COMPTE RENDU 2018 L'expérience Web Summit vécue par - My-Serious-Game
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DE VOLTA! C’est presque une tradition annuelle, et on y retourne avec le même plaisir, My-Serious-Game s’est rendu de nouveau à la plus grande conférence mondiale sur les nouvelles technologies. Toujours plus gros, toujours plus fort, ce n’est pas le poulet au piri-piri mais le Web Summit, qui explose une fois de plus ses records de participation. 70 000 visiteurs de 159 pays, 1 800 start-ups et plus de 800 speakers de renom sont venus faire de cet événement le rendez-vous immanquable des professionnels du digital, investisseurs ou simples curieux technophiles. Une nouvelle fois, nous y sommes allés avec notre curiosité inextinguible et cette envie de nous frotter aux nouveaux acteurs du milieu. Nous nous sentions cependant bien seuls dans le secteur du digital learning, bien que nous ayons fait de nombreuses rencontres enrichissantes avec de possibles futurs partenaires, en France comme à l’International. Représentant la French Tech Loire Valley, nous avons exposé nos solutions de formations digitales sur-mesure parmi les stands Beta (level up!). Mais surtout, nous sommes venus découvrir les nouveautés en matière d’intelligence artificielle, de traitement de données, de culture Un cadre agréable web et les dernières tendances en marketing, et une logistique impeccable ! comme la maîtrise de tous ces sujets est capitale (photos © My-Serious-Game) dans le développement de solutions toujours plus intelligentes, adaptées et innovantes.
L’ ÉQUIPE SUR PLACE Clément Anthony HORVATH JAMAR Lisbonne, “capitale du Web Summit”, Communication Manager En tant que Business Developer, et pour 10 ans encore ! chez My-Serious-Game, Anthony est parti au La nouvelle est tombée Clément a rapporté des images Web Summit pour rencontrer la semaine précédant de Lisbonne, un carnet de prospects et partenaires l’événement... notes bien rempli, potentiels. Et manger des Pasteis (photos © My-Serious-Game) et des Pasteis de Nata. Plein. de Nata. Plein.
PARADIS DES START-UPS Du 5 au 8 novembre 2018, 1 800 start-ups du monde entier ont fait le déplacement à Lisbonne. Elles présentaient des innovations variées, mais largement dominées par l’intelligence artificielle, le machine learning et la blockchain, des termes encore obscurs pour une grande partie du grand public. Leurs solutions servent les domaines de la finance et du médical pour nombre d’entre elles, mais également l’analyse de données, la mobilité, le gaming, le développement informatique ou la création de contenu marketing. La France est le deuxième pays européen en termes de financement de jeunes start-ups (24% de l’investissement total en 2018, presque ex aequo avec le Royaume-Uni et loin devant l’Allemagne). Elle était donc naturellement bien représentée au Web Summit, à travers 130 start-ups rassemblées pour beaucoup sous la bannière French Tech (notre région, le Val de la Loire, disposait même de son propre stand, non loin de celui de Business France). Chacune n’avait qu’une journée, courte et intense, pour faire le plein de contacts et mettre en avant ses produits. Aucun temps mort, aucun répit, mais du café gratuit ! C’est comme si les spécialités Certaines venaient tester leur pitch devant culinaires portugaises avaient un jury, ou carrément sur la main stage, pour été inventées spécialement présenter leurs applications de locations de pour donner du courage aux logements, solutions de paiement, traducteurs valeureux petits start-uppers. intelligents, capteurs connectés... (photos © My-Serious-Game)
L’HEURE N’EST PLUS À LA FÊTE. À mesure que les conférences s’enchaînent, nous réalisons que le Web au Web Summit n’est pas présenté sous son meilleur jour. L’inquiétude est palpable, et les récents scandales concernant les piratages de données personnelles sur les réseaux sociaux occupent la plupart des débats. Même la conférence de l’ancien Prime Minister britannique aurait pu s’appeler « le projet Tony Blair witch ». Terrifiant... De haut en bas et de gauche à droite : Christopher Wyllie, Margrethe Vestager, Tony Blair. Le lanceur d’alerte Christopher Wylie, ancien directeur de recherche à Cambridge (photos © My-Serious-Game) Analytica ayant révélé l’usage de données privées d’utilisateurs de Facebook afin d’influencer la campagne présidentielle US de 2016 et le Brexit, a les propos les plus virulants : « Les réseaux sociaux sont les nouvelles agences de renseignement, et les gouvernements ont perdu le contrôle. La police et les politiciens ne comprennent rien à Internet. Il faut des règles, il y en a dans les centrales nucléaires, pourquoi pas pour du code ? Dans quel monde vivrons-nous quand tout sera régi par l’intelligence artificielle ? » La régulation peut être percue comme une entrave à l’innovation, mais elle est essentielle, car la tech change en profondeur la vie de chaque citoyen. Comme le résume Margrethe Vestager de la commission européenne, « on ne monte dans un manège à sensations que si l’on est sûr d’en sortir vivant. » Pour Tony Blair, la question cruciale des données et de notre société connectée devrait être au cœur du débat, ne serait-ce que pour préparer les citoyens au monde de demain. Fermement opposé à Trump, au Brexit et au populisme, il déclare sous les applaudissements du public « au moment où on devrait parler de cette problématique, la droite tape sur les migrants, et la gauche sur les entreprises. Aucun de ces deux sujets ne nous fait aller de l’avant. » Mais qui est le vrai coupable ? Pour les CEO de Tinder et Twitter, c’est le grand absent du Web Summit : Facebook. « Avec une audience de 2 milliards de personnes, leur responsabilité est énorme. » Dick Costello, ancien patron de Twitter, ajoute : « Nous avons les outils pour accéder à l’information, nous faire entendre, comme jamais auparavant dans l’Histoire. Mais il n’y a pas de mode d’emploi ni de règles, on va forcément faire des erreurs. »
DO YOU WANT Trop, peut-être. Car nous attendant à découvrir tous les secrets du monde de la bouche d’une TO DESTROY intelligence supérieure à la notre, Sophia est restée par moments bien silencieuse. D’autre HUMANS? part, lorsque leur créateur Ben Goertzel PLEASE demanda aux robots « à quoi pensez-vous ? », leurs errances semblaient confirmer que leur SAY NO. esprit est encore un joyeux bazar de données sans le moindre sens pour eux, ou que nous sommes trop limités intellectuellement pour Il a fallu batailler ferme pour s’accrocher à ce parler chiffons avec des machines. siège du deuxième rang, face à la main stage, devant 20 000 personnes qui attendent depuis Il n’empêche que les possibilités d’évolution 3 heures la véritable star du Web Summit. Et sont énormes, et qu’au rythme où vont les De haut en bas et de gauche à droite : pourtant, lorsque Christopher crépitent Wyllie, les flashs Margrethe et que Tony Vestager, le Blair. choses, Sophia et Han pourront bel et bien sol vibre au rythme d’une puissante symphonie nous remplacer dans les bureaux. D’après les épique, une nuée de photographe se rue universités d’Oxford et Yale, ils seront bientôt devant la scène et nous cache la vue. C’est raté meilleurs que nous en traduction (2024), en pour notre tête à tête avec Sophia... conduite (2027), en vente en magasin (2031), Ci-contre, Sophia, dans l’écriture d’un best-seller (2049) ou en la véritable star du Web Summit. Le robot humanoïde intelligent de Hanson chirurgie (2053). Ci-dessus, son petit-frère Han Robotics fait son grand retour à Lisbonne, et son créateur Ben Goertzel, cette fois accompagné de son petit frère Aujourd’hui capables d’apprendre en discutant de Hanson Robotics. Han. Les deux machines partagent les (le « machine learning ») et en se nourrissant (photos © My-Serious-Game) mêmes opinions (puisque leur « cerveau », de toutes les connaissances en ligne, ils sont un réseau d’intelligence artificielle appelé également dotés de reconnaissance faciale, « SingularityNET », est commun à l’ensemble peuvent décrypter nos émotions (grâce à la des robots de l’entreprise) : « les humains « computer vision ») en nous suivant des yeux, ne sont pas les créatures les plus éthiques », peuvent simuler des dizaines d’émotions, affirment-ils avant de plaisanter sur le fait de et font même de l’humour... En tout cas, ils bientôt prendre le contrôle du monde. semblent ravis de nous aider à réaliser toutes les tâches que nous ne voulons pas faire... ou Ce n’est pas leur première charge contre la race dans lesquelles ils nous considèrent mauvais. humaine, et quand David Hanson demanda à Sophia en 2016 « Veux-tu détruire les humains ? L’humanité va-t-elle entrer dans une guerre S’il te plaît, dis non », il se vit répondre « OK, perdue d’avance ? Certains sont déjà résignés, je vais détruire les humains » (cf. La théorie du comme le prouve la première religion à déifier Terminator). Depuis, la douce Sophia a obtenu l’IA, « Way of the future ». Cette dernière la citoyenneté saoudienne et a appris à mieux prétend vouloir vivre en paix et harmonie avec se tenir en public. son Dieu, le saint père Algorithme.
TEACH X TECH Maintenant, en quoi ces technologies peuvent nous permettre de devenir meilleurs ? Combinées à ce qui nous définit en tant qu’humains (l’empathie, la recherche du bonheur, de la réussite...), elles ouvrent des portes vers de nouvelles expériences et décuplent nos capacités d’apprentissage. Nous travaillons nous-mêmes depuis plusieurs années sur des serious games en réalité virtuelle, et on nous pose fréquemment la question de ce qu’un tel « gadget » apporte réellement à la formation. Eric Darnell (Baobab Studios, en haut à gauche), director des films Madagascar et Antz, a présenté sur la main stage ses derniers jeux en VR « Asteroids » et « Invasion » en y répondant très simplement. Son avantage par rapport à un simple film réside dans le fait que le « 4e mur » est brisé : il n’y a plus rien de dérangeant à échanger un regard avec un personnage du jeu, qui aura pour effet de créer du lien et motiver les actions du joueur par l’empathie... Le jeu suscite en vous des émotions profondes, car vous vous souciez réellement des personnages de l’histoire. Combinés à des gants à retour haptique, vous pourrez même caresser ce mignon petit lapin, dont la survie dépend de la quête qu’il vous a confié. On ne parle alors plus d’une simulation, mais d’un réel monde parallèle, où les possibilités de scénarios (et donc d’apprentissage) sont illimitées. Helen Chiang, Studio Head de Minecraft (en haut à droite), a insisté sur ce sujet. Son jeu de survie et de construction multijoueur bat de nombreux records, en particulier sur Youtube. Avec 7 milliards de vues chaque mois, ses vidéos de gameplay font mieux que la coupe du monde de football en 2018 ! Mais là où on ne l’attendait pas, c’est dans les salles de classe... Minecraft est utilisé en cours d’Histoire, où les élèves construisent des temples anciens, et forme de futurs développeurs en les initiant au code de manière ludique. D’une façon plus générale, le jeu apprend aux jeunes à résoudre des problèmes en collaborant, tout en les sensibilisant à l’environnement et à la préservation des espèces animales... le tout grâce au storytelling, et aux besoins naturels de l’homme à assurer sa survie et à créer. Le jeu et l’apprentissage ont toujours fait bon ménage, et d’après ce cru du Web Summit, c’est parti pour durer. Tant mieux pour My-Serious-Game !
LE NIGHT SUMMIT 3 jours, c’est court. Mais quand on peut prolonger l’événement la nuit, ce sont de nouvelles opportunités de rencontrer du monde qui se présentent, pour profiter de l’ambiance du Web Summit quelques heures de plus. C’est sur Pink Street que l’ensemble des participants (plus probablement ceux des années précédentes vu la difficulté que nous avons eu à circuler) se sont donnés rendez-vous. Dans une ancienne maison close transformée en bar branché, la Super Bock coulait à flot et toutes les langues résonnaient. Entre deux commandes, accoudés au bar, les fêtards scannaient avec l’appli Web Summit le QR Code de leur potentiel futur associé, qui exhibait toujours fièrement son badge « Attendee » autour du cou. Nous y avons croisé notre ancien collègue Nicolas, et les copains tourangeaux de la start-up Nowly... Ce monde est minuscule. Il est temps d’éteindre les lumières, en attendant les projecteurs de 2019, braqués sur ce que l’univers de la tech fera de meilleur.
VOCÊ QUER MAIS? Pour plus d’informations sur l’édition 2018 du Web Summit, ADEUS ! écoutez le podcast de 30 minutes réalisé dès notre retour, ou regardez notre mini-récap’ vidéo ! On s’y croise l’année prochaine ? ÉCOUTER REGARDER LE PODCAST LE RÉCAP VIDÉO
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