Cancer bronchique non à petites cellules localisé et localement avancé - DR F. Le Tinier Radiothérapeute COL 8 février 2019 - Moodle
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Cancer bronchique non à petites cellules localisé et localement avancé DR F. Le Tinier DR F. Le Tinier Radiothérapeute COL 8 février 2019
Irradiation stéréotaxique – 15-20% des tumeurs pulmonaires de stade I (T1-T2N0) – Survie à 5 ans après chirurgie 60-70% – Chirurgie : traitement de référence – Mais : 20 à 30% patients présentant CI chirurgicale – Radiothérapie stéréotaxique: reconnue par HAS pour les tumeurs T1-T2N0M0 et les métastases à croissance lente avec tumeur primitive contrôlée
Intérêt d’une biopsie systématique ? – Probabilité d’une tumeur bénigne face à une lésion spiculée évolutive (nouvelle ou augmentant en taille) et hypermétabolique en TEP < 4% dans les séries chirurgicales – Essai hollandais – groupe avec biopsie (n=209) : – OS 3 ans 55% – CL 90% – CLR 90% – groupe sans biopsie (n=393) : – OS 3 ans 54%, p=0.93 – CL 92%, p=0.92 – CLR 88%, p=0.83 – En pratique biopsies réalisées en fonction du rapport bénéfice (intérêt d’avoir une histologie ) versus risques ( Fonction respiratoire , pathologies pneumologiques sous jacentes ) Verstegen et al, Radiother Oncol 2011
Efficacité ? 3 essais randomisés entrepris (ROSEL, STARS, RTOG 1021 entre 2008-2011 : inclusions insuffisantes) Tous arrêtés prématurément pour manque d’inclusion – Données poolées de ROSEL et STARS – 58 patients Chirurgie (n=27) RTS (n=31) OS à 3 ans 79% 95 % p=0.037 DFS à 3 ans 80% 86% p=0.54 44% 10% - 4 douleurs pariétales - 3 douleurs pariétales - 4 dyspnée Tox grade 3 - 2 dyspnée, toux - 2 pneumopathie - 1 asthénie et fracture costale - 1 DC Chang, Lancet Oncol 2015
N2 N2 = 10% CBNPC Andre F J Clin Oncol 2000 • médiastinales homolatérales aire 1 médiastinaux hauts aire 2 paratrachéaux supérieurs aire 3 prévasculaires/rétrotrachéaux aire 4 paratrachéaux inférieurs • et/ou sous carénaires aire 7
Quelle stratégie thérapeutique pour un stade N2 Chirurgie • Pronostic - «clinical» N2 (vu au TDM/TEP) versus «minimal» N2 (vu en thoraco) N2 - taille tumeur (T) : bulkY N2 - nombre/taille/localisation adénopathie Radiothérapi Chimiothérapie e • Interêt d’un staging le plus performant possible - échoendoscopie bronchique - échoendoscopie oesophagienne - médiastinoscopie
Autres indications
les indications de radiothérapie exclusive – Indications : Stade IIIA inopérable ou stade IIIB – Concomitante doit être privilégiée si PS ≥ 2 , patient de moins de 70 ans. A discuter entre 70 et 75 ans. Bénéfice en survie de 4.5 % à 5 ans ( Méta-analyse Auperin 2010) par rapport à la chimiothérapie séquentielle – Séquentielle quand patient âgé, état général précaire et beaucoup de comorbidités – En ce qui concerne la fonction respiratoire , VEMS ≥ 40 % de la théorique et DLCO à 60 % dans les études cliniques . En pratique rapport bénéfice-risque en fonction du volume pulmonaire à traiter par rapport à la gravité de l’atteinte respiratoire
Les indications de radiothérapie post-opératoire – Radiothérapie post opératoire si patient R1 sur paroi thoracique ou suture bronchique – Radiothérapie post opératoire chez les patients N2 en rupture capsulaire : attente des résultats de l’essai Lung Art pour valider l’indication de radiothérapie postopératoire chez tous les N2 post-opératoires
Amélioration de Les preuves : Meta-Analysis of Concomitant 5 % à 5 ans Versus Sequential Radiochemotherapy in Locally Advanced Non–Small-Cell Lung Cancer Anne Aupe´rin, Cecile Le Pe´choux
Les preuves : Meta-Analysis of Concomitant Versus Sequential Radiochemotherapy in Locally Advanced Non–Small-Cell Lung Cancer Anne Aupe´rin, Cecile Le Pe´choux Amélioration liée à la diminution de la récidive loco-régionale puisque pas de différence en récidive à distance
Radio-chimiothérapie concomitante : Quelles chimiothérapies ? – 3 doublets à base de platine sont validés dans l’indication de radio-chimiothérapie concomitante : – Cisplatine-Vinorelbine – Carboplatine – Taxol – Cisplatine Etoposide
Quelle radiothérapie ? - Radiothérapie conformationnelle 3 D avec ou sans modulation d’intensité - La dose totale à délivrer en fractionnement classique varie entre 66 à 70 Gy; l’escalade de dose est en voie de recherche. Cependant, cette dose apparaît comme la dose minimale à atteindre - L’irradiation médiastinale prophylactique à la dose de 46 Gy doit être abandonnée car elle représente un obstacle à l’escalade de dose (Un essai randomisé a comparé une irradiation du seul volume tumoral envahi à une irradiation ganglionnaire prophylactique de l’ensemble du médiastin. Aucune différence n’a été mise en évidence en terme de survie et les taux de réponse objective ont été supérieurs pour le bras expérimental avec une moindre toxicité) - Seuls les aires ganglionnaires positives en TEP ou atteinte prouvée histologiquement par EBUS doivent être inclus dans le champ d’irradiation.
Escalade de dose Standard-dose versus high-dose conformal radiotherapy with concurrent and consolidation carboplatin plus paclitaxel with or without cetuximab for patients with stage IIIA or IIIB non-small-cell lung cancer (RTOG 0617): a randomised, two-by-two factorial phase 3 study Jeffrey D Bradley 60 Gy – CBNPC – Stade IIIa/IIIb 74 Gy – IMRT ou 3D RTOG 0617 CT 60 Gy + concomitante Cetuximab (Carbo-Taxol ) 74 Gy + Cetuximab – Initialement pas de prise en compte du statut EGFR
RTOG 0617 – Elective nodal irradiation interdite au profit de la selective nodal irradiation (ganglion fixant en TEP ou plus de 1 cm sur le scanner); IMRT autorisée – 98 % des patients ont eu une évaluation initiale par Tep scanner – 50 % des patients ont eu une radiothérapie avec modulation d’intensité
Résultats
Discussion RTOG 0617 – Pas de bénéfice en OS à escalade de dose – Médiane de survie à 28,7 mois et 58% de patients en vie à 2 ans : TEP???? Meilleure sélection des patients Très bonne survie usuellement survie à 2 ans de 30 % et 15 % à 5 ans – Difficulté à faire de la concomitance à 74 Gy – Décès secondaire au traitement plus important à 74 Gy – Analyse multivariée : dose au cœur est prédictive de l’OS (pas de suivi spécifique des complications cardiaques à distance): IMRT à privilégier
IMRT versus 3D ? – Les études suggèrent une amélioration de la survie par diminution des complications cardiaques et pulmonaires : Cf patients traités par IMRT étude RTOG 0617 – Pas de preuve de la supériorité en survie de l’IMRT dans une étude randomisée phase III – Meilleure tolérance du traitement et augmentation des possibilités d’escalade de dose du fait du meilleur respect des contraintes de dose sur les organes à risque – Possibilité de traitement de volume plus important car meilleure épargne des OAR notamment pour les patients N 3
L’IMRT et IGRT Champs modulés en intensité sur 360 degrés Plusieurs rotations Déplacement longitudinal de la table pour irradiation hélicoïdale Particularités : traitement de champ étendu
3D IMRT
Etude RTEP 7 : escalade de dose – Un bras radio-chimiothérapie 66 Gy standard versus un bras radio – chimio 66 Gy sur le volume initial avec boost concomitant sur le volume métabolique restant sur TEP de réévaluation à 42 Gy jusqu’ à 74 Gy en fractions de 3 Gy
Radiothérapie et immunothérapie Diapositive empruntée au Docteur Thomas Leroy
Diapositive empruntée au Docteur Thomas Leroy
PACIFIC Phase 3, randomized, Double-blind, Placebo-controlled, Multicenter, International study - Study Design
Survie globale (ITT): co-objectif primaire Suivi médian de 25 mois
Survie sans métastases
Conclusion 1. Amélioration de la survie globale avec le durvalumab chez les patients non progresseurs après radi- chimiothérapie concomitante ( Gain absolu de 10, 7 % à 24 mois ) tout statut PDL1 confondu 1. En revanche le bénéfice en survie globale n’est pas maintenu chez les 21 % des patients avec PDL1 ≤ 1 % parmi les 63 % des patients pour lesquels le statut PDL1 était disponible : AMM restrictive pour les patients avec PDL1 ≥ 1 % chez les patients non progresseurs aprèsradio-chimiothérapie 1. Bonne tolérance sans augmentation du taux de pneumopathie 33
Cancer pulmonaires à petites cellules
Recommandations stades localisés
Irradiation prophylactique cérébrale Pour Contre – Temps de doublement rapide des cellules tumorales – Quid de l’amélioration de la survie à l’ère de la avec 67 % de risque de développer des métastases surveillance par IRM cérébrale 24 % de méta cérébrales multiples au cours de la maladie asymptomatique contre 10 % au scanner ? – Développement de métastase cérébrale altération de la – Pas d’évaluation systématique par imagerie qualité de vie , corticothérapie au long cours, cérébrale dans l’essai EORTC Le bénéfice sur la symptômes mettant en jeu le pronostic vital avec survie obtenu dans cette étude n’était il pas du diminution de la survie globale au traitement des métastases asymptomatiques – IPC améliore la survie globale de 5 % ( méta-analyse non identifiées ? Aupérin 99) dans les CPC localisés en réponse complète – Troubles neuro-psychologiques et altération de après chimio mais également dans les CPC diffus la qualité de vie liée à l’irradiation en elle-même confirmation dans essai EORTC de Slotman – Délétère chez les patients âges et selon les – Première ligne chimio : 73 % de réponse systémique comorbidités et l’état général mais seulement 27 % au niveau cérébral
IPC recommandations – Recommandées en cas de réponse complète après radio- chimiothérapie et réalisée le plus précocement possible chez les patients de moins de 75 ans – Optionnelle en cas de réponse partielle, l’irradiation cérébrale prophylactique peut être proposée pour les patients avec réponse objective à la chimiothérapie A discuter : En fonction de l’âge du patient Etat général Agressivité de la maladie tumorale initiale Les ATCD vasculaires et comorbidités
Irradiation thoracique de clôture patient métastatique – Radiothérapie thoracique à proposer en cas de tumeur résiduelle thoracique avec réponse complète des sites métastatiques ( Slotman) car pas de bénéfice en cas de réponse tumorale complète au niveau pulmonaire – analyse de sous groupe Slotman mais représentait 5 % des patients – Considérer la réalisation d’une dose plus conséquente dans cette situation (Irradiation forte dose ( 54 Gy en 36 séances ) , gros volume susclaviculaire bilatéral et Hilaire bilatéral : survie à 1 an de 65 % contre 33 % pour Slotman dans cette population présélectionné ) : Jeremic – En cas de réponse complète pulmonaire , proposer radiothérapie thoracique en cas de rechute thoracique isolée thoracique à bonne dose – A considérer quelque soit la réponse en cas de risque fonctionnel pulmonaire immédiat : compression médiastinale , atélectasie – Ne peut être dissociée de la radiothérapie encéphalique prophylactique , reste une option pour les patients métastatiques – Il semblerait que la radiothérapie thoracique de clôture soit à proposer pour les patients avec moins de 3 sites métastatiques , et sans méta os et hépatiques de plus mauvais pronostic Which patients with extensive stage small-cell lung cancer should and should not receive thoracic radiotherapy? Slotman BJ1, van Tinteren H1 Role of radiation therapy in the combined-modality treatment of patients with extensive disease small-cell lung cancer: a randomized study. J Clin Oncol 1999; 17:2092-9. Jeremic B, Shibamoto Y, Nikolic N, et al.
La vie quotidienne du radiothérapeute
Mme F. Volumes , contraintes et risque de pneumopathie radique – ATCD : BPCO sévère, HTA, 25 PA stoppé depuis 22 ans – VEMS (%) : 34.5 – Décembre 2017, hémoptysie : découverte sur le scanner d’une masse LSD mesurant 6.3 cm de grand axe – TEP Scan : caractère intensément hypermétabolique de la masse LSD et renforcement de fixation ganglionnaire hilaire inferieure homolatérale modérée restant suspect – EBUS : adénocarcinome bronchique PDL1 > 50 % T3N1a
Ce que le radiothérapeute doit regarder Dose moyenne pulmonaire ≤20 Gy Risque de pneumopathie radique poumon droit Contraintes de dose sur les poumons respectées de justesse V 20 ≤ 30 % V 30 ≤ 20 %
Mr E: Quand les contraintes ne passent pas TAP : LSD de 60 x40 cm + amas ganglionnaire hilaire droit TEP scanner : fixation LSD et paquet ganglionnaire hilaire droit + fixation loge Barety ( SUV à 3) et hilaire gauche (SUV 4.1) Fibroscopie bronchique : carcinome infiltrant peu différencié, non à petites cellules, dont les caractéristiques évoquent en premier lieu un carcinome épidermoïde
Plus de 20 % à 60 Gy V 20 à 40 % V20 à 40 % V30 V 30 àà25 30%%
Mme C : Changements de volumes au cours du traitement : apport de l’IGRT – Scanner thoracique : masse hilaire gauche, avec compression des vaisseaux. Atélectasie complète du poumon gauche, épanchement pleural gauche de faible abondance et épanchement péricardique. Adénopathies médiastinales, pré trachéales et de la fenêtre aorto-pulmonaire – TEP scanner : Hypermétabolisme intense et focal à la partie latérale de l'aorte descendante avec adénopathies médiastino-hilaires hypermétaboliques – Fibroscopie : carcinome épidermoide (manque de matériel pour PDL1) T4N3M1a – Atélectasie bien tolérée sur le plan respiratoire, patiente en bon état général, décision de radio-chimiothérapie concomitante en RCP
Mme C : Changements de volumes au cours du traitement : apport de l’IGRT – Scanner thoracique : masse hilaire gauche, avec compression des vaisseaux. Atélectasie complète du poumon gauche, épanchement pleural gauche de faible abondance et épanchement péricardique. Adénopathies médiastinales, pré trachéales et de la fenêtre aorto-pulmonaire – TEP scanner : Hypermétabolisme intense et focal à la partie latérale de l'aorte descendante avec adénopathies médiastino-hilaires hypermétaboliques – Fibroscopie : carcinome épidermoide (manque de matériel pour PDL1) T4N3M1a – Atélectasie bien tolérée sur le plan respiratoire, patiente en bon état général, décision de radio-chimiothérapie concomitante en RCP
Patiente N 3 sur adénopathies aire 2R
Dosimétrie avec atélectasie avec pour objectif de faire passer la majorité des faisceaux dans le poumon gauche non fonctionnel Dose moyenne poumon D à 9 Gy
Mise en route : levée d’atélectasie après la première séance de chimiothérapie
Après levée d’atélectasie
Après levée d’atélectasie Respect des contraintes de dose pulmonaire limite Répartition de dose poumon D et Poumon G
Conclusion – La radiothérapie en 2019 doit être réalisée avec modulation d’intensité si possible et doit être guidée par l’image afin de vérifier quotidiennement que les volumes traités sont en place – Ajout du Durvalumab chez les patients non progresseurs au décours immédiat de la radio-chimiothérapie concomitante chez les patients PDL 1 supérieur à 1 % – Nécessité de réalisation de TEP pour la délinéation des volumes ganglionnaires – Retenter l’escalade de dose grâce à l’IMRT en ciblant le volume encore métaboliquement actif en fin de traitement ( étude RTEP 7) – Nécessité d’essais prospectifs pour avoir des données de contrôle local et de survie sur l’apport de ces nouvelles technologies
Vous pouvez aussi lire