Challenge Qualité de vie du patient - Debiopharm La Solution.ch - Inartis
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
De 2016 à 2020, Challenge 5 vainqueurs et 18 finalistes se Qualité de vie présentent en du patient 3 questions: 1 Comment vous est venue l’idée de ce projet et à quel(s) problème(s) souhaitiez-vous répondre ? 2 Quelle est votre solution ? 3 Qu’en est-il aujourd’hui de votre projet, va-t-il être mis à disposition des patients ? 2 3 2016-20
Préface 10 Le Challenge 12 Les vainqueurs 20 Les finalistes 32 Le jury 70 Et demain... 78 Les Partenaires 80 Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 6 7
„ Le plus gran d des talents c’est de trouver celui des autres „ Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 8 9
Préface Faut-il soigner à tout prix, parfois au détriment de la qualité de la vie ? D r D a v i d D e p e r t h es Président du jury, fondateur de deux start-up biotech La qualité des soins joue un rôle primordial dans la guérison d’un patient. Fait difficilement discutable mais qui éclipse un autre aspect tout aussi essentiel à la guérison : le bien-être du patient. Chez le médecin ou à l’hôpital (je parle en connaissance de cause, puisque j’y ai passé une très longue année), on se soucie toujours de votre état physique : on vous demande où vous avez mal, si vous avez pris votre traitement et on contrôle vos données médicales, mais jamais personne ne se soucie réellement de votre état d’esprit. Lors de mon hospitalisation, j’ai rencontré deux personnes qui sortaient un peu du cadre : un aumônier et une psychologue. Le premier se souciait surtout de ma spiritualité, la seconde si j’acceptais ma nouvelle vie de patient : ces différentes discussions m’ont amené à réfléchir sur le parcours de soins de façon globale et la qualité de vie, souvent mise de côté. Tout comme les hôpitaux, pendant longtemps, l’industrie pharmaceutique a eu une approche étroite, qui consistait à soigner une maladie et non pas un patient. Heureusement, il existe des exceptions. J’ai eu la chance de travailler chez Debiopharm, une société qui a très tôt intégré la prise en charge du patient dans son développement. Je me souviens notamment d’un jour où, le Président Thierry Mauvernay, avait rendu visite à des patients qui prenaient l’un de nos traitements. La qualité du traitement n’était pas remise en doute, mais plusieurs patients s’étaient plaints de la trop grande quantité de cachets à prendre et de l’impact négatif que cela avait sur leur perception du médicament. Les équipes de développement s’étaient focalisées sur l’efficacité du traitement en occultant totalement la posologie. À la suite de ces rencontres, Thierry Mauvernay leur a demandé de retravailler la posologie et de rester sensibles à tout autre critère pouvant impacter la qualité de vie des patients. Sur un plan plus personnel, j’ai subi en 2015 un grave accident cérébral qui a nécessité de longs mois d’hospitalisation, durant lesquels je n’avais pour seul horizon le plafond de ma chambre, ce fameux « 5ème mur », tout un symbole… Je me souviens que Thierry Mauvernay et Bertrand Ducrey, CEO de Debiopharm, avaient été fort émus de ma situation. Ils ont décidé d’agir et se sont associés à la Fondation Inartis. Si vous regardez de plus près la définition du mot « soin » dans un dictionnaire, vous trouverez : « actes par lesquels on veille au bien être de quelqu’un ». Le bien-être est justement cet aspect délaissé de la qualité de vie du patient que nous avons souhaité mettre en avant avec Debiopharm et la Fondation Inartis. Benoît Dubuis, le Président de la Fondation Inartis, dit souvent que l’esprit humain regorge d’idées qui ne demandent qu’à s’épanouir, ce que nous ont prouvé les nombreux dossiers soumis au court de ces cinq années. Le Challenge Debiopharm-Inartis vise à aider des personnes, à réaliser et mettre en pratique leurs projets quels qu’ils soient, du plus simple au plus complexe, du plus pratique au plus technologique. Après cinq années d’existence, nous avons souhaité, au travers de ce livre, partager ces belles idées avec vous afin d’encourager l’innovation et inviter tout un chacun à agir pour la qualité de vie des patients. Je vous souhaite une très bonne lecture. David Deperthes Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 10 11
Le „ Challenge La santé est un état complet de bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité „ Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 12 13
Parce que cela n’arrive Parce qu’un patient Parce que chacun doit pas qu’aux autres ne se limite pas se sentir concerné à sa maladie Tomber gravement malade et voir sa vie Pendant longtemps, l’industrie pharmaceutique Lancé en 2016, le Challenge Debiopharm-Inartis est basculer du jour au lendemain ou perdre son et les différents systèmes de santé ont eu le premier concours suisse destiné à améliorer la autonomie en vieillissant, cela n’arrive une approche uniquement thérapeutique, avec qualité de vie du patient et de toute personne de- malheureusement pas qu’aux autres. pour seul et unique but de soigner des ma- vant faire face à un problème de santé. ladies. Les préoccupations principales tour- En 2015, David Deperthes, alors Directeur du naient autour du traitement et de son effica- L’objectif du Challenge est de stimuler l’innovation Business Development chez Debiopharm, est cité : il fallait avant tout guérir. Bien que en faisant appel à l’imagination et à l’intelligence victime d’un accident vasculaire cérébral. la tâche soit noble, le patient et sa qualité personnelle ou collective. Soigner des problèmes Les opérations s’enchaînent ainsi que des de vie passaient souvent au second plan. de santé est primordial, mais bien souvent insuffi- mois d’hospitalisation avec, pour principale sant. Le Challenge invite à aller au-delà du trai- vue depuis son lit, le plafond : « Je suis un Aujourd’hui, le paradigme a changé. Dans un tement conventionnel, afin de proposer des solutions prisonnier qu’on n’écoute pas. Je pourrais monde de plus en plus connecté, beaucoup de globales qui simplifient et allègent la vie des mourir de ce désespoir, bien plus que de ma patients ont depuis longtemps adopté les personnes tout au long de leur parcours de soins ou maladie », confie-t-il au Matin Dimanche en nouvelles technologies, que ce soit pour se de vie. Aujourd’hui, le Challenge souffle sa cin- décembre 2015. renseigner sur leur maladie, élever leurs quième bougie et ce livre se veut comme un hommage voix ou partager leurs expériences. Les rap- à celles et ceux qui ont contribué à faire de ce Témoin de la détresse de son ami, Thierry ports médecin-patient changent et évoluent, projet un succès. Mauvernay décide d’agir et s’associe aux côtés poussant également les entreprises pharma- de la Fondation Inartis pour donner vie au ceutiques à repenser leur modèle d’affaires Dans les prochains chapitres, vous découvrirez les Challenge Debiopharm-Inartis : Qualité de vie et incitant les systèmes de santé à penser personnes qui rendent ce Challenge possible. Nous du patient. Par son expérience, c’est tout différemment la prise en charge. Le pa- saisissons cette opportunité pour remercier David naturellement que David Deperthes est choisi tient devient central et son bien-être est Deperthes, Président du Jury, ainsi que Juliette comme Président du Jury. tout aussi important que l’efficacité de son Lemaignen de la Fondation Inartis, pour leur enga- traitement. Développer des traitements plus gement et motivation sans faille au fil des éditions, personnalisés et adaptés aux particularités mais également les membres du Jury et bien sûr les de chaque patient tout en préservant leur porteurs de projets, qui nous rappellent sans cesse qualité de vie, tel est le principal défi des que systèmes de santé. Le concept de la santé va donc bien au-delà de la maladie, comme le dé- la qualité de vie du patient crit l’Organisation Mondial de la Santé dans est l’affaire sa Constitution, de tous. « La santé est un état complet de bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 14 15
Les créateurs 1. Parlez-nous de votre parcours J’ai effectivement un parcours quelque peu – Je pense par exemple à la possibilité d’avoir des écrans au plafond, avec des photos de 4. Quel est le rôle exact de Debiopharm dans ce challenge ? du challenge atypique dans le monde pharmaceutique. J’ai proches ou des vues à modifier. Beaucoup Debiopharm est la colonne vertébrale, puisque fait des études de marketing (DESS en France), d’idées n’attendent qu’un petit coup de pouce nous en sommes les co-instigateurs et que Interview puis un MBA que j’ai mis en application dans la pour se concrétiser. nous le finançons intégralement. De par notre société de cosmétique que j’ai fondée et diri- Le Challenge est avant tout le fruit d’une réseau, nous contribuons activement à la gée pendant plus de 20 ans. Toutefois, ma mère, rencontre entre la Fondation Inartis et De- constitution d’un jury pluridisciplinaire qui était pharmacienne, et mon père, dans la biopharm. La Fondation Inartis souhaitait et au choix du lieu pour la cérémonie finale recherche, nous ont beaucoup sensibilisés mes depuis longtemps créer un challenge d’open (Salon Planète Santé en 2019, Haute Ecole sœurs et moi au monde médical et c’est donc innovation dans le domaine des sciences de la de la Santé la Source en 2018, CHUV en 2017 assez naturellement qu’en 2001, j’ai rejoint mon vie et de notre côté, nous voulions agir pour et EPFL en 2016). Sur le plan opérationnel, père chez Debiopharm. Mes études et mes années améliorer la qualité de vie des patients. La nous sommes un peu plus en retrait. C’est la dans le monde de la cosmétique sont, à première situation de David Deperthes a été l’élément Fondation Inartis qui fait le lien avec les vue, éloignées du domaine médical. déclencheur. Par son expérience, il nous a dé- porteurs de projet et les accompagne dans Mais dans cette aventure, c’est surtout ma montré les absurdités du système (par ex. dans le prototypage, tout en assurant la gestion sensibilité personnelle qui m’a guidé. Avec ma certains centres de rééducation, pourquoi ne de processus de sourcing et d’évaluation des femme, nous nous sommes toujours intéressés aux pas remplacer les baignoires par des douches dossiers. autres et essayons, à notre échelle, de parti- et installer des toilettes japonaises, afin de ciper à l’amélioration de la vie des gens. Une conserver une certaine autonomie et intimité) de nos premières actions a été de participer à et nous avons décidé d’agir. C’est ainsi que 5. Y a-t-il un projet qui vous a marqué durant l’association Aide et Action (https://www.aide- le Challenge est né. ces années ? et-action.ch). Nous avons souhaité que mon fils La vision du Challenge est d’offrir aux pa- Je me souviens d’une idée très simple qui – parraine une petite fille en Inde et que ma fille tients des solutions qui leur apporteront du consistait à identifier rapidement le besoin fasse de même avec un petit garçon au Rwanda, confort, du réconfort et, si possible, un gain d’un patient hospitalisé et, ainsi, amélio- en assurant l’ensemble de leur scolarité. Nous d’autonomie. rer la communication avec les aides-soi- avons voulu associer nos enfants à des gens qui gnants (projet Bambooo, page 48). Aujourd’hui, n’ont pas leur chance. Malheureusement le petit le patient a une télécommande avec un seul garçon est décédé dans le terrible génocide 3. Comment le challenge d’inscrit-il dans la vision bouton. Difficile pour les infirmiers de dé- du Rwanda. de Debiopharm ? terminer la nature ou l’urgence d’un appel. Debiopharm a été fondé en 1979 par mon père, – L’idée consistait donc à développer un outil T hi e r r y M a u ve r n a y Rolland-Yves Mauvernay, alors persuadé que connecté qui permettrait au patient de sé- Président Debiopharm 2. Comment le challenge a-t-il vu le jour ? plusieurs produits thérapeutiques innovants lectionner dans un menu l’iconographie cor- Tôt ou tard nous serons tous confrontés à – étaient laissés à l’abandon. Depuis, notre vi- respondant à son besoin. Ainsi, le personnel des situations qui porteront atteintes à notre sion n’a pas changé, mais elle a évolué. hospitalier, capable de juger de l’urgence santé. Je ne parle pas forcément de maladie, Nous sommes toujours dans des approches thé- de la demande, pourrait mieux s’organiser et mais simplement de vieillesse. La vie nous rapeutiques délaissées par les autres (comme savoir en amont si le patient a des douleurs, cabosse et même si nous ne pouvons pas l’évi- la résistance aux antibiotiques) mais nous demande un verre d’eau ou souhaite se rendre ter, nous pouvons au moins nous y préparer. allons également au-delà du traitement. Notre aux toilettes. L’idée est simple mais telle- Parler de la qualité de vie c’est bien, mais objectif est d’accompagner les patients sur ment logique. “agir” c’est mieux. C’est là toute la raison tout leur parcours : d’un diagnostic rapide, Finalement le Challenge démontre qu’avec du d’être de ce Challenge : sensibiliser et concré- au bon traitement puis avec un suivi spécia- bon sens, de l’empathie et de l’efficacité, tiser des idées. Je dois tout même avouer que lisé et digitalisé. En plus du développement nous pouvons faire beaucoup de choses ! l’élément déclencheur principal de ce Challenge pharmaceutique, Debiopharm investit dans des a été l’hospitalisation de mon ami et asso- sociétés de santé numérique, d’intelligence cié David Deperthes. À la suite d’un accident artificielle et de big data et, à l’échelle du cérébral, il a dû être hospitalisé durant de groupe, nous souhaitons construire un écosys- long mois à Sion, puis à Lavigny. J’ai le sou- tème en Suisse romande avec des investisse- venir d’une chambre d’hôpital triste et froide. ments et des partenariats public-privés pour Il était alors complétement paralysé et passait venir en aide aux plus faibles (vieillisse- des journées entières à fixer le plafond de sa ment, handicap etc.) chambre. La Suisse est certainement l’un des La qualité de vie englobe plusieurs aspects. pays les plus développés en termes de soins et Il y a par exemple les effets secondaires que de services hospitaliers, mais comment vou- peut engendrer un traitement et qui doivent lez-vous que des patients aillent mieux, s’ils être minimisés lors du développement, mais ont les yeux rivés sur un plafond à longueur de également l’aide au patient, qui n’est pas journée. Or, de simples petites choses, peuvent directement liée au médicament. Ce sont ces tout changer et remonter le moral. points-là que nous souhaitons mettre en avant et qui sont au cœur du Challenge. Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 16 17
Les créateurs 1. Que fait la Fondation Inartis ? – Il n’y a rien de plus beau que de donner vie. sur la capacité créatrice de leurs ressources humaines et avoir pu juger de l’impact de ce 5. Quelle est pour vous la fonction principale du challenge du challenge C’est le cas dans une famille avec la nais- type de démarche, la Fondation Inartis s’est Une contribution essentielle du Challenge – sance d’enfants. C’est le cas dans des projets associée à Debiopharm pour approcher la ques- est d’offrir la possibilité de prototyper une Interview car chacun s’inscrit dans un momentum, dans tion de la prise en charge du patient. L’ac- idée. Sans cette initiative et notre soutien, une durée, dans une prolongation de soi, dans cueil par le public fut si enthousiaste que combien de rêves resteraient à l’état de rêve. une contribution à notre univers. Transformer le Challenge en est à sa cinquième édition et Autant de créativité gâchée et de potentiel des idées en des réalités, assister le dévelop- nous révèle toujours d’excellentes surprises. d’amélioration des conditions de prise en pement d’une solution, contribuer à résoudre charge des patients gaspillé. Ce Challenge a un problème, ne peut se faire qu’avec de l’en- un rôle de révélateur tant d’entrepreneurs que thousiasme, de la persévérance, et un engage- 3. Quel est le rôle d’Inartis dans ce challenge ? de produits et de services… qui va au-delà du ment total pour une cause. C’est précisément Les Challenges ne sont pas des prix, au sens – simple défi du fait de son aspect formatif. la mission de la Fondation Inartis qui vise à où on l’entend qui honoreraient une presta- Rien de tel que du Real Case Learning pour soutenir l’innovation et les entrepreneurs. Et tion ou une contribution exemplaire. Ils ne apprendre une méthodologie et une rigueur de au cœur de cette démarche, il y a le sens de sont pas là pour récompenser le passé, mais développement de projet, qui pourra accompa- l’observation, de la curiosité, de la contem- bien plutôt pour nous projeter dans le futur gner les nominés tout au long de leur car- plation du beau et du génie humain. C’est ce en considérant le présent et en nous appuyant rière professionnelle et dans leurs initia- dernier qui nous apprend la modestie et nous sur le passé, le vécu, le savoir-faire. Notre tives personnelles. Un bel engagement citoyen incite à nous dépasser, à imaginer des solu- monde change, se transforme appelant des et solidaire. tions, l’observation nous offrant des pistes en solutions nouvelles. Un monde qui change est visant le beau et l’impact. La technique nous un monde d’opportunités à qui perçoit ce qui offrira des solutions, peut-être devront-elles doit évoluer et se donne les moyens d’impul- 6. Y a-t-il un projet particuliers qui vous a marqué être inventées, pourquoi pas empruntées à ser le changement. Chacun d’entre nous peut durant ces 5 années ? d’autres domaines. Cette approche nous apprend y contribuer. Nombreux sont ceux qui ont des Chaque projet est l’expression d’une obser- – que l’important n’est pas de savoir, mais de idées ; rares sont ceux qui iront jusqu’au vation différente et d’une volonté de contri- savoir qui sait. C’est le sens premier du par- bout de la démarche tant pour des raisons buer concrètement au développement de nou- tage, de la communauté, celle qui peut nous d’énergie qu’ils dédieront à leur idée que velles solutions. En cela chaque projet mérite étouffer, surtout celle qui nous porte en nous pour des questions de savoir-faire, d’enca- toute notre estime et par là notre soutien, offrant du „possible“. Ce sont ces dimensions de drement voir d’ambition. C’est précisément là qu’il se soit manifesté dans le cadre de ce curiosité, de partage d’expériences, de besoins que la Fondation Inartis joue un rôle cru- Challenge ou par l’aiguillage qui leur fut B e n oît D u b u i s de matérialisation de rêves, de quête du beau, cial, en accompagnant la démarche créative fait afin qu’il profite de ressources que nous Président Fondation Inartis de responsabilité sociale, de générateur d’im- et de développement, et en mettant à disposi- ne pouvions offrir. Ce livre est le reflet pact, qui guident la Fondation Inartis, dont tion des projets retenus l’encadrement et les de la diversité de thématiques, d’approches, la racine latine rappelle la volonté de mettre ressources nécessaires à la matérialisation autant d’éclairs de génie qui pour certains à disposition de toute personne désireuse de d’idées. Les solutions feront appel à des ont allumés une flamme qui n’a plus lâché nos se réaliser à travers un projet, les ressources expertises spécifiques, la Fondation Inartis entrepreneurs et pour d’autres les ont conduit nécessaires (techniques et savoir-faire „ars,ar- mettra à disposition son réseau de plus de à se tourner vers d’autres cieux. Ces 5 édi- tis“ à cette matérialisation. 2000 experts thématiques ainsi que ses plate- tions nous ont prouvé que notre région recèle formes techniques dédiées au prototypage. un réel potentiel créatif et surtout abrite des entrepreneurs prêts à s’engager pour re- 2. Quel est l’origine du challenge Debiopharm-Inartis ? lever des défis. Les accompagner sur ce chemin J’aime à rappeler que « si les actes sont – 4. Avez-vous déjà été en contact avec des patients ? est à la fois passionnant et exigent. C’est individuels, le succès ne peut être que collec- La vraie valeur du Challenge Debio- – ce que nous avons tous fait avec beaucoup de tif ». Le cœur battant des Challenge est donc pharm-Inaris touchant à la prise en charge du bonheur tant au sein de la Fondation Inartis l’intelligence collective. C’est dans sa diver- patient tient au fait que nous interrogeons qu’avec le soutien de nos partenaires. Qu’ils sité qu’une civilisation valorise ses individus la société sur cette question. Des profes- en soient tous remerciés chaleureusement. et fonde sa capacité de survie et d’adaptation sionnels s’appliquent à dessiner des solu- aux changements. Cet ADN, n’est jamais acquis. tions, mais la contribution du Challenge est Il doit se cultiver. C’est dans cette optique bien plus large. Qui n’a pas été lui-même un que j’ai imaginé les Challenges, en les ins- patient, ou n’a pas assisté un patient. Ce crivant comme un instrument de valorisation Challenge s’adresse à nous tous qui, chacun des idées issues de la société au sens le plus dans notre rôle avons une lecture différente large. Les prérequis sont simples, une capaci- et pouvons imaginer des solutions, des amé- té d’identification d’un problème, une faculté liorations. Rien ne remplace une réalité vé- d’imagination de solutions, et une volonté de cue, ressentie. C’est celle qui ouvre les yeux Après en avoir accompagné plusieurs dans le et appelle des solutions que ce Challenge cadre de sociétés soucieuses de capitaliser permet de concrétiser. Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 18 19
Les Lancé en décembre 2015, le premier prix du Challenge Debiopharm-Inartis a été décerné pour la première fois en novembre 2016. Depuis cette première édition, c’est plus de 420 projets qui ont été soumis, dont 18 finalistes et vainqueurs 5 vainqueurs. L’année 2020 ayant subi des chamboulements connus de tous, les vainqueurs se- ront annoncés en février 2021, mais vous trouvez déjà les cinq projets finalistes aux pages 58 à 67. Déroulement du Challenge Debiopharm-Inartis Le Challenge Debiopharm-Inartis est ouvert à toute équipe sensibili- sée aux difficultés vécues par les patients. L’objectif est de faire avancer des projets originaux et innovants dans le domaine de la santé, afin d’améliorer le confort physique et moral des patients, leur relation avec le personnel médi- cal, les membres de leur famille et les autres patients. Une fois les dossiers soumis, cinq équipes finalistes sont choisies par les membres du jury. Chacune reçoit un chèque de CHF 5’000.- afin de matérialiser leur projet et présenter son évolution quelques mois plus tard aux membres du jury. Durant cette phase de développement, les équipes peuvent bénéficier des infrastructures d’UniverCité et réseaux d’expertises de la Fondation Inartis et de Debiopharm. L’équipe gagnante reçoit ensuite un chèque de CHF 25’000.- et un soutien au développement de projet par la Fondation Inartis, afin de les aider à concrétiser leur projet. Plus que jamais, le Challenge souhaite mettre en avant l’entraide et l’intelli- gence collective. Si nous devons retenir une seule chose de l’année 2020, c’est qu’ensemble, nous sommes plus forts. Découvrez les projets qui ont marqué les cinq premières années du Challenge. Cer- tains sont en train de se concrétiser, d’autres demandent encore de la maturation. Nous espérons que ces projets inspireront les lecteurs et encourageront la mise en place de nouvelles solutions. Q u a l ity o f l i fe o f p a t i e n t s 20 21
2016 5ème mur Alban Thomas, Sabine André et Constantinos Hoursoglou Préserver la sphère intime 1 Toute personne qui se 2 Pour répondre à cet état Le système de son direction- trouve dans l’obligation de de fait, le projet imaginé nel est une technologie qui séjourner en milieu hospi- s’articule autour d’une idée permet de focaliser le son talier peut ressentir de la simple : proposer de recréer sur le patient sans déranger crainte vis-à-vis d’un envi- une zone d’intimité aux per- le lit voisin, ni l’environne- ronnement impressionnant et sonnes hospitalisées, en ment de la chambre. Le patient complexe, voire pour certains, leur offrant la possibili- n’est pas contraint de porter hostile. Lorsque la santé est té de rester connectées avec un casque, il est donc li- en jeu, nous nous en remettons leur famille et leurs amis béré de toute entrave, reste pleinement aux compétences du ou encore de pouvoir, le cas à l’écoute des personnes qui corps médical, avec une part échéant, visionner un film, viennent le voir et discuter d’inconnu parfois angoissante. s’endormir sous un ciel étoilé avec lui le cas échéant. Il Le séjour en milieu hospi- ou au contraire simplement se n’y a aucune notion d’isole- talier est donc une période réveiller avec un magnifique ment, bien au contraire. sensible pour un patient : être levé de soleil. à la fois coupé de ses habi- Le projet invite le patient tudes, de son environnement à devenir acteur de sa gué- familial et social, demeurer rison. Le «5e mur» est un 3 Le projet est en phase dans l’incertitude quant à écran flexible, organique et de prototypage avec plusieurs l’issue de l’hospitalisation, connecté qui permettra de partenaires industriels dans autant d’éléments qui doivent vivre une expérience autre que la boucle. Les questions pour- faire prendre conscience qu’il celle qui est imposée par les suivies sont celles des maté- est primordial de permettre contraintes médicales. riaux, de leurs revêtements, aux patients de conserver une Il pourra à tout moment in- notamment antibactériens, et certaine intimité, une sensa- fléchir sur la surface qui le de l’insertion de ces éléments tion de bien-être, d’environ- surplombe, recherchant soit dans l’environnement hospita- nement bienveillant entre les l’ouverture ou, au contraire, lier. soins, de lien avec ceux qui la sécurité, selon le degré nourrissent l’équilibre émo- d’incurvation et d’envelop- tionnel et psychologique d’un pement souhaité. La surface être humain. devient alors protective et permet de recréer un sentiment de sécurité en ramenant de l’intimité. Le patient participe pleine- ment à une expérience d’immer- sion avec une impression de cocon rassurant et familier. Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 22 23
2016 HelloMask Sacha Sidjanski, Diane Baatard, Thierry Pelet Un masque transparent permettant de conserver le lien avec les patients 1 Être hospitalisé est en 2 Ce masque doit être compo- 3 Créée début 2020 par soi inquiétant. C´est parti- sé d’un matériau laissant pas- quatre fondateurs de Hello- culièrement le cas pour les ser la lumière, tout en pro- Mask, la start-up HMCARE SA, jeunes enfants ou les per- tégeant. Ce masque doit avoir basée à Genève, a pour but de sonnes âgées en prise à la les mêmes caractéristiques que valoriser ce projet de re- douleur et dépassées par les ceux portés dans les hôpitaux, cherche. Elle travaille ac- procédures médicales. Mais soit homologué et approuvé. tuellement sur le processus comment montrer pour un soi- Après plus de deux ans de tra- d’industrialisation. En effet, gnant, un parent ou un accom- vaux et d’essais financés par il faut traduire la décou- pagnant portant un masque, des fonds philanthropiques, ce verte faite en laboratoire en un visage calme et aimant à matériau a été mis au point une réalisation industrielle, un enfant, à un proche ? Les par des chercheurs de l’EPFL à grande échelle, avec des expressions du visage font (École polytechnique fédé- normes bien précises. La pro- partie de la communication es- rale de Lausanne) et de l’Empa duction est prévue pour 2021. sentielle entre êtres humains. (Laboratoire fédéral d’essais Le projet HelloMask est né de des matériaux et de recherche) Suivez leur progression et la l’idée d’une conteuse d’avoir à de Saint-Gall ; il répond aux suite du projet HelloMask sur disposition un masque transpa- exigences sanitaires et aux le site HMCARE.ch et sur la rent lui permettant de conser- normes européennes. Ce masque, page LinkedIn de HMCARE. ver le lien avec ses patients, avec ce composé unique, re- notamment jeunes, dans le tient les pathogènes, tout cadre de protocoles sanitaires en laissant passer la lumière, stricts. permettant ainsi de voir le visage, tout en restant protégé. Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 24 25
2017 KidsE Barbara Wildhaber, Valérie McLin L’utilisation des mécanismes du jeu pour inciter les enfants à consulter leur dossier médical et à comprendre leur état de santé 1 Les adolescents souffrant 2 KidsE a été conçu pour Entre le dossier médical et d’une maladie chronique expri- offrir aux enfants malades le support ludo-éducatif, ment souvent le besoin de se ou greffés du foie, et à leur KidsE vient compléter l’offre réapproprier leur maladie, qui famille, un accès électro- de soins. Il permet au corps était jusque là principalement nique attractif (sur ordina- médical de transmettre aux gérée par leurs parents. C’est teurs, tablettes ou téléphones jeunes patients des messages notamment le cas des enfants portables) aux informations de manière ludique et accom- greffés, qui doivent apprendre médicales propres à leur si- pagnée, comme par exemple les à contrôler et vivre avec ce tuation de santé, ainsi qu’aux résultats d’analyses de labo- nouvel organe. KidsE est un éléments-clés de leur dossier ratoires. Il permet également dossier médical électronique médical informatisé, tout en aux enfants de renforcer leurs innovant, éducatif et inte- leur offrant une éducation connaissances avec la décou- ractif, qui utilise les méca- concernant leur état de san- verte de contenus pédagogiques nismes du jeu pour inciter les té. KidsE 2.0, soutenu par le tout au long de la quête du enfants à consulter leur dos- Challenge Debiopharm-Inartis, jeu. sier médical et à comprendre est une nouvelle mouture de la leur état de santé. Son objec- plateforme KidsE 1.0, déve- tif est de permettre l’éduca- loppée par les HUG pour les tion et l’autonomisation des jeunes patients transplantés 3 La version alpha du jeu a enfants malades par la gestion hépatiques en 2013. KidsE 1.0 été finalisée durant l’été 2020 et individualisée de leur santé a été utilisé par plus d’une des premiers tests de fonction- sur le long terme. L’applica- centaine de patients à ce nalité ont été effectués. Suite tion accompagne l’enfant de jour, avec des retours posi- à des retours très positifs et manière ludique afin de l’aider tifs des utilisateurs qui, engageants, nous avons apportés à comprendre et assumer son dans 68% des cas, l’utilisent des correctifs qui ont donné lieu état de santé, en faire une encore une année après avoir à une version bêta, qui sera tes- part de son identité et envi- démarré le jeu. tée dès l’automne 2020. Un essai sager une vie adulte autonome Dans sa nouvelle mouture, clinique, sur des patients et sereine. KidsE offre une scénarisation malades, transplantés hépa- à l’enfant sous la forme d’une tiques, est prévu pour le dé- histoire qui se construit jour but de l’année 2021. Cette ver- après jour. Cette histoire, qui sion sera une version bêta qui est celle que l’enfant bâtira évoluera au fil de l’eau et des autour d’un univers virtuel, retours des enfants. C’est le permettra au jeune patient, à grand lancement d’une aventure travers une métaphore, d’ap- qui pourra demain dépasser la prendre à se connaître et transplantation hépatique pour de suivre l’évolution de sa s’adresser à des enfants at- maladie. Aseptisée et dému- teints d’autres pathologies. nie de toute vie, la carte sur laquelle ils démarrent le jeu évoluera au fil du temps et des accomplissements pour retrou- ver vie et force. Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 26 27
2017 Self-Up Muhammad Atif, Rafael Freixo, Oriane Perryman-Holt, Parth Reddy, Joyce Tsuchiya, Georg Foster and Mohamed Jerad Un coussin sécurisant pour se relever sans stress 1 Une fois assises, les Le coussin consiste en une Nous avons testé le produit personnes âgées, ou avec chambre à air déployée grâce auprès de trois EMS. Selon les une mobilité réduite, ont à un ressort, deux valves (air retours des professionnels, des difficultés à se relever entrant et sortant) et un sur le premier prototype, seules, manquent de confiance coussin en mousse recouvert nous améliorerons les aspects et craignent de retomber en de tissu. suivants: tissu antidérapant, arrière. Ce manque d’autono- plusieurs tailles, variété de mie est un problème quotidien. housses et matière facilement Selon Geriatric Orthopedic lavable, mouse anti-escarres, Surgery and Rehabilitation 3 Le public cible pour ce adapter la poussée lors du Journal (Scott Schnell, Sep produit sont les personnes déploiement au poids de la 2010) après une fracture du âgées avec des difficultés personne, minimiser le poids col du fémur, 21% des per- de locomotion. En Europe, pour une meilleure portabi- sonnes meurent dans les 12 51 millions de personnes de lité. Pour aller plus loin, mois, à cause de l’impact sur 55 ans et plus rapportent nous imaginons un ensemble leur qualité de vie. Notre avoir des difficultés de loco- complet de produits portables, objectif est d’améliorer la motion, dont 1 million en simples, épurés, esthétiques vie quotidienne des personnes Suisse (Eurostat). Le produit et adaptés aux besoins des âgées en leur redonnant auto- s’adresse aussi aux personnes personnes âgées. Nous voulons nomie et dignité. Se relever ayant des difficultés tempo- contribuer à améliorer leur d’une chaise ne doit pas les raires à se relever seules qualité de vie. La première limiter. après une opération (opéra- étape est la réalisation de tion à cœur ouvert, opération Self-Up. orthopédique…). Le produit est destiné à une utilisation 2 Notre produit est un cous- quotidienne à la maison ou à sin avec une chambre à air. l’extérieur (restaurant…). Le La poche d’air s’écrase dou- produit peut aussi aider les cement sous la personne quand soignants dans les établis- elle s’assoit pour amortir et sements de santé. Pour tester accompagner le mouvement. notre concept, nous avons lan- Une fois assise, la personne cé une campagne de publicité est confortablement installée. de 24h sur Facebook ciblant La poche d’air aide ensuite la notre segment principal. Le personne à se relever en se résultat est un engagement de gonflant progressivement et en 3.5% (contre 0.5% en moyenne) amortissant le mouvement en et des partages spontanés. cas de chute en arrière. Le Nous allons communiquer di- dessin du coussin est ergono- rectement auprès des associa- mique et épuré. Le coussin est tions de patients, des leaders facilement transportable. d’opinion et des soignants. La distribution se fera via les magasins spécialisés, en ligne (notre site et via les distri- buteurs principaux). Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 28 29
2020 Rise Up Elhajhasan Amir, Stéphanie Jacot Assister les personnes à mobilité réduite pour se relever 1 Le projet Rise Up a débuté n’utilisent pas les outils à Une fois installée, un moteur suite à la demande de pa- disposition (tel que le lift à monte la personne jusqu’à une tients à mobilité réduite qui sangle, très répandu dans ce hauteur de 70 cm. chutent à leur domicile. Le milieu). Cela est dû au fait La version domestique de l’ou- but de Rise Up est de relever qu’il est assez complexe dans til, qui vise le marché des les personnes qui n’ont plus son utilisation et relative- particuliers, pourra se dépla- les capacités physiques néces- ment contraignant dans sa mise cer jusqu’à la personne ayant saires pour le faire depuis en fonction. chuté de manière automatique. le sol, en toute autonomie. Souvent, le corps médical Sur le marché, on ne trouve relève à deux les personnes actuellement aucun outil qui ayant chuté ou souvent seul permette de se relever de ma- lors des services de nuit 3 Nous atteignons la fin nière autonome et les outils quand l’effectif est réduit. du développement technique existants sont souvent incon- Ce genre de pratique est non et sommes aux prémices de la fortables pour les personnes seulement contraignant au ni- certification médicale. Cette ayant chuté. veau physique pour l’aide-soi- dernière comportera une série A partir de ce constat, nous gnant, mais aussi très incon- de tests cliniques visant à avons commencé à observer fortable pour les patients qui prouver l’efficacité de l’outil cette population, afin de mieux souffrent de pathologies les ainsi que sa sécurité. Ils se comprendre leurs besoins, mais ayant déjà affaiblies physi- dérouleront probablement au aussi prendre connaissance des quement. SILAB (Clinique de La Source degrés de liberté physiques Suite à ces observations et à Lausanne). Stratégiquement, une fois au sol. D’itérations entretiens, nous avons pris nous commencerons à certifier en itérations, nous avons dé- la décision de développer une la version hospitalière et, veloppé un outil qui prend en deuxième version spéciale de par la suite nous certifierons compte des contraintes phy- Rise Up dont l’ergonomie sera la version domestique avec son siques et les environnements centrée sur l’utilisation avec utilisation autonome et une des utilisateurs. un soignant. motorisation des roues. Les Aussi, durant le développe- tests cliniques se dérouleront ment, nous avons été approchés probablement en juin 2021 et par le milieu hospitalier, nous estimons que les premiers qui serait aussi intéressé 2 L’un des atouts majeurs de outils sur le marché le seront par cette solution pour les Rise Up est son assise en PVC, aux alentours d’octobre 2021. aides-soignants. En s’inté- robuste mais fine de 1mm, et ressant plus à cette pro- qui peut aller jusqu’au ras du blématique en lien avec les sol. Ainsi, l’accessibilité est établissements médicaux, nous fortement facilitée. avons pu voir que les in- firmiers et aides-soignants Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 30 31
Les Dans les prochaines pages, découvrez les projets finalistes des éditions 2016 à 2019, ainsi que les projets sélectionnés pour l’édition 2020. L’équipe gagnante du millésime 2020 sera annoncée en février 2021. finalistes au fil du challenge Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 32 33
2016 Pompe portable élastomère Laurent Decosterd Délivrer des antibiotiques avec des pompes élastomériques portables 1 Il est largement reconnu 2 Les pompes élastomèriques 3 Le fait de pouvoir traiter que des efforts plus impor- sont aujourd’hui constituées les patients à domicile per- tants devraient être faits d’un „ballon“ qui dégonfle met non seulement de réaliser pour gérer les patients sur constamment et pousse douce- des économies substantielles une base ambulatoire plutôt ment le médicament à travers sur les coûts des soins de que de les traiter à l’hôpi- la tubulure et dans le cathé- santé en réduisant la durée tal. Parmi les patients qui ter intraveineux. Ces pompes de l’hospitalisation, mais ont besoin d’une antibiothé- ont principalement été uti- surtout, une telle approche rapie par voie intraveineuse, lisées pour administrer des offre la possibilité pour les un nombre important d’entre médicaments oncologiques, mais patients de quitter l’hôpi- eux sont suffisamment bien pour en principe, tout médicament tal plus tôt pour recevoir des poursuivre leur traitement peut être administré par ces soins médicaux à domicile et à domicile. Plusieurs solu- dispositifs. Le principal fac- constitue un élément important tions sont aujourd’hui propo- teur limitant de ces appareils de la commodité et de la qua- sées pour leur permettre de est la stabilité de la solu- lité de vie des patients. Cela recevoir des thérapies anti- tion médicamenteuse en situa- sera possible si, derrière, les microbiennes parentérales en tion réelle, qui dépend de la conditions d’utilisation des ambulatoire. Des problèmes concentration du médicament, médicaments sont suffisamment logistiques peuvent cependant du type de solution utilisée maitrisées, ce que nous propo- survenir, notamment lorsque pour la dilution et de la tem- sons avec notre projet. plusieurs doses d’antibiotiques pérature variable à laquelle doivent être administrées cette solution est exposée. chaque jour. Cela complique en Dans un travail préliminaire, effet la gestion des patients nous avons étudié la dégra- ambulatoires, en raison des dation de cinq antibiotiques multiples contacts nécessaires dans des pompes élastomèriques entre les infirmières et le transportées par des volon- patient, soit à la clinique, taires dans des sacs de trans- soit au domicile du patient. port pendant 24 heures. Ces Pour cela il existe des pompes données ont montré que quatre élastomèriques portables, dont des cinq antibiotiques testés nous voulons confirmer l’utili- (céfazoline, céfépime, pipéra- sabilité en clinique, pour les cilline et tazobactam) étaient antibiotiques. stables, bien que ces expé- riences aient été réalisées avec des sujets sains dans les conditions de tempéra- ture les plus conservatrices. Notre projet vise à établir la stabilité des antibiotiques couramment utilisés dans les pompes en élastomère, même dans des conditions difficiles. Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 34 35
2016 Dermintel Yoko Tomoko, Fatemi Nastaran Renforcer l’autonomie des patients pour optimiser la santé de la peau 1 Les affections cutanées 2 Dermintel vise à soute- 3 Au départ, nous prévoyons sont parmi les problèmes de nir et à simplifier le régime deux clients principaux pour santé les plus courants et, d’autosoins, à l’aide d’une Dermintel : 1) les patients à tout moment, environ un plateforme de services tech- souffrant d’affections cuta- tiers de la population mon- nologiques, utilisant l’ana- nées; et 2) les partenaires de diale souffre d’une affection lyse et offrant les avantages la marque, tous deux représen- cutanée active. Le sentiment suivants : tant des sources potentielles d’impuissance, le désir d’ano- • Collecter les données indi- de revenus. nymat, le fait de se sentir viduelles sur la peau pour ai- mal informé et le besoin de der à établir les antécédents rechercher des informations, dermatologiques du patient. sont autant de facteurs qui • Contrôler l’observance des renforcent la composante psy- traitements de la peau et amé- chologique profonde des affec- liorer ainsi l’efficacité des tions cutanées. plans de traitement prescrits. L’état d’un patient en derma- • Diagnostiquer des affections tologie consiste en un cycle mineures ou récurrentes néces- continu de poussées et de sitant le renouvellement de périodes d’autosoins. Les pa- l’ordonnance via la téléderma- tients doivent gérer eux-mêmes tologie/pharmacie. leur état tous les jours, avec • Prévoir quand et pourquoi le soutien intermittent des des flambées peuvent se pro- médecins et des traitements duire sur la base de l’analyse hospitaliers. Les maladies de de facteurs multi-variables, et la peau, telles que l’acné, fournir des conseils. l’eczéma, la dermatite de • Informer les patients sur contact, le psoriasis, l’impé- les traitements, les maladies, tigo, la rosacée, entraînent les principes actifs dans les ainsi des coûts considérables prescriptions. qui comprennent les visites • Se connecter à des profils de chez le dermatologue, les patients similaires et à des traitements hospitaliers, les experts médicaux pour partager médicaments sur ordonnance, et apprendre. les produits en vente libre • Coacher les patients et (OTC) et diverses solutions échanger au sein de la commu- d’hydratation et de soins nauté de patients. de la peau. La dermatologie étant essen- tiellement un service ambula- toire, elle offre la possibili- té d’expérimenter de nouveaux modèles de soins personnali- sés. En particulier, la respon- sabilisation et l’autogestion des soins sont essentielles pour les patients souffrant d’affections cutanées. Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 36 37
2017 Hosepeople Romuald Cappelle Une application qui met en contact les personnes hospitalisées entre-elles 1 Quand on se retrouve hos- Une fois le contact établi, le de fiches d’information (sms) pitalisé, bien souvent, on ne patient peut demander à un ami à sa famille, ou ses amis (H, sait pas si certaines de nos aussi hospitalisé de passer n° chambre, etc.), la réception connaissances s’y trouvent dans sa chambre. d’information de l’hôpital. malheureusement aussi, et le Hospeople permet également 2 personnel soignant ne peut pas aux visiteurs de recevoir des donner une liste des personnes informations venant de l’hô- présentes afin d’y trouver des pital. Des messages de bien- 3 Nous estimons que 20% des Visiteur amis. venue, les horaires de visite, patients vont télécharger l’ap- Venant de passer 11 jours à de la cafétéria, un message plication, soit 7’800 téléchar- l’hôpital, je suis tombé à deux indiquant la fin des heures gements par an pour le Valais, reprises sur des personnes que de visite, un message pour le qui est notre premier canton je connaissais, sans savoir déplacement de véhicules mal cible. Afin d’être conservateurs qu’elles se trouvaient aussi stationnés… nous abaissons cette prévision à l’hôpital. D’où l’idée d’une Le service de l’hôpital peut à 5’000 téléchargements par an 1 1 1 application mettant en contact enfin envoyer des messages en en Valais, soit 12.82%. Si on les personnes hospitalisées, fonction des besoins, aux pa- multiplie ce nombre par 26 can- et dans un deuxième temps, le tients. En leur indiquant par tons pour la Suisse on obtient Patient Patient Patient Hôpital personnel soignant. exemple de revenir en chambre 130’000 téléchargements par an. ... B A Réception L’application peut être uti- urgemment ou de remplir un Avec les années, ce pourcentage lisée par les patients et les questionnaire de satisfaction. d’utilisateurs augmentera de visiteurs d’un établissement manière naturelle. L’application (et le personnel de l’hôpital). peut être diffusée directement Elle permet de savoir si une par les hôpitaux, cliniques, connaissance se trouve à l’hô- 2 Le patient ou le visiteur centre de réadaptation, par pital et de mettre en contact télécharge l’application. l’intermédiaire d’affiches, ou les personnes hospitalisées En tant que patient, on crée un par une annonce faite par le Evolution éventuelle 3 entre elles. Elle permet aussi compte afin de pouvoir retrouver personnel soignant. aux patients et aux visiteurs des amis, faire de nouvelles Un site Internet accompagné de recevoir des informations connaissances, recevoir des in- d’une campagne de communication de la part de l’établissement. formations de l’établissement, sont prévus, en première étape, Médecin Selon l’état du patient, cette etc. En tant que visiteur, on au niveau Suisse, puis à l’in- application amène des possi- peut consulter et recevoir des ternational. L’application peut bilités de communication, de informations. être adaptée à chaque établis- rencontre et de déplacement Parmi les fonctions disponibles sement avec différentes fonc- dans l’établissement afin de se trouvent: la possibilité de tions. retrouver des amis ou faire retrouver les personnes fai- des connaissances. Elle permet sant partie de nos relations d’occuper les patients pendant (Facebook, LinkedIn, carnet leur temps libre et ouvre la d’adresses, etc.), le listing possibilité de discuter et de des utilisateurs de l’appli- prendre rendez-vous avec un cation du même établissement, autre patient pour aller à la la messagerie (texte, photos cafétéria par exemple. et vidéos), la création de groupes de discussion, l’envoi Q u a l it é d e v i e d u p a t i e n t 38 39
Vous pouvez aussi lire