COVID-19 L'impact de la crise sur les institutions de microfinance - Constats et perspectives - Fondation Grameen Crédit-Agricole
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• SOMMAIRE • COVID-19 L’impact de la crise sur les institutions de microfinance. Constats et perspectives. REGARDS 4 19 Une réelle capacité 38 PERSPECTIVES CROISÉS d’adaptation D’AVENIR 5 Editorial 24 istoire d’impact N°1 H 39 L’urgence : protéger Attadamoune 6 Résumé exécutif la solvabilité Micro-Finance 25 Histoire d’impact N°2 39 Un maître mot : 7 PARTENAIRES OXUS Kirghizstan la résilience 8 Fondation Grameen (OKG) 41 L’ouverture à de nouveaux marchés Crédit Agricole 10 ADA (Appui au 26 IMPACT 44 Histoire d’impact N°5 MDB Bénin Développement Autonome) FINANCIER 45 Histoire d’impact N°6 27 Le volume du Lider 12 Inpulse Investment portefeuille fortement Manager impacté 32 La hausse structurelle 46 ENSEIGNEMENTS 14 MÉTHODOLOGIE du risque crédit 35 Des clients touchés 48 ANNEXES 16 CONTRAINTES différemment OPÉRATIONNELLES 36 istoire d’impact N°3 H Komida 17 Une reprise progressive 37 Histoire d’impact N°4 MF Prisma
• ÉDITORIAL • Eric Campos, Délégué général, Fondation Grameen Crédit Agricole & Directeur RSE, Crédit Agricole SA Laura Foschi, Directrice exécutive, D ès février 2020, la Fondation Grameen Crédit Agricole s’est intéressée aux effets sans précédent de cette crise planétaire sur les ins- titutions de microfinance (IMF). Une première enquête a été lancée en mars auprès de 75 institutions financées par la Fondation, pour comprendre comment elles se préparaient et s’adaptaient aux répercussions de la pandémie qui se faisait déjà ressentir sur leurs activités. En mai 2020, ADA et Inpulse se sont associés à la Fondation pour ADA étendre la portée de l’étude à plus de 100 IMF présentes dans 4 continents : l’Afrique, l’Amérique du Sud, l’Asie Bruno Dunkel, Directeur général, et l’Europe. Inpulse investment Manager Dans le cadre du suivi de l’activité de nos partenaires, nous recevons des informations régulières sur leurs performances financière et extra-financière. Ces élé- ments normatifs ont été complétés par 6 vagues d’enquêtes réalisées depuis le questionnaire inaugural du mois de mars. Le partage d’information étant essen- tiel en cette période d’incertitude, les résultats obtenus KWFT (Kenya) ©Godong ont été transmis à un grand nombre de parties pre- nantes du secteur : les agences internationales de développement, nos pairs, les plateformes d’informa- tion spécialisée, le grand public. Ces résultats ont permis d’illustrer la grande résilience de ce secteur et la capacité d’adaptation des institutions de microfi- REGARDS nance qui ont joué un rôle crucial pour amortir les effets de la crise sur leurs clients et continuer à financer les économies de proximité. CROISÉS Pour autant, cette crise n’est pas terminée et nous continuons à suivre son évolution avec prudence et responsabilité dans la mesure où nos trois institutions accompagnent plus de deux cent institutions de micro- La pandémie de Covid-19 a touché le monde entier de plein fouet, finance qui comptent sur notre soutien. C’est pourquoi, impactant particulièrement les économies fragiles et invitant l’ensemble nous nous sommes mobilisés, ensemble et en concer- du secteur de la microfinance à faire preuve de responsabilité. tation, pour soutenir leurs activités en faveur d’une reprise économique rapide et inclusive. 4 L’IMPACT DE LA CRISE SUR LE S IN ST IT UT IO N S DE MICROF INANCE COVID-19 : CONSTATS ET P ERSP ECTIVES REGARDS CROISÉS 5
• RÉSUMÉ EXÉCUTIF • CONSTATS ET PERSPECTIVES Toutes les institutions de microfinance et leurs clients ont vu leurs activités très fortement perturbées par la pandémie de Covid-19. Selon les caractéristiques démographiques, le pays, la région, le profil ou la taille, les effets diffèrent mais des tendances se dégagent. S ur le plan opérationnel, les mesures entravant Les données collectées montrent que les IMF du la libre circulation ont profondément affecté Moyen-Orient, d’Afrique du Nord, d’Amérique latine et le décaissement des micro-crédits, la collecte Caraïbes ont été affectées de manière plus importante, des remboursements et la capacité à rencon- avec un ratio de risque plus élevé, une baisse plus impor- trer les clients. tante du nombre de clients actifs et un encours de prêts également en baisse. A l’inverse, la performance de la région Au cours de l’été 2020, nous avons assisté à de timides Europe et Asie centrale est restée bonne avec un niveau signes de reprise mais les activités ont connu à nouveau de risque maitrisé, une baisse limitée du nombre de clients des contraintes à l’automne suite aux flambées épidé- actifs, et une stabilité des encours. 80% des IMF en Europe miques dans certains pays. En fin d’année, le nombre d’IMF disent reprendre progressivement leurs activités d’avant en difficulté a fortement diminué, en partie grâce aux crise, ce qui reflète encore une fois une bonne capacité nombreuses mesures adaptées qu’elles ont prises au fil d’adaptation. En Afrique Subsaharienne, un retour plus im- des mois. portant aux niveaux d’activités pré- crise confirme la tendance de crois- Malgré la levée (parfois partielle) sance sur l’année, à la fois en volume des restrictions, le contexte reste Les IMF restent et en nombre de clients. instable et les clients des IMF conti- tournées vers Pahal (Inde) ©Pahal nuent de subir les conséquences éco- Fin 2020, près de la moitié des nomiques de la crise avec pour co- l’avenir, nourris- institutions enregistre une hausse rollaire direct chez nos partenaires des charges de provisionnement qui une augmentation significative de sant la réflexion couvrent le risque de défaut des leur risque de crédit. De la même ma- autour de sujets prêts en retard de paiement. Les dif- nière, l’encours de crédit des IMF a ficultés des clients restent d’actualité reculé sur la première partie d’année stratégiques en 2021 et se répercutent sur les bi- PARTENAIRES 2020, pour principalement trois rai- lans financiers des IMF. Ainsi, près de sons : les contraintes opérationnelles, la moitié des institutions sondées une plus grande prudence et une déclare avoir besoin de recapitalisa- moindre appétence aux risques de tion en 2021 si elles veulent reprendre crédit et une baisse temporaire des demandes de nouveaux le cours normal de leurs activités d’avant crise. financements de la part des clients. En fin de compte, les échanges avec nos partenaires Le retour à la croissance de l’encours de portefeuille permettent de témoigner d’un retour à l’optimisme pour La Fondation Grameen Crédit Agricole, ADA et Inpulse : lors du deuxième semestre 2020 s’explique en partie par la majorité d’entre eux. Les IMF restent tournées vers trois acteurs de la finance inclusive engagés au quotidien l’arrivée de nouveaux clients mais surtout par une aug- l’avenir, nourrissant la réflexion autour de sujets straté- dans la lutte contre la pauvreté. mentation du prêt moyen. L’analyse par taille d’institution giques comme le lancement de nouveaux produits, la et par région nous a permis de mieux comprendre les digitalisation de leurs processus et l’orientation vers comportements différenciés face aux effets de la crise. d’autres secteurs comme l’agriculture, l’épargne, le ciblage Les institutions de petite taille sont apparues plus fragiles accru des femmes, les produits verts et la transition digi- car disposant de faibles moyens en expertises humaines tale. Pour cela, le secteur de la finance inclusive devra et en outils de pilotage (trésorerie et risque) pour pouvoir fortement se mobiliser pour les accompagner dans la voie s’adapter. de la reprise. 6 REGARDS CROISÉS L’IMPACT DE LA CRISE SUR LE S IN ST IT UT IO N S DE MICROF INANCE COVID-19 : CONSTATS ET P ERSP ECTIVES 7
• FOCUS • 76 INSTITUTIONS 82,1 M€ ENCOURS SUIVIS COMPRENDRE, SE CONCERTER DE MICROFINANCE EN MICROFINANCE SOUTENUES 1 ET AGIR ENSEMBLE Mec Fadec (Sénégal) ©Godong EN RESPONSABILITÉ 91% 7,3 M Chiffres-clés 2020 INSTITUTIONS CLIENTS DES SOUTENUES INSTITUTIONS DE PETITE ET SOUTENUS, DONT MOYENNE TAILLE 73% DE FEMMES ET 85% RURAUX Dès mars 2020, la Fondation Grameen Crédit Agricole a vu son activité impactée par un contexte inédit. Observation, concertation et adaptation ont été les maîtres-mots de la Fondation pour mieux comprendre et accompagner les organisations soutenues face à la crise Covid-19. FONDATION GRAMEEN CRÉDIT AGRICOLE D Un engagement auprès des ès fin février 2020, la Fondation a mis en place un Observatoire pour suivre les effets de la crise pic de la crise : reports d’échéances, poursuite des financements pour accompagner les parte- naires existants, et développement de missions femmes et des populations rurales sur les institutions de microfi- nance et partager les informa- tions utiles pour le secteur. Il a d’assistance technique dédiées. En 2020, la Fondation a ainsi accordé des reports d’échéance à 28 institutions pour un montant total de 9,4 mil- été alimenté par les résultats d’enquêtes réali- lions d’euros. Avec 93 missions d’assistance tech- D sées auprès des partenaires de la Fondation. nique coordonnées, la Fondation a également Fondée à l’initiative epuis 2008, la Fondation En plus des financements, la Fondation Objectifs : recueillir leur perception de la situa- contribué au renforcement institutionnel et à du Crédit Agricole Grameen Crédit Agricole fi- soutient ces institutions à travers tion, connaitre leurs besoins et y répondre en l’adaptation de l’offre de produits de ses parte- nance et soutient des organi- 7 programmes d’assistance technique, mettant en place des mesures efficaces. naires tout au long de la crise. et de la Grameen Trust, sations engagées pour l’inclu- autour des thèmes de l’inclusion des la Fondation Grameen sion financière, l’autonomisation réfugiés, du renforcement des chaînes En mai 2020, la Fondation s’est associée à Nous avons répondu à la crise en deux temps. Crédit Agricole des femmes et le développe- de valeur agricoles, de la digitalisation, ADA et Inpulse, pour étendre la portée de l’étude D’abord en comprenant les effets de la Covid-19 ment rural. Elle octroie ainsi 40% de ou encore de la micro-assurance. à plus d’une centaine d’institutions de microfi- et en se concertant avec d’autres acteurs du s’engage au quotidien son encours aux institutions d’Afrique nance, ce qui a permis de couvrir la quasi-tota- secteur. Ensuite en s’adaptant pour répondre dans la lutte contre Subsaharienne, 31% à l’Europe de l’Est La Fondation Grameen Crédit Agricole lité des régions où la microfinance est dévelop- au contexte et aux besoins. Un schéma finale- la pauvreté et les iné- et l’Asie Centrale et 24% à l’Asie du collabore activement avec les entités pée. Le partage d’informations et la confrontation ment semblable à celui que nos institutions de galités par l’inclusion Sud et du Sud-Est. du groupe Crédit Agricole. Un fonds de perceptions de la crise ont permis d’obtenir microfinance partenaires ont adopté avec leurs dédié à la microfinance rurale et un une vision globale de la situation et de fournir clients. Les résultats présentés dans les pages financière et l’entrepre- La Fondation finance en priorité des programme de volontariat de compé- des réponses plus adaptées pour y faire face. suivantes rendent compte de la résilience his- neuriat à impact social. institutions de petite et moyenne taille. tences appelé « Banquiers Solidaires » torique dont les IMF ont fait preuve. Les insti- Ainsi, 91% de ses partenaires gèrent des se sont ainsi mis en place via des sché- En parallèle, la Fondation a facilité la mise en tutions, malgré les difficultés rencontrées, ont portefeuilles de moins de 100 millions mas de coopération. place d’une coalition internationale de 30 ac- su s’adapter avec agilité en développant no- de dollars et parmi eux, 43% gèrent un teurs de la finance inclusive. Par l’adoption de tamment de nouveaux canaux de distribution portefeuille inférieur à 10 millions de Pour renforcer son soutien financier et règles de transparence, d’action rapide et de digitaux, en renforçant leurs offres et en proté- dollars. Le financement moyen octroyé technique en faveur de la microfinance, protection des bénéficiaires finaux, nous avons geant leurs collaborateurs et leurs clients. par la Fondation à ces plus petites or- la Fondation travaille avec des bailleurs collectivement contribué à une forte concerta- ganisations est en moyenne de de fonds institutionnels comme tion et un dialogue soutenu avec les institutions Le retour à la normale n’est pas encore d’ac- 504 000 euros, loin des standards du l’Agence française de développement de microfinance face aux conséquences écono- tualité. Cependant, 2021 devrait être une année marché. Ce ciblage prioritaire en termes (AFD) et sa filiale PROPARCO, ou encore miques de la pandémie. Ce sont les témoignages de reprise progressive de l’activité des institu- de taille des institutions soutenues et la Banque européenne d’investissement inédits et anticipateurs de nos partenaires, ceux tions de microfinance dans la plupart des pays. de zones d’interventions a été maintenu (BEI). La Fondation développe égale- que vous retrouverez au fil de ces pages, qui Pour autant, il faut rester vigilant : nous perce- en 2020. La Fondation s’est concentrée ment un programme pour l’inclusion nous ont amené à porter cette démarche. vons toujours une augmentation générale du sur l’accompagnement de ses parte- financière des réfugiés avec l’Agence des risque. Plus que jamais attentifs aux besoins de Plus d’informations : naires existants pour renforcer leur ré- Nations Unies pour les réfugiés (HCR) Et de ce travail collectif découlent les mesures chaque IMF, nous continuerons de les aider à gca-foundation.org silience face à la crise Covid-19. et la coopération suédoise (Sida). phares prises par la Fondation et ses pairs au innover et à s’adapter. 1. 69 institutions de microfinance financées et 7 institutions soutenues uniquement via de l’assistance technique. 8 PARTENAIRES L’IMPACT DE LA CRISE SUR LE S IN ST IT UT IO N S DE MICROF INANCE COVID-19 : CONSTATS ET P ERSP ECTIVES PARTENAIRES 9
• FOCUS • 370 51 FACE À LA CRISE, PRIORITÉ INSTITUTIONS DE MICROFINANCE APPUYÉES AVEC DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE SOUTENUES AVEC À L’ÉCOUTE POUR APPORTER FORMATIONS ET/OU UNE ASSISTANCE TECHNIQUE UN INVESTISSEMENT DU LUXEMBOURG MICROFINANCE DEVELOPMENT FUND UNE RÉPONSE AGILE Bolivie ©Andres Lejona Chiffres-clés 2020 137 000 CLIENTS ONT ACCÉDÉ À UN En 2020, ADA a rapidement réorganisé ses activités et mis en place un programme de réponse à la crise Covid-19, pour renforcer NOUVEAU SERVICE FINANCIER les capacités de ses IMF partenaires à surmonter la crise et à prendre des mesures pour assurer la continuité des activités. D ADA (APPUI AU DÉVELOPPEMENT AUTONOME) ès le début de l’année 2020, nos partenaires ont fait remonter du ou d’IMF membres des réseaux partenaires de ADA, qui ont également parfois permis aux IMF terrain les difficultés provoquées de prendre des mesures concrètes pour ré- par la pandémie. Il est rapide- pondre aux besoins. Un acteur du changement ment devenu évident que nous devions mettre en suspens nos projets en cours et réallouer nos ressources hu- Ainsi, de ces diverses initiatives ont pu être tirées plusieurs leçons. Tout d’abord, l’appui en en finance inclusive maines et financières à de nouvelles activités dédiées à la gestion de crise : un budget de 1 million d’euros a donc été réaffecté à un pro- gestion des risques a été pertinent dans toutes les régions. Même si la crise a touché moins durement l’Afrique tant sur le plan sanitaire que gramme de réponse. sur celui des restrictions, le niveau de prépara- L tion à la gestion de crise y était plus faible qu’ail- ADA (Appui ’action de ADA vise à renforcer Par ailleurs, ADA assiste les gouver- Le cœur de ce programme a consisté à offrir leurs. D’autre part, toujours d’après l’expérience au Développement l’autonomie et les capacités des nements et régulateurs pour soutenir aux IMF d’une part des subventions pour l’achat de ce programme, certains facteurs ont été institutions de microfinance et structurer le secteur de la microfi- d’équipements sanitaires, informatiques et de déterminants dans la capacité des IMF à redres- Autonome) est (IMF) afin qu’elles puissent offrir nance au niveau régional et national, communication pour assurer la continuité, et ser leur situation : une organisation des services financiers adaptés et joue un rôle de conseil auprès du d’autre part de l’assistance technique par des • Avant tout, la capacité d’analyse des don- non-gouvernementale aux besoins de leurs clients. En fonds d’investissement Luxembourg consultants pour mettre en place des plans de nées de portefeuille, pour identifier les seg- 2020, grâce à un appui direct ou via Microfinance and Development Fund continuité des activités, analyser et gérer le ments de clientèle auxquels continuer de dé- basée au Luxembourg les réseaux et associations profession- (LMDF) pour l’accès aux financements portefeuille, gérer les liquidités, identifier des bourser ou avec lesquels restructurer les prêts ; qui œuvre depuis nelles soutenus par ADA, 300 IMF ont des IMF, un fonds initialement créé par solutions digitales, etc. Au total, 72 IMF ont bé- étant donné que certaines IMF n’ont pas tou- plus de 25 ans pour bénéficié d’une formation sur des su- ADA il y a plus de 10 ans. néficié du programme (68 IMF de subventions jours les ressources pour le faire, l’appui des l’amélioration des jets tels que la gestion des risques, la et 42 d’assistance technique, un certain nombre consultants experts sur ce sujet a été crucial. gestion financière ou la gouvernance, Enfin, via ses activités de recherche, ayant bénéficié des deux), 46% d’entre elles • L’écoute des besoins des clients : certaines conditions de vie des et 126 IMF ont été appuyées avec de ADA vise à analyser les tendances et étant situées en Amérique latine, 31% en Afrique IMF ont fait des efforts particuliers en ce sens, populations vulné- l’assistance technique pour le renfor- les besoins du secteur, évaluer l’impact et 23% en Asie. par exemple via des enquêtes auprès de leurs rables via l’inclusion cement de leurs capacités ou le déve- de son action, générer de nouvelles clients, qui ont clairement payé. Cela a en effet financière en Afrique, loppement d’un nouveau service. connaissances et les diffuser aux autres En parallèle, le besoin d’informations sur la permis à ces IMF d’identifier les actions à mettre acteurs, notamment grâce à des ac- manière dont la situation était vécue par nos IMF en place et de renforcer la confiance et leurs en Amérique latine La micro-assurance, le crédit agricole tions de communication et l’organisa- partenaires comme par leurs clients a également relations avec les clients. et en Asie. et les canaux de distribution digitaux tion d’événements tels que la Semaine rapidement émergé. Pour y répondre, ADA s’est • L’agilité : les IMF qui ont su utiliser ces constituent les principaux services Africaine de la Microfinance ou les engagée dans cette initiative commune avec la données de portefeuille et la voix de leurs clients financiers auxquels les populations Midis de la Microfinance. Fondation Grameen Crédit Agricole et Inpulse pour adapter rapidement leurs procédures ont vulnérables ont pu accéder grâce à visant à sonder régulièrement nos IMF parte- pu répondre aux besoins immédiats de leurs l’action de ADA en 2020. En parallèle, naires afin de suivre l’évolution de la situation clients tout en maitrisant la qualité de leur por- des services non-financiers tels que tout au long de l’année. ADA a également contri- tefeuille et leur encours de crédit. de l’éducation financière, des forma- bué à l’initiative lancée par la SPTF d’élaboration tions techniques agricoles et des for- et d’utilisation d’un questionnaire unique destiné Ces trois éléments-clés – capacité à faire mations à l’entrepreneuriat ont éga- aux clients des IMF afin de mieux comprendre parler les données, écoute de la voix des clients, lement été développés et offerts via l’impact de la crise sur les populations vulné- agilité – font certainement partie des enjeux d’autres types d’acteurs comme les Plus d’informations : rables. Des enquêtes ont donc été réalisées au- d’avenir pour un secteur de la microfinance ré- incubateurs et les accélérateurs. ada-microfinance.org près de plus de 6000 clients d’IMF partenaires silient, pertinent et innovant. 10 PARTENAIRES L’IMPACT DE LA CRISE SUR LE S IN ST IT UT IO N S DE MICROF INANCE COVID-19 : CONSTATS ET P ERSP ECTIVES PARTENAIRES 11
• FOCUS • Fondation de microfinance LIDER (Bosnie-Herzégovine) ©Inpulse 42 300 000 COMPRENDRE LES PROBLÈMES INSTITUTIONS FINANCÉES CLIENTS DES IMF SOUTENUES RENCONTRÉS POUR PROPOSER DES SOLUTIONS ADAPTÉES Chiffres-clés 2020 50% CLIENTS 70% PRÊTS À DES ACTIVITÉS Dès le début de la crise, Inpulse a intensifié les échanges FEMMES GÉNÉRATRICES avec ses institutions partenaires pour cerner avec précision DE REVENU la situation de chacun. N os fonds CoopEst, CoopMed et touché la région MENA (plus qu’en Europe cen- INPULSE INVESTMENT MANAGER Helenos ont pu fournir à leurs partenaires IMF et non IMF des trale et orientale) et particulièrement les groupes les plus vulnérables: les femmes, les réponses rapides, flexibles et travailleurs du secteur informel et les popula- appropriées en fonction de leurs tions réfugiées, catégories surreprésentées dans Pour la promotion d’une finance besoins particuliers et des spé- cificités de chaque pays. le portefeuille des partenaires de CoopMed. Un suivi étroit a été établi entre les IMF et les co-bailleurs afin d’adapter les délais contrac- inclusive, responsable et durable CoopEst a toujours entretenu des relations étroites avec ses clients. Au début de la crise de la Covid-19, la communication s’est intensi- tuels. L’assistance technique (AT) a également été sollicitée pour certains clients afin d’appuyer la reprise. fiée pour comprendre les défis spécifiques et A le type de soutien nécessaire. Tout au long de Pour Helenos, fonds d’investissement en Inpulse est un gestion- u quotidien, Inpulse lutte résident en zone rurale et 63% sont 2020, CoopEst a ainsi contribué à assurer la fonds propres, la crise de la Covid-19 a surtout naire de fonds à impact contre les inégalités en favo- des micro-entrepreneurs. liquidité du secteur en renouvelant voire même signifié un renforcement de son rôle en tant risant l’inclusion financière augmentant ses prêts à la plupart de ses IMF qu’intermédiaire catalyseur de développement. basé à Bruxelles et l’entreprenariat pour les Par ailleurs, des partenariats straté- partenaires. Au plus fort de la crise, Helenos a poursuivi ses avec un savoir-faire populations vulnérables. giques avec des bailleurs institution- Une part importante du portefeuille des IMF activités d’investissement, se basant sur un pro- distinctif dans les Inpulse soutient les acteurs nels tels que la Banque Européenne et des banques de CoopEst se situe en zones cessus de sélection renforcé et a élargi ses in- de la microfinance et promeut l’entre- d’Investissement (BEI) et l’Agence rurales et finance des entreprises fournissant terventions via des apports en prêts court investissements sociaux prenariat social via trois fonds. Française de Développement (AFD) des produits de base aux marchés locaux. Cette terme. et la microfinance CoopEst, fondé en 2006, intervient en ont permis de développer un fond structure de portefeuille a permis aux IMF et En 2020, les banques partenaires de Helenos en Europe et dans la Europe de l’Est. CoopMed, créé en d’Assistance Technique pour fournir aux banques coopératives de limiter les pertes. ont vu leur niveau de dépôts augmenter, ce qui région Moyen-Orient/ 2015, opère dans la région MENA. Et un soutien via des missions de renfor- Un autre atout a été leur capitalisation relative- témoigne de la confiance de leurs clients, mais Helenos, créé en 2018, soutient princi- cement ciblées aux institutions parte- ment confortable, permettant un effet de levier met plus de pression sur leurs fonds propres. Afrique du Nord palement l’entrepreneuriat en Europe. naires de CoopMed. suffisant sur l’accroissement des emprunts. Par ailleurs, la crise de la Covid-19 a considéra- (MENA). Dans l’ensemble, les partenaires de CoopEst blement accéléré le développement de services Les fonds Inpulse sont investis dans Tout au long de la période de crise, se sont montrés résistants à la crise. Ils ont rapi- financiers numériques. Ces récents développe- 42 institutions partenaires à travers nous avons travaillé à promouvoir l’in- dement adopté des mesures efficaces pour as- ments renforcent le positionnement de Helenos 17 pays pour un montant total de vestissement à impact dans nos pays surer la sécurité de leur personnel et mis en place qui cible également des prêteurs alternatifs et 43 millions d’euros. 68% du porte- d’intervention. En 2021, nos efforts une communication continue avec leurs clients. des fintech à impact social. feuille est alloué à des institutions de s’attachent à renforcer la résilience de Alors que la qualité du portefeuille a diminué et L’un des enjeux majeurs auquel sera confron- microfinance de petite et moyenne nos clients. Nous poursuivons le renou- malgré un accroissement des provisions, seuls té Helenos après la crise sera de déployer son taille fortement impliquées dans l’in- vellement des lignes de financement deux partenaires n’ont pas clôturé l’année avec fonds d’assistance technique, afin d’apporter clusion financière et le soutien à l’ac- et continuons de porter la création de un profit. Par ailleurs, la crise a largement accé- un soutien ciblé en termes de solutions numé- tivité économique au niveau local. Le nouveaux fonds dédiés à l’investisse- léré le processus de digitalisation. riques, de suivi des indicateurs d’impact, de montant moyen des prêts aux clients ment à impact et aux stratégies ESG services financiers innovants ou de développe- finaux est de 2 485 euros. (Environnementales, Sociales et de Dans la région MENA, zone d’intervention ment de produits. bonne Gouvernance). de CoopMed, la pandémie a eu des impacts En 2020, Inpulse a contribué à travers directs sur nos institutions partenaires qui ont Depuis le début de l’année 2021, la reprise ses fonds à soutenir ses IMF partenaires accordé des extensions à leurs clients et res- est palpable. L’enjeu majeur des mois à venir qui servent environ 300 000 clients, Plus d’informations : tructuré leur mode de travail, mais aussi sur les sera non seulement de sortir de la crise, mais dont 50% sont des femmes, 49% inpulse.coop micro entrepreneurs. La crise a particulièrement aussi d’évoluer à travers ses apprentissages. 12 PARTENAIRES L’IMPACT DE LA CRISE SUR LE S IN ST IT UT IO N S DE MICROF INANCE COVID-19 : CONSTATS ET P ERSP ECTIVES PARTENAIRES 13
E n mai 2020, ADA et Inpulse s’associaient à la Fondation Grameen Crédit Agricole pour Un questionnaire analyser avec plus de profon- adressés à tous nos deur et une plus grande cou- verture géographique les ef- partenaires pour fets de la crise liée à la Covid-19 sur les mieux comprendre institutions de microfinance soutenues à travers le monde. Au total, 5 sondages ont les effets de la crise été menés ensemble entre mai et dé- et apporter au plus cembre auprès d’une centaine d’institu- vite des réponses tions1. Les résultats et les analyses ont été publiés sur nos sites internet respectifs et adaptées relayés par les institutions de microfinance et plusieurs acteurs de la finance inclusive2. Cette publication reprend les réponses formulées par 40 institutions de microfi- été communes aux vagues d’enquête, nance ayant toutes participé à 3 vagues d’autres ont été posées ponctuellement d’enquête (mai, juillet et décembre 2020). pour apporter un regard sur un aspect par- L’échantillon d’analyse se compose ticulier à un moment de l’année. Nous comme suit : 14 institutions de la région avons par ailleurs enrichi l’analyse avec les Europe et Asie Centrale (ECA), 8 d’Asie données trimestrielles communiquées par du Sud et du Sud-Est (SSEA), 8 d’Afrique des IMF concernant des indicateurs finan- Subsaharienne (SSA), 5 d’Amérique Latine ciers comme l’évolution de l’encours de et Caraïbes (LAC) et 5 de la région Moyen- crédit, le nombre d’emprunteurs ou le por- Orient et Afrique du Nord (MENA)3. Leur tefeuille à risque au cours de l’année 2020. FATEN (Palestine) ©Godong taille varie : on compte 8 institutions de Tier 1 (portefeuille de prêts supérieur à Les résultats présentés dans cette étude 50 millions de dollars), 19 de Tier 2 (por- sont cohérents avec ceux de chaque vague tefeuille entre 5 et 50 millions de dollars) d’enquête que nous avons menée, y com- et 13 de Tier 3 (portefeuille inférieur à pris les particularités par région ou par 5 millions de dollars). Sur le plan géogra- taille d’IMF. Ainsi, les constats de ce do- phique, les institutions de Tier 1 se situent cument sont représentatifs de ce que nous principalement dans les régions Europe, avons observé non seulement via nos dif- MÉTHODOLOGIE Asie et Moyen-Orient/Afrique du Nord, férentes vagues d’enquêtes, mais aussi à alors que les petites institutions de Tier 3 travers d’autres analyses complémentaires sont plus nombreuses en Afrique réalisées par chacune de nos institutions. subsaharienne. Nous remercions l’ensemble des organi- sations participantes4 qui nous ont aidé à L’analyse longitudinale (suivi de « l’effet comprendre les impacts de la crise sur la Covid-19 » dans le temps) permet d’obser- microfinance et les réponses que nous La Fondation Grameen Crédit Agricole, ADA et Inpulse ver l’évolution de la crise au fil de l’année pouvons apporter pour mieux soutenir le se sont associés pour apporter des réponses écoulée. Certaines questions ont secteur. adaptées à cette crise planétaire aux effets jamais connus jusqu’alors. 1. 110 en mai, 108 en juin, 91 en juillet, 73 en octobre, 74 en décembre 2. Chacun des cinq articles peuvent être consultés sur les sites internet respectifs de nos organisations : https://www.ada-microfinance.org/crise-du-covid-19 ; https://www.gca-foundation.org/observatoire-covid-19/ ; https://www.inpulse.coop/news-and-media/ 3. ECA : Bosnie, Bulgarie, Géorgie, Kosovo, Kirghizistan, Macédoine, Moldavie, Roumanie, Tadjikistan, Lituanie, Danemark ; SSEA : Cambodge, Indonésie, Birmanie, Sri Lanka ; SSA : Bénin, Madagascar, Mali, Sénégal, Afrique du Sud, Togo, Ouganda ; LAC : République Dominicaine, Guatemala, Pérou ; MENA : Liban, Maroc et Palestine 4. La liste des IMF partenaires participantes à au moins une enquête en 2020 est disponible en annexe 14 L’IMPACT DE LA CRISE SUR LE S IN ST IT UT IO N S DE MICROF INANCE COVID-19 : CONSTATS ET P ERSP ECTIVES MÉTHODOLOGIE 15
S’adapter rapidement aux contraintes opérationnelles L’ensemble des enquêtes menées tout au long de Plus globalement, seules 5 institutions, soit 12,5% de l’année 2020 révélait trois difficultés majeures : l’impos- l’échantillon, situées dans des pays peu ou pas touchés sibilité de rencontrer les clients physiquement, des dif- par la Covid-19, ont déclaré ne pas avoir connu de dif- ficultés à collecter les remboursements et des pro- ficultés à rencontrer leurs clients en 2020. Les 35 autres, blèmes pour décaisser des prêts (figure 1). bien que freinées par ce manque de contact physique, ont quant à elles réussi à rester en contact avec leurs En observant les résultats de l’échantillon interrogé, clients, notamment par téléphone. nous constatons que ces problèmes sont en partie liés aux contraintes de mobilité, même si elles n’expliquent pas à elles seules les problèmes de collecte de rem- Une reprise progressive après des boursements ou de décaissement. Les IMF d’Afrique premiers mois fortement contraints subsaharienne, par exemple, ont toutes été concernées par les empêchements de remboursements et de dé- La proportion d’IMF rencontrant des difficultés opé- caissement de prêt, mais seulement 63% d’entre elles rationnelles a fortement chuté au cours de l’année, et n’ont pas pu rencontrer physiquement leurs clients. Les ce dans toutes les régions. Fin 2020, un tiers d’entre enquêtes indiquent en effet que les difficultés finan- elles affirmait même avoir enrayé les problèmes1. Les cières rencontrées par les clients font également partie premiers signes de reprise apparaissent dès le mois de des facteurs contribuant aux difficultés des IMF. Nous juillet, avec une légère amélioration sur le décaissement y reviendrons. des prêts et la collecte des remboursements (figure 2). La rencontre physique des clients a notamment contri- bué au retour progressif des activités. Figure 1 — D ifficultés opérationnelles rencontrées par les IMF (toutes enquêtes confondues) Bénin ©Godong Collecter les remboursements de prêts 87,5% comme à l’accoutumée CONTRAINTES Décaisser des prêts comme à l’accoutumée Rencontrer les clients physiquement 87,5% 85% OPÉRATIONNELLES Délivrer les services non financiers comme à l’accoutumée Collecter l’épargne comme à l’accoutumée 35% 62,5% Communiquer avec les clients, 32,5% même à distance Suite au confinement et aux interdictions de déplacement 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% et de rassemblements, les activités des institutions de microfinance ont été fortement perturbées. L ecture : P lus de 80% des IMF de l’échantillon ont mentionné avoir au moins une fois au cours de l’année rencontré des difficultés à collecter les remboursements et/ou à décaisser des prêts comme à l’accoutumée. 1. Fin 2020, 22 IMF sur 74 indiquaient ne plus rencontrer de contraintes opérationnelles dans leurs activités. 16 L’IMPACT DE LA CRISE SUR LE S IN ST IT UT IO N S DE MICROF INANCE COVID-19 : CONSTATS ET P ERSP ECTIVES CONTRAINTES OPÉRATIONNELLES 17
Figure 2 — Evolution des difficultés opérationnelles rencontrées par les IMF Figure 4 — A quel point ces différentes contraintes pèsent-elles sur vos activités ? (Enquête décembre) 83% 80% Total 68% 68% 65% 48% SSEA 38% ECA 33% 33% Région LAC MENA 20% SSA 13% 10% 1 Tier 2 Rencontrer les clients Collecter les Décaisser des Communiquer physiquement remboursements prêts comme avec les clients, 3 de prêts comme à l’accoutumée même à distance à l’accoutumée 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% mai 2020 juillet 2020 décembre 2020 Nos activités restent Nos activités avaient Nos activités reprennent Nous avons repris un rythme très limitées progressivement repris mais progressivement comme avant la crise sont de nouveau limitées SSEA (South and Southeast Asia) : Asie du Sud et du Sud-Est ECA (Europe and Central Asia) : Europe et Asie Centrale LAC (Latin America and the Caribbean) : Amérique Latine et Caraibes MENA (Middle East and North Africa) : Moyen-Orient et Afrique du Nord SSA (Sub-Saharan Africa) : Afrique Subsaharienne Figure 3 — Evolution des difficultés opérationnelles par région 100% 90% 80% L’évolution par région montre que les difficultés per- 70% sistent en fin d’année pour décaisser les prêts en Une réelle capacité d’adaptation 60% Amérique latine et dans la région Moyen-Orient et 50% Afrique du Nord (figures 3 et 4). Par ailleurs, derrière Très vite, les IMF ont su adapter leur organisation, la tendance générale à l’amélioration se cachent des leur gestion et leurs opérations, en prenant des mesures 40% particularités régionales : par exemple, le retour des adéquates tout en maintenant une approche respon- 30% mesures de restriction en Europe fin 2020 engendrent sable vis-à-vis de leurs clients. Dès le début de la crise, 20% à nouveau des difficultés pour rencontrer les clients les institutions ont donné la priorité aux mesures d’hy- 10% physiquement au mois de décembre. Néanmoins, cela giène en fournissant du matériel sanitaire à leur per- ne se traduit pas par une augmentation des difficultés sonnel (93% d’entre elles, comme l’indique la figure 5). 0% SSEA ECA LAC MENA SSA SSEA ECA LAC MENA SSA SSEA ECA LAC MENA SSA à mener les activités, puisque 80% des IMF de la région Par ailleurs, le télétravail a été largement mis en place, disent avoir repris leurs activités comme avant la crise seules 40% des institutions interrogées ont eu recours Rencontrer les clients Collecter les remboursements Décaisser des prêts ou les reprennent progressivement de manière conti- à des congés obligatoires (payés ou non payés), et physiquement de prêts comme à l’accoutumée comme à l’accoutumée nue, ce qui reflète probablement une bonne capacité uniquement 3% se sont vues dans l’obligation de pro- d’adaptation. céder à des licenciements. SSEA (South and Southeast Asia) : Asie du Sud et du Sud-Est ECA (Europe and Central Asia) : Europe et Asie Centrale LAC (Latin America and the Caribbean) : Amérique Latine et Caraibes Globalement, ce sont les IMF de la région Afrique Pour faire face à la crise, de nombreuses IMF ont agi MENA (Middle East and North Africa) : Moyen-Orient et Afrique du Nord SSA (Sub-Saharan Africa) : Afrique Subsaharienne mai 2020 juillet 2020 décembre 2020 subsaharienne qui semblent être les moins contraintes de manière proactive. Comité de crise, plans de conti- à la fin de l’année 2020. nuité des opérations, simulations de scénarios d’évolution de leur performance… La plupart a pris les devants pour 18 CONTRAINTES OPÉRATIONNELLES L’IMPACT DE LA CRISE SUR LE S IN ST IT UT IO N S DE MICROF INANCE COVID-19 : CONSTATS ET P ERSP ECTIVES CONTRAINTES OPÉRATIONNELLES 19
Figure 5 — Q uelles sont les mesures relatives aux ressources humaines Figure 7 — M esures opérationnelles mises en place pour faire face à la crise que vous avez mises en place ? (Enquête mai) en 2020 (toutes enquêtes) Fourniture de matériel sanitaire au personnel 93% Adaptation de l’offre et des procédures de crédit 92,5% Affichage des règles d’hygiène dans les locaux 85% Communication intensifiée avec les clients 87,5% Utilisation d’une solution de communication/réunions en ligne 78% Mise en place de mesures d’assistance aux clients (prêts 87,5% d’urgence, kits d’urgence, campagne sensibilisation, etc.) Désinfection des locaux 73% Adaptation de la stratégie de décaissement 85% Télétravail autant que possible 68% Priorité donnée au remboursement des prêts 72,5% Limitation ou interdiction des déplacements sur le terrain 65% Utilisation plus importante des services digitaux déjà existants 60% Utilisation d’une solution de partage de documents en ligne 53% Nouvelles dispositions sanitaires au travail 55% Mise à disposition d’ordinateurs portables ou tablettes au personnel 53% Mise en place de nouvelles solutions digitales 50% Réduction des horaires des agences 50% Adaptation du Business Plan et des objectifs de croissance 50% Réduction du temps de travail 43% Fermeture de certaines ou de la totalité des agences 15% Rotation des équipes 43% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% Congés payés obligatoires 40% Mise à disposition de téléphones de fonction au personnel 33% Formation aux outils informatiques pour le personnel 18% L ecture : L a plupart des IMF mentionne au moins une fois dans l’année avoir adapté leur offre Congés non payés obligatoires 5% et leurs procédures de crédit. Licenciements 3% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% Lecture : En mai, 93% des IMF déclarent avoir fourni du matériel sanitaire à leur personnel. trouver rapidement des mesures adaptées. Certaines ont demandé des aides financières auprès des financeurs et partenaires, notamment pour la gestion des liquidités, d’autres des appuis techniques (figure 6). Pour les prêts, nous avons remarqué que cela pouvait prendre la forme Figure 6 — Q uelles sont les mesures de gestion de crise de garanties d’Etat ou d’aides gouvernementales, dont que vous avez mises en place ? (Enquête mai) les IMF de plus grande taille étaient plus susceptibles de bénéficier. Les institutions ont également redoublé d’efforts auprès de leurs clients. Côté communication, elles ont intensifié Mise en place d’un comité de gestion et suivi de la crise 85% les contacts, utilisé différents canaux pour échanger, et Plan de continuité des opérations 78% ont réalisé des enquêtes et sondages pour connaître leurs besoins et l’impact de la crise sur leurs activités et leurs Plan de liquidité actualisé 73% vies. La plupart des IMF ont par ailleurs mis en place des Simulation du pire scénario 65% mesures d’assistance directe aux clients : décaissements Négociation avec les financeurs pour l’aménagement 58% de prêts d’urgence, mise à disposition de kits contenant du remboursement des prêts Sollicitation d’appui financier auprès des financeurs/partenaires 43% de la nourriture et du matériel sanitaire, partenariats avec Sollicitation d’appui technique auprès des financeurs/partenaires 43% des structures humanitaires, lancement de campagnes de Discussion avec l’autorité de contrôle pour d’éventuelles sensibilisation à l’hygiène via SMS et vidéos… Néanmoins ©Andres Lejona 40% dérogations aux règles prudentielles la mesure la plus citée est l’adaptation de l’offre et des Adaptation du système d’information 35% procédures de crédits (figure 7), adoptée par plus de 90% Recours à un/des consultant(s) externe(s) des IMF au cours de l’année 2020. Objectif : restructurer 20% pour la gestion de crise les prêts des clients (principalement en accordant des 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% moratoires), mais aussi mettre en place de nouvelles po- litiques de crédits, et, dans une moindre mesure, lancer de nouveaux produits. 20 CONTRAINTES OPÉRATIONNELLES L’IMPACT DE LA CRISE SUR LE S IN ST IT UT IO N S DE MICROF INANCE COVID-19 : CONSTATS ET P ERSP ECTIVES CONTRAINTES OPÉRATIONNELLES 21
Figure 8 — C orrélation entre le nombre de difficultés déclarées et le nombre Figure 9 — É volution des mesures prises par région et par Tier : de mesures mises en place par IMF (enquête mai) Adaptation de l’offre Communication intensifiée Nombre de mesures mises en place 30 et des procédures de crédit avec les clients 25 80% 70% Moyenne 85% Moyenne 73% 20 68% 43% 15 SSEA SSEA 10 ECA ECA 5 Région LAC Région LAC 0 MENA MENA 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 SSA SSA Nombre de contraintes déclarées 1 1 Note : Dans l’enquête de mai 2020, le graphique présente la corrélation entre le nombre total Tier 2 Tier 2 des difficultés opérationnelles, de ressources humaines et de gestion et le nombre total des mesures mises en place par les IMF. 3 3 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% Adaptation de la stratégie Priorité donnée au de décaissement remboursement des prêts Pour retrouver l’équilibre financier, la plupart des IMF temps, à l’exception des IMF Tier 1 pour lesquelles cette ont donné la priorité au recouvrement des prêts. Elles proportion a largement diminué du fil de l’année grâce 75% 50% ont également adapté leur stratégie de décaissement, notamment à leur meilleure maitrise du risque crédit. Moyenne 70% Moyenne 45% avec un ralentissement ou un arrêt volontaire en début En revanche, ces même IMF Tier 1 ont continué à adapter 60% 47% de crise et une reprise progressive un peu plus tard l’offre et les procédures tout au long de l’année, contrai- dans l’année. La crise a également été l’occasion pour rement aux IMF plus petites. Enfin, les IMF des régions SSEA SSEA certaines IMF de se lancer pleinement dans la digitali- les plus impactées (LAC et MENA) ont également conti- sation et d’accélérer le processus de transformation nué à adapter leur stratégie de décaissement tout au ECA ECA numérique. Certaines ont déclaré avoir utilisé plus fré- long de l’année (figure 9). Région LAC Région LAC quemment les services digitaux existants, d’autres avoir mis en place de nouvelles solutions digitales. MENA MENA Une tendance générale se dégage des enquêtes ré- SSA SSA alisées : les mesures opérationnelles mises en place par les IMF pour faire face à la crise sont devenues de moins 1 1 en moins nombreuses au fil de l’année, alors que les contraintes opérationnelles s’avéraient de moins en Tier 2 Tier 2 moins importantes. La réactivité des IMF face à la crise est illustrée par la corrélation positive entre le nombre 3 3 de difficultés identifiées et le nombre de mesures mises 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% en place : la figure 8 montre ainsi que plus le nombre de problèmes rencontrés par les IMF est important, plus le nombre de mesures mises en place l’est. SSEA (South and Southeast Asia) : Asie du Sud et du Sud-Est mai 2020 ECA (Europe and Central Asia) : Europe et Asie Centrale LAC (Latin America and the Caribbean) : Amérique Latine et Caraibes juillet 2020 Le détail des mesures prises dans l’année montre MENA (Middle East and North Africa) : Moyen-Orient et Afrique du Nord décembre 2020 SSA (Sub-Saharan Africa) : Afrique Subsaharienne néanmoins que la proportion d’IMF donnant la priorité au recouvrement des prêts est restée stable au fil du 22 CONTRAINTES OPÉRATIONNELLES L’IMPACT DE LA CRISE SUR LE S IN ST IT UT IO N S DE MICROF INANCE COVID-19 : CONSTATS ET P ERSP ECTIVES CONTRAINTES OPÉRATIONNELLES 23
• H I S T O I R E D ’ I M PA C T N ° 1 • • H I S T O I R E D ’ I M PA C T N ° 2 • Plus d’informations : Plus d’informations : attadamounemicrofinance.ma/ www.oxusnetwork.org/ ATTADAMOUNE MICRO-FINANCE – MAROC OXUS – KIRGHIZSTAN Face à la crise, de nombreux Une réponse à la crise leviers de réponse dans l’intérêt des clients Se concentrer sur les client(e)s, sur la consolidation des acquis Malgré les difficultés rencontrées depuis le début de l’année et sur le perfectionnement organisationnel, a constitué des points 2020, OXUS Kirghizstan (OKG) prouve qu’elle demeure clefs dans la résilience de Attadamoune Micro-Finance Maroc, une entreprise fiable pour ses clients, tout en maintenant face à la crise sanitaire. son approche « zéro exclusion ». faibles revenus du Kirghizstan. A mars 2021, OKG dessert 8 371 emprunteurs actifs (47% sont des femmes) à travers un réseau de 15 agences et 133 em- ployés. En mars 2020, la Fondation a soutenu OXUS pour initier l’accord de LES RÉPONSES FACE À LA CRISE : report d’échéances avec les investis- • La Gouvernance : seurs afin d’atténuer les risques de li- Pour appréhender sereinement la crise, quidité causés par la propagation du OXUS (Kirghizstan) ©Didier Gentilhomme le Conseil d’Administration de Covid-19. Attadamoune Micro-Finance a tracé la Vision Stratégique de la Gestion de LES RÉPONSES FACE À LA CRISE Maroc ©Getty/Crédit Agricole Crise, en mettant en priorité la conser- Le plan de continuité des activités a été vation des Fonds Propres et des lancé au début de la crise et a soutenu Ressources Humaines de l’Institution. l’activité d’OKG tout au long de cette • La Gestion Actif Passif : période difficile. OKG a pris les mesures Anticipation des conséquences de la nécessaires de protection de son per- crise à travers des scénarios sur les sonnel dès le début de la crise (fourni- impacts possibles et les mesures ture de matériel d’hygiène et travail à correspondantes. distance massif). L’institution a notam- • La gestion RH et les clients : ment assuré une communication rap- Formation à distance, pour accompa- prochée avec ses agences et ses clients, « Nous avons toutes CONTEXTE gner les agents et les clients. Une cel- CONTEXTE afin de mettre en place la restructura- Au Maroc, les secteurs du tourisme, lule d’écoute dédiée a été mise en Au Kirghizstan, 20% de la population tion des prêts de ceux affectés par la et tous les raisons d’être optimistes » de la restauration et de l’hôtellerie ont été fortement touchés par la crise de place pour recevoir les appels, SMS et mails des clients. 8 371 EMPRUNTEURS ACTIFS vivait sous le seuil national de pauvreté en 2019. Face à la forte réduction de crise. La politique de crédit a également été renforcée dans ce contexte afin de Zakaria Jebbouri, la Covid-19, impactant directement • La flexibilité : l’activité économique liée à la crise prévenir tout risque supplémentaire sur Directeur Général l’emploi et les couches les plus vulné- Des comités intégrés entre les opéra- Covid-19, les revenus des foyers ont bais- les nouveaux prêts décaissés. rables de la population. tionnels et les membres du CA a per- sé et le chômage a augmenté. La Banque L’IMF ET COOPMED mis une grande flexibilité dans la prise de décision. 6,9 M€ PORTEFEUILLE Mondiale estime que le niveau de pau- vreté a progressé de 11 points en 2020, LES PERSPECTIVES Depuis l’été 2020, la situation s’amé- 11 746 Attadamoune Micro-Finance est un • Le plaidoyer : faisant basculer 700 000 personnes liore et le pays n’a pas connu de nou- Organisme Marocain de microfinance, Communication avec les autorités lo- sous le seuil national de pauvreté. velles restrictions majeures. En 2021, EMPRUNTEURS axé sur le financement des micro-entre- cales pour promouvoir l’importance OKG poursuit son développement en preneur(e)s. L’institution est soutenue par CoopMed depuis 2018. Le prêt subordon- du secteur la microfinance en ces temps de crise. 62% CLIENTS EN ZONE L’IMF ET LA FONDATION OXUS Kirghizistan (OKG) est une ins- ouvrant une nouvelle agence dans le nord du pays et une seconde devrait 10,1 M€ RURAL né de 500 000 euros de CoopMed, signé • Les perspectives : titution de microfinance créée en 2006 être inaugurée prochainement. PORTEFEUILLE en février 2020, a permis de renforcer les L’institution travaille actuellement sur afin de poursuivre les activités de mi- D’autres projets sont en cours tels que fonds propres de l’IMF et de rassurer les une stratégie de perfectionnement or- crocrédits de l’ONG ACTED dans les l’introduction des tablettes pour accé- autres bailleurs, internationaux et locaux, ganisationnel ciblée notamment sur le zones rurales du sud du pays. Soutenue lérer le déboursement des prêts et le permettant ainsi à l’institution de conti- renforcement des contrôles internes, par la Fondation Grameen Crédit lancement de financements verts pour 63% FEMMES CLIENTES nuer à lever des fonds et de surmonter les tensions de liquidités. la digitalisation et le développement des services non-financiers. Agricole depuis 2017, elle fournit des services financiers aux travailleurs à contribuer à lutter contre la pollution atmosphérique. 24 CONTRAINTES OPÉRATIONNELLES L’IMPACT DE LA CRISE SUR LE S IN ST IT UT IO N S DE MICROF INANCE COVID-19 : CONSTATS ET P ERSP ECTIVES CONTRAINTES OPÉRATIONNELLES 25
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