CurieXplore Fiche Turquie - généré le 22 janvier 2021

La page est créée Jean-Marc Schmitt
 
CONTINUER À LIRE
CurieXplore
                               Fiche Turquie
                               généré le 22 janvier 2021

Politique d'enseignement supérieur, de recherche et d'innovation
Orientation stratégique
Une coordination centralisée : Le YÖK/ Le Conseil de l'enseignement supérieur de Turquie

En raison de l'absence d'une planification centrale et coordonnée pour l’ensemble des niveaux de l'enseignement
supérieur, et d’une hausse significative du nombre d’étudiants à partir des années 1970, le système d'enseignement
supérieur turc, alors divisé en de multiples corps administratifs, montra des signes de faiblesses structurelle. Aussi,
une réforme radicale eut lieu à la fin des années soixante-dix et mise en œuvre en 1981 (loi n ° 2547 sur
l'enseignement supérieur).

Cette réforme rassembla sous une même coordination plusieurs institutions d’enseignement supérieur,
administratives, académiques ainsi que professionnelles. Avec cette loi, tous les établissements d'enseignement
supérieur de Turquie ont été rassemblés sous l'égide du Conseil de l'enseignement supérieur (YÖK), les académies
et Instituts de formations affiliées auparavant administrés par le ministère de l'Éducation nationale ont été
transformés en universités, les instituts d'enseignement ont été transformés en facultés d'éducation et
conservatoires et les écoles professionnelles ainsi que l’enseignement à distance (YAYKUR) ont été affiliés aux
universités. Ainsi, le Conseil de l'Enseignement Supérieur, institution publique autonome selon les dispositions de la
loi et des articles 130 et 131 de la Constitution, est devenu la seule institution responsable de l'ensemble de
l'enseignement supérieur en Turquie.

Ainsi, à partir de 1982, le système d'enseignement supérieur turc a été transformé en une structure unifiée
composée, à ses débuts, de vingt-sept universités et de leurs facultés, instituts, collèges, conservatoires et collèges
affiliés. Aujourd'hui, le YÖK coordonne 207 établissements d'enseignement superieur dont 73 "de fondations".
Dans ce contexte, les fonctions de YAYKUR ont été transférées à l'Université Anadolu et la diffusion de
l'enseignement à distance s'est accélérée, et revient sur le devant de la scène avec la pandémie sanitaire de 2020.
Avec cette nouvelle réglementation et conformément aux dispositions de la Constitution, les fondations à but non
lucratif eurent la possibilité de fonder des universités privées, dites « de Fondations ».

A partir de 2018, une nouvelle gouvernance des universités est mise en place, structurée autour du décret
d’application « kanun hükmünde kararname » KHK 703 en date du 10/05/2018. Elle positionne la Présidence de la
République au sommet du dispositif en lui permettant notamment de nommer les recteurs d’Universités publiques
et privées

Le Haut Conseil pour la Science, la Technologie et les Politiques Novatrices -(BTYK/Haut Conseil pour la
Science et la Technologie)

Le Haut Conseil pour la Science et la Technologie (BTYK) fondé en 1983 a pour objectif de déterminer les politiques
scientifique et politique à long terme et de créer des comités suivant les progrès s’est rebaptisé en Haut Conseil
pour la Science, la Technologie et les Politiques novatrices en 2018.

Le TÜBİTAK

Le TÜBITAK a été créé en 1963 afin d’accompagner la planification économique en Turquie. A ses origines,
ses tâches étaient de soutenir la recherche universitaire fondamentale et appliquée, en particulier en
sciences naturelles, et d'encourager les jeunes chercheurs via des financements de programmes et des
bourses. Au fil des ans, le TÜBİTAK a développé ses activités, en s’engageant directement dans la
recherche fondamentale avec la fondation de multiples centres de recherches, de la gestion de fonds
comme ceux de l’UE Horizon 2020 et Horizon Europe à partir de 2021. Le TÜBİTAK est aussi le porteur turc
du programme PHC Bosphore dans le partenariat bilatéral de recherche avec l’Ambassade de
France. Le Ministère turc de l’Industrie et de la Technologie est, quant à lui, directement impliqué dans le
financement de l’innovation technologique et industrielle, et se pose en interlocuteur privilégié des
technopôles universitaires et des laboratoires privés tout en assurant la tutelle d’une partie des fonds de
l’Instrument d'aide de préadhésion (IAP) de l’UE.

Certains ministères sont directement associés à ces politiques de recherche et d’enseignement, soit pour la
délivrance d’autorisations spécifiques, de supervision de budgets ou d’orientation stratégiques en R&D.

Ainsi, le Ministère de la Culture et du Tourisme, au travers de sa Direction des Antiquités et Musées (KVMGM), est en
charge de l'administration du patrimoine culturel et de l'archéologie; le Ministère de l’Industrie et de la
Technologie, aux côtés du TÜBİTAK, accompagne financierement les industries dans la recherche et l'innovation, ce
via les fonds IPA de l'UE notamment. Le Trésor turc, avec le CFCU (Centre de finance et Unité de contrôle), en lien
avec la Délégation de l'UE en Turquie, assure le suivi de nombreux programmes de l'UE dont certains viennent
renforcer les capacité de recherche et de développement.

Financement
Des financements dans la moyenne de l’OCDE

En 2019, Le produit intérieur brut (PIB en turc : Gayrisafi Yurt İçi Hasıla (GSYH) en volume enchainé a augmenté de
0,9% selon les, données de l’Institut turc de statistiques (TÜİK). En prix courants le PIB a augmenté de 14,9% en
2019 par rapport à l'année précédente et a atteint 4 billions 280 milliards 381 millions TL. En 2019, le PIB par
habitant était calculé à 51.834 TL aux prix courants et à 9 127 en dollars américains.

En 2005, le budget consacré à l’ESR était de 0,8%. En 2019, la Turquie a investi 1,90% de son PIB dans l’éducation
supérieure et 3,73% dans le primaire et secondaire. À titre comparatif, l’enseignement supérieur en France
représente 1,45% du PIB quand 3,73% y sont consacrés dans le primaire et secondaire (sources OCDE màj sept.
2019).

Ces investissements se répartissent entre 1,42% publics et 0,48% privés, soit trois-quarts sur fonds publics, suivant
la tendance moyenne des pays de l’OCDE dont les secteurs publics investissent majoritairement dans
l’enseignement supérieur, à l’exception des EUA et du Royaume-Uni dont les systèmes d’ESR sont aux deux tiers
financés sur fonds privés.

La Turquie est dans une étape avancée du processus de Bologne avec 5,63% du PIB dépensé dans le domaine de
l’éducation. Bien que des différences de qualité significatives persistent entre les 207 universités turques, la Turquie
a mis en place un conseil de la qualité de l'enseignement supérieur chargé de l'évaluation et de l'assurance de la
qualité.

Concernant les programmes-cadres, la participation à Horizon 2020 stagne à un niveau trop bas. Les chiffres
montrent qu'à ce jour, la Turquie a obtenu un peu plus de succès dans Horizon 2020 que dans le programme
précédent du FP7, mais des efforts supplémentaires sont encore nécessaires. Avec 21 projets ERC (European
Research Council) obtenus entre 2012 et 2020, la marge de progression est encore large, la Turquie se classant
14eme pays bénéficiaire malgré le dynamisme de ses universités.

La principale source de revenus des universités publiques provient des fonds alloués par l'État. En plus de ce budget
d’état administré par le YÖK, les universités possèdent trois autres sources de revenus, plus ou moins aléatoires :
les services en R&D proposés par les établissements, les revenus des frais des étudiants, maigres pour les
universités publiques et les fonds de recherche comme ceux du TÜBİTAK de l’UE et des programmes bilatéraux de
coopération.

Bien que la proportion de R&D financée par le secteur des entreprises soit importante, le gouvernement continue
d'être le principal soutien de la recherche et de l'innovation.

R&D en part de PIB : En 2017, la part de dépenses en R&D de la Turquie s’élevait à 0,96% du PIB, contre 2,206% en
France à la même période, une proportion toujours d'actualité en 2020 (sources Insee/TUİK). Pour comparaison, la
moyenne de l’OCDE en 2017 s’élevait à 2,367%. Rappelons que dans les indicateurs de l’OCDE, les dépenses
intérieures brutes de R&D sont définies comme les dépenses totales (courantes et en capital) de R&D effectuées par
toutes les sociétés résidentes, instituts de recherche, laboratoires universitaires et gouvernementaux, etc., dans un
pays. Il comprend la R&D financée par l'étranger, mais exclut les fonds nationaux pour la RD effectuée en dehors de
l'économie nationale. Cet indicateur est mesuré en prix constants USD en utilisant l'année de base 2010 et les
parités de pouvoir d'achat (PPA) et en pourcentage du PIB. Aussi, cet indicateur favorise les pays ayant développés
des coopérations internationales et bénéficiant de budgets variés. Une des missions du TÜBİTAK comme du
Ministère de l’Industrie et de la Technologie est de favoriser ces coopérations et accords bi et multilatéraux.

Budget des Universités publiques :

La planification budgétaire du Trésor turc pour les années 2021-2023 prévoit 45 milliards 272 millions 489 000 TL
(Lires turque) réparties entre les 127 universités publiques. Cela représente un peu plus de 4,7 milliards d’euros en
change à l’automne 2020. L’Université d'Ankara est la première bénéficiaire avec un budget proche de 1,5 milliard
de TL pour 2021, suivi de près par l’Université d’Istanbul, d’Hacettepe, de l’Ege et de Gazi.

Descriptions des acteurs-clés :

Le Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK - Yüksek Öğretim Kurumu)

Créé en 1981, le YÖK est la seule autorité administrative autonome responsable de l’organisation, de la
planification, de la reconnaissance et de la supervision de tous les établissements d’enseignement supérieur
(universités, académies rattachées au ministère de l’éducation nationale, grandes écoles, conservatoires,
instituts…). Il propose, au gouvernement et au parlement, les budgets qui seront accordés aux universités. Il
suggère au gouvernement d’éventuelles créations d’universités, de facultés, d’écoles ou d’instituts et la création de
postes d’enseignants.

Le TÜBİTAK : Le Conseil de la recherche scientifique et technologique de Turquie (TÜBITAK - Türkiye Bilimsel
Araştırma Kurumu)

Le TUBITAK est le Conseil de recherche scientifique et technologique. Fondée en 1963 l’agence assure le
financement et le pilotage de la recherche publique en Turquie. Elle compte avec 20 instituts et près de 5000
employés en recherche et développement. L’agence a financé 17 122 projets pour 1,6 milliards de livres turques
(57% académiques, 33% industriels, 8% en bourses d’études et 2% en « sciences et société »).

Il s’appuie sur le secteur privé, et entend répondre aux besoins du marché tout en orientant son action vers
l’international. Depuis 2018, il a 59 programmes de coopération bilatérale avec 47 pays et fait partie de 15
plateformes internationales. La France collabore avec le Tubitak dans le cadre du PHC Bosphore, dont 32
projets ont été soutenus depuis 2014. En 2020, 48 projets ont été co-déposés et 6 d’entre eux ont été sélectionnés.

En 2019 le partenariat avec l’ANR a été interrompu, suivant l’interruption par le CNRS de son programme bilatéral
qui existait depuis 1992.

BPI France coopéra avec le TÜBITAK de 2010 à 2017 dans le cadre d’EUREKA (47 entreprises ont été soutenues).

L’institution participe ou coordonne plusieurs programmes de bourses de recherche, pour étudiants, doctorants,
post-docs et chercheurs nationaux comme internationaux. Ces programmes sont accessibles depuis la plateforme
internet TÜBİTAK-BİDEB : https://e-bideb.tubitak.gov.tr/giris.htm?language=en

Le TÜBİTAK gère également de nombreux centres et Instituts de recherches, en recherche fondamentale, R&D et
applications industrielles :

Le TÜBİTAK-MAM

Depuis sa création en 1972, le CENTRE DE RECHERCHE TÜBİTAK MARMARA (MAM) exerce ses activités au «Campus
TÜBİTAK Gebze» dans la ville de Kocaeli. Le Centre vise à devenir un leader mondial de la production scientifique et
technologique grâce à ses capacités de recherche, de développement et d'innovation largement développées dans
ses Instituts : Institut pour l'Environnement ; Institut de l'Energie, Institut de génie génétique et de biotechnologie,
Institut de l'alimentation, Institut des sciences de la terre et de la mer, Institut de Recherche Polaire, l’Institut des
Matériaux.

Avec son approche orientée client, le MAM propose des solutions originales aux agences et institutions publiques,
privées et militaires. Ces solutions sont matérialisées par la recherche fondamentale, la recherche appliquée et le
développement, le transfert de technologie, l'innovation, la construction de systèmes et d'installations,
l'établissement de normes, le conseil professionnel et les activités de formation.

Le TÜBİTAK-BİLGEM

Le BİLGEM est le centre de recherche en informatique et information de la sécurité, installé sur le site TÜBİTAK de
Gebze/Kocaeli. Il développe des systèmes en cyber-sécurité et cryptologie, en électronique et imagerie digitale, en
protections des bases de données, en optiques digitales et laser et travaille également sur la gestion globale des
risques et des crises.

Les départements d’application R&D du TÜBİTAK

Ces départements permettent d’appliquer la recherche fondamentale et l’innovation technologique a des
programmes industriels spécifiques dans des domaines stratégiques, en voici quelques exemples :

TÜBİTAK SAGE Institut de R&D dans l’Industrie de la Défense. (Savunma Sanayii Araştırma ve Geliştirme Enstitüsü),

Le SAGE mène des projets de recherche et de développement sur la technologie de l'industrie de la défense.
TÜBİTAK SAGE a été créé à Ankara en 1972 sous le nom de Centre de technologie et de mesure des véhicules
guidés (GATÖM). Son nom a été changé en Institut de recherche balistique (Balistik Araştırma Enstitüsü (BAE) en
1983. Enfin, il a été nommé Institut de recherche et de développement de l'industrie de la défense (SAGE) en 1988.
TÜBİTAK SAGE est localisé sur la commune de Lalahan proche d’Ankara et dispose d’un laboratoire mixte
universitaire sur le campus de l'Université technique du Moyen-Orient (METU). La plupart des projets sont réalisés
en partenariat avec les organisations industrielles concernées, sous l’égide du Ministère de l’Industrie et de la
Technologie et du Ministère des Forces Armées.

http://www.sage.tubitak.gov.tr/

Le TÜBİTAK UZAY traite des technologies liées au domaine spatial, de la propulsion aux systèmes satellitaire.

Le TÜBİTAK UME traite de l’ensemble des problématiques liées à la métrologie industrielle et s’assure que
l’intégration des processus de productions, qualités et mesures de l’industrie turque soit compatible aux standards
internationaux.

Le TÜBİTAK RUTE développe les technologies des transports ferroviaires

L’Institut Yunus Emre (YEE - Yunus Emre Enstitüsü)

Les principaux objectifs de l’Institut Yunus Emre sont de promouvoir la Turquie, la langue turque, l'histoire, la
culture et l'art. L’institut a un rôle de coopération internationale et est présent hors de Turquie depuis 2009.
L’institut mène notamment le projet de coopération académique et scientifique de la Turquie (TABIP), sous les
auspices de la présidence de la République de Turquie, qui vise à renforcer la reconnaissance internationale de la
Turquie dans le domaine universitaire, à introduire les activités académiques de la Turquie et à promouvoir les
universités et les coopérations scientifiques.

 L’Institut Yunus Emre est une fondation publique fondée en en 2007 afin de promouvoir la Turquie, la langue
turque, son histoire, sa culture et son art hors de Turquie, reprenant en partie le modèle de l’Institut Français.
Présent à l’international dans plus de quarante pays, sa mission originale est l’enseignement du turc. Mais c’est
aussi une plateforme de services regroupant des services à l'étranger aux personnes qui souhaitent avoir une
éducation dans les domaines de la langue turque, de la culture et de l'art turcs, mais aussi des informations sur les
possibilités d’étudier en Turquie et de financer ses études. Le YEE est depuis 2016 directement piloté par la
Présidence de la république, en lien avec le Ministère de la Culture et du Tourisme, et voit ses prérogatives élargies
à la coordination de programmes culturels, de financements européens type IPA, et de coordination de programme
de recherches avec le TABIP.

Académie des sciences de Turquie (TÜBA - Türkiye Bilimler Akademisi)

L'Académie des sciences de Turquie (TÜBA), a été créée en 1993 (décret-loi n ° 497). En 2018, une réorganisation a
été opérée avec le décret présidentiel n° 4. Le statut d’institution à autonomie financière est conservé tandis que les
liens avec des instances de l’Etat, comme le Ministère de l’Industrie et de la Technologie, deviennent structurels.
Largement financé par le gouvernement, elle conserve une autonomie financière et administrative. L'académie a
son siège à Ankara.

Les grandes missions de TÜBA sont :

Encourager la recherche et sa promotion dans tous les domaines de la science, assurer une mémoire de son
histoire et de ses contributeurs; orienter les jeunes vers le domaine de la science et de la recherche; rehausser le
statut social des scientifiques et des chercheurs; rehausser les normes scientifiques et de recherche afin de les
aligner sur les standards internationaux ; travailler à la défense de la personnalité juridique et droits de propriétés
intellectuels au niveau international ; aidé à l’élaboration du budget scientifique. Le plan stratégique 2019/2023
insiste sur la R&D en lien avec le Ministère de l’Industrie et de la Technologie, ainsi que sur la recherche en histoire
turque et ottomane.

Les financements gérés par TÜBA :

Le Prix Académique International : 30.000 USD par lauréats, au nombre de deux.

Le « Fuat Sezgin Outstanding Young Scientist Award », la proposition de recherche du candidat doit être dans le
domaine de l'histoire de la science islamique ou dans un domaine connexe, et doit répondre aux qualifications du
programme TÜBA Young Scientist (GEBİP). Le prix spécial TÜBA Fuat Sezgin peut également décerné à des
organisations qui contribuent à l'histoire de la science islamique ou dans un domaine connexe " (5 lauréats en 2019,
montant non communiqué)

Depuis 2001, l'objectif de TÜBA-GEBİP est d'encourager les jeunes scientifiques exceptionnels qui sont au stade de
l'établissement de leurs propres programmes de recherche en Turquie, en fin de doctorat ou au stade postdoctoral.
Ouvert aux candidats de moins de 39 ans, l'objectif principal du programme est de créer un réseau de jeunes
chercheurs d’exception en sciences sociales, ingénierie et sciences de la santé, fédéré en groupes de travails
renouvelé tous les trois ans.

En outre, dans le cadre de la priorité stratégique et nationale "Recherches Scientifique et Base Antarctique"
(Antarktika Bilimsel Araştırma ve Bilim Üssü Projesi : https://kare.mam.tubitak.gov.tr/tr), les jeunes scientifiques
ayant des projets venant soutenir ce domaine peuvent également candidater.

La limite d’âge est alors de 45 ans. Les lauréats reçoivent 20 000 TL de soutien chaque année pendant trois ans. En
outre, un soutien supplémentaire de 6.000 TL est fourni chaque année aux doctorants en thèse. En 2019, 28
lauréats bénéficièrent de ce soutien.

En plus de conférer des récompenses et des bourses à d'éminents scientifiques, l'académie est également chargée
de déterminer les domaines scientifiques prioritaires et de proposer des politiques et des changements législatifs
nécessaires au gouvernement. La mise en œuvre et la gestion de programmes de recherche sont assurées par le
TÜBITAK. »

La Direction générale des biens culturels et des musées (KVMGM - Kültür Varlıkları ve Müzeler Genel
Müdürlüğü)

La KVMGM, sous la tutelle du Ministère de la Culture et du Tourisme, est responsable des musées et biens culturels.
Aussi, c’est elle qui administre l’ensemble des fouilles et prospections archéologiques en Turquie, fouilles de
sauvetage, fouilles de musées et fouilles académiques turques comme étrangères. C’est elle qui en délivre les
autorisations, ainsi que les permis individuels pour les chercheurs étrangers souhaitant travailler sur des fouilles et
prospections comme sur des archives et collections de musées.

Elle traite également des questions de sauvegarde du patrimoine culturel, et organise la coopération entre services
d’état dans la cadre de la lutte contre le pillage et le trafic d’antiquités.

Ses missions sont aussi de s’assurer des plans de restaurations, conservation et valorisation des sites
archéologiques, en lien avec les équipes d’archéologues.

Elle est le point de contact en Turquie de l’ICOM, de l’ICOMOS et de l’UNESCO et les dossiers des sites classés
comme des sites proposés au classement UNESCO sont gérés par la KVMGM.

Elle dispose de laboratoires de restauration et de conservation régionaux à Istanbul, Ankara, Antalya, Bursa,
Diyarbakır, Erzurum, Gaziantep, Izmir, Nevşehir et Trabzon.
https://kvmgm.ktb.gov.tr/

https://kvmgm.ktb.gov.tr/TR-108522/restorasyon-ve-konservasyon-bolge-laboratuvar-mudurlukl-.html

Organisation de développement des petites et moyennes industries (KOSGEB - Küçük ve Orta Ölçekli
İşletmeleri Geliştirme ve Destekleme İdaresi Başkanlığı)

Organisation pour le développement des petites et moyennes entreprises, placée sous l’égide du Ministère de
l’Industrie et de la Technologie. Fondé en 1990.

Financements en R&D et Innovations entre universités et entreprises. Financements pour la création de
laboratoires universitaires et entreprises, sous la supervision du TSE Institut de standardisation.

Unité centrale des finances et des marchés (MFİB - Merkezi Finans ve İhale Birimi)

Sous le toit du Ministère du trésor et des finances, la CFCU prend la responsabilité de la budgétisation générale des
appels d’offres, la comptabilité, des rapports financiers, projets et subventions dans le cadre des programmes
financés par l’Union européenne.

ANAMED, Le Centre de recherche des civilisations anatoliennes de l’Université Koç (ANAMED - Koç
Üniversitesi Anadolu Medeniyetleri Araştırma Merkezi)

Créé en 2005 dans l’objectif de développer et de faciliter des projets de recherche dédiés à l'histoire, l'art,
l'architecture et l'archéologie des civilisations en Turquie à travers des expositions, des colloques, des bourses, des
publications et des programmes éducatifs. ANAMED propose des bourses et l’hébergement de chercheurs
doctorants, post-doc et senior dans son institut d’Istanbul.

https://anamed.ku.edu.tr/

Fondation Haci Omer Sabanci (Hacı Ömer Sabancı Vakfı)

La fondation Sabanci créée en 1974 est une organisation philanthropique turque. Créée en 1974, la fondation
donne de l'argent pour diverses causes, dont l'éducation et la santé. Elle accorde des bourses aux étudiants et
parraine d'autres programmes éducatifs.

Fondation d’éducation turque (TEV - Türk Eğitim Vakfı)

Fondée sous la direction de la famille Koç en 1967 avec la participation de 205 personnalités du monde des affaires,
cette initiative a pour vocation de fournir un soutien important aux élèves et étudiants brillants n’ayant pas les
moyens de compléter un cursus. Le SCAC de l’Ambassade de France en Turquie et TEV proposent un
programme de bourses de Master en cofinancement. 15 bourses de mobilité vers la France sont attribuées
annuellement dans le cadre de ce programme.

Délégation de l'Union Européenne en Turquie

L’UE contribue au financement de l’éducation supérieure en Turquie à travers les programmes Erasmus+ et Horizon
2020. Le nombre de candidatures Turques à Erasmus + est en augmentation (de 9 391 en 2017 à 10 578 en 2018),
avec un budget de près de 110 millions d'euros (2018). Les institutions de Turquie ont participé à plusieurs projets
dans le cadre de H2020. Les entreprises ou institutions Turques participent (de manière plus ou moins soutenue) à
1256 projets (d’un montant total de 2 592 M€). 45,3% de ces projets concernent le secteur privé, 25% l’éducation
secondaire ou supérieure, 20,8% les institutions de recherche.

La recherche est présente de manière transversale dans l’IPA (Transport, énergie, agriculture, environnement…). En
particulier Le Turkey Future Fund (TFF) « vise à encourager la commercialisation des activités de recherche et
développement pour favoriser l'entrepreneuriat technologique en Turquie en fournissant un mécanisme de
financement, qui investit directement dans la création de start-ups et la commercialisation de l'innovation. »

L’UE juge que la coopération avec la Turquie est de qualité et recommande : « d’assurer la promotion des pôles de
recherche et d’innovation ; développer et / ou mettre à jour les stratégies et infrastructures nationales dans les
secteurs de la science, de la technologie et de l'innovation; d’intensifier ses efforts pour aligner son secteur de la
recherche nationale (TARAL) avec l'Espace européen de la recherche (EER) et accroître sa participation à Horizon
2020. »

Evaluations
La politique de la Turquie dans le domaine de l’enseignement supérieur est un des instruments de la gestion de son
image européenne et internationale. Elle consolide par exemple, à travers ses initiatives, son statut de candidat à
l’adhésion à l’Union européenne, bien que l’Europe ne soit pas la seule à influencer le pays dans le domaine de
l’enseignement supérieur. Deux ans après la déclaration de Bologne de 1999 sur la restructuration de l'espace
européen de l'enseignement supérieur, la conférence de Prague du 19 mai 2001 a permis d’inclure trois nouveaux
pays au processus de Bologne (Turquie, Croatie et Chypre). La Turquie a donc ratifiée, en plus des objectifs de
Bologne, trois nouvelles directives :

1. Promouvoir l'apprentissage tout au long de la vie,

2. Assurer la participation active des étudiants et des établissements d'enseignement supérieur au processus,

3. Rendre l’espace européen de l’enseignement supérieur attractif.

Depuis la conférence de Berlin (2003) la Turquie participe à «l'Espace européen de la recherche (EER) puis, avec la
Conférence de Bergen de 2005, homogénéisa la structure des universitaires diplômes en deux étapes avant le
doctorat (licence et master).

Le pays met en place le système européen de transfert de crédits (ECTS) et contribue à la mise en place de l’espace
européen de l’enseignement supérieur (EHEA European Higher Education Area). Elle a signé la convention de
Lisbonne et fait partie du réseau ENIC/NARIC (European Network of Information Centres/ National Academic
Recognition Information Centres). Le YÖK travaille à la mise en place du processus de Bologne, initie des
programmes, consulte les universités, supervise et homologue les programmes de coopération entre les
établissements supérieurs turcs et les établissements étrangers.

L’adoption du cadre de référence européen permet une meilleure compatibilité des systèmes turcs et européens
tout en assurant aux universités turques une plus grande ouverture à l’international. Depuis 2006, les universités
ont l’obligation de mettre en place les réformes nécessaires à l’adoption des crédits ECTS et le Supplément au
Diplôme. De nombreuses universités ont depuis obtenu les labellisations européennes.

Politique francophone
Le réseau éducatif francophone en Turquie est ancien et s’appuie sur des acteurs solides :

o L’IFEA

L’Institut Français d’Études Anatoliennes est un établissement qui relève du Ministère de l’Europe et des
Affaires Étrangères, ainsi que du CNRS depuis 2007 (USR 3131). Il a pour vocation de nourrir et de faciliter
aux niveaux logistique et administratif, d’impulser et de diriger des recherches en sciences humaines et
sociales et archéologie en Turquie et dans l’espace post-ottoman. À l'origine dévolu à l'histoire ancienne, à
l’histoire médiévale et à l'archéologie, il a ensuite étendu ses activités à la turcologie (linguistique et
histoire ottomane en particulier). Il a commencé à s'ouvrir aux études contemporaines à la fin des années
1980, notamment avec la mise en place d'un Observatoire Urbain d'Istanbul (OUI) qui s’intéresse désormais
à l’ensemble des territoires métropolisés de Turquie.

Les activités de l’IFEA s’organisent en trois pôles de recherche : Archéologie, Histoire, Etudes
Contemporaines. De par ses publications promouvant le français au travers des revues et monographies
comme Anatolia Antiqua, Varia Anatolica, Dossiers de l’IFEA et ses éditions électroniques, l’IFEA participe
activement à la valorisation de la langue française en Turquie et dans la recherche liée à la Turquie.

IFEA, Palais de France, Nuru Ziya sok. 10, Beyoğlu-Istanbul

www.ifea-istanbul.net

o GSÜ

L’Université Galatasaray, fondée en 1992 par un accord bilatéral entre la Turquie et la France, s’intègre dans
l’établissement public turc d’enseignement intégré Galatasaray, composé d’un lycée et d’une université « GSÜ » de
+/- 4000 étudiants), qui fêtaient respectivement leurs 150 et 25 ans d’existence en 2018.

Ce dispositif offre la possibilité de réaliser en Turquie un cursus bilingue francophone complet de l’école primaire
jusqu’au supérieur. Il est fondé sur un partenariat étroit et ancien avec la France : depuis le modèle éducatif
apporté au lycée, dès 1868 à la demande du sultan Abdulaziz, par le Ministre de l’Instruction publique Victor Duruy,
jusqu’à l’accord bilatéral créant l’Université, signé en 1992 lors de la visite du Président Mitterrand. Ce dispositif a
été renforcé en 1994par la mise en place de la Mission de coopération éducative et linguistique, permettant le
déploiement de moyens financiers et humains sous la tutelle du Service de coopération et d’action culturelle de
l’Ambassade de France.

L’Université Galatasaray, qui intègre un consortium d’universités françaises partenaires, vise l’excellence dans tous
les domaines de l’enseignement et de la recherche. Cette excellence se traduit, dans un contexte concurrentiel, par
le développement de la mobilité et de l’internationalisation. Un des piliers de cette stratégie est de consolider la
place de GSÜ au sein des établissements d’enseignement supérieur francophones, en la positionnant comme partie
intégrante de l’Espace européen de l’enseignement supérieur, ouverte aux opportunités de coopérations
internationales.

Adresse : Ortaköy, Çırağan Cd. No:36, 34349 Beşiktaş/Istanbul-Turquie

Internet : https://www.gsu.edu.tr/

o Les 2 lycées français Pierre Loti (Istanbul) et Charles de Gaulle (Ankara) : 2345 élèves.

o Les 13 établissements bilingues labellisés (Istanbul, Izmir, Ankara) : 9623 élèves :

    Réseau des « Saints » (5 lycées à Istanbul et 1 lycée à Izmir) issu des écoles congréganistes reconnues par
    l’accord franco-turc d’Ankara (1921) puis par le traité de Lausanne (1923), établissements ayant évolué
    historiquement en des lycées turcs bilingues d’excellence.
    Établissements Tevfik Fikret (Ankara, Izmir), issus d’une fondation républicaine et laïque.
    Le lycée public Galatasaray, issu d’un partenariat officiel franco-turc, avec fort appui financier et humain de la
    France (MICEL).
    Les écoles issues des fondations d’anciens élèves des écoles congréganistes (Piri Reis à Izmir, Yeni Nesil et
    Küçük Prens à Istanbul), appuyées par des mécènes locaux.

Ce réseau historique est un vecteur important de francophonie, de rayonnement et d’influence, auprès d’une
élite turque ou de familles qui apprécient l’excellence pédagogique de ces établissements et son inscription dans un
enseignement international (accès aux universités étrangères). Il est soutenu par la France, soit directement (AEFE
et MICEL), soit par des détachements de professeurs (convention quadripartite renouvelée en octobre 2017 par le
MEAE et le MENJ avec l’Association des Écoles congréganistes et les établissements Tevfik Fikret). Le SCAC veille à
renforcer les liens, les projets et les coopérations au sein de ce réseau (projets pédagogiques, formation des
personnels, inspections, mutualisation de moyens), ainsi qu’avec le MENJ et ses opérateurs, comme avec l’Institut
français de Turquie.

Hormis l’Université Galatasaray, le réseau universitaire francophone est modeste si on le corrèle au nombre
d’universités et Grandes Ecoles Sup publiques et privées (207), aux nombres de facultés, de grandes écoles, instituts
et de départements universitaires (plusieurs milliers). Le français est présent dans les universités historiques, très
peu dans les nouvelles universités publiques et les universités privées
Au total, ce sont quelques 475 professeurs qui enseignent le français à 11 719 étudiants (0,15% du nombre total
d’étudiants en Turquie) dans 27 universités en Turquie.

L’Institut français de Turquie présent à travers 3 antennes (Ankara, Istanbul, Izmir), complété par 2 Alliances
Françaises (Adana, Bursa), est un point d’appui expert et logistique pour animer le réseau scolaire bilingue de
Turquie.

L’accréditation « Maternelle francophone »

Il n’y a pas de label pour les écoles maternelles francophones (le label FrancÉducation commence à l’école primaire).
L’Institut français de Turquie a créé en 2019 une accréditation « Maternelle francophone » qui récompense la
qualité de l’encadrement francophone de l’établissement et le temps d’exposition à la langue française des élèves
(50% du temps d’activité).

Ce label local permet de constituer un nouveau réseau scolaire propre qui offre de belles perspectives de
développement. Ce réseau est associé à nos écoles maternelles homologuées.

Les 7 écoles accréditées en 2020 sont :

-     l’école maternelle de la fondation Notre Dame de Sion à Bahçeşehir – Istanbul ;

-     l’école maternelle de Yeni Nesil 2000 à Sarıyer – Istanbul ;

-     l’école maternelle « Le Petit Prince » à Sancaktepe – Istanbul ;

-     l’école maternelle « L’atelier de la vie » à Bornova – Izmir ;

-     l’école maternelle « Petit Soleil » à Istanbul ;

-     l’école maternelle « la Petite Ecole » à Istanbul (par ailleurs homologuée)

l’école maternelle « Petit Génie » à Istanbul (par ailleurs en cours d’homologation).

Paysage de l'enseignement supérieur
Un peu d'histoire

La création des premières institutions à vocations académiques et universitaires remonte à 1453, à la suite de la
prise de Constantinople. Le sultan Mehmed II (Mehmet le Conquérant) décida de créer une madrasa « Semaniye
Medresesi » qui accueillait érudits et étudiants. En ce sens, cette première madrasa stambouliote correspond au
concept de peregrinatio academica, soit d’itinérance académique prévalant entre certaines grandes capitales
d’Europe. Mais c’est surtout pendant la période des Tanzimat (1839-1876) que des institutions proches du modèle
académique européen voient le jour. En 1851, l’Encümen-i Dâniş (Danışma Kurulu ou Conseil consultatif) est créé
afin de rédiger des manuels pour la future Darülfünun (Université), mais est fermée dix ans plus tard. Puis
l’Association scientifique ottomane (Cemiyet-i Ilmiyye-i Osmaniyye), fondée en 1861, ouvre la voie aux structures
académiques indépendantes. Cette institution, fermée en 1866, comptait 38 membres dans le domaine des
sciences naturelles et publia la première revue de sciences naturelles (Mecmua-i Fünun). Fondé en 1909 après la
deuxième monarchie constitutionnelle (Meşrutiyet’in ilanının), le Conseil d'histoire ottomane (Tarihi-i Osmanî
Encümeni) présentait les caractéristiques d'une académie avec sa structure institutionnelle et ses publications
scientifiques. Jusqu’au milieu du 19ème siècle, la tradition de la madrasa demeura, mais à la suite des réformes des
Tanzimat, la modernisation de l’empire ouvra la voie à une université moderne de type occidental visant à former
des fonctionnaires. Apres quelques tentatives, la première université d’Istanbul porte le nom de Darülfünun-ı
Sultani et ouvre en 1874. L’enseignement y était dispensé en français, accessible seulement aux étudiants du Lycée
de Galatasaray. Cette expérience échoue en 1881, et c’est en 1900 que l’Université ouvre enfin ses portes sous le
nom de Darülfünun-ı Şahane. Celle-ci sera rebaptisée sous le nom de l’Université d’Istanbul suite aux réformes
d’Atatürk en 1933.

La fondation de l'université d’Ankara remonte à 1946, elle a la caractéristique d’être la première université de la
jeune République turque. Cependant, son passé remonte à l’Empire ottoman en effet, l’École des Finances (Mekteb-i
Mülkiye) fondée en 1859 sous Abdulmecid Ier a été transférée à Ankara en 1936, pour ainsi devenir la fameuse
Faculté des Sciences Politiques sur la demande d’Atatürk.
Nombre d’universités : On dénombre 129 universités publiques, 73 Universités privées (de fondations)
majoritairement localisées à Istanbul (46) et 5 Hautes Ecoles Techniques de Fondations. Cette progression est le
fruit d’un rattrapage progressif à partir des années 90, voyant le nombre doubler entre 1987 (ni : 29) et 1992 (ni
:53). Ce rattrapage revêt l’aspect d’une politique volontariste portée par l’AKP à partir de 2006, fondée sur quatre
objectifs :

1-Adhesion à l’UE : S’aligner sur les standards des pays développés, notamment de l’UE dans le cadre du processus
d’adhésion, en accord avec les préconisations du Processus de Bologne.

2- Politique interne : Désenclaver et développer le centre et l’est anatolien en s’y assurant un réservoir de votes tout
en transférant une partie du développement économique et industriel dans ces régions. Baisse du taux de
chômage des jeunes.

3- Indépendance nationale : 2006 correspond au lancement du plan « Universités de Recherche » par la Turquie,
avec pour objectif de maîtriser sa propre recherche scientifique dans des secteurs stratégiques.

4-Financier : De 25 en 2006, le nombre d’universités privées passe à 73 en 2019. Dites « de fondations », ces
universités sont d’une part très rentable (frais d’admission, CDD, prestataires de services), et permettent d’autre
part d’investir des bénéfices de groupes privés dans les fondations.

Nombre d’étudiants : Sur une population turque de 83.154.997 personnes recensées au 31 décembre 2019, dont
13.591.930 de jeunes entre 15 et 25 ans, soit plus de 16% de la population, le nombre d’étudiants enregistré fin
2019 était de 7.740.502. Il était de 3.768.212 en 2010 soit plus de 105% de taux d’évolution en numéraire.
(Population en 2010 : 73.722.988). Pourtant, les diverses crises que traverse la Turquie depuis quelques années
n’auront pas permis aux jeunes diplômés de tous trouver du travail. Si, entre 2010 et 2011 le taux de chômage
baissa jusqu'à 9%, il est à présent au-dessus de 13,3 % dont 24,5 % de jeunes.

Dans le détail, on compte 2.829.430 étudiants en préparatoire ; 4.420.699 en Licence ; 394.174 en Master et 96.199
en Doctorat, un chiffre à comparer au quelques 80.000 doctorants en France.

Sur les 7.740.502 étudiants, le nombre d’étudiants étrangers fin 2019 était de 308.892 contre 48.183 en 2014, soit
plus de 541% de taux d’évolution.

Le nombre d’enseignants du supérieur recensés fin 2019 était de 168.326 dont 27117 Professeurs Docteurs.

Les langues d'enseignement dans la plupart des universités sont le turc en grande majorité et/ou l'anglais,
comme à Boğazici University, établissement public dispensant les cours uniquement en anglais. Il existe quelques
universités où la langue d'enseignement est l'allemand (TAU) ou le français (GSÜ). De plus, de nombreuses
universités où la langue d'enseignement est le turc offrent des cours en anglais, notamment dans les disciplines de
R&D (İTÜ, Boğazici) et de médecine (Hacettepe, Marmara) et dans les grandes universités de fondation (Koç,
Sabancı, BAU, Bilgi).

Il existe plusieurs alternatives afin d'apprendre le turc, condition nécessaire pour intégrer un cursus en turc : Le
Centre d'enseignement et de recherche en turc (TÖMER), le centre de langues de l'université concernée, le
Programme de certificat turc en ligne offert par l'Université Anadolu, les cours de Institut Yunus Emre et des centres
culturels turcs à l’étranger.

Frais d'éducation en Turquie

Le gouvernement détermine les frais de contribution maximum et minimum pour l'enseignement supérieur public
au début de chaque année académique. Les frais de contribution pour les étudiants internationaux sont différents
pour les universités d'État et les fondations, et peuvent varier selon les universités. Les frais de contribution
maximum et minimum pour les universités d'État sont déterminés par le Conseil des ministres en tenant compte du
mode d'études (enseignement du soir, temps plein) et de la durée des programmes. Ensuite, les sénats des
universités déterminent les frais de contribution à payer pour chaque département dans les limites maximales et
minimales. Les cotisations des universités de fondations sont fixées par les conseils d'administration des
universités.

Licence

Universités publiques : Cursus en turc : entre USD 240 – 750 ; Cursus en Anglais : entre USD 450 - 750

Universités de Fondations entre USD 5,000 – 20,000

Master

Universités publiques, Cursus en turc : entre USD 300 – 600 ; Cursus en anglais : entre USD 600 - 900

Universités de fondations : entre USD 5,000 – 20,000

Les principales universités publiques :

- Université technique du Moyen-Orient (METU/ODTÜ) à Ankara : université technique anglophone, créée en 1956,
de très bon niveau (8e au classement du Times higher education world international ranking), accueillant des
instituts de recherche et le premier technopôle du pays (ODTÜ Teknokent). Domaines de spécialisation : ingénierie,
sciences exactes, sciences politiques, relations internationales, économie et gestion ; 5 facultés, 5 instituts, 2 écoles
de formation professionnelle courte, 1 technopôle, 41 laboratoires, 27 000 étudiants, 2 500 personnels enseignant.
Membre de l’European University Association (EUA), de la Conference of European Schools for Advanced
Engineering Education and Research (CESAER) et de la Community of Mediterranean Universities (CMU). Participe à
l’organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN). Centre technologique et intellectuel du pays et de la
région.

- Université Hacettepe à Ankara : créée en 1967, domaine de spécialisation (considérée comme la meilleure
université de médecine de la Turquie, elle est néanmoins généraliste des sciences exactes aux arts) : 15 facultés, 15
instituts, 4 écoles de formation professionnelle courte, 98 centres de recherche, 1 technopôle, 50 000 étudiants, 3
600 personnels enseignants ; membre de l’EUA et membre associée de l’Agence universitaire de la
francophonie(AUF). Elle propose une formation en FLE et en traduction –interprétation en français.

- Université Galatasaray à Istanbul : université francophone créée en 1992 par un accord bilatéral franco-turc ;
domaines de spécialisation : droit, sciences politiques, relations internationales, communication ; 5 facultés, 2
instituts, 2 écoles de formation professionnelle courte, 9 centres de recherche, 3 300 étudiants, 360 personnels
enseignants ; membre titulaire de l’AUF.

- Université d’Ankara : créée en 1946, généraliste mais surtout réputée pour ses facultés de sciences politiques et
droit ; néanmoins elle fait partie du classement 2014 du Times. 18 facultés, 9 instituts, 7 écoles de formation
professionnelle courte, 25 centres de recherche, 67 000 étudiants, 4 100 personnels enseignants ; membre de l’EUA,
participant au CERN, et accréditée European accreditation of engineering programs (EUR-ACE) en génie chimique,
génie alimentaire et génie géologique. Dotée d’une forte tradition, cette université a formé de nombreux
journalistes, politiques et personnalités d’État comme d’anciens premiers ministres et présidents.

- Université technique d’Istanbul (ITÜ) : créée en 1773, domaines de spécialisation : ingénierie, sciences, économie
et gestion ; 13 facultés, 6 instituts, 2 écoles de formation professionnelle courte, 20 centres de recherche, 1
technopôle, 30 000 étudiants, 3 000 personnels enseignants ; membre de l’EUA, du réseau Top Industrial Managers
for Europe (TIME), du réseau méditerranéen des écoles d'ingénieurs (RMEI), du CESAER et de la fédération
européenne des écoles d’ingénieurs de l’automobile et des transports (FEEIAT).

- Université d’Istanbul : créée au XVe siècle, domaines de spécialisation : médecine, lettres, droit, théologie ; 20
facultés, 17 instituts, 7 écoles de formation professionnelle courte, 1 technopôle, 72 centres de recherche, 73 000
étudiants, 5300 personnels enseignants ; membre de l’EUA, du CMU et du groupe de Coimbra (un réseau
d’universités européennes orientés la recherche).

- Université d’Istanbul Cerrahpasa : créée en 2018, pilier de la médecine moderne depuis l’Empire ottoman, elle
offre une formation de bonne qualité, domaines de spécialisation : médecine ; 9 facultés, 6 instituts, 1 haute école,
11 centres de recherche, 39 000 étudiants. L’université a été fondée suite à la décision du gouvernement de séparer
la faculté de médecine de l’Université d’Istanbul en 2018.
Vous pouvez aussi lire