D'activités #2017 de l'EID Méditerranée - EID Méditerranée

 
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D'activités #2017 de l'EID Méditerranée - EID Méditerranée
Rapport
d’activités
        #2017
de l’EID Méditerranée
D'activités #2017 de l'EID Méditerranée - EID Méditerranée
3. Entretien
                           avec le Président

    37. Le lexique
    38. Les liens utiles

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D'activités #2017 de l'EID Méditerranée - EID Méditerranée
5. Il y a moustiques et... moustiques
                                              7. Moustiques : la nouvelle donne ?
                                              9. Diminution de la nuisance due aux moustiques
                                          10. Une année 2017 contrastée
                                          13. Le moustique-tigre sous haute surveillance
                                          14. Santé publique : la LAV indispensable
                                          15. Expérimentation de lutte intégrée

         17. Innovations et perspectives
         20. Gérer les risques littoraux
         21. Parlez-vous « réseau » ?
         22. Faire connaître l’EID Méditerranée

                                      23. Une gouvernance
                                      25. Une campagne média préventive
                                      27. La démarche QSE au quotidien
                                      28. Des ressources au profit de nos métiers
                                      31. L’accompagnement RH
                                      33. Les ressources humaines
                                      34. L’organigramme
                                      35. Les finances
                                      36. Le pilotage de l’activité

# Rapport d’activités EID Méditerranée 2017                                                     2
D'activités #2017 de l'EID Méditerranée - EID Méditerranée
#                                                 « Entretien avec
                                                       Christophe Morgo,
                                                        président de l’EID
                                                        Méditerranée »

                                          L’an dernier, vous insistiez
                                       fortement sur la démarche qualité
                                 à l’EID Méditerranée. Au sortir de 2017,
                            quel est votre fil rouge ?
        La première règle de la démarche qualité, c’est dire ce que l’on fait et faire ce que l’on
        dit. Cela porte un nom : transparence. J’ajouterai quatre autres mots : rigueur, amé-
        lioration, partenariat et ouverture. Notre « fil rouge », c’est tout cela à la fois.

    « Rigueur », c’est un mot qui fait un peu peur.
    À l’EID, comment le positivez-vous ?
        La rigueur, en fait, c’est ce qui rassure. Deux exemples sont à trouver dans la prépa-
        ration et l'exécution du budget et dans la formation. Ainsi, pour gérer des crédits dont
        l'origine est publique à 99 %, au-delà des outils performants dont nous nous sommes
        dotés, notre pratique courante est devenue de plus en plus vertueuse. Quel que soit
        le volume de nos activités, indexé sur le facteur météo, la dépense est exécutée le
        plus conformément possible à la prévision. Ensuite, depuis cinq ans, nous sommes
        passés de 70 % d’agents ayant suivi au moins une formation dans l’année à plus de
        90 %. Je me réjouis de l'agrément, l’an dernier, du centre de formation de l'EID Médi-
        terranée et de l'imminence d’un nouveau plan dans ce domaine, qui fera une des ac-
        tualités de notre établissement en 2018.

    On sait que l’amélioration, au sens large, est un ingrédient de la
    démarche qualité. Comment s’est-elle concrétisée à l’EID en 2017 ?
        Je pense d’abord au cadre de vie et aux conditions de travail. On peut citer une nou-
        velle aire de lavage à Canet, dont le schéma sera répercuté dans les autres agences,
        et aussi des travaux de climatisation, d’isolation, d’étanchéité, de bitumage, de fluidité
        informatique, ainsi que la rénovation des espaces dédiés aux agents. Mais l’amélio-
        ration touche aussi des politiques de l’établissement : je retiendrai, par exemple, la

3                                                             # Rapport d’activités EID Méditerranée 2016
D'activités #2017 de l'EID Méditerranée - EID Méditerranée
clarification de notre démarche « moustique-tigre ». Entre les Départements, qui ont
                          la charge des traitements de lutte antivectorielle (LAV), et les communes, qui ont celle
                          de l'hygiène et de la salubrité - ce qui inclut la prévention ou la correction des situations
                          favorables à la prolifération des moustiques « urbains » - les opérateurs tels que l’EID-
                          Med ont, dans le registre préventif, un rôle d'expertise et de conseil plutôt que de dif-
                          fuseur et d’acteur opérationnel. L'ampleur des territoires touchés par le « tigre » et la
                          priorité à la lutte « traditionnelle » contre les moustiques issus des zones humides leur
                          interdisent de fonctionner à « guichet ouvert ». Ce qui ne nous a pas empêchés de
                          nous investir, en 2017, dans le développement d'une ligne de communication préven-
                          tive, l'édition de nombreux supports, la mise en œuvre d'un média planning et une
                          présence active sur les réseaux sociaux.

                   On comprend que lorsqu’on ne peut pas tout faire tout seul,
                   il est nécessaire de mobiliser des partenariats…
                          Tout à fait. Un exemple fort, toujours en lien avec le moustique-tigre, est la convention
                          signée avec l'ARS Occitanie, en décembre dernier, à l’issue d’une année d’échanges.
                          Elle permet de faire converger des moyens et de mandater en commun le réseau
                          d'éducation à l'environnement GRAINE, très utile pour porter la bonne parole préven-
                          tive sur le terrain. Ce n'est pas un concurrent mais le « chaînon manquant » du dis-
                          positif préventif développé jusqu’ici, là où ni l'ARS ni l'EID n'ont la ressource physique
                          pour faire. Je suis confiant sur le raffermissement de ce nouveau partenariat, l'EID
                          pouvant, sur sa zone d'action, procéder, complémentairement, à ses propres anima-
                          tions. C’est une démarche qui témoigne de notre esprit d’ouverture.

                   L’ouverture, c’est, plus globalement, le relationnel.
                   Et le relationnel, c’est la reconnaissance.
                   vous avez élevé cet objectif au rang de priorité ?
                          Oui, l’accueil de nombreux visiteurs institutionnels, universitaires, chercheurs ou pro-
                          fessionnels, au siège de l’EID Méditerranée, est comme une fenêtre grande ouverte
                          sur l’extérieur. 18 délégations (et même 22, en ajoutant nos déplacements à l’extérieur)
                          sont venues jusqu’à nous, en 2017. Et pas n’importe quels visiteurs : le préfet de ré-
                          gion, plusieurs préfets de départements, la directrice générale adjointe de la santé,
                          les directions des ARS Occitanie et PACA, des parlementaires, les équipes de direc-
                          tion de plusieurs collectivités... C’est un « palmarès » que beaucoup peuvent nous
                          envier. Ces échanges seront poursuivis et amplifiés en 2018.

                   2018 sera donc dans la continuité de 2017 ?
                          Dans l’esprit, oui, certainement. D’autres volets de notre action seront sous les pro-
                          jecteurs : je pense à la redéfinition, en cours, de notre stratégie « littoral » ou à des
                          perspectives très intéressantes, en matière d’information géographique, avec la télé-
                          épidémiologie, et en matière de lutte opérationnelle, avec l’autodissémination, par
                          exemple, dont l’expérimentation sera approfondie. Je veux, en conclusion, saluer la
                          mobilisation du personnel, dans tous les services, au siège comme dans les agences.
                          Notre capital le plus précieux, ce sont nos ressources humaines !

# Rapport d’activités EID Méditerranée 2017                                                                          4
D'activités #2017 de l'EID Méditerranée - EID Méditerranée
# Il y a moustiques et… moustiques
          Plus de 3 546 espèces de moustiques sont recensées dans le
          monde. Sur les 62 espèces présentes en France, 40 le sont sur
          le littoral méditerranéen. Elles n’ont pas les mêmes habitats et
          beaucoup ne piquent pas l’Homme. L’EID Méditerranée a pour
          mission de réduire à un seuil acceptable l’abondance des 4 es-
          pèces les plus prolifiques et nuisantes.

Dans nos campagnes
Les Ochlerotatus (Aedes) déposent leurs œufs sur le sol des
marais à submersions temporaires entre deux mises en eau.
Les œufs éclosent à la faveur des pluies, des irrigations ou
d’entrées marines. À la fin de l’automne, les derniers œufs pon-
dus entrent en diapause (hibernation) et survivent à l’hiver pour
éclore en début d’année suivante. Ochlerotatus (Aedes) cas-
pius et Ochlerotatus detritus sont les deux principales espèces
nuisantes sur le littoral.
La quasi totalité des traitements réalisés par l’EID Méditerranée
est effectuée lorsque les larves commencent à se développer.
Les gîtes de production larvaire sont localisés précisément et
les épisodes de mise en eau suivis au quotidien. Les gîtes po-
tentiels sont connus et répertoriés rigoureusement sur une
carte écologique des milieux. L’essentiel du travail des agents
consiste alors à détecter au plus tôt les éclosions de mous-
tiques et à déclencher, si nécessaire, les traitements antilar-
vaires au Bti (Bacillus thuringiensis ser. israelensis).

… et dans nos villes
                                                 Jusqu’il y a peu, on ne trouvait en ville que Culex pipiens, espèce
                                                  mondialement répandue qui pond ses œufs directement sur les eaux
                                                  chargées en matières organiques, sous le niveau du sol (vides sani-
                                                  taires, regards, bouches d’égout…). Mais depuis 2006, s’est invité
                                                  dans nos rues, nos parcs et nos jardins un hôte particulièrement
                                                  agressif : le moustique-tigre (Aedes albopictus). Cette espèce dépose
                                                  ses œufs dans une multitude de petits réceptacles pouvant recueillir
                                                  de l’eau, nécessaire à leur éclosion. Ce comportement de ponte, ac-
                                                  quis dans les forêts de l’Asie du sud-est, d’où il est originaire, a favo-
                                                  risé son adaptation à l’habitat humain, qui réunit des conditions
                                                  idéales à sa survie, associant le gîte (larvaire) et le couvert (jardins
                                                  où se nourrir et hôtes à piquer). Les gîtes qu’il investit, cachés au
                                                  cœur des propriétés privées et dont le nombre et la localisation va-
                                                  rient dans l’espace et dans le temps, sont hors d’atteinte de l’opéra-
                                                  teur public. Cela rend utopique tout traitement insecticide des larves.
                                                  La lutte repose donc essentiellement sur la suppression mécanique
                                                  des gîtes larvaires, par ceux chez qui ils sont situés et sur des opé-
                                                  rations d’information et de sensibilisation des particuliers et des col-
                                                  lectivités.

5                                                                                   # Rapport d’activités EID Méditerranée 2017
D'activités #2017 de l'EID Méditerranée - EID Méditerranée
RURAL                                                    urbain

                                                                                                                      
                               Ochlerotatus             Ochlerotatus                      Culex                     Aedes
     
                                 detritus                 caspius                        pipiens                  albopictus
                                                                               Videssanitaires, regards    Gîtescréésparl’Homme,
                             Maraislittoraux,             Idem                   d’eaupluviale,              depetitsàmoyens
                           sansouïres,roubines,      qu’Oc.detritus +           fossés,stations        volumes :seaux,coupelles,
Typedegîtelarvaire
                              àsubmersions          prairiesmisesen             d’épuration,           récupérateurs d’eaude
                               temporaires            eauparirrigation           récupérateurs               pluie,regardsd’eau
                                                                                    d’eaudepluie                  pluviale,etc.

 Capacitémoyenne                             10Ͳ 20km
                                                                                          3km                      150à200m
   dedispersion                       (30à40kmmaximum)

                                                                                  Eauxchargéesen
         Eau                           Eauxsaléesoudouces                                                 Eauxpropresetdouces
                                                                                 matièresorganiques

                                                                                   Œufsgroupésen         Œufsisolés,résistantsàla
                          Œufsisolés,résistantsàlasècheresse,pondus
                                                                                 nacelles,pondusàla      sècheresse,pondusen
         Ponte             sursubstratshumides,enborduredesgîtes
                                                                                surfacedel’eauetqui             bordure
                                             (larvaires)
                                                                                éclosentdirectement           desgîtes(larvaires)

                          Septembre/octobreà
     Présence                  mars/avril                                      Potentiellementtoute
                                                       Marsàoctobre                                              Marsàoctobre
     deslarves             (localementilest                                l’annéeenmilieucouvert
                              présentl’été)

                          Février/marsàmai/
                                                            Avrilà
     Présence               juinpuisoctobreà                                Potentiellementtoute           Maiàseptembre/
                                                          octobre/
    desadultes           décembre(localement                                        l’année                      novembre
                                                          novembre
                            ilestprésentl’été)

                                                      Actifavantlelever
                          Actifdumatinausoir                                                           Actifdumatinausoiravec
                                                     dusoleiljusquetard
    Perception             avecunpicd’activité                                                                unpicd’activité
                                                       danslanuit.Pic        Actiflesoiretlanuit
   delanuisance         auleveretaucoucher                                                             auleveretaucoucher
                                                     d’activitéauleveret
                                 dusoleil                                                                           dusoleil
                                                     aucoucherdusoleil

    Agressivité                      ++                        +++                             +                            +++
  Lieuderessenti                                                                                              Extérieuretparfois
                                 Extérieur                 Extérieur                   Intérieur
   delanuisance                                                                                                     intérieur

 # Rapport d’activités EID Méditerranée 2017                                                                                        6
D'activités #2017 de l'EID Méditerranée - EID Méditerranée
# Moustiques : la nouvelle donne ?
          La démoustication serait-elle en passe de changer de visage ?
          Les moustiques des zones humides littorales sont désormais
          bien connus et leur nuisance est maîtrisée, mais des adaptations
          sont toujours nécessaires. Sur le front du moustique-tigre, l’EID
          Méditerranée contribue à la recherche de réponses plus effi-
          caces. Le maître-mot reste de priver cette espèce invasive d’eau
          pour sa reproduction.

Pas de moustique sans eau, mais pas dans n’importe
quelle condition !
Seuls les milieux à submersion temporaire sont favorables à la pro-
lifération des deux principales espèces de moustiques à l’origine
de tous nos maux. Leur nuisance est maintenue à un niveau ac-
ceptable et on parle en l’occurrence de lutte intégrée : les interven-
tions raisonnées sont réalisées au moyen d’un seul bio-insec-
ticide, le Bti (Bacillus thuringiensis ser. israelensis H14). Par voie
terrestre ou aérienne, elles se font au droit des gîtes larvaires fonc-
tionnels et toujours avant la nymphose ! Très sélectif, le Bti, com-
patible avec l’agriculture biologique, est garant du meilleur
compromis entre une efficacité suffisante et un moindre impact en-
vironnemental. Néanmoins, l’EID-Med poursuit la recherche et le
développement de méthodes de lutte complémentaires.

                                                   Une diversification des méthodes pour faire face à toutes
                                                   les situations…
                                                   Voici quelques exemples. Méthode connue, mais peu utilisée jusqu’ici,
                                                   le piégeage en barrière suscite un regain d’intérêt, car pouvant s’avérer
                                                   une technique complémentaire aux traitements au Bti dans certaines
                                                   zones où ceux-ci ne peuvent être exhaustifs. Sur le plan opérationnel,
                                                   à l’issue d’une campagne de tests en 2017 et 2018, l’épandage par
                                                   drone pourrait quant à lui se justifier sur certaines zones particulière-
                                                   ment difficiles d’accès.
                                                  En ce qui concerne le moustique-tigre, bien adapté à la ville, plusieurs
                                                  solutions sont explorées pour parvenir à réduire l’abondance des po-
                                                  pulations à l’origine de cette nouvelle nuisance, inconnue jusqu’ici
                                                  sous nos latitudes. L’élimination mécanique des gîtes larvaires po-
                                                  tentiels - surtout constitués de petites collections d’eau dans l’espace
                                                  intradomiciliaire - reste, toutefois, la base de la stratégie nécessitant
                                                  la mobilisation de tous. Parmi les méthodes investiguées, citons l’uti-
lisation des films de surface, de pièges et l’autodissémination.

7                                                                                    # Rapport d’activités EID Méditerranée 2017
D'activités #2017 de l'EID Méditerranée - EID Méditerranée
# Rapport d’activités EID Méditerranée 2017   28
                                               8
D'activités #2017 de l'EID Méditerranée - EID Méditerranée
# Diminution de la nuisance due
          aux moustiques issus de zones
          humides
          Cette mission s’opère sur 219 territoires communaux. La stratégie
          de lutte repose sur les traitements par bio insecticide du mous-
          tique à l’état larvaire. Les actions de lutte menées sur un territoire
          contribuent à protéger les territoires voisins.

Des actions de lutte encadrées par un arrêté préfectoral
Chaque année, le conseil départemental de l’environnement et des risques sani-
taires et technologiques (CoDERST) de chaque département examine le bilan des
actions de démoustication menées par l'EID Méditerranée l'année précédente et le
projet d’arrêté préfectoral qui, notamment, détermine les substances actives pouvant
être utilisées, fixe la liste des communes concernées, ainsi que la date de début de
la campagne de démoustication.

Répartition des heures effectuées par les agents,
            par grand type d’activités

                                                                Suivi de l’hydrodynamique et des éclosions
                                                                de larves
                                           WƌŽƐƉĞĐƚŝŽŶ

                                                                66 000 hectares de zones humides sont surveillés
                                                                tout au long de l’année par les agents de l’EID-Med.
                                           dƌĂŝƚĞŵĞŶƚ

                                           ƵƚƌĞƐĂĐƚŝǀŝƚĠƐ     Conformément aux modes opératoires, le temps
                                           ƚĞĐŚŶŝƋƵĞƐ           consacré aux fluctuations des niveaux d’eau et à la
                                                                caractérisation précise des éclosions de larves repré-
                                                                sente la part de travail la plus importante des agents
                                                                opérationnels.

Des traitements quasi exclusivement larvicides
En l'absence de substance active explicitement homologuée en ce sens par la directive européenne, les traitements
adulticides ne sont pas pratiqués en zones humides et à proximité des plans et cours d’eau.
Seule la deltaméthrine peut être employée, sous conditions, en milieu urbain voire péri-urbain. Elle est réservée
prioritairement à la lutte antivectorielle (santé publique).
Une surutilisation pourrait entraîner des risques de résistance à la deltaméthrine, préjudiciable aux actions de santé
publique d’autant que les traitements spatiaux avec des pyréthrinoïdes ont très peu de rémanence. Leur effet choc
ne se produit que sur les moustiques adultes présents au moment du traitement et ne saurait s’inscrire dans la
durée.

9                                                                                # Rapport d’activités EID Méditerranée 2017
# Une année 2017 contrastée
           Le niveau exceptionnellement bas des précipitations a directe-
           ment impacté la superficie traitée cumulée en 2017. Elle se situe
           à 27 000 hectares, soit environ 80 % de la moyenne des 5 années
           précédentes. En année sèche, le déficit hydrique est compensé,
           sur certains secteurs, par les irrigations, qui induisent une activité
           de traitement sur des zones très localisées.

             Ɛ                                   
                  Superficies traitées par an depuis 2012                                  Rapport à la moyenne annuelle de référence
                                                                                            1981 - 2010 des cumuls de précipitations
                                                                                                          France - 2017
ϰϬϬϬϬ
ϯϱϬϬϬ
ϯϬϬϬϬ
ϮϱϬϬϬ
ϮϬϬϬϬ
ϭϱϬϬϬ
ϭϬϬϬϬ
  ϱϬϬϬ
     Ϭ
           ϮϬϭϮ          ϮϬϭϯ          ϮϬϭϰ      ϮϬϭϱ          ϮϬϭϲ        ϮϬϭϳ

Une année exceptionnelle du point de vue
de la saisonnalité de l'activité
Contrairement à ce que l'on observe depuis 50 ans, les éclosions larvaires les plus conséquentes, en termes de
superficie, ont été enregistrées aux mois de février et surtout de mars. L'autre fait marquant de 2017, en matière
de contrôle de la nuisance issue des zones humides, a été le niveau exceptionnellement bas des superficies traitées
à partir de septembre, qui se situe à 30 % de la moyenne enregistrée depuis 10 ans.

                          Superficies identifiées en éclosions d’Ochlerotatus sp, par origine de mise en eau
                                                     Ensemble zone d’action 2017

 8000

 7000

 6000

 5000                                                                                                                   Précipitations

 4000                                                                                                                   Irrigations
 3000
                                                                                                                        Coupsdemer
 2000

 1000

    0
          janv     fev      mars        avril   mai     juin     juillet   août   sept.   oct.   nov   déc

# Rapport d’activités EID Méditerranée 2017                                                                                             10
Une diversité de moyens de                     Répartition des surfaces (ha), par mode d’épandage en 2017
traitement
Proportionnellement aux surfaces                                                           16 %
traitées et compte tenu d’un rende-         épandage ƉĂŶĚĂŐĞŚĠůŝĐŽƉƚğƌĞͬh>D
                                                     hélicoptère / uLM
ment par hectare globalement
constant, les heures de vol des                                                                    27 %
moyens aériens sont en baisse par                      épandage terrestre
rapport aux exercices précédents.
                                                                ƉĂŶĚĂŐĞƚĞƌƌĞƐƚƌĞ

                                                                                                                       57 %
La répartition entre les modes d'épan-
dage reste conforme à la moyenne                          épandage   avion
pratiquée depuis 5 ans.
                                                               ƉĂŶĚĂŐĞĂǀŝŽŶ

                                                                                     Ϭй   ϭϬй   ϮϬй    ϯϬй    ϰϬй   ϱϬй    ϲϬй

                                                             Interventions ciblées en milieu urbain
                                                             En ville, l'espèce autochtone Culex pipiens a été bien pré-
                                                             sente et a nécessité de nombreuses interventions.
                                                             En 2017, les traitements en milieux urbains concernent
                                                             plus de 78 000 gîtes, localisés à 70 % dans les avaloirs
                                                             d’eau pluviale. Ces traitements de larves sont réalisés le
                                                             matin au moyen de pick-up et démarrent souvent avant
                                                             le lever du jour. La part des fosses septiques est de l’or-
                                                             dre de 0,4 %, alors qu’au début des années 60, ce type
                                                             de gîte urbain était l’un des plus productifs en Culex pi-
                                                             piens. Les vides sanitaires inondés, qui peuvent consti-
                                                             tuer des gîtes larvaires très productifs, même en période
                                                             froide, représentent une part marginale des interventions.

Nuisance moins ressentie
Le ressenti de nuisance par les moustiques inféodés aux zones humides a été de faible à nul. Des nuisances no-
tamment en fin d’été, ont pu être ressenties localement aux abords des secteurs fortement irrigués, principalement
en dehors des zones agglomérées. En 2017, on a enregistré moins de 900 demandes de diagnostics conseils ou
interventions de la part des particuliers. Encore moins qu’en 2016 (981) et sans commune mesure avec 2014
(2405) et 2015 (2209). La part des espèces urbaines est de 50 %.
           Exemple d’une carte du bulletin opérationnel (début juillet 2017).

11                                                                                        # Rapport d’activités EID Méditerranée 2017
Irrigation et moustiques
Les irrigations constituent une problématique à la fois régulière
(25 % des superficies traitées) et complexe à appréhender, du
fait des intérêts privés mais aussi d'aspects plus techniques,
comme la présence de couvert végétal ou le recours à des
prises d'eau gravitaires. En 2017, une expérimentation a été
faite avec un arboriculteur pour traiter ces surfaces en utilisant
le réseau d'irrigation. L’expérience sera poursuivie sur 2018.

                                                               Épandage par « Ultra Léger Motorisé »
                                                               L'épandage à l'aide d'un ULM de classe VI, expéri-
                                                               menté localement en 2016, a été testé à l’échelle
                                                               opérationnelle en début de saison 2017. Une tren-
                                                               taine d’heures de traitements ont été effectuées sur
                                                               de petits parcellaires, des longueurs, des milieux aux
                                                               accès difficiles... Après évaluation, l'efficience du re-
                                                               cours à ce type d'engin n’a pas été confirmée, notam-
                                                               ment pour des raisons de coût global de la prestation.

Préserver les milieux :
évaluation des incidences « Natura 2000 »
Dès 2010, l'EID-Med s'est engagée dans une dé-
marche d’évaluation des incidences des activités de
démoustication sur les sites « Natura 2000 ». Deux
études, réalisées respectivement en 2012 dans les
Bouches-du-Rhône et en 2014 dans la partie Langue-
doc-Roussillon, ont permis de définir des mesures vi-
sant à limiter les incidences potentielles des activités
de démoustication sur les habitats et/ou les espèces
les plus sensibles.
Sur les 47 sites « Natura 2000 » potentiellement
concernés par les activités de démoustication, 35 font
l’objet de mesures de réduction. Sur les sites restants,
les incidences des opérations de démoustication sur la
conservation des espèces et habitats à enjeux ont été jugées non significatives. Un bilan de l’application des me-
sures de réduction, réalisé annuellement, est présenté aux services de l’état, ainsi qu’aux structures animatrices
des sites « Natura 2000 » concernés.
Parfaitement intégrées aux modes opératoires des activités de démoustication, on constate une nouvelle fois que
les mesures de réduction sont bien pris en compte par les agents opérationnels sur l’ensemble des quelque 200
secteurs concernés.
Par ailleurs, l’année 2017 a vu également la mise à jour de l’étude d’incidences pour la partie Bouches-du-Rhône.
Menée en étroite concertation avec les animateurs «Natura 2000» et les services de l’état (la Direction départe-
mentale du territoire et de la mer des Bouches-du-Rhône et la Direction régionale de l’environnement, de l’amé-
nagement et du logement PACA), cette mise à jour a permis de réactualiser les enjeux naturels et d’adapter ainsi
les mesures de réduction à ces nouveaux enjeux.

# Rapport d’activités EID Méditerranée 2017                                                                           12
# Le moustique-tigre sous haute
           surveillance
           Le moustique Aedes albopictus ou moustique-tigre est l’espèce
           de moustique la plus invasive au monde : elle s’est parfaitement
           adaptée à notre environnement et se développe dans les petites
           collections d’eaux présentes dans nos cours, jardins et sur nos bal-
           cons. Sa progression est surveillée sur l’ensemble de l’hexagone.

Comment limiter sa prolifération ?
Particulièrement nuisant, le moustique-tigre se dé-
                                                                                            42
                                                                                      départements
veloppe dans les très petits et moyens récipients
(soucoupes de pots de fleurs, arrosoirs, seaux,
vases, réserves d’eau de pluie, etc.) présents dans
                                                                                      colonisés dont
                                                                                        9 en 2017
et autour de nos habitations. Il est assez simple de
limiter sérieusement sa prolifération en s’assurant
qu’au moins une fois par semaine ces petits gîtes
soient complètement asséchés, ce qui permet de
tuer les larves, avant qu’elles ne deviennent adultes
et importunent par leurs piqûres.

     Présence « moustique tigre » en France métropolitaine     Gérer le risque « santé publique »
        Classement des départements - Décembre 2017
                                                               Aedes albopictus représente un risque sa-
                                                               nitaire pour la France métropolitaine : en
                                                               effet, c’est la seule espèce présente qui peut
                                                               transmettre la dengue, le chikungunya, le
                                                               Zika ou d’autres arbovirus. Aussi, il est im-
                                                               portant de bien connaître son inéluctable
                                                               progression pour pouvoir mettre en place un
                                                               réseau de surveillance des voyageurs reve-
                                                               nant de zones où ces maladies circulent : en
                                                               effet, celles-ci ne sont pas présentes sur
                                                               notre territoire et ne peuvent circuler que si
                                                               un moustique pique un voyageur préalable-
                                                               ment infecté avant son retour en métropole.
                                                               En lien avec d’autres opérateurs publics de
                                                               France et pour le compte de la direction gé-
                                                               nérale de la Santé, l’EID Méditerranée coor-
                                                               donne la surveillance de la progression de
                                                               l’espèce : près de 3 300 pièges sont relevés
                                                               mensuellement (de mai à novembre) par les
                                                               partenaires et plus de 2 000 signalements ci-
                                                               toyens ont été analysés en 2017 (portail de
        Pas de détection d’Aedes albopictus (niveau 0)         signalement national :
        Interception ponctuelle d’Ae. albopictus (niveau 0b)   signalement-moustique.fr).
        Ae. albopictus présent et actif (niveau 1)

13                                                                     # Rapport d’activités EID Méditerranée 2017
# Santé publique :
           la LAV indispensable
           La lutte antivectorielle (LAV) est, pour les maladies transmises
           par les moustiques - comme la dengue, le chikungunya ou le
           Zika, contre lesquelles aucun vaccin n’est disponible - le seul
           moyen d’endiguer les épidémies.

Cas suspects...
L’EID Méditerranée réalise des traitements dits de « lutte antivectorielle » (LAV) autour des lieux de séjour des voya-
geurs potentiellement infectés, revenant de zones où les maladies pouvant être transmises par Aedes albopictus, ou
d’autres moustiques, circulent. Ces traitements sanitaires sont pratiqués, pour le compte des conseils départementaux
concernés, dans le cadre du « plan national antidissémination dengue, chikungunya, Zika » piloté par la direction
générale de la Santé. En 2017, 191 cas à risque ont été signalés aux services de l’EID-Med, qui est allée expertiser
près de 500 lieux de passages de ces personnes potentiellement porteuses de virus, donnant lieu à plus de 70 trai-
tements LAV préventifs entre mai et novembre.

                                                                          Lutte contre
                                                                      le moustique-tigre
                                                                         vecteur (LAV)

                                                                                Départements membres de l’EID
                                                                                et conventionnés LAV avec l’EID
                                                                                Autres Départements
                                                                                conventionnés LAV avec l’EID
                                                                                Pour mémoire, zone d’action traditionnelle EID
                                                                                (moustiques nuisants des zones humides littorales)

... cas autochtonones
Le 9 août, un cas de chikungunya autochtone (acquis par une personne n’ayant pas voyagé) est signalé au Can-
net-des-Maures (Var). Des recherches épidémiologiques et entomologiques ont été menées sur le terrain. Au total,
17 cas ont été identifiés et les mesures de prévention ont nécessité la réalisation de 70 enquêtes et de 23 traite-
ments LAV, uniquement sur ce foyer. La réponse rapide des services sanitaires et de démoustication a permis
d’enrayer la circulation virale et d’éviter une épidémie d’ampleur, comme ce fut le cas, à la même période, aux
alentours de Rome (environ 300 / 400 cas estimés). Ce nouvel épisode représente néanmoins le plus grand foyer
de cas autochtones en France métropolitaine, en termes de nombre de cas.

# Rapport d’activités EID Méditerranée 2017                                                                                          14
# Expérimentation
          de lutte intégrée
          Les Départements n’ont pas l’obligation de lutter contre la nui-
          sance du moustique-tigre. En revanche, les communes peuvent
          instrumenter, en appui sur le CGCT et les règlements sanitaires
          départementaux, des outils préventifs ou contraignants. De son
          côté, l’EID-Med a mené en 2016 et 2017 une « opération pilote »
          dans 7 communes, visant à évaluer plusieurs types d’actions s’in-
          sérant dans une stratégie préventive globale. Objectif : fournir aux
          communes une sorte de « boîte à outils ».

Une méthodologie s'appuyant sur trois axes
      • actions sur le domaine public : prospection et traitement des gîtes publics, accompagnement des services
techniques et des gestionnaires, communication / information / sensibilisation.
       • actions sur le domaine privé : visites intradomiciliaires incluant une sensibilisation aux situations favorables
à la prolifération des moustiques-tigres et aux façons de s’en prémunir.
     • expérimentations de techniques innovantes, avec recours à des stations d’autodissémination, de piégeage
de moustiques adultes et de film de surface (voir page 18).

                                                              Des perspectives issues
                                                              de cette expérimentation
                                                                    • la mise à disposition des communes de mé-
                                                              thodes et d’outils éprouvés.
                                                                    • l'accompagnement des collectivités pour pas-
                                                              ser de la communication à la « mobilisation sociale ».
                                                                    • la poursuite de la montée en compétence des
                                                              agents.
                                                                    • le déploiement d’un plan d’action R&D pour
                                                              l’amélioration de la connaissance de l’écologie du
                                                              moustique-tigre (Aedes albopictus) et le développement
                                                              d’expérimentations de techniques de lutte efficaces et
                                                              respectueuses de l’environnement et de la santé.

L'EID Méditerranée se mobilise pour le Volontariat de Service Civique
Pour la troisième année consécutive, l'EID-Med a recruté en 2017 une dizaine de
jeunes Volontaires pour exercer une mission de service public. Ils ont bénéficié
d'une formation de 3 semaines orientée sur la connaissance du moustique et les
relations interpersonnelles. Encadrés par une tutrice entièrement dédiée à cette
activité et des tuteurs en agence, ils ont été affectés à des missions de sensibili-
sation de la population aux mesures préventives de lutte contre la prolifération du moustique-tigre. Ils ont ainsi dé-
couvert un environnement professionnel et développé une expérience, notamment par le travail d’équipe et le «
rendre compte ». Ceci contribuera sans doute à les accompagner pour définir leur projet d'avenir.

15                                                                                 # Rapport d’activités EID Méditerranée 2017
# Rapport d’activités EID Méditerranée 2017   28
                                               8
# I nno v atio ns
          e t p e rsp e ctiv e s
          L'EID Méditerranée oriente résolument ses travaux de recherche
          & développement autour de méthodes de lutte innovantes visant
          à diversifier les outils utilisés contre la nuisance due aux mous-
          tiques.

Le piégeage de masse : une méthode d'appoint
L’EID-Med teste, évalue et utilise des dispositifs de piégeage de-
puis presque 20 ans. Initialement réservés à des fins scienti-
fiques, elle adopte dorénavant ces dispositifs dans sa stratégie
de lutte intégrée contre la nuisance due aux moustiques, avec
3 types d'usage : à des fins opérationnelles, en complément
d'une stratégie antilarvaire et en protection de type « barrière »
entre les sites de production des moustiques et les sites à pro-
téger.

                                                   Des pièges en ville
                                                   Tout en poursuivant les tests du type « barrière », menés depuis
                                                   2015, les expérimentations se sont centrées, en 2017, d’une part
                                                   sur la recherche d’une meilleure connaissance des pièges à
                                                   CO2 disponibles sur le marché (évaluation et comparaison de
                                                   différents pièges commercialisés) et, d’autre part, sur la mise en
                                                   place sur le terrain de pièges à oviposition (expérimentation à
                                                   l’échelle d’un quartier de l’usage de pièges disposés chez des
                                                   particuliers). Les résultats enregistrés ont été encourageants et
                                                   permettent de renforcer l’intérêt de l’établissement pour ce type
                                                   de moyen complémentaire de suivi voire de contrôle des popu-
                                                   lations de moustiques.

17                                                                              # Rapport d’activités EID Méditerranée 2017
Les films de surface : une nouvelle technique antilarvaire non biocide !
Les « films de surface » sont des produits à base de silicone qui agissent en formant une fine pellicule monomolécu-
laire à la surface de l’eau et empêchent les larves et les nymphes de respirer et donc de se développer. Agissant de
façon mécanique et faciles d’emploi, ils sont envisageables pour les traitements en milieu urbain et périurbain des
vides sanitaires, avaloirs, toitures terrasse, collecteurs d’eau de pluie, etc. Ces produits ne sont pas considérés comme
des biocides au sens de la réglementation européenne.
Une campagne d’évaluation en trois phases a été conduite en 2017 : test en gobelet en laboratoire (phase 1), essai
en bassine en conditions semi-contrôlées (phase 2) et application in situ sur cuves inox, fossés, puits, avaloirs, en
conditions quasi-opérationnelles (phase 3). L’efficacité est très satisfaisante pour l’ensemble des phases et des confi-
gurations expérimentales.

Ces résultats ont permis, dès la fin de 2017, d’envisager d’in-
tégrer ce type de produit dans la panoplie des solutions tech-
niques de l’établissement. Des expérimentations complémen-
taires sont programmées en 2018, afin d’affiner la maîtrise de
ce type de produit (autres produits, différentes formulations) et
de mesurer leur plus-value comparée à des produits biocides.

Les drones : de nouvelles perspectives pour le trai-
tement des biotopes à moustiques
Les évolutions technologiques dans le domaine des drones ont
amené à expérimenter à un niveau pré-opérationnel ce type
d’engin pour les épandages de Bti sur des parcelles de tailles
raisonnables (de 1 à 2 ha) en zone rurale.                          Essai en bassines en conditions semi-contrôlées (phase 2).

                                                                       une année pilote
                                                                      En 2017, l’accent a ainsi été mis sur l’acquisition
                                                                      d’un engin spécialement conçu pour ce type d’ac-
                                                                      tivité, à l’identification d’une agence opération-
                                                                      nelle pilote, à la formation et à la certification de
                                                                      deux agents et à la mise en place des modalités
                                                                      techniques et logistiques de l’expérimentation.

                                                                       Vol réglementé
                                                                      L’EID-Med est ainsi devenue un organisme agréé
                                                                      pour l’exploitation des drones pour l’observation
                                                                      et le traitement.
                                                                      Il reste à mesurer sur le terrain, en 2018, si ces
                                                                      engins hautement technologiques et non intrusifs
                                                                      peuvent améliorer les performances pour des ap-
                                                                      plications sur des chantiers morcelés de petite
                                                                      taille en milieu rural.

Si les résultats sont positifs, l’outil sera déployé dans l’ensemble des agences opérationnelles.

Le projet « DeltaSyn », dans le cadre du programme Pesticides-Écophyto
Il s'agit d'un projet partenarial coordonné par l’EID Méditerranée. Il consiste à développer une nouvelle stratégie de
LAV reposant sur l’utilisation d'insecticides associés à des molécules dérivées de produits répulsifs. L'objectif est
d’optimiser l’efficacité du traitement contre les moustiques vecteurs, en contournant les mécanismes de résistance
tout en réduisant, si possible, la dose d’insecticides et en assurant une protection maximale. La fin du projet est
prévue en juin 2018.

# Rapport d’activités EID Méditerranée 2017                                                                                      18
L’autodissémination ou l’art de prendre le « tigre » à son propre jeu…
Parmi les méthodes innovantes envisagées à titre expérimental par l’EID Méditerranée pour lutter contre le mous-
tique-tigre, l’autodissémination d’un larvicide est particulièrement élégante. Objet de premières investigations depuis
2015, l’autodissémination devient un projet de R&D prioritaire en 2018 !

 L’autodissémination, c’est quoi ?
Cette méthode est fondée sur le principe suivant : une station
de contamination simule un gîte de ponte attractif par la pré-
sence d’eau mais dont l’accès direct est protégé par une
moustiquaire. En tentant d’atteindre en vain la surface de
l'eau, la femelle se contamine d’un larvicide agissant à très
faibles doses et présent dans la partie interne de la station.
Après plusieurs tentatives de pontes infructueuses, la femelle
va rechercher d’autres gîtes de ponte présents dans les envi-
rons (vases, soucoupes de pots de fleurs et tous types de col-
lections d’eau) et y disséminer le larvicide. L’effet cumulatif de
ces contaminations à répétition finit par induire une baisse des
populations de moustiques-tigres adultes.

 Des questions en suspens...
Si les résultats obtenus depuis 2015 par l’EID Méditerranée,
en laboratoire et sur le terrain, à échelle expérimentale, ap-
portent de bonnes raisons de croire en cette méthode, l’éven-
tualité de son adoption à l’échelle opérationnelle va désormais
dépendre des réponses apportées aux deux questions sui-
vantes :
           • Cette méthode est-elle capable de réduire significativement l’abondance des populations de moustiques-
tigres ?
        • Ne présente-t-elle pas un risque pour la population générale et pour l’environnement, en particulier sur
les insectes non-cibles telles que les abeilles ?

                                                              un projet emblématique
                                                             Depuis décembre 2017, ces questions font désormais
                                                             partie intégrante d’un projet de recherche qui a pour ob-
                                                             jectif de poser définitivement les bases scientifiques de
                                                             la méthode d’autodissémination, en se focalisant sur le
                                                             moustique-tigre en métropole, et d’évaluer son opération-
                                                             nalité à une échelle réelle.
                                                             Bénéficiant dorénavant d’une subvention du FNADT
                                                                                                                               (*)

                                                             2017, les différents problèmes méthodologiques seront
                                                             explorés, et espérons-le, résolus au travers d’une ap-
                                                             proche originale, coordonnée par l’EID-Med et s’appuyant
                                                             sur des collaborations scientifiques externes (CTIS, INRA
                                                             Magneraud, CIRAD, LPTC Univ. Bordeaux) totalement
                                                             complémentaires, qui combineront des travaux de labo-
                                                             ratoire et in situ, ainsi que différentes techniques de mo-
                                                             délisation. Au terme de ce projet d’expérimentation et en
                                                             fonction des résultats obtenus, commencera une phase
                                                             de développement.
                                                             (*)
                                                                FNADT : Fonds national d’aménagement et de développement du ter-
                                                             ritoire.

19                                                                                    # Rapport d’activités EID Méditerranée 2017
# Gérer les risques littoraux
            Les missions du pôle Littoral sont en lien avec la gestion intégrée
            des zones côtières, la préservation de l’environnement et la ges-
            tion des risques littoraux. Ses interventions pour la préservation et
            la restauration des cordons dunaires, à la commande des collec-
            tivités, contribuent au contrôle de la nuisance des moustiques des
            marais, en évitant que des entrées marines parviennent à inonder
            les gîtes larvaires situés juste en arrière, en bordure des étangs.

Des études à haute valeur ajoutée
Le programme européen POSBEMED (*), qui regroupe 5 partenaires venant d’Italie, de France, d’Espagne et de
Grèce, a été lancé les 18 et 19 janvier 2017 à Montpellier. L’EID-Med en est le chef de file. L’objectif est d’offrir des
outils de gestion communs et durables, accompagnés de directives pratiques et efficaces, destinés aux utilisateurs
et gestionnaires des plages. Son objectif final est de développer une stratégie de gestion conjointe et transnationale
des prairies de posidonies, des plages et des dunes présentes le long des côtes méditerranéennes.

Des travaux innovants
La conception et la pose d’escaliers transdunaires expérimentaux sont proposées aux communes de la zone d’ac-
tion de l’EID-Med. Leur originalité : au lieu de sable, les marches sont remplies de broyats de bois flotté. Les ob-
jectifs : tester un nouveau mode de valorisation de ces broyats de bois flotté et solidifier les marches en évitant
l'affouillement du sable.
                                                                       APRèS
      AVANT

Le recours aux nouvelles technologies                                                   Représentation 3D de l’orthophoto
                                                                                        et des données interpolées
Dans le cadre d’un partenariat avec la DREAL Occitanie, plusieurs
survols en drone ont été réalisés sur les plages de Vendres, Vias
et Portiragnes.
Cette nouvelle technologie permet de constituer une image aé-
rienne de qualité sans équivalence et ainsi de suivre les travaux
et leurs impacts sur la dune, la plage et le trait de côte ; elle per-
met également de suivre simultanément, non seulement la posi-
tion du trait de côte mais aussi le volume de sable présent sur la
plage émergée, grâce à une reconstitution de la topographie.
Cette méthode semble particulièrement adaptée au suivi d’impact
des tempêtes sur la plage.

  POSBEMED ((Posidonia Beach Mediterranean) est un projet portant sur la définition d’une stratégie de gestion durable du système « banquettes
(*)

de posidonies / plages / dunes », retenu au titre du programme européen INTERREG MED. L’EID Méditerranée, réunie à 4 autres partenaires
issus d’Espagne, d’Italie et de Grèce, en est le chef de file.

# Rapport d’activités EID Méditerranée 2017                                                                                                20
# Parlez-vous « réseau » ?
          « Nul progrès sans échanges » : la mission publique confiée à
          l’EID Méditerranée fait de plus en plus appel à des compétences
          multidisciplinaires. Elle peut notamment compter sur deux solides
          réseaux. L’un est scientifique, l’autre est institutionnel et technique.
          Ils s’appellent « Vectopole Sud » et « ADEGE ».

Un réseau montpelliérain sur les vecteurs et maladies émergentes
Regroupant au sein de quatre plateformes les compétences scientifiques de l’IRD, du CIRAD, de l’INRA, du CNRS,
de l’Université de Montpellier et de l’EID-Med, Vectopole Sud constitue un réseau collaboratif unique en son genre
en France et en Europe. Ses centres d’intérêt concernent les arthropodes vecteurs de pathogènes responsables
de maladies infectieuses humaines ou animales émergentes et les nouveaux ravageurs de cultures, en cohérence
avec l'approche « Une Santé » (One Health). La finalité de ce réseau est de mieux structurer les compétences,
mutualiser les expertises, les outils et les moyens des partenaires du projet dans une communauté de recherche
sur Montpellier, pour les aspects développement, expertise, enseignement et valorisation. Créé en 2010, ce réseau
a été conduit par les partenaires, qui ont signé fin 2017 une convention-cadre de collaboration prorogeable jusqu’à
décembre 2020.

Quatre plateformes de recherche Vectopole Sud

     EID Méditerranée               uMR Mivegec                 uMR DGIMI                      uMR ASTRE

Une agence regroupant sept collectivités…
L’Agence nationale pour la DEmoustication et la Gestion
des Espaces naturels démoustiqués (ADEGE) réunit les
7 collectivités et établissements « opérateurs publics de
démoustication » intervenant sur le territoire national : EID
Méditerrannée, EID Rhône-Alpes, EID Atlantique, Col-
lectivité Territoriale (CT) de Martinique, CT de Guyane,
CT de Corse, Syndicat mixte du Bas-Rhin.
Une assemblée générale s'est déroulée à Lyon le 17 no-
vembre 2017. Le projet de constitution d'un conseil
scientifique et technique commun figurait en bonne place
parmi la dizaine de sujets inscrits à l'ordre du jour. Il de-
vrait voir le jour d'ici l'été 2018, avec recours à onze dis-
ciplines scientifiques.

21                                                                             # Rapport d’activités EID Méditerranée 2017
# Faire co nnaître
           l' EI D Mé dite rrané e
           Le président Morgo et la direction de l'EID Méditerranée propo-
           sent régulièrement de présenter les missions de l'établissement
           à des élus, représentants d'institutions ou partenaires. En 2017,
           ce sont près de 25 visites qui ont été organisées, majoritairement
           dans les locaux de l’EID, à Montpellier, avec découverte des ins-
           tallations, notamment des laboratoires et des engins.

                                                  12 visites
                                              des services de
                                               l'état (Préfets,
                                              DRAAF, DDTM,
                                                 ARS, DGS)

               3
        visites d'élus
         (sénateurs,                                           4 services
       président ass.,                                             de
          maires 34)                                          collectivités
                                                             (CD, Intercos)

                                                                                4
                                                                           partenaires
                                                                         (Ecole d'archi,
                                                                            Chambre
                                                                          d’agriculture
                                                                            du Gard,
                                                                          associations)

# Rapport d’activités EID Méditerranée 2017                                                22
# Une gouvernance
         Composition du conseil d’administration

                                                                    Conseil départemental
                                                                         de l'Aude

                 Conseil départemental                              Nicolas Sainte-Cluque
                des Pyrénées-orientales                         et Séverine Mateilletitulaires

                                                                          Alain Ginies
                   Martine Rolland                              et Magali Vergnessuppléants
            et Damienne Beffaratitulaires

                      Michel Moly
               et José Puigsuppléants

                                                     Conseil départemental
                                                           du Gard

                                                          Léopold Rosso
                                                   et Geneviève Blanctitulaires

                                                         Caroline Breschit
                                                       et Maryse Giannaccin
            Conseil départemental
                de l'Hérault
                                                           suppléants

         Christophe Morgoprésident
     vice-président du Conseil départemental
                    de l'Hérault
                                                                           Conseil départemental
          Kléber Mesquidatitulaire                                        des Bouches-du-Rhône
       président du Conseil départemental
                   de l'Hérault
                                                                              Lucien Limousin
          Véronique Calueba-Rizzolo                                    et Corinne Chabaudtitulaires
         et Cyril Meuniersuppléants
                                                                             Marie-Pierre Callet
                                                                         et Henri Ponssuppléants

23                                                              # Rapport d’activités EID Méditerranée 2017
Conseil départemental
                             du Var

                     Francis Rouxtitulaire                                Composition
                                                                            du Bureau
                François Cavaliersuppléant

                                                      Christophe Morgoprésident
                                                  vice-président du Conseil départemental
                                                                 de l'Hérault

                                                    Martine Rollandvice-présidente
                                               Conseil départemental des Pyrénées-Orientales
                                                  Nicolas Sainte-Cluquevice-président
                                                      Conseil départemental de l’Aude
                                                    Kléber Mesquidavice-président
                                                    Conseil départemental de l’Hérault
                                                     Léopold Rossovice-président
                                                      Conseil départemental du Gard
                                                  Corinne Chabaudvice-présidente
                                               Conseil départemental des Bouches-du-Rhône
                                                    Didier Codorniouvice-président
                                                        Conseil régional d’Occitanie
                        Conseil régional              Francis Rouxvice-président
                         de l’occitanie                Conseil départemental du Var

                     Didier Codorniou
               et Christian Assaftitulaires

                      Jean-Luc Bergeon
                      et Christian Dupraz
                         suppléants

                                                       Calendrier 2017
                                                        26 janvierCA
                                                   (Conseil d’administration)
                                                        30 marsBureau
                                                            4 maiCA
                                                         29 juinBureau
                                                       21 septembreCA
                                                        16 novembreCA
                                                        21 décembreCA
                                                         (vote du budget)

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