Les novellisations pour la jeunesse : nouvelles perspectives transmédiatiques sur le roman pour la jeunesse - Centres FUSL
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Programme du colloque international Les novellisations pour la jeunesse : nouvelles perspectives transmédiatiques sur le roman pour la jeunesse Salle du Conseil FIAL – Louvain-la-Neuve – 16-17 mai 2018 16 mai 2018 14 h Accueil 14 h 30 Mot d’introduction 14 h 45 Laurent Déom (Université de Lille) et Benoît Glaude (FNRS/Université catholique de Louvain) Introduction 15 h 00 Jan Baetens (KULeuven), Dix ans de recherches sur la novellisation (2008-2018) La traduction anglaise de La Novellisation (Ohio UP, 2018), dix ans après sa parution en français (Les Impressions Nouvelles, 2008), offre une bonne opportunité de faire le point sur certaines tendances et transformations des études de la novellisation depuis la première parution de ce livre. D’une part, il est possible d’identifier avec plus de clarté ce qui manquait visiblement il y a dix ans. D’autre part, il est également possible de s’interroger sur le cadre plus large des travaux sur la novellisation, par exemple en rapport avec les recherches sur l’adaptation et la transmédialisation. Pause La novellisation pour la jeunesse en contexte : production et réception Session dirigée par Laurent Déom (Université de Lille) 16 h Sophie Marvaud et Prisca Grignon (Université Montpellier 3), Dialogue avec Sophie Marvaud, novélisatrice chez Hachette Jeunesse (2005-2016) Sophie Marvaud est auteure en Littérature Jeunesse, un secteur éditorial dans lequel elle évolue depuis maintenant presque 20 ans. Elle est l’auteure de nombreuses séries historiques, documentaires et polars historiques mais elle est surtout connue auprès des petites filles en tant que novélisatrice de l’une des séries phares d’Hachette Jeunesse et de sa Bibliothèque Rose : Winx Club (63 tomes entre 2005 et 2016). Dans cette communication, qui prendra la forme d’un entretien, il s’agira de l’interroger sur son expérience au sein de cette prestigieuse maison d’édition. Nous aborderons dans un premier temps la politique éditoriale d’Hachette Jeunesse et son évolution entre 2000 et 2016 (logiques marketing, conditions de collaboration entre les éditeurs et les productions audiovisuelles). Il s’agira, dans un second temps, d’aborder plus précisément la question des auteurs via son expérience personnelle : les contrats et les statuts, les conditions de travail et de collaboration avec les éditeurs sous licences et les productions audiovisuelles. Enfin, nous étudierons ensemble les conditions d’écriture et son travail d’adaptation dans le contexte particulier de l’édition sous licences audiovisuelles chez Hachette Jeunesse. 16 h 45 Florian Moine (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Centre d’Histoire Sociale du XXe siècle), La novellisation dans la stratégie transmédiale de Casterman (années 1960 – années 1990) La production de novellisations pour la jeunesse répond à des stratégies éditoriales spécifiques, que nous mettrons en évidence à travers l’exemple de Casterman qui, à partir des années 1960, tâche à la fois de développer son catalogue jeunesse et de consolider ses succès éditoriaux. Dans ce contexte, les novellisations de Casterman s’inscrivent dans une stratégie transmédiale plus globale qui passe aussi par l’investissement d’autres supports (disque,
cinéma d’animation). Ainsi, en créant la sous-série Les Aventures de Tintin au cinéma, Casterman utilise la novellisation afin d’inscrire à son catalogue de nouvelles aventures du reporter d’Hergé, alors même que l’intervalle entre chaque nouveau Tintin s’allonge. L’éditeur capitalise sur le succès des films et sur la forte notoriété d’une série dont il assure la publicité. Toutefois, privés de la signature d’Hergé, ces albums n’intègrent jamais le « panthéon » des Aventures de Tintin, en dépit de la volonté de son éditeur. Discussion - Pause De l’ekphrasis à l’iconotexte Session dirigée par Jean-Louis Tilleuil (Université catholique de Louvain – Université de Lille) 17 h 45 Sabrina Messing (Université de Lille – Université catholique de Louvain), L’Île au trésor : une novellisation cartographique exemplaire À partir de l’article « Mon premier livre : L’Île au trésor », écrit en 1893, dans lequel R. L. Stevenson parle de sa carte comme de « la colonne vertébrale » de son roman, notre réflexion portera d’abord sur la novellisation cartographique dans le processus d’écriture. Il s’agira ensuite, par l’exploration comparative de la carte et du texte, d’interroger la manifestation concrète de cette novellisation, en tenant compte notamment des spécificités de la cartographie littéraire. Enfin, nous nous demanderons ce qu’il reste de cette novellisation cartographique dans d’autres cartes de L’Île au trésor. 18 h 15 Stéphanie Delneste (Université catholique de Louvain), Stratégies novellisatrices à l’origine du mini- roman Dans le cadre de notre communication, nous entendons exploiter plus largement la définition de la novellisation et montrer comment certains mini-romans contemporains peuvent faire de cette possibilité de transformation d’un média initial une stratégie narrative pour l’écriture du roman. En clair, par une analyse du texte – et des nombreuses métalepses qu’il laisse à voir – , du paratexte ou de l’image, il s’agit de montrer que le pacte de lecture peut être consciemment transgressé pour donner au lecteur l’illusion d’une novellisation, ou tout du moins l’illusion d’une mise en roman à partir d’un récit fictif initial : une novellisation à « hyporécit » fictif, en quelque sorte. 18 h 45 Ivanne Rialland (Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), La novellisation comme « pont des arts » Les cinquante albums de la collection « Pont des arts » (http://collection-pontdesarts.fr/) proposent « d’entrer dans un tableau par la fiction » : une œuvre plastique, reproduite en 4e de couverture et sur une double page à la fin de l’album, est le point de départ d’une histoire qui vient déployer ses éléments iconiques et graphiques. L’histoire est elle-même accompagnée d’illustrations qui s’inspirent du style de l’œuvre reproduite, en disséminant ses éléments au fil des pages. Cette communication s’interrogera d’abord sur l’intérêt et la pertinence d’appliquer la catégorie de novellisation à cette collection – et à d’autres visant le même public – plutôt que celle d’ekphrasis. Elle étudiera ensuite l’interaction entre texte, image et œuvre plastique, dans le contexte particulier de l’album pour enfants, dont la narration est à la fois iconique et verbale. Elle explorera enfin le but pédagogique affiché de cette collection, qui plonge ainsi la novellisation dans un écosystème éditorial très différent de celui de la grande édition commerciale. Discussion 20 h Repas au Doge
17 mai 2018 Rémanence de la bande dessinée pour la jeunesse dans le roman Session dirigée par Véronique Bragard (Université catholique de Louvain) 9h Benoît Glaude (FNRS/Université catholique de Louvain), La novellisation en première lecture : un cas d’étude pour une narratologie transmédiale Novelliser une bande dessinée ou un dessin animé sous la forme d’une « première lecture », soit un roman destiné à amener un enfant à la lecture littéraire, présente au moins un intérêt pour le narratologue. Il semble, en effet, qu’un avantage théorique de la novellisation pour la jeunesse soit d’amplifier comme une lentille grossissante les formes poétiques du média source et du roman cible. Cette qualité en ferait potentiellement un bon objet d’étude pour la narratologie transmédiale, c’est-à-dire l’étude comparative de la façon dont chaque média particulier contraint ou permet des pratiques narratives. Dans cette perspective narratologique, comparatiste et appliquée, cette communication s’intéressera au réseau intermédiatique de la BD Yakari et Grand Aigle, qui comprend un premier dessin animé et son audiolivre (1983), comportant une novellisation, ainsi qu’un second dessin animé en deux épisodes et leurs mises en romans (2006). 9 h 30 Maaheen Ahmed (KULeuven), Tintin au nouveau monde : passage du surenfant à l’adulte surabstrait ? Mon intervention se focalise, dans un premier temps, sur la représentation de l’impossibilité d’un Tintin adulte, sur les formes d’abstraction présentes dans la novellisation de Frederic Tuten (dans l’économie des mots et des descriptions), ainsi que sur les vestiges de la sérialité particulière qui caractérise les albums des Aventures de Tintin. En effet, même si ces albums font partie d’une progression narrative, cette progression reste lente et chaque aventure est une histoire complète en elle-même. Dans un deuxième temps, j’étudierai les conséquences d’une telle novellisation, la transformation de la série de BD en une romance (et non pas un roman), dans sa version originale. Le roman investit ainsi le seul genre populaire qui n’était pas ouvertement incorporé aux bandes dessinées de Tintin. En outre, ce roman qui date de 1993 s’inscrit – inévitablement – dans un discours récent, et discutable, autour de la BD et du « roman graphique », qui déclare que la bande dessinée a finalement grandi. 10 h Bounthavy Suvilay (RIRRA21/Université Montpellier 3), Novellisation de manga : domestication d’un objet culturel transculturel Afin de capitaliser sur des licences connues des parents et appréciées d’un jeune public, Hachette Jeunesse a novellisé des séries de best-sellers du manga (Dragon Ball, Naruto, One Piece), production locale à partir de bandes dessinées destinées à un public différent. Analyser le processus d’adaptation de ces trois séries nous permet alors de comprendre un certain rapport à la lecture et au livre en comparaison avec d’autres supports médiatiques. Après avoir détaillé les modifications liées aux supposés problèmes de compréhension interculturelle, nous nous intéresserons plus précisément à la sérialisation en roman avant d'étudier la création d’une identité visuelle particulière pour chaque série. Discussion - Pause Du grand écran au roman pour la jeunesse Session dirigée par Dick Tomasovic (Université de Liège) 11 h Elodie Malanda (Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle), Mettre en mots un esprit « pop » : les novellisations de « Bibi und Tina » et de « Hanni und Nanni » Avec des entrées allant de 800 000 à presque deux millions de visiteurs, la trilogie « pour filles » : Hanni und Nanni (2010,2012,2013) basée sur la série romanesque d’Enid Blyton et la tétralogie Bibi und Tina (Detlev Buck 2014, 2014, 2016, 2017) inspirée de jeux radiophoniques font partie des plus importants succès du cinéma allemand pour la jeunesse. Ces films reposent sur une ambiance « flashy », qui mêle couleurs criardes, humour
« slapsticks » ainsi que numéros de danse et de chant. Quels sont alors les stratagèmes stylistiques utilisés dans les novellisations de ces films pour rendre compte de cette esthétique inspirée des clips musicaux ? Comment mettre en mots l’esprit « pop » caractéristique de ces films ? Et cette écriture est-elle dans la continuité de celle des œuvres originales – romans et jeux radiophoniques ? 11 h 30 Laurence Le Guen (Université Rennes 2/Cellam), Du poème filmique au livre illustré de photographies, les films d’Albert Lamorisse Dans les années 50, la critique déplore l’invasion des salles françaises par un cinéma d’outre- Atlantique, souvent jugé de mauvaise qualité et souhaite que le cinéma français, qui produit trop peu de films récréatifs, développe son offre à destination du jeune public. Dans ce contexte, les films d’Albert Lamorisse, Bim le petit âne, Le Ballon Rouge, Crin Blanc font l’unanimité et connaissent dans le même temps un succès planétaire. Dès 1950, Albert Lamorisse novellise trois de ses films, aux éditions Gallimard et à la Guilde du Livre. Ces livres, illustrés par les photographies des films, sont à l’époque de véritables best-sellers des bibliothèques enfantines. Cette communication se propose d’exposer quelles finalités ont motivé ces novellisations et leur impact esthétique pour les œuvres. 12 h Fanny Geuzaine (FNRS/Université catholique de Louvain), The Wild Things : Dave Eggers scénariste et novellisateur de Max et les Maximonstres Peu après que le réalisateur Spike Jonze et le romancier Dave Eggers se soient lancés dans l’écriture du scénario du film Where the Wild Things Are (2009, Max et les Maximonstres pour la version française), d’après l’album éponyme de Maurice Sendak (1963), Dave Eggers lui-même entame l’écriture de la novellisation The Wild Things (Les Maximonstres : l’Île aux monstres), présentée comme « librement » (« loosely ») adaptée à la fois de l’album et du scénario filmique. La présente communication visera à examiner la manière dont le traitement de l’ouvrage, tant du point de vue du style que du paratexte, se fait le marqueur d’une aspiration au statut « d’autre » plutôt que de « double » (Baetens), ainsi que d’examiner la manière dont cette démarche particulière d’appropriation (Hall) mène, notamment du point de vue de la réception, à l’articulation des trois oeuvres dont il est question (album, film, roman) comme autant de volets d’un même triptyque. Discussion 12 h 45 Repas Du petit écran au roman pour la jeunesse Session dirigée par Sarah Sepulchre (Université catholique de Louvain) 14 h 30 Bochra Charnay (Université de Lille), Une lecture palimpseste des contes : le roman du téléfilm Descendants Descendants est un téléfilm, sous forme de comédie musicale fantastique, produit pour la chaîne Disney Chanel Original Move, et télévisualisé dès juillet 2015 avec un succès immédiat. Sa novélisation est une reprise, une simplification fidèle, comme une reconnaissance du « déjà-là dans l’écriture » (thème de la revue Pratiques, n° 173-174, 2017), d’autant plus que la narration ne s’y trouve plus interrompue par des chansons et des danses pour être manifestée dans sa linéarité chronologique la plus pure. Mais est-ce aussi simple ? N’y a-t-il pas encore plusieurs voix qui s’y font entendre ? Comment fonctionnent les mécanismes de la transmédialité dans ce cas précis ? Est-on dans le cas d’une « anti- adaptation » (Jan Baetens), ou sous le « régime sérieux » d’une « relation d’imitation », celle de la « forgerie » (Gérard Genette) ? N’existe-t-il pas une tension entre d’une part l’objectif de reprendre le téléfilm par écrit sous la forme d’un roman, sans les ingrédients qui le rendent attrayant pour un jeune public, en mettant en avant sa conformité, et la nécessité de rendre l’aplat original : quelles sont alors les solutions trouvées ? Quelle poétique spécifique, cette écriture met-elle en place ? Et quelles sont les distorsions sémantiques ainsi provoquées ?
15 h Laurent Déom (Université de Lille), Les Galapiats (Pierre Gaspard-Huit), de l’écran au roman Grand succès de télévision du tournant des années 1970, la mini-série Les Galapiats a été rapidement adaptée en roman dans la « Bibliothèque verte » de Hachette. Nous étudierons en quoi les différences observables entre la version télévisée et sa novellisation sont imputables non seulement au changement de support, mais aussi à la tradition esthétique et poétique dans laquelle s’inscrit chacun des médias concernés. 15 h 30 Laurent Bozard (Haute École de la Province de Liège), L’émission dont vous êtes le héros. Novellisations « interactives » de jeux télévisés Parmi les novellisations récentes des Bibliothèques Rose et Verte figurent des adaptations sous forme d’ « Aventures sur mesure ». À côté des traductions de l’anglais (Prince of Persia, Temple Run, Star Wars…), l’éditeur est à l’origine de créations propres, notamment celles de Cluedo. Par ailleurs, il a proposé des déclinaisons de The Voice, Fort Boyard et Koh-Lanta, abordées plus spécifiquement dans cette communication. L’étude propose de considérer les stratégies télévisuelles de ces séries (rapport à l’œuvre-source), leurs instances narratives et leurs degrés d’interactivité (présence d’énigmes, rôle de l’illustration, etc.). Il sera aussi question de leur ancrage éditorial dans une collection à destination de la jeunesse. Discussion 16h30 Fin Coordination Laurent Déom (Université de Lille) laurent.deom@univ-lille.fr Benoît Glaude (UCL/FNRS) benoit.glaude@uclouvain.be Comité organisateur Comité scientifique Laurent Déom (Université de Lille) Jan Baetens (KULeuven) Benoît Glaude (UCL/FNRS) Christian Chelebourg (Université de Lorraine) Jean-Louis Tilleuil (UCL – Université de Lille) Matthieu Freyheit (Université de Lorraine) Maaheen Ahmed (Université de Gand) Prisca Grignon (Montpellier 3) Stéphanie Delneste (UCL) Sylvain Lesage (Université de Lille) Sabrina Messing (UCL – Université de Lille) Marc Lits (UCL) Dick Tomasovic (Université de Liège) Jean-Matthieu Méon (Université de Lorraine) Sarah Sepulchre (UCL)
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