COMPTE RENDU Assemblée parlementaire de l'OTAN - NATO PA
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DEFENSE ET SECURITE 122 DSC 12 F Original : anglais Assemblée parlementaire de l’OTAN COMPTE RENDU de la réunion de la Commission de la défense et de la sécurité Salle de bal 2, Swissôtel, Tallinn, Estonie dimanche 27 mai 2012 Secrétariat international juin 2012 Les documents de l’Assemblée sont disponibles sur son site internet, http://www.nato-pa.int
122 DSC 12 F i LISTE DE PRESENCE Président Joseph A. DAY (Canada) Vice-présidents Francesco BOSI (Italie) Julio MIRANDA CALHA (Portugal) Michael TURNER (Etats-Unis) Rapporteur général Sven MIKSER (Estonie) Rapporteur de la Sous-commission sur l’avenir de la sécurité et des capacités de défense Raymond KNOPS (Pays-Bas) Président de l’AP-OTAN Karl A. LAMERS (Allemagne) Délégations membres Belgique Jurgen CEDER Theo FRANCKEN Jan JAMBON Luc SEVENHANS Olga ZRIHEN Canada Cheryl GALLANT Laurie HAWN Lawrence MacAULAY Christine MOORE Croatie Davor BOZINOVIC Sandra PETROVIC République tchèque Antonin SEDA Miroslav SKALOUD Martin VACEK Estonie Marko MIHKELSON Kadri SIMSON France Jean-Marie BOCKEL Didier BOULAUD Jacques GAUTIER Xavier PINTAT Allemagne Lorenz CAFFIER Robert HOCHBAUM Rainer ROBRA Joachim SPATZ Hongrie Gabor STAUDT Italie Antonello CABRAS Giovanni TORRI Lettonie Karlis KRESLINS Lituanie Arvydas ANUSAUSKAS Luxembourg Félix EISCHEN Pays-Bas Franklin van KAPPEN Hendrik Jan ORMEL Arjan VLIEGENTHART Norvège Lars EGELAND Sverre MYRLI Pologne Konstanty MIODOWICZ
122 DSC 12 F ii Marek OPIOLA Zbyszek ZABOROWSKI Portugal Joao REBELO Slovénie Dragutin MATE Melita ZUPEVC Slovaquie Jaroslav BASKA Espagne Inaki Mirena ANASAGASTI Diego LOPEZ GARRIDO Javier SANTAMARIA Turquie Mehmet Vecdi GONUL Emrehan HALICI Akif Cagatay KILIC Royaume-Uni Hugh BAYLEY Madeleine MOON Baroness RAMSAY OF CARTVALE John STANLEY Etats-Unis Rob BISHOP Carolyn McCARTHY David SCOTT John SHIMKUS Délégations associées Autriche Peter FICHTENBAUER Johann HOEFINGER Stefan PRAEHAUSER Azerbaïdjan Tahir SULEYMANOV Bosnie-Herzégovine Bozo LJUBIC Finlande Ikka KANERVA Jussi NINISTO Mikko SAVOLA Géorgie Giorgi KANDELAKI Moldova Alexandru CIMBRICIUC Monténégro Borislav BANOVIC Russie (Fédération de) Vladimir BESSONOV Vladimir KOMODEOV Nikolay MAKAROV Alexander ROMANOVICH Victor A. OZEROV Serbie Igor BECIC Konstantin SAMOFALOV Suède Annicka ENGBLOM Peter HULTQVIST Cecilia WIDEGREN Allan WIDMAN Suisse Chantal GALLADE Thomas HURTER Ukraine Ivan ZAIETS Ihor ZVARYCH Délégations des partenaires régionaux et membres associés méditerranéens Algérie Mohamed ELOUED Ahmed HIDAR
122 DSC 12 F iii Jordanie Mohammad SAID Maroc Abdelhakim BEN CHAMACH Hamid KOUSKOUS Assemblées interparlementaires Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) Andres HERKEL Invités parlementaires Assemblée du Kosovo Xhavit HALITI Petar MILETIC Orateurs Colonel Andrew BUDD, officier, division Politique et Plans de défense, unité de Soutien direct pour la défense intelligente, OTAN Bastian GIEGERICH, consultant principal en matière de sécurité européenne auprès de l’Institut international d'études stratégiques Contre-amiral Hank ORT, chef d’Etat-major, siège du commandement maritime de Northwood, OTAN Urmas REINSALU, ministre de la Défense, Estonie Riho TERRAS, commandant des Forces armées estoniennes Secrétariat international Heather MESSERA, directrice Steffen SACHS, directeur Andrea PRETIS, coordinatrice Ted REINERT, assistant de recherche Agata SLOTA, assistante de recherche Adrian VAZQUEZ LAZARA, assistant de recherche
122 DSC 12 F 1 I. Remarques préliminaires du président Joseph A. DAY (Canada) 1. Le président, Joseph A. Day (CA), souhaite la bienvenue à Tallinn aux membres de la Commission, remercie la délégation estonienne pour son organisation de la session, et présente la nouvelle directrice de la Commission, Heather Messera. II. Adoption du projet d’ordre du jour [051 DSC 12 F] 2. Le projet d’ordre du jour [051 DSC 12 F] est adopté. III. Adoption du compte rendu de la réunion de la Commission de la défense et de la sécurité tenue à Bucarest, Roumanie, les 8 et 9 octobre 2011 [242 DSC 11 F] 3. Le compte rendu de la réunion qui s’est tenue à Bucarest les 8 et 9 octobre 2011 est adopté en l’état. IV. Examen des commentaires du Secrétaire général de l’OTAN, Président du Conseil de l’Atlantique Nord sur les Recommandations de politique générale adoptées en 2011 par l’Assemblée parlementaire de l’OTAN [010 SESP 12 F] 4. Les commentaires du Secrétaire général ne suscitent aucune remarque de la part de la Commission. V. Exposé d’Urmas Reinsalu, ministre de la Défense de l’Estonie, sur Le point de vue de l’Estonie sur les décisions clés prises au sommet de Chicago 5. Le ministre de la Défense de l’Estonie, Urmas Reinsalu, souhaite la bienvenue aux membres de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN pour cette session en Estonie, et indique qu’il aimerait qu’un sommet de l’OTAN soit organisé dans son pays. Faisant observer que les pays baltes font partie des rares membres de l’OTAN à partager une frontière avec la Russie, l’orateur souligne que l’Estonie tient à avoir de bonnes relations avec ce pays, alors que celui-ci cherche davantage à porter atteinte à l’OTAN qu’à créer un véritable partenariat, si l’on en croit les récents commentaires incendiaires du gouvernement russe sur la défense antimissile. Le ministre rappelle que la politique nationale de défense de l’Estonie s’appuie sur deux grands principes : une capacité de dissuasion indépendante et une coopération internationale avec des organisations partageant le même état d’esprit, l’OTAN étant la plus emblématique d’entre elles. L’orateur fait remarquer que les Alliés qui consacrent 2 % de leur PIB au budget de la défense espèrent des autres qu’ils en fassent autant. Il se félicite de la mission OTAN de police du ciel dans les Etats baltes ainsi que de l’accord sur une capacité alliée de surveillance terrestre, qu’il considère comme de bons exemples de la défense intelligente ; il ajoute que les exercices de défense auxquels participent tous les Alliés relèvent également de la défense intelligente. Le ministre se félicite de l’initiative de capacité de défense antimissile prise par l’OTAN ; il affirme à ce sujet que le volet politique de cette défense est tout aussi important que le volet technologique, et qu’il devrait être évident que la défense antimissile n’a pas pour cible la Russie. 6. Le ministre prend acte de la confirmation, lors du Sommet de l’OTAN, du partenariat qui sera établi avec l’Afghanistan après 2014, et indique que l’OTAN doit s’en tenir au principe « on arrive ensemble, on repart ensemble ». Il estime qu’après sa mission en Afghanistan, l’OTAN devrait se concentrer davantage sur ses tâches fondamentales, à savoir la défense collective et la dissuasion. L’orateur évoque l’importance de la cyberdimension, souligne la nécessité d’introduire
122 DSC 12 F 2 plus de flexibilité dans les réactions de l’OTAN aux cyberattaques, et préconise la création d’un cyber-commandement au sein du SHAPE. Il affirme que l’examen de la posture de l'OTAN en matière de dissuasion et de défense doit mettre l’accent sur la dissuasion, y compris sur les capacités conventionnelles visibles. 7. Lors de la discussion qui fait suite à l’exposé, la question des 2 % du PIB consacrés aux dépenses militaires est mise en avant. Plusieurs représentants des pays membres de l’OTAN sont d’accord avec le ministre sur le fait que la défense intelligente ne doit pas être le synonyme élégant d’une « défense au rabais ». Les membres de la délégation américaine informent la Commission que le Congrès des Etats-Unis ne voit pas d’un bon œil le creusement des écarts entre le budget de la défense américain et celui des Alliés européens. Un autre sujet abordé est celui de la position et du discours de la Russie concernant la défense antimissile et la mission de la police du ciel dans les Etats baltes. Le ministre estonien de la Défense se dit confiant quant aux relations à long terme entre l’Estonie et la Russie qui, dit-il, dépendent beaucoup des relations de l’UE et de l’OTAN avec ce pays. VI. Exposé du général de brigade Riho Terras, commandant des forces armées estoniennes, sur La contribution de l’Estonie aux opérations de l’OTAN 8. Riho Terras fait observer que les forces armées estoniennes ont été créées en 1992, et qu’elles ont été conçues dès le début en vue de leur intégration dans les organisations de sécurité européennes. Dès 2003 et le déploiement de troupes en Iraq, les missions de maintien de la paix ont laissé place aux opérations de combat, les forces estoniennes participant à des conflits armés, sans appliquer de clauses restrictives. En Afghanistan, 155 hommes sont actuellement déployés dans la province d’Helmand, aux côtés de troupes britanniques. Etant le plus petit membre de l’OTAN doté de trois forces armées, l’Estonie a des capacités logistiques limitées mais assume elle-même ses propres dépenses dans le cadre de sa collaboration avec le Royaume-Uni. Le général Terras affirme que l’effort militaire a un coût, qui doit être pris en compte par les parlementaires lorsqu’ils déploient des troupes : les pertes humaines de l’Estonie en Afghanistan s’élèvent à 9 morts et 80 blessés au combat. L’orateur se dit fier de l’équipe chirurgicale estonienne de théâtre, qui a géré seule les deux derniers blessés graves. 9. Le général Terras indique qu’en 2016, l’Estonie mettra à la disposition de la Force de réaction de l’OTAN un contingent de 600 hommes. Mis à part cela, et compte tenu des déploiements répétés, les forces estoniennes ont besoin de faire une pause ; leur rôle en Afghanistan après 2014 sera par conséquent limité, même si l’Estonie maintiendra son niveau actuel de contribution à la FIAS jusqu’à la fin de la mission. Le pays a également déployé des forces dans le cadre des missions suivantes : mission OTAN de police du ciel dans les Etats baltes, mission Atalante de la force navale de l’Union européenne, KFOR et missions de l’ONU. Une planification à long terme des capacités est en cours pour la période 2013-2022. Le général Terras fait observer que « l’âge de glace économique » provoqué par la crise financière a entraîné une baisse de 37 % du budget prévu antérieurement. Il considère que la défense intelligente doit permettre de se doter de capacités améliorées avec le même budget, et non de capacités identiques avec un budget moindre. Les forces de défense estoniennes se composent d’environ 6 800 hommes en temps de paix, plus une « ligue de défense » de 21 000 hommes et une force de combat de 42 000 soldats.
122 DSC 12 F 3 VII. Examen du projet de rapport de la Sous-commission sur la coopération transatlantique en matière de défense et de sécurité, Avoir les capacités de ses ambitions : l’OTAN à l’horizon 2020 [054 DSCTC 12 F], de Nicole Ameline (France), rapporteure, présenté par Xavier Pintat (France) 10. Le sénateur Xavier Pintat (FR) présente le document au nom de la rapporteure. Dans ce rapport, deux scénarios sont envisagés pour l’OTAN : d’une part, procéder à une réforme minimaliste en ne modernisant que le strict nécessaire ; d’autre part, « saisir l’occasion donnée par la crise » et mettre en œuvre une véritable défense intelligente de manière à avoir toujours à disposition une force véritablement opérationnelle. L’orateur met en garde contre le risque de désarmement unilatéral que font courir à l’OTAN les coupes budgétaires, et contre celui de perte de crédibilité et de capacités de l’Alliance en cette période d’instabilité géopolitique. Il observe que la coordination des capacités de défense n’est pas nouvelle à l’OTAN, mais qu’elle s’est avérée jusqu’ici inefficace pour empêcher les réductions budgétaires. M. Pintat se demande si les Alliés essaient vraiment de changer leur façon de faire, en soulignant que ce sont les résultats qui comptent et qu’il ne suffit pas d’un sommet pour modifier les vieilles habitudes. Il appelle tout au moins à un maintien des dépenses actuelles en matière de défense. Il est clair pour lui qu’une majorité des initiatives de défense intelligente seront bilatérales, régionales ou multilatérales (mais sans la participation de tous les Alliés), et préconise une véritable synergie entre le projet de défense intelligente de l’OTAN et l’initiative de mutualisation et partage de l’UE. 11. Suite à cet exposé, les participants à la réunion abordent la question de la situation en Libye après l’opération de l’OTAN et du soutien qu’il convient d’apporter au gouvernement de transition ; ils débattent également de la Syrie, de l’Afghanistan et de l’image de l’OTAN. VIII. Table ronde sur La défense intelligente avec Andrew Budd, officier, division Politique et Plans de défense, unité de Soutien direct pour la défense intelligente, OTAN, et Bastian Giegerich, consultant principal en matière de sécurité européenne auprès de l’Institut international d'études stratégiques 12. Andrew Budd affirme que le Sommet de Chicago a apporté une nouvelle confirmation de la transition prévue en Afghanistan et des objectifs des forces de l’OTAN à l’horizon 2020 en tenant compte de l’environnement économique difficile. Il indique que ce sommet représente une rampe de lancement pour la défense intelligente, dont la mise en œuvre doit se faire dans des circonstances difficiles mais qui fournit l’occasion de construire le pilier européen de la défense. Sans la défense intelligente, nous pourrions avoir toute une série d’armées « bonsaïs », petites et inutiles, précise l’orateur, et l’industrie de la défense nous avertit déjà des conséquences : l’Asie devenant un plus gros client que l’Europe, il est fort probable que le matériel sera conçu pour répondre aux demandes asiatiques, et que les Européens devront s’en accommoder. M. Budd fait observer que lors de son allocution à Chicago, le Président de l’Assemblée, Karl A. Lamers, a vivement soutenu l’idée d’une défense intelligente cohérente. 13. Bastian Giegerich considère que les Alliés doivent trouver un équilibre entre l’austérité, les défis opérationnels et l’environnement sécuritaire caractérisé par une grande incertitude stratégique. Il indique qu’il est très facile de critiquer la défense intelligente en prétextant que c’est une idée ancienne habillée de neuf – certains prétendent que le projet manque d’ambition –, mais que cela ne résout pas le problème et que le défaitisme ne suffit pas. Il est clair pour lui que la défense intelligente n’est pas qu’une question d’économie financière, mais de création de valeur dans le secteur de la défense. Les petits groupes régionaux vont avoir plus tendance à travailler de concert, et l’on ne doit pas laisser ce phénomène entacher la solidarité globale au sein de l’Alliance ; la défense intelligente ne doit pas se faire uniquement dans le sens ascendant : il faut que l’OTAN joue un rôle plus intrusif dans la planification de la défense.
122 DSC 12 F 4 14. Lors de la discussion qui s’en suit, les deux intervenants sont d’accord sur le fait que le manque de coordination des coupes budgétaires dans le secteur de la défense représente un gros problème. M. Giegerich souligne qu’il est essentiel, pour que des projets multilatéraux réussissent, qu’il existe une confiance entre les Alliés, en notant que les accords à caractère exécutoire sont difficiles à gérer, tant politiquement que juridiquement. Les deux orateurs conviennent qu’il n’est pas nécessaire de modifier le traité de Washington pour tenter de mettre en œuvre la défense intelligente. D’autres sujets sont également abordés au cours du débat : l’environnement sécuritaire et la perception qu’en a le grand public, la restructuration des industries de la défense, les réformes structurelles de l’OTAN et le risque qu’avec la spécialisation, les pays se désengagent des tâches de combat en première ligne, qui provoquent des pertes humaines. Michael Turner (US) appelle l’attention sur la réticence croissante du Congrès américain à financer la sécurité européenne, et fait remarquer qu’un vote étonnement proche a été émis récemment concernant le financement de l’OTAN ; il précise qu’il enverra un courrier au Président de l’Assemblée au sujet de ce vote. IX. Examen du projet de rapport général, L’Afghanistan à l’horizon 2014 et au-delà [052 DSC 12 F], présenté par Sven Mikser (Estonie), rapporteur général 15. Sven Mikser (EE), rapporteur général, indique que les décisions prises à Chicago concernant l’Afghanistan ne sont pas des surprises, et que les conclusions figurant dans son rapport restent donc en grande partie valables. La mission de la FIAS touche à sa fin, la troisième tranche du transfert des responsabilités aux forces de sécurité afghanes a été lancée, le sud du pays a été stabilisé, et l’Afghanistan est plus riche qu’en 2001 et acquiert chaque jour plus de souveraineté. La FIAS se trouve aujourd’hui à mi-chemin entre le début de l’important renfort de 2010 et la fin de sa mission en 2014. Le retrait des troupes a commencé doucement et méthodiquement. L’orateur note cependant que tout n’est pas parfait en Afghanistan et que de gros problèmes subsistent : les attaques rebelles des forces de sécurité afghanes contre les soldats de la FIAS (attaques dites « green on blue ») atteignent un niveau inacceptable ; l’insurrection résiste grâce à l’existence de zones de refuge au Pakistan qui rendent l’est de l’Afghanistan dangereux ; les relations entre les membres de la coalition et le Pakistan sont actuellement difficiles ; une amélioration de la gouvernance est nécessaire ; l’un des plus gros problèmes de l’Afghanistan est tout simplement – et depuis longtemps – la pauvreté, et le retrait de la forte présence internationale va asséner un coup à l’économie afghane ; enfin, un accord négocié avec les talibans est peut-être nécessaire pour amener la paix dans le pays. 16. Les débats qui suivent l’exposé portent sur les aspects suivants : la sensibilisation culturelle des troupes de la FIAS servant dans un pays islamiste conservateur, compte tenu des récents incidents tels que la profanation de cadavres de talibans par des soldats américains ; le rôle des femmes dans les forces de sécurité afghanes ; le trafic de drogues et l’économie. M. Mikser est d’accord avec l’idée selon laquelle les talibans sont probablement en train d’attendre le départ de la FIAS, et que leur objectif après 2014 est de mettre en difficulté le gouvernement de Kaboul ; la gouvernance en Afghanistan est donc un gros problème, d’autant que les institutions clandestines des talibans sont souvent perçues comme moins corrompues. L’orateur considère que les attaques des forces de sécurité afghanes contre les soldats de la FIAS sont le fait à la fois de talibans infiltrés et de soldats mécontents ayant des griefs personnels. Un membre de la délégation russe appelle l’attention sur l’assistance fournie par la Russie au gouvernement et aux militaires afghans, et considère que le retrait d’Afghanistan devrait avoir lieu avec un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies, étant donné que c’était le cas pour la mission elle-même.
122 DSC 12 F 5 X. Activités en 2012 et en 2013 17. Le président donne un aperçu des activités de la Commission pour cette année et la suivante. Un séminaire Rose-Roth aura lieu à Vilnius (Lituanie) en juin 2012, et un autre au Monténégro en octobre. La Sous-commission sur l'avenir de la sécurité et des capacités de défense se rendra en Allemagne en septembre, puis en Russie en octobre. C’est également en octobre que la Sous-commission sur la coopération transatlantique en matière de défense et de sécurité effectuera une visite à Djibouti. La session à Prague aura lieu en novembre, et la visite annuelle de la Commission aux Etats-Unis est prévue en janvier 2013. XI. Examen du projet de rapport de la Sous-commission sur l’avenir de la sécurité et des capacités de défense, Le défi de la piraterie : réponse internationale et rôle de l’OTAN [053 DSCFC 12 F], présenté par Raymond Knops (Pays-Bas), rapporteur, et remarques du contre-amiral Hank Ort, chef d’Etat-major, siège du commandement maritime de Northwood, OTAN 18. Raymond Knops affirme que les pirates somaliens ont mis en place une industrie criminelle qui représente une menace intolérable pour nos citoyens et un coût pour nos économies. Les déploiements militaires opérés notamment par l’OTAN et l’UE peuvent certes gérer la question de la piraterie, mais une approche globale dans les pays concernés est nécessaire pour résoudre le problème. Le rapporteur salue la mission efficace de l’UE et la récente décision européenne d’autoriser les frappes sur les moyens logistiques dont disposent les pirates le long des côtes somaliennes ; il appelle l’OTAN à élargir le mandat de l’opération Ocean Shield afin qu’il coïncide avec celui de la nouvelle mission Atalante de la force navale de l’Union européenne. M. Knops appelle l’attention sur l’intensification du problème de la piraterie en Afrique de l’Ouest, signe de la nécessité d’officialiser les enseignements tirés des opérations antipiraterie et de faire en sorte que les capacités futures permettent de lutter contre ce problème persistant. L’orateur se dit opposé à l’emploi de gardes de sécurité privés, considérant qu’il vaut mieux que la violence demeure le monopole des Etats, tout en émettant la possibilité que ces derniers arment temporairement des gardes. M. Knops est par ailleurs favorable à ce qu’un centre d’excellence OTAN-UE pour la lutte antipiraterie soit créé à Northwood, où se trouve le quartier général des missions des deux organisations. 19. Hank Ort approuve pleinement le rapport. Il appelle l’attention sur les coûts humains et économiques de la piraterie, et insiste sur la nécessité d’adopter une approche globale pour résoudre le problème, l’action en mer étant certes vitale mais limitée. Le contre-amiral fait observer que le nombre d’actes de piraterie a diminué de moitié en un an, mais que l’élan économique n’est pas interrompu car les rançons continuent à augmenter. Il relève que les bonnes pratiques mises en œuvre par les navires marchands et les efforts de lutte antipiraterie déployés notamment par l’Inde, le Kenya et l’Iran – ainsi que par des acteurs somaliens – ont été utiles. Par ailleurs, comme l’indique l’orateur, bien que l’OTAN n’ait pas de position officielle concernant les gardes de sécurité privés, on ne peut nier que ces gardes ont une efficacité. Hank Ort se félicite de la coopération avec l’Union européenne, en indiquant qu’il existe déjà à Northwood une sorte de centre d’excellence. Il ajoute qu’il serait logique, militairement parlant, que l’OTAN dispose du même mandat que l’UE pour effectuer des frappes terrestres contre les pirates. 20. Lors du débat qui suit, le rapporteur note avec intérêt les informations fournies par les parlementaires français et italien concernant la politique mise en œuvre dans leur pays en matière de lutte antipiraterie et de sécurité assurée par des sociétés privées. L’accent est mis sur l’importance des partenariats dans la conduite de la mission et sur la participation des pays de la région aux poursuites des pirates. Les intervenants se félicitent des poursuites engagées dans la région, mais indiquent qu’un tribunal régional n’est pas prêt d’être créé. La question du terrorisme maritime sur cet axe commercial de première importance est abordée, et l’on salue les efforts
122 DSC 12 F 6 déployés par les Africains pour lutter contre l’organisation Al-Shabaab. Le contre-amiral Ort indique que le mandat de l’UE autorisant les attaques le long des côtes est psychologiquement important pour l’ensemble de la mission et a un effet dissuasif pour les candidats à la piraterie ; tant que la communauté internationale aura cette capacité, l’OTAN pourra se concentrer sur son efficacité en mer. Toutefois, étant donné que plusieurs parlementaires se disent favorables à l’élargissement du mandat de l’OTAN et qu’aucun ne s’y oppose, le rapporteur conclut que les membres de la Commission ici présents sont tous d’accord sur l’intégration d’opérations terrestres dans la mission Ocean Shield. XII. Divers, date et lieu de la prochaine réunion, remarques finales 21. Le président remercie la délégation estonienne pour l’organisation de la session et le personnel du Secrétariat international pour son travail sur les rapports et autres activités de la Commission. La prochaine réunion de cette commission aura lieu le 10 novembre 2012 à Prague (République tchèque). _____________
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