Cérémonie des voeux de Caen la mer - Salle des fêtes de Biéville-Beuville

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Cérémonie des vœux de Caen la mer
                        Salle des fêtes de Biéville-Beuville
                             jeudi 14 janvier 2010 – 18h

                      Discours de Philippe DURON - Président

                               Seul le discours prononcé fait foi

Monsieur le Préfet,
Madame la Députée, chère Laurence Dumont,
Monsieur le Président de la Région Basse-Normandie, cher Laurent Beauvais,
Mesdames et Messieurs les Conseillers régionaux,
Mesdames et Messieurs les Maires, mes chers collègues,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de développement de Caen la mer,
Mesdames et Messieurs les directeurs des administrations déconcentrées de l’Etat, du
Conseil Général et du Conseil Régional,
Mesdames et Messieurs les chefs d’entreprises,
Monsieur le Directeur Général des Services, cher Gérard Fourquet,
Mesdames et Messieurs les agents de Caen la mer,
Mesdames et Messieurs et chers amis,

Je tiens tout d’abord à féliciter et remercier l’artiste Bezo, qui avec un comité d’artistes
régionaux, a interprété la chanson du nouveau clip de Caen la mer préparé avec l'excellent
service communication de Caen la mer.

C’est avec un réel plaisir que les conseillers communautaires et moi-même vous accueillons
pour cette traditionnelle cérémonie des vœux de Caen la mer dans la commune de Biéville-
Beuville.

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Je tiens ici à remercier Dominique Vinot-Battistoni, maire de Biéville-Beuville, et à saluer
l’ancien maire de la commune, Monsieur Bernard Angot, avec qui nous avons partagé tant
de réunions. Mon cher Dominique, merci de nous recevoir ici dans une salle rénovée, sur la
rive gauche de l'Orne – l’an dernier nous avions organisé les vœux sur la rive droite, à
Mondeville. Cher Dominique, tu es véritablement guidé par l’esprit communautaire et la
solidarité territoriale, et – chacun a pu le mesurer dans ton propos – animé par un fort
sentiment d’appartenance à notre Communauté d’agglomération. Je souhaite, au nom de
nos collègues, t’en remercier. Merci pour ton implication.

Les vœux de Caen la mer, c’est un moment privilégié de rencontre des acteurs de notre
grande agglomération, qu’il s’agisse bien sûr des élus des 29 communes qui constituent
notre communauté d’agglomération, des collaborateurs qui travaillent autour de notre
Directeur Général des Services, Gérard Fourquet, mais aussi des services de l’Etat, de la
Région et du Département, avec qui nous entretenons des relations de travail et de
coopération, voire de coproduction, qu’il s’agisse aussi des autres communautés de
communes qui constituent avec nous l’aire urbaine, ces 143 communes qui composent
Caen-Métropole, qu’il s’agisse également de structures auxquelles nous participons et qui
conduisent avec nous des politiques ou des actions publiques dans l’agglomération : la
société d’économie mixte Normandie Aménagement, notre agence de développement
économique Synergia, et je salue leurs deux directeurs qui sont présents, le syndicat de
transports en commun Viacités, représenté par son Président Eric Vève, le Syvedac,
l’Aucame… ou les établissements culturels de l’agglomération, comme l’Ecole Supérieure
des Arts et Médias, l’Esam, dont il fut beaucoup question ces derniers mois, le
Conservatoire à rayonnement régional, les théâtres, les cinémas d’art et d’essai : le Lux, qui
fête ses 50 ans cette année, et le Café des Images.

Mais cette tradition des vœux de Caen la mer revêt un caractère tout particulier cette année
puisqu’en 2010, nous allons fêter les 20 ans de l’intercommunalité caennaise.

1990 - 2010 : 20 ans d’intercommunalité au service des habitants

C’est en effet le 23 novembre 1990 qu’a officiellement été créé le District du Grand Caen,
alors composé de 18 communes, et le 14 décembre 1990 que s’est tenu le 1er conseil
communautaire, à l’Hôtel du Département. Certains d’entre nous étaient présents : Joël Pizy,
maire d'Authie, Bernard Oblin, maire de Cormelles-le-Royal, Claude Leclère, maire de
Fleury-sur-Orne, et Jean-Michel Gasnier, l’ancien maire de Mondeville qui a passé le relai à
Hélène Mialon-Burgat, avaient participé, avec moi, à cette toute première séance du
Conseil. C'était il y a 20 ans maintenant, et ils sont toujours d’éminents représentants de
notre intercommunalité. Le District du Grand Caen comprenait alors 47 conseillers et cinq
agents. Aujourd'hui, Caen la mer regroupe un Conseil de 119 élus, et une administration de

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700 agents. L'intercommunalité est un fait territorial incontournable au début de ce XXIème
siècle.

L’agglomération ce doit être et c’est déjà beaucoup plus que l’addition de 29 communes.
C’est une entité nouvelle vers laquelle nous avons transféré des compétences stratégiques,
comme le développement économique, les grandes infrastructures de communication et la
politique de mobilité, l’aménagement du territoire avec les Zones d’Aménagement Concerté
d’intérêt communautaire ou les parcs périurbains, les grandes politiques d’environnement
que sont la collecte et le traitement des déchets, qui ont apporté un mieux à l’ensemble de
nos communes, la gestion de grands équipements culturels et sportifs, les théâtres, les
cinémas d’art et d’essai, les bibliothèques et les piscines.

Dominique Vinot-Battistoni vient de nous expliquer tout ce que sa commune avait gagné à
entrer dans l’agglomération de Caen la mer. Je voudrais profiter de cette occasion pour dire
combien les services offerts à la population par Caen la mer sont importants, que l'on parle
des transports en commun, des bibliothèques, des piscines, du ramassage des ordures
ménagères… Les réformes de la taxe professionnelle et des collectivités territoriales
viennent remettre en question les capacités de financement de notre Communauté
d’agglomération. C'est la qualité du service public qui peut être en danger. Pourtant, nous
savons combien nos concitoyens apprécient et tiennent à ces services. Comment, dans ce
contexte, la Communauté d’agglomération pourra-t-elle continuer à se développer, sachant
que l’avenir de l’agglomération se situe de toute évidence à ses frontières, comme nous le
démontrent plusieurs exemples aujourd'hui, comme Rouen, Perpignan ou Toulouse, qui ont
fait le pari de la solidarité territoriale pour un développement ambitieux et qui viennent
d’accueillir plusieurs intercommunalités de leur périphérie.

Cet anniversaire sera donc pour nous l’occasion de prendre le temps de la réflexion sur ce
qu’est et ce que devrait être l’agglomération. Je souhaite pour cela que nous organisions un
grand colloque à l’automne prochain, pour rassembler autour du fait intercommunal et
échanger, aussi bien avec les acteurs de l’aire urbaine, qu’avec d’autres agglomérations qui
ont su développer des coopérations intéressantes et s’inscrire dans les réseaux. Nous y
associerons bien sûr les intercommunalités qui sont nos voisines et partagent avec nous
l'animation du syndicat mixte Caen-Métropole, que l'on appelle parfois "la grande
agglomération caennaise". J’espère que nous pourrons, tous ensemble, échanger sur notre
vision du devenir de cette grande agglomération. Il en va de l’avenir, du statut de la capitale
de la Région Basse-Normandie.

2009 - 2010 : il nous faut une nouvelle impulsion pour Caen la mer

Plusieurs priorités résument le travail accompli pendant l’année écoulée :

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-   La définition d’un nouveau projet politique

La première année de cette mandature a permis l’appropriation de la structure par les
nouveaux élus, la mise à niveau d’un certain nombre de dossiers qui étaient en déshérence
comme la restructuration du stade nautique – décidée en 2003 ! – et la réactualisation de
nos documents stratégiques et des politiques publiques qui les déclinent, qu’il s’agisse du
projet d’agglomération, du programme local de l’habitat et de la politique foncière.

Un travail considérable a été mené en 2009 par Colin Sueur et les sept élus qui l’entouraient
– Daniel Françoise, Jean-Michel Gasnier, Xavier Le Coutour, Patrick Ledoux, Marc Levilly,
Rodolphe Thomas, Dominique Vinot-Battistoni – et qui ont, avec lui travaillé à l’élaboration
du nouveau projet d'agglomération. Le Conseil de développement, commun à Caen la mer
et Caen Métropole et installé le 27 novembre dernier, en sera prochainement saisi. Je salue
ceux de ses membres qui sont avec nous ce soir : nous comptons vivement sur leur
contribution pour nous aider à faire vivre ce projet stratégique, à le faire évoluer, à le muscler
pour permettre à Caen la mer d’être plus visible, plus performante, d’apporter à sa
population, l’emploi, un revenu satisfaisant, des services évolués.

    -   Le deuxième enjeu sur lequel nous avons travaillé en 2009, c’est le lancement de
        grands chantiers pour améliorer les services à la population

Des services évolués, cela passe par la construction d’une Bibliothèque Multimédia à
Vocation Régionale que la Région et l’Etat ont inscrit au Contrat de Projet en 2007, sur la
Presqu’île de Caen, qui permettra à nos populations de bénéficier d’un équipement à la
hauteur d’une capitale régionale. La première sélection des architectes pour la préparation
du concours s’est déroulée vendredi dernier, au cours duquel nous avons présélectionné
cinq équipes parmi plus de 175 candidatures. Les équipes formées autour des architectes
suivants sont donc retenues pour la phase esquisse : il s’agit d’architectes de renommée
internationale comme Rem Koolhaas, Dominique Perrault, Rudy Ricciotti, Dominique Coulon
et Guillaume Colboc, ce qui laisse présager du meilleur pour cette nouvelle bibliothèque, qui
devrait ouvrir ses portes au public en février 2015.

Autour de la BMVR, c’est tout un réseau de lecture publique que nous souhaitons mettre en
place dans l’agglomération. Il permettra à chacun, quelle que soit sa commune d’origine,
d’avoir accès aux ouvrages proposés par les autres bibliothèques. A très court terme, de
nouveaux services vont être proposés aux habitants, puisque c’est à la mi-2010 qu’aura lieu
le transfert de la bibliothèque de la Folie-Couvrechef. Dans ce site de la rue des Boutiques,
le nouvel établissement sera plus accessible et aussi plus agréable.

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Des services évolués, c’est aussi la reconstruction du stade nautique, sur place, en centre-
ville, puisque c’est ce qui a été décidé par le Bureau communautaire le 4 juin 2009. Le
nouvel équipement que nous construirons combinera une offre remarquable pour le sport de
haut niveau et l’ouverture de toute une nouvelle gamme de services destinés aux loisirs et
                  er
au bien-être. Le 1 jury d’architectes est programmé au 15 février prochain. Je tiens ici à
saluer Alain Lepareur, le maire de Bénouville et Marie-Jeanne Gobert, Vice-Présidente du
Conseil Régional, qui sont tous deux en charge du sport à l’agglomération et qui, avec
l’équipe administrative et technique, travaillent d’arrache-pied pour que ce projet se
concrétise dans les meilleurs délais et surtout à un coût maîtrisé, pour que les habitants de
l’agglomération retrouvent le plus vite possible un stade nautique digne de ce nom.

Mais la problématique majeure pour notre agglomération reste la question du peuplement et
du logement. Entre 1999 et 2007, la population de Caen la mer est restée quasiment stable,
ne gagnant que 730 habitants, alors que ses communes les plus peuplées, Caen et
Hérouville-Saint-Clair perdent des habitants. Il nous faut donc inverser cette tendance, et
pour cela, nous misons sur l’action foncière, sur notre Programme Local de l’Habitat et sur le
lancement d’opérations.

Nous allons adopter en 2010 le 3ème Programme Local de l'Habitat (PLH) de notre
agglomération. Piloté par Xavier Le Coutour et Colin Sueur, il sera particulièrement
ambitieux puisque nous nous donnons pour objectif de construire 1 400 logements par an à
l’échelle de l’agglomération, soit près de 10 000 logements pour la période 2010-2016. La
maison de l’habitat, qui ouvrira ses portes en mars prochain à Caen permettra de mieux
répondre à la demande en logement social avec une plus grande réactivité. Aujourd'hui,
nous estimons à 9 000 le nombre de foyers en attente dans l’agglomération.

Finalement, cela n’a guère changé. Lors du premier PLH de l'agglomération (1995-1999),
nous estimions déjà qu'il manquait 8 000 logements. Nous devons accentuer notre effort.
C'est un enjeu majeur à l'époque du Grenelle de l'Environnement, où les urbanistes et les
collectivités sont incitées à produire un habitat moins consommateur d'espace !

Nous devrons un peu moins consommer de terres agricoles alors que l’agglomération
caennaise a été une des plus consommatrices par le passé avec Rennes et Amiens.

2010 sera aussi l’année du lancement des premières constructions de la zone d’habitat
Jean-Jaurès à Colombelles et celle des premiers travaux de réaménagement de la partie
nord de la zone d’habitat communautaire Plaine nord-est d’Ifs.

Notre projet d’agglomération, c’est aussi la volonté de développer l’offre de transports en
commun, pour inciter les habitants à moins recourir à leur véhicule individuel. Avec 900 000

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km d’offre supplémentaire et une grille tarifaire sociale et solidaire, le nouveau réseau de
bus mis en place par Viacités, sous l’impulsion de son Président Eric Vève permet de mieux
satisfaire les usagers. Caen la mer est l'agglomération française qui a le plus augmenté son
offre de transports en commun en 2009. 5 millions d'euros d'investissement ont été
nécessaires pour assurer le lancement de ce nouveau réseau, avec notamment, l'achat de
18 bus supplémentaires et le recrutement de près d’une soixantaine d’agents de conduite
nouveaux.

Vous le voyez, ce ne sont pas les projets qui manquent dans notre agglomération. Nous
nous étions amusés, voici quelques mois déjà et en réponse à une demande d'une
publication économique de Haute-Normandie, à évaluer la somme d'investissement de
l’ensemble des projets, qu’ils soient portés par des maîtres d’ouvrages publics ou privés et à
plus ou moins long terme sur l’agglomération : nous dépassions alors le milliard d’euros !

Mais, la suppression de la taxe professionnelle nous fait toutefois craindre une diminution
sensible, je dirais presque considérable, de notre capacité d’investissement dans les années
à venir et nous préoccupe beaucoup puisqu’elle pourrait remettre en cause l’économie
globale de notre projet d’agglomération.

La recette de taxe professionnelle de l’agglomération s’élevait en 2009 à 70,5 millions
d’euros ; après la réforme, le produit des diverses contributions destinées à Caen la mer
représentera 54,3 millions d’euros. Certes, la différence de 16,2 millions d’euros – le chiffre
vient d'être publié sur le site du ministère des finances – nous sera versée sous forme d’une
compensation. Mais les maires et le Président de Région ici présents savent bien ce qu’il
faut penser des promesses de compensations : elles ont baissé très sensiblement ces
dernières années. Certains considèrent que nous serions préservés d’une telle évolution
sous prétexte que cette compensation à l’euro près est inscrite dans la loi. Mais là aussi il
faut faire preuve de prudence : les compensations que j’évoque étaient elles aussi inscrites
dans les lois de finances. En tout état de cause, même si cette compensation ne diminue
pas, il n’est pas prévu aujourd’hui qu’elle suive le coût de la vie. L’Etat avait même, dans le
premier projet, prévu de la supprimer progressivement sur 20 ans, en la réduisant de 5% par
an !

Le gel de 23% de nos anciennes recettes de TP est aujourd’hui acquis, nous ne sommes
pas à l’abri de leur diminution. Quant aux recettes fiscales nouvelles, leur dynamisme est
moins grand que celui qu’avait la TP : la progression annuelle de nos recettes, qui était de
l’ordre de 3 à 4% ces dernières années, ne sera plus que de 1,5%. Par ailleurs, ces recettes
reposent essentiellement désormais sur les ménages.

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Si, pour mener à bien notre projet d’agglomération, nous nous refusons à écarter de façon
pure et simple telle ou telle action, nous devrons malheureusement envisager d’en étaler la
réalisation dans le temps.

Cette réforme de la TP, complexe au risque d’en devenir illisible, ajoutée à la menace qui
pèse sur la clause de compétence générale de la Région et du Département constitue de
mon point de vue une faute majeure : elle va étrangler budgétairement les collectivités
territoriales et réduire l’effort nécessaire d’aménagement de nos territoires et la qualité des
services que nous apportons à la population. La réduction des investissements publics aura
des conséquences sur le niveau d’activité des entreprises et donc sur l’emploi de nos villes,
de nos départements et de nos régions. Cela semble préjudiciable en période de crise et au
moment même où l’Etat demande aux collectivités locales de participer plus fortement à
l’investissement dans le cadre du plan de relance. Allez comprendre !

    -   Une volonté d’améliorer la prise en compte des agents et l’efficacité
        administrative

Gérard Fourquet en a déjà dit un mot, permettez-moi d’y revenir. Tous les projets ne
pourront se concrétiser sans l’implication des agents de Caen la mer. Je tiens ici à saluer la
qualité de leur travail et à les remercier pour l’implication qui est la leur aux côtés des élus et
au service des habitants, dans des conditions parfois difficiles. La réflexion engagée autour
du projet d’administration, déclinaison administrative de notre projet politique, permettra aux
agents de s’intégrer dans une organisation mieux appropriée à l’exercice de leurs missions.

En 2009, les négociations menées dans le cadre de l’agenda social, piloté par Corinne
Féret, ont permis de mieux prendre en considération les attentes du personnel de Caen la
mer : la 1ère étape de l’agenda social, qui a trouvé un aboutissement en juin 2009, tend vers
l’harmonisation des niveaux de rémunération, qui étaient différents en fonction de l’origine
communale des agents de la Communauté, et améliore en priorité les rémunérations des
agents de la catégorie C. En moyenne, cela a permis aux agents de recevoir entre 40 et 60
€ supplémentaires par mois.

Un processus de mutualisation entre les services de Caen la mer et des communes, et plus
particulièrement de la ville-centre a également été engagé. Il concerne notamment les
fonctions support, comme les ressources humaines. Nous réfléchissons aujourd'hui à
d’autres pistes, notamment à la création d’un pôle santé mutualisé regroupant la médecine
du travail et l’assistance sociale, qui pourrait voir le jour très rapidement ou encore à une
mutualisation des services informatiques ou à la création de chargés de mission « agenda
21 » ou aux « affaires européennes », commun à Caen la mer et à la ville de Caen.

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Afin de faciliter l’émergence d’une culture commune, la communication interne sera
développée en 2010, comme l’ont souhaité nos collègues Pierre Estrade et Jacques
Lelandais. Les agents ont déjà pu recevoir à leur domicile, au cours de vacances de Noël, le
    er
1 numéro de notre journal interne « Equipage » qui permettra de développer l’information
au sein des services de Caen la mer, qui se trouvent aux quatre coins de l’agglomération,
compte tenu du nombre d’équipements gérés par la Communauté d’agglomération, sans
compter l’éparpillement des services sur trois sites distincts.

J’ai d’ailleurs confié à notre Directeur Général, Gérard Fourquet, en accord mes collègues
du bureau, le soin d’étudier les possibilités d’implantation d’une Maison de l’Agglomération,
regroupant en son sein les services de l’agglomération, de Synergia, de Caen Métropole, de
l’Aucame et de Viacités afin d’accroître la lisibilité de l’agglomération et de développer
l’esprit communautaire. Toutefois, la situation devenant de plus en plus difficile pour les
agents au regard de l’insuffisance d’espace dans nos locaux actuels, nous étudions aussi
des hypothèses de relogement des services de Caen la mer à court terme, de façon à
préparer un déménagement d’ensemble qui ne pourrait pas s’effectuer d’ici 3 ou 4 ans.
.

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Pour cette nouvelle décennie, notre défi est de participer à la construction d'un
modèle de développement économique alternatif

Dans les années 70, « small is beautiful » était le slogan à la mode dans le monde anglo-
saxon, et plus particulièrement en Californie alors terre de toutes les innovations
technologiques et sociétales. Si la mondialisation et l’arrivée de nouveaux mastodontes que
sont la Chine et l’Inde viennent bouleverser le paradigme économique, la taille n’est pas
pour autant l’unique réponse à la modernité.

En France, les collectivités locales sont un fort moteur économique : elles représentent un
peu plus de 75 % de l'investissement public réalisé chaque année en France. Mais notre
agglomération, riche d’un important tissu de PME et PMI est très réactive à la conjoncture, à
la hausse comme à la baisse. En ces moments de difficultés, elle a été sévèrement touchée
par la crise économique : 28,4% de demandeurs d’emploi supplémentaires au 30 juin 2009,
envolée du chômage partiel, 2 fois plus de procédures de suppression d’emploi que l’année
précédente… Ouest France, dans l’édition de ce jour, fait état de l’enregistrement par le
tribunal de commerce de Caen d’une augmentation de 40% des défaillances d’entreprises
en 2009 dans l’ouest du Département (contre en moyenne 20% en France et 30% en Basse-
Normandie).

Le Carrefour d’Initiatives pour Développer l’Emploi et les Métiers (CIDEME), que nous avons
inauguré avec Laurent Beauvais, Christian Piélot, et Rodolphe Thomas, le maire
d’Hérouville, il y a quelques semaines à Hérouville-Saint-Clair, trouve donc toute sa
pertinence dans un tel contexte, puisque le regroupement des structures d’insertion et
d’orientation permettra aux demandeurs d’emploi de disposer d’une information complète en
un même lieu. Cette mise en cohérence des différentes structures s'est accompagnée d'une
clarification de leurs missions, qui a notamment conduit au processus en cours de fusion
entre le Plan Local d’Initiatives pour l’Emploi (PLIE) du Pays de Caen et la Maison de
l’Emploi et de la Formation de l’Agglomération Caennaise (MEFAC), ce qui viendra encore
renforcer la lisibilité de l’action en faveur de l’emploi.

Je souhaite aussi que Caen la mer s’engage plus fermement qu’elle ne l’a fait jusqu’à
présent aux côtés des demandeurs d’emploi dans sa propre organisation. Ainsi, un travail
est actuellement mené avec la Mission locale, le Centre national de la fonction publique
territoriale (CNFPT) et Pôle Emploi pour développer le recours à des emplois aidés au sein
de la Communauté d’agglomération, en renfort des services. Ainsi, les demandeurs d’emploi
pourraient bénéficier d’une formation appropriée, leur permettant d’élever leur niveau de
qualification et d’accroitre leurs chances sur le marché du travail.

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Mais, si nous souhaitons développer l’emploi, cela passe avant tout par une politique
ambitieuse en faveur du développement de l’agglomération, qui s’adapte aux mutations
industrielles et au changement de système économique. Je tiens ici à saluer Daniel
Françoise qui pilote les grands dossiers économiques de Caen la mer. Notre projet
d’agglomération mise clairement sur l’innovation, en s’appuyant sur les atouts de notre
capitale régionale, que sont l’Université, dont je salue la Présidente Josette Travert, les
établissements d’enseignement supérieur comme l’Ensicaen ou l’ESITC, et les grands
équipements de recherche comme le GANIL ou Cyceron. Ainsi le projet de Caen la mer met
l’accent sur le développement du campus Effisciences à Colombelles, le renforcement du
Plateau Nord, spécialisé dans le bio-médical et la physique nucléaire et la création d’un
cluster dédié à l’éco-construction et aux énergies renouvelables sur le site du 18è Régiment
de   Transmissions      de    Bretteville-sur-Odon.   La   Région   Basse-Normandie      nous
accompagnera dans ce projet, et j’en remercie son Président, puisqu’elle a approuvé à
l'unanimité, lors de son assemblée plénière de décembre dernier, les termes d'un projet de
convention « Caen, capitale régionale », qui met l’accent sur les projets que je viens
d’évoquer.

Notre ambition est bien de construire une modèle de développement alternatif et de donner
aux entreprises les moyens de diversifier voire de réorienter leurs activités, pour répondre
notamment aux enjeux du développement durable. Les projets d’investissement de Renault
Trucks, et je salue Monsieur Barry, son Directeur général, et de Bosch montrent que les
entreprises sont prêtes à s’adapter aux nouvelles exigences environnementales et aux
normes européennes, et à s’impliquer davantage dans de développement d’une économie
plus durable.

Des projets majeurs pour notre économie locale ont vu leur concrétisation en 2009 : les
recettes de la taxe professionnelle ont permis à Caen la mer de soutenir l’implantation du
centre d’appels Webhelp à la Grâce de Dieu, avec le concours du Conseil Régional, du
Conseil Général et de l’Etat, qui s’est engagé à créer 250 emplois ; Caen la mer a inauguré
deux pépinières d’entreprises, Norlanda en juin et Plug’n Work en novembre, permettant
ainsi d’accueillir une quarantaine d’entreprises dans l’agglomération, je voudrais remercier
Fabrice Le Vigoureux et les équipes Synergia pour le travail effectué au service de
l’agglomération ; nous avons participé à un projet d’investissement de Renault Trucks,
déterminant pour l’avenir du centre de fabrication des cabines qui emploie 1 500 personnes
à Blainville-sur-Orne. Le permis de construire d’Ikea a été signé. Demain, nous signerons la
cession des terrains à Ikea et Normandie Aménagement s’apprête à engager la construction
de « Artisaparc », le village prévu dans la zone d’activités de Fleury-sur-Orne pour accueillir
les artisans qui travailleront en lien avec Ikea.

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Le travail en synergie de nos collectivités et de nos outils est un facteur de réussite essentiel
pour nos projets. Je tiens ici à souligner la collaboration engagée autour de Caen la mer
entre notre agence de développement économique – Synergia – et les Sociétés d’Economie
Mixte Normandie Aménagement et la SHEMA, pour défendre au mieux les intérêts de notre
agglomération et porter ses messages à l’extérieur, dans des salons tels que le SIMI à Paris
et le MIPIM à Cannes.

                                                                                      ème
Cette stratégie paye. Le mensuel « L’Entreprise » a classé en novembre, pour la 3           année
consécutive, l’agglomération caennaise en tête des territoires français les plus attractifs pour
l’économie pour la catégorie 200 à 500 000 habitants, devant Rennes et devant Montpellier,
qui est pourtant présentée comme une ville surdouée, et très loin devant celles des
métropoles de Haute-Normandie parfois tentées de faire cavalier seul, Rouen (16è) et Le
Havre (17è). Notre action au service du développement économique et de la recherche
comme au service des entrepreneurs locaux donne donc des résultats concrets, vus et
appréciés au niveau national. L’accueil à Caen fin novembre du Congrès national Retis, qui
regroupe les C2EI (Centres européens d'entreprise et d'innovation), les technopoles et les
incubateurs français a rassemblé plus de 200 participants de la France métropolitaine et
                               ème
d’Outre-Mer. Aujourd'hui, le 3       Forum national Très Haut Débit est également un moment
fort de rayonnement de l’agglomération..

Touts ces éléments contribuent à l’attractivité de notre agglomération, capitale régionale.
L’organisation des jeux équestres mondiaux de 2014 en Basse-Normandie, dont la décision
a été arrêtée en 2009, et à laquelle Caen la mer prendra toute sa part, sera elle aussi un
marqueur de notoriété très fort pour la Région bien sûr, mais aussi pour l’agglomération qui
accueillera l'essentiel des compétitions.

Il nous reste un dernier enjeu à évoquer, c'est celui d'une nouvelle étape à franchir
pour Caen la mer : son inscription dans un réel processus de métropolisation

L’agglomération, c’est le lieu privilégié de l’ambition stratégique de notre capitale régionale.
Quelle place occupons-nous dans notre région ? Quel rôle voulons-nous jouer demain au
plan national ou européen ? Que devons-nous faire pour nous inscrire dans ce processus
qui constitue aujourd’hui la marque des grandes villes et le marqueur de modernité dans un
monde essentiellement urbain ? Il ne s’agit pas bien sûr de nous mesurer avec les plus
grandes villes européennes et encore moins avec les mégapoles mondiales, mais par nos
compétences universitaires, par nos savoir-faire en matière de recherche, par les institutions
culturelles remarquables de Caen la mer, nos capacités d’innovation et de production, nous
bénéficions d’atouts nous permettant d’être davantage présents dans les réseaux qui
comptent, dans les processus créatifs.

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Le projet de réforme des collectivités territoriales, qui peut nous inquiéter sur bien des sujets,
prévoit toutefois la possibilité de créer des pôles métropolitains, dont la vocation serait de
mener des actions en matière de développement économique, écologique et éducatif, de
promotion de l’innovation ou d’infrastructures de transport. Je souhaiterais que nous soyons
assez forts pour profiter de cette dynamique pour convaincre les agglomérations havraise et
rouennaise de l’opportunité de relancer les travaux de Normandie Métropole, et de nous
inscrire, comme viennent de le faire Metz et Nancy ou Rennes et Nantes en créant un pôle
métropolitain, dans des coopérations renforcées au profit de nos concitoyens et du
développement de nos régions.

C’était d’ailleurs une demande qui figurait explicitement dans le vœu que nous avons adopté
à l’unanimité du Conseil communautaire le 19 juin dernier sur les enjeux d’aménagement du
territoire liés aux annonces du Président de la République sur le Grand Paris. Caen et la
Basse-Normandie prennent toute leur part dans le rayonnement de l’Ile-de-France :
l’agglomération caennaise accueille des filières d’excellence qui, si elles se développent en
profitant de la dynamique de la métropole francilienne, y apportent aussi leur valeur ajoutée
et toute leur originalité. Caen et la Basse-Normandie participent pleinement, dans leur
singularité, au dynamisme d’ensemble du grand bassin parisien.

D’autre part, on sait bien que la réunification de la Normandie – autre annonce du Président
du République, à 4 mois d’intervalle – ne pourra se faire sans la coopération des principales
agglomérations. C’est tout le sens du vœu que nous avons adopté à Caen la mer, le 20
mars dernier.

Nous manquons aujourd'hui cruellement d’un organe politique nous permettant d’échanger
globalement sur des sujets essentiels pour lesquels les trois agglomérations sont parties
prenantes. Je pense notamment à la création d’un Etablissement Public de Coopération
Culturelle regroupant les écoles d’arts normandes, à l’émergence d’un Pôle de Recherche et
d’Enseignement Supérieur piloté par les Universités, ou bien sûr, au grand chantier du
ferroviaire, sur lequel la Conférence des exécutifs bas-normands, autour du Conseil
Régional, a pris une position unanime. Les annonces liées au Grand Paris ont remis au goût
du jour la question d’un TGV normand, mais qui risquait toutefois d’écarter Caen et la
Basse-Normandie de son tracé. La Conférence des exécutifs, emmenée par Laurent
Beauvais, a apporté une contribution écrite et partagée aux travaux du Comité de pilotage
du futur TGV normand et devrait nous permettre de défendre notre vision commune de la
nécessité de la grande vitesse en Basse-Normandie. Ces actions de lobbying seraient plus
efficaces si nous pouvions les mener en concorde avec les collectivités de la Haute-
Normandie.

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Je forme le vœu que Caen la mer puisse s’impliquer davantage dans ces réflexions
d'aménagement du territoire, afin de faire valoir et faire reconnaitre le dynamisme
économique, intellectuel et culturel de la capitale Bas Normande.

Enfin, en mon nom et au nom de l’ensemble des conseillers communautaires de Caen la
mer, je vous adresse à tous, représentants de l’Etat et des services déconcentrés, de la
Région et du Conseil Général, des vœux de réussite, de prospérité et de développement.
Pour chacune et chacun d’entre vous, des vœux de santé, d’harmonie et de réussite. Je
vous souhaite la meilleure 2010 qu’il soit possible d’imaginer.

Mesdames et Messieurs, je vous remercie.

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