De nos actions LA SANTÉ AU CŒUR - La Région investit dans la santé des Normands

 
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De nos actions LA SANTÉ AU CŒUR - La Région investit dans la santé des Normands
La Région investit
  dans la santé
 des Normands
    2017-2021

LA SANTÉ AU CŒUR
de nos actions
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« La Région investit dans la santé des Normands »
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La santé est un enjeu et une préoccupation forte de la population normande.
Aujourd’hui certains défis sont à relever pour que l’ensemble des facteurs participant à la
bonne santé des normands soient pris en compte d’une part, et que, d’autre part, la santé
constitue un facteur de croissance, de dynamisme et d’attractivité pour notre région.
C’est bien avec cette approche aussi large que possible que la politique régionale en matière
de santé pourra réussir.
 Elle  se doit d’être ambitieuse et d’engager la collectivité vers des politiques co-construites
avec nos différents partenaires, particulièrement l’ARS (Agence régionale de santé).
Si la santé relève d’abord de la compétence de l’Etat, la Région souhaite se mobiliser sur ce
sujet et porter sa stratégie sur l’ensemble du mandat.

Hervé MORIN
Président du Conseil régional de Normandie
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SOMMAIRE

1ère partie
Un contexte défavorable qui nécessite une stratégie régionale globale................................................... 07

  1. Le contexte normand : un portrait contrasté incitant à une intervention
			 de la collectivité.............................................................................................................................................................................. 08
           1.1 Démographie : un vieillissement de la population qui s’accélère.............................................................................................. 08

			 1.2 Un contexte socio-économique proche de la moyenne nationale mais des disparités fortes qui
								 nécessitent une grande vigilance.......................................................................................................................................................... 08
           1.3 Des indicateurs de santé défavorables qui se traduisent par une surmortalité importante............................................ 09
           1.4 Les indicateurs d’accès aux soins : une situation à améliorer................................................................................................... 09
           1.5 Un contexte environnemental impacté par les activités économiques et l’urbanisation................................................. 09

     2. Une approche globale de la santé.......................................................................................................................................... 12
     3. Une intervention de la collectivité coordonnée avec les acteurs et les partenaires.................................... 13
     4. La politique santé de la Région : un processus évolutif et concerté.................................................................... 15

2ème partie
Premières orientations pour construire une politique régionale de santé............................................... 17

     1. Observer pour mieux connaître et sensibiliser les populations aux enjeux de santé.................................. 18
			        1.1 Développer les outils de connaissance et mesurer les impacts sur la santé........................................................................ 18
           1.2 L’éducation à la santé : pour une prise de conscience individuelle et collective................................................................. 19

     2. Créer un contexte favorable pour bien vivre le plus longtemps possible en Normandie........................... 20
			        2.1 Prévention : passer d’un système de santé centré sur le soin vers un système donnant
               toute sa place à la prévention................................................................................................................................................................. 20
			        2.2 Développer la formation et favoriser la mise en réseau des professionnels de santé autour des patients............... 22
           2.3 Inscrire la santé et la qualité de vie dans l’ensemble des politiques régionales.................................................................. 26

     3. La santé : un levier et une visibilité pour l’économie normande et des filières d’excellence.................. 29
           3.1 Recherche et innovation : contribuer au rayonnement et au développement de la Région ............................................ 29
           3.2 Vers la structuration d’une filière santé attractive.......................................................................................................................... 31
           3.3 Silver économie : une longueur d’avance........................................................................................................................................... 32

Conclusion .................................................................................................................................................................................................. 34
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Première partie

                  Un contexte défavorable
                  qui nécessite une stratégie
                  régionale globale

                          --------------------------------------------

                  L’organisation mondiale de la santé (OMS) a donné sa
                  première définition de la santé en 1946 dans le préam-
                  bule à sa constitution :
                   «La santé est un état complet de bien-être physique,
                  mental et social, et ne consiste pas seulement en une
                  absence de maladie ou d’infirmité.»

                  En 1986, la charte d’Ottawa adoptée par la première
                  conférence internationale pour la promotion de la santé
                  indique :
                  «La promotion de la santé est le processus qui confère
                  aux populations les moyens d’assurer un plus grand
                  contrôle sur leur propre santé et d’améliorer celle-ci.»

                  La Région veut agir en faveur de la santé des Normands
                  par une politique volontariste qui doit prendre en compte
                  la situation et le contexte propres de la Normandie avec
                  ses faiblesses et aussi ses atouts.

                        -----------------------------------------------

                  7
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Un contexte défavorable qui nécessite une stratégie régionale globale

1 - Le contexte normand : un portrait contrasté incitant à
une intervention de la collectivité
Le diagnostic posé par la Région s’appuie sur le partenariat avec l’Agence régionale de santé.
L’élaboration en cours du PRSE3 (le 3ème plan régional santé environnement) co-piloté avec l’Etat
et l’ARS a permis de dresser un bilan et un état des lieux sur lesquels s’appuie la collectivité pour
définir le contexte normand.

1.1                                                        1.2
Démographie : un vieillissement                            Un contexte socio-économique proche
de la population qui s’accélère                            de la moyenne nationale mais des
                                                           disparités fortes qui nécessitent une
La Normandie est une région de contrastes : si elle
reste dans son ensemble un territoire rural, elle compte   grande vigilance
aussi des villes importantes comme Rouen, Caen, La
Havre. Les densités de population sont inégales d’un       La Région présente un taux de chômage proche de
département à l’autre : elle est la plus forte en Seine-   la moyenne nationale et un taux de pauvreté qui est
Maritime et la plus faible dans l’Orne.                    légèrement inférieur.

                                                           Ces chiffres cachent des disparités infra régionales
                                                           fortes :

                                                                  un taux de pauvreté plus important dans l’Orne
                                                           		      et la Seine-Maritime ;
                                                                  une situation plus dégradée en termes d’emploi
                                                           		      dans l’Eure et la Seine-Maritime ;
                                                                  globalement, une forte représentation
                                                           		      d’ouvriers mais une part conséquente
                                                           		      d’agriculteurs dans l’Orne et la Manche ;
La population est plus jeune dans le département de
                                                                  une activité inégalement répartie : une part
l’Eure et plus âgée dans les départements de l’Orne et
                                                           		      d’actifs plus importante dans l’Eure mais un
de la Manche.
                                                           		      grand nombre d’étudiants en Seine-Maritime
                                                           		      et dans le Calvados ; une part des retraités plus
Un élément important à prendre en compte est celui
                                                           		      importante dans l’Orne et la Manche.
du vieillissement accéléré de la population lié au dé-
part des jeunes vers d’autres régions puisque l’indice
de vieillissement est plus élevé que la moyenne natio-     La filière santé est une force économique pour la ré-
nale ainsi que la part des 75 ans et plus vivant seuls à   gion avec des grands secteurs comme la pharmacie,
domicile. C’est la 3ème région ayant la part la plus im-   les dispositifs médicaux, les applications médicales du
portante pour cette catégorie de population.               nucléaire.

   • 3 334 657 habitants au 1er janvier 2015               Les acteurs sont nombreux et le potentiel est fort. Ainsi
                                                           la sous traitance est à la pointe et la recherche de la
   • 3 villes de plus de 100 000 habitants
                                                           sécurité et de la qualité sont des enjeux transversaux à
   • taux de croissance annuel moyen de                    cette filière.
     la population : + 0,27 (France : + 0,51)
   • densité de 111,1 supérieure à la moyenne              La filière santé, pour être plus attractive, reste cepen-
     nationale (103,1)                                     dant à reconstruire : l’éparpillement des acteurs en-
   • indice de vieillissement (nombre de                   traîne un manque de lisibilité de la richesse du tissu
     personnes de 65 ans et plus pour 100                  économique et industriel de la Normandie.
     personnes de moins de 20 ans) : 72,6
     (France : 70,6)                                           •   72,2 % d’actifs (France : 73 %)
   • part des plus de 75 ans : 9,5 % (France :                 •   25 % d’ouvriers (France : 20 %)
     9,2 %)                                                    •   taux de chômage : 12,9 % (France : 12,6 %)
   • part des 75 ans et plus vivant seuls à                    •   taux de pauvreté : 13,4 % (France : 14,3 %)
     domicile : 40,2 % (France : 38,5 %)                           en progression

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Un contexte défavorable qui nécessite une stratégie régionale globale

    1.3                                                          1.4
    Des indicateurs de santé défavorables                        Les indicateurs d’accès aux soins : une
    qui se traduisent par une surmortalité                       situation à améliorer
    importante
                                                                 La situation de la
    L’état de santé des Normands se caractérise par une          région montre que l’ac-
    surmortalité et une mortalité prématurée supérieure à        cès aux soins, de par
    la moyenne nationale.                                        le nombre de profes-
                                                                 sionnels de santé qui y
    Des disparités territoriales fortes existent avec une sur-   sont installés, n’est pas
    mortalité marquée dans l’Eure et la Seine-Maritime et        propice tant pour les
    les grandes agglomérations.                                  professions médicales
                                                                 que paramédicales. Il
    La mortalité par cancer est importante pour le cancer        conviendra d’affiner la
    du sein chez la femme, les cancers de la trachée, des        connaissance des don-
    bronches et du poumon et pour les mélanomes.                 nées sur ces professions
                                                                 exerçant dans les établissements de santé.
    La Normandie se distingue notamment par des admis-
    sions en affection longue durée, significatives pour les     Le contexte démographique des professionnels de
    maladies de l’appareil circulatoire et pour les insuffi-     santé dans la région appelle la vigilance puisque 20 %
    sances respiratoires chroniques.                             des médecins libéraux (médecins généralistes et spé-
                                                                 cialistes) partent à la retraite d’ici 2020.

                                                                      Pour 100 000 habitants :
                                                                    • médecins généralistes libéraux : 84,1
                                                                      (France : 92,9)
                                                                    • infirmiers libéraux : 131,5 (France : 168,2)
                                                                    • masseurs kinésithérapeutes : 62,6
                                                                      (France : 101,9)
                                                                    • chirurgiens-dentistes : 35,1
                                                                      (France : 56,2, la Normandie étant la
                                                                      région la moins pourvue
                                                                    • gynécologues obstétriciens libéraux : 13,1
                                                                      (France : 18,8)
                                                                    • ophtalmologues libéraux : 6,1
                                                                      (France : 7,3)

    En revanche, les chiffres sont plus favorables et            1.5
    inférieurs pour le diabète, les maladies psychiques, la      Un contexte environnemental impacté par
    maladie d’Alzheimer.
                                                                 les activités économiques et l’urbanisation
    Il faut souligner également une mortalité par maladies
                                                                 Malgré les nets progrès réalisés pour limiter les émis-
    associées à la consommation d’alcool et par suicide.
                                                                 sions de gaz nocifs par les installations industrielles, les
                                                                 grandes agglomérations normandes et le territoire de
       • mortalité (pour 100 000 habitants) : 810,7
                                                                 l’Axe Seine en subissent encore les effets.
         (France : 765,3)
       • mortalité prématurée (avant 65 ans) :                   Les impacts sur l’environnement liés à l’activité hu-
         218,9 (France : 192)                                    maine ont cependant des origines diverses.
       • mortalité par cancers : 236,4
         (France : 221,1)
       • mortalité par maladies associées à la                     • Les risques liés à l’agriculture
         consommation d’alcool : 35,7                                sont désormais bien identifiés
         (France : 28,1)
       • mortalité par suicide : 20,6                            L’agriculture joue un rôle économique essentiel en
         (France : 15,6)                                         Normandie. Elle est orientée vers les grandes cultures
                                                                 et l’élevage laitier. Depuis 2008, il est constaté une forte

                                                            9
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Un contexte défavorable qui nécessite une stratégie régionale globale

croissance de l’agriculture biologique mais la surface
demeure faible (9ème rang sur 13 régions pour la part
de bio).

Compte tenu des contraintes liées au marché, les
pratiques d’agriculture intensive se sont développées
ces dernières années.

Au-delà de la diminution de la biodiversité et de la
dégradation du cadre de vie, ce mode d’exploitation a
des impacts directs sur la santé.

Les premiers touchés sont les agriculteurs eux-mêmes
et les personnes habitant à proximité des exploitations :
pollution de l’air, perturbateurs endocriniens ….

D’autres effets sont mesurables notamment en ma-            La nouvelle politique agricole régionale vise à réduire
tière de pollution des eaux (cours d’eau et nappes          ces impacts.
phréatiques).

  • L’extension des aires urbaines accroît les risques liés notamment aux trajets domicile-travail
                                                                                                         Les aires urbaines

L’urbanisation est très marquée dans une région             L’étalement urbain, particulièrement important en
pourtant fortement agricole : la part occupée par les       Seine-Maritime, est l’une des causes de l’accroissement
espaces naturels est plus faible que la moyenne natio-      des distances domicile-travail. Ce dernier a un impact
nale avec une extension des zones d’habitat, d’activité     direct sur la santé individuelle (stress, accidents corpo-
et des grands centres commerciaux en proximité des          rels et/ou mortels) et collective (engorgement des axes
agglomérations.                                             routiers et des centres villes, dégradation de la qualité
                                                            de l’air et du cadre de vie des habitants…).

                                                            10
Un contexte défavorable qui nécessite une stratégie régionale globale

      • Le transport des marchandises et des per-              De la même manière, le boulevard périphérique de
        sonnes assuré majoritairement par le mode              Caen assure à la fois la desserte de l’agglomération et
        routier mais des efforts déjà engagés pour             des principaux flux entre la Bretagne et la Normandie.
        développer la multi modalité et les trans-             En 2013, au niveau du port du Havre, les parts modales
        ports en commun intermodaux                            des pré- et post-acheminements de conteneurs en EVP
                                                               (équivalent vingt pieds), sont hors transbordement,
    La priorité accordée au mode routier pour le transport     respectivement de 85,6 % pour la route, de 9,9 % pour
    de marchandises au cours des dernières décennies se        le fleuve et de 4,5 % pour le rail.
    traduit par de fortes nuisances en termes de bruit et de
    pollution de l’air.                                        En 2015, HAROPA s’est vu qualifié de «BEST GREEN
                                                               PORT». HAROPA s’est engagé pour le climat dans le
    Un flux continu de poids lourds assure le transfert de     cadre de la COP 21 et a développé 21 solutions «COP
    marchandises vers ou en provenance des grands ports        21» dans le domaine du transport et de la logistique.
    maritimes de Rouen et du Havre (céréales en prove-
    nance des Hauts-de-France et du Centre-Val-de-Loire        Par ailleurs, la politique de transport en commun mise
    vers le port de Rouen, containers à destination ou en      en place par la Région peut être citée notamment avec
    provenance du Havre…).                                     le déploiement des dispositifs d’intermodalité sur le
                                                               territoire.
    Par ailleurs, l’agglomération de Rouen se trouve
    sur le tracé des anciennes RN14 et RN15 et au carrefour    En revanche, il faut souligner les efforts réalisés pour la
    des autoroutes A13 (liaison Est-Ouest entre la Normandie   création de vélo-routes, de voies vertes et de réseaux
     et l’Ile-de-France) et A28 (liaison nord-sud entre le     de transports collectifs qui intègrent des lignes de
    sud de la France et les pays du nord de l’Europe).         tramway (Caen, Rouen, Le Havre) et la mise en place du
    Le trafic de poids lourds y est donc particulièrement      dispositif Atoumod (intermodalité) sur l’agglomération
    important.                                                 de Rouen.

      • La pollution de l’air                                                                              Territoires des PPA

                                                         11
Un contexte défavorable qui nécessite une stratégie régionale globale

La qualité de l’air en Normandie est contrastée. Alors        trie (19 %). Les transports étaient responsables de près
que sur les départements du Calvados, de la Manche            de la moitié (49 %) des émissions de NOX ; devant
et de l’Orne, l’air est considéré comme «bon ou très          l’industrie (31 %) et l’agriculture (13 %).
bon» pendant au moins 80 % du temps, l’indice global
de qualité de l’air (ATMO) mis en place sur les agglo-             • 1 711 ICPE (installations classées pour la
mérations de Rouen et Le Havre montre une qualité de                 protection de l’environnement) dont
l’air médiocre à très mauvaise environ 10 % du temps.
                                                                   • 46 installations industrielles SEVESO
Les zones sensibles à la qualité de l’air concernées se            • 183 communes en zones sensibles (dé-
concentrent essentiellement autour des principales                   passements des normes réglementaires
villes de la région et de la vallée de Seine (du fait de             pour les particules fines) représentant 6 %
la présence de l’industrie et du trafic induit par l’auto-           de la superficie soit 40 % de la population
route A13).                                                        • 2 600 décès par an dus à la pollution de
                                                                     l’air (48 000 pour la France)
Des dépassements des valeurs limites d’exposition au               • 1 360 kms de vélo routes et de voies
dioxyde d’azote (NO2) et aux particules (PM10) sont ré-              vertes
gulièrement observés dans la Seine-Maritime et dans
l’Eure, qui du fait de leur situation au regard de la qua-
lité de l’air, sont entièrement couverts par un Plan de       Les indicateurs normands imposent que l’ensemble
Protection de l’Atmosphère (PPA).                             des facteurs soient pris en compte afin de créer un en-
                                                              vironnement favorable à la santé.
L’agriculture est le premier secteur d’émissions de
PM10 (38 %), devant le résidentiel (24 %), et l’indus-

2. Une approche globale de la santé
Au vu de ces premiers éléments de diagnostic, il ap-          Cette politique de santé sera coordonnée avec les
paraît clairement que la santé relève d’une approche          priorités et les grands schémas régionaux : le SRAD-
globale. L’ensemble des déterminants qui influent sur         DET (Schéma Régional d’Aménagement de Dévelop-
l’état de santé de la population doivent être pris en         pement Durable et d’Egalité des Territoires) prévu par
considération : facteurs environnementaux, sociaux,           la loi NOTRe, le SRESRI (Schéma Régional de l’Ensei-
économiques et individuels.                                   gnement Supérieur, de la Recherche et de l’Innova-
                                                              tion), le SRDEII (Schéma Régional de Développement
La politique de santé ne peut se réduire à une vision         économique des Entreprises, pour l’Innovation et l’In-
quantitative (par les coûts de la médecine et la gestion      ternalisation), les priorités environnementales.
administrative) ou à une question individuelle.
C’est à la fois un bien collectif et un facteur de dévelop-
pement personnel.

C’est également un facteur de croissance et un inves-
tissement :
    un investissement humain qui implique une
		 action sur la prévention, l’accès aux soins, la
		 coordination des soins, la démographie et la
		 répartition des professionnels de santé, les
		 formations, la recherche et bien entendu
		 l’environnement. La santé au travail doit
		 également être prise en compte ;
    un investissement productif avec la structuration
		 d’une filière économique santé (filière écono-
                                                              Les déterminants de santé en 4 niveaux- Le modèle de Dahlgren et Whitehead
		 mique et industrielle) et une offre de formation
		 en santé.

Dans cette vision globale, la Région aura une politique
                                                                  Appréhender la santé sous tous ses aspects
volontariste : d’abord de par sa compétence forte en
                                                              donne du sens et sa place aux actions de la Région
terme d’aménagement du territoire qui lui donne un
large champ d’intervention et, sur les formations sani-
taires et sociales.

                                                              12
Un contexte défavorable qui nécessite une stratégie régionale globale

    3. Une intervention de la collectivité coordonnée avec
    les acteurs et les partenaires.
    La loi du 13 août 2004 relative aux libertés et respon-      Il s’agit d’un outil stratégique, à l’échelle normande,
    sabilités locales a transféré des compétences aux            qui permet d’élaborer des actions transversales dans
    Régions en matière de formations sanitaires et sociales :    les différents domaines ayant un impact sur la santé :
    nombre de professionnels de santé à former, finance-         l’environnement (l’air, l’eau…), les transports, l’habitat,
    ment des instituts de formation et aides aux étudiants       l’aménagement du territoire, l’agriculture, l’éducation
    sur critères sociaux.                                        et la formation. Cette démarche est encadrée par la
                                                                 loi de santé publique du 9 août 2004, la loi de pro-
    Cependant, la collectivité ne peut agir seule dans le        grammation relative à la mise en œuvre du Grenelle de
    domaine de la santé : elle doit tenir compte des ac-         l’environnement du 3 août 2009 et la loi de modernisa-
    teurs majeurs et des politiques qui émanent du niveau        tion de notre système de soins de 2016.
    national (dispositifs législatifs et réglementaires) et de
    leur déclinaison au plan régional par l’ARS (Agence          Ces textes prévoient tous les cinq ans l’élaboration
    Régionale de Santé) de Normandie ou par d’autres             d’un Plan National Santé Environnement (PNSE),
    institutions.                                                décliné au niveau régional avec le plan régional santé
                                                                 environnement.
    La convention de partenariat à élaborer entre la Région      Le PRSE 3 Normand verra le jour fin 2017 et permettra
    et l’ARS constituera l’une des traductions de cette coo-     de définir les priorités pour la région.
    pération renforcée entre la Région et ses partenaires.
                                                                 Par ailleurs, elle soutient dans le cadre du Contrat de
    La Région veille à la cohérence de ses actions en s’im-      Plan Etat-Région les actions menées par l’ARACT.
    pliquant dans l’élaboration du 3ème Plan Régional Santé
    Environnement (PRSE3), pour la période 2016-2020 mis         De même, le SRADDET, nouvel outil d’aménage-
    en œuvre par l’Etat, l’Agence Régionale de Santé et la       ment du territoire prévu par la loi NOTRe du 7 août
    Région.                                                      2015, contribue à la mise en cohérence des politiques

                                                                                              Les 7 territoires de démocratie sanitaire

                                                           13
Un contexte défavorable qui nécessite une stratégie régionale globale

menées. Co-construit avec l’ensemble des acteurs et          renforce la démocratie sanitaire. Des représentants des
des collectivités territoriales, il vise à une définition    conseils régionaux siègent dans toutes les instances
transversale et partagée des enjeux d’aujourd’hui et de      mises en place par l’ARS : conseils territoriaux de santé,
demain des territoires normands et définira les règles       CRSA (conférence régionale de santé et de l’autono-
du jeu régionales pour : garantir l’équilibre et l’éga-      mie), commissions.
lité des territoires, assurer une gestion économe de
l’espace, désenclaver les territoires ruraux, dévelop-       Les territoires de santé ont été arrêtés fin 2016, après
per les infrastructures de transports et d’intermodalité,    consultation de la Région : sept territoires de santé
relever les défis de l’habitat, maitriser et valoriser       ont été définis. Ce découpage est un préalable au lan-
l’énergie, lutter contre le réchauffement climatique         cement des travaux du PRS (projet régional de santé)
et la pollution de l’air, restaurer la biodiversité, mieux   conduit par l’ARS, et auquel la Région sera associée.
gérer les déchets.
                                                             La Région conçoit son intervention comme une action
Le SRADDET sera adopté au plus tard le 27 juillet            spécifique en dégageant ses priorités mais en concer-
2019. Il aura à prendre en compte la stratégie santé         tation et en complémentarité avec les acteurs du
régionale.                                                   secteur.

La loi de modernisation de notre système de santé du
26 janvier 2016 fait évoluer notre système de soins et

                          Appréhender la politique de santé en cohérence avec les partenaires
                          et leurs actions confère à l’intervention de la Région son efficacité

                                                             14
Un contexte défavorable qui nécessite une stratégie régionale globale

    4. La politique santé de la Région : un processus évolutif et
    concerté

    La Normandie, créée à partir de la fusion des Haute-          Dans ce travail de définition d’une politique régionale
    Normandie et Basse-Normandie, a comme premier                 en matière de santé, il sera pertinent d’associer des
    chantier d’harmoniser les dispositifs en place afin que       professionnels de santé (experts, ordres, syndicats),
    tout citoyen normand ait accès aux mêmes services             des étudiants en formation, l’Université, des associa-
    sur le territoire. Ces dispositifs d’intervention sont ou     tions, certaines institutions (CPAM) et le CESER.
    seront évalués et permettent ou devront permettre de
    dégager une politique qui assure l’équité.
                                                                               Appréhender la santé dans le
                                                                           cadre d’une démarche évolutive et
                                                                           concertée donne de la pertinence
                                                                                aux actions de la Région

                                                                  Le contexte normand plaide pour que la Région ait
                                                                  une action volontariste sur la santé publique en déter-
                                                                  minant les enjeux majeurs et les orientations pour le
                                                                  territoire.

    Partant du principe que la santé est multifactorielle et
    que son action porte sur l’ensemble des déterminants
    (environnementaux, comportementaux, personnels,
    économiques, culturels…), l’intervention de la Région
    s’effectue dans un contexte complexe et évolutif.

    Elle est donc conçue en deux étapes :

         définition des grandes orientations stratégiques
    		    qui donnent un «cap» et définissent des axes
    		    forts de travail. D’ores et déjà certains dispositifs
    		    sont en place ;
         déclinaison des actions régionales prenant en
    		    compte à la fois le prochain PRS normand qui
    		    doit voir le jour début 2018 mais aussi les
    		    actions des autres collectivités comme les
    		    conseils départementaux (schémas géronto-
    		    logiques pour les personnes âgées) ou les EPCI
    		    qui se sont recomposés au 1er janvier 2017. Ces
    		    acteurs pourront faire émerger des initiatives
    		    locales.

                                                            15
Deuxième partie

                  Premières orientations
                  pour construire une politique
                  régionale de santé

                         --------------------------------------------

                  La Région intervient sur différents champs en faveur
                  de la santé et du bien-être des Normands.

                        -----------------------------------------------

                  17
Premières orientations pour construire une politique régionale de santé

 1. Observer pour mieux connaître                                                       et        sensibiliser
 les populations aux enjeux de santé
 Si elle n’a pas de compétence proprement dite en matière de santé, la Région peut en revanche s’appuyer
 sur un réseau d’acteurs et de partenaires pour disposer de diagnostics précis et territorialisés, s’informer sur
 les évolutions en cours et les démarches déjà engagées, afin de mettre en œuvre des politiques efficaces.
 La connaissance est ainsi un préalable à la décision et à l’action pour les professionnels et les acteurs de la
 santé. Elle l’est aussi pour sensibiliser les habitants aux comportements favorables à leur santé.

1.1                                                                pour des analyses spécifiques, en lien notam-
                                                           		       ment avec des actions de prévention, relatives
Développer les outils de connaissance et                   		       aux publics jeunes (lycéens, apprentis), aux
mesurer les impacts sur la santé                           		       quartiers prioritaires « politiques de la ville », ou
                                                           		       sur la thématique « santé des femmes ».

                                                           La Région s’appuiera sur ces analyses pour cibler ses
                                                           actions sur des thèmes d’intérêt régional, en prenant
                                                           en compte les personnes les plus fragiles et les terri-
                                                           toires les plus en difficulté. L’ORS sera également char-
                                                           gé d’établir un état des lieux de l’offre de soins régio-
                                                           nale, de premier recours en particulier.

                                                           Le diagnostic de l’état de santé des Normands et de
                                                           l’offre de soins seront produits dès 2017 et complétés
                                                           d’indicateurs de suivi qui permettront de mesurer l’im-
                                                           pact des politiques publiques menées et, en particulier,
                                                           l’action régionale sur les territoires.

                                                           Il sera important à travers certaines études spécifiques
                                                           selon les publics ou les thématiques retenues de mieux
                                                           cibler les actions à mener.

                                                                • Les autres structures d’observation : des
                                                                  outils à mobiliser au profit de la santé et de
                                                                  la qualité de vie
  • L’observatoire régional de la santé (ORS) : la
    santé des Normands et l’offre de soins sur             La préservation de la biodiversité participe au maintien
    les territoires à la loupe                             d’un environnement favorable qui lui-même a un effet
                                                           sur la santé.
L’Observatoire Régional de Santé (cofinancé par la
Région) suit les évolutions de la santé des Normands.      Un Observatoire régional de la biodiversité, projet par-
Il assure le suivi des indicateurs et réalise des études   tenarial entre la Région, l’Etat, l’Agence de l’Eau de
sur des sujets intéressant plus particulièrement la        Seine-Maritime et les départements, fonctionnera en
Normandie.                                                 2017 à l’échelle normande.

La Région et l’ORS, par convention, renforceront leur      L’Agence régionale de la biodiversité en projet,
partenariat autour d’axes d’intervention partagés, afin    l’extension des outils développés par Air Normand sur
d’optimiser les réponses apportées aux besoins de          l’ensemble du territoire régional, les outils de connais-
santé de la population. L’objet de cette convention est    sance de la qualité des eaux, notamment, sont autant
d’inscrire ce partenariat sur la période triennale 2017-   de moyens pour appréhender la réalité afin de mieux
2019, et de préciser les grands axes de collaboration      cibler les enjeux et être en capacité de définir les
entre les deux signataires.                                priorités d’actions.

Au-delà d’un soutien aux activités socles de cet orga-
nisme, la Région sollicitera l’ORS :
    en matière d’enquêtes quantitatives et
		 qualitatives ;

                                                           18                                                               18
Premières orientations pour construire une politique régionale de santé

    1.2                                                          Il s’agit donc de convaincre. Là réside toute la com-
    L’éducation à la santé : pour une prise de                   plexité de l’action publique en matière de santé envi-
                                                                 ronnementale. En cela, les politiques d’éducation et de
    conscience individuelle et collective                        prévention ont un rôle central et considérable. Par le
                                                                 biais de sa politique de soutien à l’éducation au dé-
    L’éducation pour la santé permet aux personnes               veloppement durable, la Région contribue à la sensi-
    d’adopter le meilleur mode de vie pour leur santé et         bilisation et à l’information de tous les publics sur les
    celle des autres. Pour être en capacité de choisir et de     déterminants de la santé d’un individu et sur les chan-
    décider, il faut en effet être informé.                      gements de comportements à mettre en œuvre.

                                                                 Cette approche éducative devra aussi être intégrée
      • Favoriser la prise de conscience des                     dans les réseaux de soins qu’il est envisagé de dé-
        facteurs qui influencent la santé                        ployer sur l’ensemble du territoire normand.

    L’éducation au développement durable joue un rôle
    dans le domaine de la santé-environnement. En effet,           • Intervenir plus spécifiquement auprès
    les politiques de santé environnementale, dont l’objec-          des jeunes
    tif est de créer les conditions nécessaires à l’obtention
    d’un cadre de vie favorable à la santé, s’orientent tou-     La Région peut auprès de certains publics, particuliè-
    jours plus vers l’amélioration des comportements indi-       rement les jeunes, impulser des actions qui leur per-
    viduels et collectifs (alimentation, tabagisme, déplace-     mettent d’être maîtres de certains comportements fa-
    ments, etc.) qui impactent, et doivent être adaptés en       vorables à leur santé et d’éviter les conduites à risque.
    fonction de la qualité des milieux (pollution de l’air, de
    l’eau, des sols, ondes, etc.).                               Pour les apprentis, le projet d’établissement pluriannuel
                                                                 des CFA devra comprendra un volet accompagnement
                                                                 socio-éducatif réalisé par des personnels qualifiés.

                                                                 Pour les lycéens, le dispositif «Lycée du futur» s’inscrit
                                                                 dans la concertation et la cohésion des acteurs, élé-
                                                                 ments essentiels pour répondre aux besoins identifiés.

                                                                 Ce cadre permettra de développer des actions en fa-
                                                                 veur de la santé des jeunes.

                                                                 Le développement de projets innovants dans le cadre
                                                                 de la démarche Lycée du Futur pourra être l’opportuni-
                                                                 té de mettre en œuvre de nouvelles actions spécifiques
                                                                 partenariales.

                                                                 Pour les jeunes des missions locales, l’action de la Ré-
                                                                 gion est à déterminer dans son contenu et dans sa
                                                                 forme. Ce public est identifié comme fragile.

    Enclencher une dynamique de changements de
    comportements ne saurait se résumer à l’élaboration
    de mesures contraignantes, tant l’adhésion des dif-
    férents acteurs est nécessaire aux transformations de
    leurs activités et de leur mode de vie.

    En effet, la perception individuelle du risque ne repose
    pas seulement sur des données objectives de mortalité
    ou de survenue d’un événement. Le degré d’accepta-
    tion d’un risque par la population est a priori inconnu
    des pouvoirs publics.

                                                           19
Premières orientations pour construire une politique régionale de santé

2. Créer un contexte favorable pour bien vivre le plus
longtemps possible en Normandie
Les actions régionales ont pour objectif de créer les conditions d’une meilleure santé individuelle et collec-
tive, soit de manière directe, soit en créant les conditions d’un environnement favorable à l’amélioration de
la qualité de vie des habitants.

 2.1
 Prévention : passer d’un système de santé
 centré sur le soin à un système donnant
 toute sa place à la prévention

  • Etre en mesure de toucher tous les publics,
    en mettant l’accent sur les plus fragiles

 La prévention consiste à éviter l’apparition, le dévelop-
 pement ou l’aggravation de maladies ou d’incapacités.
 La prévention intervient directement dans le système
 de soins (dépistage, éducation thérapeutique pour les
 malades chroniques…).

 A terme, cette politique agit sur la santé et concourt à
 la diminution des dépenses de soins.
                                                                  autant sur les plans sanitaire que psycho-social. Un
 Elle a du sens si elle articulée avec le soin et sa place        lien ayant été établi entre le niveau de richesse et
 sera importante dans les PSLA (pôles de santé libéraux           la santé de la population, des actions seront me-
 et ambulatoires) qu’il est envisagé de déployer sur le           nées dans les territoires fragiles, notamment dans
 territoire.                                                      les quartiers prioritaires de la politique de la ville et
                                                                  certains territoires à dominante rurale.
 Pour faciliter l’émergence de nouveaux projets, coor-
 donner et former les acteurs du territoire qui veulent           Au-delà d’un soutien aux activités socles de la
 développer des actions liées à la prévention et à la pro-        Plateforme Promotion Santé Normandie (docu-
 motion de la santé, la Région intervient principalement          mentation, formation des acteurs), la Région pour-
 de la façon suivante :                                           ra accompagner la réalisation d’actions permettant
                                                                  de renforcer la prévention et la promotion de la
  Soutien à l’Institut Régional d’Education et de                santé, la coordination d’une réflexion régionale des
   Promotion de la Santé, via la plateforme « promo-              acteurs et le travail partenarial.
   tion santé Normandie » en 2017, instance préfigu-
   rant l’IREPS de Normandie.                                  Soutien à des réseaux territoriaux de promotion
                                                                de la santé (RTPS). Issus d’une volonté locale, et mis
    Cette association contribue aux politiques de santé         en place dans des secteurs prioritaires au regard
    publique : elle accompagne, professionnalise les            d’indicateurs de santé, ces réseaux constituent des
    acteurs concernés dans les territoires et renforce          outils de coordination en matière de prévention et
    des pratiques de qualité en promotion de la santé           de promotion de la santé. Une bonne articulation
    dans le cadre de contribution à la recherche.               de leurs programmes d’actions avec d’autres dé-
                                                                marches locales existantes dans certains territoires
    Elle travaille en lien avec les RTPS (réseaux territo-      (contrat local de santé, atelier santé-ville,…) est à
    riaux de promotion de la santé) et peut également           rechercher.
    être à l’initiative d’actions en fonction des besoins
    du terrain.                                                   Les RTPS s’appuient sur des coordonnateurs qui
                                                                  agissent en concertation avec les acteurs libéraux
    Dans le cadre de son action pour un dévelop-                  et professionnels des établissements et services sa-
    pement de démarches territoriales de santé, elle              nitaires et médico sociaux en veillant à l’articulation
    intervient en appui des territoires où la santé de la         des interventions des différents acteurs.
    population aura été identifiée comme inquiétante,

                                                             20
Premières orientations pour construire une politique régionale de santé

        Ils veillent à améliorer l’accès des populations aux       destinées à faciliter leur parcours en vue d’une in-
        services de santé de proximité, intégrant l’éduca-         sertion professionnelle réussie. Le financement de
        tion, la prévention et le dépistage.                       séances de soutien aux apprentissages à partir
                                                                   d’une évaluation des difficultés liées à la nature du
        La Région soutiendra les postes de coordonnateurs          handicap, permet de renforcer les apprentissages
        de réseaux, en co-financement avec les structures          théoriques et pratiques et également, de renforcer
        porteuses et l’Agence régionale de santé au profit         les potentialités de chacun.
        de territoires identifiés comme prioritaires.

    Des actions pourront aussi être menées en lien avec          • Agir auprès des jeunes pour une prise
    la politique culturelle de la collectivité en partenariat      de conscience durable du capital santé de
    avec certains hôpitaux, des établissements du secteur          chacun
    médico-social et l’ARS.
                                                                La prévention tournée prioritairement vers la jeunesse
                                                                permet d’anticiper au plus tôt les problématiques de
      • Soutenir les actions auprès des personnes               santé et d’accompagner les problèmes de santé et de
        en situation de handicap                                mal-être.

                                                                En effet, les jeunes représentent une population vul-
                                                                nérable (conduites à risque, absence de prise de
                                                                conscience des déterminants sur leur santé, nutrition,
                                                                mal-être).

                                                                Pour être efficaces, les actions qui leur sont destinées
                                                                doivent s’inscrire dans une approche globale et po-
                                                                sitive, en leur donnant les moyens de faire des choix
                                                                «éclairés».

                                                                La Région privilégiera son soutien aux projets concou-
                                                                rant à l’autonomisation des jeunes dans la prise en
                                                                charge de leur santé qui participera à leur bien-être, à
                                                                leur insertion professionnelle et à leur réussite.

                                                                Ainsi trois axes pourraient être privilégiés, à partir
    Les personnes en situation de handicap doivent pou-         d’éléments d’experts :
    voir bénéficier d’un accompagnement pour faire face à
    leurs problèmes de santé et d’insertion.

      Pour les lycéens, étudiants et jeunes diplômés,
       deux associations soutenues par la collectivité
       répondent à ces missions : HandiSup et HandiUni.
       Chacune sur leur secteur géographique accueille,
       accompagne, oriente afin que le jeune construise
       son identité sociale et professionnelle. Cet accom-
       pagnement passe également par une écoute aux
       problématiques de santé.

      Pour les apprentis, la Région en sa qualité de
       membre constitutif du Groupement d’Intérêt
       Public Formation Emploi des Personnes Handi-
       capées contribue activement au financement du
       Dispositif d’Accompagnement et de Soutien aux             des aides directes aux jeunes dont la forme est
       Apprentissages par l’Alternance.                            à déterminer avec les professionnels de santé dont
                                                                  ceux au sein des établissements ;
        Par une approche globale de la situation singulière      des actions de prévention en lien avec les services
        de chaque apprenti, ce dispositif permet d’iden-          de l’Etat (DRAAF, PJJ), l’ARS, l’Université, notam-
        tifier les besoins et les attentes des apprentis en       ment, pour accroître l’effet levier de la Région ;
        situation de handicap, d’évaluer les capacités des
                                                                 des actions de médiation avec les acteurs de la jeunes-
        apprentis et d’adapter, d’aménager leur parcours
                                                                  se pour faire prendre conscience aux jeunes du
        de formation en Centre de Formation d’Apprentis
                                                                  «capital santé» à entretenir
        et en milieu professionnel et, de mobiliser les aides

                                                          21
Premières orientations pour construire une politique régionale de santé

La Région, qui par son champ de compétence sur la             permettent aux jeunes d’aborder leur avenir dans les
formation, accompagne une importante population de            meilleures conditions.
jeunes : apprentis, lycéens, élèves et étudiants des for-
mations sanitaires et sociales, stagiaires de la formation    Dans cet objectif, des actions ou des projets innovants
professionnelle peut donc envisager une intervention          pourront être menés par la Région en faveur de la santé
vers ces publics. Aujourd’hui, les apprentis et lycéens       des jeunes.
sont particulièrement concernés.

                                                                   • La santé au travail : impliquer les actifs et
                   LES APPRENTIS                                     les entreprises dans la démarche

Le Plan normand de Relance de l’apprentissage adop-           L’exercice de métiers difficiles, l’environnement (ex-
té le 21 novembre 2016 réaffirme la Région dans son           position à certains matériaux par exemple), ou des
rôle de pilote de l’apprentissage.                            conditions de travail défavorables sont des facteurs
                                                              déterminants pour la santé. Ils peuvent engendrer des
Cela se concrétise par une exigence accrue à l’égard          maladies professionnelles ou des inaptitudes.
de tous les centres de formation d’apprentis (CFA) nor-
mands quant à la performance des formations : chaque
CFA devra désormais se doter d’un projet d’établisse-
ment pluriannuel comportant un volet dédié à la réus-
site socio-éducative et professionnelle des apprentis.

Chaque CFA devra disposer de personnels quali-
fiés pour le service social et proposer des actions
périodiques d’information et de prévention sur la santé
faisant notamment intervenir des structures spéciali-
sées : associations et médecins notamment.

L’objectif est de réduire les ruptures de contrat
d’apprentissage et donc de faire en sorte que tous
les apprentis qui en ont besoin puissent être accom-
pagnés.

                         LES LYCÉENS
                                                              L’ARACT (Association Régionale pour l’Amélioration
La Région Normandie mène un chantier global visant à          des Conditions de Travail) accompagne les entreprises
imaginer et à créer le « lycée du futur ». C’est avant tout   dans leurs démarches d’amélioration des conditions de
une ambition pour la jeunesse normande.                       travail et a pour objectif de prévenir la désinsertion pro-
                                                              fessionnelle.
6 axes stratégiques ont été retenus :
                                                              Elle a une approche en termes de prévention et pro-
     Ouvrir les jeunes normands au monde
                                                              pose des outils et méthodes aux entreprises afin de
		    qui les entoure ;
                                                              réduire les risques.
     nscrire les lycées dans une démarche
		    de développement durable ;                              La Région apporte son soutien à l’ARACT et a inscrit cet
     Ouvrir les lycées au monde de l’entreprise ;            accompagnement dans le cadre du CPER 2015-2020.
     Renforcer l’accès à la culture, à l’art,
		    à la musique et au sport ;                              En faveur des apprentis, la collectivité doit inciter les
     Accompagner les lycéens vers l’enseignement             CFA d’une part à faire le lien avec les employeurs dans
		    supérieur et favoriser la persévérance scolaire ;       ce domaine et d’autre part à avoir un rôle de formation
                                                              aux «bons» gestes dans le travail.
     Mettre le numérique au service de la pédagogie
		    et des lycéens.                                         Le GIP FEPH dans le cadre de son dispositif d’Accom-
                                                              pagnement aux personnes en situation de handicap
Les lycéens sont le cœur de cette démarche. Leur santé        permet de prendre en compte des difficultés inhé-
et leur bien-être est une condition et un objectif.           rentes aux typologies de handicap : sensibilisation
                                                              et communication sur les adaptations nécessaires à
La lutte contre les addictions, le développement              mettre en place pour assurer le parcours de formation
de l’estime de soi, la santé mentale, la nutrition …          et d’insertion professionnelle.

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Premières orientations pour construire une politique régionale de santé

    2.2                                                              Par son action, la Région exerce une responsabilité afin
    Développer la formation et favoriser la                          de garantir une démographie des professionnels de
                                                                     santé satisfaisante compte tenu des besoins du terri-
    mise en réseau des professionnels de santé                       toire.
    autour des patients
                                                                     Cette compétence, liée au nombre de professionnels,
    Améliorer l’accès aux soins, c’est d’abord rendre attrac-        se voit renforcée par celle relative au financement de
    tif les formations de santé sur le territoire. C’est aussi       ces formations (articles L4151-9 et L 4383-5 du Code de
    lutter contre la désertification médicale et paramédi-           la santé publique). Il s’agit là d’un véritable levier qui
    cale et améliorer la coordination entre les acteurs de           confère à la collectivité régionale un pouvoir important.
    la santé.
                                                                     De plus, il convient de souligner le rôle des travailleurs
                                                                     sociaux qui interviennent dans l’accompagnement de
      • Accroître le nombre de professionnels                        situations complexes (difficultés sociales accompa-
        médicaux                                                     gnées de problématiques de santé). Là aussi, la Région
                                                                     intervient dans le nombre de professionnels à former et
    Pour conforter les structures de soins innovantes et             dans le financement de leur formation (articles L451-1
    en assurer la pérennité, il est primordial de mener une          et suivants du Code de l’Action sociale et des familles).
    politique forte d’attractivité vis-à-vis des étudiants en
    médecine générale des facultés de Caen et de Rouen.
    Au-delà d’actions de marketing territorial à déployer
    en lien avec les collectivités et l’ARS, il est essentiel
    d’offrir la possibilité aux jeunes médecins de poursuivre
    des projets de recherche même quand ils s’installent
    en libéral en milieu rural.

    Il s’agit là d’un véritable facteur d’attractivité pour ces
    jeunes généralistes qui souhaitent maintenir un lien
    avec l’Université. Le concept de «Maison de Santé Uni-
    versitaire» peut être un dispositif complémentaire aux
    pôles de santé ambulatoires libéraux à expérimenter
    dans les territoires les plus déficitaires (l’Orne et l’Eure).

    Par ailleurs, la Région cherchera à encourager le finan-
    cement d’études des étudiants qui accepteront de                 Les métiers d’aide à domicile auront un rôle clé avec
    s’engager à servir dans des zones en déficit de main-            le vieillissement de la population, accompagné par les
    d’œuvre qualifiée ou dans des secteurs d’activité qui            nouvelles technologies liées à la Silver Economie, afin
    peinent à recruter.                                              de permettre aux personnes âgées d’être bien pris en
                                                                     charge.

      • Améliorer l’offre de formation pour les                      Le futur Schéma Régional des Formations Sanitaires et
        personnels paramédicaux, sages-femmes                        Sociales, dans sa version normande, que la collectivité
        et travailleurs sociaux                                      doit élaborer prochainement déterminera les axes stra-
                                                                     tégiques pour chacun des domaines évoqués ci-des-
    La Région, au travers de sa compétence issue des ar-             sus. Ainsi, les modalités d’élaboration de la carte des
    ticles L4151-7 et L4383-2 du Code de la Santé Publique,          formations seront fixées en relation avec les territoires
    est compétente pour fixer le nombre de profession-               et les branches professionnelles.
    nels paramédicaux et de sages-femmes sur son terri-
    toire. Il s’agit d’une compétence pleine et entière pour         Par ailleurs, face à un déficit d’attractivité pour un type
    certaines professions (aides-soignants, infirmiers de            d’exercice (salarié, aide à domicile) ou pour des zones
    spécialité, ergothérapeutes, pédicures podologues,               géographiques (milieu rural) de certains professionnels
    manipulateurs en électroradiologie médicale,) ou d’une           (masseurs kinésithérapeutes notamment), la Région
    compétence partagée : le nombre est alors fixé par               fixera les conditions de financement des formations
    arrêté ministériel (sages-femmes, masseurs kinésithé-            concernées. Ces modalités auront pour objectif de ten-
    rapeutes, psychomotriciens, audioprothésistes, ortho-            ter de corriger une situation insatisfaisante et de contri-
    phonistes, infirmiers), après consultation de la Région.         buer à un aménagement équilibré du territoire.

    Il faut noter que certaines professions de santé sont en         La Région entend également promouvoir la formation
    sous-densité en région, notamment les métiers de la              par alternance dans un secteur d’activités peu enclin à
    rééducation.                                                     ce type d’embauches jusqu’alors.

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