Chapitre 10 Emploi et chômage

 
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Chapitre 10 Emploi et chômage
    Bibliographie
                Blanchard O. et Cohen D., Macroéconomie, Pearson.
                Gautié J., Le Chômage, Repères, La Découverte.
                Problèmes Economiques, « Comprendre le marché du travail », Problèmes
                Economiques, Hors-Série n°3, 2013.
    I. Définitions et mesures
      a) L’apparition du chômage comme catégorie statistique
           A retenir. Chômage au XIXe siècle : une « réalité » (‘question sociale’, armée industrielle de
                    réserve…) difficilement mesurable (absence de contrat de travail, importance du travail
                    indépendant / salarié…). Salais, Baverez et Reynaud, L’Invention du chômage (1986). 1ère
                    mesure en France : recensement de 1896.
      b) BIT, INSEE, Pôle emploi
           A retenir. Critères du BIT (Bureau International du Travail) : ne pas travailler, être disponible,
                    rechercher un emploi. Définition de l’INSEE (chômage au sens du BIT) : « Le chômage
                    représente l'ensemble des personnes de 15 ans et plus, privées d’emploi et en
                    recherchant un » (depuis 2003, enquête réalisée en continu, résultats trimestriels).
                    Ministère du Travail (données Pôle emploi) : « personnes sans emploi, disponibles pour
                    en occuper un et qui ont fait la démarche de s’inscrire à Pôle emploi » ; 5 catégories (A à
                    E) correspondant à des personnes remplissant tout ou partie (activité réduite,
                    maladie…) des critères.
      c) Des stocks aux flux : la dynamique du marché du travail
           A retenir. Chômage = stock dont l’évolution résulte des flux d’emplois (créés – détruits) ; Flux
                    (créations + destructions) = 7-8% du total des emplois en France (2 fois plus aux E-U  +
                    grande fluidité). Vulnérabilité (probabilité de perte d’emploi) = mesure de la récurrence
                    du chômage. Employabilité (pour un chômeur, probabilité de trouver un emploi) =
                    mesure de la persistance du chômage. Chômage de longue durée (+ du 12 mois), de très
                    longue durée (+ de 2 ans). Chômage d’insertion (1ère entrée), de conversion (perte d’un
                    emploi stable), récurrent (emplois précaires), d’exclusion (faible employabilité).
      d) Chômage, emploi, inactivité et « halo » du chômage
           A retenir. Taux de chômage = nombre de chômeurs / population active. Taux d’emploi = nombre
                    d’actifs occupés / population en âge de travailler (Taux de non emploi = nombre de
                    chômeurs / population en âge de travailler). Taux d’activité = nombre d’actifs /
                    population en âge de travailler. Effets de flexion : variations du taux d’activité en
                    fonction de la conjoncture (ex : effet d’appel lorsque la conjoncture est favorable).
                    « Halo » du chômage : personnes qui ne sont pas statistiquement au chômage (inactifs,
                    actifs occupés) mais ayant néanmoins un statut à la frontière du chômage : chômeurs
                    découragés, temps partiel subi, chômage partiel ou technique, « chômage déguisé »
                    (emploi ‘aidé’, stages de formation, personnes officiellement inaptes au travail).
    II. Evolutions du chômage et de l’emploi depuis le XIXe siècle
      1) Fluctuations économiques et chômage dans l’industrie au XIXe siècle
           A retenir. Faiblesse structurelle dans le secteur agricole. Les mouvements ouvriers comme indice
                    d’un certain chômage dans la 1ère moitié du XIXe : mouvement chartiste, mouvements
                    luddistes (Angleterre dans les 1840’s, révolte des canuts lyonnais en 1831) ; semble
                    important pendant les crises : « Bien que son ampleur échappe pour cette période à
                    toute appréhension statistique, on sait qu’il frappe de plein fouet les industries les plus
                    modernes et les plus dynamiques, comme l’industrie cotonnière, qui successivement
                    aspirent et rejettent une main d'œuvre non qualifiée (l’ « armée de réserve

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industrielle » de Marx), selon les pulsions de l’activité économique. » (Asselain).
                     Quelques mesures partielles venant des syndicats ⇒ environ 5% en Angleterre entre
                     1851 et 1873 (proche de ce chiffre fin XIXe), 5% en moyenne aux E-U sur la période
                     1869-1873, pics importants pendant les crises (35% en 1908 parmi les ouvriers
                     syndiqués de l’Etat de New York).
      2)) L’Entre-deux-guerres : du chômage structurel à la dépression
           A retenir. Apparition d’un chômage structurel (persistant au-delà des fluctuations de la
                    conjoncture) dans les années 1920 en Allemagne (4.5% sur la période 1922-1929, mais
                    10% dans l’industrie) et au R-U (7-8% sur la période 1922-1929, 11.4% dans l’industrie).
                    Opposition Keynes (1925, Les Conséquences économiques de M. Churchill : tendance
                    déflationniste liée à la politique de retour à l’étalon-or) – Rueff (1925 : pouvoir des
                    trade-unions et « politique de subsides aux chômeurs »). Taux de chômage faible aux E-
                    U : 4.1% entre 1922 et 1929 (6.2% dans l’industrie). Chômage (conjoncturel et
                    structurel) dans les années 1930 : Allemagne (34.2% en 1932), E-U (de 3.1% en 1929 à
                    24.7% en 1933, toujours à 21.3% dans l’industrie en 1937) ; reste faible en France
                    (chômage masqué) et au Japon ; retrouve un niveau faible au R-U à la veille de la 2GM.
      3) Des trente glorieuses au retour du chômage structurel
                    Les trente glorieuses : un taux de chômage à 3%
           A retenir. Plein-emploi pour les PD dès le début des années 1950 (3% à la fin des années 1950). E-
                    U : fluctuations importantes et moyenne plus élevée (entre 4 et 6%, inférieur à 4% après
                    1966). Plus élevé également en Italie (5.5% entre 1950 et 1973). Taux les plus faibles :
                    France (2% entre 1950 et 1973) et Japon (1.6% entre 1950 et 1973).
                    1974-1993 : augmentation et persistance du chômage
           A retenir. Forte augmentation entre 1974 (6% dans les PD) et 1983 (8%). Réapparition d’un
                    chômage structurel. Relation stabilisation sur la période 1983-1993 (6% en 1990). E-U :
                    pic en 1983 (+ de 10%), décrue ensuite (5% en 1989). Forte augmentation en France :
                    3% en 1974, 7% en 1983, 9% en 1987.
                    1993-2007 : décrue en moyenne et diversité des évolutions
           A retenir. Inférieur à 6% pour l'ensemble des pays de l’OCDE en 2007. Entre 1990 et 2000 : baisse
                    aux E-U (de 8% à 4%), au R-U (de 10% à 5%), en Espagne, en Irlande ; reste élevé en
                    France (+ de 10%) et en Allemagne (+ de 8%) ; augmentation au Japon (5% à la fin des
                    années 1990).
                    La crise de 2008
           A retenir. Pays de l’OCDE : de 6% en 2007 (4% aux E-U) à 9% en 2010 (10% aux E-U). Exception
                    allemande : poursuite de la baisse amorcée en 2005. Diminution à partir de 2010 mais
                    sans retour au niveau antérieur à la crise, sauf dans certains pays : France, Grèce (25%
                    en 2013), Espagne.
      4) Les changements de nature de l’emploi et du chômage
           A retenir. Disparités de taux de chômage selon l’âge, le sexe, la CSP, les régions. Tertiairisation,
                    féminisation de l’emploi. Développement des formes particulières d’emploi
                    (« atypiques », « précaires »), notamment le temps partiel.
    III. Les causes et explications du chômage
      Introduction
           A retenir. Chômage frictionnel. Chômage conjoncturel. Chômage structurel.
      1) Fluctuations conjoncturelles et chômage
        a) Equilibre de sous-emploi chez Keynes
           A retenir. Chômage involontaire. Hausse de la demande ⇒ baisse du chômage, effets d’autant
                    plus faibles qu’on se rapproche du plein-emploi (⇒ courbe de Phillips). Chômage =

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phénomène purement macroéconomique ; rejet d’un raisonnement en termes de
                    marché du travail (le chômage n’est pas un chômage structurel dû à des rigidités).
        b) La loi d’Okun
                   Evolution de l’outgap et évolution du taux de chômage
           A retenir. Output gap (outgap, écart de production) = PIB effectif – PIB potentiel. Okun (1962) :
                    relation empirique entre l’écart de production et le taux de chômage. Etats-Unis de
                    1949 à 2009 : hausse de l’outgap (récession) de 2 points ⇒ hausse du chômage de 1
                    point (soit coefficient d’Okun = 0.5). En France, la croissance est moins « riche en
                    emplois » qu’aux E-U, même si le coefficient d’Okun est plus élevé après 1980.
                   Pourquoi un rapport de 1/2 pour 1 ?
           A retenir. Effet de flexion. Evolution procyclique de la productivité du travail (d’autant plus forte
                    que la flexibilité quantitative externe est faible et que la flexibilité quantitative interne
                    est forte).
                   Coefficient d’Okun : la surprise de 2009 aux Etats-Unis
           A retenir. Coefficient d’Okun =1 aux E-U au cours de la récession de 2008-2009 (estimation OCDE
                    (2010)). Explications possibles : évolution inhabituelle de la productivité (augmente en
                    2009), hausses du chômage particulièrement importantes lors des récessions faisant
                    suite à une crise financière (correction du surinvestissement de la période de bulle,
                    rationnement du crédit…).
      2) Rigidités et chômage structurel
        a) L’analyse standard du marché du travail
                   L’équilibre du marché du travail en concurrence parfaite
           A retenir. Equilibre du marché du travail : rencontre offre de travail (arbitrage travail-loisir) et
                    demande de travail (salaire réel = productivité marginale). Salaire d’équilibre
                    (« walrasien ») = salaire qui apure le marché (O(w/p)=D(w/p)).
                   Chômage volontaire et rigidités exogènes
           A retenir. salaire d’équilibre (« walrasien ») ⇒ toute offre de travail est satisfaite ⇒ l’apparition
                    d’un ‘chômage’ est nécessairement de nature volontaire (rôle des allocations chômage).
                    Rigidités exogènes (pouvoir des syndicats, réglementation…) de salaire (salaire
                    minimum…), de l’offre ou de la demande de travail (contrats de travail…) ⇒
                    déséquilibres du marché.
                   Le chômage naturel
           A retenir. Friedman (1968). Chômage naturel = chômage essentiellement frictionnel.
        b) Les rigidités endogènes chez les nouveaux keynésiens
                   Les origines : l’équilibre général (walrasien) à prix fixes
           A retenir. Clower (1965) et Leijonhufvud (1967). Théorie du déséquilibre : Barro et Grossman
                    (1971), Malinvaud (1980), Réexamen de la théorie du chômage, Benassy (1984).
                    Chômage keynésien (contrainte de débouchés) : insuffisance de la demande solvable sur
                    le marché des B&S ⇒ licenciements (excès d’offre sur le marché du travail). Chômage
                    classique (contrainte de rentabilité) : salaire réel (coût de production) trop élevé ⇒
                    insuffisance de l’offre sur le marché des B&S et insuffisance de la demande de travail.
                 Les imperfections du marché du travail et le chômage d’équilibre : présentation
          générale
           A retenir. Nouveaux keynésiens. Cadre : imperfections de marchés, fondements
                    microéconomiques (homoeconomicus) des déséquilibres macroéconomiques ⇒ rigidités
                    endogènes ⇒ persistance d’un salaire réel au dessus du salaire d’équilibre « walrasien »
                    ⇒ « chômage d’équilibre » (origine : Phelps (1967)).

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         La théorie insiders / outsiders (Lindbeck et Snower (1988))
           A retenir. Salaire des insiders = w* + c, donc au-dessus du salaire qui apure le marché (salaire
                    d’équilibre walrasien w*), avec c = coûts de remplacement de la main d'œuvre (coûts de
                    licenciement, de formation…).
                   La théorie des contrats implicites (Azariadis (1975))
           A retenir. Hypothèses : les évolutions de salaire (en fonction de la conjoncture) ne sont pas
                    explicitées au moment de l’embauche, le salarié est adverse au risque, l’employeur est
                    neutre (ou faiblement adverse) au risque. Contrat implicite  contrat d’assurance pour
                    le salarié : pas (ou peu) de diminution du salaire en cas de chute de l’activité (⇒ au
                    niveau macroéconomique : w > w*, donc chômage).
                   Le salaire d’efficience (une hausse du salaire augmente la productivité)
           A retenir. Origine = Leibenstein (1957) dans le cas des PVD. Cadre général (Solow (1979)) :
                    asymétrie d’information, la production dépend de l’effort (non observable) du salarié
                    qui lui-même dépend du salaire : Y = F(e(w).L) ; programme du producteur : Max
                    π = p.F(e(w).L) – w.L . L’embauche d’un chômeur (à un salaire + faible que le salaire en
                    vigueur dans l’entreprise) abaisserait le coût du travail mais « abaisserait la productivité
                    de tous les salariés déjà en poste. L’hypothèse de salaire d’efficience explique ainsi le
                    chômage involontaire » (Yellen (1984)). 5$ a day (Ford). Pourquoi la firme a intérêt à
                    verser un salaire au-dessus du salaire de réservation : 1) Coût de rotation de la main
                    d'œuvre (Salop (1979)) ; 2) Sélectionner les meilleurs : le salaire comme signal de
                    compétences et solution à la sélection adverse (Weiss (1980)) ; 3) Limiter l’aléa moral :
                    le problème du ‘tire au flanc’ (Shapiro et Stiglitz (1984)) ; 4) Améliorer la performance
                    dans une logique d’« échange de dons » : fairness (salaire ‘équitable’) ⇒ réciprocité
                    (effort ‘équitable’) (Akerlof (1982)) (expériences (Fehr et al. (1993)) ⇒ corrélation
                    positive entre effort et salaire).
        c) Le modèle WS / PS (Layard, Nickell et Jackman (1991)) : salaire réel et chômage
        d’équilibre en concurrence imparfaite.
                   Marché du travail, Marché des B&S, Pouvoirs de marché, Chômage d’équilibre
           A retenir. Les salariés sont price-maker sur le marché du travail ; la courbe WS (Wage-Setting) est
                    décroissante : hausse du taux de chômage (↑U) ⇒ baisse du salaire nominal et, pour des
                    prix donnés, du salaire réel (↓w/p). Les entreprises sont price-maker sur le marché des
                    B&S (comportement de marge) ; la courbe PS (Price-Setting) est croissante : conjoncture
                    défavorable ⇒ hausse du chômage (↑U) ⇒ compression des marges (↓p) et, à salaire
                    nominal donné, hausse du salaire réel (↑w/p). Point de rencontre de WS et de PS ⇒
                    chômage d’équilibre (U*) et salaire réel d’équilibre (w/p*).
                   Chômage et inflation
           A retenir. U < U*  WS(U) > PS(U) ⇒ spirale inflationniste (boucle prix-salaire). U* = taux de
                    chômage compatible avec une inflation stable (↔NAIRU).
                   Les évolutions du chômage d’équilibre (déplacements de PS et WS)
           A retenir. Baisse de la rentabilité des entreprises (augmentation du prix des consommations
                    intermédiaires, des prélèvements obligatoires…) ⇒ déplacement de PS vers la droite ⇒
                    hausse de U*. Exigences accrues des salariés (hausse des indemnisations chômage,
                    renforcement du pouvoir syndical…) ⇒ déplacement de WS vers la droite ⇒ hausse de
                    U*.
        d) La prise en compte de l’appariement entre chômeurs et postes vacants
                   « Job search » et « matching » (Diamond, Mortensen, Phelps, Pissarides)
           A retenir. Diamond (1971), Mortensen (1970), Pissarides (1985). Job Search : comportement
                    optimal de recherche d’emploi par les chômeurs sur un marché caractérisé par des

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imperfections (coûts de transaction et concurrence imparfaite). Le processus
                    d’appariement (matching) peut expliquer l’importance du chômage d’équilibre.
                   Chômage de prospection et chômage d’inadéquation
           A retenir. Chômage de prospection = chômage frictionnel, volontaire. Chômage d’inadéquation =
                    chômage dû à une inadéquation qualitative entre offre et demande de travail ;
                    involontaire ; peut provenir de chocs (ouverture à la concurrence, choc technologique…)
                    et de contraintes institutionnelles (système de formation défaillant, service de l’emploi
                    défaillant…). Effets de l’indemnisation chômage : augmente le chômage de prospection,
                    peut diminuer le chômage d’inadéquation (Acemoglu et Shimer (1999)).
                   La courbe de Beveridge
           A retenir. Origine : Beveridge en 1940. Relation inverse entre taux d’emplois vacants (ordonnées)
                    et taux de chômage (abscisses). Déplacement le long de la courbe  évolutions du
                    chômage conjoncturel. Déplacement de la courbe  évolution de l’efficacité de
                    l’appariement (Blanchard et Diamond (1989)).
                   Les déplacements de la courbe de Beveridge depuis les années 1960
           A retenir. Déplacement vers la droite des années 1960 aux années 1980 dans les pays de l’OCDE.
                    Déplacement vers la gauche des années 1980 au début des années 2000 aux Etats-Unis.
                    Déplacement vers la gauche en Allemagne depuis le milieu des années 2000.
      3) Du chômage conjoncturel au chômage structurel : l’effet d’hystérèse.
           A retenir. Hystérèse  effet persistant alors que sa propre cause a disparu. Phelps (1972) : le
                    NAIRU est fonction des valeurs passées du taux de chômage effectif (NAIRU ≠ chômage
                    ‘naturel’). Blanchard et Summers (1987) : « Le ralentissement des gains de productivité
                    et des prix du pétrole à la hausse peuvent expliquer les années 1970, mais il existe peu
                    de chocs défavorables permettant d’expliquer le doublement du taux de chômage [en
                    Europe] au cours des années 1980 ». Hausse du chômage effectif ⇒ hausse du chômage
                    d’équilibre ; causes : détérioration du capital humain, rôle des insiders.
      4) Mutations structurelles et institutionnelles et chômage (structurel)
        a) Progrès technique et mondialisation
                   Progrès technique et emploi
           A retenir. Effets d’une hausse de la productivité : niveau microéconomique, niveau
                    macroéconomique à court-moyen terme (rôle du partage des gains de productivité :
                    baisse de prix, hausse de salaires, hausse de profit ; chômage d’inadéquation), à (très)
                    long terme (productivité source de croissance). Sauvy (1980), La Machine et le chômage
                    (déversement).
                   Le rôle de la mondialisation (rappels)
           A retenir. Contenu en emploi des importations. Délocalisations. Effets positifs sur le pouvoir
                    d’achat et redéploiement de la demande. Choc de réallocation (évolution de la
                    spécialisation) et chômage d’inadéquation. Concurrence accrue et innovation.
        b) Les déterminants du coût du travail
                   Le rôle du salaire minimum
           A retenir. Effet attendu dans le cadre néo-classique standard : hausse du chômage. Effets
                    observés très contrastés. Etats-Unis : baisse de 30% du salaire minimum en termes réels
                    entre la fin des années 1960 et la fin des années 1980, +16% entre 1989 et 1991 ⇒ pas
                    d’impact observable sur le chômage. R-U : salaire minimum national en 1999, +33% en
                    termes réels entre 2000 et 2007 ⇒ pas d’impact significatif. Card et Krueger (1994) : pas
                    d’effet négatif sur l’emploi de l’augmentation du salaire minimum dans le New Jersey en
                    1992. Arguments théoriques en faveur du salaire minimum : effet positif sur la

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productivité (salaire d’efficience), cas d’un pouvoir de monopsone. Eventualité d’un
                    effet de seuil.
                   Le coin fiscal
           A retenir. Coin fiscal = Coût du travail pour l’employeur – Salaire net de tous les prélèvements.
                    Effet attendu dans un cadre néo-classique standard : ↑ Coin fiscal ⇒ ↓ Emploi. Etude
                    OCDE (2006) sur 1982-2003 : +10% pour le coin fiscal ⇒ +2.8 points pour le taux de
                    chômage. Autres études amenant à des résultats + contrastés. Possibilité d’un effet de
                    compensation : ↑ Coin fiscal ⇒ ↓ Salaire net.
                   Le rôle des syndicats et des modalités de négociations salariales
           A retenir. Cadre néo-classique standard : Présence syndicale ⇒ Pouvoir de monopole ⇒ Salaires
                    élevés ⇒ Chômage. Pas de relation statistique systématique entre taux de
                    syndicalisation et pression salariale ; rôles : 1) du degré de centralisation de la
                    négociation (courbe en cloche), 2) du degré de coordination entre les acteurs.
        c) Le rôle de l’indemnisation du chômage et de la protection de l’emploi
                   L’indemnisation : effets désincitatifs contre qualité de l’appariement et soutien
           de la consommation
           A retenir. Effets négatifs théoriques : effets désincitatifs sur l’offre (Rueff), hausse du chômage de
                    prospection. Effets positifs théoriques : stabilisateurs automatiques, amélioration de la
                    qualité de l’appariement. Critères de définition de la générosité d’un système
                    d’indemnisation : taux de couverture (part des chômeurs indemnisés), taux de
                    remplacement (allocation versée / salaire), durée d’indemnisation, contraintes
                    imposées (‘emplois acceptables’… ⇒ probabilité de radiation). Etudes
                    macroéconomiques : Forte générosité ⇒ Fort chômage ; mais problème de sens de
                    causalité. Etudes microéconomiques : ↓ Générosité ⇒ ↓ durée du chômage ; problème :
                    durée optimale du chômage non nécessairement égale à zéro.
                   Les effets du degré de protection de l’emploi sur le chômage et l’emploi
           A retenir. Effets théoriques incertains : moindre flexibilité (quantitative externe) ⇒ embauches
                    moindres en période d’expansion mais licenciements moindres en période de récession
                    ⇒ simple effet de lissage ? Effets négatifs sur la ‘destruction créatrice’ ? Effets positifs
                    de la protection : baisse du turn-over, pertes de capital humain dues au chômage…
                    Problèmes de mesure (indicateur synthétique de l’OCDE : échelle de protection de 0 à
                    6). Pas de relation entre protection et taux de chômage. ↑ Protection ⇒ ↑ Durée du
                    chômage (moindre fluidité), ↑Flexibilité interne, ↑ Emploi temporaires.
        d) La complémentarité institutionnelle, l’interaction avec les chocs macroéconomiques et
        les systèmes nationaux
           A retenir. Nickell (1997). Blanchard et Wolfers (2000), 20 pays de l’OCDE, 1960-1996 : les
                    différences institutionnelles n’expliquent pas en elles-mêmes les différences de taux de
                    chômage mais en interaction avec les chocs macroéconomiques ; au contraire, Nickell,
                    Nunziata et Ochel (2005) : les évolutions des institutions du marché du travail
                    expliquent la majorité de la croissance en Europe entre le début des années 1960 et le
                    milieu des années 1990. Les systèmes nationaux (Esping-Andersen (1999), Les Trois
                    monde de l’Etat-providence) impliquent des modes d’accès à l’emploi différents :
                    modèle conservateur-corporatiste (⇒ chômage élevé des femmes et des jeunes,
                    segmentation insiders / outsiders marquée), modèle social-démocrate (flexicurité),
                    modèle libéral.
    IV Les politiques de lutte contre le chômage
      1) Les politiques conjoncturelles
           A retenir. Politiques de relance et lutte contre le chômage conjoncturel. Un argument
                    supplémentaire : les effets d’hystérèse. Cas particulier : les mesures de chômage partiel.

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2) Les politiques du marché du travail
           A retenir. Définition de l’OCDE : « Les politiques du marché du travail comprennent les services
                    public de l’emploi, les programmes de formation, de subvention à l’embauche et la
                    création directe d’emploi dans le secteur public, ainsi que l’indemnisation du
                    chômage ».
        a) Politiques actives et passives
           A retenir. Mesures passives : indemnisation chômage et dispositifs de préretraite.
        b) Evolutions et différences selon les pays
           A retenir. Pays anglo-saxons : politique du marché du travail résiduelle. Pays scandinaves :
                    rapport (dépenses publiques d’emploi / PIB) élevé. La place décroissance des mesures
                    passives (France : 71% des dépenses en 1985, 58% en 2008). Parmi les dépenses
                    actives : place croissante des dépenses de formation (critique de James Heckman), des
                    aides à l’embauche dans le secteur privé (effets d’aubaine, de substitution, d’éviction),
                    de l’aide à la recherche d’emploi (politique du ‘guichet unique’) et des incitations à la
                    reprise d’emploi (PARE en France à partir de 2001…).
      3) Les politiques transversales
        a) L’action du côté de la demande : encourager la création d’emplois
           A retenir. Abaisser le coût du travail : baisses de cotisations sociales, principalement sur les bas
                    salaires (France : Balladur en 1993, Aubry en 1998, réduction ‘Fillon’ en 2005, CICE en
                    2013). Réduction du temps de travail : la loi sur les 35 heures.
        b) Actions du côté de l’offre : l’incitation au travail
           A retenir. L’argument de la trappe à inactivité (prestations sociales). ‘Making work pay’. Crédits
                    d’impôt pour les détenteurs d’emploi : Earned Income Tax Credit (E-U), Working Tax
                    Credit (R-U), Prime pour l’emploi (France, 2001).
        c) flexibiliser le marché du travail
           A retenir. Flexibilisation dans les pays anglo-saxons. France : suppression de l’autorisation
                    administrative de licenciement (1986). Limite : effet de lissage. Développement des
                    formes particulières d’emploi. Réformes Hartz en Allemagne (2003-2005). La flexicurité :
                    Pays-Bas et Danemark ; Stratégie européenne pour l’emploi (1997) ; France : rupture
                    conventionnelle (2008) et loi sur la sécurisation de l’emploi (2013).

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