Cea-conf-2018 - International Atomic Energy Agency
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cea-conf--2018 C.E.A. - C.E.N./G. SECTION DES ACCELERATEURS NT/ACC/7l-03 3ëme salon International TRAITEMENT DES SURFACES ET FINITION INDUSTRIELLE UTILISATION DES ACCELERATEURS DÉLECTRONS POUR DES TRAITEMENTS DE SURFACE DURCISSEHENT DES PEINTURES ET VERNIS J.N. CHABERT, J. MUEL et R. POINTUD (10 juin 1971) OCTOBRE 1971 Notice 963 COMMISSARIAT A L'ENERGIE ATOMIQUE • • •*%• CENTRE D'ETUDES NUCLEAIRES DE GRENOBLE
3ème salon International TRAITEMENT DES SURFACES ET FINITION INDUSTRIELLE UTILISATION DES ACCELERATEURS D'ELECTRONS POUR DES TRAITEMENTS DE SURFACE DURCISSEMENT DES PEINTURES ET VERNIS par J.N. CHABERT, J. MUEL et R. PQINTUD (10 juin 1971) Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, D'après le programme .que j'ai sous les yeux et que vous avez reçu, je devais vous entretenir de la "Polymérisation des peintures .par les rayonnements'.1 En fait, mon exposé concerne "l'utilisation des accélérateurs d'électrons pour des traitements de surface" La partie radiochimique concer- nant le durcissement des peintures et vernis sera traitée par mon collègue M. POINTUD. I - 1.1 - Phénomènes élémentaires intervenant dans le ralentissement des électrons Un faisceau d'électrons est caractérisé par l'énergie des électrons exprimée en électron-volts, (eV), kiloélectron-volts (keV) ou mégaélectron-volts (MeV) et son intensité exprimée en microampères (yA) , milliampères (mA) ou ampères (A). Si bien que pour le faisceau, on peut parler d'une puissance en watts ou kilowatts. Par exemple, un faisceau d'électrons de 300 keV et 10 mA délivre'une puissance de 3 000 watts. Les électrons perdent leur énergie dans la matière par : ionisation et excitation, chocs et collisions, rayonnement de freinage. Il en résulte pour le faisceau d'électrons une perte d'énergie, puisque de l'énergie est cédée à la matière et une diffusion, puisque de nombreux électrons ont été déviés de leur trajet initial. A la sortie de l'échantillon, le faisceau d'électrons s'épate dans l'espace et, de même, son spectre d'énergie n'est plus monocinëtique mais c'est un spectre large et continu. Si l'échantillon est assez épais, le faisceau sera complète- ment absorbé. Ainsi, pour un faisceau d'électrons pénétrant dans la matière, on définit un parcours au delà duquel aucun électron ne pénètre.. Ce par- cours est fonction dé l'énergie des électrons et de la nature du matériau irradié.
figure A 1.2 - Evaluation.-des pertes moyennes d'énergie On définit aussi pour un matériau et un faisceau d'électrons d'énergie donnée un pouvoir d'arrêt ou perte d'énergie spécifique exprimé MeV . cm2 „ , _ , , en — . Ces valeurs sont données par des tables. g 1.3- Mesures exp ër imentale s A la traversée d'un échantillon, le faisceau primaire donne lieu aux phénomènes suivants : - électrons rétrodiffuses, - électrons absorbes, - électrons transmis. Des études et mesures ont été faites à la Section des Accélé- rateurs du CEN.G, par M. CEABERT, pour connaître la contribution de ces différents.faisceaux. Nous avons pu tracer diverses courbes concernant le comportement des électrons dans l'aluminium. Ces mesures ont été réalisées à l'aiée de calorimètres quasi-adiabatiques.
Figure E 1.4— Dosimétrie La dose est définie comme la quantité d'énergie absorbée dans l'unité de masse. L'unité de dose, le rad = 100 ergs/gramme le mégarad = 1 0 jouïes/gramme Ainsi, la dose dans, une quantité M grammes de matière irradiée de façon nomogène par un faisceau d'électrons ayant déposé W joules sera ._ j 1 W joules absorbes D mégarad s = —rr ., J rrz— 10 M grammes :irradies 1.5- Critère, de bonne utilisation d'un accélérateur Pour un échantillon d'une certaine épaisseur dans une substance de densité et de Z connus, il existe une énergie des électrons incidents pour laquelle le rendement est maximum.
Dans le bilan du faisceau qui comporte successivement pertes fenêtre, pertes air, absorption échantillon, pertes support, il s'agira dTobtenir le maximum d'absorption dans l'échantillon. La courbe dose profondeur des électrons dans la substance four- nit des éléments pour cette optimisation. Figure C II - Ces -éléments de base : pénétration et dose nous permettent de définir la machine ou accélérateur capable 'de fournir ces électrons. Un accélérateur.d'électrons comprend :
1) Le générateur de haute tension. 2) L'accélérateur proprement dit, avec : a) le tube accélérateur et son système de pompage, b) le système de mise en forme du faisceau, c) la fenêtre de sortie. 3) Le pupitre de commande. 4) Les protections. 2.1 - Le générateur de haute tension II fournit la haute tension, le plus souvent continue qui, appli- quée au tube, donne à l'électron l'énergie nécessaire à la pénétration que l'on désire à l'intérieur du matériau. Plus grande est la haute tension, plus l'électron pénètre pro- fondément à l'intérieur de l'a matière. La gamme de. haute tension pour les applications que nous évo- querons plus loin se situe entre 300 000 et 700 000 volts. •Le générateur se présente comme un cylindre vertical ou hori- zontal dont les diamètres et hauteurs ou longueurs croissent avec la haute tension. 5igure 1
Figure Ibis
La photo 2 nous montre l'intérieur de ce cylindre. On y dis- tingue les éléments générateurs de tension et de courant. Figure 2 Pour schématiser, nous associons à haute tension pouvoir de pénétration courant ;.. quantité de matière traitée. Ainsi, une très haute tension permet de traiter une grande épaisseur. Si. le générateur ne débite qu'un très faible courant (qq yA) on ne pourra traiter qu'une faible quantité de matière. Par contre, une faible tension associée à un très fort courant (100 mA environ) pourra intéresser une grande quantité de matière en très faible épaisseur. Ainsi, pour un accélérateur électrostatique, la profondeur utile de pénétration pour un matériau de densité 1, varie grossièrement
8 de 0,5 mm pour 300 keV à 45 mm pour 1 MeV et 8 mm pour 3 MeV. Les générateurs de très haute tension les plus utilises appar- tiennent à l'une des catégories suivantes : - Machine électrostatique tournante (Van de Graaff jusqu'à 10 MeV, Félici jusqu'à 1 MeV). - Génëratexïrs statiques utilisant des transformateurs et des redresseurs dans des combinaisons variées (système Greinacher (simple ou double), I.C.T., Morganstern» etc...) qui permettent d'atteindre de 300 keV à plusieurs MeV. - Transformateurs résonnants (système G.E.). - I.C.T. non redressé (système Abramian) 2.2 - Le Tube C'est l'espace d'accélération. La photo 3 vous montre un tube accélérateur à champ constant le long duquel l'équipartition du potentiel est assuréepar un diviseur a résistance. Figure 3
Associé à ce tube enferme dans une enceinte cylindrique, la figure- 4 nous montre le système de pompage ionique associé. La figure 5 représente un appa- reil d'irradiation à électrons de 300 keV, en essai à la Sec- tion des Accélérateurs du CEN.G.
10 j Compte tenu des puissances importantes actuelles ou à venir transmises par le faisceau d'électrons accélérés (quelques dizaines de kilowatts) tous les systèmes de pompage installés sur l'accélérateur (à diffusion, turbo-moléculaires, ioniques ou autres) doivent pouvoir absorber instantanément les remontées en pression dues aux dégazages des parois frap- pées accidentellement par le faisceau. _£. En régime de marcbe stable, une valeur de la pression de quelques 10 mm de mercure est acceptable et la plupart des systèmes de pompage ac- tuels sont capables d'assurer cette valeur en régime continu. La figure-6 représente un système de pompage. Figure 6
1] La figure 7 montre le pupitre de commande d'un accélérateur du laboratoire aux mul- tiples usages. La figure 8 représente le pupitre de commande d'un accélérateur à usage industriel.
12 \v\ 2.3 - A la sortie du tube, le faisceau de révolution est pris en charge par un dis- positif de balayage ou quelque- fois d'étirement car industriel- lement il est nécessaire d'in- téresser des surfaces impor- tantes. La figure 9 montre un système de balayage magnétique installé à l'entrée de l'espace de trai- tement. Les bobines et le circuit sont représentés sur la figure 10. Figure 9 Figure 10
13 II est parfois intéressant à1étirer le faisceau de fa- çon à utiliser une nappe d'électrons. Les figures 11 et 12 repré- sentent un dispositif d'éti- rement monté sur un irradia- teur à électrons.
14 °. .4 — La fenêtre de sortie C'est la séparation , le plus souvent métallique, qui isole le vide de l'accélérateur de l'air atmosphérique au droit de laquelle le fais- ceau d'électrons passe de lTespace de traitement à la zone d'utilisation. Cette fenêtre permet -5 - d'isoler le vide (p ^_ 10 torr) régnant dans l'accélérateur de la pression atmosphérique où séjournent les produits à traiter. A ce titre, elle doit être suffisamment résistante, donc épaisse, pour ne pas éclater ; - le passage des électrons qui doivent perdre très peu d'éner- gie. A ce titre, elle doit être suffisamment mince pour ne pas arrêter le faisceau. Depuis plusieurs années, nous employons des fenêtres en alliage d'alumine de 40 y ou en titane de 20 p. La figure 13 vous montre une fenêtre de sortie de 40 cm de long, 3 cm de large et son dispositif de maintien sur le cône de balayage. Figure
15 Figure 14 II eat évident que cette partie du dispositif d'irradiation est une zone fragile, avec ses 20 à 40 y d'épaisseur, mais il est bon de rappeler que des dispositifs de remplacement rapide de ces fenêtres sont actuellement en étude. Dans nos installations, pour limiter le risque de déchirure, nous prévoyons 1-e remplacement préventif et systématique de ces fenêtres, car leur prix n'intervient pas (1 à 5 F par mètre). L'ensemble tube-accélérateur et annexes entre pour 60% dans le prix total. 2.5 - Les protections Autour de l'accélérateur, une protection biologique sera mise en place. On utilise un empilage à'joints secs de blocs de béton ordinaire. Hais, pour réduire les épaisseurs indispensables, on peut employer du béton baryte .(d * 3,3).. •
16 A titre d'exemple, pour utiliser un irradiateur à électrons de 300 keV, 10 mA, une cellule d'épaisseur 35 cm de béton à la baryte s'avère suffisante. Mais il faut songer que, pour une installation industrielle, la présence du tapis roulant de transfert des échantillons exige des ou- vertures dans le bloc d'irradiation. Cela a pour conséquence des fuites de rayonnement. Il est donc absolument nécessaire de faire étudier les protec- tions par des spécialistes qui., dans chaque cas particulier d'installation industrielle, étudieront l'ensemble de la protection et proposeront les règles à observer pour.la sécurité du personnel et, des biens. 2.5 - Installations pilote Les figures suivantes illustrent une installation prototype industrielle de "séchage" de laques sur panneaux de bois. ->"" "txT ;?. Machine à laquer en attente
17 Le panneau de bois passe sous le rideau de laque avant le rideau de vernis Vue d'ensemble de la machine à enduire de vernis
18 Après l'enduiseuse et la vernisseuse et avant l'entrée dans le bloc d'irradiation Dans la salle d'irradiation : le mécanisme d'entraînement du tapis de transfert des panneaux
19 Dans la salle, d'irradiation, les panneaux passent sous le dispositif de balayage du faisceau d'électrons Tapis de transfert à la sortie du bloc d'irradiation
20 (a) Porte d'accès à la salle d'irradiation (b) Pupitre de commande (c) Sortie du panneau laqué sec 3 -• Applications. : "Le durcissement des vernis et peintures" 3.1 - Introduction Les monomères qui polymérisent par réaction d'addition en chaîne par les techniques chimiques classiques peuvent l'être par le rayon- nement ionisant. L'irradiation produit dans ces monomères des espèces acti- ves, ions et radicaux, qui sont à l'origine de cette réaction (1), (2). De nombreux composés cycliques ainsi que.ceux contenant des doubles liaisons, en particulier les vinyliques, peuvent polymeriser par ce moyen dans les trois états physiques à l'état pur ou mélangés à des solvants. A la température ambiante et en présence d'eau à des teneurs supérieures à quelques dizaines de parties par million (3) c'est le mécanis- me radicalaire qui prédomine. Ce phénomène sera donc à l'origine du durcis- sement des vernis et peintures élaborés à partir de produits chimiques tech- niques commerciaux et polymerises par bombardement électronique. De plus, la polymérisation sous rayonnement sera accompagnée, sous certaines conditions, d'une réaction de reticulation importante p_pu- conduire à la formation d'un roseau unique tridimentionnel insoluble,
21 se décomposant à haute température sans fondre et possédant des propriétés mécaniques élevées. 3.2 - Composition des vernis et peintures Les vernis seront essentiellement constitués : - d'un polymère insaturé de poids moléculaire compris entre 200 et 3 000 environ, - d'un ou plusieurs monomères.du type vinylique. On peut ranger les prépolymères en trois grandes classes sui- vant la, position des insaturations par rapport à la chaîne principale. 3.21 - Les insaturations sont incluses le long de la chaîne principale Ce sont, par exemple, les polyesters obtenus par réaction des acides ou anhydrides maléique et/ou fumarique sur l'éthylëne glycol, ou le diéthylëne glycol ou le propylène glycol. Une réaction simultanée sur ces polyols et des acides ou anhydrides déjà cités ainsi que de l'anhydride ou acide phtalique conduit aux polyesters insaturés les plus vendus et par suite les plus utilisés (4). 3.22 - Les insaturations sont portées par des chaînes latérales Ce sont, par exemple, les polyesters obtenus par copolymérisa- tion de monomères acryliques et méthacryliques dont l'un ou. plusieurs con- t iennent des ponts époxydes. Après copolymérisation chimique, l'ouverture des cycles époxydes sur l'acide acrylique ou méthacrylique conduit au pré- polymère insaturé sur des chaînes latérales (5). 3.23 - Les insaturations sont portées aux deux extrémités de la chaîne principale Ces polymères sont obtenus, par exemple,'par l'attaque de 1 'acide acrylique ou méthacrylique sur des résines ëpoxydes du type épikote ou araldite. L'ouverture des ponts époxydes de ces résines place les insa- j turations aux extrémités de la chaîne principale. ! Les polyesters cités peuvent être modifiés par des silicones j (9), (10), (11) ou des uréthanes (12), (13). ! I La réactivité sous rayonnement de ces prêpolymères sera d'au- 1 tant plus élevée que leurs taux d'insaturations seront plus grands et que J leurs poids moléculaires à taux d*insaturation égal seront plus élevés. | . ' . . ' • - . - , ' -1 es ^ raonoraères devront être, en principe, des solyants du pré- I polymère choisi. Ils devront réduire la. viscosité du système afin de pou- \ voir adapter la rhéologie des vernis et peintures au mode d'application •à
22 nu (pinceau, rouleau, rideau, airless, ...) tout en favorisant la copolyméri- sation et la reticulation. Ils devront être suffisamment stables en dehors du rayonnement afin de donner aux vernis et peintures une "durée de vie en pot" raisonnable. Afin de limiter les pertes par evaporation et les dangers de toxicité, dans certains cas, ils devront avoir une tension de vapeur faible à la température ambiante. Enfin, pour réduire la valeur de la dose en surface nécessaire pour assurer un glacé suffisant du vernis, l'oxygène devra avoir une solubi- lité très limitée et un coefficient de diffusion particulièrement faible daiis les monomères choisis dans le cas de l'application du procédé à l'air libre. Mélanges aux polyesters décrits ci-dessus, ils donneront au copolymère des propriétés qui varieront suivant leurs concentrations dans le mélange initial. Pour obtenir un taux optimum de reticulation, on déterminera la composition du mélange initial prépolymère-monomère en fonction de celle du copolymère idéal si ce dernier existe (14), (15), (16). On peut classer les monomères les plus couramment utilisés suivant leurs fonctionnalités. 3.24 - Les monomères monofonctionnels Ce sont d'abord les acryliques qui donnent en général aux copo- lymères une bonne résistance aux intempéries : - l'acide acrylique qui est très réactif conduit à des produits durs et cassants et, dans.certains cas, opalescents, - l'acide méthacrylique (idem), - - le méthacrylate de méthyle donne une bonne dureté et de la transparence mais une résistance à long terme plutôt faible, - l'acrylate ae méthyle donne beaucoup de transparence mais résiste mal aux intempéries, l'acrylate de butyle, - l'acryloni.trile qui peut donner des polymères laiteux permet d'abaisser sensiblement la viscosité .des mélanges ; il est très réactif mais, présente lrinconvénient d'une tension de vapeur assez élevée à la tem- pérature ambiante. En dehors des acrylates on trouve :
23 - le styrène qui est trèa réactif avec la plupart des polyesters et qui donne des. copolymères transparents et durs mais dont la résistance aux intempéries reste moyenne ou médiocre, - l'acétate de vinyle donne en général des revêtements souples mais la résistance aux intempéries est plutôt mauvaise ; sa forte tension de vapeur en limite l'emploi. 3.25 - Les monomères bifonctionnels - Le divinyle benzène est en général très réactif, il donne des produits très durs, très résistants à la chaleur et très cassants, - le diméthacrylate d'éthylène glycol. 3.26 - Les monomères trifonctionnels Parmi ceux-ci, nous citerons le cyanurate de triallyle qui a été le plus étudié. Il est particulièrement réactif et améliore d'une façon importante la résistance à la.chaleur des polyesters insaturés. Il ne semble pas cependant compatible avec les autres monomères cités. On voit donc qu'il n'est pas possible, dans un mélange ne con- tenant qu'un seul monomère, d'obtenir pour le copolymère des propriétés in- téressantes dans tous les domaines. Par suite on cherchera à réaliser un mélange contenant au moins deux monomères, par exemple styrène-méthacrylate de méthyle,' styrène-acrylate de méthyle, styrène-acrylomitrile, etc ... Pour les peintures, la plupart des colorants et des charges minérales sont compatibles avec des vernis ainsi constitués à l'exception, toutefois, des deux premiers monomères monofonctitmnels qui, dans cer- tains cas, peuvent réagir lentement avec certaines charges (en particulier les carbonates). On peut introduire jusqu'à 60-70% de charges minérales sans modifier sensiblement le processus de polymérisation, ni sa cinétique. 3.3 - Effet de l'oxygène L'oxygène qui est un biradical agit-très rapidement sur les radicaux libres ou des radicaux polymériques créés sous rayonnement,dans le premier cas, en donnant des radicaux peroxydes relativement stables qui sont perdus pour l'initiation des réactions en chaîne ou, dans le' second cas, en bloquant la croissance des polymères. Sa réactivité est en général énormé- ment plus élevée que celle des monomères .vis à vis de ces mêmes radicaux. Ce phénomène très connu est à l'origine des couches superfi- cielles non polymerisées lorsque l'on irradie en présence d'air. L'épais- seur de ces couches peut atteindre de 2 (17) à plusieurs dizaines de mi- crons (18) suivant la nature du prépolymère choisi, des monomères qui l'accompagnent et des caractéristiques physiques de l'irradiation.
24 On.peut limiter et même annuler les effets de l'oxygène : - en augmentant le débit de dose, - en augmentant la dose nécessaire à la polymérisation, - en choisissant des monomères dans lesquels l'oxygène a. un coefficient de diffusion et une solubilité très faible. D'autres méthodes consistent, par exemple, à introduire des fonctions uréthanes dans le prépolymère (19) ou à modifier son composant acide et/ou son polyol (20). Ces difficultés expliquent bien souvent les raisons qui font préférer l'irradiation sous atmosphère confinée, ou d'azote ou encore de gaz de combustion, dans le cas où un glacé parfait de vernis est impératif. 3.4 - Influence de l'eau contenue dans le mélange prépolymère-monomère Si. l'eau n.'a aucun effet sur le développement des réactions radicalaires, il n'en est pas de même de l'adhérence des couches polymé- riques (3) sur leurs substrats. On a en effet observé (17) un défaut impor- tant d'adhérence avec décollement partiel ou total à partir d'une teneur de 2,5% en poids, environ. 3.5 - Influence de l'épaisseur du revêtement sur son adhérence au substrat Les courbes dose-profondeur (21), (22) permettent rapidement de se rendre compte qu'il ne sera pas possible de durcir n'importe quelle épaisseur de peintures et vernis à partir d'électrons d'une énergie parti- culière. A une profondeur supérieure au parcours ultime des électrons dans le milieu irradié, le mélange polymère-monomère ne sera aucunement affecté et restera dans son état liquide initial. Pour des épaisseurs plus faibles, le mélange pourra encore recevoir au niveau du substrat une dose notablement inférieure à celle reçue en surface. Dans ce cas, il existera une très mauvaise liaison entre les couches supérieures très bien polymérisées et réticulées" et le support. Par accumulation des contraintes mécaniques (retrait linéaire de 1 à 4% lors de la polymérisation), ce défaut sera particulièrement sensible pour les dépots de fortes épaisseurs et pourra provoquer un décollement partiel ou total. v II est par suite recommandé, au détriment du taux d'utilisation ] du rayonnement, de se limiter en général à des épaisseurs qui correspondent ] aux 2/3 du parcours ultime des électrons dans le mélange irradié. Ceci équi- j vaut approximativement à donner la même dose au niveau du substrat qu'en ] surface (17).
25 3.6 - Influence de la chaleur de copolymérisation Le rayonnement seul peut élever la température du vernis de 4 à 6°C par mégarad suivant sa chaleur spécifique. L'élévation de température sera beaucoup plus importante lors de la copolymérisationet pourra atteindre de 80 à 200°C et plus, suivant la composition du mélange irradié et surtout la nature et la proportion du monomère contenu par la simple exothermicité de la réaction. Cette température s'abaissera très rapidement si les cou- ches déposées sont de faibles épaisseurs et si le substrat possède une diffu- sivité thermique élevée et une masse calorifique importante comparée à celle du vernis. La convection libre ou forcée a la surface de 1Téchantillon con- tribuera notablement à cet abaissement de température. Dans le cas contraire, par exemple avec des supports en bois» cet effet sera très marqué et pourra conduire au huilage du copolymère et à une perte appréciable de monomère. L'action de cet échauffement sur la vitesse de polymérisation peut être sensible dans certains cas, pouvant aussi bien la réduire ou l'augmenter suivant le système prépolymère-monomère irradié. Bien entendu, cet effet thermique sera beaucoup moins prononcé sur les peintures contenant une forte proportion de charges. 3.7 - Influence du débit de dose En règle générale, pour les milieux visqueux, le rendement de polymérisation est indépendant du débit de dose, l'irradiation conduisant presque immédiatement à la formation d'un gel dont les propriétés sont par- ticulièrement intéressantes, surtout en ce qui concerne la cinétique de polymérisatiorti—.-__ _ Pour notre part (17), sur des époxydes transformés par l'acide acrylique ou méthacrylique contenant des monomères tels que l'acétate de vinyle, l'acide acrylique ou méthacrylique, nous n'avons observé aucun ef- fet sensible du débit de dose, pour des valeurs variant entre 0,5 et 72 Mrads/s, sur la dose de polymérisation (0,5 à 1 Mrad suivant le monomère introduit). Par contre, d'autres chercheurs (23), (24), travaillant sur des mélanges semblables,ont mis en évidence un effet du débit de dose sur la vitesse de formation du gel. De même (15), qui ne détecte aucun effet, ou presque, du débit de dose jusqu'à 10 Mrads/minute, observe au dessus de cette valeur un brusque ralentissement de la vitesse globale de polyméri- sation. Cette observation qui-est confirmée par les travaux d'autres cher- cheurs, semble indiquer qu'il existe pour chaque composition un débit de dose maximal à ne pas dépasser si l'oji désire opérer le durcissement des peintures,..et vernis avec .le meilleur rendement énergétique. ^3-. 8 - Conclusions On peut dire en générai que ie durcissement des revêtements par bombardement électronique est particulièrement adapté aux produits plats,
26 continus ou non, qui défilent à grande vitesse et qui peuvent être larges. Avec des accélérateurs basses énergies (300 à 600 keV) on pourra durcir par exemple : - des épaisseurs de revêtement opaques ou transparents allant de quelques microns à plusieurs centaines de microns (fonction de l'énergie des électrons et de la densité du milieu irradié)» - sur des supports dont la largeur peut atteindre actuellement jusqu'à 1,80 mètres, - a des vitesses de défilement de quelques mètres par seconde (fonction de l'intensité du faisceau d'électrons). Ces caractéristiques permettent de suivre très facilement les débits des méthodes modernes d'application des vernis et peintures, tout en limitant la surface d'encombrement au sol. L'opération de durcissement peut être commencée, accélérée ou arrêtée sans délai, en fonction de la cadence des opérations qui précèdent (décapage, rinçage, séchage, application du vernis, etc ...).
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