vingt ans.      ticipation culturelles. Il est décerné       lité, la politique des petits pas étant la
                                     J’ai débuté au Musée d’Art et d’His-        par le Service Culture inclusive de          plus efficace… L’ambition minimum
                                     toire de Genève, plus précisément au        Pro Infirmis                                 est de débuter par deux des cinq
                                     service de la médiation culturelle qui                                                   champs du label au minimum. Mais
                                     s’intéresse aux moyens à déployer           Est-ce un ou plusieurs labels ?              donner des labels pour en donner
                                     pour atteindre différents types de          Il s’agit d’un seul label, mais divisé       ne sert à rien, il faut agir au niveau
                                     publics bien spécifiques. Dès 2012,         en cinq champs d’activités comme             d’une communauté qui fera corps
                                     je suis partie pour six ans en Valais       nous les appelons : l’offre culturelle,      pour avancer !
                                     où j’ai été engagée comme respon-           l’accès aux contenus, l’accès architec-
                                     sable de la médiation culturelle – oui,     tural, la communication et les offres        Une étape plus exigeante – ou plus
                                     encore ! – au Service de la culture         d’emplois.                                   difficile à dépasser – est celle du
                                     du Département de l’éducation, de                                                        champ « emploi » : quand il s’agit
                                     la culture et du sport du Canton du                                                      pour une institution de passer à la
                                     Valais. J’ai par exemple fait de la                                                      vitesse supérieure – si j’ose m’expri-
                                     recherche de fonds pour permettre à                                                      mer ainsi – et de dégager des fonds
                                     un théâtre de Martigny de s’équiper                                                      pour financer des emplois accessibles
                                     du matériel nécessaire à l’audio-des-                                                    aux personnes en situation de handi-
                                     cription, en partenariat avec l’asso-                                                    cap, et donc souvent d’apporter des
                                     ciation « Ecoute Voir ». C’était une                                                     bouleversements structurels dans les
                                     belle démarche pionnière que j’ai eu                                                     organisations.
                                     l’occasion de mener en Valais, avant
                                     d’avoir l’envie de me plonger plus                                                       Pourquoi « Kulture Inklusive » est-il
                                     complètement dans cette orientation,                                                     un service de « Pro Infirmis » ?
                                     en rejoignant le Service de Culture                                                      Il faut tout d’abord préciser que les
                                     inclusive de Pro Infirmis, dont le                                                       initiateurs du projet pilote viennent
                                     siège est à Berne.                          Cela semble très ambitieux, est-il           de ce côté-ci de la Sarine, et qu’ils
                                                                                 possible d’avoir un label « partiel » ?      avaient des liens avec Pro Infirmis.
                                     Un champ d’activité élargi pour             N’y a-t-il pas de risques de laisser         Cette dernière, étant intéressée par
                                     cette facette professionnelle qui           sur le côté des institutions « non           ce projet, s’est engagée à le soutenir
                                     vous guide déjà depuis un certain           étatiques » ou bénéficiant de peu de         durant huit ans – ce qui nous donne
                                     nombre d’années…                            moyens humains ou financiers ?               déjà une belle perspective ! Notre
                                     En effet, j’ai la chance d’être bilingue,   Pour répondre à votre première ques-         dotation en personnel est d’environs
                                     c’était indispensable pour pouvoir          tion, non, il n’existe pas de label « par-   trois emplois à plein temps, dont l’un
                                     travailler au « KulturInclusiv », avec la   tiel ». Il s’agit d’un label de processus    à 100 % – celui que j’occupe – pour
                                     responsabilité de la Suisse Romande,        qui lance une démarche qui va se             la Suisse Romande et le Tessin. Notre
                                 8   et depuis peu du Tessin.                    déployer sur quatre ans. En partenariat      financement est donc assuré à 75 %

                                                                                                                                                          entre nous 7.2019
Bon été ! Journal de l'Association Suisse Romande Intervenant contre les Maladies neuroMusculaires - ASRIMM
Actualité - Société- Politique
 Nicole Grieve, du Service de Culture inclusive de Pro Infirmis. © Culture Valais

par Pro Infirmis et pour le solde, je                J’ai noté sur votre site internet         régionales où l’on invite des acteurs
dois faire des recherches de fonds.                  qu’il y avait beaucoup plus               du monde de la culture que l’on met
                                                     d’institutions « labellisées » en         en lien avec toutes personnes inté-
Vous êtes-vous inspirés de                           Suisse Allemande qu’en Suisse             ressées. Puis ce sont les liens et les
« Facilit », association vaudoise dont               Romande, est-ce culturel ?                réseaux qui sont d’importants facili-
l’un des objectifs est – je cite – de                Non, je ne le crois pas. Il se trouve     tateurs de ces changements.
« proposer des projets participatifs,                que les promoteurs provenaient de
des conseils et des formations à                     cette région, et que le poste dédié       Quelle est la prochaine institution
des institutions, associations ou                    aux régions francophones n’a été          romande à accéder au label
entreprises qui souhaitent favoriser                 créé qu’au début 2018, nous devrions      « Kulturinclusiv » ?
l’inclusion à la culture » ?                         donc petit à petit « combler » cette      Ce sera le Théâtre « Le Reflet »,
Oui, ils ont été des pionniers ! En                  différence. La Suisse Romande a de        à Vevey.
lien avec les premières mesures d’ac-                nombreux pionniers en la matière
cessibilité et d’inclusion en Suisse                 comme par exemple, ID-Géo, Facilit…       Propos recueillis par Olivier Robert
Romande, Monique Richoz (ndlr                        ou encore la Ville de Genève ; en effet
ancienne directrice de Pro Infirmis                  cette dernière a une politique très
Vaud) a lancé cette association avec                 volontariste en la matière avec un
la collaboration de « Plate-Bande                    budget dédié à la culture très élevé
Communication », à l’occasion de la                  proportionnellement aux autres villes      En savoir plus
Nuit des Musées en 2011.                             suisses.                                   https ://www.cultureinclusive.ch/

L’association a créé les premières                   Existe une « recette » pour accélérer
actions d’interprétations en langue                  les bonnes pratiques en termes
des signes et des visites « tactiles »               d’accessibilité au sens de la culture
avec des personnes malvoyantes ;                     pour les personnes en situation
une brochure de référence « La Boîte                 de handicap ?
à Outils » a été éditée à la même                    Pas particulièrement. Nous organisons
époque.                                              des rencontres avec des thématiques
                                                                                                                                        9
entre nous 7.2019
Bon été ! Journal de l'Association Suisse Romande Intervenant contre les Maladies neuroMusculaires - ASRIMM
Film « Sur la pointe des pieds »
                       Le 24 avril a eu lieu la projection du film documentaire « Sur la pointe des pieds »
                       au cinéma Appolo à Neuchâtel. Il s’agit d’un long métrage français autofinancé
                       et réalisé par Carole Lenfant et Stéphanie Keskinidès.
   Échos d’ailleurs

Dominique Wunderle, présidente de l’ASRIMM et Carole Lenfant, réalisatrice de « Sur la pointe des pieds »

                       L’événement a été organisé suite à              atteint de la myopathie de Duchenne          de toute résilience : « Il est une règle que
                       une rencontre entre Carole Lenfant              mais également celle de sa maman             j’ai comprise, celle pour laquelle il faut
                       et Catherine Montalto, membre de                Carole Lenfant et de sa petite sœur          se battre vraiment, qui est celle de ne
                       l’ASRIMM. Le documentaire traite de la          Sofia. Sa mère se bat chaque jour à ses      pas accepter la fatalité » Carole Lenfant.
                       myopathie de Duchenne, notamment                côtés pour que leur vie continue de se       Pour permettre de comprendre la com-
                       de l’évolution de cette maladie géné-           construire dans la joie. Elle a voulu fil-   plexité de la maladie, différents thèmes
                       tique rare et de son impact dans la vie         mer le quotidien de son fils, en particu-    sont abordés dans le film comme
                       d’un enfant. Catherine Montalto s’est           lier le passage de la perte progressive      l’école, la recherche, le personnel soi-
                       investie « corps et âme » pour organiser        de la marche. Ce passage qui est défini      gnant ou encore la famille et les amis.
                       la projection du film documentaire. Ses         comme un moment clé où tout bascule
                       efforts ont été largement récompen-             entre ce qui est nommé la « normalité »      Plus qu’un documentaire, il s’agit avant
                       sés à en croire le retour des 150 per-          et le handicap. Les scènes ont été tour-     tout d’un véritable hymne au bonheur
                       sonnes présentes ce soir-là. Une grande         nées pendant deux ans, de 2015 à 2016.       malgré la présence de la maladie. La
                       réussite !                                                                                   poésie est présente tout au long du film
                                                                       L’objectif principal de ce film est de       et reflète la force et la détermination de
                       « Sur la pointe des pieds » raconte             transmettre cette règle fondamentale         Rubens et de sa famille.
                  10   l’histoire de Rubens, un petit garçon           et universelle qui est le point de départ

                                                                                                                                                  entre nous 7.2019
Interview de                               Vous avez écrit la trame de ce long                l’utilité du film. Lors d’une présen-
                                           métrage et vous en êtes l’une de                   tation du film avec débat devant des
la réalisatrice                            ses héroïnes, quelles sont les forces              psychologues, je lui ai demandé ce
Carole Lenfant                             principales de « Sur la pointe des                 qu’il en pensait. Il a répondu « Je me
                                           pieds » ? Avez-vous des regrets ?                  suis senti utile ». C’était un cadeau
Comment vous est venue l’idée de                                                              précieux ! Il a compris la démarche

                                                                                                                                             Échos d’ailleurs
réaliser ce film sur l’évolution de la     Je crois que la force principale de                initiale et il est fier d’avoir embar-
maladie de votre fils ?                    ce film sont les quatre sphères abor-              qué également son école dans cette
L’idée de ce long métrage m’est            dées : la sphère familiale, la sphère              expérience. C’était une belle aven-
venue très vite après l’annonce du         médicale et paramédicale, la sphère                ture humaine. Au fur et à mesure des
diagnostic de Rubens, parce que j’ai       de l’école et de l’éducation et celle              étapes du film, Rubens donnait son
réalisé que nous allions vivre une vie     de la recherche. L’autre force du film             avis. Il est resté lui-même, dans son
« extra-ordinaire ». J’ai commencé par     est de voir Rubens à l’écran, et non               authenticité.
écrire un livre (non publié encore).       pas un personnage de fiction ; nous
A l’issue de cet écrit, je me suis ren-    voyons un être humain et son entou-                Comment vit-t-on l’intrusion d’une
due compte de cette volonté en moi         rage confronté à la maladie. Cela                  équipe de tournage et de son
de transmettre le message du passage       semble avoir beaucoup plus d’impact                matériel dans la vraie vie de tous
de la perte de la marche et de « com-      sur l’auditoire.                                   les jours ?
ment on construit son bonheur malgré                                                          L’équipe, c’était nous. Nous avons
l’épreuve ». Et que la mise en image       Des regrets ? Non, ce sont deux ans et             tout filmé Stéphanie et moi. Quelques
m’a paru un vecteur plus univer-           demi de travail et donc de réflexion.              plans ont été filmés par le papa en
sel pour cette transmission. De plus       Il y a eu une maturation, c’est-à-dire             début de tournage. Il n’y avait qu’une
que j’avais réalisé des courts-métrage     que nous n’avons pas tourné le film                ou deux caméras par scène. Nous
auparavant. C’est comme ça que le          en un jour. Je n’ai pas de regrets parce           préparions tous les plans de tour-
film a démarré.                            que le film est très proche de ce que              nage auparavant. C’est pour cela que
                                           nous voulions montrer. J’en aurais                 le film est aussi près de ce que nous
« Sur la pointe des pieds » a déjà         eu si Rubens ou Sophia – sa sœur –                 sommes, de ce que nous voulions.
été projeté plusieurs fois depuis sa       avaient été déçus mais ce n’est pas le             Seul le travail de postproduction a été
sortie, quel accueil lui a été réservé     cas. Il y a certainement des défauts               fait avec d’autres professionnels.
par le public ? Quels sont les             au film mais en tout cas je n’ai pas
retours les plus fréquents qui vous        de regrets.                                        C’était justement une volonté de
ont été donnés ?                                                                              notre part de ne pas avoir une grande
Les retours sont incroyablement            Sans Rubens, pas de film bien                      équipe, car nous n’aurions pas obtenu
positifs ! D’abord parce que le film       entendu ! Comment votre fils a-t-il                la même authenticité des enfants.
permet une meilleure connaissance          accueilli votre idée ?                             L’idée était qu’ils ne regardent pas la
de la pathologie. La maladie de            J’ai proposé à mon amie de longue                  caméra, qu’ils l’oublient.
Duchenne est souvent peu ou assez          date, Stéphanie Keskinidès, de coréa-
mal connue. La maladie de Rubens           liser ce film avec moi. Lorsque nous
évoluait rapidement et il y avait une      en avons parlé ensemble à Rubens,
urgence à tourner pour être cohé-          il a accueilli l’idée avec beaucoup de
rent par rapport à ce que je voulais       joie. Je crois qu’il a tout de suite com-
montrer, c’est-à-dire ce que nous ne       pris la volonté d’aider, c’est-à-dire
voyons jamais. Il est très rare de voir
des personnes atteintes de la myopa-
thie de Duchenne avant la perte de
la marche. Les gens se demandent :
« Est-il handicapé ? N’est-il pas handi-
capé ? C’est quoi cette maladie ?». A la
suite de la projection, il y a souvent
des questions sur la manière d’obte-
nir le matériel dont a besoin Rubens.
Ce sont des questions très précises,
une volonté de comprendre comment
on fait pour obtenir le matériel. Est-ce
qu’on est soutenu financièrement ?
Comment ça fonctionne ? Le film per-
met aussi d’échanger sur ces sujets
–là et sur comment gérer et avancer
avec une maladie évolutive.

                                           Rubens et sa sœur, au moment des questions qui ont suivi la projection du film               11
entre nous 7.2019
Rubens a grandi, est-ce toujours              Lors des projections, des personnes               gros challenge mais heureusement il
                    facile pour lui de revoir le film             de tous horizons nous demandent                   y a eu de très belles rencontres ; des
                    de son enfance ? Souhaite-t-il                s’ils peuvent envisager un projet                 professionnels dans le domaine de la
                    encore s’impliquer dans les soirées           autour du film. Par exemple, une très             post production ont voulu soutenir
                    de projection ?                               grande entreprise nous a sollicitée               le film.
                    C’est une très bonne question que je          dans le cadre de sa fondation sur le
Échos d’ailleurs

                    me suis justement posée. Je pensais           handicap. Les écoles sont également               Y aura-t-il un « Sur la pointe des
                    qu’après la perte de la marche et tout        demandeuses. D’ailleurs, je trouve                pieds 2 » ?
                    ce qu’il vit depuis, ça pourrait être         cela essentiel... C’est une des grandes           J’adore cette question ! La suite ne
                    une difficulté pour lui de revoir le          missions du film : que les jeunes com-            s’appellera certainement pas « Sur
                    film. Il a perdu la marche il y a un an       prennent que le handicap ou la mala-              la pointe des pieds 2 », même si je
                    et demi et a changé deux fois de fau-         die n’est pas un problème.                        trouve ça génial. L’envie d’en faire
                    teuil depuis ce moment-là. Pourtant,                                                            un deuxième est là. J’aimerais faire
                    il a toujours le même plaisir et la           Quels ont été les freins pour                     un sujet autour de l’adolescence et
                    même fierté parce qu’il reste concen-         cette réalisation ?                               ses questions. Les parents doivent
                    tré sur l’utilité de ce film. Je pense        J’ai décidé de me lancer dans ce film             refaire leur boîte à outils quand les
                    qu’il n’est absolument pas dans une           en me disant on verra. Mais c’était               enfants entrent dans cette étape de
                    nostalgie de « l’avant ». Rubens est un       une nécessité pour moi que ce film                leur vie. C’est un vrai changement le
                    enfant qui est dans le présent et qui         voit le jour, j’ai été animée par une foi         passage de l’enfance à l’adolescence.
                    voit toujours la suite, le positif. C’était   intérieure (rires). L’enjeu était surtout         L’évolution de la maladie est très forte
                    une page à tourner mais il n’est pas          de trouver des fonds, par exemple                 ces années-là. J’aimerais en parler et
                    dans le regret. Du coup, il est très          pour pouvoir louer le matériel profes-            rendre hommage aux familles qui
                    content de revoir le documentaire. Je         sionnel dont nous avions besoin. Les              doivent tenir dans la longueur. Bien
                    ne pouvais pas savoir à l’avance sa           premières années, nous nous autofi-               sûr l’adolescence pose question dans
                    réaction. Ça vient de lui, je n’y suis        nancions pour pouvoir avancer puis                toutes les familles. Mais j’aimerai
                    pas pour grand-chose (rires).                 nous avons été soutenu par l’associa-             faire un focus pour celles qui font
                                                                  tion Les films de l’arbre. Mais nous              face en plus à une maladie évolutive.
                    Rubens aime s’impliquer dans les              avons eu plus de soutiens que de
                    soirées de projection car les retours         freins. Par exemple, pour la postpro-             Mais pour le moment, je suis en train
                    sont positifs. Ceux de Neuchâtel ont          duction, nous avons eu le soutien de              de peaufiner le livre « Sur la pointe
                    été extraordinaires. Nous avons été           l’AFM Téléthon. Toutes les demandes               des pieds ». Je dois d’abord finir mes
                    extrêmement émus par les retours              ont été acceptées. Nous n’avons pas               devoirs (rires). Même si le film est
                    de l’ensemble des participants et les         eu une méthode classique mais notre               terminé et est très bien reçu, j’aime
                    échanges lors du débat de cette soi-          authenticité nous a ouvert des portes             aller jusqu’au bout des choses. La
                    rée. Parmi les participants en fauteuil       pour filmer.                                      plupart des textes de la voix off sont
                    roulant, nous avons eu des remer-                                                               des extraits du livre, le terminer est
                    ciements de ces personnes qui ont             La grande difficulté pour nous était              ma prochaine mission (rires).
                    eu l’impression de se revoir enfant.          que le film qui parle soit accessible
                    Ce n’était pas eux dans le film mais          à tous. Je voulais notamment que ce               Propos recueillis par Olivia Saucy
                    quelque part ça les renvoyait aussi à         soit le cas pour les personnes non
                    cette période-là.                             voyantes, sourdes et malentendants.
                                                                  Donc il a fallu que je me batte pour
                    Voulez-vous continuer de faire                trouver les professionnels et les finan-
                    vivre et connaître votre film ?               cements afin d’y parvenir. C’était un
                    Si oui, comment ?
                    Oui, nous voulons continuer à le faire
                    vivre. De manière étonnante sans
                    diffuseur encore, le film trouve des
                    gens qui ont envie de le program-
                    mer (festivals, cinémas). J’ai appris
                    aujourd’hui que « Sur la pointe des
                    pieds » a été sélectionné comme demi-
                    finaliste au festival « Rehabilities »
                    de New-York. Le film est déjà passé
                    deux années consécutives sur France
                    Télévision pendant le Téléthon. Le
                    cinéma le Louxor (Paris) nous pro-
                    pose de faire partie du festival du
                    handicap le 20 juin prochain à Paris.
                    C’est incroyable !

               12                                                 A quelques minutes de la projection du film, au Cinéma Apollo de Neuchâtel

                                                                                                                                                 entre nous 7.2019
Forum EMERA-HETS à Sierre :
accès à la culture pour tous, il reste du chemin à parcourir en Valais

                                                                                                                                                       Échos d’ailleurs
Les personnes en situation de han-          Musée d’art, qui propose une inter-                dans le soutien aux créations artis-
dicap ont-elles réellement accès à la       prétation de peintures sous forme de               tiques. Le Service de la culture de
culture en Valais ? Quels sont les obs-     maquettes à toucher aux personnes                  l’Etat du Valais, par son chef Jacques
tacles et bonnes pratiques dans ce          malvoyantes. Ou encore le Musée du                 Cordonier, a fait bon accueil à ces
domaine ? Le forum EMERA-HETS,              Grand Saint-Bernard et ses bornes                  propositions et a convié les respon-
qui s’est déroulé à Sierre le 16 mai        vidéos, qui permettent aux personnes               sables de Forum Handicap Valais à
dernier, a permis aux milieux du            sourdes d’obtenir des explications en              un cycle de rencontres pour examiner
handicap de formuler leurs attentes         langue des signes.                                 et mettre en œuvre ces pistes d’amé-
et d’entamer un dialogue avec l’Etat                                                           lioration. Pour les organisateurs du
du Valais.                                  Des améliorations à apporter au                    forum, cette invitation au dialogue
                                            niveau cantonal                                    est un résultat précieux. «L’un des
Le Forum EMERA-HETS a invité une            Si des solutions émergent du ter-                  buts de cet événement est de sensi-
dizaine de chercheurs et d’experts          rain, elles peinent encore à s’affir-              biliser les autorités. Sur cette théma-
à s’exprimer sur le thème de la             mer sur le plan politique. C’est pour-             tique, cela a fonctionné au-delà de
culture, abordé dans l’article 30 de        quoi l’association Forum Handicap                  nos espérances, c’est très positif»,
la Convention de l’ONU relative aux         Valais-Wallis souhaite la mise en                  se réjouit Olivier Musy, directeur
droits des personnes handicapées.           place d’une stratégie cantonale spé-               du Service Social Handicap de la
Le texte engage les pays signataires        cifique pour l’accessibilité à chaque              Fondation Emera.
à prendre des mesures pour que les          handicap, et a proposé des mesures
personnes en situation de handicap          concrètes au Canton : valorisation des             Le prochain forum EMERA-HETS
aient accès aux produits et lieux           institutions culturelles qui s’engagent            se tiendra en automne 2020, sur le
culturels, et qu’ils puissent exprimer      à adapter leurs infrastructures, déve-             thème de l’emploi.
leur potentiel artistique.                  loppement des services d’accompa-
                                            gnement, réduction de tarifs pour les              Sarah Dujoncquoy
Qu’en est-il en Valais ? Dans les           bénéficiaires AI, égalité de traitement            Assistante de direction d’Emera
milieux du handicap et de la culture,
on s’accorde à dire qu’il reste encore
du chemin à parcourir. Le coût du
produit culturel, le transport, les bar-
rières architecturales, l’absence de
technologies adaptées et le poids du
regard social font partie des princi-
paux obstacles constatés. Quant aux
projets artistiques individuels, ils
sont souvent rendus possibles par
l’intermédiaire d’institutions spécia-
lisées et d’associations.
                                            Exposé de Jacques Cordonier, chef du Service de la culture de l’Etat du Valais, traduit en langue
Des actions réussies à diffuser             des signes.                                                                                © Emera
Le forum a permis de mettre en
lumière plusieurs actions existantes,
qui visent à rendre la culture plus
accessible. Comme le concept «La
Chaise rouge», un service d’accompa-
gnement bénévole individuel dans le
canton de Vaud, ou le label «Culture
inclusive» de Pro Infirmis, décerné
aux institutions culturelles qui privilé-
gient l’inclusion. Ces deux démarches
sont en train de se mettre en place
en Valais. A l’intérieur du canton,
on peut saluer des projets pionniers,       Le groupe de musique « Castafiore », durant une pause du Forum
comme le dispositif «Toucher voir» du                                                                                               © Emera      13
entre nous 7.2019
Il était une fois « Rise UP »,
                    si vous avez manqué le début…
Échos d’ailleurs

                    «Rise UP» est un appareil d'aide per-       Donc un horizon de production se           processus de production est quant à
                    mettant aux personnes à mobilité            rapproche à grands pas ?                   elle déjà aboutie – elle s’est faite en
                    réduite (réduction des capacités mus-       Oui et non, cela dépend de notre           parallèle de toute la démarche qui a
                    culaires, personnes paralysées des          « référentiel temporel » (rires)… Plus     débuté il y a un peu moins de deux
                    membres inférieurs) de se relever de        sérieusement, nous devons prendre le       ans maintenant.
                    manière totalement autonome en cas          temps de confirmer nos hypothèses
                    de chute à leur domicile. Le Prix à         au niveau technique et de construire       En conclusion – provisoire –
                    l'innovation de la HES-SO Haute école       notre business-plan. Prendre du            que souhaiteriez-vous encore
                    spécialisée de Suisse occidentale a         temps aujourd’hui c’est se donner le       nous dire ?
                    récompensé le projet «Rise UP», de          plus de chances possibles de ne pas        Prendre le temps – son temps – nous
                    Amir Elhajhasan et Stéphanie Jacot,         en perdre plus tard ! Et surtout de ris-   a également permis d’étoffer nos
                                                                quer de se « casser la figure »… Cette     connaissances du milieu du handi-
                    Dans le dernier article que nous            année « le temps nous coûte encore         cap, et donc de préparer le terreau à
                    vous avions consacré, nous nous             peu », car nous sommes encore dans         de nouvelles perspectives, qui sait ?
                    étions quittés avec le projet de            notre cursus de formation, respective-
                    création de Fare & Square, une              ment à la HE-Arc et à Innokick.            Propos de Stéphanie Jacot et Amir
                    SARL ? Où en êtes-vous ?                                                               Elhajhasan recueillis par Olivier Robert
                    Nous sommes en phase de création            Et si l’on jette un coup d’œil
                    de la start-up, qui devrait avoir ses       dans le rétroviseur, en ce qui
                    locaux à Orbe dès cet été à l’incuba-       concerne les différents prototypes
                    teur « TecOrbe » qui est une structure      de « Rise UP »…
                    ouverte aux créateurs d’entreprises         Durant les dix-huit derniers mois,
                    porteurs d’un projet, qu’ils soient         nous avons fait cinq prototypes dif-
                    issus des instituts des centres de for-     férents, virtuels et en simulation 3D ;
                    mation (UNIL, EPFL HEIG, HES-SO)            nous avons travaillé au niveau de la
                    ou non. C’est également la présence         structure et des mécanismes pour
                    sur ce site d’un sous-traitant avec qui     lever l’assise de la chaise. On nous
                    nous allons travailler – ce dernier sera    a heureusement conseillés de ne
                    un élément-clé dans la future chaîne        pas faire pour chaque étape un pro-
                    de production du Rise UP – qui nous         totype réel, car les coûts sont prohi-
                    a motivés.                                  bitifs et cela prend à chaque fois un      L’association
                                                                temps incroyable.                          « Appuie-Toit » sous toit !
                    La médiatisation de votre 1er
                    prix a-t-elle continué d’avoir              Ces prochains mois, on va passer de
                    des conséquences positives pour             l’écran à la réalité, avec la construc-    L’association « Appuie-Toit » a vécu
                    votre projet ?                              tion de notre prototype final ! Ce der-    son Assemblée générale constitutive
                    Nous avons été spontanément appro-          nier sera testé avec une dizaine de        le vendredi 9 mai 2019 à Neuchâtel.
                    chés par plusieurs coachs qui nous          personnes en situation de handicap,        Elle a réuni une soixantaine de
                    ont fait gagner du temps et qui nous        pour y apporter des optimisations          personnes qui ont adopté les sta-
                    ont orientés vers des partenaires et        avant de lancer les tests cliniques,       tuts et élu 4 membres au Comité.
                    des sous-traitants. Ces personnes           qui consistent en une confirmation de      L’Assemblée a validé la désigna-
                    nous guident également dans les             la qualité du produit, et qui surtout,     tion de M. Claude-Alain Evard en
                    procédures complexes mais indispen-         faciliteront la démarche de certifica-     tant que Président et M. Antoine
                    sables, à la continuation de Rise UP,       tion auprès de « SwissMedic ».             Barizzi. La création de cette nou-
                    heureusement car c’est un peu la                                                       velle association s est déroulée
                    jungle ! Et surtout, ils nous font béné-    Et après la certification, la              dans une ambiance chaleureuse et
                    ficier de leurs réseaux et sont des faci-   production commence ?                      dynamique. L’ASRIMM se réjouit de
                    litateurs pour nous.                        Nous devrons préalablement trou-           collaborer avec elle et lui souhaite
                                                                ver des fonds à cet effet, en effet        bon vent !!
                    Ce 1er prix nous a permis de gagner         c’est bien différent de ce dont nous
                    un peu en notoriété, ce qui nous            avons besoin pour construire un            Dominique Wunderle
                    ouvre des portes dans le cadre de nos       unique prototype ! La réflexion du
               14   recherches de fonds.

                                                                                                                                         entre nous 7.2019
HandiChallenge 2019
Le 3e Handi-Challenge s’est déroulé le 19 mai à Morges, l’occasion d’un petit bilan
avec Maggie Goudy, cheville ouvrière avec son mari de cette manifestation.

                                                                                                                                                  Échos d’ailleurs
Une météo pluvieuse à l’occasion                  magnifiques, plus intimistes que les      Le Téléthon, Handi-Challenge et
de ce 3e Handi-Challenge, c’est sans              deux éditions précédentes et on est       l’ASRIMM collaborent ensemble
doute ce que redoutait l’équipe                   proche du cœur de la ville. Les par-      depuis plusieurs années, quel
d’organisation… Mais un défi                      cours de courses ont permis une très      est votre regard portez sur cet
supplémentaire pour les personnes                 bonne visibilité pour les spectateurs.    engagement ? Quels en sont les
en compétition ?                                                                            résultats ?
C’était effectivement un de nos                   Vous comptez sur une solide               On œuvre pour les mêmes choses
gros soucis. On regardait la météo                équipe de bénévoles, mais                 mais de différentes manières. On
constamment. On a eu des partici-                 comment arrivez-vous à financer           est là pour s’entraider. Votre victoire
pants et des sponsors qui nous ont                cette ambitieuse manifestation ?          est la notre et vice versa. On est
contacté pour savoir si on mainte-                Grace a nos généreux sponsors             très heureux de votre engagement
nait l’évènement ! Même si ce n’était             notamment Implenia, Valiant et la         et de votre participation au Handi-
pas idéal comme dans toutes autres                commune de Morges. Cependant              challenge. Vous avez eu beaucoup
manifestations, on maintient malgré               c’est un vrai challenge car chaque        plus d’équipes et de participants
la pluie. C’est vrai que c’est moins              année il faut recommencer. On espère      ASRIMM. Nous sommes ravis de
agréable pour tout le monde ainsi que             pouvoir compter sur eux dans les pro-     voir leur nombre augmenter ! Plus
pour les participants car ils ont dû              chaines éditions.                         de participants il y a, le mieux c’est.
affronter le froid et la pluie. Par contre                                                  Toute aide est aussi la bienvenue et
la bonne ambiance de l’évènement et               Votre association Handi-Capable           le comité Handi-Challenge est ouvert
ses nombreuses animations nous ont                met annuellement sur pied le              aux autres associations qui œuvrent
fait très vite oublier ce mauvais temps           Handi-Challenge, que vise-t-elle en       dans le même sens qu’elle.
et nous pensons que tout le monde a               premier lieu par cette action ?
eu beaucoup de plaisir.                                                                     Le Handi-Challenge 2020 est-il
                                                  Deux buts principalement :                déjà dans le « pipeline » ? Et si oui,
Après deux éditions à Lausanne, la                                                          pouvez-vous donner à nos lecteurs
découverte des quais de Morges ?                  • Offrir une vraie course et du plaisir   quelques avant-goûts en primeur ?
Quel bilan provisoire tirez-vous de                 aux participants.                       Nous sommes en discussion avec le
ce nouveau parcours de course ?                   • Montrer les capacités des per-          comité et la ville de Morges. On vous
Un bilan très positif. On a eu 50 % de              sonnes en situation de handicap         tient au courant très bientôt.
plus de participants et on a dû refuser             afin d’aller au delà des limites que
du monde sur la fin car on ne trou-                 la société leur fixe                    Propos recueillis par Olivier Robert
vait plus de joëlettes ! Nous n'avons
eu que trois désistements sur 300
participants et ceci malgré une météo
pluvieuse. Les quais de Morges sont

                                                                                            « ASRIMM-Evasion » : encore
                                                                                            quelques places disponibles !
                                                                                            Si vous êtes atteint(e) d’une maladie neuro-
                                                                                            musculaire ou d’une maladie rare apparentée,
                                                                                            il nous reste encore quelques places pour
                                                                                            vous accueillir aux activités suivantes :
                                                                                            • Sortie Cimgo à La Berra, samedi 28 sep-
                                                                                               tembre 2019 pour les adultes.
                                                                                            • Séjour « Prolonger l’été » à Nîmes, du 21 au
                                                                                               25 octobre 2019, pour les adultes
                                                                                            • Week-end « Marché de Noël » à Strasbourg,
                                                                                               du 13 au 15 décembre 2019, pour les enfants
                                                                                               et adolescents.
Gabriel Pereira Marques da Silva et son team, à quelques minutes du départ de la course.
                                                                                                                                             15
entre nous 7.2019
Vous pouvez aussi lire