CP/38 Archives de René Salanne Soutien au syndicat Solidarnosc (1947-2011)

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CP/38 Archives de René Salanne Soutien au syndicat Solidarnosc (1947-2011)
CP/38
                    Archives de René Salanne
               Soutien au syndicat Solidarnosc
                                   (1947-2011)

                          Photographie : Jean-Marc Simonet, droits réservés

                                        CP/38/1-34
                                        CK/12/1-10
                                        CFI/28/1-10
                                         CAV/9/1
                                         CO/5/1-4

Répertoire numérique détaillé établi par Florence Garel, archiviste, sous la direction de
         Hélène Saudrais, responsable des Archives confédérales de la CFDT
CP/38 Archives de René Salanne Soutien au syndicat Solidarnosc (1947-2011)
INTRODUCTION
Identification

Référence
FRCFDT_CP_38
FRCFDT_CK_12
FRCFDT_CFI_28
FRCFDT_CAV_9
FRCFDT_CO_5

Intitulé
Archives de René Salanne

Dates
1947-2011

Niveau de description
Le niveau de description choisi est l’article.

Importance matérielle
Le fonds, coté en CP/38, comporte 34 articles répartis sur 7 boîtes représentant un volume
total de 0,75 mètre linéaire. Il est complété de photographies, cotées en CK/12, de tracts,
dépliants, cartes et affiches cotés en CFI/28, de cassettes audio, conservées au sein de la sous-
série, CAV/9 et d’objets cotés en CO/5.

Contexte

Nom du producteur
René Salanne

Notice biographique1
Si René Salanne était toujours très attaché à la terre basque qui l’a vu naître, il fut, par ses
responsabilités syndicales, un grand « arpenteur » du monde. Ses origines étaient modestes.
Sa mère était employée de maison dès l’âge de onze ans. Son père, apprenti en ébénisterie
d’art, issu d’une famille de métayers, appartenait à la première génération venue en ville. Il
était parvenu à avoir un petit commerce qu’il dut céder au cours de la Deuxième Guerre
mondiale alors que, réquisitionné, il devait travailler en tant que modeleur sur bois de
fonderie. Ses parents n’eurent que deux enfants. René, le cadet, suivit les traces de son père,
choisissant d’entamer une carrière de modeleur sur bois, une fois son certificat d’aptitude
professionnel et son brevet industriel obtenus au collège technique de Bayonne.
Après la guerre et pendant huit ans, le jeune René Salanne exerça ce métier à la Fonderie de
Mousserole au sein de laquelle la famille était déjà enracinée, son père et trois tantes y
travaillant déjà. Imprégné de valeurs de gauche, il fut adhérent à la Jeunesse ouvrière
chrétienne (JOC). Il y prit rapidement des responsabilités régionales, devenant secrétaire de la

1
   Biographie rédigée par Claude Roccati pour le Dictionnaire Biographique du Maitron (Source :
https://maitron.fr/spip.php?article174841, notice SALANNE René, Jean par Claude Roccati, version mise en
ligne le 30 juillet 2015, dernière modification le 19 avril 2021).

                                                   2
fédération du Pays Basque, en 1943, à seize ans seulement. Sollicité alors que ses camarades,
plus âgés, étaient absents, prisonniers ou réquisitionnés, René Salanne a toujours estimé que
ce ne fut pas tant son mérite mais bien les circonstances de la guerre qui lui permirent cette
implication précoce au sein de l’organisation de jeunesse.
À la Libération, avec ses camarades ouvriers jocistes de la Fonderie, ils adhérèrent en groupe
à la CGT pour défendre un syndicalisme authentiquement ouvrier. Ils n’y demeurèrent
cependant que quelques mois, exaspérés par les méthodes de ses dirigeants locaux, dictant les
mots d’ordre aux salariés, en particulier pour le déclenchement des grèves. Ce groupe de
jocistes choisit alors de rejoindre collectivement la CFTC, aimantés par Jean Lannes et
décidés à le suivre dans son opération de transformation de l’Union des syndicats du Pays
Basque. René Salanne découvrit ainsi, à la base, les combats de la minorité, prenant une part
active aux grèves de 1947 dans son usine et dans la région, contribuant à accroître l’audience
de la CFTC, jusque-là très minoritaire, dans la métallurgie de la région.
Il était alors membre de l’Union des métaux de Bayonne, mais il n’y prit aucune
responsabilité, étant occupé par ailleurs par son militantisme à la JOC qu’il poursuivit et
même qu’il amplifia puisqu’il en devint un responsable, d’abord à l’échelle régionale.
Désigné permanent pour la région Sud-Ouest, il quitta Bayonne pour Bordeaux avant de
rejoindre Paris, en 1951, pour devenir secrétaire général adjoint, puis vice-président de
l’organisation de jeunesse. L’expérience professionnelle et syndicale fut donc de courte durée.
Ses premières années parisiennes ne furent pas de tout repos puisqu’il dut affronter un conflit
avec l’Action catholique de la jeunesse française (ACJF) qui provoqua le départ de la JOC et
la disparition de l’ACJF. En tant que vice-président de la JOC dont il devient le président,
René Salanne participa activement à ce mouvement. Cinq ans plus tard, il prit la direction de
Bruxelles pour s’occuper de la JOC Internationale. C’est dans ce cadre qu’il effectua ses
premiers voyages à l’étranger, se rendant dans tous les continents, du Vietnam jusqu’au Brésil
en passant par l’Afrique. C’est également sous son mandat que fut organisé le premier Conseil
international de la JOC, tenue à Rome, en 1957 pour lequel fut élaboré un manifeste exaltant
la fraternité « dans le respect des races et des civilisations ».
À l’issue de son mandat, après déjà près de dix ans de responsabilités au sein de la JOC, René
Salanne était à la recherche d’un point de chute. Il avait gardé des contacts au sein de la
CFTC, en particulier à la Fédération de la Métallurgie, avec Jean Lannes et aussi Eugène
Descamps qu’il avait connu du temps de la JOC, mais également avec les membres
de Reconstruction dont il fréquentait, lorsqu’il était à Paris, les réunions chez Paul Vignaux.
Ce fut d’ailleurs par son entreprise que Vignaux anima plusieurs sessions de permanents
jocistes. Apprenant sa disponibilité, Eugène Descamps, qui avait besoin de militants au sein
de l’appareil syndical et désireux de mettre à profit son expérience internationale pour
développer l’activité de la CFTC-CFDT à l’échelle mondiale, le recruta immédiatement.
Au début de l’année 1962, René Salanne débuta à la confédération en tant qu’assistant du
secrétaire général. Il s’occupa essentiellement des revues de presse mais très rapidement son
temps fut dévolu aux questions internationales au point d’être spécifiquement désigné
secrétaire confédéral en charge des relations internationales. Salanne était alors celui qui
recevait ceux qui désiraient s’entretenir avec le secrétaire général de la CFTC. Il accompagna
également plusieurs délégations à l’étranger, aux États-Unis en 1962, en Yougoslavie deux
ans plus tard, en Pologne aussi dès 1965. Durant ces années, il ne participa pas à l’évolution,
si ce n’est en tant que responsable du service d’ordre lors du congrès extraordinaire de
novembre 1964.
Au départ de Gérard Espéret de la confédération, René Salanne devait prendre en charge le
secteur international, mais son statut posait problème. En effet, il n’était pas membre d’une
organisation confédérée (union locale ou fédération) et à ce titre il ne pouvait être élu au sein
du bureau confédéral qui désignait parmi ses membres les responsables des secteurs. Ainsi

                                               3
pendant trois ans, c’est René Decaillon qui officiellement dirigea le département international,
même si ce travail s’effectua en étroite collaboration avec René Salanne. La réforme des
statuts votée au XXXVe congrès confédéral, en 1970, lui permit de devenir secrétaire
national, en autorisant le bureau national sortant à élire dix membres de la nouvelle instance
au sein de laquelle sont désignés les membres de la commission exécutive. À compter de cette
date, Salanne devint donc le responsable de l’international à la confédération : il eut alors
avec lui trois permanents Yves Arcadias, Jean Bourhis et Pierre Evain, auxquels vint bientôt
s’ajouter André Soulat.
Parmi ses activités essentielles, il était chargé de représenter la CFDT aux réunions de la
Confédération mondiale du travail (ex-Confédération internationale des syndicats chrétiens) à
laquelle la confédération était affiliée. Il dirigea plusieurs délégations à l’étranger,
accompagnant parfois le secrétaire général. Parmi les initiatives menées à l’époque, il
contribua notamment à dessiner les formes de la confédération européenne des syndicats, en
participant aux réunions du « Perraudin », du nom du restaurant où plusieurs syndicalistes et
fonctionnaires européens se rencontraient en leur nom afin de discuter de la nécessaire mise
en place d’une organisation syndicale européenne, œuvrant ensuite pour faire de la CFDT une
organisation fondatrice de cette nouvelle confédération continentale - finalement la CFDT
intégra la CES un an après sa création en 1974. René Salanne s’était particulièrement lié
également à des syndicalistes yougoslaves, notamment Raif Dizdarević, avec lesquels il
contribua à l’organisation d’une conférence syndicale mondiale sur le développement à
Belgrade en avril 1980. C’est également sous son mandat que la CFDT se désaffilia de la
CMT en 1979.
En 1979, estimant avoir fait son temps, René Salanne quitta ses fonctions au sein de la
commission exécutive mais trop jeune pour prendre sa retraite et dans l’impossibilité de
retourner à son travail d’origine, abandonné près de trente ans auparavant, il demeura à la
confédération, membre du secteur organisation en charge des finances. Ce fut dans ce cadre
qu’il présida le comité de contrôle des fonds de soutien à Solidarnosc, conjointement à Michel
Foucault, chargé d’administrer les sommes collectées au profit du mouvement polonais en
lutte, prolongeant encore son action en aide à des syndicalistes étrangers. D’ailleurs, René
Salanne fit le voyage jusqu’en Pologne afin de préparer la venue de Lech Walesa à la
conférence internationale de l’OIT en 1981, travaillant à cette occasion avec Bronisław
Geremek. En effet, même après son départ de la confédération, René Salanne continua
pendant près de huit ans à représenter la confédération lors de ses conférences, en parfait
connaisseur des arcanes d’une institution qu’il fréquenta tous les ans pendant près de vingt
ans.
À la retraite, il fut encore le président bénévole de l’Association pour le logement de jeunes
travailleurs, relevant de la Caisse des dépôts. Celle-ci, en partie issue de la JOC, gérait
plusieurs foyers dans la région parisienne. René Salanne renoua ainsi avec son premier
engagement, au service des jeunes pour aider à leur insertion dans la société.
René Salanne s’était marié le 4 août 1956 à Chalette-sur-Loing (Loiret) avec Maria, Edwige
Castiglioni, elle-même permanente JOCF, et fut père de quatre enfants.

Historique
Le fonds contenant essentiellement des archives des activités de René Salanne au sein de trois
organisations, interconnectées, consacrées au soutien du syndicat Solidarnosc, leurs
historiques respectifs sont développés ci-après.

                                               4
Comité de coordination du syndicat Solidarnosc en France2
Le Comité de coordination de Solidarnosc en France fut « l’organisme le plus actif parmi les
structures clandestines de la Solidarnosc ». Sa création et sa structure sont particulières. Il est
le fruit du travail conjoint de militants polonais, syndicalistes français et intellectuels des deux
pays. Dépendant du Bureau de coordination de NSZZ Solidarnosc à l’étranger, sis à
Bruxelles, il dispose toutefois de fonds et de moyens aussi conséquents lui assurant une
certaine liberté d’action.

L’intérêt de la CFDT pour le mouvement ouvrier polonais est ancien. Cela est dû en grande
partie à René Salanne, secrétaire confédéral CFTC-CFDT (1962-1970), puis membre de la
commission exécutive de la CFDT en charge du secteur international (1970-1979). Même
après avoir quitté ses fonctions, cet intérêt s’est maintenu, notamment par le biais d’échanges
avec des militants polonais en exil en France.
En décembre 1981, face aux mouvements de contestations de Gdansk, le général Wojciech
Jaruzelski déclare l’Etat de siège et de fait, suspend Solidarnosc. Les militants à l’étranger,
estimant le retour en Pologne compromis, choisissent de poursuivre la lutte hors de Pologne.
En France, les syndicats s’organisent pour entreprendre l’aide aux grévistes.
Le 13 décembre 1981, dans la foulée de la décision du gouvernement polonais, l’ensemble
des syndicats de salariés français (hormis la Confédération générale du travail (CGT)), tient
une conférence de presse au siège de la CFDT afin de dénoncer la politique de répression et
inviter à des manifestations nationales. La Confédération participe activement au soutien de
Solidarnosc, notamment grâce à la création d’une « cellule Pologne » au sein de la CFDT,
dans laquelle on retrouve des journalistes et des membres de la Confédération (Raymond Juin,
René Salanne, Jacques Chérèque, Roger Briesch, François Rogé, Daniel Mignot ou encore
Guy Lorant). Celle-ci joue le rôle d’intermédiaire avec les militants polonais en France,
centralise les sommes reçues dans le cadre de la vente de badges de soutien et aide les
militants réfugiés en France (recherches d’emplois et de logements).
Dans le même temps, des intellectuels polonais installés en France entreprennent de créer une
entité de représentation de Solidarnosc à l’étranger. La première réunion se tient le 16
décembre 1981 au siège de la CFDT ; à l’issue de laquelle un appel signé par les représentants
polonais (Seweryn Blumsztajn, Slawomir Czarlewski, Bodgan Cywinski et Zbigniew
Kowalewski) marque le début des activités du Comité de coordination autoproclamé. Celui-ci
définit ses objectifs : aider les réfugiés de Solidarnosc (nombreux à partir de 1982), relayer
l’action de Solidarnosc en France, recueillir des informations concernant la Pologne et assurer
leur diffusion en France afin de contrecarrer la propagande du gouvernement de Jaruzelski. Sa
constitution est rendue publique le 17 décembre 1981.

La Confédération joue un rôle de premier plan dans l’aide apportée au Comité. Outre le fait
que la cellule Pologne et les membres du Comité se réunissent régulièrement, la CFDT prête
plusieurs de ses locaux : d’abord situé 5 rue Cadet, le Comité est ensuite transféré au 10
passage des Deux sœurs puis au 5 rue Mayran (Paris, 9e). Aux quinze membres du groupe
(dont douze purent recevoir une rémunération financée par cinq organisations syndicales
françaises), la Confédération adjoint les services « d’experts » confédéraux.
En janvier 1982, le Comité de coordination publie son premier Bulletin d’information (en
polonais et français ; il est imprimé à 1600 exemplaires et les quelques centaines
d’abonnements permettent de couvrir notamment les frais d’imprimerie) ; sa publication,
relayant l’action du Comité, est poursuivie par le Bureau Europe. Pour la réalisation de ce
2
 SHERUDAY-KIELCZEWSKA Magdalena, Le Comité de Coordination de la Solidarność en France (Source :
https://paris.pan.pl/wp-content/uploads/2019/01/Annales_17_273-278.pdf).

                                                 5
bulletin, un Bureau d’information est créé au 26 rue Montholon, dans les locaux de la
Confédération, où est installé l’organisme de réalisation et de diffusion du matériel d’action
syndicale de la CFDT, Montholon-Services. Les prestations de son atelier de reprographie
sont utilisées et facturées au comité qui y loue un espace de 38 m².

En coopération, et sous l’autorité du Bureau coordination de Bruxelles, le Comité partage la
représentation extérieure et effectue les activités suivantes : participation aux efforts de
solidarité envers le peuple polonais (aide alimentaire, envoi de médicaments, etc. ; assistance
au contrôle des colis et à la mise en relation des organisations), liaisons avec les cinq
organisation syndicales et Solidarnosc (visites, jumelages, etc.), organisation des séjours en
France des dirigeants de Solidarnosc, publication du Bulletin d’information.
En parallèle, la CFDT entreprend une action de parrainage de prisonniers polonais et de leurs
familles. Pour cela, elle s’appuie sur le Comité de coordination, qui leur transmet la liste des
prisonniers politiques et indique les ressources à intégrer aux colis envoyés (médicaments,
vivres, matériel d’impression...). Le Comité assure ainsi le transport de matériel d’imprimerie,
caché dans les convois d’aide humanitaire.
Il coopère également avec les autres organisations de soutien existant en France : le collectif
national Solidarité avec Solidarnosc, l’association France-Pologne, radio Solidarnosc… Enfin,
il possède et gère les archives des publications clandestines polonaises depuis le 13 décembre
1981 (300 titres de journaux polonais, 70 titres de périodiques et plus de 5000 photographies
des événements de la lutte sociale polonaise)3.

        Dans le courant de l’année 1982, des difficultés apparaissent dans le cadre de la
réorganisation interne du syndicat Solidarnosc. En effet, en juillet 1982 la Commission
nationale provisoire (TKK) décide de la création d’une unique organisation centralisée
extérieure à la Pologne localisée en Belgique, le Bureau de coordination de NSZZ Solidarnosc
à l’étranger, sous la direction de Jerzy Milewski. Celui-ci a la mission de coordonner et
d’organiser les comités de Solidarnosc à l’étranger et de conduire l’action de soutien en
direction de l’intérieur de la Pologne. En conséquence, le Bureau nomme sa représentation à
Paris, en tant que délégation de NSZZ Solidarnosc en France, composée de Seweryn
Blumsztajn, Miroslow Chojecki, Piotr Chruszczynski, Slawomir Czarlewski et Danuta
Nowakowska. Cette délégation poursuit son action sous le nom de Comité de coordination de
NSZZ Solidarnosc en France, sous la direction du Bureau à l’étranger4.
En 1983, à la suite ce cette réorganisation, il apparait nécessaire au Comité de coordination du
syndicat Solidarnosc en France de se doter d’une structure juridique. Ainsi naît l’Association
Solidarnosc en France, déclarée en préfecture le 28 avril 1983 (statuts du 10 avril 1983). En
liaison permanente avec le Comité de coordination, elle a pour objet :
« 1) de soutenir Solidarnosc en Pologne, 2) de recueillir toutes les informations concernant la
Pologne et la situation créée par l’état de siège et ses conséquences dans tous les domaines, 3)
de promouvoir la diffusion des informations sur Solidarnosc, 4) d’organiser toutes réunions,
utiles pour parvenir à ces buts, 5) de coopérer avec toutes les associations et groupements qui,
en France, aident Solidarnosc, 6) de coopérer et d’agir avec tous les comités qui, dans d’autres
pays, se donnent le même objet et se proposent les mêmes moyens. »5

3
  Voir la note intitulée « Solidarnosc en France » (s.d.) conservée sous la cote CP/38/30.
4
  Lettre de Jerzy Milewski, chef du Bureau de coordination de NSZZ Solidarnosc à l’étranger, du 7 novembre
1982 conservée sous la cote CP/38/16.
5
  Article 2 des statuts du 10 avril 1983 conservés sous la cote CP/38/3.

                                                    6
Le président en est Jerzy Milewski, également directeur du Bureau de coordination à
l’étranger de NSZZ Solidarnosc de Bruxelles. Les vice-présidents sont : Slawonir Czarlewski,
Danuta Nowakowska, Seweryn Blumsztajn et Miroslaw Chojecki, Le secrétaire général est
Piotr Chruszczynski, la secrétaire générale adjointe, Catherine Palliez et la trésorière, Ewa
Chantre. L’ensemble formant le Bureau de l’association.

D’abord installée 10 passage des Deux Sœurs (Paris, 9e), elle déménage 5 rue Mayran (Paris
9e) en avril 1984 dans des locaux loués à la Maison des travailleurs confédérés (MTC).

Le Comité de coordination continue ses activités jusqu’en 1989, lorsque Solidarnosc remporte
les élections nationales. En décembre 1989, le Présidium de la Commission nationale
exécutive du NSZZ Solidarnosc décide de dissoudre le Bureau Paris.Par la suite, ses membres
décident soit de rentrer en Pologne, soit de s’installer définitivement en France, afin de faire
perdurer les liens entre les deux pays.

Fonds "Solidarité Pologne"
        Le 21 août 1980, la CFDT lance un appel à la solidarité financière6. N’étant pas
parvenue à obtenir l’accord des autres centrales syndicale, la Confédération se lance seule -
avec l’appui des intellectuels mobilisés sur la Pologne - et crée le compte "Solidarité Pologne"
afin de centraliser les sommes reçues. Celles-ci sont ensuite remises au syndicat polonais,
grâce à Claude Sardais, secrétaire général de l’Union parisienne des syndicats des métaux,
profitant d’un voyage à titre privé en Pologne pour prendre contact avec les grévistes et leur
remettre les dons récoltés. L’opération une fois réalisée est annoncée publiquement par la
CFDT, projetant de ce fait la Confédération comme premier soutien au comité de grève créé
en 1976. Dans un premier temps, le fonds prend la forme d’une ouverture spéciale d’un
compte chèque postal (CCP) au nom de René Salanne, alors en charge des finances au Secteur
Organisation de la CFDT. Pour des raisons de commodités, la CFDT ouvre ensuite, le 23
décembre 1981, un nouveau compte intitulé "Solidarité Pologne" (BNP) fonctionnant sous la
signature du trésorier général de la CFDT et d’un pouvoir donné à René Salanne. C’est sur ce
compte que sont virés les fonds recueillis sur le compte CCP, avec comme objectif
notamment de procéder au placement des sommes collectées. Le 25 novembre 1982, la CFDT
ouvre un compte bis intitulé "Solidarité Pologne publications" pour faciliter l’utilisation de
ces fonds et faire face aux dépenses courantes. Celui-ci fonctionne aussi sous la signature du
trésorier général et de trois personnes supplémentaires bénéficiant d’une délégation de
signature aux pouvoirs limités.
Matériellement, les comptes sont tenus par les services du trésorier général de la CFDT. Cette
dernière ayant la maîtrise et l’administration du fonds (et des comptes), elle en a la
responsabilité juridique et morale.

Le fonds connait un essor rapide. Au 26 novembre 1982, les dons s’élèvent à 9 millions de
francs. La majorité des sommes procèdent de milliers de petites collectes provenant de
syndicats ou de sections syndicales d’entreprises CFDT, auxquelles s’ajoutent notamment des
dons individuels ou de personnalités (recette d’une soirée d’Yves Montant à l’Olympia par
exemple), le produit de la vente de badges, les résultats des grandes campagnes de solidarité
et l’organisation d’événements (ventes d’œuvres d’art notamment7). Elles permettent l’envoi
de matériels (d’imprimerie principalement) destinés à la résistance de Solidarnosc en Pologne,
6
    Archives confédérales, CH/8/1918.
7
    Voir l’article CP/38/19.

                                               7
ainsi que de dollars US pour le soutien des Polonais. Le passage des fonds est opéré en réseau,
notamment via la Suède où des personnes mandatées viennent tous les mois récupérer des
fonds.

Dès sa création, la question du contrôle de l’utilisation des fonds recueillis se pose. Un
Comité de contrôle des fonds de soutien au syndicat Solidarnosc est créé le 7 janvier 1982 et
son existence portée à la connaissance du public lors d’une conférence de presse tenue au
siège de la CFDT le 13 janvier 19828. La vocation des sommes reçues est alors
précisée « Soutien aux militants de "Solidarnosc" et leur famille ; que ces militants soient
emprisonnés, dans la clandestinité en Pologne ou forcés de résider à l’étranger. Soutien à
Solidarnosc en Pologne : à son action et à son organisation nécessairement adaptées à la
situation présente. ». À ses débuts, avec l’accord des intéressés, les ressources du fonds sont
également employées pour l’aide alimentaire et la mise en place du "Comité de coordination
de Solidarnosc en France".

Le comité a pour rôle de contrôler l’afflux des dons et leur utilisation, ainsi que d’en informer
les donateurs et l’opinion publique. Organisme sans forme juridique, mais disposant d’un
pouvoir moral, il est composé d’intellectuels et d’experts représentant :
       - Le Comité de coordination de Solidarnosc, association créée par les militants
           syndicalistes polonais en France, désignant trois représentants : Zbigniew
           Kowalewski, Seweryn Blumsztajn et Georges Mink.
       - La Confédération CFDT, représentée par trois mandataires : René Salanne, Pierre
           Hureau, trésorier confédéral et François Rogé, trésorier adjoint
       - Le Bureau de Paris du syndicat japonais, Sohyo, représenté par l’un de ses
           membres, Kasuo Motoyama.
       - Un groupe d’intellectuels, signataires de l’appel de soutien au peuple polonais,
           représenté par l’un de ses membres, Michel Foucault.
Ce comité est présidé par René Salanne, mandaté par la CFDT (et titulaire du compte CCP
ouvert en son nom).

Trois phases ont marqué l’activité de ce Comité9. Durant la première année de son existence,
de janvier à novembre 1982, il se réunit régulièrement, au complet, au 5 rue Cadet (siège de la
Confédération CFDT). Lors de la réunion du 29 novembre 1982, le contrôle des dépenses est
confié à Michel Foucault et René Salanne. Par la suite, les réunions ont lieu en comité plus
restreint, à trois ou quatre avec Miroslow Chojecki et/ou Slawomir Czarsewski, représentants
du Comité de coordination de NSZZ Solidarnosc en France qui effectuent les achats et les
passages de matériels. Enfin, à partir de 1985 et de la réorganisation de la représentation
extérieure de Solidarnosc, les sommes retirées du "Grand fonds" de Paris pour l’action en
Pologne sont recensées par le responsable de leur gestion, Miroslow Chojecki, au Bureau de
Bruxelles dont le Comité de coordination en France (Bureau de Paris) dépend10. Il en assure
ainsi l’utilisation et le contrôle, en liaison avec René Salanne.

En juillet 1982, à la suite d’une réorganisation interne du syndicat Solidarnosc, la
Commission nationale provisoire (TKK) décide de la création d’une organisation centralisée
extérieure à la Pologne, localisée en Belgique, le Bureau de coordination de NSZZ

8
  Archives confédérales, CH/8/1921.
9
   Note du 5 février 1993 de René Salanne intitulée « Fonds Solidarité Pologne », conservée sous la cote
CDIE/25/2 (Archives confédérales).
10
   Voir l’article CP/38/14.

                                                   8
Solidarnosc à l’étranger, sous la direction de Jerzy Milewski. Celui-ci a la mission de
coordonner et d’organiser les comités de Solidarnosc à l’étranger et de conduire l’action de
soutien à l’intérieur de la Pologne. En conséquence, le Bureau nomme sa représentation à
Paris pour poursuivre son action sous le nom de Comité de coordination de NSZZ Solidarnosc
en France, sous la direction du Bureau à l’étranger11.
Acceptée par l’ensemble des organisations syndicales européennes, cette nouvelle
organisation centralisée a des conséquences sur les responsabilités des militants dans les
comités de soutien locaux.
La gestion du fonds fonctionne alors selon les directives reçues par le représentant Europe du
syndicat Solidarnosc, sous la responsabilité du Comité de contrôle. Certains militants,
déchargés de leurs missions, et contraints de quitter les locaux mis à disposition par la CFDT,
créent l’association loi 1901, "Solidarité Pologne"12 qui tente de revendiquer, en janvier 1983,
un droit sur le compte "Solidarité Pologne" (BNP) et celui au nom de René Salanne (CCP)13.

En [1986-1987], avec l’accord d’Albert Mercier et de Roger Briech, René Salanne propose au
Bureau de coordination à l’étranger de geler le solde du fonds (compte "Solidarité Pologne"),
qui n’est plus alimenté, pour servir de garantie au fonctionnement du Bureau de Paris qui
emploi alors quatre salariés. Quand celui-ci cesse ses activités, en janvier 1990, la CFDT
décide, après la régularisation de la situation financière du Bureau, de solder le fonds. Une
somme de 450 000 Francs est virée le 22 novembre 1990 sur le compte du Bureau de
coordination de Bruxelles à qui revenait le contrôle de l’utilisation des fonds. La somme
restante, volontairement conservée dans la perspective de frais imprévus du Bureau de Paris
(environ 53 000 Francs), est remise au président de la Confédération Solidarnosc lors de sa
visite à Paris, du 16 au 20 février 1993.

Association de soutien aux syndicalistes polonais (ASOSYPOL, ASSOSYPOL ou
A.SO.SY.POL)
L’Association de soutien aux syndicalistes polonais est créée le 1er juin 1982 par les cinq
organisations syndicales CFDT, CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens),
Confédération générale des cadres (CGC), FEN (Fédération de l’Éducation nationale) et FO
(Force ouvrière) avec la participation de quelques intellectuels : Michel Foucault, Krzysztof
Pomian, Alain Touraine et Piotr Slonimski.

Elle « entend apporter aux syndicalistes polonais de Solidarnosc pris individuellement ou
collectivement les conditions qui leur permettront de recevoir le concours matériel,
intellectuel et moral dont ils peuvent avoir besoin qu’ils aient été ou non contraints à l’exil,
qu’ils soient en Pologne ou dans un pays étranger notamment la France. »14 Cela se traduit
par :
        - la mise à « disposition de tous les organismes et notamment du Comité de
            coordination du syndicat "Solidarnosc" les locaux, les personnels et tous les
            moyens matériels leur permettant de remplir leur mission dans le cadre de la
            réglementation française » ;

11
   Lettre de Jerzy Milewski, chef du Bureau de coordination de NSZZ Solidarnosc à l’étranger, du 7 novembre
1982 conservée sous la cote CP/38/16.
12
   Déclarée à la préfecture de police de Paris le 20 décembre 1982.
13
   Voir l’article CP/38/16.
14
   Statuts conservés sous la cote CP/38/24.

                                                    9
-    l’utilisation de « tous les moyens lui permettant le premier accueil, les démarches
                administratives et l’aide dans la recherche de logements et situations » ;
           -    mais également de « contribuer par la diffusion de la culture, de l’histoire
                polonaise et des idéaux qui animent les syndicalistes polonais, à éveiller la
                sympathie et l’aide de l’opinion nationale et internationale […] »15.

Fonctionnant sur les cotisations et les souscriptions de ses membres, des subventions
publiques, les produits de ces activités et des ressources exceptionnelles, l’ASOSYPOL agit
par le biais de la création de publications, l’organisation de conférences, concours, prix et
manifestations, ainsi que la fourniture de prestations et produits liés à son objet. L’essentiel de
son financement est constitué par la participation de chacune des cinq organisations
syndicales par le biais de contributions et/ou la prise en charge des dépenses liées à un
membre du personnel (équivalent de la somme annuelle d’un salaire minimum de croissance
(SMIC)).

Elle est administrée par un Conseil d’administration composé de 4 à 17 membres élus pour
deux ans. Ce conseil se réunit au moins trois fois par an. Le Bureau, composé de trois
personnes élues par le conseil, se réunit au moins une fois par mois.

Les membres constitutifs sont : Krzysztof Apt, Jean-Pierre Cartereau, Michel Delos, Michel
Foucault, Guy Le Néouannic (Fédération de l’Éducation nationale (FEN)), Krzysztof Pomian,
René Salanne, Piotr Slonimski et Alain Touraine. La composition et les représentants des
organisations syndicales évoluent avec le temps.

D’abord installée 10 passage des Deux Sœurs (Paris, 9e) - comme le Comité de coordination
du syndicat Solidarnosc en France - elle déménage 5 rue Mayran (Paris 9e) en octobre 1984 ;
dans les locaux loués à la Maison des travailleurs confédérés (MTC), siège social de la CFDT,
ou sous-loués à l’AGF (5 rue Mayran).

Dès sa création, l’association prend en charge la quasi-totalité des frais de fonctionnement du
Comité de coordination du syndicat Solidarnosc en France, qui devient le "Bureau de Paris"
de Solidarnosc dans le courant du second semestre 1982 et principal Bureau extérieur de
Solidarnosc.
L’ASOSYPOL est une association support. Elle est l’appui financier du Comité de
coordination en assurant la participation financière des organisations syndicales la composant
et la perception de subventions publiques (notamment du Ministère de la Solidarité). Les
ressources personnelles de l’association et une partie du fonds de soutien à Solidarnosc
servent à assumer les frais de fonctionnement du Comité de coordination.
Son président, René Salanne, est le personnage central de la coordination des actions de
soutien aux syndicalistes polonais et des moyens financiers et matériels mis à leur disposition
pour les assister dans leur mission.

À la demande du Comité de coordination ou du Bureau étranger de Solidarnosc,
l’ASOSYPOL recrute le personnel nécessaire - principalement d’origine polonaise - sous le
statut de secrétaire permanent. Entre décembre 1982 et mars 1984, sept secrétaires
permanents prennent leurs fonctions à temps partiel. Il s’agit de ressortissants polonais
membres du Comité de coordination du syndicat Solidarnosc en France.

15
     Extraits de l’article 3 des statuts du 1er juin 1982 (CP/38/25).

                                                            10
En janvier 1984, en raison de difficultés financières, l’association se sépare de quatre
membres. D’avril 1984 à février/mars 1990, elle emploie trois à quatre salariés au Bureau de
Paris. L’évolution de la situation politique en Pologne met un terme au Bureau Solidarnosc en
France. Son siège ferme en février 1990. Le reclassement des personnes licenciées est facilité,
à leur demande, au sein des organisations syndicales constitutrices de l’ASOSYPOL.

Une session extraordinaire s’était réunie le 26 janvier 1990, en la présence de Bogdan Lis,
chargé des affaires internationales auprès de la Commission nationale exécutive du NSZZ
Solidarnosc, venu faire part de la décision du Présidium de la commission, de fermer le
Bureau de Paris, comme toutes les représentations à l’étranger, à l’exception du Bureau de
Bruxelles.

Après une rencontre en mars 1990 avec le Bureau de coordination à l’étranger de Solidarnosc,
où est abordée l’éventuelle création d’un poste de « résident » en France du Bureau à
l’étranger de NSZZ Solidarnosc, les organisations syndicales composant l’Association de
soutien aux syndicats polonais se réunissent une dernière fois en mai 1990 et déclinent de
concert ce projet, le contexte politique polonais ne l’exigeant plus. Il est alors également
questions du devenir des archives du Bureau de Paris16. Les actions de solidarité perdurent et
l’ASOSYPOL est mise en sommeil17.

Historique de la conservation
Les modalités de conservation de ce fonds, avant son arrivée aux Archives confédérales, sont
inconnues. Les dossiers de René Salanne, liés aux activités de soutien au syndicat
Solidarnosc, ont été transmis au début des années 1990 [1992-1993]. À ceux-ci ont été ajoutés
quelques documents épars plus personnels, notamment des interventions et leurs
enregistrements sur cassettes audio (2007-2011), a priori transmis par Jean Lecuir, ancien
secrétaire national du SGEN-CFDT et secrétaire confédéral de la CFDT.

Modalités d’entrée
Ce fonds a semble-t-il été remis en plusieurs fois, par René Salanne à Jean-Pierre
Delhoménie, responsable du Département International Europe [1990-1999] intermédiaire de
la CFDT avec Solidarnosc et proche de René Salanne. Les archives ont ensuite été transmises,
au début des années 1990 [1992-1993], à Louisette Battais, première responsable des
Archives confédérales. Quelques articles contiennent des notes explicatives manuscrites,
datées de 1992-1993, développant le contenu des dossiers. Des pièces plus tardives,
notamment des interventions de René Salanne, et leurs enregistrements sur cassettes audio
(2007-2011), ont été ajoutées a posteriori par l’intermédiaire de Jean Lecuir. Il n’existe pas de
contrat de don.

Contenu et structure

Présentation du contenu et mode de classement
Avant leur classement, l’inspection des archives n’avait donné qu’un aperçu partiel de leur
contenu. Le classement a permis d’identifier l’existence de producteurs distincts
16
   Après la décision de la fermeture du Bureau de Paris, Alain Touraine adresse, le 31 janvier 1990, un courrier
au Président du Présidium du NSZZ Solidarnosc pour lui demander que ces archives demeurent à Paris, alors
que la décision avait été prise de les ramener en Pologne (voir l’article CP/38/24).
17
   La date de dissolution de l’association n’est pas connue (voir l’article CP/38/24).

                                                      11
correspondant à plusieurs responsabilités occupées par René Salanne dans trois organisations
de soutien au syndicat Solidarnosc. Les dossiers ont ainsi été distribués dans chacune des
parties et sous-parties correspondant à ses activités.
Dans une courte première partie se trouvent quelques-unes de ses archives personnelles
faisant état de ses activités en tant que secrétaire confédéral en charge des relations
internationales.
Dans une seconde et plus conséquente partie, sont rassemblées ses archives reflétant ses
responsabilités en lien avec le soutien au syndicat Solidarnosc. La première sous-partie
s’attache à sa fonction de relais du Comité de coordination du syndicat Solidarnosc en France.
On y trouve des dossiers liés à l’administration du Comité, à des questions juridiques et
financières, ainsi qu’à un certain nombre de relations avec des organisations françaises et
étrangères œuvrant à l’assistance du syndicat polonais. Une part importante de ces documents
est rédigée en langues étrangères, en majorité en polonais.
La seconde sous-partie, plus complète, concerne sa présidence du Comité de contrôle des
fonds de soutien à Solidarnosc. En plus des éléments liés à son fonctionnement, elle
comprend des documents portants sur les actions de collecte et de distribution des sommes
réunies en lien avec la Confédération CFDT, ainsi que des documents comptables et des
pièces récapitulatives de la gestion financière des comptes de solidarité.
Enfin, la dernière sous-partie est consacrée à sa fonction de président de l’Association de
soutien aux syndicalistes polonais (ASOSYPOL), association support assistant et coordonnant
les moyens matériels et financiers des deux structures précédentes. S’y trouvent les
documents liés à sa création, au fonctionnement de ses instances statutaires, ainsi que les
pièces justificatives de la gestion des finances et du personnel du Bureau de Paris.
De ces dossiers ont été extraits des documents figurés et sonores, ainsi que quelques objets
qui viennent illustrer les actions de soutien au syndicat Solidarnosc, ainsi que les travaux de
René Salanne relatifs au rôle de la CFTC-CFDT dans le développement du syndicalisme
africain.

Évaluation, tris et éliminations, sort final
Les dossiers ont fait l’objet d’un tri amenant à l’élimination de doublons, de dossiers et de
documents épars liés à la gestion matérielle et comptable. Au total, 0,38 mètre linéaire a été
éliminé. Contrairement à la pratique archivistique « courante », le choix a été fait de garder un
maximum de documents comptables, reflétant les actions de ces trois associations, qui ont
notamment œuvré à soutenir financièrement les militants de Solidarnosc.

Accroissements
Ce fonds est clos. Aucun accroissement n’est à prévoir.

Conditions d’accès et utilisation

Statut juridique
Archives privées.

Conditions d’accès
Ce fonds n’ayant fait l’objet d’aucun contrat de don, il est consultable selon les modalités de
communication des archives confédérales et des archives personnelles fixées par la
Commission exécutive dans sa note du 23 février 2015.
Les cotes CP/38/7 à 11, 18 à 20, 27 et 32 à 34, en raison des données à caractères personnelles
qu’elles contiennent, sont soumises à un délai de communicabilité de 50 ans.

                                               12
Conditions de reproduction
La reproduction des documents de ce fonds est soumise à la réglementation en vigueur aux
Archives confédérales.

Langue et écriture des documents
Français (essentiellement), polonais, anglais, grec, italien et vietnamien.

Instruments de recherche
Répertoire numérique détaillé

Sources complémentaires

Existence et lieu de conservation des originaux
Archives confédérales de la CFDT, Paris

Sources complémentaires
Archives confédérales CFDT, Paris

Secteur International
   • CH/8/1917 : Relations entre la CFTC-CFDT et les syndicats polonais sur la situation
       syndicale en Pologne : correspondance, communiqués CFDT, notes d'information et de
       travail confédérales sur la situation syndicale en Pologne, comptes rendus de
       rencontres (1962-1979), brochures d'information sur la situation politique,
       économique, sociale et syndicale en Pologne (1962-1979).
   • CH/8/1918 : Situation syndicale en Pologne, relations entre la CFDT et le syndicat
       polonais "Solidarnosc" : correspondance, communiqués CFDT, notes d'information et
       de travail confédérales sur la situation syndicale en Pologne, comptes rendus de
       rencontres entre Solidarnosc et la CFDT, la CGT et d'autres syndicats internationaux,
       brochures d'information sur la situation politique, économique, sociale et syndicale en
       Pologne, L'été polonais. Pologne : l'espoir qui vient de Gdansk (dossier édité par
       l'Union régionale parisienne CFDT) (1980).
   • CH/8/1919-CH/8/1920 : Relations entre la CFDT et le Syndicat polonais
       "Solidarnosc" au cours de l’année 1981.
           o CH/8/1919 : De janvier à juillet 1981 : correspondance, notes d'information et
               de travail confédérales, comptes rendus de missions, communiqués de presse
               (janvier-juillet 1981), compte-rendu du stage Solidarnosc/CFDT de mai-juin
               1981.
           o CH/8/1920 : D'août à décembre 1981 : correspondance, notes d'information et
               de travail confédérales, communiqués de presse, chronologie sur la vie
               polonaise de juillet 1980 à août 1981, compte-rendu de la visite de la
               délégation Solidarnosc du 14 au 21 octobre 1981, rapport sur le 1er Congrès
               national de Solidarnosc à Gdansk du 5 au 10 septembre 1981.
   • CH/8/1921 : Relations entre la CFDT et le Syndicat polonais "Solidarnosc" concernant
       la répression syndicale en Pologne : correspondance, tracts de soutien, notes
       d'information et de travail confédérales, communiqués de presse, comptes rendus de
       missions de la CFDT en Pologne (janvier-octobre 1982).

                                               13
•   CH/8/1922 : Solidarité de la CFDT avec les militants du syndicat polonais
    "Solidarnosc" prisonniers en Pologne : correspondance de soutien, tracts de soutien,
    communiqués CFDT, notes sur la situation des militants emprisonnés et le soutien de
    la CFDT (1980-1982).
•   CH/8/1923 : Solidarité de la CFDT avec les militants du syndicat polonais
    "Solidarnosc" : courrier de soutien (1981-1982).
•   CH/8/1924 : Soutien financier de la CFDT à l'égard de Solidarnosc et relations avec le
    Comité de Coordination de "Solidarnosc" en France au cours de l’année 1982 :
    correspondance, communiqués de presse, notes confédérales, bulletins d’information
    hebdomadaires (1982).
•   CH/8/1925 : Soutien des unions départementales et régionales CFDT à l'égard du
    Syndicat Polonais "Solidarnosc" au cours de l'année 1982 : correspondance, notes,
    tracts, bulletins d'informations, communiqués de presse, revues de presse (1982).
•   CH/8/2077-2078 : Relations et soutien de la CFDT à l'égard du Syndicat Polonais
    "Solidarnosc"
        o CH/8/2077 : correspondance, communiqués CFDT, notes de travail
             confédérales, interventions CFDT, comptes rendus de rencontres (1983-1984),
             note sur la situation des organisations syndicales en Pologne (septembre 1983),
             participation de la CFDT au comité contre les procès de Varsovie (1983),
             articles de presse dossiers sur le procès des syndicalistes du KOR à Varsovie
             (juin-juillet 1984), sur l'expulsion de France du syndicaliste polonais
             Kowaleswski (1984) et sur l'arrestation en Pologne du militant CFDT Jacky
             Challot (mars-novembre 1984).
        o CH/8/2078 : correspondance, communiqués CFDT, notes d'information et de
             travail confédérales, interventions CFDT, comptes rendus de rencontres,
             articles de presse (1985-1986).
•   CH/8/2079 : Relations et soutien de la CFDT à l’égard du Syndicat Polonais «
    Solidarnosc » : correspondance, communiqués CFDT, notes d’information et de travail
    confédérales, interventions CFDT, comptes rendus de rencontres, dossier de presse
    (1987-1988).
•   CH/8/2080 : Appels communs intellectuels/CFDT sur la situation en Pologne en
    janvier 1982 et en juillet-septembre 1985 : courrier, listes de signatures (1982-1985).
•   CH/8/2081-CH/8/2082 : Bulletin d'information "Solidarnosc" du Comité de
    coordination en France.
        o CH/8/2081 : de janvier 1982 à octobre 1985 : bulletins n° 1-125 (manquent les
             n° 5, 9, 18, 20, 26-28, 82, et 90).
        o CH/8/2082 : de novembre 1985 à janvier 1990 : bulletins n°126-232
             (manquent les n°145-146 et 220).
•   CH/8/2083 : Bulletin du comité de liaison pour la défense des syndicats libres en
    URSS et en Europe de l’Est et du Comité pour la libération des syndicalistes polonais
    Walesa, Kuron et Baluka (février 1981-juillet 1986) et bulletin « New Solidarnosc » de
    mai 1984 à décembre 1988 (n° 22-124) (manquent les n° 28, 34, 61, 82, 86-87, 90, 93,
    95-96, 98, 102) (1981-1988).

                                          14
Département International
   • CDIE/14/5 : Relations entre le Secteur International et le syndicat polonais
       "Solidarnosc" : publications et brochures Solidarnosc [en polonais] (1980-1988),
       bulletins de réunions du bureau d'information et de liaison pour la Solidarité France-
       Pologne (1982-1983) (1980-1988).
   • CDIE/7/7 : Relations entre le Secteur puis Département International de la CFDT et
       des Unions Régionales pour le soutien du syndicat polonais "Solidarnosc" :
       correspondance, notes, bulletins régionaux (1981-1993).
   • CDIE/59/6 : Relations entre la CFDT et le syndicat polonais Solidarnosc : dossier sur
       le soutien de la CFDT envers Solidarnosc (1981-1982), notes confédérales CFDT sur
       la situation de Solidarnosc et ses relations avec la CFDT, comptes rendus de
       rencontres (1989-1997), bulletins, brochures, presse (1981-1997).
   • CDIE/25/1 : Relations entre la CFDT et le Syndicat Solidarnosc : notes (1984-1990),
       médaille Solidarnosc (1995), banderole Solidarnosc (cf fonds objets), affiches (1981-
       1982 (cf fonds affiches) (1981-1995).
   • CDIE/22/4 : Relations entre la CFDT et le syndicat polonais Solidarnosc :
       correspondance, notes, comptes rendus de rencontres (1984-1990), notes de synthèse
       sur le procès de Gdansk (mai-juin 1985), compte rendu du congrès Solidarnosc à
       Gdansk les 19-24 avril 1990 (1984-1990).
   • CDIE/7/1-CDIE/7/2 : Relations entre le Département International de la CFDT et le
       Syndicat polonais "Solidarnosc".
            o CDIE/7/1 : Pour les années 1990-1994 : correspondance, notes, rapports,
                comptes-rendus de missions, bulletins polonais (1990-1994).
            o CDIE/7/2 : Pour les années 1988-1994 : correspondance, notes, rapports,
                comptes-rendus de missions, brochures sur la Pologne (1988-1994).
   • CDIE/25/2 : Relations entre la CFDT et Solidarnosc : notes sur les relations (1990-
       1995), note sur le « fonds solidarité Pologne » (février 1993), accord de coopération
       CFDT-Solidarnosc le 19 février 1993, compte-rendu de la rencontre CFDT-
       Solidarnosc à Paris les 17-19 février 1993, rapport de l'union régionale du Nord sur le
       programme européen Tempus concernant la création d'un Institut des Sciences
       Sociales du Travail en Pologne (novembre 1995) (1990-1995).
   • CDIE/30/11 : Projet de coopération CFDT/Solidarnosc sur la formation des femmes
       intitulé « Ensemble à Solidarnosc » : notes, rapports d'organisations internationales sur
       le travail des femmes en Pologne (1991-1995), comptes rendus de rencontres (octobre
       1996-octobre 1997), rapport de Solidarnosc « Razem W Solidarnosci » (polonais)
       (1997) (1991-1997).
   • CDIE/59/7 : Relations entre la CFDT et le syndicat polonais Solidarnosc : notes
       confédérales sur la situation de Solidarnosc et ses relations avec la CFDT, coopération
       CFDT-Solidarnosc, comptes rendus de rencontres (1998-2005), bulletins, brochures,
       presse (1998-2005).
   • CDIE/62/13 : Activités de formation et de coopérations de l'Institut Belleville (IB)
       avec le syndicat polonais Solidarnosc : correspondance, notes, comptes rendus de
       rencontres du projet de coopération CFDT/Solidarnosc sur la formation des cadres du
       syndicat polonais (2001-2003) et sur la formation syndicale et le développement du
       syndicat Solidarnosc (2004-2006), documents financiers (2001-2006).
   • CDIE/59/8 : Exposition « Chemins de la liberté avec Solidarnosc en Europe » à
       Belleville du 13 octobre au 5 novembre 2004 : correspondance, projet d'exposition
       (mai 2004), liste des invitations, catalogue d'exposition, bilan financier de l'exposition
       (2004).

                                               15
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