Commentaire - Asia Pacific Foundation

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Canada-Asie            Commentaire
                       Le Neuvième sommet annuel des dirigeants         à des questions en dehors de l’intervention directe
                       du forum de l’APEC (Coopération                  de l’APEC, comme les rencontres bilatérales de
                       économique en Asie Pacifique) a eu lieu dans     libre-échange. Cela signifie peut-être que l’année
                       des conditions très différentes de celles qui    2001 n’a pas créé de précédent pour traiter des
                       étaient prévues. Son objectif était de faire     problèmes de sécurité, à part le terrorisme, car
                       avancer l’interdépendance économique dans        l’APEC n’a pas d’expérience sur ces questions
                       la région. Comme l’a si bien exprimé un          complexes. L’APEC doit continuer à se
                       délégué : « Nous avons été détournés par le      concentrer sur l’intégration économique, sa
                       terrorisme ». C’était la première fois que la    spécialité, mais en faisant des progrès tangibles
                       sécurité occupait une part explicite du          au risque de perdre sa crédibilité. Lors du
                       communiqué officiel de l’APEC, ce qui a          sommet, on a discuté des derniers enjeux de la
                       soulevé maintes questions sur la finalité de     mondialisation, en particulier du développement
                       l’APEC et sur le précédent créé en               des ressources humaines, un thème important à
                       élargissant le forum à des questions             l’agenda de la Chine, et de l’intégration d’une
                       politiques plutôt que strictement                participation publique accrue au processus de
                       économiques. Pourtant, les questions             l’APEC. Cela pourrait contribuer à légitimer
                       économiques ont occupé la rencontre,             l’APEC. Les résultats les plus importants de
                       démontrant que l’intégration régionale et        ces efforts ne sont pas encore des propositions
                       mondiale demeure à l’agenda, malgré les          substantielles, mais la volonté de l’APEC de
    Numéro 21          attaques du 11 septembre. La libéralisation      discuter des conséquences plus globales de la
  novembre 2001        et la facilitation du commerce et de             mondialisation. En fait, il faut garder à l’esprit
                       l’investissement, ainsi que la coopération       la façon dont l’APEC considère la mondialisation
                       économique et technique, les trois piliers de    - en reconnaissant l’intégration de ses multiples
                       l’APEC, ont progressé modestement à              facettes, en plus des différences entre pays
                       Shanghai. Cependant, la plupart des affaires     développés et en développement - surtout si une
                       discutées à Shanghai et plusieurs énoncés        nouvelle ronde de pourparlers sur le commerce
                       de la déclaration des dirigeants avaient trait   mondial est lancée à Doha la semaine prochaine.

                                                  L’APEC après Shanghai : un
                                                  agenda plus large éventuellement
                                                Le sommet des dirigeants de l’APEC à Shanghai a été le premier
                                                à déborder si naturellement des contraintes de politiques
                       économiques ; les déclarations des dirigeants de l’APEC ont plus attiré l’attention des
                       médias que le flux de documents officiels. Les médias ont relaté que le président américain
                       George W. Bush s’est montré assez satisfait du communiqué, malgré le faible appui aux É.-
                       U. Le nom des Talibans n’a pas été mentionné, il n’y a pas eu d’appui inconditionnel aux
Commentaire
Canada-Asie            campagnes militaires américaines en Afghanistan, mais le rôle de l’ONU a été mis en
peut être obtenu par   valeur. Cependant, la déclaration condamnant le terrorisme a créé un précédent pour
courriel et il est
                       que l’APEC se penche sur des problématiques géopolitiques globales. L’APEC poursuit
affiché sur le site
Web de la FAPC à :     une autre direction, concentrant ses efforts à faciliter le commerce et la coopération
www.asiapacific.ca/    économique et technique pour les pays en développement. Étant donné l’avertissement
francais
                       de l’administration Bush que les efforts contre le terrorisme pourraient durer longtemps, et
                       puisque la tendance des dirigeants de l’APEC est de réitérer dans leurs déclarations les
ISSN 1481-0425         thèmes abordés les années précédentes, l’aspect des questions de sécurité contre le terrorisme
                       devrait demeurer une préoccupation visible au sein de l’APEC.
L’APEC ne devrait       L’Asie Pacifique pourrait tirer profit d’un forum amélioré de discussions sur les enjeux de
    pas jouer de rôle en     sécurité. Actuellement, le seul véhicule officiel de premier plan est le forum régional de
      sécurité régionale
                             l’ANASE des ministres des Affaires étrangères, mais qui n’a pas le pouvoir de l’APEC de
                             réunir chaque année les chefs d’État. Cependant, l’APEC ne semble pas être le meilleur
                             organisme pour un forum sur la sécurité. À part de lutter contre le terrorisme, la
                             contribution de l’APEC aux enjeux de sécurité en Asie Pacifique demeure limitée dans
                             l’ensemble. Les organismes internationaux peuvent changer et s’adapter aux différentes
                             circonstances (ainsi, les objectifs de l’ANASE ont évolué depuis sa fondation), mais le
                             sommet de l’APEC n’est pas un véhicule approprié pour une discussion étendue sur la
                             sécurité en Asie Pacifique englobant les équilibres militaires, les territoires contestés, la
                             piraterie, la contrebande de personnes, etc. En effet, les recommandations de Beijing
                             pour contrer le terrorisme ne s’adressent pas aux ministres des Affaires étrangères, mais
                             aux ministres des Finances et du Transport, afin de geler les fonds des terroristes et
                             d’améliorer la sécurité aérienne et maritime, selon l’orientation technique de l’APEC.
                             Alors que l’APEC a accumulé quelques bévues dans son dossier, même dans son expertise
                             de libéralisation économique, pourquoi devrait-elle s’impliquer dans des problématiques
                             complexes de sécurité pour lesquelles elle n’est pas préparée.

                             Économie : libéralisation et facilitation du commerce
       Les résultats du      La déclaration contre le terrorisme a drainé toute l’attention, mais la persévérance de
     sommet de Beijing       l’APEC dans son mandat de libérer et de faciliter le commerce et l’investissement a aussi
      sont inégaux . . .
                             été reconnue, ce qui préoccupait le Canada, car ses relations avec l’Asie Pacifique sont
                             plus de nature économique que de sécurité militaire. Les commentaires des médias sur
                             les résultats économiques du sommet à Shanghai sont inégaux. Straits Times à Singapour
                             vante le sommet comme productif, mais avec une mise en garde contre l’APEC qui doit
                             faire preuve de sérieux pour maintenir sa pertinence. South China Morning Post argumente
                             que l’emphase sur le terrorisme a permis d’éviter une situation qui devenait embarrassante
                             « car le sommet ne semblait rien pouvoir livrer dans le domaine où il devait se
                             concentrer : la coopération économique ». La vérité se situe quelque part entre ces
                             deux extrêmes.

       . . . en s’écartant   La déclaration du sommet a réaffirmé de façon rituelle les objectifs établis à Bogor réaliser
             des objectifs   le libre-échange pour le commerce et l’investissement dans toute la région avant 2010
        décidés à Bogor      pour les pays développés et avant 2020 pour les pays en développement. Il avait été
                             convenu de tenir une réunion à demi-parcours, en 2005, pour évaluer les progrès dans
                             l’atteinte de ces objectifs. De plus, les dirigeants ont tenté de clarifier comment ces
                             objectifs ambitieux seraient réalisés, en traçant les grandes lignes du parcours des
                             économies prêtes à la libéralisation et qui pourraient donner l’exemple à celles qui
                             suivent. Cependant, cette approche donne peu d’éclaircissements. Cela suggère que
                             l’APEC est disposée à accepter des accords de libre-échange bilatéraux au lieu de
                             préconiser son concept initial du régionalisme ouvert – l’abolition des tarifs dans un pays
                             s’appliquant à tous les autres pays membres. Les dirigeants le réclament autant que de
                             suivre l’exemple des pays qui lanceraient l’initiative. Cette formule pourrait agir comme
                             soupape de sécurité pour que l’APEC sauve la face si les objectifs de Bogor n’étaient pas
                             atteints. Néanmoins, elle démontre la diversité de l’APEC et ses efforts pour aider des
                             économies qui sont à des stades différents d’ouverture – même s’il est peu probable que les
                             pays les moins développés de l’APEC en prennent l’initiative.

FAPC - Commentaire Canada-Asie No21                                                                                    2
Les dirigeants visent   L’APEC a aussi progressé dans son agenda de
        5 % de progrès pour     facilitation du commerce visant à rendre les         Dans leurs propres mots
       faciliter le commerce
                                échanges transfrontaliers plus faciles, plutôt que
                                                                                     Les dirigeants considèrent les attentats
                                simplement exonérés de tarifs douaniers.
                                                                                     meurtriers et les actes terroristes de
                                Plusieurs observateurs le considèrent comme le       toutes formes et manifestations, commis
                                but le plus prometteur et concret parmi tous ceux    par qui que ce soit n’importe où et
                                de l’APEC. Le comité économique de l’APEC            n’importe quand, comme une menace
                                estime que les projets de facilitation du            profonde à la paix, à la prospérité et à la
                                commerce auxquels les pays membres ont déjà          sécurité des gens de toutes croyances
                                                                                     et origines. Le terrorisme est aussi un
                                consenti feront augmenter le PIB régional de
                                                                                     risque pour la vision de l’APEC qui est
                                0,25 % (environ 65 milliards $CAN selon              celle de nations économiques libres,
                                l’échelle de 1997) d’ici 2010, alors que les gains   ouvertes et prospères et pour les valeurs
                                résultant de la libéralisation commerciale seront    fondamentales partagées par ses
                                de 0,16 % (environ 41,5 milliards $CAN). Selon       membres.
                                la déclaration des dirigeants, l’objectif est de
                                réduire de 5 % les coûts de transaction au sein
                                de l’APEC, au cours des cinq prochaines années,      Les dirigeants considèrent qu’il est
                                par la facilitation du commerce ; c’est un signe     impératif de renforcer la coopération
                                qui démontre que les puissances économiques          internationale à tous les niveaux en
                                de l’APEC sont déterminées à ne pas laisser les      combattant le terrorisme de façon
                                mesures de sécurité, plus strictes depuis les        organisée ; ils affirment que l’ONU
                                                                                     devrait jouer un rôle important à cet
                                événements du 11 septembre, nuire au flux du
                                                                                     égard, particulièrement à cause de
                                commerce.                                            toutes ses résolutions pertinentes.

   Le Canada offre de l’aide    La coopération économique et technique
en politiques commerciales      (Ecotech) dans l’APEC a aussi marqué des
aux pays en développement
                                progrès dans les différents plans d’action           Tandis que la libéralisation commerciale
                                                                                     demeure au cœur de l‘agenda de
                                individuels des économies. En même temps que
                                                                                     l’APEC, les dirigeants s’entendent que
                                les rencontres de l’APEC, la ministre de la          les objectifs de Bogor doivent être
                                Coopération internationale du Canada, Maria          replacés dans le contexte d’une vision
                                Minna, a annoncé un plan d’aide de l’Agence          actuelle élargie, intégrant la libéralisation
                                internationale canadienne de développement           et facilitation du commerce et de
                                (l’ACDI) totalisant 9 millions $CAN pour la          l’investissement à la coopération
                                                                                     économique et technique, pour en
                                formation et l’assistance technique en vue du
                                                                                     maximiser les avantages dans toutes les
                                développement de politiques commerciales en          économies de la région.
                                plusieurs pays de l’Asie du Sud-est (pas tous
                                membres de l’APEC). Les fonds aideront les
                                bénéficiaires à créer les bases institutionnelles
                                nécessaires pour tirer avantage de la                Les dirigeants réaffirment que les
                                                                                     économies prêtes à mettre en
                                libéralisation commerciale. Des programmes
                                                                                     application des mesures de coopération
                                comme ceux-ci aident à concrétiser l’Ecotech         peuvent agir sans tarder conformément
                                et, si tout va bien, à préparer les pays en          à la déclaration de Bogor. Les dirigeants
                                développement à une nouvelle ronde de                encouragent le développement
                                négociations commerciales, en atténuant leurs        d’initiatives pour « montrer le chemin »
                                craintes de devenir vulnérables dans des marchés     et ils sont d’accord pour adopter cette
                                                                                     façon de faire en respectant les principes
                                plus libres. Ils améliorent aussi les perspectives
                                                                                     de l’APEC : bénévolat, compréhension
                                du commerce et de l’investissement dans ces pays     des autres, prise de décision par
                                en voie de développement par des sociétés du         consensus, flexibilité, transparence,
                                Canada et d’autres pays développés, car              régionalisme ouvert et agendas
                                l’adhésion à un système réglementé augmente          différents pour les pays développés et
                                leurs chances et leur confiance.                     en développement.

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« Les nouvelles dimensions » de la mondialisation

    L’APEC s’ouvre aux       Quand l’APEC a été fondée en 1989, on ne savait pas qu’Internet deviendrait, plusieurs
    conséquences de la       années plus tard, un outil répandu pour les communications et le commerce. La
      mondialisation. . .    mondialisation signifiait alors intégration économique, au détriment des autres aspects.
                             Après la création du comité consultatif d’affaires de l’APEC (ABAC) et le sommet des
                             dirigeants de l’APEC, dans les années 95, le milieu des affaires a été en mesure, comme le
                             gouvernement, d’influencer l’agenda de l’APEC. Maintenant, grâce au développement
                             des technologies de l’information et des communications, et à une meilleure
                             compréhension de la complexité de la mondialisation, l’APEC a essayé d’inclure la
                             « nouvelle économie » et le principe d’une plus grande participation des parties
                             prenantes dans ses visées. L’une des principales initiatives dans l’année de la Chine a
                             porté sur le perfectionnement des ressources humaines dans la nouvelle économie, un
                             projet conjoint avec la chaire de l’APEC au Brunei, en 2000. La pièce maîtresse de ces
                             efforts a été la réunion de haut niveau sur le perfectionnement des ressources humaines,
                             tenue à Beijing les 15 et 16 mai, et qui a rassemblé plus de 500 délégués.

        . . .en planifiant   La réunion s’est inspiré de la déclaration des dirigeants à Bandar Seri Begawan, au Brunei
              devenir une    Darussalam, le 16 novembre 2000 : « Nous nous engageons à développer et à mettre en
      société numérique      application un cadre de politique qui permettra aux communautés urbaines, provinciales
                             et rurales dans chaque économie d’avoir accès individuellement ou en groupe à
                             l’information et aux services d’Internet d’ici 2010. Dans une première étape vers ce but,
                             nous visons à tripler le nombre de personnes dans la région qui auront un accès individuel
                             ou en groupe à Internet d’ici 2005 ». Ce rapport a été réitéré dans le préambule du
                             communiqué de la rencontre au sommet, l’Initiative de Beijing. La déclaration à
                             Shanghai a réitéré l’importance que la région de l’APEC devienne une société
                             numérique, sans mentionner les buts visés pour 2005/ 2010 (bien qu’ils aient été
                             mentionnés lors de la réunion ministérielle les 17 et 18 octobre, avant le sommet). En
                             effet, le suivi semble assez modeste en pratique, un seul projet ayant été mentionné dans
                             la déclaration des dirigeants, soit le lancement d’un consortium pour la coopération en
                             vue de l’éducation cybernétique de l’APEC, ce qui ne suffira pas pour atteindre les buts
                             visés.

       Une participation     L’accomplissement le plus important de la réunion sur le perfectionnement des ressources
        publique accrue      humaines a peut-être été le processus plutôt que le contenu, comme pour plusieurs
       semble possible
                             aspects de l’APEC. Les délégations à la conférence de Beijing provenaient des secteurs
                             de l’éducation, de la formation et même de la main-d’œuvre. L’importance de la
                             participation de plusieurs parties prenantes de différents milieux a été remarquée à la
                             conférence de Beijing et soulignée dans la déclaration des dirigeants à Shanghai. Des
                             fonctionnaires ont été également chargés d’organiser un dialogue de l’APEC sur la
                             mondialisation et le partage de la prospérité, y compris les ajustements d’infrastructures.
                             Le communiqué ne fournit aucun détail sur les implications de ce nouveau projet, mais
                             dans une référence subséquente, il mentionne que l’APEC devrait mieux instruire les
                             parties prenantes de son rôle, ce qui semble un but de relations publiques plutôt que de la
                             participation publique. Puisque le Mexique assumera la présidence de l’APEC en 2002, et
                             que l’administration Fox s’est engagé à une réforme, le dialogue devrait offrir une
                             possibilité d’ouvrir l’APEC à une plus grande participation et de mettre en valeur sa
                             légitimité aux yeux du public en général.

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Qu’est-ce que l’APEC ? Une extrapolation de son avenir
       L’intérêt de l’APEC      Les questions « Qu’est-ce que l’APEC ? » et « À quoi sert l’APEC ? » n’ont toujours pas
           pour la sécurité     de réponse. Autrefois, le mot d’esprit était que l’APEC regroupait quatre adjectifs à la
      alourdit son agenda       recherche d’un nom, avec « forum » à la fin. Maintenant, le mot « économique », l’un
                                des plus importants parmi les quatre, semble avoir perdu sa place à l’ordre du jour de
                                l’APEC. Élargir l’ordre du jour pour y inclure l’antiterrorisme et l’approfondir pour
                                intégrer de façon plus sophistiquée la mondialisation soulève encore plus de questions sur
                                l’APEC et sur son rôle. Au cours des années, il y a eu plusieurs visions. La notion la plus
                                populaire est que l’APEC est un forum où les dirigeants de 21 puissances économiques de
                                la région peuvent échanger leurs points de vue. D’autres considèrent les échanges
                                techniques des délégués entre les réunions annuelles comme la base d’une « OCDÉ du
                                Pacifique », riche en conseils de recherches économiques et politiques et semblable à
                                l’organisation qui est à Paris.

    Le sommet offre des         Une fonction utile de l’APEC est celle « de trier » les problématiques internationales,
   avantages marginaux          une étape pour le réseau d’intervenants qui utilisent cette réunion annuelle de leurs
aux dirigeants réunis. . .
                                dirigeants dans des visées ayant d’autres incidences, plutôt que pour l’APEC en soi. La
                                déclaration contre le terrorisme cette année en est l’exemple le plus saillant, mais les
                                dirigeants ont aussi profité de la réunion de Shanghai pour commenter d’autres
                                événements internationaux et régionaux tels que la réunion de l’OMC à Doha, le projet
                                de Chiang Mai relatif à la coopération monétaire asiatique et le sommet mondial sur le
                                développement durable en 2002 à Johannesburg. Les rencontres de l’APEC ont aussi
                                comme fonction centrale de favoriser des contacts personnels entre les dirigeants. Les
                                discussions bilatérales de libre-échange, comme celles des négociations annoncées par le
                                premier ministre canadien Jean Chrétien et le premier ministre de Singapour, Goh Chok
                                Tong, sont la conséquence d’échanges en dehors des réunions du sommet de l’APEC,
                                malgré la lenteur du progrès du libre-échange dans la région.

   . . . mais leur meilleur     Pour réaliser son potentiel, l’APEC doit démontrer qu’elle est plus qu’une arène annuelle
 rôle serait de s’occuper       où les dirigeants se réunissent pour pousser le sujet chaud de l’heure. Les objectifs de
      de la mondialisation      Bogor ne peuvent pas être dissimulés sous le tapis, comme l’ont été ceux des accès à
                                Internet. Au cours des prochaines années, l’APEC devra démontrer des progrès
                                tangibles ; étant donné son expertise incertaine en sécurité, ses efforts devraient se
                                concentrer dans son domaine de compétence, la coopération. À cet égard, les
                                opportunités de mieux comprendre les complexités de la mondialisation sont
                                particulièrement prometteuses. L’APEC est parfois considérée comme un complément plus
                                ou moins pertinent à l’OMC ; il est vrai que les deux organisations sont tout à fait
                                différentes, la première étant sur une base volontaire et la deuxième étant très
                                réglementée. L’APEC peut toutefois complémenter utilement l’OMC qui se concentre
                                étroitement sur le commerce, minimisant les problématiques associées et soulevant le
                                courroux des adversaires. Un modèle de l’APEC incorporant le commerce, mais aussi
                                d’autres facettes de la mondialisation, tout en faisant preuve de sensibilité aux problèmes
                                des pays en développement et aux rôles des parties prenantes, tracerait la voie d’une
                                intégration régionale et internationale plus légitime et plus juste.

Pour obtenir de l’information   Malgré tous les efforts déployés pour vérifier l’exactitude de cette information, la Fondation Asie Pacifique du
générale à propos de la         Canada se dégage de toute responsabilité et conséquence en découlant pour toute personne ou toute organisation.
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