CLOUD COMPUTING CAHIER SPÉCIAL - Cloud computing : la transformation numérique est engagée ! p.II

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CLOUD COMPUTING CAHIER SPÉCIAL - Cloud computing : la transformation numérique est engagée ! p.II
CAHIER SPÉCIAL
CLOUD COMPUTING

 Cloud computing :
 la transformation
 numérique
 est engagée ! p.II

 Le cloud computing : oui
 mais à quel prix et pour
 quels bénéfices ? p.VI

 KPMG : le cloud,
 un enjeu opérationnel
 et stratégique pour
 les entreprises p.XIV
Marché/Cloud computing                                                                                                                                                                                                                                               Marché/Cloud computing

Cloud computing :
la transformation
numérique est engagée !
Longtemps resté porté par les promesses de diminution des coûts liées au poste
informatique, le cloud computing séduit désormais les entreprises par sa capacité
à les accompagner dans leurs projets de transformation.

A
              ujourd’hui, force est de constater que la réduction                             directions générales et informatiques ont développé une vision
              des coûts informatiques reste l’une des premières                               clarifiée et concrète des bénéfices et des difficultés rencontrées
              motivations des entreprises qui basculent vers le                               lors du déploiement d’un projet cloud. Parmi les principaux faits
              cloud. 48 % des entreprises interrogées dans le                                 marquants, l’intégration de cette technologie doit aller de pair
              cadre d’une étude KMPG en 2013 considèrent la                                   avec une refonte des processus clés de l’entreprise. La démarche
réduction des coûts comme la principale raison de leur passage                                est en effet nécessaire pour tirer profit des économies de coûts
au cloud, suivie par la vitesse d’adoption de cette technologie                               informatiques réalisées à court terme et contribuer par ailleurs
(28 %). Sept entreprises sur dix sont plutôt d’accord ou tout                                 à la transformation sur le long terme des modèles économiques.
à fait d’accord pour dire que l’environnement cloud a permis                                  Sur un marché devenu mature, les entreprises cibles ne
une réduction significative des coûts. Mais les réflexions sur le                             s’interrogent donc plus sur la nécessité d’investir dans un projet    (24 %) et à renforcer leur interaction avec leurs clients (21 %).       déployé des solutions cloud public, la majorité des dépenses en
sujet dépassent maintenant largement ce simple cadre financier.                               cloud, mais cherchent plutôt, aujourd’hui, à mettre en œuvre          Les bénéfices des solutions cloud seront par ailleurs d’autant          cloud proviennent alors des métiers, mais la visibilité des DSI
Transformation de la DSI, modernisation des infrastructures                                   cette technologie de la manière la plus performante possible.         plus tangibles et conséquents que le déploiement aura été               sur la dépense initiée par les métiers reste très faible. De plus, il
informatiques, évolution des modèles applicatifs et des modèles                               La démocratisation du cloud s’accompagne d’ailleurs d’un              mené en tandem avec une redéfinition des organisations et des           arrive que les directions métiers déploient des solutions de cloud
de services, modifications des processus de facturation et de                                 changement important dans la vision de cette technologie qui,         processus opérationnels. «Contrairement à ses voisins européens,
paiement des services IT sont désormais autant de sujets liés au                              au-delà d’un simple levier de réduction des coûts, s’avère aussi      la France ne semble pas prendre toute la mesure de l’ensemble
cloud sur lesquels se penchent les entreprises des secteurs privés                            être un levier stratégique inscrit à l’agenda des responsables        des avantages que le cloud computing peut apporter : moins
et publics.                                                                                   informatiques et des directions générales.                            de 10 % des répondants considèrent cette technologie comme
                                                                                                                                                                                                                                                     LES SOLUTIONS CLOUD
                                                                                              Ainsi, le choix du cloud par les directeurs informatiques est         un outil de transformation des processus de l’entreprise, alors                PLÉBISCITÉES PAR LES PME
Le cloud comme levier de transformation du                                                    motivé à 52 % par la réduction des coûts et à 34 % par la             même que d’autres pays comme l’Allemagne (23 %) et l’Italie
                                                                                                                                                                                                                                              En ce qui concerne le             solutions de sécurité
modèle économique                                                                             rapidité de déploiement de cette technologie. Si les deux objectifs   (34 %) ont une sensibilité plus forte à cet objectif, explique Marie      cloud computing, trois            informatique en
Si le cloud computing se déploie désormais au sein d’une                                      sont très largement partagés par les directeurs généraux,             Guillemot, associée, responsable du secteur technologies, médias          grands domaines sont              mode SaaS et à des
grande majorité d’entreprises, son adoption nécessite cependant                               ces derniers attendent également du cloud une capacité à              et télécommunications de KPMG en France.                                  prioritairement ciblés par        solutions d’archivage
un temps d’adaptation. Confrontées aux réalités d’usage, les                                  accompagner la transformation de leur modèle économique                                                                                         les PME :                         électronique ;
                                                                                                                                                                    Le cloud privé garde la préférence des                                    l la collaboration                l le développement
                                                                                                                                                                    entreprises                                                               avec des solutions de             des ventes et du capital
                                              LES PRINCIPALES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES PAR LES ENTREPRISES                                                           Parmi les différents modèles proposés, le cloud privé reste               messagerie classique et           client avec l’utilisation
                                                        DANS LEURS PROJETS D’ADOPTION DU CLOUD                                                                      actuellement celui qui est le plus plébiscité par les entreprises.        instantanée, d’agenda             des solutions en mode
                                                                                                                                                                    D’après le Cloud Index, réalisé par IDC en 2014, 86 % des                 partagé, de conférence            SaaS de création de sites
                                                                   Coûts de déploiement                                                               33 %          entreprises ayant recours au cloud l’ont ainsi adopté. Dans le            Web et de réseaux                 Web non transactionnels,
                                                                                                                                                                                                                                              sociaux internes ;                de gestion de la relation
Source : Etude internationale de KPMG, 2013

                                                Intégration avec l’architecture existante                                                        31 %               cadre de ce modèle, l’entreprise garde ses propres environnements
                                                                                                                                                                                                                                              l la conservation                 client en ligne ainsi que
                                                 Intégrité et confidentialité des données                                                      30 %                 et ses propres infrastructures mais les met à la disposition de           des données et                    de gestion de campagnes
                                                Perte de contrôle liée à l’externalisation                                                     30 %                 l’ensemble de ses métiers, à qui elle facture en fonction de ses          du patrimoine                     marketing digitales.
                                                                                                                                                                    différents usages. Avec le cloud privé, les entreprises ont certes        informationnel de                 Aujourd’hui, de plus en
                                               Absence de visibilité sur les besoins futurs                                           26 %
                                                                                                                                                                    comme objectif la réduction des coûts, mais aussi une meilleure

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    Markess International, 2012
                                                                                                                                                                                                                                              l’entreprise avec des             plus de PME se tournent
                                                                          Interopérabilité                                            26 %                          efficacité vis-à-vis des directions utilisatrices (diminution du          solutions de stockage             également vers des
                                                                                  Sécurité                                            26 %                          temps de déploiement des applications, satisfaction des demandes          et de sauvegarde de               applications de gestion
                                                                                                                           21 %                                     des métiers, etc.). Le cloud public consiste pour sa part à aller         données en ligne. Ce              d’entreprise (finance,
                                                           Vol de propriété intellectuelle
                                                                                                                                                                    chercher chez un tiers les applicatifs, infrastructures et plates-        domaine s’étend à la              comptabilité, RH) ainsi
                                                               Conformité réglementaire                             18 %                                            formes et de les payer à l’usage. Il nécessite une approche concertée     protection des données            que les progiciels de
                                               Transparence des contrôles opérationnels                             18 %                                            avec les métiers. Selon 21 % des directions informatiques ayant           avec le recours à des             gestion intégrés (ERP).

II                                                                                                                                                                                                                                                                                                            III
Marché/Cloud computing

public sans le recours à la DSI (39 %). Enfin, les entreprises
qui ont recours au cloud hybride cherchent avant tout à réduire
les temps de déploiement des applications (69 %), tout en
conservant une maîtrise forte des problématiques de sécurité
et de confidentialité. Le cloud hybride consiste à disposer d’un
cloud privé mais aussi d’aller le compléter à l’extérieur par des
parties publiques. «Les entreprises françaises sont de plus en plus
nombreuses à comprendre les avantages qu’elles peuvent tirer
de la combinaison de différents modèles cloud, explique Hervé
Uzan, directeur général de VMWare France. Les gains en termes
d’agilité, d’efficacité et de coûts peuvent être considérables et
sans contrainte supplémentaire d’administration. Le cloud
hybride, encore timide aujourd’hui, devrait continuer à croître
puisque, dorénavant, les entreprises peuvent utiliser un modèle
de gestion, de sécurité, etc., et ainsi profiter des avantages du
cloud public sans modifier ni les applications ni les opérations.»

La barrière de la sécurité se lève
Gage de la maturité grandissante des entreprises par rapport
aux projets cloud, les principaux freins à leur déploiement
commencent à se lever. Certes, le risque majeur encore exprimé
aujourd’hui par 30 % des entreprises interrogées reste celui
de la perte ou de la corruption des données, tandis que 26 %
citent les risques de sécurité au sens large et 21 % les risques de
                                                                        Marie Guillemot, associée, responsable
violation de la propriété intellectuelle. Cependant, contrairement
                                                                        du secteur technologies, médias et
à 2011, la sécurité n’est plus considérée comme le principal frein
                                                                        télécommunications, KPMG en France
au développement du cloud, les entreprises s’estimant mieux
préparées pour y faire face. Elles sont d’ailleurs de plus en
plus nombreuses à exprimer une confiance grandissante dans              «La France ne prend pas encore
la sécurité du cloud : plus d’une entreprise sur trois envisage
d’adopter le Cloud dans les dix-huit prochains mois dans des
                                                                        toute la mesure de l’ensemble
fonctions comme le procurement, le supply chain, la finance ou          des avantages générés par le
encore la business intelligence. La réglementation, en revanche,        cloud computing.»
reste un défi complexe à relever pour des entreprises évoluant
dans certains secteurs d’activité tels que le commerce et la
restauration (40 %), les universités (25 %) et la finance (23 %).
Enfin, l’optimisation fiscale joue également un rôle décisif dans
le passage au cloud pour 75 % des entreprises. Les entreprises        Sylvain Leterrier, directeur, activité IT Advisory de KPMG en
concernées soulignent en effet l’importance d’adopter une             France. Il s’agit d’anticiper, avant même le démarrage du projet,
structure d’imposition appropriée dans une optique de réduction       la définition de la stratégie cloud en matière de gouvernance
des coûts. Le secteur financier se considère comme le mieux           et de sécurité, et la mise en place d’une structure de projet
préparé à cette question, suivi par celui du commerce et de la        suffisamment transversale pour tirer parti du potentiel du cloud
restauration.                                                         au travers de la refonte de l’organisation et la redéfinition des
                                                                      processus métiers.»
Une intégration plus complexe que prévu                               Au-delà de la maturité des entreprises et de leurs enjeux, le
L’adoption du cloud s’avère néanmoins plus complexe qu’elle           cloud pose donc en profondeur la question de la transformation
ne l’était envisagée au départ par les entreprises, notamment en      et de l’évolution du modèle des entreprises pour se diriger vers
termes de gestion des données, d’intégration de systèmes et de        un nouveau paradigme informatique. «L’entreprise numérique
gestion des multiples fournisseurs de contenus. Plus d’un tiers       s’installe progressivement dans le paysage, analyse Karim
des entreprises interrogées dans le cadre de l’étude KPMG estime      Bahloul, directeur études et recherches chez IDC. Les processus
que les coûts de mise en place d’un projet cloud ont été plus         internes, les modes d’interaction et de collaboration de l’entreprise
élevés que prévu. 31 % ont rencontré des difficultés de mise          avec ses clients et ses partenaires, les services délivrés aux clients
en œuvre pure quant à l’intégration de ces nouveaux processus         sont progressivement dématérialisés. Le numérique s’inscrit
avec l’architecture existante. 30 % soulignent la perte de données    désormais dans l’ADN de certaines entreprises en modifiant leur
ou de contrôle sur ces données. «Les dépassements de coûts            proposition de valeur et leur modèle économique. Mais, pour
ainsi observés illustrent bien la nécessité de gérer la migration     suivre cet élan, la transformation de la DSI s’impose.»  n 
vers le cloud comme un véritable projet d’entreprise, indique                                                              Anne del Pozo
IV
Table ronde/Cloud computing                                                                                                                                                                                               Table ronde/Cloud computing

 Le cloud computing :                                                                                                            Philippe Tavernier, président exécutif de Numergy
                                                                                                                                 et administrateur du Syntec numérique : Le cloud
                                                                                                                                 computing concerne trois différentes typologies de technologies.
                                                                                                                                                                                                         cœur des dispositifs avec une vraie stratégie et une vraie vision
                                                                                                                                                                                                         partagée, avec tous les acteurs du comité de direction.

 oui mais à quel prix et
                                                                                                                                 La première, le SaaS (software as a service), porte sur les usages      Laurent Gobbi, associé KPMG en charge de l’activité
                                                                                                                                 et/ou les applicatifs. La seconde couche est plus technique et          IT Advisory : Au-delà du cloud, les réseaux sociaux, Internet,
                                                                                                                                 concerne les plateformes de développement, à savoir le PaaS             le mobile, etc. mettent une certaine pression technologique sur
                                                                                                                                 (platform as a service). Enfin, la dernière couche, souvent la plus     les DSI qui, en quelque sorte sont contraints de faire évoluer

 pour quels bénéfices ?
                                                                                                                                 nécessaire, est relative aux infrastructures, IaaS (infrastructures     les choses. Souvent, les collaborateurs sont mieux équipés chez
                                                                                                                                 as a service). Ensuite, il existe plusieurs manières de délivrer        eux qu’au bureau. Cette contrainte est un vrai sujet pour la DSI
                                                                                                                                 le cloud : la première, actuellement la plus répandue, est le           qui doit avancer dans la même direction que les utilisateurs.
                                                                                                                                 cloud privé ou dédié. Dans ce cas, l’entreprise garde ses propres       Parallèlement, nous sommes dans un contexte de pression
                                                                                                                                 environnements et ses propres infrastructures mais les met à la         économique assez fort donc, dans beaucoup d’organisations,
                                                                                                                                 disposition de l’ensemble de ses métiers à qui elle facture en          il faut optimiser les processus et les rationaliser. Nous venons
                                                                                                                                 fonction de ses différents usages. La seconde, le cloud public ou       également de traverser un contexte difficile où beaucoup de
                                                                                                                                 mutualisé, consiste à aller chercher chez un tiers, les applicatifs,    projets ont été ralentis et aujourd’hui il y a en quelque sorte une
                                                                                                                                 infrastructures et plateformes et de les payer à l’usage. Au            remise à niveau. En même temps, les métiers ont de nouvelles
                                                                                                                                 milieu il y a le cloud hybride qui consiste à disposer d’un cloud       exigences notamment pour développer de nouveaux business. Ils
                                                                                                                                 privé mais aussi d’aller le compléter à l’extérieur par des parties     demandent alors souvent à leur DSI qu’une solution soit déployée
                                                                                                                                 publiques. Il existe également le cloud communautaire, où un            très rapidement, parfois en quelques semaines. La première
                                                                                                                                 certain nombre d’acteurs tels que, par exemple, des hôpitaux ou         réaction du DSI consiste à faire une étude de faisabilité, à monter
                                                                                                                                 des conseils généraux, mettent en commun et mutualisent des             un budget et à présenter le projet à sa direction, ce qui, déjà,
                                                                                                                                 sources. Quoi qu’il en soit, tous ces clouds ont des caractéristiques   prend deux ou trois mois. Un projet qui, en suivant ce processus
                                                                                                                                 communes : il faut que ce soit accessible par Internet, que le          ne serait mis en place qu’un an plus tard. Or, aujourd’hui, le
                                                                                                                                 paiement se fasse à l’usage et, enfin, que ce soit flexible avec une    paradigme change. Avec le cloud, l’utilisateur, par exemple le
                                                                                                                                 capacité de montée et de descente en charge quasi instantanée.          directeur marketing, a la possibilité d’activer des solutions en
                                                                                                                                                                                                         mode SaaS et de mettre en ligne 100 à 200 nouveaux utilisateurs
                                                                                                                                 Jean-Michel Mougeolle, directeur des systèmes                           du jour au lendemain.
                                                                                                                                 d’information de MIKIT, président du club
                                                                                                                                 Utilisateur Salesforce France et membre du Club                         Le cloud, vecteur de transformation
                                                                                                                                 DSI : Les premières personnes concernées par les projets cloud          des entreprises
                                                                                                                                 dans l’entreprise sont souvent les DSI. Néanmoins, force est de
                                                                                                                                 constater qu’ils peuvent arriver par les utilisateurs mais aussi, par   Laurent Gobbi : Dans la plupart des organisations, la
                                                                                                                                 le marketing ou encore par des personnes qui sont directement           majorité des activités sont soutenues par les systèmes. Ces
                                                                                                                                 «métiers» telles que, par exemple, les personnes qui montent des        derniers évoluent à la fois avec les technologies mais aussi avec
                                                                                                                                 projets de téléphonie. Ca peut également venir des dirigeants ou        les nouveaux business models. Par exemple, chez un opérateur
                                                                                                                                 de la DAF sur des axes stratégiques pour apporter de la souplesse       télécom, les changements dans les systèmes et réseaux sont
                                                                                                                                 ou de l’agilité sur des domaines où l’entreprise en manque, ou de       permanents et il faut activer les nouvelles offres rapidement
                                                                                                                                 la maîtrise budgétaire car le cloud permet de chiffrer à l’usage        sur les réseaux. Le cloud est alors utilisé comme un accélérateur
                                                                                                                                 et de mettre un coût par utilisateur. Ce qui, ensuite, motive les       du changement, notamment pour certains modules. Nous le
 De gauche à droite : Laurent Gobbi, associé KPMG en charge de l’activité IT Advisory - Pierre-Emmanuel Albert, fondateur et     entreprises pour passer au cloud, ce sont la souplesse offerte          voyons par exemple sur les outils de trésorerie, de rating, ou
 executive director de Tinubu Square - Jean-Michel Mougeolle, directeur des systèmes d’information de MIKIT, président du club   par la technologie et sa rapidité de déploiement, par rapport           d’évaluation de risques : le recours au cloud fonctionne assez
 Utilisateur Salesforce France et membre du Club DSI - Philippe Tavernier, président excécutif de Numergy et administrateur du
 Syntec numérique                                                                                                                aux projets traditionnels, en mode licence par exemple, qui             bien car nous sommes sur des périmètres fonctionnels assez
                                                                                                                                 peuvent prendre plusieurs années. Par ailleurs souvent dans les         délimités donc ils sont assez faciles à faire évoluer de façon
                                                                                                                                 entreprises, les DSI sont empêtrés dans l’opérationnel et ont du        autonome lorsqu’ils sont en mode SaaS. Nous sommes alors
                                                                                                                                 mal à avoir une vision opérationnelle sur leurs projets. Or, le         dans une transformation technologique mais aussi métier car
 En France, le cloud a fait une percée importante depuis quelques années.                                                        cloud leur apporte une réponse en la matière. Enfin, le cloud est       le SaaS permet d’activer certaines fonctions que l’entreprise
 Aujourd’hui, un tiers des entreprises ou établissements publics déclarent recourir à                                            aussi un bon moyen de transformer l’entreprise en apportant de          n’utilisait pas forcément auparavant comme, par exemple, le
                                                                                                                                 nouveaux outils. Par exemple, combien d’utilisateurs, dans une          cash pooling. A ce moment, le driver technologique devient
 des services de cloud computing pour un volume d’affaires qui devrait atteindre les                                             entreprise, utilisent Dropbox et le paient ou non, mettant ainsi des    aussi un driver business. Même si, en Europe, les changements
 4 milliards d’euros en 2013 selon PAC. Cette percée du cloud n’empêche pas le flou                                              fichiers à l’extérieur de l’entreprise sans même que leur supérieur     sont pilotés par les volontés de rationalisation des coûts plutôt
 qui entoure ses modèles, ses tarifs, ses engagements, ses garanties, etc. Le cloud                                              hiérarchique direct en soit averti. Le cloud arrive certes par les      que par les nouvelles technologies ; comparativement à ce qui se
                                                                                                                                 utilisateurs pour des applications assez simples, mais dès lors que     passe aux Etats-Unis.
 évolue en effet très vite au risque d’y perdre les entreprises. Par ailleurs, les coûts                                         l’on touche à des projets plus complexes, il est impératif de passer
 et les gains du cloud computing restent extrêmement variables d’une entreprise à                                                par la DSI, notamment pour garantir la sécurité des informations.       Philippe Tavernier : Dans le cadre du contexte économique et
 l’autre. Autant de raisons qui expliquent qu’aujourd’hui, la proportion d’entreprises                                           Il faut accompagner les utilisateurs pour éviter les dérives.           financier que nous traversons depuis 2008, la transformation doit
                                                                                                                                                                                                         se caractériser par de l’innovation et de l’agilité. Soit l’entreprise
 ayant défini une véritable stratégie cloud demeure encore très faible (12 %).                                                   Philippe Tavernier : Il est indispensable de placer la DSI au           reste sur les anciens modèles et la transformation prend alors
VI                                                                                                                                                                                                                                                                           VII
Table ronde/Cloud computing                                                                                                                                                                                                          Table ronde/Cloud computing

  plusieurs mois voire plusieurs années. Soit elle expérimente de       les freins aux changements dans l’entreprise. Comme ces outils
  nouvelles technologies innovantes et notamment le cloud ce qui        étaient déployés sur le grand public, la capacité des gens à se les
  lui permet d’essayer sans grand risque de nouveaux usages. De         approprier a été d’autant plus rapide. En revanche, si la mise en
  ce fait, avec le cloud, elle ne prend pas un risque majeur car elle   place d’un nouvel outil cloud s’accompagne de nouvelles règles             Laurent Gobbi, associé KPMG en charge de
  paie à l’usage. Si l’entreprise ne raisonne que par des schémas       et de nouveaux processus, il y aura alors, en effet, une conduite          l’activité IT Advisory
  classiques, le risque est que cela prenne du temps. Or, ce n’est      du changement à mener. L’argument majeur du cloud est la
  pas comme ça que nous pouvons transformer une entreprise              rapidité de mise en œuvre et de déploiement. Avant, les systèmes
  aujourd’hui.                                                          applicatifs se déployaient en 12 à 24 mois, par différentes                «Le cloud est utilisé comme un
                                                                        vagues. Aujourd’hui, avec le cloud, ils se déploient en quelques           accélérateur du changement et
  Laurent Gobbi : Par exemple, chez KPMG nous utilisons                 semaines. Pour les infrastructures, ce déploiement peut se faire           contribue à la transformation des
  des outils en cloud déployé auprès de plusieurs centaines de          du jour au lendemain, voire instantanément !
  personnes. Nous payons ainsi à l’usage, au mois et à la personne                                                                                 entreprises.»
  tout en bénéficiant en permanence des nouvelles technologies.         Jean-Michel Mougeolle : Ces systèmes libèrent la DSI des
                                                                        problèmes techniques qu’elle a l’habitude de gérer au quotidien.
  Pierre-Emmanuel Albert, fondateur et executive                        Ils libèrent également les métiers car ils n’ont pas à attendre          Laurent Gobbi, associé KPMG, COO Consulting, ingénieur
  director de Tinubu Square : Le cloud transforme                       plusieurs mois pour mettre en œuvre certaines applications               INSA et expert comptable, commissaire aux comptes,
  l’organisation et la nature du travail. Le fait qu’une application    dont ils pourraient avoir besoin au quotidien. Ils libèrent aussi        coordonne les activités IT Advisory. Il a plus de 20 ans
  en SaaS soit disponible «anytime anywhere», que l’ensemble            la communication dans l’entreprise. Il s’agit d’ailleurs là d’une        d’expérience auprès des directions générales, financières et
  des utilisateurs partagent tous la même information qui a             vraie révolution en France car cela permet aux collaborateurs            informatiques, dans le domaine des systèmes d’information,
                                                                                                                                                 des projets de transformations, de la sécurité et de l’audit.
  la même fraîcheur, certes avec des accès différents et des            de l’entreprise de s’affranchir des systèmes hiérarchiques. Au
  délégations d’autorités différentes, cela change en profondeur        niveau de l’organisation, de ce fait, les collaborateurs peuvent
  un certain nombre de processus dans l’organisation ainsi que la       faire d’autres choses et donc travaillent autrement. En mettant
  nature du travail. Par exemple, le credit management concerne         en place ces projets nous libérons des forces de l’entreprise dont
  beaucoup de fonctions dans l’entreprise : le commercial de la         nous ne voyions pas auparavant l’existence.
  prospection à la vente, l’administration des ventes, les achats
  et plus généralement la «supply chain», le credit management,         Pierre-Emmanuel Albert : Le credit management implique
  la comptabilité client, le recouvrement (à savoir le cycle order-     beaucoup d’acteurs internes et externes à l’entreprise (assureurs
  to-cash). Le fait que chaque fonction impliquée ait au même           crédits, prestataires de l’information d’entreprise, les conseillers
  moment la dernière information sur un débiteur, son exposition        en assurance-crédit, factors et autres banquiers). L’application
  au risque, cela apporte énormément de bénéfices. Autrefois,           SaaS est donc aussi connectée, via des web services avec tous ces
  chacun travaillait un peu de son côté ; le commercial arrivait        prestataires, ce qui permet à l’entreprise de recevoir au sein d’un
  avec une commande sans avoir forcément vérifié la solvabilité         même système, l’ensemble des informations liées à la gestion
  du débiteur et demandait à la comptabilité 60 jours fin de mois.      du risque de crédit et bénéficier des dernières informations
  En choisissant une solution de credit management en cloud,            disponibles sans délai. A titre d’exemple, la société peut être
  nous assistons à une véritable transformation en profondeur           informée quasiment en temps réel si l’un de ses clients est placé      faut rajouter des serveurs et des coûts de licence. Il faut aussi y   Pierre-Emmanuel Albert : Dans le cas du RMC SaaS, nous
  des processus de gestion. Ces entreprises ont souvent besoin          en redressement judiciaire et donc bloquer immédiatement la            ajouter du temps passé par les équipes informatiques. Les métiers     appliquons une tarification dégressive par tranche lorsque le
  de conseils, pas en intégration ou en migration mais en               livraison du produit commandé.                                         de leurs côtés devront interrompre leur activité, le temps que le     nombre d’utilisateurs est important. Le modèle de facturation
  accompagnement de la transformation et de modifications des                                                                                  système soit mis à jour, alors même que nous sommes juste sur         du cloud, nous évoquons là le «pay as you use», est profitable
  processus… Avec notre solution de gestion du risque de crédit         Combien coûte un projet cloud ?                                        une évolution technique et pas fonctionnelle !                        pour l’éditeur à partir du moment où il est né dans ce modèle
  en cloud, les entreprises réalisent des gains de productivité                                                                                                                                                      économique. En effet, il est difficile, d’un point de vue financier
  tout en bénéficiant d’une meilleure visibilité et d’un meilleur       Jean-Michel Mougeolle : Nous avons mené chez                           Philippe Tavernier : Le cloud privé est la version la plus            pour un éditeur en mode de licences «on premise» de basculer
  contrôle et d’une plus grande réactivité en cas de dégradation        Meilleurtaux.com une grande étude sur le sujet. Si nous essayons       aboutie de l’industrialisation d’une DSI. Pour autant, le modèle      ces contrats dans un modèle de facturation en cloud, donc de
  des risques, grâce à l’interaction des différents services entre      de comparer les chiffres que l’on nous donne (licence, serveurs        n’est pas changé. Il faut passer au cloud hybride ou public et        reconnaître des mensualités, un revenu auparavant perçu en une
  eux. Une solution SaaS facilite la gestion de fichiers hétérogènes    et les personnes pour s’en occuper) versus la même chose sur le        pour le coup nous serons alors dans un véritable schéma de            seule fois «one-shot».
  provenant des ERP et tout autre système de comptabilité et            cloud, en général, le cloud est légèrement plus cher. Néanmoins,       rupture et pourrons tirer les bénéfices financiers du modèle.
  gestion commerciale. Nous intégrons ces fichiers via des serveurs     lorsque nous creusons, nous avons des fonctionnalités dans                                                                                   Laurent Gobbi : Les grands éditeurs d’ERP pourraient être
  ou directement dans notre application et quelques minutes plus        le cloud que nous n’avons pas en mode on premise. Surtout,             Laurent Gobbi : Nous avons des exemples concrets qui                  menacés par le cloud. Un éditeur prévoit que, d’ici cinq ans,
  tard, les utilisateurs ont accès à toutes ces données à jour.         dès que j’ai installé le cloud et si l’on se projette sur cinq ans     confirment ce constat. Néanmoins il faut faire des études à           80 % de ses revenus soient basculés dans le cloud versus un
                                                                        en termes de coût, le cloud revient alors beaucoup moins cher          périmètre fonctionnel constant. Sur les outils collaboratifs          modèle licence classique. La première vague des outils cloud a
  Laurent Gobbi : La mise en place d’un projet cloud doit               qu’un projet on premise. Si nous nous projetons sur deux ans,          ou messageries, les gains sont immédiats dans l’organisation          concerné les outils collaboratifs et les ventes, car ils étaient faciles
  suivre le même schéma que celui d’un projet traditionnel. Il y a      nous restons sur la même version. Sur cinq ans, souvent, les           des rôles à la DSI. Par ailleurs, le cloud a aussi pour principal     à mettre en œuvre et à s’approprier et qu’ils ne nécessitaient pas
  notamment un volet conduite du changement à ne pas négliger.          entreprises auraient bien aimé faire évoluer leur système une          avantage d’avoir un modèle de tarification à l’usage qui a ses        trop d’interconnexion avec les autres systèmes. Il y a eu ensuite
  Avec la première génération d’outils en cloud et notamment les        ou deux fois. Les éditeurs cloud tels que Salesforces proposent        vertus mais aussi ses inconvénients, car il faut que l’entreprise     une seconde vague autour des systèmes RH et maintenant nous
  outils collaboratifs, nous disposons d’un niveau d’ergonomie          chaque année trois nouvelles versions majeures qui sont réalisées      ait la maîtrise des usages. A l’instar de ce qui s’est passé dans     voyons arriver une nouvelle vague autour de la finance et des
  radicalement différent de celui que nous utilisions dans le           automatiquement et en toute transparence pour les utilisateurs         la téléphonie, peut-être d’ailleurs qu’un jour le cloud basculera     ERP. La finance va contribuer à amener les ERP dans le cloud.
  monde bureautique traditionnel. Or, ce niveau d’ergonomie             pour le même coût. Pour faire la même chose en interne et sur          sur des modèles forfaitaires pour mieux contrôler l’explosion des     Les grands éditeurs d’ERP basculent peu à peu dans un modèle
  ressemble à celui que nous avons à titre personnel, ce qui réduit     cinq ans, l’entreprise change deux fois son système, souvent il        volumes, des flux et donc des usages.                                 économique articulé autour de la location.
VIII                                                                                                                                                                                                                                                                                        IX
Table ronde/Cloud computing                                                                                                                                                                                                            Table ronde/Cloud computing

    Jean-Michel Mougeolle : Ces éditeurs se rendent d’ailleurs             déjà engagé (comme la messagerie). Une entreprise de type ETI,
    compte que ne pas basculer dans le cloud revient à prendre un          qui a un business modèle plus simple et peut se satisfaire d’un
    risque de perdre des clients.                                          ERP classique disponible en cloud, a aujourd’hui la possibilité            Philippe Tavernier, président excécutif de
                                                                           de basculer vers une solution cloud qui par ailleurs, existe sur           Numergy et administrateur du Syntec numérique
    Laurent Gobbi : Les grandes entreprises se posent aujourd’hui          le marché. Pour des grands groupes qui ont des spécificités,
    la question de savoir si elles ont la bonne solution au moindre        notamment métiers, plus complexes, ils sont plutôt dans des
    coût et si elles l’utilisent au mieux. Actuellement, les offres ERP    schémas de cloud privé ou hybride.
                                                                                                                                                      «Le cloud n’est pas une mode
    cloud matures et opérationnelles sont plutôt pour les PME et ETI.                                                                                 technologique mais un vrai
                                                                           Philippe Tavernier : Ce qui a initié le cloud, ce sont plutôt les          mouvement de fond qui tend à en
    Philippe Tavernier : Le cloud n’est pas une mode                       systèmes en périphérie du core business (le collaboratif, RH…).
    technologique mais un vrai mouvement de fond qui tend à en             Puis petit à petit, la confiance s’instaure et les DSI constatent
                                                                                                                                                      faire un outil de compétitivité, de
    faire un outil de compétitivité, de benchmark et de différenciation    que le cloud a du sens et leur permet de se concentrer davantage           benchmark et de différenciation
    business majeur.                                                       sur les métiers plutôt que sur les changements de version, la              business majeur.»
                                                                           gestion de l’obsolescence qui n’amène aucune valeur réelle. Ceci
    Jean-Michel Mougeolle : Il y a deux modèles : le modèle                leur amène en plus cette notion d’élasticité et de time to market.
    économique et les gens ont cette appétence à ce modèle. Derrière
                                                                                                                                                    Philippe Tavernier est président exécutif de Numergy et
    il faut aussi qu’il y ait un modèle technologique.                     Comment calculer un ROI ?                                                administrateur du Syntec numérique. Diplômé de l’Institut
                                                                                                                                                    d’études politiques de Paris, Philippe Tavernier, 53 ans, a
    Philippe Tavernier : Les éditeurs qui ne vont pas vers ce              Jean-Michel Mougeolle : Il existe un côté stratégique. A                 commencé sa carrière en 1984 en tant qu’auditeur au sein
    modèle ont une durée de vie limitée.                                   un moment, la finance ne sert pas uniquement à optimiser un              du cabinet Deloitte. En 1989, il rejoint le groupe Capgemini.
                                                                           revenu mais également à avoir une notion de risques.                     Directeur financier de Cap Sesa Exploitation, en 1996, il
                                                                                                                                                    évolue vers des fonctions opérationnelles en devenant
    Laurent Gobbi : Et si nous revenons du côté entreprises, des                                                                                    directeur général de la division Nord-Est de Capgemini
    grands groupes et ETI, il faut distinguer ce qui est vraiment le       Philippe Tavernier : Lorsque nous prenons l’exemple des                  France puis directeur général adjoint, en charge des activités
    core business, de ce qui est plus classique et où le cloud est         locations de voitures : aujourd’hui, tous les parcs sont en location     infrastructures et des projets de cloud computing. En 2002,
                                                                                                                                                    il est nommé président de Sogeti France, filiale du groupe
                                                                                                                                                    Capgemini, spécialisée dans les services informatiques et
                                                                                                                                                    d’ingénierie de proximité. En septembre 2012, Philippe
                                                                                                                                                    Tavernier est nommé président exécutif de Numergy,
        Jean-Michel Mougeolle, directeur des systèmes                                                                                               société spécialisée dans la construction et l’exploitation
                                                                                                                                                    d’infrastructures de cloud computing à vocation française et
        d’information de MIKIT, président du club                                                                                                   européenne.
        Utilisateur Salesforce France et membre du Club DSI

        «Avec le cloud, ne parlons pas
        uniquement de coûts cachés mais
        aussi de gains cachés.»                                                                                                                   longue durée et n’assument pas l’investissement l’entretien, etc.       Jean-Michel Mougeolle : Il y a un nouveau métier qui arrive
                                                                                                                                                  Le cloud s’inscrit dans la même logique.                                autour de ça qui est le changement numérique de l’entreprise et
                                                                                                                                                                                                                          la culture numérique dans l’entreprise. Il s’agit d’un vrai métier
                                                                                                                                                  Laurent Gobbi : En effet, la logique est la même. Cependant,            aux Etats-Unis. C’est actuellement ce qui manque le plus dans les
                                                                                                                                                  il faut être attentif à la donnée. Plus l’entreprise va pousser         entreprises : quelqu’un de très technique et qui soit par ailleurs
                                                                                                                                                  l’utilisation de ces technologies à travers le cloud, plus elle         très transverse et métiers. Aujourd’hui nous avons une vraie
      Jean-Michel Mougeolle occupe la fonction de directeur des                                                                                   va interconnecter les données et en donner à l’utilisateur qui          transformation numérique et ce, dans tous les métiers. Donc,
      systèmes d’information de MIKIT tout en étant président du club                                                                             risque de ne pas faire les bonnes interconnexions. En effet,            pour accompagner les métiers touchés par cette transformation,
      Utilisateur Salesforce France et membre du Club DSI. Après avoir                                                                            dans les grands groupes, ce qui risque de se passer, c’est que          il faut basculer dans le cloud en se faisant accompagner par la
      restructuré le système d’information du site MeilleurTaux.com,                                                                              le basculement dans le cloud se fasse par étapes et passe, dans         DSI.
      Jean-Michel Mougeolle a en effet pris la direction des systèmes
      d’information de Mikit en 2011. Il y applique les mêmes recettes :                                                                          un premier temps, par la coexistence d’applications classiques
      une solution de CRM en mode SaaS complétée d’une plateforme                                                                                 avec des applications dans un cloud. Il faudra que toutes ces           Philippe Tavernier : Le CEO devient le cloud interface
      décisionnelle performante. Diplômé de l’Ecole supérieure                                                                                    applications communiquent. Si l’échange de données est simple           officer.
      d’informatique, électronique et automatique (ESIEA), Jean-Michel                                                                            sur le papier cela peut vite devenir complexe. Il faut faire
      Mougeolle a débuté sa carrière professionnelle chez Business                                                                                attention au sujet de l’intégration et veiller à ce que l’utilisateur   Laurent Gobbi : Sur la question du ROI, de ces projets, il
      Objects, l’éditeur français numéro 1 de la business intelligence.
                                                                                                                                                  ne perde pas de vue la donnée et sache s’y retrouver.                   faut faire des analogies avec les projets de SI. Sur ces projets,
                                                                                                                                                                                                                          nous avons toujours eu une part de ROI qualitatif difficile à
                                                                                                                                                  Philippe Tavernier : La maîtrise doit d’abord être sur les              appréhender. Il est difficile de mesurer le coût de la modernisation
                                                                                                                                                  architectures. Plutôt que de se consacrer aux tâches techniques,        d’une entreprise. Quel est le gain d’une modernisation ? Mais si
                                                                                                                                                  il faut que les DSI aient une vision de leurs systèmes en place.        la modernisation ne s’était pas faite, l’entreprise serait décrochée
                                                                                                                                                  Ce n’est pas parce que l’entreprise externalise qu’elle transfère la    du marché et ne pourrait faire les évolutions dans les délais
                                                                                                                                                  responsabilité.                                                         impartis.
X                                                                                                                                                                                                                                                                                            XI
Table ronde/Cloud computing                                                                                                                                                                                                                    Table ronde/Cloud computing

 Quel est le rôle du DAF dans le passage dans                              Philippe Tavernier : Il en est de même sur la qualité des services
 le cloud ?                                                                et la disponibilité des données. La première chose à regarder repose          Pierre-Emmanuel Albert, fondateur et executive
                                                                           sur la qualité des services proposés par le prestataire cloud. Il faut        director de Tinubu Square
 Philippe Tavernier : Le DAF peut être un vecteur au-delà de sa            que l’entreprise se pose la question de savoir si cette qualité de
 mission administrative et financière.                                     services est, ou non, suffisante. L’environnement sécuritaire autour
                                                                           de la donnée représente aussi un enjeu encore important pour les              «Le cloud transforme
 Pierre-Emmanuel Albert : Le DAF, numéro deux dans                         entreprises. Rappelons que les gens ont mis du temps avant de                 l’organisation et la nature du
 l’entreprise et conseil privilégié de la direction générale, est          mettre leurs données fiduciaires à la banque, estimant qu’elles
 constamment à la recherche d’efficience. Il challenge tous les            étaient plus en sécurité chez eux. Aujourd’hui la banque offre une
                                                                                                                                                         travail.»
 services, la RH, l’informatique et les opérationnels pour s’inscrire      élasticité, une sécurité et éventuellement un paiement à l’usage,
 dans cette même démarche et servir ce même objectif. Or, le               agios, intérêts sur la donnée monétaire et numéraire. Il faudra que
 cloud va permettre dans un certain nombre de domaines, de                 la DSI passe à la même logique sur le cloud en ce qui concerne les
 prendre en charge les tâches à faible valeur ajoutée et accroître la      données de l’entreprise. Cela concourt à la même logique.                   Pierre-Emmanuel Albert est fondateur et executive director
 bande passante des équipes sur tout ce qui apporte de la valeur à                                                                                     de Tinubu Square. Après une formation à l’analyse et à la
 l’entreprise. Le DAF sera le promoteur de projets de transformation       Laurent Gobbi : En matière de sécurité, avant l’affaire                     programmation informatique, Pierre-Emmanuel Albert intègre
 et d’adoptions de solutions SaaS dans l’entreprise. Par exemple,          Prisme, il y avait déjà une préoccupation sur la problématique              la SCOA Nigeria en tant qu’organisateur, avant de rejoindre, en
                                                                                                                                                       1986, Strategic Planning Associates à Washington DC en qualité
 il expliquera à un responsable de paie qu’une application SaaS            d’extraterritorialité des données, sujet sur lequel les groupes             de consultant. Il crée ensuite et prend la responsabilité du centre
 lui permettrait d’adopter de meilleurs processus de gestion et de         français sont sensibles. D’ailleurs, la France offre un cadre plutôt        de netting (compensation multilatérale des flux de trésorerie) du
 réduire ses coûts. Il est le promoteur de l’introduction de solutions     protecteur en matière de données.                                           groupe SCAC (commissionnaire de transport) avant d’être promu
 cloud dans l’entreprise.                                                                                                                              directeur de la stratégie de Bolloré Technologies en charge
                                                                           Philippe Tavernier : Au-delà de la localisation des données, il             des cessions et des acquisitions ainsi que de la communication
                                                                                                                                                       corporate et financière. En 1992, il est nommé directeur général
 Jean-Michel Mougeolle : Il revient souvent au DAF de                      faut savoir qui maintient son intégrité et quel est le cadre juridique      adjoint chez SCAC Delmas Vieljeux (filiale transport de Bolloré),
 mener la réflexion sur Opex/Capex, achat ou location.                     de la société qui l’héberge.                                                avant de devenir secrétaire général de la holding de tête du
                                                                                                                                                       groupe Bolloré. Fort de son expertise, Pierre-Emmanuel rejoint
 Laurent Gobbi : Dans un certain nombre d’entreprise, le DAF a             Laurent Gobbi : Il y a également des enjeux plus larges de                  Essilor International, en 1997, pour devenir directeur financier
 un rôle assez fort à jouer dans le choix des systèmes d’information.      protection de l’information. Par exemple, avec l’accroissement des          Europe et administrateur des filiales européennes d’Essilor. En
                                                                                                                                                       2001, il crée la société Tinubu Square et en devient executive
 Dans certains grands groupes, le DSI et le DAF mènent leurs               datas. En France, il existe probablement encore un manque de                director.
 propres choix même si le DSI doit passer par les règles de la             sensibilité des dirigeants sur ces sujets-là. Il n’y a pas encore assez
 finance pour les budgets, investissements et financements. Mais           de projets dans les entreprises pour structurer les données et isoler
 dans les situations où le DAF gère ses systèmes d’information,            celles qui sont les plus sensibles. Aujourd’hui, n’importe quel grand
 il sera le premier à transiger sur les avantages et inconvénients         groupe peut subir des attaques de l’extérieur. Il ne s’agit plus d’un     «on premise». Il n’y a pas de coûts directs liés à l’acquisition de      ne faut pas sous-estimer l’ampleur du changement lié au cloud et
 financiers d’une solution cloud. Il est forcément investi sous            scénario probable mais réel.                                              serveurs physiques, la consommation d’énergie, la maintenance de         les ressources internes ou encore la conduite du changement que
 l’angle opportunités de faire ou non le projet sous l’angle                                                                                         l’infrastructure par des équipes, assurance… Cependant, le modèle        cela induit.
 financier ou business. Il a aussi la vision 360° de l’entreprise car      Pierre-Emmanuel Albert : Nous avons l’exemple d’un client                 cloud implique une vigilance particulière de la part du client dans
 il voit l’ensemble des flux et des informations qui terminent dans        canadien, organisme public. Cette société d’Etat a fait l’acquisition     son contrat de SLA (service level agreement). Les SLA doivent            Jean-Michel Mougeolle : Avec le cloud, ne parlons
 les systèmes financiers. En revanche, le système comptable et             de notre logiciel mais a exigé de l’héberger en cloud privé. Il           indiquer la disponibilité du service fourni mais surtout stipuler        pas uniquement de coûts cachés mais aussi de gains cachés.
 financier ne sera pas forcément le premier visé par le cloud, voire       était indispensable, dans le cadre de leur procédure de gestion           les modalités en cas de défaillance du système. Comme toute              Par exemple, un projet Salesforce évolue en permanence et
 même le dernier. Il n’y a pas d’enjeu time to market. Toutefois,          des données, d’y avoir accès à tout moment et que ces données,            prestation de service, ce type de contrat nécessite une attention        appelle constamment à de nouveaux développements : il s’agit
 il aura un vrai besoin de connexion avec tous les systèmes. Par           propriétés de l’Etat, soient hébergées dans leur pays d’origine.          particulière avant toute signature.                                      d’investissements permanents mais qui participent à la performance
 conséquent, la préoccupation du DAF sera plutôt de savoir si tout                                                                                                                                                            durable de l’entreprise.
 ce qui bascule dans le cloud ne viendra pas perturber son propre          Jean-Michel Mougeolle : La sécurité reste une priorité des                Jean-Michel Mougeolle : Ces contrats ont d’abord pour
 système et son reporting financier.                                       entreprises et doit l’être quelle que soit la taille de l’entreprise.     vocation de rassurer les clients. Après, il faut que le fournisseur      Laurent Gobbi : Nous arrivons alors au sujet de la gouvernance,
                                                                           Aujourd’hui combien de personnes travaillent sur un serveur ou            de solutions cloud soit transparent par rapport à ces SLA.               à savoir, comment nous régulons la demande. En effet, les
 Jean-Michel Mougeolle : Le DAF a un rôle important à                      un mail ? Avec une solution sur le cloud, la sécurité fait partie         Salesforce propose ainsi un outil Trust.saleforces.com sur lequel        utilisateurs peuvent aller beaucoup plus vite tout seul, là où avant
 jouer. Le seul qui soit vraiment capable de calculer le TCO d’une         du package. Il faut s’inquiéter de la sécurité et s’interroger sur les    les utilisateurs peuvent consulter tous les incidents rencontrés par     ils passaient par la DSI.
 partie on premise, avec tout ce que ça représente en termes de            données que l’entreprise souhaite mettre dans le cloud. Si elle ne        l’éditeur ces dernières années. Dès qu’il y a un incident, ils le
 changement de version et de compétences humaines, est de son              veut pas les mettre dans le cloud, il lui suffit de ne pas le faire.      créent d’un point de vue public et demandent à tous leurs clients        Jean-Michel Mougeolle : Le DSI a en effet un rôle essentiel
 ressort. Il s’agit plus de son rôle de contrôleur de gestion. Il a, par                                                                             s’ils ont ce problème-là. Maintenant, le SLA sur le cloud sera           à jouer à ce niveau-là.
 rapport aux transformations que va impliquer le cloud, un rôle à          Laurent Gobbi : Ce mouvement va étendre le rôle des DSI par               bien meilleur que celui d’une solution en mode licence. Le vrai
 jouer car il saura expliquer en quoi et où le cloud fera gagner de        rapport à la gestion des tiers, pour suivre leur performance, leur        coût caché peut aussi porter sur la réversibilité. Dans certains cas,    Laurent Gobbi : Ce rôle peut aussi être pris en charge par le
 l’argent à son entreprise.                                                disponibilité et leur évolution. Un rôle émerge dans les DSI. Il faut     cela peut être très simple, c’est notamment le cas du mail. Il y a       DAF dans un certain nombre de cas. Le DAF se retrouve dans une
                                                                           industrialiser et rendre plus efficace cette gestion des tiers.           d’autres sujets, qui ont nécessité des développements et qui sont        situation où son DG l’appelle et le questionnera sur le sujet. Le cloud
 Les freins au cloud qui perdurent                                                                                                                   beaucoup plus stratégiques. Le sujet de la réversibilité est alors       est aujourd’hui un sujet sur lequel se positionnent de plus en plus
                                                                           Les coûts cachés liés au cloud                                            essentiel à prévoir et à l’inclure dans les contrats. Le cloud ne doit   de directions générales, qui interrogent leur DAF sur l’opportunité
 Laurent Gobbi : La localisation des données et des serveurs,                                                                                        pas se faire à n’importe à prix !                                        d’investir sur cette technologie ou non. Le cloud va renforcer la
 ainsi que la notion de territorialité représentent encore un frein        Pierre-Emmanuel Albert : Les coûts liés au cloud sont                                                                                              collaboration DAF et DSI. n 
 aux projets cloud.                                                        sans aucune mesure comparables à ceux d’une architecture                  Laurent Gobbi : Les coûts cachés sont aussi dans l’entreprise. Il                                      Propos recueillis par Anne del Pozo
XII                                                                                                                                                                                                                                                                                                XIII
Expertise/Cloud computing                                                                                                                                                                                                            Expertise/Cloud computing

KPMG : le cloud, un enjeu opérationnel et                                                                                                    Une assistance aux projets de
                                                                                                                                             transformation                                   Laurent Gobbi, associé, KPMG
stratégique pour les entreprises                                                                                                             Les services de KPMG autour de l’ac-
                                                                                                                                             compagnement de projet de transforma-                          LAURENT GOBBI, ASSOCIÉ KPMG, COO CONSULTING, INGÉNIEUR INSA
                                                                                                                                             tion ont pour particularité d’intégrer, dès                    ET EXPERT COMPTABLE, COMMISSAIRE AUX COMPTES, COORDONNE

                                                                                                                                                                                             QUESTIONS À…
                                                                                                                                             l’amont, les dispositifs de gouvernance                        LES ACTIVITÉS IT ADVISORY. IL A PLUS DE 20 ANS D’EXPÉRIENCE AUPRÈS
                                                                                                                                             et de contrôle des nouveaux processus.                         DES DIRECTIONS GÉNÉRALES, FINANCIÈRES ET INFORMATIQUES,
Les nouvelles technologies offertes sur le
                                                                                                                                             «Notre expérience poussée des réglemen-                        DANS LE DOMAINE DES SYSTÈMES D’INFORMATION, DES PROJETS DE
marché du cloud induisent la nécessité de                                                                                                    tations et de la fiabilité des processus mé-                   TRANSFORMATIONS, DE LA SÉCURITÉ ET DE L’AUDIT.
repenser et de mettre en œuvre des modèles                                                                                                   tiers, ainsi que nos connaissances secto-
opérationnels de dernière génération.                                                                                                        rielles, représentent un gage d’assurance,                     Quelles sont les transformations induites par le cloud ?
L’enjeu devient par conséquent tout autant                                                                                                   pour la définition des nouveaux processus
opérationnel que stratégique pour les                                                                                                        indispensables à l’orchestration des nou-                      Le premier objectif d’un projet cloud reste la réduction de coûts
                                                                                                                                             veaux services», indique à ce sujet Laurent                    pour 54 % des entreprises. La rapidité d’adoption pour les DSI, la
entreprises.
                                                                                                                                             Gobbi. En effet, les attentes d’accélération                   transformation des processus métiers et la pénétration de nouveaux
                                                                                                                                             des cycles de livraison du service doivent                     marchés pour les responsables métiers sont également des objectifs
                                                                                                                                             nécessairement être conduites avec une                         cloud clairement exprimés dans le cadre de notre enquête cloud.
                                                                                                                                             démarche de gouvernance adaptée à ces                          Conscients de ces bénéfices, les métiers sont en train de passer au
                                                                                                                                             nouveaux changements et surtout avec                           crible leurs modèles opérationnels afin de voir comment les avan-
                                                                                                                                             les compétences indispensables à la su-                        tages du cloud pourraient bénéficier plus largement à l’entreprise.
                                                                                                                                             pervision de ces nouvelles technologies.                       Les métiers ont d’ailleurs pris conscience de la lourdeur de leurs
                                                                                                                                             Par ailleurs, la transformation de la DSI en                   applications traditionnelles rendues complexes à gérer en raison de
                                                                                                                                             mode «as a service» induit une conduite                        toutes les adaptations qui ont été faites pour répondre à leurs be-
                                                                                                                                             du changement des plus importantes. Or,                        soins. En les délaissant au profit d’applications en mode SAAS, les
                                                                                                                                             KPMG accompagne non seulement les                              entreprises simplifient leurs processus de travail. Elles sont cepen-
                                                                                                                                             équipes métiers et IT, mais assiste égale-                     dant obligées de penser globalement car si la décision de migrer un
                                                                                                                                             ment ses clients dans la gestion des porte-                    métier vers le cloud est prise en silo, elle s’expose à des dommages
                                                                                                                                             feuilles de projets.                                           collatéraux et des coûts indirects importants.

L
                                                                                                                                             Un suivi du projet de transformation                           Pourquoi les CFO sont concernés par les projets de
         es enjeux du cloud sont étroite-    KPMG partenaire de la transforma-               l’entreprise sur un terme moyen de trois        Enfin, dans un mode de fonctionnement                          transformation à l’aide du cloud ?
         ment liés à la capacité de l’en-    tion des entreprises                            à cinq ans, précise Laurent Gobbi. Elle         courant des organisations avec des tech-
         treprise à revoir en profondeur     Les services proposés par KPMG en ma-           s’étend jusqu’à la définition d’une road-       nologies de cloud, KPMG offre un panel                         Le cloud est désormais perçu comme un outil de transformation ef-
         sa gouvernance et ses processus     tière de cloud computing ne se limitent         map de mise en œuvre de la stratégie            de services d’évaluation et d’assistance de                    ficace par les métiers qui répond aux besoins de croissance des en-
pour valoriser de manière industrialisée     pas à de l’assistance à l’intégration de        selon différents scenarii». Pour aider les      la gouvernance et de la supervision de ces                     treprises. C’est à ce titre qu’il intéresse les CFO. Il permet de répondre
l’intégration de services dans sa sup-       services. «Ils s’inscrivent plus globale-       entreprises dans cette démarche, KPMG           nouveaux services. Ils posent notamment                        à leurs besoins de transformation de la fonction finance. Grâce au
ply chain informatique. Elle doit être       ment dans la vision de notre cabinet se-        capitalise donc sur l’expertise de ses ser-     un certain nombre de questions autour des                      cloud, le CFO peut également garder le contrôle des dépenses IT tout
en mesure de développer des solutions        lon laquelle les possibilités offertes par le   vices qui demeurent indépendants de tout        problématiques de sécurité, de confidenti-                     en bénéficiant d’un système de gestion efficace des transactions fi-
orientées services, cohérentes et maî-       monde du «as a service» représentent une        fournisseur de services cloud, et qui dis-      alité et aussi de conformité de service aux                    nancières et comptables. L’accès aux données financières est facilité
trisées incluant dans une offre globale,     réelle opportunité pour les entreprises de      posent d’une forte empreinte de connais-        législations en vigueur. KPMG peut égale-                      par les nouveaux paradigmes associés au cloud (interfaces utilisa-
des services externes combinés auxquels      repenser et d’optimiser à la fois leurs bu-     sance des processus maîtrisés. L’expertise      ment intervenir de manière indépendante                        teurs performantes, système collaboratif et interactif, etc.). L’agilité
peuvent s’ajouter des services internes      siness models et leurs processus», précise      des coûts informatiques permet également        à la demande des entreprises pour évaluer                      des systèmes en cloud facilite enfin les opérations de croissance
différenciants. L’intégration de services    Laurent Gobbi, associé KPMG, en charge          à KPMG de compléter sa vision stratégique       la conformité des termes définis dans les                      externes.
passe également par la mise en place         d’IT Advisory. Pour accompagner les en-         avec la mise en œuvre d’un business case        contrats tout au long de l’exécution de
d’un dispositif de captation des besoins,    treprises dans cette démarche de trans-         parfaitement valorisé. En effet, il existe      la prestation des fournisseurs de services                     Quels sont les impacts financiers du cloud ?
accessibles aux acteurs clés. Cette          formation, l’offre de services de KPMG en       aujourd’hui un réel besoin pour la mesure       cloud. «Enfin, nous pouvons assister les
approche est essentielle pour fluidifier     matière de cloud computing s’articule au-       des coûts liés aux opérations technolo-         entreprises dans la lecture des exigences                      Un projet cloud offre d’abord la possibilité de basculer les CAPEX
l’ensemble de la chaîne de livraison de      tour de trois grandes phases : l’élaboration    giques qui constituent les éléments clés du     de certification de leurs prestataires cloud,                  vers des OPEX et de moderniser son système d’information pour
services de manière automatisée et ce, y     de business case, l’assistance au projet de     pilotage des opérations de transformation.      en revoyant et testant les dispositifs de                      un ticket d’entrée souvent inférieur à une acquisition logiciel. Son
compris au bénéfice des clients externes     transformation et le suivi des opérations       «La transparence des coûts technologiques       contrôle, et en intervenant à la demande                       utilisation induit cependant des transformations qui, si elles ne sont
à l’entreprise et de ses partenaires. Dans   dans le cloud.                                  au sens de la vision stratégique de KPMG        des entreprises par le biais des clauses                       pas suffisamment anticipées et traitées, peuvent générer des coûts
ce contexte technologique moderne, la                                                        est, en la matière, un réel gage de différen-   contractuelles définies permettant l’inter-                    supplémentaires importants. Dans le cadre de ces projets, l’IT et
DSI se voit attribuer le rôle de «broker»    L’élaboration de business case                  tiation mais surtout de compétitivité dans      vention légitimée pour évaluer la bonne                        le CFO sont des parties prenantes : le département IT contrôle les
entre la captation des besoins et la mise    «Notre approche en matière de business          la mesure où elle induit la nécessité de        exécution des services avec les termes du                      performances des SaaS en cloud tandis que le CFO prend en charge
à disposition de services novateurs au       case traite de la stratégie cloud à définir     mesure de ROI sur l’ensemble de la supply       contrat», conclut Laurent Gobbi. n                            la gestion du risque de la mise en place et des changements organi-
bénéfice du business.                        pour satisfaire les ambitions métiers de        chain IT», poursuit Laurent Gobbi.                                          Anne del Pozo                     sationnels qui la sous-tendent.
XIV                                                                                                                                                                                                                                                                               XV
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