Centre européen de la culture - Geneva ...
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Centre européEn de la culture Le Centre européen de la culture a été fondé par Denis de Rougemont à Genève le 7 octobre 1950 en application de la Résolution culturelle du Congrès de La Haye de 1948. Genève
Centre européen de la culture Genève Présidents d’honneur Dusan SIDJANSKI José Manuel BARROSO Micheline CALMY-REY Président Charles MÉLA Secrétaire général Relations publiques François SAINT-OUEN Marlène BOREL ACTIVITÉS Éducation européenne. «La Main à la Pâte» - «Pollen» - «Fibonacci» - Pluralisme et éducation. Service de Conférences. Conférences sur des sujets européens - Édition de DVDs sur les Conférences. Dialogue des Cultures. Conférences internationales - Symposiums et colloques - Publications - Expositions. Fédération européenne et contribution de l’expérience suisse. Recherches - Colloques - Publications. Europe des Régions selon Denis de Rougemont. Recherches – Colloques – Publications. Russie - Union Européenne. Documentation - Groupe de travail - Séminaires - Conférences. Projet Cathédrale. «L’ Art de France, un art européen». Projet La Suisse entre démocratie directe et engagements internationaux Publications. Collection d’ouvrages chez Bruylant (Bruxelles) - Ouvrages en partenariat avec l’Institut d’études globales de l’Université de Genève - Articles et notes (BEPA, L’Europe en formation, The Federalist Debate, Le Temps, etc…). 2
en BREF Présentation générale............................................................................................................6 Historique (1950-2000)....................................................................................................10 Renaissance et activités en cours (2002 - 2014)..............................................35 Publications...............................................................................................................................48 Conférences .............................................................................................................................48 Le CEC..........................................................................................................................................51 3
Présentation générale Dans la droite ligne de l’héritage de Denis de Rouge- mont, le Centre a, aujourd’hui comme hier, toujours pour vocation d’animer des groupes de réflexion et de promotion des idées et valeurs européennes. Il envisage la culture européenne, commune et diverse à la fois, comme le fondement de la quête vers un nouveau fédéralisme européen. Dans cet esprit, le Centre œuvre en faveur d’une Fédération européenne fondée sur l’autonomie et la participation des États, des Régions et des Communes, de même que des Personnes et de leurs associations dans le cadre d’une union pluraliste, complexe et diversifiée. Sa devise, comme celle de l’Union Européenne, est «L’union dans la diversité». 4
La Mission Le Centre représente un patrimoine européen en Suisse, dont la responsabilité est de contribuer à l’union de l’Europe en ralliant les forces vives de la culture, et en leur offrant: • Un lieu de rencontres et d’échanges • Un foyer d’études et d’initiatives • Un réseau de diffusion des valeurs européennes • Des instruments de coordination • Des moyens de promotion de l’idée de fédération européenne 5
Les Statuts Le Centre est une organisation non gouvernementale (ONG), sans but lucratif, indépendant de tout parti, organisation, mouvement politique ou syndical, groupe de pression ou confession religieuse. Domicilié à Genève depuis sa création il y a plus de soixante ans, il est régi par le droit suisse qui lui confère personnalité juridique et autonomie. La Structure Par nécessité et par conviction, le Centre a opté pour une structure légère, s’appuyant sur la mise en œuvre de projets dont la responsabilité est confiée à ses membres en fonction de leurs intérêts et de leurs expertises. Sa force: un réseau de personnalités et de collaborateurs engagés et compétents. Toute personne physique ou morale souscrivant aux buts et valeurs du Centre peut en devenir membre. Les Orientations Le Centre demeure attaché aux orientations définies dès ses origines par ses fondateurs et dévelop- pées au cours de plus de soixante ans d’activités. Les trois axes principaux de son action sont: le fédéralisme européen, l’éducation européenne, le dialogue des cultures. Il concentre sa réflexion sur «l’ensemble des finalités et des valeurs communes qui doivent orienter toute l’action politique, sociale, scientifique, économique, et d’abord éducative pour l’Union fédérale des Européens», comme l’écrivait Denis de Rougemont dans son testament européen (Présentation d’un programme d’activités à venir pour le Centre, 24 octobre 1985). 7
À la fin de la deuxième Guerre mondiale, de nombreux mouvements prônant une Union de l’Europe destinée à installer définitivement la paix sur le continent se mettent en place. Ils agissent le plus souvent en dehors des gouvernements, avec pour objectif de leur «forcer la main». C’est dans cette mouvance qu’a lieu un événement particulièrement important: le Congrès de l’Europe qui réunit à La Haye du 7 au 10 mai 1948 environ 800 délégués d’une vingtaine de pays, surtout d’Europe occidentale (étant donné le contexte de l’époque), sous la Présidence de Winston Churchill, ancien Premier Ministre britannique. Le Congrès organise ses travaux en trois commissions: une commission politique, une commission économique, une commission culturelle. Le rapporteur de cette dernière est l’écrivain suisse Denis de Rougemont (1906-1985), réfugié aux États-Unis durant la guerre et déjà célèbre notamment pour son livre L’ Amour et l’Occident publié à Paris en 1939. La résolution culturelle du Congrès, adoptée à l’unanimité en séance plénière le 10 mai 1948, prévoit notamment de travailler à la création d’un «centre européen de la culture». 9
Voici le début de cette résolution: universitaires et populaires; «Le Congrès: Considérant que l’union européenne - d’offrir un lieu de rencontre aux représentants a cessé d’être une utopie pour devenir une de la culture, afin qu’ils puissent exprimer un nécessité, mais qu’elle ne peut être fondée point de vue proprement européen sur les durablement que sur une unité déjà vivante; grandes questions intéressant la vie du continent, par voie d’appels à l’opinion et aux Considérant que cette unité profonde, au sein gouvernements; même de nos diversités nationales, doctrinales et religieuses, est celle d’un commun héritage - de faciliter la coordination des recherches sur de civilisation chrétienne, de valeurs spirituelles la condition de l’homme européen au XXe et culturelles, et d’un profond attachement aux siècle, en particulier dans les domaines de la droits fondamentaux de l’homme, notamment à pédagogie, de la psychologie, de la philoso- la liberté de pensée et d’expression; phie, de la sociologie et du droit.» Considérant que les efforts pour nous unir En application de cette résolution s’ouvre à doivent être soutenus et vivifiés par un réveil de Genève, en février 1949, un «Bureau d’études» la conscience européenne, que celle-ci doit en pour un Centre Européen de la Culture, dirigé être informée, stimulée, et dotée de moyens par Denis de Rougemont assisté de Raymond d’expression; Silva et de Jean-Paul de Dadelsen. Ce Bureau organise, pour le lancer, la première Conférence Propose la création d’un organisme permanent européenne de la Culture qui a lieu à Lausanne qui aurait notamment pour tâche d’étudier la du 8 au 12 décembre 1949, sous la présidence constitution et les attributions d’un Centre de l’essayiste et ancien diplomate espagnol Européen de la Culture. Constitué en toute Salvador de Madariaga (1886-1978), et qui indépendance des contrôles gouvernemen- réunit 220 participants de 22 pays. La mission taux, cet organisme aurait pour mission du futur Centre est précisée à cette occasion. Sa générale de donner une voix à la conscience création est décidée. européenne, et pour tâches immédiates: - de promouvoir le sentiment de la communauté Après rédaction des Statuts et constitution des européenne par le moyen d’informations et organes directeurs, le Centre Européen de la d’initiatives, dans le domaine de la presse, du Culture est officiellement inauguré le 7 octobre livre, du film et de la radio, et aussi dans les 1950 à Genève. Son Président est Salvador de établissements d’enseignement scolaire, Madariaga, son Directeur Denis de Rougemont. 10
Congrès de l’Europe, La Haye, cérémonie d’ouverture, 7 mai 1948. Winston Churchill vient de se rasseoir après son discours. Derrière lui, Denis de Rougemont. A gauche, l’ancien chef du gouvernement français Paul Ramadier et le Polonais Jazef Retinger, à l’époque secrétaire général du “ Comité international des mouvements pour l’unité européenne ”, cheville ouvrière du Congrès de la Haye dont Denis de Rougemont fut chargé de la Déclaration finale (lue le 10 mai 1948). 11
Globe de la Science et de l’Innovation au CERN 12
Initiative de la création du CERN Une des premières initiatives du Centre sera de lement les ressources pour développer cette réunir à Genève, le 12 décembre 1950, en nouvelle source d’énergie à l’instar des application d’une proposition faite par le Prix Nobel États-Unis ou de l’URSS; il fallait donc impéra- de physique Louis de Broglie lors de la tivement organiser la coopération et Conférence de Lausanne, des représentants l’institutionnaliser pour rattraper le retard et d’Instituts de recherche nucléaire de six pays éviter la fuite des cerveaux. Ces défis restent ainsi que des représentants de l’UNESCO. présents aujourd’hui dans le domaine des Une des résolutions adoptées lors de la nouvelles technologies de l’information et de la Conférence de Lausanne chargeait le futur connaissance. Centre de «mettre à l’étude la création d’un La réunion du 12 décembre 1950 organisée par Institut de Science Nucléaire orienté vers les le Centre Européen de la Culture permit de applications de la vie courante». Dès son dégager les traits de la mission du futur CERN et établissement, la Commission de coopération de dégager les critères devant guider le choix scientifique du Centre Européen de la Culture, de son futur lieu d’implantation. Elle suggéra présidée par Raoul Dautry, administrateur également que l’UNESCO prenne en main les général du Commissariat français à l’énergie premières étapes de réalisation, en réunissant atomique, se mit au travail. Le physicien Pierre notamment les gouvernements intéressés C’est Auger y joua un rôle important. La tâche ainsi que l’année suivante, en 1951, l’UNESCO était exemplaire des idées de subsidiarité et soumit un projet de Laboratoire de recherches d’intégration fonctionnelle par «spillover» nucléaires devant être construit à Genève. Une (pratiquée à la même époque par Jean Monnet Conférence intergouvernementale aboutit à la pour créer la Communauté Européenne du décision finale, le 15 févier 1952, de créer le « Charbon et de l’Acier): il s’agissait de constater Conseil Européen de Recherche Nucléaire » que les différents pays n’avaient pas individuel- (CERN) regroupant à l’origine onze États. 13
L’Association des Instituts d’Études Européennes Dès 1949, le Bureau d’études pour la création du Centre Européen de la Culture avait pris la responsabilité de réunir à Genève des représentants des tout premiers Instituts universitaires ayant pour mission d’étudier l’Europe et de former les futures élites européennes. Plusieurs réunions du même type eurent lieu par la suite, démontrant la nécessité de telles rencontres, et une Association des Instituts d’Études Européennes (AIEE) fut créée en 1951, son secrétariat étant assuré par le Centre Européen de la Culture. L’AIEE publia régulièrement un Annuaire relatant l’activité des divers Instituts d’Études Européennes et Centres de recherches (cours, colloques, conférences, recherches, publications, etc…), instrument d’information précieux à l’époque, ainsi qu’une première Bibliographie européenne (consignant les travaux sur l’Europe) en 1954. 14
En 1957, le rôle du secrétariat établi à Genève fut renforcé et un nouveau Secrétaire général fut nommé, Dusan Sidjanski, qui occupa cette fonction jusqu’à la cessation des activités de l’AIEE à la fin des années 1980. À la même époque fut organisé un colloque avec l’Association des universitaires d’Europe débouchant sur des propositions de création d’Instituts post-grade consacrés exclusivement à l’étude de l’Europe et de la construction européenne. Les contributions, qui furent publiées dans le Bulletin du Centre Européen de la Culture en 1958 sous le titre «Vers une université européenne?», alimentèrent un type de réflexion qui devait notamment conduire à la création en 1976 de l’Institut Universitaire Européen de Florence. L’AIEE et le Centre collaborèrent à maintes reprises, notamment en organisant des colloques en commun dont les contributions furent publiées dans le Bulletin du Centre. C’est ainsi qu’une partie significative de la réflexion qui fut conduite à partir de 1967 et 1968 sur le thème de l’Europe des Régions et de la Fédération européenne l’a été avec l’AIEE et sa capacité à mobiliser un réseau d’universitaires de différents pays. Il en a été de même pour les études qui ont été menées sur les régions transfrontalières et leur impact sur la construction européenne (ainsi un colloque sur «Les régions transfrontalières et l’Europe» de janvier 1975, publié dans le Bulletin l’année suivante). On mentionnera également le colloque sur Les politiques régionales en Europe en 1982 qui a donné lieu à une publication sous la direction de Dusan Sidjanski et Charles Ricq. La collaboration avec l’AIEE, de même qu’avec le Département de science politique de l’Université de Genève dirigé par le Professeur Dusan Sidjanski, s’est étendue également à la science politique appliquée à la construction européenne (Science politique et intégration européenne, 1965; Méthodes quantitatives et intégration européenne, 1970) et à l’examen des propositions fédéralistes émises au sein de la Communauté Européenne à l’occasion du rapport Tindemans («Autour du rapport Tindemans», 1976, fruit d’un colloque de l’AIEE organisé à Athènes). L’AIEE a publié jusqu’à la fin des années 1980 un annuaire contenant la liste de ses publications et celles des Instituts membres. 15
L’Association Européenne des Festivals de Musique Avec le compositeur et chef d’orchestre Igor de générer des synergies et des complémen- Markevitch, le Centre a organisé en décembre tarités dans les programmations, afin notam- 1951 une réunion où étaient présents les ment d’éviter les répétitions et les doublons. représentants des festivals de musique de Pour la première fois, les festivals, outils impor- Bayreuth, Aix-en-Provence, Pérouse, Vienne, tants de promotion de la culture européenne Berlin, Lucerne, Florence, Besançon et (et non dépourvus par ailleurs de retombées Strasbourg. Ils créèrent entre eux une Associa- économiques) parlaient d’une seule voix pour tion domiciliée à Genève, dans les locaux du réaliser, écrivit le Centre en 1952, un authen- Centre, avec notamment pour buts de diffuser tique «concert européen». À des réunions une information commune à tous ces festivals et régulières et à un effort d’information et de promotion matérialisé par une brochure commune, se sont ajoutés, avec l’aide du Centre, des colloques de réflexion, comme en 1956 sur «Le rôle des festivals dans la vie culturelle de l’Europe». Rebaptisée «Association Européenne des Festivals» (ce qui permit d’inclure également le théâtre ou la danse), l’association, qui s’est installée en Belgique aux débuts des années 2000 (à Bruxelles, puis à Gand) compte aujourd’hui 90 festivals de 31 pays européens photo by Young European Federalists et diffuse indirectement des informations sur environ 300 festivals en Europe. 16
La Fondation Européenne de la Culture Durant l’année 1954, le Centre prit l’initiative de plusieurs réunions dont le but était d’élaborer les plans d’une Fondation permettant de financer les activités culturelles au service de l’Europe. Ainsi fut créée la Fondation Européenne de la Culture en décembre 1954 à Genève. Denis de Rougemont en fut nommé Directeur, et le Secrétaire général du Centre, Raymond Silva, Secrétaire général. Parmi ses membres fondateurs figuraient Robert Schuman, père de l’intégration européenne, et Henri Brugmans, Recteur du Collège d’Europe de Bruges. En 1957, la Fondation s’installa à Amsterdam où elle pouvait plus facilement qu’à Genève stabiliser sa situation financière grâce aux recettes de la loterie nationale. De nos jours, elle donne des subventions aux artistes et aux projets de développement et de coopération culturelle, elle coordonne un réseau d’instituts d’études et de recherches dans les domaines de l’éducation, des médias, de l’environnement et des relations culturelles. Elle exécute également des programmes pour le compte de la Commission européenne, comme cela a été notamment le cas pour le programme Erasmus à partir de 1987. 17
L’Institut Universitaire d’Études Européennes de Genève Au début des années 1960, le Centre Européen de la Culture a entamé des démarches visant à la création d’un Institut d’Études Européennes dans ses locaux de la Villa Moynier (Parc Mon-Repos) à Genève. Les négociations, qui ont impliqué l’Université, les autorités cantonales chargées de l’instruction publique ainsi que l’Institut universitaire de Hautes Études Internationales, à l’époque dirigé par l’historien Jacques Freymond, ont abouti en 1963, date de la première rentrée académique du nouvel Institut, le premier de son genre en Suisse. L’Institut était interdisciplinaire, avec trois branches formant autant d’approches différentes de l’Europe et de la construction européenne: histoire et culture (Prof. Denis de Rougemont); science politique et institutions européennes (Prof. Dusan Sidjanski); économie (Prof. Henri Schwamm). Denis de Rougemont cumulait à l’époque (et ce sera le cas jusqu’à sa retraite académique en 1977) les fonctions de Directeur de l’Institut ainsi que du Centre Européen de la Culture, ce qui marque bien les liens entre les deux institutions. En 1992, l’Institut sera transféré à l’Université et deviendra «Institut Européen de l’Université de Genève», ce jusqu’en 2013, date à laquelle il sera remplacé – toujours au sein de l’Université de Genève – par un «Institut d’Études Globales» au sein duquel existe un «Pôle Denis de Rougemont d’Études Européennes». 18
L’éducation civique européenne photo by Vladimir Yaitskiy Denis de Rougemont était persuadé que pour faire l’Europe, il est essentiel de former des Européens, d’authentiques citoyens européens. Or, après la deuxième Guerre mondiale, il constatait que les programmes notamment d’histoire et d’enseignement civique dispensés dans les écoles et les collèges demeuraient surtout nationaux, avec parfois des relents de nationalisme. Ils visaient ainsi à former des citoyens nationaux, pas des citoyens européens. C’est pourquoi le Centre développa dès les années 1950 plusieurs initiatives pour contrer cette tendance néfaste à la construction européenne. 19
En 1956 commencèrent ainsi des expériences-pilotes d’éducation européenne destinées à former les enseignants aux questions européennes et à l’histoire commune des Européens. Ces expériences se déroulèrent dans de nombreuses villes de l’ouest de l’Europe, notamment en France, en Italie et en Suisse. En termes de contenu, elles ont pu s’appuyer sur deux numéros spéciaux du Bulletin du Centre Européen de la Culture : «L’Europe s’inscrit dans les faits» (1956) qui relatait les débuts de la construction européenne (80.000 exemplaires, traduit en sept langues), et «Pour une Éducation européenne» (1957) qui expliquait la démarche. En 1958, le Centre s’allia à l’Association Européenne des Enseignants pour rédiger un Guide européen de l’enseignant (90.000 exemplaires, disponible en quatre langues), suivi en 1960-61 d’un Guide européen de l’instruction civique. En 1961 fut lancée une vaste Campagne d’éducation civique européenne qui devait durer jusqu’en 1974. Elle fut décidée lors d’un colloque organisé en mai 1961 au Centre, durant lequel fut constaté «l’état retardataire et démodé de l’instruction civique dans presque tous nos pays, mais encore la quasi-inexistence de perspectives européennes de cet enseignement». Une enquête sur l’état de l’instruction civique dans dix-neuf pays fut réalisée l’année suivante. Puis des stages de formation européenne d’enseignants furent peu à peu organisés au cours des années qui suivirent dans la plupart de ces pays (en tout, pas moins de 32 stages furent mis sur pied), tandis que le Centre ouvrait dans ses locaux de Genève un Centre Européen de Documentation Pédagogique. De 1992 à 1997, cette activité a été reprise par le Centre, cette fois-ci sous forme d’Euro-Ateliers organisés sur les questions européennes dans plusieurs régions de la Suisse et avec pour participants des jeunes de 16-18 ans. Au début des années 2000, l’Institut Européen de l’Université de Genève s’inspirera des Euro-Ateliers pour lancer dès 2004 une plate-forme baptisée «Eurocité» d’information sur l’Europe utilisant largement les ressources de l’Internet. 20
Le Dialogue des Cultures Le « Dialogue des Cultures » est une formule de Denis de Rougemont qui a inspiré plus tard diverses organisations internationales (notamment l’UNESCO), ainsi que l’Union Européenne. En 1951, lors d’un voyage en Inde, il avait été frappé par les différences entre Orient et Occident. Il en tirera un ouvrage, publié à Paris en 1957: L’aventure occidentale de l’Homme (Albin Michel). Sur la base de ces premières réflexions, il conçut l’idée représentants des différentes cultures sur – très novatrice à l’époque – qu’une des missions l’émergence de nouveaux ensembles culturels de l’Europe, qui avait colonisé les autres après la décolonisation, ainsi que sur les notions continents (on était en pleine période de la de l’Homme et de la Liberté, sur la place de la décolonisation), devait être de contribuer à une religion et l’intégration des découvertes scienti- nouvelle forme d’organisation du Monde basée fiques et techniques dans les diverses cultures, sur une compréhension entre les grands enfin sur l’éducation et la formation des élites ensembles culturels de la planète. dans les différentes régions du globe. Le Centre organisa ainsi un colloque en 1961 à En octobre 1990, le Centre a organisé une Genève sur le thème du «Dialogue des Cultures». deuxième Conférence Europe-Monde à Lisbonne Puis il mit sur pied en 1964 à Bâle une grande en partenariat avec l’UNESCO. Outre le dialogue conférence internationale baptisée Europe- interreligieux, l’accent y a été mis sur la « gouver- Monde qui réunit près de 150 participants répartis nance de la globalité », l’environnement, les en plusieurs commissions et groupes de travail. médias, ainsi que sur le phénomène nouveau La démarche du Centre et de Denis de Rouge- des « réseaux culturels » dans sa contribution à mont était de trouver un terrain d’entente entre une culture vivante. 21
Réflexions sur les liens entre culture et technologie À partir de 1956, le Centre a lancé un travail de réflexion sur les conséquences de la «révolution» cybernétique et de l’automation sur l’économie, l’emploi, les loisirs, ainsi que l’équilibre humain et social en général. Le Bulletin du CEC publiera «Automation et Cybernétique» en 1958 et «Éducation et Loisirs» en 1959. Plus tard, la réflexion s’est concentrée sur les questions de temps libre et d’emploi, avec notamment un numéro de la revue du Centre, Cadmos, consacré au thème Emploi-chômage- loisir en 1985, coordonné par Raymond Racine. Les travaux se sont poursuivis avec la constitution d’un groupe plurinational d’économistes et de sociologues qui ont publié L’Europe au-delà du chômage en 1992 aux Presses interuniversitaires de Bruxelles. 22
Contribution à l’élaboration d’une Constitution fédérale pour l’Europe En 1953, la construction européenne est à un tournant, puisqu’il s’agit à l’époque de la doter d’une communauté de défense (projet de traité CED) ainsi que d’une union politique. Le Centre apporte sa contribution en réunissant un groupe de personnalités, au nombre d’une vingtaine, qui s’appellera le Groupe des Vingt. Parmi ses membres: Salvador de Madariaga, Raymond Aron, l’essayiste et prospectiviste français Bertrand de Jouvenel, le Recteur du Collège de Bruges Henri Brugmans, le juriste français Georges Vedel, le juriste et homme politique belge Fernand Dehousse, le sociologue et homme politique belge Henri Janne, le publiciste allemand et historien du nazisme Eugen Kogon, l’organisateur du Congrès de La Haye le Polonais Jozef Retinger… Le groupe se réunit régulièrement pendant plus d’une année et publie périodiquement le fruit de ses réflexions dans une brochure éditée par le Centre et intitulée Le Courrier fédéral, dont six numéros paraîtront entre avril 1953 et mai 1954. L’activité prit fin après le refus du traité CED par le Parlement français en août 1954. Peu de temps après, le Centre conduisit une initiative du même ordre avec cette fois-ci un groupe d’une vingtaine d’économistes originaires de sept pays, ayant pour mission de réfléchir aux moyens d’intégrer les économies européennes en créant notamment un grand Marché sans frontières. Leurs travaux seront publiés à Paris (chez Plon) dans un livre intitulé Demain l’Europe sans frontières? paru en 1958, l’année même où était lancé le Marché commun entre les 23
six pays fondateurs de l’Union Européenne que nous connaissons aujourd’hui. Trois Bulletins du Centre témoignent également de ces activités : «L’Europe s’inscrit dans les faits» (1956), «Promesses du Marché commun» (1957), ainsi qu’une présentation sous forme de «questions-réponses» des deux traités de Rome CEE et Euratom (1958). En 1976, le Centre constitua un groupe de réflexion, baptisé «Groupe Cadmos», formé de quatorze personnes issues de plusieurs horizons et disciplines académiques afin d’effectuer un photo by Francois Schnell état des lieux complet de la construction européenne et de proposer un certain nombre d’orientations pour l’avenir. Le fruit de ces réflexions, dont Denis de Rougemont assuma la rédaction finale, fut publié en 1979 à Paris, chez Stock, sous le titre «Rapport sur l’état de l’Union de l’Europe». Dans cette même lignée, au moment des débuts du Traité de Maastricht et dans la perspective d’un futur élargissement vers l’Europe centrale et orientale, le Centre organisa en avril 1994 les premières «Rencontres Denis de Rougemont» sur le thème «Où en est l’Europe aujourd’hui?», dont il publiera les Actes l’année suivante. 24
L’Europe centrale et de l’Est Le Centre a toujours considéré l’Europe dans son acception géographique la plus large. C’est ainsi que dès novembre 1955, il publiait dans son Bulletin une série de réflexions et de propositions sur «Europe-URSS: la question des échanges culturels». Plus tard, il organisait en 1983 un colloque au château de Duino, près de Trieste, sur le thème de l’Europe centrale, publié la même année. En 1984, la revue du Centre, Cadmos, faisait paraître un épais numéro sous le titre «La culture commune des Européens et le débat Est/Ouest». En 1988, la revue Cadmos publiait un numéro à plus d’un titre prémonitoire sur «La Yougoslavie, maillon faible de l’Europe». Immédiatement après la chute du Bloc de l’Est, le Centre ouvrait, avec l’aide du Canton de Genève, une antenne du Conseil de l’Europe à Varsovie – la toute première de cette organisation dans un ancien pays de l’Est – pour y diffuser de l’information sur la démocratie locale afin de favoriser la renaissance des pouvoirs locaux en Pologne. Cette initiative, qui dura de février à juillet 1990, trouva ensuite des prolongements jusqu’en 1994, grâce à l’aide de la Confédération suisse, en Hongrie, République tchèque et Slovaquie. En 1991, le Centre coéditait avec le «European Centre for Regional and Ethnic Studies» basé à Bydgoszcz en Pologne, l’ouvrage Regionalism in Europe: Traditions and New Trends (édité par Janusz Slugocki). En novembre 1991, le Centre organisait à Vienne, en présence du vice-Chancelier autrichien Erhard Busek, un colloque sur la place de l’Europe centrale dans l’Europe en voie de réunification, dans le prolongement des initiatives qui venaient d’être lancées par François Mitterrand et Vaclav Havel. Les Actes furent publiés par le Centre en 1993, sous le titre L’Europe centrale dans une «Confédération européenne» avec des textes en français et en allemand. 25
L’Europe des régions À partir de la deuxième moitié des années 1960, les régions vont occuper une place grandissante dans la pensée de Denis de Rougemont et dans les activités du Centre. Il s’agit de redéfinir l’approche de la Fédération européenne pour y incorporer le fait régional, qui est très important en particu- lier parce qu’il rapproche l’Europe du citoyen et qu’il est porteur de nouvelles formes d’engagement civique. En outre, les régions transfrontalières qui apparaissent au même moment – notamment à Bâle et à Genève – fournis- sent l’occasion d’expériences concrètes permettant de tirer des leçons sur les relations nouvelles qui s’établissent entre Europe et Régions. Entre 1967 et 1975, cinq Bulletins du Centre seront consacrés entièrement au thème de l’Europe des Régions, c’est-à-dire des Régions directement conçues dans le cadre de la Fédération européenne, deux de ces Bulletins ayant plus spécialement pour sujet les régions transfrontalières (une réunion organisée à Strasbourg avec le Conseil de l’Europe en 1972 et un colloque avec l’AIEE en 1975). En 1982 est organisé au Centre un Colloque international sur «Les politiques régionales en Europe», qui sera publié en 1985 chez L.E.P. à Lausanne sous la direction de Dusan Sidjanski et de Charles Ricq, responsable des études régionales au Centre. 26
L’Édition et l’Europe En 1958, le Centre initie la création d’un pool Enquête sur les d’éditeurs appelé EDITEUROPA, reposant sur une charte par laquelle ces divers éditeurs s’engagent intellectuels à publier, dans leurs langues respectives, des et l’Europe ouvrages sur l’Europe qui ont été identifiés par ses soins. Le Centre a en effet publié dès 1954 une Bibliographie européenne, qui connaît en Entre 1979 et 1984, une période qui correspond 1959 une version étendue et actualisée sous le aux dates de la première législature du Parlement titre L’Édition et l’Europe. Elle est introduite par Européen élu au suffrage universel, le Centre ces mots de Denis de Rougemont: «Il est clair mène, grâce à un soutien de la Fondation qu’on ne fera pas l’Europe avec des livres, mais Veillon (Lausanne), une enquête sur la manière pourra-t-on la faire sans eux? Car c’est en bonne dont un certain nombre d’intellectuels perçoit partie par leur moyen qu’on l’a défaite.» l’Europe, sa culture, les évolutions qui la Dans le domaine des études sur la construction traversent, le rôle qu’ils souhaitent que les européenne, le Centre initie un pool d’éditeurs intellectuels jouent dans ce processus, les de droit et de sciences économiques, regroupés leçons qu’ils tirent de leur propre engagement. sous le nom d’EUROLIBRI. Les entretiens ont lieu à leur domicile, dans En 1964 est publiée une nouvelle Bibliographie divers pays d’Europe. européenne qui recense 2000 titres d’ouvrages Parmi les intellectuels qui ont répondu à sur l’Europe. 150 d’entre eux, considérés comme l’enquête: le dramaturge Eugène Ionesco, les étant des ouvrages de base, font l’objet de écrivains Michel Tournier et Jean d’Ormesson, le poète Stephen Spender, le critique d’art Gillo recensions détaillées afin de permettre aux Dorfles, les essayistes Jacques Ellul et Denis de libraires de composer plus facilement leurs Rougemont, les philosophes Leszek Kolakowski vitrines lors de Semaines européennes du livre et Georg Picht, le sociologue Edgar Morin, les initiées par le Centre lors des grands Salons du historiens Philippe Ariès, Jacques Freymond, Livre (l’initiative fut lancée au Salon de Francfort). Emmanuel Le Roy Ladurie et Hugh Trevor- En 1966, le Centre publie un Bilan des activités Roper… L’ensemble des entretiens a été publié culturelles au service de l’Europe recensant en 1984 chez Gallimard à Paris (collection Idées) l’ensemble des initiatives culturelles ayant pour sous le titre Les intellectuels et l’Europe. objectif l’Europe entre 1949 et 1964. 27
Information du grand public et sensibilisation des médias En 1952, le Centre initie la création d’un pool de six Agences de presse nationales (française, allemande, italienne, belge, suisse et luxembourgeoise) pour diffuser des nouvelles et des papiers de fond sur l’Europe. En 1956, il crée les Actualités européennes, un service de presse sur les questions européennes en trois langues, dont les dépêches sont distribuées auprès de plus d’un millier de journaux et périodiques qui y sont abonnés. Créé en 1957, un Service de Conférences fournit des listes de conférenciers et permet l’organisation de plusieurs centaines de conférences sur l’Europe au cours des deux décennies suivantes. Dans les années 1990, le Centre a lancé, en partenariat avec l’éditeur Actes Sud, une série de «Que Sais-je?» sur les questions européennes, sous forme de petits livres d’environ 80 pages réunis en coffrets thématiques. La collection s’est appelée L’Europe en bref. Sept coffrets rassemblant en tout 27 petits livres ont paru entre 1994 et 2002. Conférence de Dusan Sidjanski « L’Union Européenne face à la crise mondiale » (Université de Genève, 17 mars 2009) 28
Publications et revues du Centre Le Centre a publié un Bulletin, paraissant trois à quatre fois par année entre 1951 et 1977. Ce Bulletin a été remplacé en 1978 par une revue trimestrielle nommée Cadmos, ressemblant plus à une revue classique et moins centrée sur les activités du Centre. La revue a eu pour rédacteurs en chef l’historien André Reszler (1978-1983) puis le philosophe médiéviste André de Muralt (1983-1991). Elle a paru au rythme de quatre livraisons par an jusqu’en 1993 (en tout, 61 numéros) et a été remplacée par Transeuropéennes, publiée à Paris au départ en partenariat avec l’éditeur Actes Sud et qui a paru jusqu’en 2004, les liens avec le Centre ayant cessé en 1996. De 1996 à 1997, le Centre publia à Genève la revue Temps européens. En 1970, à l’occasion de son XXe anniversaire, le Centre a publié sous le titre Le cheminement des esprits, en partenariat avec les éditions La Baconnière (Neuchâtel), un recueil de textes relatifs à ses principales activités sur la culture, le dialogue des cultures, l’éducation, le civisme, le rôle de la technique, les régions. On y trouve également le rapport général présenté lors de la Conférence européenne de la culture de Lausanne en 1949 ainsi que d’autres textes sur les origines du Centre ou de la Fondation Européenne de la Culture. 29
En avril 1988, le Centre a organisé un colloque de plusieurs jours en hommage à son fondateur, qui a été suivi de la remise du drapeau européen à la Ville de Genève par le Conseil de l’Europe. Les Actes du colloque ont été publiés en 1989, sous le titre Du personnalisme au fédéralisme européen: en hommage à Denis de Rougemont. Dans cet ouvrage, on trouve des articles de fond et des témoignages d’acteurs de la construction européenne qui ont côtoyé Denis de Rougemont, comme Henri Brugmans, Alexandre Marc créateur du CIFE à Nice, Jacques-René Rabier ancien collaborateur de Jean Monnet, Max Richard du mouvement français «La Fédération», Raymond Georis le Secrétaire général de la Fondation Européenne de la Culture, le Professeur Guy Héraud, le Professeur Dusan Sidjanski… En 1990, le Centre a repris un projet de Denis de Rougemont, interrompu à sa mort en 1985, de rédaction d’un Diction- naire international du Fédéralisme. Il l’a fait paraître aux Éditions Bruylant à Bruxelles en 1994. Le Centre a également fait paraître aux éditions Georg à Genève un ouvrage sur Denis de Rougemont: introduction à sa vie et son œuvre (1995) et un autre sur Les grandes figures de la construction européenne (1997), tous deux rédigés par François Saint-Ouen. De 1994 à 2002, en partenariat avec l’éditeur Actes Sud, le Centre a publié la collection L’Europe en bref formée de 27 petits livres d’introduction à diverses problématiques européennes réunis en sept coffrets thématiques: Institutions (1994), Courants politiques (1996), Courants sociaux et environnementaux (1997), Identités et dynamiques culturelles (1997), Energie et science (1998), Santé (1999), Droits de l’Homme et action humanitaire (2002). 30
Direction Après le décès de Denis de Rougemont en décembre 1985, c’est le Professeur Jacques Freymond, historien de formation et ancien directeur (1955-1978) de l’Institut universitaire de Hautes Études Internationales, qui reprend la Présidence du Centre. Il est assisté de l’historien Gérard de Puymège, Secrétaire général. En 1992, le journaliste de radio Jean-Fred Bourquin succède à Jacques Freymond à la Présidence, tandis que l’année d’après, l’historien Claus Hässig devient Secrétaire général. 31
Denis de Rougemont et Dusan Sidjanski lors du cinquantième anniversaire de ce dernier
Renaissance et activités en cours À la fin des années 1990, le Centre entre en crise européenne José Manuel Barroso qui fut son profonde. La direction établie en 1992 perd la étudiant puis son assistant au début des confiance des autorités politiques, notamment années 1980 au Département de science du Canton qui retire son appui financier, de politique de l’Université, ce qui renforce les même que celle de ses principaux collabora- capacités du Centre de faire entendre sa voix teurs. Il perd aussi ses locaux, puisque la Ville de auprès des instances de l’Union Européenne. Genève, propriétaire de la Villa Moynier, De nouvelles activités se développent, notam- souhaite entreprendre sa rénovation complète. ment la «Main à la Pâte» dès 2002, la relance du Durant ces temps troublés, Me Michael Schneider, Dialogue des Cultures en 2004, avec une avocat d’affaires, assure l’intérim de la Présidence, réunion à Genève et un grand colloque à alors même qu’une dissolution pure et simple Lisbonne, ainsi qu’un nouveau cycle de du Centre est envisagée. conférences sur l’Europe inauguré en 2005 à Dans ce contexte très difficile, le Professeur l’Aula de l’Université de Genève par José Manuel Dusan Sidjanski, fondateur et ancien Directeur Barroso qui présente à cette occasion sa vision du Département de science politique de de l’Union Européenne et de son avenir. l’Université de Genève, s’oppose résolument En 2008, le Professeur Charles Méla, ancien durant les années 2000-2002 à la fermeture du Doyen de la Faculté des Lettres de l’Université Centre en faisant valoir notamment le patrimoine de Genève et Directeur (jusqu’en 2013) de la européen qu’il représente depuis le Congrès de Fondation Martin Bodmer à Cologny, accède à La Haye. Il est alors soutenu par le Doyen de la la Présidence du Centre, tandis que le Professeur Faculté des Lettres de l’Université de Genève, le Sidjanski devient Président d’honneur tout en Professeur Charles Méla, par le nouveau Premier assurant la Présidence par interim jusqu’à ce Ministre du Portugal José Manuel Barroso, ainsi que Charles Méla ait quitté la direction de la que par l’Union des Fédéralistes Européens. Fondation Bodmer. Dusan Sidjanski est élu Président en 2003. Avec En novembre 2014, José Manuel Barroso, beaucoup d’énergie, il lance de nouvelles ancien Président de la Commission européenne, activités. La Fondation Latsis offre l’appui et Micheline Calmy-Rey, ancienne Ministre des logistique indispensable en mettant à disposition Affaires étrangères et ancienne Présidente de la ses locaux et une partie de son secrétariat. Confédération suisse, ont accepté d’être, aux En 2004, le Professeur Sidjanski devient en outre côtés du Professeur Sidjanski, Présidents Conseiller spécial du Président de la Commission d’honneur du Centre. 33
Dusan Sidjanski avec Elisabeth Guigou, Présidente de «Europartenaires». 34
Cycle de Conférences européennes Le cycle actuel des conférences-débats du Centre sur l’Europe et l’avenir de l’Union Européenne a été inauguré à l’Aula de l’Université de Genève en 2005 par José Manuel Barroso, Président de la Commission Européenne. Ces conférences- débats sont organisées avec le soutien de la Direction des Affaires Européennes (anciennement, Bureau de l’Intégration) du Département Fédéral des Affaires Étrangères, et en étroite collaboration avec l’Institut d’Études globales (anciennement, Institut Européen) et le Centre d’Études Juridiques Européennes de l’Université de Genève, ainsi qu’avec l’Institut de Hautes Études Internationales et du Développement. De nombreuses personnalités figurent parmi les conférenciers ayant honoré l’invitation du Centre, comme José Manuel Barroso, Viviane Reding, José Maria Gil-Robles, Simone Veil, Elisabeth Guigou, Bronislaw Geremek, Péter Balázs, Pascal Lamy, Ernest-Antoine Sellière, Eneko Landaburu, Hélène Carrère d’Encausse, Georges Nivat, Dusan Sidjanski, Jean-Louis Quermonne, Joël de Rosnay, François Nordmann, Fathallah Sijilmassi, Samir Frangieh, Fabrice Picod, Fausto de Quadros, Bernard Guetta, Patrick Odier … On trouvera en annexe une liste complète de l’ensemble des conférences et des conférenciers depuis 2005. 35
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Éducation européenne La Main à la Pâte Promouvoir une éducation européenne reste de Suisse. L’expérience s’est ensuite très vite un objectif important pour le Centre Européen développée grâce à un partenariat avec la de la Culture. En 1999, lors de la remise des Prix plate-forme Sciences-Cité de l’Université de de la Fondation Latsis, le Professeur Sidjanski a Genève. L’introduction de l’expérience dans les rencontré le Prix Nobel de Physique (1992) programmes scolaires s’est ensuite malheu- Georges Charpak, qui lui a parlé d’une méthode reusement heurtée à des obstacles administratifs, innovante de familiarisation des jeunes enfants aggravés par le fractionnement cantonal des à la démarche scientifique qu’il avait mise au politiques d’éducation qui a entravé sa point avec Leon Lederman, autre Prix Nobel de diffusion en Suisse. Physique (1988): «La Main à la Pâte» Au plan européen, le Professeur Sidjanski a (http://www.fondation-lamap.org/). organisé en 2005 une rencontre à Paris entre Il s’agit d’une méthode ludique et expérimentale Georges Charpak et le Président Barroso pour d’initiation des enfants de 4-5 ans à la démarche sensibiliser ce dernier à l’importance de «La et au raisonnement scientifiques. Elle éveille Main à la Pâte». Cela lui a permis de recevoir leur curiosité en leur apprenant à dialoguer avec peu de temps après un financement d’1,75 les autres – donc à les respecter – par l’échange million d’euros octroyé par l’Union dans le d’arguments rationnels et convaincants. Au-delà cadre du projet «Pollen» de mise en réseau de de l’aspect scientifique stricto sensu, ses douze villes pépinières de science. En 2010, le caractéristiques en font aussi une méthode projet «Fibonacci» (du nom d’un mathé- d’apprentissage du débat démocratique et de la maticien pisan du XIIIe siècle) a pris le relais de vie en société. C’est ainsi que l’on a pu par «Pollen». La transition avec «La Main à la Pâte», exemple constater, dans les classes où elle a été puis avec «Pollen», a été présentée en septembre introduite, une diminution sensible de la violence 2010 par le Professeur Sidjanski lors d’une entre les élèves. C’est donc également un outil conférence à l’Université de Bayreuth intitulée d’intégration sociale. «European Cultural Heritage and the Role of Fort de ses premiers contacts avec Georges Science and Mathematics» (http://www.dusan- Charpak ainsi qu’avec certains de ses collègues sidjanski.eu/pdf/Conferences_participation/Bayr comme Yves Quéré et Pierre Léna (de l’Académie euth_Conference_sept_2010.pdf). des sciences de l’Institut de France), le Professeur Il a aussi rendu hommage à Georges Charpak Sidjanski a réuni en 2002 au Centre Européen lors d’une cérémonie organisée le 1er mars de la Culture un colloque animé par Georges 2011 à l’Académie des Sciences de l’Institut de Chapark et Yves Quéré, auquel ont assisté une France à Paris (http://www.dusan-sidjanski.eu/ vingtaine d’enseignants et responsables de la pdf/Conferences_participation/11_Programm politique d’éducation des cantons francophones e_hommage_20110301.pdf). 37
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