CAMPAGNE DE MESURE DES EMISSIONS DE VEHICULES EN CONDITIONS REELLES DE CIRCULATION PAR LA TECHNOLOGIE RSD - Ville de Lille
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CAMPAGNE DE MESURE DES EMISSIONS DE VEHICULES EN CONDITIONS REELLES DE CIRCULATION PAR LA TECHNOLOGIE RSD - Projet MEET PAMPA : Mesures Environnement des Emissions Trafic et Plan d'Actions Municipal pour la Protection de l'Atmosphère Appel à Projet AACT-AIR Edition 2015 Rapport d’étude En partenariat avec : RP-AF1701-1-V2 Page 1 sur 70
CITATION DE CE RAPPORT Rincent Air. 2018. Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD. 70 pages. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite selon le Code de la propriété intellectuelle (art. L 122-4) et constitue une contrefaçon réprimée par le Code pénal. Seules sont autorisées (art. 122-5) les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé de copiste et non destinées à une utilisation collective, ainsi que les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, pédagogique ou d’information de l’œuvre à laquelle elles sont incorporées, sous réserve, toutefois, du respect des dispositions des articles L 122-10 à L 122-12 du même Code, relatives à la reproduction par reprographie. Ce document est diffusé par l’ADEME 20, avenue du Grésillé BP 90406 | 49004 Angers Cedex 01 Numéro de contrat : 1562C0039 Étude réalisée pour le compte de la Ville de Lille par Rincent Air pour ce projet cofinancé par l'ADEME Coordination technique - ADEME : Mohamedou Ba, ingénieur Direction/Service : Villes et Territoires Durables / Service Qualité de l'Air Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 2
Sommaire 1. INTRODUCTION ............................................................................................................................ 4 2. ETAT INITIAL DE LA QUALITÉ DE L’AIR À LILLE ..................................................................... 5 2.1. ORIGINE DES POLLUANTS SUR LE TERRITOIRE DE LA VILLE DE LILLE ........................................... 5 2.2. CONCENTRATIONS EN POLLUANTS SUR LE TERRITOIRE DE LA VILLE DE LILLE .............................. 6 2.3. CARTES MODELISEES EN 2015.................................................................................................. 7 2.4. INDICE DE LA QUALITE DE L’AIR ................................................................................................. 8 2.5. EPISODES DE POLLUTION .......................................................................................................... 8 2.6. CARTE STRATEGIQUE DE L’AIR .................................................................................................. 8 2.7. PERSPECTIVES A L’HORIZON 2020 .......................................................................................... 10 2.8. CONCLUSION ......................................................................................................................... 10 3. MÉTHODOLOGIE ........................................................................................................................ 11 3.1. PRESENTATION DE LA TECHNOLOGIE DE MESURE ..................................................................... 11 3.2. PRESENTATION DU PLAN D’ECHANTILLONNAGE INITIAL............................................................. 12 3.3. PRESENTATION DU PLAN D’ECHANTILLONNAGE FINAL .............................................................. 13 4. RESULTATS ................................................................................................................................ 14 4.1. ECHANTILLONNAGE ................................................................................................................ 14 4.2. RESULTATS SUR LE PARC ROULANT MESURE ........................................................................... 16 4.2.1. Type de véhicules ........................................................................................................ 16 4.2.2. Domiciliation ................................................................................................................. 16 4.2.3. Type de carburant ........................................................................................................ 18 4.2.4. Norme Euro .................................................................................................................. 18 4.2.5. Croisement norme Euro / carburant ............................................................................ 20 4.2.6. Vignette Crit’Air ............................................................................................................ 20 4.3. RESULTATS SUR LES FACTEURS D’EMISSIONS.......................................................................... 22 4.3.1. Méthodologie ............................................................................................................... 22 4.3.2. Voitures particulières (VP) à motorisation diesel ......................................................... 22 4.3.3. Voitures particulières (VP) à motorisation essence ..................................................... 26 4.3.4. Comparaison des facteurs d’émissions entre VP diesel/essence ............................... 28 4.3.5. Véhicules utilitaires légers (VUL) ................................................................................. 31 4.3.6. Grands émetteurs : catégorie des voitures particulières ............................................. 31 4.3.7. Cas particulier : les bus................................................................................................ 33 4.4. GAIN ECONOMIQUE ................................................................................................................. 35 4.4.1. Principe ........................................................................................................................ 35 4.4.2. Calcul des coûts indirects (liés à la pollution) .............................................................. 35 4.4.3. Calcul des coûts directs (liés à la surconsommation de carburant) ............................ 37 4.4.4. Coût global ................................................................................................................... 38 5. POTENTIALITÉS DU RSD ET DIFFICULTÉS RENCONTRÉES ................................................ 39 5.1. PISTES D’AMELIORATION DE L’INSTRUMENTATION RSD............................................................ 39 5.2. DIFFICULTES TECHNIQUES ET ADMINISTRATIVES RENCONTREES ............................................... 39 6. ETUDE STATISTIQUE ................................................................................................................. 41 7. SYNTHÈSE ................................................................................................................................... 42 ANNEXE 1 ............................................................................................................................................. 44 ANNEXE 2 ............................................................................................................................................. 47 SIGLES ET ACRONYMES ................................................................................................................... 68 Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 3
1. Introduction La qualité de l’air représente aujourd’hui un enjeu sanitaire et économique majeur en France. En termes sanitaires, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé en 2013 la 1 pollution de l'air extérieur comme cancérogène pour l’homme . En 2016, l’agence française de Santé publique a estimé que la pollution aux particules fines était responsable en France d’environ 42 000 2 décès prématurés par an (avec une perte moyenne d’espérance de vie de 8,2 mois ). En termes économiques, un rapport du Sénat publié en juillet 2015 estime que le coût total de l’impact sanitaire (mortalité et morbidité) de la pollution atmosphérique (tenant compte seulement des particules et de 3 l’ozone) pour la France serait de 68 à 97 milliards d’euros par an . Par ailleurs d’autres coûts non sanitaires doivent également être pris en compte dans l’impact de la pollution atmosphérique (baisse des rendements agricoles, perte de biodiversité, dégradations des bâtiments en ville, dépenses de prévention et de recherche d’organismes spécialisés, etc.). La situation actuelle concernant la qualité de l’air est globalement meilleure que par le passé. Les niveaux de concentrations ambiants de certains polluants atmosphériques (SO 2, CO, plomb) ont diminué de façon significative dans les villes françaises ces dernières années. Malgré tout, les seuils de qualité de l’air fixés par les normes européennes sont encore dépassés (pour le NO 2 et les PM10) dans de nombreuses de zones françaises, principalement dans les grandes agglomérations, et placent la France en situation de contentieux avec l’Union Européenne. Le trafic routier est une des principales sources d’émissions de polluants atmosphériques en zone urbaine (notamment de NOX et de particules), en particulier dans l’agglomération lilloise (cf. état initial de la qualité de l’air sur le territoire lillois, paragraphe II). Par ailleurs, malgré l’apparition dans les années 90 de normes européennes abaissant au fur et à mesure les seuils d’émissions des véhicules neufs, les concentrations en NO2 n’ont globalement pas diminué au plus proche des axes de circulation urbains. Le trafic routier constitue ainsi un déterminant majeur des inégalités d’exposition à la pollution atmosphérique. Ce constat incite aujourd’hui les villes à mettre en place des actions en faveur de la qualité de l’air, notamment dans le domaine des transports, et à contribuer à l’amélioration des connaissances concernant la pollution atmosphérique. Cependant, la conception d’actions et/ou de politiques dans le domaine des transports ainsi que leurs évaluations et leurs efficacités en matière de pollution de l'air nécessitent une connaissance approfondie des caractéristiques du parc automobile local (dans la mesure où ces actions ont une forte dimension spatiale) et des caractéristiques d’émissions des véhicules en milieu urbain avec des conditions et des comportements de conduite « réels ». Dans ce cadre, la ville de Lille a mis en place en juillet 2016, au travers d’un projet financé en partie 4 par le programme AACT’AIR de l’ADEME, une campagne de mesure pilote des émissions réelles du parc roulant sur son territoire. Cette campagne de mesure a permis d’une part de réaliser une caractérisation du parc roulant et de ses émissions en fonction de certaines caractéristiques des véhicules et d’autre part une identification des véhicules les plus émetteurs. Elle s’inscrit en préambule de la réalisation d’un plan d’actions municipal pour lutter contre la pollution atmosphérique. 1 IARC. Monographs on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans. Volume 109. 2015. 2 Santé Publique France. Impact de l’exposition chronique aux particules fines sur la mortalité en France continentale et analyses des gains en santé de plusieurs scénarios de réduction de la pollution atmosphérique. Rapport et synthèse. 2016. 3 Commission d’enquête sénatoriale. Pollution de l’air, le coût de l’inaction. Tome I : Rapport. 2015. 4 L’Aide à l'action des collectivités territoriales et locales en faveur de l'air (AACT-AIR) est un appel à projets mené chaque année par l’ADEME et dédié aux collectivités pour les accompagner dans leurs démarches d’amélioration de la qualité de l’air. Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 4
2. Etat initial de la qualité de l’air à Lille Les polluants présentés dans ce bilan correspondent à ceux mesurés par l’instrument de mesure RSD. Ils font partie des marqueurs du trafic automobile notamment le dioxyde d’azote (NO2) et les particules en suspension (PM10 et PM2,5). Ce bilan initial établi sur les données de l’année 2015, en amont des mesures RSD en situation réelle, permettra ainsi, après la mise en œuvre du Plan d’Actions Municipal contre la Pollution Atmosphérique (PAMPA), d’envisager une évaluation avant / après en termes d’impact sur la qualité de l’air. 2.1. Origine des polluants sur le territoire de la ville de Lille Les émissions du territoire de Lille-Hellemmes- Lomme sont issues de 3 secteurs d’activités : - Les transports - L’industrie - Le résidentiel-tertiaire Sur ces 3 communes, les émissions du secteur de l’agriculture sont négligeables. Le secteur du transport est le plus gros émetteur d’oxydes d’azote (NOX), avec près de la moitié des émissions (47 %), ainsi que pour les particules en suspension PM10 avec plus du tiers des émissions (38 %). Pour les émissions de NOX, les transports sont moins représentés sur le territoire de la ville de Lille que sur le reste de la métropole (47 % contre 64 %). A l’inverse, pour les particules PM10, le territoire de Lille-Hellemmes-Lomme affiche 2 % de plus par rapport à la métropole (soit 38 % contre 36 %). Aucun émetteur principal ne se dégage pour les particules PM2.5, pour lesquelles les émissions sont partagées entre le secteur résidentiel- tertiaire (38 %, en lien avec le chauffage) les transports (35 %), et l’industrie (27 %). Les émissions de monoxyde de carbone (CO) sont très faibles, en lien avec la baisse de concentration annuelle de plus de 50 % observée depuis 2000, en raison du renouvellement du parc automobile au profit de véhicules émettant moins de monoxyde de carbone. Inventaire des émissions (données issues de l’inventaire régional atmo NPdC 2010) Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 5
2.2. Concentrations en polluants sur le territoire de la ville de Lille 3 En 2015, la station de mesure urbaine de Lille Fives enregistre une moyenne annuelle de 23 µg/m en 3 dioxyde d’azote. La valeur limite (40 µg/m ) est donc respectée. Ce site à forte densité urbaine, se situe parmi les plus influencés par la pollution routière au niveau de la région, loin cependant des 3 sites de proximité automobile (Roubaix Serres enregistre 31 µg/m ). La valeur limite sur les 3 moyennes horaires, fixée à 200 µg/m à ne pas dépasser plus de 18 heures par an est respectée, comme sur les autres stations de la région. Evolution pluriannuelle des concentrations moyennes sur la station de Lille Fives de 2007 à 2015 NB : démarrage des mesures de PM2,5 en 2010 sur la station NB : absence de données PM10 en 2012, en raison d’un taux de fonctionnement de la station inférieur au critère minimal pour que les données soient représentatives d’une année complète D'une manière générale, la proximité avec les axes routiers, combinée à la densité de population de l'agglomération, contribue principalement aux moyennes annuelles élevées en NO2. Au regard de l’évolution pluriannuelle depuis 2007, les concentrations moyennes en dioxyde d’azote poursuivent leur baisse en 2015. 3 Pour les particules PM10, la moyenne annuelle en 2015 est de 22 µg/m . La station de Lille Fives 3 3 respecte ainsi la valeur limite fixée à 40 µg/m et ne franchit pas l’objectif de qualité de 30 µg/m . A noter que pour la troisième année consécutive depuis 2007, aucune station de la région ne dépasse la 3 valeur limite journalière (cumul de jours dont la moyenne journalière est supérieure à 50 µg/m , bien en-dessous des 35 jours de dépassement tolérés). La station urbaine de Lille Fives enregistre ainsi 10 jours de dépassement en 2015. 3 Concernant les particules PM2,5, la moyenne annuelle est de 16 µg/m . La station de Lille Fives (urbaine) et la station de Roubaix Serres (proximité automobile) relèvent la concentration moyenne la plus élevée sur l’ensemble des stations de la région. Cependant, les niveaux étant globalement de plus en plus faibles depuis 2012, ces 2 stations respectent la valeur limite et la valeur cible en 2015. A noter que les 11 sites de la région mesurant les PM2,5 dépassent l’objectif de qualité de 10 3 µg/m . Au regard de l’évolution pluriannuelle depuis 2007, les concentrations moyennes en particules PM10 et PM2,5 poursuivent leur baisse en 2015 comme le dioxyde d’azote. Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 6
2.3. Cartes modélisées en 2015 Les cartes de concentrations ont été réalisées à l’aide d’un outil de modélisation fine échelle (maille de 10 mètres), couvrant le territoire de la ville de Lille. Elles mettent en évidence des concentrations moyennes annuelles en dioxyde d’azote et en particules PM10 élevées autour des axes routiers, diminuant à leur périphérie. Concentration moyenne 2015 en dioxyde d’azote (NO2) Concentration moyenne 2015 en particules PM10 L’influence du trafic automobile est visible, jusqu’à entraîner un dépassement des valeurs limites en 3 moyenne annuelle (40 µg/m pour chacun des 2 polluants, en rouge) en proximité des principaux axes (N356 à l’Est et A25 au Sud). Les dépassements en dioxyde d’azote concernent une zone plus étendue que les particules PM10. Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 7
2.4. Indice de la qualité de l’air Sur Lille en 2015, la qualité de l’air a été globalement bonne à très bonne les trois quarts de l’année (74,2 %). Elle a été mauvaise à très mauvaise 12 jours dans l’année et le reste du temps moyenne à médiocre (soit 22,5 %). Répartition des indices ATMO sur l’agglomération lilloise 2.5. Episodes de pollution En 2015, 12 épisodes de pollution ont été recensés au niveau régional pour une durée totale de 24 jours : - Pour les particules PM10, 10 épisodes répartis sur 21 jours, - Pour l’ozone, 2 épisodes répartis respectivement sur 2 jours et 1 journée (ce dernier en lien également avec un franchissement du seuil d’information et de recommandation en PM10). Ainsi, même si la valeur limite journalière en particules PM10 est bien respectée, des épisodes de pollution ont néanmoins été ponctuellement observés pour ce polluant. 2.6. Carte stratégique de l’air La carte stratégique de l’air a été réalisée sur le territoire de Lille-Hellemmes-Lomme, sur la base de 2 polluants indicateurs (NO2 et PM10). Elle met en évidence sur 5 ans des zones « air prioritaire » (couleur carmin) où la population est la plus exposée, ainsi que des zones en dépassement réglementaire et des zones en dépassement potentiel. Les zones les plus exposées se situent ainsi le long des axes routiers. Carte stratégique de l’air Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 8
C’est sur cette base que 6 sites (brins routiers) ont été retenus pour les mesures sur le parc roulant, ainsi qu’au regard de leur TMJA estimé (Source : Atmo Nord – Pas-de-Calais pour l’année 2012). Localisation des sites retenus par rapport à la carte stratégique de l’air et les TMJA estimés Cartographie des niveaux de bruit sur le territoire lillois Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 9
2.7. Perspectives à l’horizon 2020 Atmo Nord – Pas-de-Calais a accompagné la réalisation du Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA), adopté en mars 2014 par les Préfets du Nord et du Pas-de-Calais et a évalué les concentrations en polluants à l’échéance 2020 (à partir de l’estimation des émissions et la mise en œuvre des 26 actions du PPA). Dans l’agglomération lilloise, pour les particules PM10, cette simulation montre qu’environ 50 000 personnes seraient encore exposées à des concentrations supérieures à la valeur limite journalière en 2020 (correspondant aux 2 mailles en rouge sur la carte). Sur le territoire de la métropole, pour les émissions de particules PM10 à l’horizon 2020, le poids du secteur des transports devancerait celui du secteur résidentiel-tertiaire de 12 %, passant ainsi de 36 % à 40 %. Pour les NOX, la répartition des émissions par secteur d’activité resterait similaire à l’horizon 2020, avec cependant une diminution de la part des transports au profit du secteur industriel (57 % à l’horizon 2020, contre 64 % en 2010). 2.8. Conclusion Les données de qualité d’air fournies par Atmo NPdC ainsi que la carte stratégique de l’air recentrée sur la zone Lille-Hellemmes-Lomme ont permis d’aider en amont des mesures à la sélection des sites pour la campagne pilote. NB : Les sites de mesure ont été retenus à partir de données de trafic et de données de qualité de l’air de l’année 2015 (et inférieures) qui ont sensiblement évolué à la date de rédaction de ce rapport. En effet, un nouveau Plan de Déplacement Urbain est entré en application depuis le 22/08/2016 (à posteriori de l’état initial réalisé par Atmo Nord Pas de Calais et de la campagne de mesure pilote réalisée par Rincent Air), modifiant ainsi le sens de circulation de nombreux axes dans le centre-ville. En particulier, le site de mesure situé dans la rue du Réduit est impacté, la circulation étant fortement réduite suite aux modifications intervenues : l’accès se fait uniquement par le boulevard Louis XIV depuis la rue Molière. Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 10
3. Méthodologie 3.1. Présentation de la technologie de mesure Dans le cadre du projet, Rincent Air a réalisé en 2016 une revue scientifique des principales technologies de mesure qui existent aujourd’hui pour caractériser les émissions des véhicules en conditions de circulation réelles (techniques « RSD », « PEMS », « plume chasing », « near-road plume », « tunnel », « LIDAR »). Cette synthèse bibliographique s’est attachée à décrire leur mode opératoire, d’identifier leurs avantages et inconvénients métrologiques, et de mieux cerner leurs potentialités et leurs limites dans l’évaluation des facteurs d’émissions du parc roulant. Cet état de l’art permet de conclure que seule la technique RSD répond de façon complète à un cahier des charges contraignant tout en permettant d’obtenir des informations précises sur le parc roulant (âge, motorisation, norme Euro, type de véhicule, etc.) et ses émissions pour les polluants principaux qui posent encore problème au niveau réglementaire (NO X, PM). La technologie de mesure à distance appelée RSD (Remote Sensing Device) permet de mesurer une série de composés gazeux (hydrocarbures imbrûlés HC, monoxyde de carbone CO, dioxyde de carbone CO2, monoxyde d’azote NO) à l’échappement des véhicules de façon non intrusive et en condition réelle de circulation sur route. Le système de mesure projette à l’aide d’un module source/détection une source lumineuse (rayonnement infrarouge/ultraviolet, IR/UV) perpendiculaire à la route et à hauteur de l’échappement des véhicules. Le rayonnement est envoyé vers un module réfléchissant de l’autre côté de la voie qui renvoie le signal vers le module source/détection qui mesure instantanément l’absorption caractéristique des gaz étudiés sur certaines fréquences dans l’IR ou l’UV. Pour la mesure du CO2 et du CO, la technologie utilisée est celle du rayonnement infrarouge (NDIR : Non Dispersive Infrared Spectroscopy). Pour la mesure des autres gaz (NO, HC), un rayonnement ultraviolet est utilisé. Chaque concentration en polluant est renseignée par l’absorbance des rayonnements à leur signature spectrométrique respective. Chaque polluant est exprimé en ratio par rapport au CO2 mesuré, ce qui permet de relier les mesures à une quantité émise en se référant aux bases de données constructeurs. Enfin, pour les particules, une mesure opacimétrique est réalisée. Le système est calibré en interne avec une cellule contenant un mélange de concentration connu des gaz étudiés. Cette instrumentation est accompagnée d’une mesure vidéo de la plaque d’immatriculation du véhicule afin de pouvoir accéder aux caractéristiques du véhicule (âge, norme d’émission, type, etc.) et d’un accéléromètre afin de caractériser le cycle de conduite du véhicule lors de son passage devant l’instrument. Module Source/Détection Accéléromètre Caméra vidéo Ce système permet de mesurer plusieurs milliers de véhicules par jour augmentant d’autant plus le spectre et la représentativité du parc roulant étudié. Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 11
Photographie schématique du système de mesure RSD sur le Pont des Flandres à Lille 3.2. Présentation du plan d’échantillonnage initial Initialement, 11 points de mesure ont été sélectionnés au regard de la configuration locale des rues (nombres de voies, sécurité des opérateurs, etc.), du trafic (flux journaliers mesurés par la ville de Lille et TMJA modélisés par Atmo NPdC en 2016), et de la carte stratégique de l’air (cf. paragraphe 2). Le plan d’échantillonnage initial est présenté dans la figure suivante sur le fond de carte stratégique de l’air 2015-2019 basée sur les données 2010 - 2014. Points de mesure « RSD » Carte stratégique de l’air (2015-2019) : Zone « air » prioritaire Zone en dépassement réglementaire Zone en dépassement potentiel Plan d’échantillonnage initial Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 12
Le tableau suivant résume les 11 points de mesure présélectionnés et leurs caractéristiques : Estimation des émissions Flux en TMJA Nb de Site Nom en kg/m (Atmo NPdC) véh/jour (Atmo Observations voies PM2,5 PM10 NO2 (Lille) NPdC) Facade de 0,30- 0,46- 0,60- Nécessite un aménagement afin de la réduire à une seule voie. La contre allée ne pourra 1 >30000 13 700 2 l'esplanade 0,60 1,08 2,10 peut-être pas être utilisée. Rue de la 0,14- 0,20- 0,40- 6000- Nécessite un aménagement afin de la réduire à une seule voie. Le point de mesure se 2 7 390 2 Bassée 0,30 0,46 0,60 30000 situe juste après un feu. Les places de parkings pourront réservées facilement. Boulevard de 0,30- 0,46- 0,60- 6000- Le Stationnement latéral pourra sans aucune difficulté être mobilisé. Pour des raisons de 3 21 000 1 Metz 0,60 1,08 2,10 30000 sécurité éviter de réaliser les mesures à proximité immédiate du centre commercial. Nécessite un aménagement afin de la réduire à une seule voie. Plusieurs feux sont Boulevard 0,30- 0,46- 0,60- 13000- 4 21 000 2 présents sur cet axe. Cette situation permet de disposer de plusieurs sites potentiels. Dans Montebello 0,60 1,08 2,10 30000 chaque cas, les places de parkings pourront être réservées facilement. Nécessite un aménagement afin de la réduire à une seule voie. Plusieurs feux sont Boulevard 0,30- 0,46- 0,60- 13000- 5 21 000 2 présents sur cet axe. Cette situation permet de disposer de plusieurs sites potentiels. Dans Victor Hugo 0,60 1,08 2,10 30000 chaque cas, les places de parkings pourront être réservées facilement. Boulevard Nécessite un aménagement afin de la réduire à une seule voie. Les places de parking 0,14- 0,20- 0,40- 13000- 6 Jean Baptiste 7 500 2 pourront être immobilisées. Par ailleurs le croissement avec la rue de Maubeuge offrira un 0,30 0,46 0,60 30000 Lebas site située dans une zone d’accélération (feu rue de Maubeuge). Nécessite un aménagement afin de la réduire à une seule voie. Les places de parking 0,14- 0,20- 0,40- 13000- 7 Rue du Réduit 7 500 2 pourront être immobilisées. L’entrée dans la rue offre une voie d’accélération aux 0,30 0,46 0,60 30000 véhicules (rond-point Porte de Paris situé en amont). Entrée du Voie située légèrement en pente. Elle correspond à une bretelle d’accès au périphérique 0,14- 0,20- 0,40- 6000- 8 Périphérique 7 463 1 de Lille (voie d’accélération). L’installation nécessitera la plus grande vigilance en matière 0,30 0,46 0,60 30000 de Lille de sécurité. Rue du Long 0,14- 0,20- 0,40- 1500- Le terre-plein central pourra être utilisé pour la pose des capteurs. Le site est à moins de 9 10 418 1 Pot 0,30 0,46 0,60 6000 300 m de la station de mesure de Fives Le site présente l’avantage de disposer d’une gare routière cependant la circulation sur ce Boulevard de 0,00- 0,09- 0,20- 1500- 10 3 621 - secteur est en permanence saturée. Il est nécessaire de trouver un autre site afin de capter Leeds 0,14 0,20 0,40 6000 la flotte de cars de la gare routière. Nécessite un aménagement afin de la réduire à une seule voie. Passage obligé pour la Pont de 0,30- 0,46- 0,60- 6000- 11 21 089 2 grande majorité des cars qui souhaitent rejoindre A1 et l’A25. Situé juste après un feu Flandres 0,60 1,08 2,10 30000 (point d’accélération). Caractéristiques des 11 sites de mesure présélectionnés 3.3. Présentation du plan d’échantillonnage final Après une visite sur place et l’analyse des contraintes techniques et de sécurité, 6 points de mesures sur les 11 initiaux ont été retenus. De plus, un point situé au dépôt de bus Transpole à Sequedin a également été retenu afin d’effectuer un traitement particulier sur la flotte de bus circulant à Lille. Points de mesure « RSD » Carte stratégique de l’air (2015-2019) : Zone « air » prioritaire Zone en dépassement réglementaire Zone en dépassement potentiel Plan d’échantillonnage final Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 13
4. RESULTATS 4.1. Echantillonnage Le tableau ci-dessous détaille le planning de la campagne de mesure menée sur le terrain du lundi 27 juin 2016 au jeudi 28 juillet 2016 : Date Site Date Site 27/06/2016 Rue du Réduit 13/07/2016 Boulevard Montebello 28/06/2016 Rue du Réduit Dépôt de bus Transpole 18/07/2016 29/06/2016 Boulevard Montebello Boulevard Montebello 30/06/2016 Boulevard Montebello Dépôt de bus Transpole 19/07/2016 01/07/2016 Boulevard Montebello Rue du Réduit -02/07/2016 Boulevard Montebello 20/07/2016 Boulevard Montebello 03/07/2016 21/07/2016 Pont de Flandres 04/07/2016 Boulevard de Metz 22/07/2016 Pont de Flandres 05/07/2016 Rue du Réduit 23/07/2016 Pont de Flandres 06/07/2016 Boulevard Victor Hugo 24/07/2016 07/07/2016 Boulevard Victor Hugo Parking Mairie 25/07/2016 08/07/2016 Boulevard Victor Hugo Rue du Réduit 09/07/2016 Boulevard Montebello Parking Mairie 26/07/2016 10/07/2016 Rue du Réduit 11/07/2016 Rue de la Bassée 27/07/2016 Pont de Flandres 12/07/2016 Boulevard Montebello 28/07/2016 Pont de Flandres Planning de la campagne de mesure in-situ Différents points sont à signaler : - Des problèmes techniques n’ont pas permis d’effectuer les mesures durant 3 jours sur le boulevard Montebello (du 30 juin au 2 juillet 2016). - Les mesures ont été effectuées une seule journée sur le boulevard de Metz et la rue de la Bassée, le flux de trafic ayant été estimé trop faible sur ces deux tronçons (< 1500 véhicules/jour). De plus les mauvaises conditions météorologiques (pluie) le jour des mesures sur le boulevard de Metz n’ont pas permis d’enregistrer de données. - Les mesures effectuées dans le parking de la Mairie de Lille les deux matinées du 25 et du 26 juillet 2016 ont été utilisées à des fins de communication avec les usagers des véhicules scannés. Les données recueillies sont traitées dans un autre livrable du projet concernant l’étude sociologique. - Les mesures effectuées au niveau du dépôt Transpole de Sequedin les deux matinées du 18 et 19 juillet 2016 sont traitées dans le chapitre consacré au cas particulier de la flotte des bus. Par conséquent, la campagne de mesure peut être résumée dans le tableau ci-dessous : Nb. de jour(s) Nb. de véhicules Nb. de véhicules Nb. de véhicules Site de mesure de mesure scannés validés uniques 6 Boulevard Montebello 16 622 7 854 6 679 3 Boulevard Victor Hugo 8 451 3 084 2 632 5 Pont de Flandres 11 330 6 851 5 847 1 Rue de la Bassée 1370 426 426 6 Rue du Réduit 11 254 6 110 5 103 Nombre de véhicules échantillonnés par site de mesure Au total 49 027 véhicules ont été scannés durant la campagne de mesure. Le nombre de véhicules présentant des données validées est de 24 325 soit un taux de recouvrement de 50 %. Enfin parmi ces 24 325 véhicules, 19 638 véhicules uniques sont dénombrés. Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 14
Le taux de recouvrement peut varier selon les campagnes en raison de plusieurs facteurs : - Vitesse/accélération : si celles-ci sont trop faibles ou élevées lors du passage d’un véhicule devant l’instrument, la mesure est invalidée. - Densité de trafic : le passage trop rapide (≤ 1s) de deux véhicules successifs devant l’instrument peut empêcher leur mesure distincte. - Efficacité de lecture de plaques minéralogiques : la luminosité, la structure et l’état de propreté d’un véhicule peuvent nuire à l’efficacité de lecture de la caméra. - Conditions météorologiques : la pluie ne permet pas la prise de mesure. - Fréquence de l’étalonnage de l’instrument : non prise en compte des données durant chaque étalonnage (environ 5 minutes par heure en moyenne lors de la campagne lilloise). - Le taux de véhicules étrangers : les véhicules possédant des plaques minéralogiques étrangères ne peuvent pas être identifiés par le système national d’information des véhicules (SIV). Même si les données d’émissions sont techniquement validées, celles-ci ne peuvent pas être traitées. La survenue de ces paramètres, à l’exception de l’étalonnage, est trop aléatoire (+cofacteurs) pour en évaluer individuellement le poids sur le taux de recouvrement. Néanmoins le cumul de ces facteurs permet d’arriver à un taux de recouvrement d’environ 50 %, retrouvé sur d’autres études menées en Espagne ou en Autriche avec ce même instrument. Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 15
4.2. Résultats sur le parc roulant mesuré 4.2.1. Type de véhicules Sur la totalité du parc roulant mesuré, environ 90 % des véhicules représentent des voitures particulières (VP) contre environ 10 % de 10% véhicules utilitaires légers (VUL) et environ 0 % de poids lourds. Ces résultats sont cependant à prendre avec précaution, la caméra couplée à l’instrument de mesure étant optimisée pour la lecture de plaques des voitures particulières, la disposition des plaques minéralogiques des véhicules utilitaires légers et des poids lourds peut entraîner une sous-estimation importante de ces 90% catégories dans le parc circulant. VP VUL Pourcentage de véhicule par catégorie de véhicule 4.2.2. Domiciliation Concernant les voitures particulières (VP), le Concernant les véhicules utilitaires légers (VUL), pourcentage de véhicules domiciliés hors de le pourcentage de véhicules domiciliés hors de Lille représente 74 % des véhicules totaux en Lille est encore plus important et représente moyenne sur les 5 sites de mesure intra-muros. 82 % des véhicules totaux en moyenne sur les 5 Indépendamment, ce pourcentage représente : sites de mesure. Indépendamment, il - 64 % sur le boulevard Victor Hugo représente : - 69 % sur le boulevard Montebello - 77 % sur le boulevard Victor Hugo - 75 % sur le Pont de Flandres - 79 % sur le boulevard Montebello - 78 % sur la rue du Réduit - 83 % sur le Pont de Flandres - 83 % sur la rue de la Bassée - 86 % sur la rue du Réduit - 78 % sur la rue de la Bassée 18% 26% 74% 82% Hors Lille Lille Hors Lille Lille Pourcentage moyen de voitures particulières Pourcentage moyen de véhicules utilitaires légers (Lille/hors Lille) (Lille/hors Lille) Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 16
Le graphique ci-dessous montre la distribution du parc mesuré (environ 19k véhicules uniques) selon la domiciliation des véhicules. La distribution suit 4 zones définies comme telles : - Zone Lille-Lomme-Hellemmes (31 %), - Zone MEL avec circulation différenciée, hors Lille-Lomme-Hellemmes (12 %), - Zone MEL sans circulation différenciée, hors Lille-Lomme-Hellemmes (26 %), - Reste de la France (31 %). 35% 30% 25% Pourcentage de véhicules uniques (%) 20% 15% 10% 5% 0% Lille-Lomme-Hellemmes Zone Circulation différenciée Zone MEL hors circulation Reste de la France (hors Lille) différenciée Pourcentage de véhicules uniques par domiciliation Le graphique ci-dessous montre la distribution du parc mesuré parmi les 23 villes les plus représentées (hors Lille intra-muros). 700 600 500 Nombre de véhicules uniques 400 300 200 100 0 Distribution décroissante par ville des véhicules domiciliés hors de Lille Durant la campagne de mesure de nombreux véhicules possédant des plaques minéralogiques étrangères ont été scannés. Cependant, le système d’information des véhicules (SIV) ne permet d’avoir accès qu’aux données des véhicules français, le nombre de véhicules d’origine étrangère n’est donc pas représenté et est considéré comme nul. Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 17
4.2.3. Type de carburant Le parc de voitures particulières est marqué par Le parc de véhicules utilitaires légers est quant une prédominance de véhicules à moteur diesel à lui caractérisé par une quasi-totalité de (70 %). Environ un tiers du parc est composé de véhicules à moteur diesel (97 %). Le parc véhicules à moteur essence (28 %) tandis que restant est constitué de véhicules à moteur les véhicules à moteur hybride ou autres essence (2 %) et autres carburants (1 %) carburants (GPL notamment) restent encore à la comme le GPL. marge. 1% 1% 1% 2% 28% 70% 97% Diesel Essence Hybride GPL Diesel Essence Autres carburants Pourcentage de voitures particulières par type de Pourcentage de véhicules utilitaires légers par type de carburant carburant 4.2.4. Norme Euro Les normes européennes d’émission, appelées communément « normes Euro », imposent depuis 1993 des seuils d’émissions pour certains polluants primaires à l’échappement des véhicules neufs. Les valeurs mentionnées (pour les différents polluants) dans les tableaux ci-dessous représentent donc des valeurs d’émission que le véhicule testé sur banc à rouleau (appelé essai d’homologation) ne doit pas dépasser. L’objectif de ces normes aux seuils d’émissions de plus en plus restrictifs est d’amener les constructeurs automobiles à réduire les émissions polluantes des véhicules neufs. Il existe des normes Euro distinctes pour les véhicules légers et lourds, à motorisation diesel et essence. Les deux tableaux suivants résument l’historique des normes Euro pour les véhicules légers à moteur diesel et essence. Homologation des Mise en service NOX CO HC HC+NOX PM PN nouveaux types des véhicules (g/km) (g/km) (g/km) (g/km) (g/km) (#/km) Euro 1 1er juillet 1992 1er janvier 1993 - 2,72 - 0,97 140 Euro 2 1er janvier 1996 1er juillet 1996 - 1,0 - 0,90 100 Euro 3 1er janvier 2000 1er janvier 2001 0,5 0,64 - 0,56 50 Euro 4 1er janvier 2005 1er janvier 2006 0,25 0,5 - 0,30 25 Euro 5 1er septembre 2009 1er janvier 2011 0,18 0,5 - 0,23 5 6x1011 Euro 6b 1er septembre 2014 1er septembre 2015 0,08 0,5 - 0,17 4,5 6x1011 Facteurs d’émissions des véhicules légers (diesel) en fonction des normes Euro Homologation des Mise en service NOX CO HC HC+NOX PM PN nouveaux types des véhicules (g/km) (g/km) (g/km) (g/km) (g/km) (#/km) Euro 1 1er juillet 1992 1er janvier 1993 - 2,72 - - - - Euro 2 1er janvier 1996 1er juillet 1996 - 2,20 - - - - Euro 3 1er janvier 2000 1er janvier 2001 0,15 2,20 0,2 - - - Euro 4 1er janvier 2005 1er janvier 2006 0,08 1,0 0,1 - - - Euro 5 1er septembre 2009 1er janvier 2011 0,06 1,0 0,1 - 5 - Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 18
Euro 6b 1er septembre 2014 1er septembre 2015 0,06 1,0 0,1 - 4,5 6x1012 Facteurs d’émissions des véhicules légers (essence) en fonction des normes Euro Historiquement le durcissement des normes a permis tout d’abord une réduction importante du CO, des HC et des NOX des véhicules à moteur essence, tandis que les récentes normes ont permis une réduction très importante des particules en masse sur les véhicules à moteur diesel. Concernant les NOX, la réduction des émissions est moins évidente sur les véhicules à moteur diesel. Les émissions de NO2 – polluant règlementé dans l’air ambiant – ont quant à elles pris une part plus importante dans les émissions de NOX des véhicules diesel récents. 5 L’ADEME, dans un avis technique rédigé en 2014 , précise que « Le cycle NEDC utilisé pour la vérification du respect des normes Euro n’est pas représentatif des émissions des véhicules lors de leur usage réel, ce qui conduit à sous-estimer, entre autres, les émissions de NO X des voitures Diesel, ce qui n’est pas le cas pour les voitures essence. Ainsi, le durcissement des seuils d’émissions des NOX des véhicules à motorisation diesel n’a pas permis de diminuer les émissions réelles de ces véhicules à l'usage. Les projections de performance des voitures Euro 6b devront être vérifiées en usage réel. Par ailleurs, un nouveau protocole (WLTP) d’homologation des véhicules légers en Europe sera mis en place probablement dès 2017 avec la norme Euro 6c. Celui-ci devrait garantir une meilleure adéquation entre les émissions de polluants lors de l’homologation et celles en usage réel, avec des seuils d’émissions de polluants identiques à ceux d’Euro 6b pour les véhicules légers er Diesel. » Les véhicules Euro 6c seront normalement mis en service à partir du 1 septembre 2018. La figure suivante présente la distribution respective des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers par rapport aux normes Euro. 6000 1200 5000 1000 Nombre de véhicules uniques (catégorie VUL) Nombre de véhicules uniques (catégorie VP) 4000 800 3000 600 2000 400 1000 200 0 0 Pré-Euro Euro 1 Euro 2 Euro 3 Euro 4 Euro 5 Euro 6 Distribution des véhicules mesurés en fonction de la norme Euro La distribution des voitures particulières est semblable à celle des véhicules utilitaires légers, avec un parc composé en majorité de véhicules Euro 4 et 5 (véhicules neufs entre 2005 et 2014) : 60 % du parc total pour les VP et 75 % du parc total pour les VUL. De plus, le pourcentage de véhicules Euro 1 et pré-Euro est faible pour les deux parcs avec un taux de 2 % sur le nombre total de véhicules enregistrés. Le renouvellement du parc de véhicules utilitaires légers est tout de même plus rapide que celui des voitures particulières, le parc de ces dernières étant composé d’un nombre plus important de véhicules Euro 2 et Euro 3. Néanmoins, le pourcentage de véhicules très récent (norme 5 Emissions de particules et de NOX des véhicules routiers. Avis de l’ADEME. Juin 2014. Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 19
Euro 6) est plus élevé au niveau du parc total des VP (14 %) par rapport au parc total des VUL (9 %) enregistrés. 4.2.5. Croisement norme Euro / carburant La distribution du nombre de voitures particulières en fonction de la norme Euro et de la distinction diesel/essence présentée sur la figure suivante permet de remarquer une dieselisation plus importante du parc roulant à partir de la norme Euro 3 (début des années 2000), en constante augmentation par rapport aux véhicules à moteur essence, jusqu’à la norme Euro 5, puis une inversion de cette tendance pour les voitures particulières les plus récentes (norme Euro 6). L’évolution de ces valeurs est en cohérence avec les données du CCFA concernant la part du diesel dans les ventes de voitures particulières en France. 4500 4000 3500 3000 Nombre de véhicules uniques 2500 2000 1500 1000 500 0 Pré-Euro Euro 1 Euro 2 Euro 3 Euro 4 Euro 5 Euro 6 Diesel Essence Distribution des voitures particulières en fonction de la norme Euro et du moteur essence/diesel 4.2.6. Vignette Crit’Air La loi d’août 2015 relative à la Transition énergétique pour la croissance verte donne aujourd’hui la possibilité aux collectivités françaises d’adopter un dispositif appelé « Zones à circulation restreinte » 6 (ZCR) . Ce dispositif constitue un espace délimité dans une agglomération où la circulation est limitée pour réduire les émissions polluantes issues du transport routier. Cette restriction de circulation concerne les véhicules ne répondant pas à certains critères liés à leur émission (type de motorisation, âge/norme Euro). En fonction de ces paramètres, les automobilistes doivent acheter un certificat de qualité de l’air (appelé vignette Crit’Air) qui classe les véhicules en 6 catégories (7 en tout puisque les véhicules les plus anciens qui n’ont pas accès à cette vignette constituent également une catégorie différenciable). La première ZCR française a été mise en place à Paris : depuis janvier 2017, les véhicules ne er présentant pas de vignette (pré-Euro et Euro 1, immatriculés avant le 1 Janvier 1997) ne peuvent pas circuler dans la zone intra-périphérique sous peine d’infraction, du lundi au vendredi de 8h à 20h. La Métropole Européenne de Lille (MEL), comme d’autres grandes agglomérations françaises, 6 Pour rappel la loi Grenelle II du 12 juillet 2010 avaient déjà proposé la mise en place de ce type de mesures, alors appelées Zones d’actions prioritaires pour l’air (ZAPA) qui n’ont finalement pas vu le jour. Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 20
notamment celles qui ont répondu à l’appel à projet national « Villes respirables en 5 ans » sont en phase de réflexion autour de la mise en place d’une ZCR sur leur territoire. Dans ce cadre, le pourcentage de véhicules disposant de vignettes Crit’Air de chaque niveau (sans vignette, de 5 à 0) a été estimé en prenant en compte les critères de motorisation (essence, diesel, GPL, hybride, électrique, etc.) et d’âge/norme des voitures particulières uniques échantillonnées par le système RSD. La comparaison avec les informations fournies par la Métropole Européenne de Lille (MEL) et la 7 préfecture du Nord (sur environ 114 000 véhicules en mars 2017 et 637 000 en janvier 2018) permettent d’établir le graphique ci-dessous : 60% Parc - données RSD (21k) Parc - données Préfecture 2018-01 (637k) Parc - données Préfecture 2017-03 (114k) 50% 40% 30% 20% 10% 0% Crit'Air 0 Crit'Air 1 Crit'Air 2 Crit'Air 3 Crit'Air 4 Crit'Air 5 Distribution des voitures particulières en fonction de la vignette Crit’Air Cette comparaison reste indicative puisque les données de la MEL et de la préfecture ne permettent pas de connaitre le nombre de véhicules dans la catégorie « sans vignette » et prennent en compte également les poids lourds, véhicules utilitaires légers et deux-roues motorisés, non pris en compte eux par la campagne de mesure RSD. La répartition des véhicules mesurés par le RSD et celle provenant de l’échantillon plus important des commandes de vignettes à l’échelle du département sont cohérentes, ce qui traduit la représentativité du parc de véhicules identifiés lors de la campagne de mesure. Par ailleurs, les données récentes de la préfecture (commandes d’environ 637 000 vignettes en janvier 2018 dans le département du Nord) indiquent une répartition plus proche des données issues des mesures RSD. 7 Préfecture du Nord, Métropole Européenne de Lille. Communiqué de presse. 22 mars 2017. Campagne de mesure des émissions de véhicules en conditions réelles de circulation par la technologie RSD | PAGE 21
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