Cinéma : une Europe à plusieurs vitesses - NPA Conseil
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Cinéma : une Europe à plusieurs vitesses Alors que la France signe une année 2018 en demi-teinte, sauvée par le succès de trois comédies, le Royaume-Uni continue de voir sa fréquentation cinématographique progresser, laissant l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne en retrait. Fréquentation cinéma : le Royaume-Uni fait figure d’exception En France, 200,5 millions de spectateurs sont allés au cinéma en 2018, selon les chiffres du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), publiés lundi 31 décembre 2018 ; un résultat en baisse de 4,25 % par rapport à 2017. Ce recul s’explique par trois facteurs : le manque de blockbusters US, l’attrait pour la diffusion des matchs du Mondial de football, et la chaleur qui s’est étendue durant de nombreux mois incitant davantage à sortir. Malgré tout, la France reste leader en Europe en termes de fréquentation des salles obscures. Les autres pays européens ont eux-aussi annoncé leurs premiers chiffres de fréquentation du cinéma. Au Royaume-Uni, elle progresse de 3% en 2018 à 176 millions d’entrées, Il s’agit du score le plus élevé depuis 1971. La « UK Cinema Association » a déclaré que l’année 2018 avait été une année record pour le cinéma, avec des recettes devant dépasser le milliard de livres[1]. Une tendance attribuée notamment à la constante progression outre-Manche du parc d’écrans disponible, le développement dynamique des multiplex et les succès de deux films en particulier : Mamma Mia ! Here We Go Again et Avengers : War Infinity. En revanche, il s’agit d’un annus horribilis pour le cinéma en Allemagne, où la fréquentation a fortement chuté, de 17% à 90 millions d’entrées. C’est la plus forte chute enregistrée par le cinéma allemand, qui passe derrière l’Espagne en nombre d’entrées : en cause notamment (outre la météo et la Coupe du Monde de foot) la diminution du nombre de lancements de films (281 vs 298 en 2017). Cette tendance baissière touche aussi l’Italie, avec une baisse de 6% (à 79 millions) et l’Espagne (-4% à 92 millions). Dans la Péninsule italienne, la fréquentation a été la plus faible depuis plus de dix ans. La baisse a affecté tous les mois de l’année, et particulièrement le mois de juillet, marquée par la Coupe du Monde de foot (et malgré l’absence de qualification de l’équipe d’Italie), à tel point que l’industrie cinématographique italienne a déjà prévu un plan de relance pour l’été 2019 avec la programmation de 10 grands films de majors US. Évolution de la fréquentation cinématographique en Europe (2010 – 2018 / en millions d’entrées)
Source : NPA Conseil sur données CNC, BFI, FFA, Anica, Comscore Production nationale : la domination française Avec une part de marché à 40% pour les films français et 77 millions d’entrées (+1%), le succès de la production cinématographique française ne se dément pas puisqu’il s’agit de la meilleure part de marché depuis 2014[2]. Trois films français figurent ainsi parmi le top 5 des films les plus vus au cinéma : Les Tuche 3, liberté, égalité, fraternituche (5,7 millions), La Ch’tite Famille (5,6 millions) et Le Grand Bain (4,2 millions). Néanmoins, l’année 2018 est particulièrement marquée par la progression des films non français et non américains, qui passent à 15,7% de parts de marché en 2018 contre 10,9% en 2017. En Italie, malgré une forte baisse de la fréquentation, le point positif est le chiffre d’affaires des films italiens plus important qu’en 2017. De plus, la part de productions locales au box- office démontre un fort attachement aux films italiens avec à 22% de parts de marché (après une année 2017 difficile sur cet indicateur). Le premier d’entre eux, A casa tutti bene, se place en 10ème position du box-office italien en 2018. Le cinéma espagnol est quant à lui en légère augmentation en 2018 (+1%) sur le nombre de productions espagnoles à l’affiche. Le film Campeones est le succès espagnol de l’année. A noter par ailleurs la place importante du cinéma américain, à 67%. En termes de genres de films, les productions nationales européennes qui fonctionnent le mieux sont le plus souvent des comédies. En effet, l’humour est particulier à chaque pays européens et la force des comédies nationales est aussi d’arriver à capter et intégrer subtilement les faits de société propres à chaque pays à travers la comédie. Part de marché de la production nationale en Europe (2018 – %) Source : CNC, BFI, FFA, Anica, Comscore. Le chiffre pour l’Allemagne n’est pas définitif [1] Source : Sky News [2] Source CNC : part de marché selon la nationalité des films Une année d’audience positive pour les chaînes historiques Année gagnante pour les chaînes historiques, relancées notamment grâce aux succès sportifs et à la fiction premium. NPA Conseil détaille l’évolution générale des audiences des chaînes TV sur la période du 1er janvier au 9 décembre 2018, la
place du replay dans la consommation et propose d’ores et déjà un top audience de l’année. Les chaînes historiques réaffirment leur leadership Alors que les chaînes historiques (TF1, F2, F3, F5, Arte et M6) n’ont jamais été autant mises en concurrence avec l’accumulation des chaînes de la « TNT 2005 », les six chaînes « TNT HD » et la multiplication des services à la demande, dont beaucoup distribuées en OTT, elles affichent de manière exceptionnelle une progression en 2018 vs 2017, certes légère, mais qui contraste fortement avec le recul de 5,8% observé pour la1ère génération de chaînes TNT (2005). Les chaînes HD continuent par ailleurs à montrer davantage de dynamisme avec une progression de 2,2% de leur part d’audience sur l’année. Les groupes TF1, France Télévisions et M6 largement dominants Les groupes TF1, France Télévisions et M6 représentent plus de 68% des audiences des chaînes nationales gratuites (et Canal+). En effet, pour les groupes TF1, France Télévisions et M6, la multiplication des synergies internes représente une condition pour maintenir leur leadership en audience, optimiser leur approvisionnement en programmes, toucher tous les publics et apporter le meilleur service aux annonceurs. Lors de l’annonce de la réorganisation des équipes de France Télévisions, Takis Candilis, directeur général délégué à l’antenne et aux programmes du groupe, affirmait : « jusqu’à présent, chaque chaîne cherchait le meilleur pour elle-même, mais pas toujours en adéquation totale avec son ADN. Or, c’est l’audience du groupe qui est intéressante, plutôt que l’audience de chacune »[1]. En termes de part d’audience par groupe, sur la période du 1er janvier au 9 décembre 2018 (hors chaînes info, et hors France Ô qui ne fait plus partie de la mesure d’audience depuis le 29 janvier 2018), France Télévisions devance TF1 d’un point de PdA 4+. La progression des chaînes historiques se ressent encore davantage au cas par cas. Ainsi, sur la cible des 4+, TF1 profite de l’effet Coupe du monde et du succès de ses séries pour faire progresser son audience annuelle de 0,4 pt. France 2 est quant à elle la chaîne qui progresse le plus sur la période étudiée (+0,5 pt). France 3 affiche elle-aussi de belles performances et prend la troisième place du classement devant M6, en recul. Sur la cible des FRDA 15-49 ans comme sur la cible des 15-34 ans, TF1 est la chaîne qui progresse le plus (respectivement +0,5 pt et +1,1 pt). Côté TNT, la seule chaîne qui soit réellement gagnante sur la cible des 4+ est RMC Story (anciennement Numéro 23) qui progresse de 0,3 pt à 1,4% de PdA 4+. Les autres sont globalement stables ou en recul. TMC et C8 se retrouvent côte à côte sur cette même cible alors que cette dernière, en recul chez les jeunes, se voit aux côtés de France 3 sur la cible des 15-34 ans. A noter par ailleurs, la progression notable de TF1 Séries Films auprès des
FRDA 15-49 ans (+0,3 pt) et des 15-34 ans (+0,2 pt). Les 15-34 ans continuent de délaisser l’écran TV er En 2018, sur la période du 1 janvier au 9 décembre, les Français ont moins regardé la télévision. La Durée d’Ecoute individuelle moyenne est de 3h30, soit 5 minutes de moins par rapport à la même période en 2017. Cette baisse des audiences concerne toutes les catégories d’âges sans exception. Les 15-34 ans sont ceux qui abandonnent de plus en plus la télévision. Leur durée d’écoute par jour est passée, en moyenne, à 1h53 en 2018 soit une baisse de 13 minutes vs 2017 et 43 minutes depuis 2013. A noter que le recul des 60+ est minime (-7 sec). La fiction, championne du replay Le poids du différé TV continue de progresser. Il représente, en 2018, 4,3% de l’audience globale des chaînes historiques, agrégat qui affiche la plus forte progression d’une année sur l’autre. TF1, France 3 et M6 affichent ainsi le plus fort volume de téléspectateurs en replay (dont une grande majorité sur l’écran TV) sur la tranche horaire 17h à 23h. Côté TNT, W9 est la plus puissante en majeure partie grâce au succès en replay de son émission Les Marseillais (666 000 tlsp en replay pour l’épisode le plus puissant) : il s’agit de la seule chaîne dont la consommation replay sur smartphone est la plus importante. Mais, de manière générale, le poids de la consommation sur smartphones, ordinateurs et tablettes a encore peu d’impact sur l’audience globale des chaînes historiques. Sur l’année 2018, la fiction est de loin le genre le plus rattrapé avec 10 occurrences dans le top 10 de l’année dont sept fictions françaises. Les seuls programmes de flux présents au classement sont diffusés par TF1 et M6 et concernent des marques fortes des chaînes : Les ème ème aventuriers de Koh-Lanta (25 place) et Top Chef (30 place). Top des programmes en prime-time 2018 ne déroge pas à la règle et place à nouveau Les Enfoirés en tête de classement des audiences en prime-time pour l’année 2018 (hors événements sportifs), et ce malgré le plus mauvais chiffre d’audience enregistré par le programme depuis son lancement. Pour le reste, la fiction sous toutes ses formes (séries et téléfilms) garde une place prépondérante, notamment grâce au succès de Good Doctor sur TF1. A noter par ailleurs, le documentaire en deux parties, Les Bleus 2018 au cœur de l’épopée russe, réalise la deuxième meilleure performance en termes de PdA 4+.
er Top 30 des audiences consolidées en prime time (1 janvier au 9 décembre 2018) PdA 4+ et FRDA 15-49 ans / Hors sport er Source : NPA Conseil sur données Médiamétrie. Audiences consolidées du 1 janvier au 9 décembre 2018 Audiences des événements sportifs en prime-time La retransmission des événements sportifs en prime time réalise tout genre confondu les meilleures audiences. Par exemple, TF1, qui diffusait les matchs de la Coupe du monde de football obtient une moyenne de 34,5% de PdA 4+ sur l’ensemble des matchs diffusés entre 20h et 23h. Par ailleurs, trois matchs réalisent une audience supérieure à celle des Enfoirés en PdA 4+, la meilleure étant obtenu par le match France-Belgique avec 68,4% de PdA. A noter, sur l’ensemble de la journée, la meilleure audience est réalisée par la finale de Coupe du monde avec 81,1% de PdA4+. [1] Source : Les Echos L’Asie au cœur de la bataille des contenus Dans la bataille des contenus que se livrent les diffuseurs actuellement, l’Asie est devenue en 2018 un combattant sérieux sur le territoire international, que ce soit en TV, SvoD ou sur les réseaux sociaux. Mais le continent fait aussi l’objet de toutes les convoitises et le monde entier se presse déjà sur ce gigantesque marché. Groupes audiovisuels : les regards tournés vers l’Est Un gigantesque potentiel stratégique pour la SVoD Selon les estimations du cabinet Digital TV Research, le nombre d’abonnés à la vidéo sur demande par abonnement en Asie-Pacifique (APAC) passera de 141 millions en 2017 à 351 millions en 2023. De plus, avec une population de 4,3 milliards d’habitants, soit plus de la moitié de la population mondiale, les ambitions internationales des entreprises de contenus américains dans cette zone, qui pour l’instant n’a joué qu’un rôle modeste, sont clairement affichées : Netflix en a ainsi fait sa cible pour 2019, en visant particulièrement l’Inde (« les 100 prochains millions d’abonnés à Netflix viendraient d’Inde[1] ») poussée par la croissance d’Internet dans ce pays. En excluant l’Australie et la Nouvelle-Zélande, l’analyse
de Media Partners Asia estime que son nombre d’abonnés en Asie-Pacifique s’élèverait à près de 2,4 millions en 2017, « grâce aux gains réguliers enregistrés au Japon, en Inde et dans certaines régions de l’Asie du Sud-Est ». La croissance des plateformes en Asie repose par ailleurs sur l’alignement des contenus qu’elles proposent avec leur public dans ces territoires, mais aussi le développement de partenariats avec des opérateurs télécoms, opérateurs de TV à péage ou des fabricants de device. Ainsi, parmi les derniers partenariats en date, Netflix est sur le point de se lancer sur les décodeurs IPTV en Corée du Sud après la signature d’un accord avec l’opérateur de télécommunications local LG U +. Auparavant, en septembre 2018, Netflix s’est associé au fournisseur d’accès haut débit indien, Hathway, pour fournir aux consommateurs un accès à Netflix via leur décodeur. A noter que l’Inde est l’un des marchés d’Asie à la croissance la plus rapide avec une infrastructure Internet en constante amélioration et un nombre croissant d’utilisateurs. Ce potentiel a été clairement identifié lors de l’acquisition par Disney de la Fox qui contrôle notamment le réseau de 60 chaînes de TV indienne, Star India, qui détient elle-même la principale plateforme de streaming, Hotstar. Un potentiel par ailleurs d’autant plus intéressant que les plateformes de contenus sont exclus de la Chine, l’autre pays stratégique dans la bataille des contenus (le pays représenterait la moitié des recettes en streaming dans la région Asie-Pacifique d’ici 2023). En effet, en Chine, la législation ne permet pas aux acteurs étrangers de développer leurs propres plateformes. Toutes les entreprises de télévision et d’OTT étrangères proposant des contenus doivent obtenir une licence (Program Transmision Licence) renouvelable tous les deux ans et ce, pour des raisons de contrôle politique et pour protéger et nourrir leurs propres opérateurs nationaux. La voie du partenariat avec les acteurs locaux est donc la seule issue, dans laquelle les Etats-Unis se sont déjà engouffrés. La Chine impose des quotas de diffusion de contenus étrangers Sous l’égide du président Xi Jinping, qui souhaite une reprise en main idéologique du secteur audiovisuel en Chine, la télévision chinoise revoit sa stratégie concernant la politique audiovisuelle étrangère. Tous les contenus d’origine étrangère seront ainsi interdits de diffusion sur les TV et radios chinoises pendant les heures de grande écoute. Entre 19 heures et 22 heures, seules des émissions produites localement seront diffusées. Les contenus étrangers seront cantonnés à un quota de 30%, diffusés sur le reste de la journée (Source : Le Figaro). Les récents accords d’expansion des sociétés de production en Asie
La soif des consommateurs asiatiques pour les contenus devrait permettre à l’Europe de défendre ses positions dans un marché en pleine expansion. Ainsi, en Chine mais aussi partout en Asie, les partenariats avec les groupes audiovisuels asiatiques ou les implantations locales se multiplient : ITV Studios Global Entertainment (ITVS GE) a prolongé ce mois-ci son accord de production exclusif avec KT Corp, la principale plate-forme IPTV en Corée, et a également signé des contrats séparés pour une série de titres clés en Corée et au Japon. En août 2018, la plateforme chinoise de streaming, IQIYI, signe un nouvel accord pluriannuel avec Viacom International Media Networks portant sur les contenus de Nickelodeon. « Alors que iQIYI cherche à élargir sa gamme de contenus pour enfants de haute qualité, il est plus important que jamais de s’associer aux plus grands producteurs mondiaux d’émissions pour enfants», souligne le vice-Président d’IQYI. L’animation, culturellement moins marquée en termes de zone géographique, traverse plus facilement les frontières Côté français, le producteur et distributeur de séries animées Cyber Group Studios a vendu en Asie depuis septembre plus de 250 demi-heures de programmes, notamment à la chaîne Sun TV. Endemol Shine China (qui existe depuis 2015) s’associe en octobre 2018 aux sociétés de production locale Croton Media, Kudos et Matador pour créer une adaptation en mandarin de la série américano-britannique de science-fiction Humans. En avril 2018, le groupe international avait par ailleurs signé un partenariat avec la plateforme de streaming Youku pour créer des contenus originaux. La société de production Banijay a ouvert une division en Asie et a conclu en mai 2018 un partenariat stratégique avec la société de production télévisée Salman Khan (SK TV), afin de fournir des contenus TV et Web aux diffuseurs indiens et du sud-est asiatique. Gédéon Programmes vient de signer en Chine deux accords de coopération stratégique pour le développement, la production et la distribution de futures productions. Les réseaux sociaux investissent également l’Asie. Dernier exemple en date, français, le média en ligne Brut, après avoir investi l’Inde, s’est également installé en Chine depuis novembre 2018 et vise les Millenials chinois. Ses vidéos sont diffusées sur les plates-formes Toutiao, Weibo et Youku. L’Asie à la conquête de l’Ouest Les contenus asiatiques en SVoD La puissance créative du continent asiatique est fortement recherchée par les plateformes SVoD. Ted Sarandos, responsable des contenus Netflix, indique que « plus de la moitié des heures de contenus asiatiques visionnées sur Netflix cette année l’est en-dehors de la région ». Ainsi, plus d’une centaine de contenus devraient y être développés (en Inde,
Corée, Japon, Thaïlande et Taïwan) d’ici 2019 et 17 programmes originaux ont déjà été commandés. Le service a créé un siège local à Singapour et recrute à Séoul, à Tokyo et à Mumbai[2]. En France, au mois de novembre 2018, les contenus audiovisuels d’origine asiatique représentent 9,6% de l’offre SVoD[3]. C’est Netflix qui dispose de la plus grosse part de titres uniques[4] asiatiques, ceux-ci représentant 16,8% de son catalogue. Le service américain est suivi par les deux services français dédiés à la jeunesse : TFou Max (11,8%) et GulliMax (11,2%), ce dernier étant à égalité avec Amazon. Sur l’ensemble de services étudiés et parmi tous les titres asiatiques disponibles sur les services de SVoD en France, 49,1% sont des films et 24,7% sont séries TV. Les productions d’origine japonaise[5] sont les plus présentes dans l’ensemble de l’offre de titres asiatiques en SVoD en France de l’ordre de 37,2%, suivies par les production indiennes (32,3%). En termes de volume d’épisodes, ce sont particulièrement les anime d’origine japonaise qui fournissent un très grand nombre d’heures de programmes. En effet, dans le classement des titres asiatiques disponibles en France au plus grand nombre d’épisodes, il faut ème attendre la 9 place pour voir un titre coréen, les 8 premières étant occupées par des titres japonais, dont 6 anime. Le titre asiatique au plus grand nombre d’épisodes disponibles est Power Rangers avec 834 épisodes[6]. Suivent au classement 6 anime japonais dont Naruto Shippuden (458 épisodes sur Netflix) ou Pokémon (347 épisodes sur Amazon). Quant au titre unique le plus présent en SVoD, il s’agit du film Astro Boy sorti en 2009, celui-ci étant une co-production entre les Etats-Unis, Hong Kong et le Japon. Il est ainsi présent sur 4 services simultanément. Les contenus asiatiques attirant un public en constante augmentation, plusieurs services spécifiques y sont aujourd’hui consacrés. En effet, sur le marché français, on ne dénombre pas moins de cinq services SVoD qui leur sont dédiés, mais seulement deux étant véritablement filiales de groupes asiatiques, Wakanim de Sony Music Entertainment et Viki de Rakuten. Services SVoD disponibles en France et dédiés aux contenus asiatiques Source : NPA Conseil Les contenus TV : la Chine arrive en force Au-delà des anime japonais et drama coréens exportés grâce aux plateformes internationales de streaming, la télévision asiatique éprouve encore des difficultés à percer en Occident, non pour des raisons économiques mais bien culturelles. Quelques exceptions sont à noter comme la création japonaise Ninja Warrior adaptée d’abord aux Etats-Unis
puis en France, ou Takeshi’s Castle diffusé dans Menu W9 de 2006 à 2008. Netflix propose également depuis 2016 la téléréalité coréenne Terrace House. Mais, le dernier MIPCOM a vu l’arrivée en force de la Chine sur un marché audiovisuel au sein duquel elle n’était pour le moment qu’acheteuse. Ainsi, en octobre dernier, près de 300 professionnels chinois de l’audiovisuel ont fait le déplacement à Cannes afin de vendre à l’international leurs formats. En effet, la Chine investit désormais massivement, particulièrement en Europe : selon un rapport d’IHS Markit, la Chine est le deuxième pays au monde qui a investi le plus en 2017 dans les contenus TV avec une dépense de l’ordre de 10,9 milliards de dollars[7]. Cette croissance de la production de contenus nationaux s’explique notamment par la réglementation du Parti Communiste chinois qui souhaite restreindre à son maximum l’influence de la culture occidentale au sein du pays[8]. Elle interdit également les magazines et les talks-shows pour ne proposer que des documentaires, de la fiction ou du divertissement. Sont ainsi proposés à l’exportation des programmes comme Super Star Singer (BTV) dans lequel des célébrités testent leurs talents de chanteurs, The Nation’s Greatest Treasures (CDIMC Production) compétition entre les plus grands musées du pays, ou encore My Future (Hunan Satellite TV & Viva Media) où concourent des inventeurs qui présentent leurs dernières création, notamment en termes de 3D ou de réalité virtuelle, le gagnant étant choisi selon les émotions captées sur les spectateurs présents par un bracelet connecté à leurs pulsations cardiaques. Pour le moment, l’exportation de programme chinois reste modeste mais commence à croître. Ainsi ont été acquis par Fox Networks Group les droits du format Dunk of China créée et produit par la plateforme en ligne Youku Tudou, émission de challenges sportifs autour du basketball. Netflix a également co-produit la série The Rises of Phoenixes disponible depuis septembre 2018. Les réseaux sociaux chinois, des applis qui vont au-delà des frontières culturelles Peu connus des utilisateurs occidentaux, les réseaux sociaux chinois tels que Tencent QQ, Tencent video, Youku, Sina Weibo ou encore Miaopai comptabilisent chacun entre 300 et 800 millions d’usagers, se plaçant parmi les applications les plus utilisées dans le monde. Juste après Facebook, Youtube et WhatsApp, l’application multifonction Wechat (messagerie instantanée, plateforme de vente, réseau social) compte désormais plus d’un milliard d’usagers mensuels actifs à travers le monde depuis mars 2018[9]. Selon Tencent, l’entreprise qui la détient, celle-ci aurait enregistré une évolution de 15,8% du nombre de comptes en un an. Cette forte croissance est favorisée par la censure partielle de WhatsApp en Chine, qui incite ainsi les internautes à utiliser WeChat. Partie à la conquête d’un nouveau public plus international, l’application aurait désormais plus de 100 millions d’utilisateurs étrangers d’après le Financial Times[10], qui seraient principalement des expatriés chinois aux quatre coins du monde souhaitant rester en contact avec leur famille restée en Chine. Mais plus récemment, le plus gros succès chinois faisant fureur chez les adolescents du monde entier est l’application Douyin, plus connue sous le nom de Tik Tok. Soucieux de s’exporter au-delà des frontières chinoises, ByteDance, propriétaire de cette application de vidéos playback et chorégraphies, a racheté son concurrent Musical.ly pour un montant
oscillant entre 800 millions et 1 milliard de dollars. Grâce à cette fusion, Tik Tok est devenue l’application la plus téléchargée sur l’Appstore au premier trimestre 2018 (hors jeux). Avec plus de 600 millions d’utilisateurs dans le monde, et déjà 2,5 millions en France, elle est la première à avoir autant de succès hors de la Chine, et démontre la volonté des géants asiatiques de conquérir et dominer le marché occidental. [1] Source : Reed Hastings, https://www.hollywoodreporter.com/news/netflix-ceo-reed-hastings-why-next-100-million-su bscribers-will-be-coming-india-1088301 [2] Source : NPA, Les contenus asiatiques : un potentiel stratégique pour Netflix [3] Parmi les services Amazon, Canalplay, Filmo TV, Filmstruck, Gullimax, La BOX Vidéofutur, Netflix, OCS, SFR Play, Tfou Max. [4] Par titre unique, il faut entendre le nom d’une œuvre. Un film = un titre unique / une série = un titre unique. [5] Co-productions inclues. [6] La série sino-américaine se place en deuxième place, tout genre et service confondu, du classement des programmes au plus grand nombre d’épisodes disponibles au mois de novembre 2018, derrière Plus belle la vie. [7] La Chine se place ainsi derrière les Etats-Unis et devant le Royaume-Uni. Source : MIPCOM [8] Cf encadré ci-dessus [9] Source : Tencent announces 2018 second quarter and interim results [10] Source : Questions over pace of growth as WeChat nears 1bn users, Financial Times
Vent de nouveauté sur les jeux TV Positionné sur des cases stratégiques et d’une longévité impressionnante pour les grandes marques, le jeu TV tente toujours de se renouveler afin de surprendre et de séduire, tout en s’appuyant largement sur des mécaniques éprouvées. Aujourd’hui, peu de formats de jeux sont développés à l’international. Les chaînes françaises testent donc de nouvelles créations nationales. Les grands classiques du jeu TV gardent le cap Directement inspirée des modèles de jeux ancestraux, la forme « primitive » du jeu télévisé (compétition intellectuelle en plateau) demeure la plus appréciée du public. Elle génère de bonnes audiences et jouit d’une longévité notable pour certains. Les six jeux les plus anciens du paysage audiovisuel français, encore à l’antenne, sont tous diffusés sur les chaînes du groupe France Télévisions. En termes d’audiences, malgré les années, Fort Boyard et N’oubliez pas les paroles ont su se renouveler leur formule pour attirer de nouveaux téléspectateurs. En effet, ce sont les deux seuls jeux parmi les six analysés qui progressent largement depuis 2010 : +3,9 pts de PdA 4+ pour Fort Boyard et +3,3 pts pour N’oubliez pas les paroles[1]. De manière plus globale, les grilles de programmes indiquent clairement la place prépondérante de l’adaptation de formats de flux étrangers : The Voice, La France a un incroyable talent, Koh Lanta, Danse avec les Stars, N’oubliez pas les paroles, Top Chef, Les 12 Coups de midi, Affaire conclue, Les Reines du Shopping, etc. Le jeu, la téléréalité et les talents shows font en effet partie des formats de divertissement qui s’exportent le plus. Au 1er semestre 2018, les cinq formats qui ont le mieux fonctionné selon The Wit étaient The Wall (EndemolShine), This Time Next Year (TwoFour), Masterchef (EndemolShine), Ex On The Beach (Viacom) et The Four (Armoza)[2]. Néanmoins, le renouvellement international des formats de jeux est moins prolifique qu’auparavant. Toujours stratégique dans la guerre de l’access, cette saison, les chaînes publiques et privées françaises semblent donc expérimenter avec plus ou moins de succès de nouvelles formules, à l’instar des formats originaux Beauty Match, Premier de cordée ou encore C’est déjà Noël. A noter que ces deux dernières créations originales sont produites par le groupe Newen. Les nouveaux jeux diffusés entre septembre et décembre 2018 Source audiences : NPA sur données Médiamétrie
EndemolShine accélère sa présence Les prochains nouveaux jeux, imaginés en France ou à l’étranger, tentent tous d’apporter une mécanique originale, différenciante du jeu TV classique de plateau. De plus en plus spectaculaire, et permettant d’obtenir des gains toujours plus importants, le jeu actuel est ainsi à la fois fondé sur les bases qui ont fait son succès tout en ayant pour objectif de renouveler le genre. Une des tendances actuelles est le jeu d’aventure et de découverte. M6 diffusera par exemple en prime time The Bridge : le trésor de Patagonie (EndemolShine) : 16 candidats devront construire un pont en 17 jours pour retrouver un trésor sur une île. Un concept qui s’appuie également sur l’entraide et l’esprit d’équipe. TMC confirme cette appétence pour la découverte avec Cuisine Impossible (EndemolShine), un programme dans lequel Juan Arbelaez et Julien Duboué, deux chefs culinaires s’affronteront à travers le monde en reproduisant des plats de cuisine traditionnelle. A noter, la tendance précédemment observée à l’affrontement, à l’angoisse et au jugement[3] (The Wall, Divided, Ejector Seat, etc.) laisse place aujourd’hui à un esprit bon enfant, chaleureux ou « feel good ». Les jeux TV gardent leur fonction principale : être un moment de détente et d’évasion. EndemolShine, déjà à l’origine de nombreux jeux à l’antenne (Les 12 Coups de Midi, Personne n’y avait pensé, Prodiges, etc.), sera également largement présent en 2019 en termes de programmation de nouveaux jeux : Big Bounce Battle (TF1), Together : tous avec moi (M6), The Bridge : le trésor de Patagonie (M6), Cuisine impossible (TMC). Les prochains jeux TV Source : NPA Conseil The Greatest Dancer, nouveau concours de danse, devrait arriver en janvier 2019 sur BBC One. Produit par la société de Simon Cowell, SyCo (filiale de Fremantle UK), qui produit également The X-Factor et Britain’s got talent pour ITV, le nouveau talent show révélera les talents de la danse, tout comme The Voice révèle les chanteurs. En termes de mécanique, le programme n’apporte rien d’original, si ce n’est l’authenticité de la réalisation par l’absence de lien avec la production avant la prestation des danseurs, tout comme n’importe quelle audition. [1] Source : NPA sur données Médiamétrie [2] Voir l’article « Le Mipcom au cœur des tendances éditoriales » er [3] Article Insight « Le jeu TV en quête de renouveau » du 1 mars 2017
Quand les téléfilms font de l’ombre aux films de cinéma Avant que le mois de décembre n’entame sa salve de diffusions de téléfilms de Noël, avec généralement un large succès à la clef, NPA s’interroge sur l’évolution du genre en télévision au regard des chiffres du cinéma à la télévision. Le téléfilm événementiel a le vent en poupe L’année 2018 est riche en téléfilms français. Avec 22 heures de plus qu’en 2017, ce sous- genre de la fiction ne faiblit pas et suit la tendance tangible des séries françaises, que ce soit en termes de volume ou d’audience. En effet, la rentrée de la saison 2018/2019 est florissante en téléfilms événementiels et réalise de nombreuses bonnes audiences : 14 téléfilms ont une audience supérieure à 20% de PdA 4+ (audience consolidée) vs 5 téléfilms pour 2017 sur la période du 1er janvier au 25 novembre. En termes de thématiques éditoriales, les grands classiques de la fiction demeurent : les téléfilms policiers sont toujours largement majoritaires dans les grilles de programmes des chaînes historiques en 2018, suivies des téléfilms dramatiques. Mais aujourd’hui, aux antipodes de la fiction « feel good » (Joséphine Ange Gardien, Dix pour Cent, etc.) et des comédies romantiques (Coup de foudre à Bora Bora par exemple), la fiction sociétale, inspirée d’histoires vraies prend toute sa place. Tous les sujets sont abordés (meurtre, harcèlement, maladie, disparition, maternité) et permettent aux téléspectateurs de s’identifier ou d’être davantage en empathie avec les personnages puisque l’histoire est véritable. Anne Viaud, Directrice artistique de la fiction française de TF1 indiquait en septembre 2018 : « nous voulons surtout raconter des histoires qui ont eu un écho dans la société et qui ont fait débat, comme Jacqueline Sauvage par exemple »[1]. En effet, le succès d’audience de Jacqueline Sauvage : c’était lui ou moi (UGC) devrait inciter les producteurs à s’attacher à d’autres grandes affaires judiciaires. Ainsi, par exemple, M6 diffusera le 3 décembre 2018 à 21h un docu-fiction sur l’affaire Dupont de Ligonnès alors que TF1 prévoit prochainement un téléfilm inspiré de cette même affaire (avec Kad Merad dans le rôle principal). Moins de grands succès d’audience pour les films de cinéma En prime time, de manière similaire aux téléfilms, le volume de films de cinéma diffusés sur er la période du 1 janvier au 20 novembre 2018 sur les chaînes nationales gratuites augmente[2] en comparaison avec la même période en 2017 soit +58 films (dont +26 films pour les chaînes historiques). En termes d’audience, le top 20 des meilleures audiences des films en prime time pour la période analysée est composé en 2018 à 100% de films diffusés sur la chaîne TF1, principalement sur la case cinéma du dimanche, alors que côté téléfilms,
la chaîne n’a pas l’apanage des meilleures audiences, laissant France 3 (principalement) rentrer dans le haut du classement. De plus, même si le nombre de films dont l’audience est supérieure à 20% est stable, ceux qui dépassent les 30% (4 en 2017) sont inexistants en 2018. En comparaison, le téléfilm Jacqueline Sauvage : c’était lui ou moi atteint la cime des audiences avec 33,5% de PdA sur les 4+ le 1er octobre 2018. La diffusion des films à la télévision en 2017 : une offre en recul et moins d’inédits Le CNC vient de publier son étude sur la diffusion des films à la télévision. Les points clés de l’étude : Diminution de l’offre globale de films à la télévision (-1,6%) due au recul sur les chaînes nationales publiques. Plus de films sont diffusés sur les chaines nationales privées que sur les nationales publiques Diminution de l’offre de films inédits sur les chaines nationales gratuites. 21,6% sont des films inédits (contre 22,1% en 2016). La TNT rediffuse le plus : W9 en tête avec 52,1% de films déjà diffusés. Cases différemment exploitées selon les chaines historiques ou TNT : M6 n’a plus de case cinéma régulière depuis 2016 ; France 2 et TF1 n’ont qu’une case régulière en première partie de soirée en 2017. France 3 a deux cases dont une la nuit. Toutes les chaines TNT (sauf W9) ont au moins deux cases cinéma régulières par semaine (NRJ12 a 4 cases). Offre de films la plus basse depuis 2005 sur FTV (451 œuvres diffusées contre 487 en 2015, baisse du nb de films américains). Arte a l’offre cinéma la plus riche avec le taux le plus bas de rediffusion de films (4,2%). TF1 a réduit son offre : 133 films proposés contre 145 en 2016 (baisse de 8,3%) et M6 l’a élargi de 2 titres. Canal+ fait reculer son offre de 35 titres mais augmente la multidiffusion. [1] Source : Pure Médias [2] Hors films d’animation, hors films diffusés sur Canal+ et France Ô. Analyse sur la période du 1er janvier au 20 novembre 2017 et 2018. 21h-22h.
Détermination des chaînes TNT à réinventer leurs services pour les enfants Dans l’objectif de conserver une bonne exposition auprès de la cible des enfants, les groupes audiovisuels investissent massivement dans la transformation des programmes dédiés aux plus jeunes. La BBC s’inscrit notamment dans ce mouvement afin de suivre les usages de son public. Les chiffres qui montrent la baisse des audiences TV chez les plus jeunes[1] ne sont pas démentis par les chaînes de télévision. Elles s’adaptent en conséquence et ont compris le challenge qui consiste à les attirer par une autre approche, le numérique notamment. La BBC installe ses applications jeunesse Au Royaume-Uni, la BBC avait précisé dans son plan annuel en mars 2018 que les enfants passaient maintenant plus de temps à utiliser les services de streaming que la totalité des émissions de télévision et de radio de la BBC[2]. Le groupe public avait ainsi admis l’évolution très rapide de l’usage de la télévision par les enfants. Dans un premier temps, le groupe BBC a lancé « Own it » en décembre 2017, une nouvelle plateforme dédiée aux enfants de 9 à 12 ans. L’objectif affiché est d’aider les enfants à « tirer le meilleur parti de leur vie numérique, de manière sécurisée, amusante et créative ». Avec un investissement de 38 millions d’euros sur trois ans consacrés à la plateforme, le groupe audiovisuel public anglais lancera cette fois-ci début 2019 son application « Own it » qui aidera les enfants à faire leurs premiers pas en ligne et sur les réseaux sociaux et leur permettra de vivre une expérience saine dans le monde numérique (sujets de prévention, réponses aux problématiques numériques, etc.). Déjà, en octobre, la BBC avait lancé une nouvelle application pour sa chaîne pour enfants (cible 3 à 5 ans), CBeebies. Intitulée « Get Creative », l’application propose quatre expériences de créativité couvrant la peinture magique, la fabrication de jouets, le dessin sonore et la narration. En avril 2018, la BBC a également lancé une application pour enfants, cette fois-ci en lien avec le public de CBBC (6 à 12 ans) : « CBBC Buzz » permet aux enfants de parcourir un flux de vidéos ultra-courtes, des fichiers GIF, des questionnaires et des mèmes tirés des émissions et des sujets de la chaîne CBBC. Les enfants peuvent également interagir en prenant part à des défis (avec la permission d’un parent). Royaume-Uni : applications jeunesse des chaînes gratuites Source : NPA Conseil Il ne s’agit donc plus pour les applications jeunesse d’être uniquement des « robinets à vidéos » : les enfants peuvent se créer des profils individualisés, faire preuve de créativité
(création de jouets, possibilité de se créer des avatars, etc.). En effet, les créateurs de contenus ne sont plus restreints à la diffusion du programme sur une case horaire, ils peuvent également développer leur capacité créative en lien avec des contenus pour enfants sur des plateformes en lignes. A noter par ailleurs la demande de l’OFCOM faite aux chaînes commerciales gratuites, ITV, Channel 4 et Channel 5, de revitaliser leur offre de programmes dédiée à la jeunesse d’ici mars 2019 (seulement 47 heures de programmes jeunesse sur ITV en 2017), via notamment des propositions innovantes sur le numérique. La présence des chaînes françaises de la TNT malgré une concurrence difficile En France, en termes de visibilité, les chaînes gratuites font face à une concurrence accrue de la part des services SVOD d’une part et des chaînes payantes spécialisés dans les contenus jeunesse d’autre part. En effet, ces dernières sont largement présentes sur de nombreux bouquets des opérateurs télécoms : Boing est présente sur 11 offres, Cartoon Network sur 12, Tiji sur 13, Disney Channel sur 18, Nickelodeon sur 12, Boomerang sur 11, Toonami sur 12[3]. Leur présence se double d’un aspect premium puisque ces chaînes, à l’exception de Disney Channel, sont toutes majoritairement disponibles via une option payante. Du côté des services SVoD, la variété des contenus jeunesse joue dans leur attractivité : le genre représente, en nombre d’épisodes, un volume de 40% des vidéos disponibles sur les plateformes. Début novembre, l’offre jeunesse représentait 3 700 heures uniquement sur Netflix quand l’offre linéaire des chaînes gratuites représentait 870 heures en octobre 2018[4]. Ainsi, les chaînes gratuites qui proposent des contenus jeunesse doivent se démarquer sur ce segment encombré. Gulli a lancé par exemple une nouvelle version de son application gratuite Gulli, sans publicité, avec la possibilité d’accéder directement à GulliMax, l’offre SVoD de Gulli. Une nouvelle plateforme consacrée à la jeunesse devrait également voir le jour en remplacement de France 4. Mais qu’en sera-t-il des applications Ludo et Zouzous ? TF1 quant à elle se contente de TFou Max, une plateforme de SVoD consacrée aux contenus jeunesse. Enfin, Canal+ a lancé le 23 juillet 2018, MyCanal Kids qui devrait permettre aux enfants d’avoir, dans un espace sécurisé, un accès personnalisé : contrôle de la durée d’écoute, recommandation de programmes et création de playlists personnalisées. France : applications jeunesse des chaînes gratuites Source : NPA Conseil [1] Insight NPA : Baisse significative de la Durée d’Ecoute Individuelle (DEI) en TV depuis août 2018 [2] Source : BBC Media Center ème [3] Source : NPA Conseil – Relevé trimestriel du 3 trimestre 2018 des plans de service
[4] Source : NPA Conseil – Baromètre de l’offre SVoD Détermination des chaînes TNT à réinventer leurs services pour le jeune public Dans l’objectif de conserver une bonne exposition auprès de la cible des enfants, les groupes audiovisuels investissent massivement dans la transformation des programmes dédiés aux plus jeunes. La BBC s’inscrit notamment dans ce mouvement afin de suivre les usages de son public. Les chiffres qui montrent la baisse des audiences TV chez les plus jeunes[1] ne sont pas démentis par les chaînes de télévision. Elles s’adaptent en conséquence et ont compris le challenge qui consiste à les attirer par une autre approche, le numérique notamment. La BBC installe ses applications jeunesse Au Royaume-Uni, la BBC avait précisé dans son plan annuel en mars 2018 que les enfants passaient maintenant plus de temps à utiliser les services de streaming que la totalité des émissions de télévision et de radio de la BBC[2]. Le groupe public avait ainsi admis l’évolution très rapide de l’usage de la télévision par les enfants. Dans un premier temps, le groupe BBC a lancé « Own it » en décembre 2017, une nouvelle plateforme dédiée aux enfants de 9 à 12 ans. L’objectif affiché est d’aider les enfants à « tirer le meilleur parti de leur vie numérique, de manière sécurisée, amusante et créative ». Avec un investissement de 38 millions d’euros sur trois ans consacrés à la plateforme, le groupe audiovisuel public anglais lancera cette fois-ci début 2019 son application « Own it » qui aidera les enfants à faire leurs premiers pas en ligne et sur les réseaux sociaux et leur permettra de vivre une expérience saine dans le monde numérique (sujets de prévention, réponses aux problématiques numériques, etc.). Déjà, en octobre, la BBC avait lancé une nouvelle application pour sa chaîne pour enfants (cible 3 à 5 ans), CBeebies. Intitulée « Get Creative », l’application propose quatre expériences de créativité couvrant la peinture magique, la fabrication de jouets, le dessin sonore et la narration. En avril 2018, la BBC a également lancé une application pour enfants, cette fois-ci en lien avec le public de CBBC (6 à 12 ans) : « CBBC Buzz » permet aux enfants de parcourir un flux de vidéos ultra-courtes, des fichiers GIF, des questionnaires et des mèmes tirés des émissions et des sujets de la chaîne CBBC. Les enfants peuvent également interagir en prenant part à des défis (avec la permission d’un parent). Royaume-Uni : applications jeunesse des chaînes gratuites
Source : NPA Conseil Il ne s’agit donc plus pour les applications jeunesse d’être uniquement des « robinets à vidéos » : les enfants peuvent se créer des profils individualisés, faire preuve de créativité (création de jouets, possibilité de se créer des avatars, etc.). En effet, les créateurs de contenus ne sont plus restreints à la diffusion du programme sur une case horaire, ils peuvent également développer leur capacité créative en lien avec des contenus pour enfants sur des plateformes en lignes. A noter par ailleurs la demande de l’OFCOM faite aux chaînes commerciales gratuites, ITV, Channel 4 et Channel 5, de revitaliser leur offre de programmes dédiée à la jeunesse d’ici mars 2019 (seulement 47 heures de programmes jeunesse sur ITV en 2017), via notamment des propositions innovantes sur le numérique. La présence des chaînes françaises de la TNT malgré une concurrence difficile En France, en termes de visibilité, les chaînes gratuites font face à une concurrence accrue de la part des services SVOD d’une part et des chaînes payantes spécialisés dans les contenus jeunesse d’autre part. En effet, ces dernières sont largement présentes sur de nombreux bouquets des opérateurs télécoms : Boing est présente sur 11 offres, Cartoon Network sur 12, Tiji sur 13, Disney Channel sur 18, Nickelodeon sur 12, Boomerang sur 11, Toonami sur 12[3]. Leur présence se double d’un aspect premium puisque ces chaînes, à l’exception de Disney Channel, sont toutes majoritairement disponibles via une option payante. Du côté des services SVoD, la variété des contenus jeunesse joue dans leur attractivité : le genre représente, en nombre d’épisodes, un volume de 40% des vidéos disponibles sur les plateformes. Début novembre, l’offre jeunesse représentait 3 700 heures uniquement sur Netflix quand l’offre linéaire des chaînes gratuites représentait 870 heures en octobre 2018[4]. Ainsi, les chaînes gratuites qui proposent des contenus jeunesse doivent se démarquer sur ce segment encombré. Gulli a lancé par exemple une nouvelle version de son application gratuite Gulli, sans publicité, avec la possibilité d’accéder directement à GulliMax, l’offre SVoD de Gulli. Une nouvelle plateforme consacrée à la jeunesse devrait également voir le jour en remplacement de France 4. Mais qu’en sera-t-il des applications Ludo et Zouzous ? TF1 quant à elle se contente de TFou Max, une plateforme de SVoD consacrée aux contenus jeunesse. Enfin, Canal+ a lancé le 23 juillet 2018, MyCanal Kids qui devrait permettre aux enfants d’avoir, dans un espace sécurisé, un accès personnalisé : contrôle de la durée d’écoute, recommandation de programmes et création de playlists personnalisées. France : applications jeunesse des chaînes gratuites Source : NPA Conseil [1] Insight NPA : Baisse significative de la Durée d’Ecoute Individuelle (DEI) en TV depuis
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