De Saint-Jean Saint-Nicolas - La vie sauvage - Atlas de la - Mairie de Saint-Jean Saint-Nicolas

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De Saint-Jean Saint-Nicolas - La vie sauvage - Atlas de la - Mairie de Saint-Jean Saint-Nicolas
La vie sauvage

de Saint-Jean
Saint-Nicolas

    Atlas de la
   Biodiversité
   Communale
De Saint-Jean Saint-Nicolas - La vie sauvage - Atlas de la - Mairie de Saint-Jean Saint-Nicolas
La vie sauvage
                                                                                      de Saint-Jean
Réalisation
                                                                                      Saint-Nicolas
Mairie de Saint-Jean-Saint-Nicolas

Coordination
MONTECO - Bureau d’études en écologie - Caroline Guignier

Partenaire Institutionnel
Parc national des Écrins

Conception graphique
Le naturographe

Partenaires du projet
Flavia
Yann Baillet - Entomologue - réalisation de l’inventaire des papillons de nuit
Arianta
Christophe Perier
Malacologue - réalisation de l’inventaire des mollusques
Entomia
Yoan Braud
Entomologue - réalisation de l’inventaire des orthoptères
GeoEcolink                                                                                Atlas de la
Sylvain Abdulhak - chiroptérologue - réalisation de l’inventaire des chauves-souris
                                                                                         Biodiversité
©2020                                                                                    Communale
De Saint-Jean Saint-Nicolas - La vie sauvage - Atlas de la - Mairie de Saint-Jean Saint-Nicolas
La démarche ABC
                                                                                     La biodiversité se meurt en silence et l’humanité en est respon-
                                                                                     sable. Cette biodiversité c’est la richesse des espèces, leur diversité
                                                                                     génétique et leurs interactions. Ces espèces et écosystèmes four-
                                                                                     nissent un nombre incroyable de services à nos sociétés.
    Un Atlas de Biodiversité Communal (ABC) est une démarche volontaire
    permettant à une commune (ou intercommunalité) de mieux connaître,               En lisant ces lignes du ministère de la Transition Écologique et Solidaire, je ne pouvais
    préserver et valoriser son patrimoine naturel.                                   rester insensible et indifférente. Notre commune, située dans l’aire d’adhésion au Parc
                                                                                     national des Écrins, est un territoire engagé pour la nature. Des actions pour réduire la
    Cette initiative, portée par le ministère de l’Environnement en 2010, est        pollution lumineuse, lutter contre les espèces invasives (la renouée du Japon), préserver
    désormais soutenue par l’Office Français de la Biodiversité (OFB),               les adoux, ont déjà été menées. Mais comment mieux connaître, éduquer, former tout un
    en partenariat étroit avec différentes structures, dont les Parcs Na-            chacun, donc aller plus loin ?
    tionaux.                                                                         Le plan Biodiversité « Tous vivants » et l’opportunité d’initier un ABC (Atlas de la Biodi-
                                                                                     versité Communale) financé en partie par l’OFB (Office Français de la Biodiversité), nous
    Au-delà de la réalisation d’inventaires naturalistes et de la synthèse des       a donné un outil pour commencer à répondre à ces questions.
    données existantes, la démarche inclut la sensibilisation et la mobilisa-        L’élaboration de ce livret nous a permis de participer à des ateliers avec des spécialistes
    tion des élu-e-s et citoyen-ne-s et la définition de recommandations de          scientifiques, de valoriser les connaissances sur la biodiversité d’un secteur et de sensibi-
    gestion ou de valorisation de la biodiversité.                                   liser les élus, les citoyens, les acteurs socio-économiques.
                                                                                     Mieux connaître pour mieux s’approprier et mieux protéger notre patrimoine naturel doit
    À partir d’un diagnostic réalisé pour la faune, la flore et les habitats natu-   devenir notre credo.
    rels, la connaissance permet d’orienter les actions, de prendre en compte                                                                                            Josiane Arnoux
                                                                                                                                                        Maire de Saint-Jean-Saint-Nicolas
    la biodiversité dans l’utilisation d’un territoire : connaître la biodiversité
    permet de mieux agir, de l’intégrer aux enjeux d’un territoire et de la
    préserver.
                                                                                     Ce livret est le fruit de deux années de travail. Il accompagne deux autres pièces : un rap-
    Pour compléter les données déjà connues pour son territoire, et no-              port détaillé sur les résultats des inventaires et un site internet spécifique. Si à l’échelle
    tamment celles collectées et archivées depuis plus de 45 ans par les             mondiale on estime entre 5 et 12 millions le nombre d’espèces différentes, nous consti-
    agents du Parc national des Écrins et ses partenaires, la commune de             tuons à Saint-Jean-Saint-Nicolas un maillon de cette chaîne innombrable. En présentant
    Saint-Jean-Saint-Nicolas a choisi d’approfondir ces connaissances                cette richesse communale, qui dépasse évidemment nos limites administratives, la notion
    naturalistes autour de groupes moins connus : les mollusques, les                de continuité écologique prend tout son sens. Un ABC n’est pas un inventaire exhaustif,
    chauves-souris, les orthoptères et les papillons de nuit. C’est ainsi            mais vise à présenter les « petites bêtes » moins connues, et certainement plus fragiles
    qu’en 2018 différents spécialistes ont sillonné la commune pour récol-           aux changements globaux. Alors j’en profite pour rassurer certains, il y a aussi sur la com-
    ter de précieuses informations.                                                  mune, des sangliers et des chevreuils !
                                                                                                                                                                          Rodolphe Papet
                                                                                                                                                 Élu en charge de la coordination de l’ABC
    Faire partager les connaissances est aussi un objectif des ABC : sorties
    naturalistes avec des spécialistes, panneaux d’information, livrets et
    sentiers balisés sont autant de moyens que la commune de Saint-Jean-
                                                                                     Partenaires de la démarche et remerciements
    Saint-Nicolas met en place pour partager les connaissances.
                                                                                     Se sont également joints à cette démarche différents partenaires et notamment le GRENHA
                                                                                     (Groupe d’Entomologistes des Hautes-Alpes), Marc Corail, Anne-Lise Macle, Damien Combrisson
                                                                                     et Rodolphe Papet (Parc national des Écrins), Philippe Moulec (Office Français de la Biodiversité),
                                                                                     Josiane Arnoux (Maire de la commune), Edwige Bellue (Secrétaire de mairie de la commune),
                                                                                     Florence Guiradot (Chambre de l’Agriculture des Hautes-Alpes), Bernard Kaufmann (Université
                                                                                     Claude Bernard Lyon I).

                                                                                     Cet atlas ne se traduit pas par une exhaustivité des connaissances mais un point sur les connaissances
                                                                                     à un moment donné. Beaucoup d’espèces restent encore à inventorier sur la commune.

2                                                                                                                                                                                             3
De Saint-Jean Saint-Nicolas - La vie sauvage - Atlas de la - Mairie de Saint-Jean Saint-Nicolas
« Personne ne sait comment sont exactement
         les choses quand on ne les regarde pas »                           Sommaire
                                                        Hubert Reeves

                                                                            La biodiversité sur la commune.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 06

                                                                            La diversité spécifique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 08
                                                                            Le Drac, ses berges et ses adoux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 10
                                                                            Les zones humides, cours d’eau, mares et lacs d’altitude. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 14
                                                                            Le bocage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 16
                Bonjour, je suis Mimi l’hermine. Comme beau-                Pelouses et landes thermophiles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 18
                coup d’autres animaux de nos montagnes, j’ai
                                                                            Les forêts. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 20
                développé différentes stratégies pour pouvoir
                vivre plus facilement dans mon environne-                   Les forêts de résineux.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 22
                ment. Une de mes meilleures adaptations est                 Les rapaces nocturnes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24
                le camouflage ! Pour te le prouver, essaie de me            Les alpages.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 26
                retrouver dans les pages de ce livret.                      Les galliformes de montagne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 28

                                                                            Les milieux rocheux d’altitude. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 30
                                                                            Les fonctionnalités écologiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 32
                                                                            Des groupes à la loupe.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 34
                                                                            Les espèces patrimoniales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 36
                                                                            Les espèces invasives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 38
                                                                            Favoriser la biodiversité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 40

                                                                            Agriculture et biodiversité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 42

                                                                            Sentier de découverte : le sentier de l’Adoux des Foulons.. . . . . . . . . . . . . p. 44
               Crédits photographiques

               pour le Parc national des Écrins :
               Christophe Albert, Robert Chevalier, Christian Couloumy,     Biodiversité n.f.
               Cyril Coursier, Claude & Amandine Evanno, Damien             Toutes formes d’expression de la variabilité du vivant.
               Combrisson, Mireille Coulon, Marc Corail, Cédric Dentant,
               Denis Fiat, Ludovic Imberdis, Marie-Geneviève Nicolas,
               Bernard Nicollet, Jean-Pierre Nicollet, Rodolphe Papet,
                                                                            « La biodiversité rassemble la diversité des gènes, des espèces et des
               Hélène Quellier, Pascal Saulay, Jean-Philippe Telmon,        écosystèmes, sans oublier les interactions qui existent entre eux. »
               Olivier Warluzelle.
                                                                            Thierry Tatoni, Maître de conférences à l’université Saint Jérôme à
               pour Entomia : Yoan Braud.
               pour le CNRS : Théotime Colin.                               Marseille, chercheur à l’Institut Méditerranéen de la Biodiversité et
               pour la commune Saint-Jean Saint-Nicolas : Rodolphe Papet.   d’Écologie marine et continentale

4                                                                                                                                                                                                                                                                                                                     5
De Saint-Jean Saint-Nicolas - La vie sauvage - Atlas de la - Mairie de Saint-Jean Saint-Nicolas
La biodiversité                                                                            Une diversité spécifique remarquable
    sur la commune                                                                             Les inventaires spécifiques de 2018 réalisés dans le cadre
                                                                                               de l’ABC de Saint-Jean-Saint-Nicolas ont permis de trouver :

    Située dans la vallée du Champsaur, la commune de St-Jean-St-Nicolas fait par-
    tie des 49 communes adhérentes à la charte du Parc national des Écrins. Elle re-
    présente une superficie de 3 717 ha avec une altitude s’échelonnant entre 1 080 et
    2 620 m à la Pointe sud de la Venasque.

                                                        Bocage montagnard, rivière Drac,
                                                                                                      319
                                                                                                      nouvelles espèces
                                                                                                      pour la commune de
                                                                                                                                                    2            nouvelles espèces
                                                                                                                                                                 pour le Parc national
                                                                                                                                                                 des Écrins

                           Vieux Chaillol               hêtraies, sapinières, mélézins, pe-           Saint-Jean-Saint-Nicolas
                           3163m                        louses d’alpage, zones rocheuses…
                                        Champoléon
            vallée du
          Champsaur                          Orcières
                                                        le paysage diversifié, les versants
                                                        opposés et les variations impor-              La biodiversité connue à ce jour
            Saint-Bonnet                                tantes d’altitude sont favorables             pour la commune de Saint-Jean-Saint Nicolas

                                                                                                       922     862     156
                                  Saint-Jean
                                  Saint-Nicolas         à l’installation d’une diversité
                                                        importante d’espèces animales
                              Ancelle
                                                        et végétales. À cela s’ajoute une
                                                        diversité des sols importante, qui
                                                        permet le développement d’une                  espèces espèces espèces
                                                        flore originale et très diversifiée,
                                                        et, par conséquent, l’installation
                                                                                                       de plantes                    d’insectes                       d’oiseaux
                                                                                                       et bryophytes                   36 % PNE, 19 % 05               59 % PNE, 48 % 05

                                                                                                          51                             35                            12
                 GAP                                    de nombreuses espèces animales.                 46 % PNE, 28 % 05*

    Biodiv’Ecrins                                                                                      espèces de                    espèces de                       espèces
    Biodiv’Ecrins met à votre disposition                                                             mammifères                      gastéropodes                    d’arachnides
    l’ensemble des données collectées par le                                                                                                                          araignées &

                                                                                                             7                              4
                                                                                                        59 % PNE, 52 % 05              22 % PNE, 18 % 05
    Parc national des Écrins depuis sa création                                                                                                                       scorpions
    en 1973. Chaque jour, ses agents font des                                                                                                                            4 % PNE, 5 % 05
    observations dans le cadre de leurs missions
    avec un véritable souci d’enrichissement
    des connaissances sur la biodiversité alpine.                                                      espèces de                    espèces de                        … et bien
    Elles sont affichées en temps réel sur cet
    atlas. Vous pouvez ainsi suivre l’état des
                                                                                                       reptiles
                                                                                                        50 % PNE, 24 % 05
                                                                                                                                     poissons
                                                                                                                                       10 % PNE, 17 % 05
                                                                                                                                                                      d’autres à
                                                                                                                                                                      découvrir !
    connaissances sur ce territoire.
                                                                                                       *Nombre d’espèces connues pour la commune par rapport au nombre d’espèces connues pour
    Pour en savoir + : http://biodiversite.ecrins-parcnational.fr                                      le Parc national des Écrins et pour le département des Hautes-Alpes, pour chaque groupe.

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De Saint-Jean Saint-Nicolas - La vie sauvage - Atlas de la - Mairie de Saint-Jean Saint-Nicolas
La diversité
     spécifique

    Habitats naturels             La diversité spécifique est
                                    étroitement dépendante
    et semi-naturels               des milieux naturels d’un
                                 territoire et de leur qualité.
    Milieux aquatiques
    Bords de cours d’eau             Pour Saint-Jean-Saint-Nicolas,
                                      les habitats naturels ou semi-
    Zones humides                naturels peuvent être regroupés en
    Prairies                                 20 grandes catégories.

    Pelouses alpines
    Fourrés
    Fourrés thermophiles
    Landes alpines
    Forêts de Chêne blanc
    Forêts de Pin sylvestre
    Forêts de feuillus
    Hêtraies
    Hêtraies-sapinières
    Sapinières
    Forêts de Mélèze
    Éboulis alpins
    Éboulis thermophiles
    Zones rocheuses
                                     Carte des habitats naturels
    Cultures
                              Commune de Saint-Jean Saint-Nicolas
    Plantations d’arbres                                         source : PNE
                                         réalisation : C. Guignier - Montéco
                                             juin 2019 • Fonds : Google map

8                                                                               9
De Saint-Jean Saint-Nicolas - La vie sauvage - Atlas de la - Mairie de Saint-Jean Saint-Nicolas
Le Drac ses berges
     et ses adoux
     Un élément naturel structurant
     le paysage et les activités
                                                                                       Massette à larges feuilles - Typha latifolia

                                                                                       Bancs de gravier ou de sable
                                                                                       En marge du cours d’eau ou en ilots dans le
                                                                                       lit d’une rivière, les bancs de sable et de gra-
                                                                                       vier sont favorables au développement d’es-
                                                                                       pèces spécifiques comme la Massette à larges
                                                                                       feuilles ou l’Epilobe de Fleisher et le rare cri-
     Adoux des Foulons                                                                 quet Tétrix des torrents. Ces espèces, souvent
                                                                                       colonisatrices, parviendront à se réinstaller sur
                                                                                       les milieux dégagés par des crues.
     Naissant de la rencontre                                                                                                                     Murin de Daubenton
     du Drac Blanc, venant de la
     vallée de Champoléon, et                                                                                                                     Les chauves-souris comme le Murin
     du Drac Noir venant de la                                                                                                                    à Moustache ou le Murin de Natterer
                                                                                                           Tétrix des torrents
                                                                                                                                                  chassent fréquemment au-dessus de
     vallée d’Orcières, le Drac                                                                                                                   l’eau à la recherche d’insectes voire
                                                                                       Les invertébrés d’eau douce ont un rôle
     parcourt plus de 130 km                                                           majeur dans l’épuration et le fonctionnement               même de petits poissons pour le
     avant de rejoindre l’Isère,                                                       des cours d’eau. Ainsi, les macro-invertébrés,             Murin de Daubenton.
     en aval de Grenoble. Tout au                                                      des insectes aquatiques, peuvent être utilisés
     long de ses rives, une faune     Chabot                Campagnol amphibie
                                                                                       pour évaluer la qualité de l’eau. Ils sont aussi
     et une flore caractéristiques                                                     très bien connus des pêcheurs ! Regroupant
                                                                                       quatre principales familles, ils servent de base
     s’installent, habituées aux                                                       alimentaire à de nombreuses espèces :
     changements dynamiques
                                      Cours d’eau,                                     • les larves d’éphémères,
     du cours d’eau (crues et                                                          • les larves de trichoptères à fourreaux
     étiages) et aux caprices de      milieux aquatiques
                                                                                         (les « porte-bois » ou « porte-faix »)
     la montée des eaux suite à la    Les cours d’eau sont les habitats des poissons   • les larves de trichoptères libres (que les
                                      comme le Chabot ou la Truite commune mais                                                                   Chevalier guignette
     fonte des neiges.                sont aussi l’habitat d’autres espèces comme le
                                                                                         pêcheurs appellent les « vers bleus »)
                                                                                                                                                  De nombreux oiseaux fréquentent
                                                                                       • les larves de plécoptères (que les pêcheurs
                                      Campagnol amphibie. Ce petit rongeur aqua-         d’ici appellent les « pataches »).                       les berges et le cours d’eau du Drac
                                      tique, très bon nageur, se nourrit de plantes                                                               dont certains dépendent particu-
                                      des berges ou poussant dans l’eau et s’abrite                                                               lièrement des milieux aquatiques
                                      dans un terrier dont l’entrée est immergée.                                                                 comme le Cincle plongeur (Cinclus
                                      C’est une espèce très peu commune, vivant                                                                   cinclus), le Chevalier guignette (Ac-
                                      en petites colonies et ne s’éloignant pas des                                                               titis hypoleucos) ou le Héron cendré
                                      milieux en eau permanente.                                                                                  (Ardea cinerea).
                                                                                                      Larves de trichoptères dans leur fourreau

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De Saint-Jean Saint-Nicolas - La vie sauvage - Atlas de la - Mairie de Saint-Jean Saint-Nicolas
Le Drac ses berges
                 et ses adoux

la Vallonie trompette             L’Auriculette naine           la Luisantine des marais             la Brillante commune     Argousier des fleuves       Saule drapé - Salix eleagnos   Osier rouge - Salix purpurea       Saule blanc - Salix alba
  Vallonia pulchella             Carychium minimum                 Zonitoides nitidus.               Cochlicopa lubricella   Hippophae rhamnoides
                                                                                                                                subsp. fluviatilis

                                                  Les adoux           Les ripisylves                                          Au niveau des secteurs plus stables, un peu en retrait du lit
                       sont de petits ruisseaux s’écoulant en         Quand les berges se stabilisent, elles de-              du cours d’eau, les buissons et les petits arbres s’installent
                        marge du ruisseau principal. Ils sont         viennent favorables à l’installation des                comme l’Argousier et les saules.
                      alimentés pour la plupart par la nappe          arbres (peupliers, frênes…) : ils forment
                 phréatique et ont un rôle primordial dans            une ripisylve ou forêt rivulaire. Ces milieux                Le saviez-vous ?
                      le bon fonctionnement hydraulique et            sont prisés par de nombreuses espèces                      Le saule est à l’origine de nombreuses croyances :
                    biologique de la rivière Drac. Véritables         comme les chauves-souris (Barbastelle                      symbole d’immortalité dans la mythologie orientale, origine
                 réservoirs biologiques, ils présentent une           d’Europe, Murin à moustache, Noctule de                    de la création des humains pour certains peuples amérin-
                    eau à température et débit relativement           Leisler…) qui chassent en lisière ou dans                  diens, symbole de mort pour les germains… Ses vertus cu-
                       constants toute l’année et constituent         les houppiers, les escargots, les oiseaux,…                ratives sont connues depuis l’Antiquité et l’écorce du Saule
                                                                                                                                                                                                          Couleuvre à collier
                   ainsi des zones de frais privilégiées pour                                                                    blanc est à l’origine de l’aspirine (acide salicylique) !
                                                                                                                                                                                                          Natrix helvetica
                     les poissons et des zones refuges pour                                                                                                                                               Ce serpent de taille
                   de nombreuses espèces. Leur connexion                                                                      La Vallonie trompette                                                       moyenne est totalement
                    avec le cours d’eau est donc essentielle.                                                                 Vallonia pulchella                                                          inoffensif pour l’homme.
                 Les adoux apportent également un dé-                                                                         est une petite espèce discrète mais assez commune d’es-                     Il se nourrit de petits
                  bit significatif à la rivière lorsque le                                                                    cargot pulmoné. Sa coquille, pâle, assez translucide et bril-               vertébrés,     principale-
                 débit du Drac est le plus faible : en                                                                        lante, marquée de stries irrégulières, ne dépasse pas 2 à                   ment d’amphibiens, qu’il
                  fin d’été ou en hiver, l’adoux des                                                                          2,5 mm de diamètre. Son nom provient du fait que l’ouver-                   chasse aussi bien à terre
                   Foulons peut ainsi quasiment                                                                               ture de la coquille est brusquement réfléchie et épaissie,                  que dans l’eau. Il occupe
                     doubler le débit du Drac à                                                                               formant comme un pavillon de trompette. Elle habite les                     une grande variété d’ha-
                                Pont-du-Fossé !                                                Oiseau très coloré,            lieux humides, marais, berges de rivières, etc. Chose très                  bitats souvent en lien
                                                                                              le Martin-pêcheur               rare chez les gastéropodes, des cas de soins parentaux ont                  avec la proximité de
                                                                                             Alcedo atthis fréquente          été observés, les œufs étant semble-t-il nettoyés pour em-                  milieux humides, rose-
                                                                                           les adoux de la commune.           pêcher le développement de champignons.                                     lières, bords d’étangs…

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De Saint-Jean Saint-Nicolas - La vie sauvage - Atlas de la - Mairie de Saint-Jean Saint-Nicolas
Les zones humides,                                                                         Milieux aquatiques et zones humides ne sont pas forcément en eau
                                                                                                      toute l’année. De nombreuses mares s’assèchent par exemple en été

           cours d’eau, mares
                                                                                                      mais elles ont pu offrir des lieux de ponte favorables à différentes
                                                                                                      espèces d’insectes et d’amphibiens.

           et lacs d’altitude
           lac de l’Estang
           En conditions plus humides, la végétation change encore. Des espèces
           spécialisées comme les carex et les joncs vont se développer. Elles seront
           différentes en prairies, sous-bois, bas marais et bordure de lac d’altitude.

                                                                                                      Le Sonneur à ventre jaune           L’Alyte accoucheur                  Le Triton alpestre
                                                                                                      Bombina variegata                   Alytes obstetricans                 Ichthyosaura alpestris
                                                                                                      petit batracien très rare, est      est un crapaud trapu vivant         un « poisson-lézard »
                                                                                                      reconnaissable à son ventre         souvent en petites colonies. La     qui partage son temps
                                                                                                      marbré de jaune vif et de noir      reproduction, qui intervient en     entre les milieux aqua-
                                                                                                      ainsi qu’à sa pupille en forme      avril-mai, est très particulière    tiques, en saison esti-
                                                                                                      de cœur. C’est une espèce           pour cette espèce : les œufs,       vale et la terre ferme,
                                                                                                      pionnière qui colonise les          au lieu d’être déposés dans         le reste de l’année.
                                                                                                      points d’eau souvent tempo-         l’eau, sont portés par le mâle
                                                                                                      raires comme les ornières, les      jusqu’au moment de l’éclosion.
                                                                                                      tranchées, les flaques ou les       Pour la commune, la popula-
                                                                                                      mares peu profondes. Pour           tion d’Alytes du lac de l’Estang
                                                                                                      St-Jean St-Nicolas, la popula-      se distingue par sa localisation
                                                                                                      tion du Frêne est très impor-       particulièrement élevée en alti-
Laîche à bec        Linaigrette       Jonc des Alpes      Ophioglosse commun          Orchis de mai   tante pour la région SUD.           tude pour la région SUD.

                                     Laîche blonde - Carex hostiana, Laîche écailleuse - Carex
                                     lepidocarpa, Laîche à bec - Carex rostrata, Laîche tardive -
                                     Carex viridula, Cirse des marais - Cirsium palustre,
                                     Linaigrette à feuilles étroites - Eriophorum angustifolium,                                                                              D’autres espèces pré-
                                     Jonc des Alpes - Juncus alpinoarticulatus                                                                                                fèrent les milieux plus
                                     Ophioglosse commun - Ophioglossum vulgatum                                                                                               aquatiques comme le
                                     Orchis de mai - Dactylorhiza majalis                                                                                                     Trèfle d’eau - Menyan-
                                     sont autant d’espèces végétales que l’on peut rencontrer                                                                                 thes trifoliata, la
                                     dans les zones humides de la commune.                            La Sérotine de Nilsson - Eptesicus nilssonii est une chauve-sou-        Renoncule à feuilles
                                                                                                      ris qui affectionne particulièrement les plans d’eau d’altitude, tels   capillaires - Ranuncu-
                                     Le Vertigo des marais, Vertigo antivertigo est un                que les lacs alpins mais aussi les grandes mares forestières. On        lus trichophyllus ou la
                                     petit escargot d’environ 2 mm de hauteur et qui pré-             y trouve aussi les espèces dites pêcheuses telles que le Murin à        Libellule déprimée -
                                     sente 6 dents principales à l’entrée de sa coquille.             moustache et le Murin de Daubenton.                                     Libellula depressa

  14                                                                                                                                                                                                    15
De Saint-Jean Saint-Nicolas - La vie sauvage - Atlas de la - Mairie de Saint-Jean Saint-Nicolas
Le bocage
                                                                                                      L’agriculture sur Saint-Jean Saint-Nicolas
                                                                                                      en quelques chiffres
                                                                                                      19 exploitations (dont 14 d’élevages bovins, ovins et ca-
                                                                                                      prins) et 1 groupement pastoral œuvrent sur le territoire
                                                                                                      communal. Ainsi, 2 203 hectares sont travaillés sur la com-
                                                                                                      mune dont 1 083 hectares pour les estives, 749 ha en landes
                                                                                                      et parcours, 173 ha en prairies naturelles fauchées, 154 ha
                                                                                                      en prairies temporaires ou artificielles et 44 ha en céréales.
                                                                                                      Source : Chambre d’agriculture des Hautes-Alpes, F. Guirado, 2019
     Développé il y a plus de deux siècles et initialement prévu
     pour subvenir aux besoins en bois et fourrage de la vallée, le
     maillage bocager champsaurin constitue un patrimoine paysager
     remarquable. Prairies, haies, fossés d’irrigation, diversité des
     cultures, petits boisements constituent des habitats variés et ici de                                                                                                Prairies de fauche : elles
     qualité remarquable, favorables à                                                                                                                                    sont souvent favorables
                                                                                                                                                                          au développement d’une
     une belle biodiversité.                                                                                                                                              flore riche et diversifiée
                                                                                                                                                                          attirant de nombreux
                                                                                                      Les murets de pierres sèches traditionnels qui enca-                insectes.
     À une altitude moyenne de 1 000 m d’alti-                                                        drent les champs ou bordent les chemins sont également
     tude, le bocage du Champsaur est l’un des                                                        des éléments du paysage favorables à la biodiversité. Les           Canaux d’irrigation :
     plus hauts d’Europe et l’un des plus éten-                                                       interstices accueillent plantes, mousses, lichens, escargots,       permettant l’arrosage des
     dus des Alpes ! Ce paysage montagnard                                                            papillons, abeilles, reptiles, hérissons, chauves-souris et oi-     cultures et prairies, ils
     remarquable, évoluant avec le temps dans                                                         seaux parfois : autant d’auxiliaires favorables aux cultures !      forment de petits milieux
     un équilibre mouvant, est constitué autour                                                       Ils permettent aussi de lutter contre le ruissellement ra-          aquatiques participant à la
     des pratiques agricoles locales. Le bocage                                                       pide et de favoriser le maintien des terres.                        biodiversité du territoire.
     champsaurin joue un rôle majeur dans le
     déplacement des espèces et constitue ain-        Haies de Frênes : caractéristiques du
     si un corridor écologique important pour         paysage bocager champsaurin, leur en-                                                     Demi-Deuil - Melanargia galathea
     les Hautes-Alpes. Les autres atouts du           tretien fournissait autrefois du bois de                                                  Le nom vernaculaire de ce papillon est lié à la
     bocage : limitation de l’érosion des sols, ré-   chauffage. Elles offrent des habitats de                                                  coloration de ses ailes, noires et blanches. Autre-
     tention des eaux, protection contre le vent,     chasse en lisières et dans les feuillages qui                                             fois, les deuils des veuves ou des veufs étaient ac-
     réserve de bois, …                               conviennent particulièrement à certaines                                                  compagnés par des vêtements de couleur noire
                                                      espèces. Les arbres têtards qui les com-                                                  associée à du blanc, du gris ou du violet. Le deuil
                                                      posent offrent aussi de nombreux abris                                                    était rythmé par différentes étapes, le crêpe noir,
     Petits boisements                                aux Chauves-souris : Barbastelle d’Europe,                                                la soie noire et enfin le demi-deuil. Il est égale-
     Le Frêne - Fraxinus excelsior, le Merisier       Murin à moustaches, Murin de Natterer,                                                    ment appelé Échiquier ou Arge galathée. Cette
     Prunus avium sont les arbres les plus ca-        Oreillard roux, Oreillard montagnard. Ces                                                 espèce encore commune de nos jours est étroi-
     ractéristiques des haies bocagères champ-        habitats sont aussi ceux du Muscardin, pe-                                                tement liée aux milieux herbacés dont elle ne
     saurines.                                        tit rongeur nocturne et de la Pie grièche                                                 s’éloigne que très rarement : prairies, pelouses
                                                      écorcheur, oiseau migrateur qui profite de      sèches, etc. La femelle pond sur de nombreuses espèces de graminées, plantes hôtes des
                                                      la belle saison sur la commune, se nourris-     petites chenilles. Les chenilles, bien que toutes petites (2/3 millimètres), vont éclore du-
                                                      sant de gros insectes et de petits vertébrés,   rant l’été, manger les restes de leurs œufs, puis se mettre en diapause pendant plus de 7
                                                      qu’elle peut accrocher à des épines ou des      mois. Durant cette période, elles ne vont pratiquement plus se nourrir ; elles ne reprennent
                                                      barbelés pour constituer des réserves.          leurs activités de nourrissage nocturne qu’en fin d’hiver ou au début du printemps.

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Pelouses                                                                                         Milieux rocheux
     et landes
     thermophiles                                                                                       Dans les conditions chaudes
                                                                                                        qu’offrent les versants adrets,
                                                                                                        d’autres espèces spécialisées
     Malgré un climat déjà bien montagnard devenant continental,                                        trouvent leurs habitats au
     le versant sud de la commune reste favorable au développement                                      niveau des milieux rocheux
     de pelouses sèches et de landes thermophiles (sous le Plateau                                      comme au niveau de la falaise
     de la Coche ou le Pré du Palastre).                                                                des Dauphins.

                                               Les conditions de sol et d’exposition favorisent ici                     Népéta glabre - Nepeta
                                               le développement d’autres espèces, plutôt ther-                          nuda, Gnaphale dressé
                                               mophiles, c’est-à-dire qui aiment la chaleur et les                      - Bombycilaena erecta et
                                               conditions plutôt sèches.                                                Herniaire blanchâtre -
                                                                                                                        Herniaria incana : 3 plantes
                                               De nombreux criquets fréquentent ces habitats                            cotonneuses des lieux
                                               dont l’Œdipode stridulante, qui à l’envol, dévoile                       arides et rocailleux comme
     Bulime zébré - Zebrina detrita            ses ailes rouges tout en émettant un crépitement                         la falaise des Dauphins sur    Circaète Jean-le-Blanc - Circaetus gallicus
                                               caractéristique.                                                         la commune.                    Ce grand rapace spécialisé dans la capture
                                                                                                      Inule variable                                   des reptiles est très régulièrement observé
                                               Certaines chauves-souris sont spécialisées dans        Inula bifrons                                    en chasse survolant les adrets bien enso-
                                               la chasse des insectes prairiaux. Sérotine com-                                                         leillés de Saint-Nicolas ou des Roranches.
                                               mune, Petit Murin et Grand Murin peuvent aller                           Le Vespère de Savi et le       Même si sa reproduction n’est pas confir-
                                               glaner des gros insectes au sol qu’elles broient                         Molosse de Cestoni sont        mée sur la commune, elle est très forte-
                                               avec leurs longues canines et leurs mâchoires                            deux chauves-souris qui        ment suspectée dans les environs de Clot
                                               puissantes. Les Oreillard roux et l’Oreillard mon-                       gîtent dans les parois ro-     Davin. Du fait de son régime alimentaire,
     Lézard à deux raies - Lacerta bilineata   tagnard chassent des papillons de nuit qui vo-                           cheuses, fentes, fissures      exclusivement constitué de reptiles et
                                               lètent au ras des herbes.                                                ou anfractuosités.             notamment de serpents, le Circaète n’est
                                                                                                                                                                                présent que de
                                                                                    Bruant zizi                         Pour les escargots, on re-                              mars à septembre
                                                                                    Emberiza cirlus                     trouve ici le Maillot va-                               et contraint en
                                                                                                                        riable, Granaria variabilis                             hiver de quitter
                                                                                                                        et le Maillotin mousseron,                              le territoire pour
                                                                                                                        Truncatellina cylindrica                                migrer en Afrique
                                                                                                                                                                                sahélienne.
     Oxytropis poilu                           Œdipode stridulante                                    Maillot variable
     Oxytropis pilosa                          Psophus stridulus                                      Granaria variabilis                              Vipère aspic - Vipera aspis

18                                                                                                                                                                                                   19
Les forêts
                                                                                                                                                   Quand un arbre meurt, c’est toute une vie
                                                                                                                                                   foisonnante qui lui succède ! Nombreuses
                                                                                                                                                   sont en effet les espèces qui se nour-
                                                                                                                                                   rissent du bois pourrissant (coléoptères,
     Les conditions variées de sols,                                                                                                               mouches, champignons…).
     d’exposition, d’altitude, de
     lumière ou encore d’humidité                                                                                                                  Ce cortège de « saproxylophages » pro-
                                                                                                                                                   fite à d’autres : des prédateurs spécialisés,
     permettent l’installation d’une
                                                                                                                                                   des mangeurs de champignons, etc. Ainsi,
     diversité forestière remarquable.                                                                                                             c’est tout un petit monde (des centaines
     On retrouve ainsi sur le territoire                                                                                                           d’espèces) qui se construit sur l’arbre
     des pinèdes de Pin sylvestre, des                                                                                                             mort !
     chênaies de Chênes pubescents,
                                                                                                                                                   À Saint-Jean-Saint-Nicolas, le Bupreste
     des hêtraies, des hêtraies-
                                                                                                                                                   montagnard - Buprestis rustica se nourrit
     sapinières, des sapinières, des                                                                                                               exclusivement du bois fraîchement mort
     mélézins et des formations de                                                                                                                 de résineux, tandis que les larves de la Ly-
     feuillus en mélange.                                                                                                                          cie sanguine - Lygistopterus sanguineus se
                                                                                                                                                   nourrissent de petits invertébrés dans les
                                                                                                                                                   troncs pourris de feuillus.
     Feuillus en mélange : dans les secteurs de
     prairies, au niveau des haies, là où le sol
     est plus profond et à la faveur de condi-
     tions hydriques plus favorables, se déve-      Calament à grandes feuilles    Racine de Corail                                                Les forêts abritent des chauves-souris qui
     loppent les feuillus comme le Frêne éle-                                                                                                      gîtent dans les arbres à cavités ou sous
     vé, différents érables (champêtre, d’Italie,   grandes fleurs - Clinopodium grandiflorum                                                      les écorces. Ce sont aussi des espèces
     plane, sycomore), le Noisetier,                ou cette orchidée très discrète, la Racine                                                     spécialistes de la chasse dans les allées
                                                    de Corail - Corallorhiza trifida. Quelques                                                     forestières, dans les lisières ou dans les
                     Chênaie    pubescente :        hêtraies se développent aussi en versant                                                       feuillages : Barbastelle d’Europe, Sérotine
                     pour les secteurs plus         sud, sur sol calcaire (Les Bayles, en amont                                                    commune, Murin à moustaches, Noctule
                     secs et mieux exposés,         du plateau de la Coche) au sous-bois plus                                                      de Leisler, Pipistrelles et les Oreillards.
                     le Chêne pubescent do-         clair et sec, abondant en herbes et buissons.
                     mine quelques petits boi-

                                                                                                                                                                            s
                     sements (Montorcier et

                                                                                                                                                                         re
                                                                                                                                                                     ifè
                     Frustel).

                                                                                                                                                                    n
                                                                                                                                                                 co

                                                                                                                                                                                      s

                                                                                                                                                                                                             s
                                                                                                                                                                                    llu

                                                                                                                                                                                                           te
                     Hêtraies et les hêtraies

                                                                                                                                                                                  ui

                                                                                                                                                                                                         ix
                                                                                                                                                                                fe

                                                                                                                                                                                                     sm
                     sapinières se retrouvent
                                                                                                                                                        66    % 18 %

                                                                                                                                                                                                      t
                                                                                                                                                                                                   rê
                     en particulier sur le ver-

                                                                                                                                                                                                fo
                     sant nord de la commune
                     (Costebelle), en condition
                                                                                                                                                        1 393 ha
                                                                                                                                                                 388 ha 16 %
                                                                                                                                                                        347 ha
                     de sol plutôt acide et au       La chenille de l’Écureuil (Stauropus fagi)

                                                                                                                                                                                     56 %
                     sous-bois assez sombre.         n’a rien à envier aux créatures fantastiques
                     Ces sous-bois sont favo-        que l’on voit dans les « blockbusters hollywoo-                                               Taux de boisement
                     rables aux espèces d’ombre      diens » ! Ce petit aliène ne se nourrit pourtant                                              de la commune
                     comme le Calament à             que de feuilles et est totalement inoffensif !                                                (2 128 ha)
                                                                                                        Autour des palombes - Accipiter gentilis    source : Observatoire Régional de la forêt méditerrannéenne

20                                                                                                                                                                                                                21
Différentes forêts de

     Les forêts
                                                               Le Pin à crochet
                       résineux se rencontrent                 Pinus mugo subsp. uncinata,
                       sur le territoire de la                 endémique des montagnes du centre

     de résineux
                       commune. En fonction des                et du sud de l’Europe, se développe sur
                       altitudes et des versants,              quelques secteurs de plus haute altitude,
                                                               où la concurrence avec les autres arbres
                       les espèces dominantes
                                                               se réduit. Il se caractérise par ses aiguilles
                       changent. La pinède de                  courtes et regroupées par deux et ses
                       Pin sylvestre : plutôt dans             cônes très crochus sur chaque écaille et
                       la partie basse du versant              non symétriques.
                       sud, au-dessus du Frustel
                       et de Montorcier.
                       La sapinière dominée par
                       le Sapin pectiné (Abies
                       alba), en versant nord
                       (Le Foreston, Cafal).

               Le mélézin : que l’on retrouve en haut des
               versants nord comme sud. Il s’agit ici de
               forêts plantées pour la plupart au début du     Casse-noix moucheté
               XIXe siècle suite à la reforestation des ter-   Nucifraga caryocatactes
               rains de montagne dans un souci de lutte        oiseau spécialisé dans la consommation
               contre l’érosion, les glissements de terrain    de graines de Pin cembro. Les liens entre
               et les avalanches. Leur régénération devra      l’oiseau et les graines qu’il consomme
               passer ici par l’intervention humaine car le    peuvent être si forts que certaines popu-
               Mélèze est une espèce pionnière.                lations ont des formes de becs adaptées à
                                                               celle des cônes des résineux locaux !

                                                               Le Bombyx de Millière
                                                               Poecilocampa alpina
                                                               vole en fin d’automne dans les forêts de
                                                               mélèzes dont la chenille se nourrit. Les
                                                               espèces de cette famille de papillons ont
                                                               la particularité de ne pas se nourrir au
                                                               stade adulte (trompe atrophiée). Ainsi,
                                                               leur présence est uniquement dédiée à la
                                                               reproduction. Pour cela, les mâles sont do-
               Les forêts de résineux sont d’autant plus       tés de grandes antennes pectinées qui leur
               attrayantes pour les chauves-souris             permettent de détecter des odeurs (phéro-
               qu’elles abritent une strate arbustive et       mones) émises par les femelles à plus d’un
               herbacée riche en végétation.                   kilomètre !

22                                                                                                              23
Les rapaces
     nocturnes
     ingénieurs du son
     Grands yeux immobiles, cris résonnants dans la nuit, entourés de
     mystères… ces oiseaux méconnus et parfois associés à des légendes                 Nyctale de Tengmalm
     effrayantes peuvent paraître inquiétants. Bien qu’aujourd’hui ils                 Aegolius funereus
     bénéficient d’une image plus sympathique, certaines espèces sont                  peu répandue, cette chouette vit dans les
                                                                                       vieilles forêts de moyenne montagne, gé-
     menacées.
                                                                                       néralement dominées par les résineux, et
                                                                                       niche dans les anciennes loges de pic. Son
                                       Une ouïe très fine leur permet de repérer       chant, plutôt mystérieux, peut s’entendre
                                       des proies très méfiantes. Leur « grosse        dans un rayon de 2 à 3 km.
                                       tête » est en fait un « masque de plumes »
                                       autour d’un crâne finalement assez petit.
                                       Ce « disque facial » permet à l’oiseau de
                                       mieux capter les sons et de les amplifier,
                                       comme une parabole !

                                       Pour se déplacer en silence, le plumage
                                       très doux, composé de très fines barbules                                                       Grand-duc d’Europe
                                       de plumes, amortit le frottement de l’air.                                                      Bubo bubo
                                       Certaines grandes plumes (les premières                                                         Chasseur redoutable, c’est le plus grand ra-
                                       rémiges), ont de fines barbules disposées                                                       pace nocturne d’Europe (75 cm). Sa durée
                                       en « peigne » et permettant de fendre l’air                                                     de vie est de 20 ans en moyenne ! Il niche
                                       sans produire de bruit. Même les pattes                                                         en général dans les falaises. En France, sa
                                       sont emplumées, afin d’encore limiter le                                                        population semble en augmentation mais
                                       bruit des frottements de l’aire !                                                               elle reste difficile à estimer. Sur la com-
                                                                                                                                       mune, les falaises de Corbières abritent un
                                                                                                                                       couple nicheur.
                                                                                       Chouette hulotte
                                       Chouette chevêchette                            Strix aluco
                                       Glaucidium passerinum                           Aussi appelé Chat-huant, est le plus connu des rapaces nocturnes. Elle fréquente les fo-
                                       Avec 15 à 17 cm, c’est le plus petit rapace     rêts, les jardins, parfois très proche des habitations voire même dans les maisons, mais
                                       de France. Oiseau rare et présent unique-       elle reste malgré tout très sensible à la lumière. Elle pond ses œufs blancs et ronds dans
                                       ment en forêt de montagne, il est difficile à   un trou d’arbre, un vieux nid d’écureuil ou de corneille, parfois dans le trou d’une muraille
                                       entendre ou apercevoir.                         ou d’un rocher et se nourrit de petits mammifères.

24                                                                                                                                                                                     25
Les alpages
                                                                                                                                Les alpages sont également le terrain de chasse de nombreux
                                                                                                                                oiseaux dont l’Aigle royal pour lequel la Marmotte représente
                                                                                                                                26 % de son alimentation en été. Les alpages sont par excel-
                                                                                                                                   lence le domaine des criquets et sauterelles. Généralement
                                                                                                                                     abondants et peu discrets dans ces habitats, ils se font
                                                                                                                                       remarquer par leurs bonds et leurs stridulations. Dans
                                                                                                                                       la fraîcheur des ubacs prairiaux, par exemple vers Com-
                                                                                                                                beau, existe un criquet très rare dans les Alpes du Sud, plus à
                                                                                                                                  son aise dans les massifs verdoyants des Alpes du Nord : la
                                                                                                                                  Miramelle fontinale (Miramella alpina).
     Entre 1 700 et 2 200 mètres d’altitude sur la commune, les conditions
     deviennent trop difficiles pour les arbres qui laissent ici la place aux
     couleurs des fleurs d’alpage. Les troupeaux se régalent en été d’une
                                                                                                      Et en hiver…
     herbe grasse et abondante. Ces milieux, fragiles, sont favorables à                              Si de nombreuses espèces migrent en
                                           une biodiversité importante dont                           hiver pour des milieux plus chauds, cer-
                                           les espèces présentent souvent                             taines espèces de nos montagnes ont su
                                           des adaptations performantes.                              développer des stratégies variées pour
                                                                                                      survivre aux rudes conditions hivernales.

                                                     À ces altitudes, la belle saison est très        Lièvre variable - Lepus timidus
                                                     courte. Animaux et végétaux se hâtent            Afin de se confondre avec le manteau de
                                                     pour se reproduire et faire leurs réserves.      neige et d’échapper à ses prédateurs, le
                                                     Au fil de la saison, la flore se dépêche d’at-   Lièvre variable se pare d’un chaud man-
                                                     tirer par des couleurs vives les insectes        teau blanc.
                                                     pollinisateurs.
                                                     Au cœur de l’été, les Asters des Alpes et
                                                     les gentianes épinglent de taches colo-          Les chamois - Rupicapra rupicapra
                                                     rées les verts alpages.                          fréquentent les pentes ensoleillées du
     Gentianes printanières - Gentiana verna                                                          Palastre, l’Ubac de la Petite Autane et la
                                                                                                      crête qui conduit à la Grande Autane, pour
                              Le Céphalion - Coenonympha macromma - a la particularité d’être          déneiger de leurs sabots les quelques
                              issue d’une hybridation naturelle il y a 10 000 à 20 000 ans entre          touffes d’herbes restantes.
                              deux espèces ; l’une de plaine, Coenonympha arcania - Céphale et
                              l’autre des prairies alpines, Coenonympha gardetta – Satyrion. Le
                              Céphalion est endémique du sud des Alpes ; on ne le trouve nulle
                              part ailleurs dans le monde. Sur la commune, cette espèce abon-
                              dante s’observe durant les belles journées ensoleillées de l’été.
                                                                                                                                   Phalène chamoisée - Theria rupicapraria
                              Les chenilles grégaires de la Livrée des alpages - Malacosoma                                      Contrairement à la majorité des insectes, ce papillon vole en
                              alpicolum – ont la caractéristique de tisser des toiles de soie                                  fin d’hiver. Dès les premiers redoux, à la tombée de la nuit, le
                              dans la végétation herbeuse pour se protéger du mauvais temps                                    mâle s’envole en quête d’une femelle. Cette dernière à la parti-
                              et y passer la nuit. Actives durant les journées ensoleillées de                                    cularité d’avoir des ailes atrophiées, donc elle ne peut pas vo-
                              l’été, si vous en rencontrez, aucune crainte à avoir, les chenilles                                    ler ! Par contre, elle a des pattes robustes qui lui permettent
                              poilues ne sont pas allergènes et n’ont aucun lien de parenté                                             de grimper dans les arbustes avec agilité, telle une four-
                              avec les espèces de processionnaire !                                                                        mi, pour pondre ses œufs à la base des bourgeons.

26                                                                                                                                                                                                     27
Les galliformes
                                                                                       Perdrix bartavelle
                                                                                       Alectoris graeca saxatilis

     de montagne
                                                                                       Espèce méridionale, elle se retrouve de l’arc
                                                                                       alpin à la Grèce, en passant par le massif des
                                                                                       Balkans, les Apennins et la Sicile. Sur les ver-
                                                                                       sants adrets, plus secs et ensoleillés où elle oc-
                                                                                       cupe des mosaïques de milieux variés : prairies,
                                                                                       pelouses, petits bosquets, fourrés de buissons,
                                                                                       escarpements rocheux, éboulis… à différentes
                                                                                       altitudes, en fonction des saisons. Mâles et fe-
                                                                                       melles arborent le même plumage, dos gris cen-
                                                                                       dré brunâtre, pattes et bec rouges, queue rousse.
                                                                                       La femelle va pondre dans deux nids que coq et
                                                                                       poule vont couver chacun de leur côté !

                                                                                       Tétras-lyre
                                                                                       Tetrao tetrix
                                                                                       Présent sur l’ensemble de la chaîne alpine
                                                                                       jusqu’aux Balkans, il affectionne la zone de tran-
              Perdrix bartavelle,     Végétarien ou insectivore selon l’âge, le        sition forêts et alpages constituée de boisements
        Lagopède alpin, Tétras-       régime alimentaire est adapté aux condi-         de résineux, de landes et de pelouses où il trouve
                                      tions locales et aux saisons. Certaines          nourriture et refuge. Lors de parades nuptiales
            lyre : très discrets et   espèces ont développé des adaptations            remarquables, les coqs s’affrontent dans des
              farouches, cousins      étonnantes comme le Tétras-lyre qui est          « arènes », sous l’œil attentif des femelles.
         sauvages montagnards         capable de digérer une partie de la cellu-
        de nos poules et coqs de      lose des aiguilles de pins, et de mélèzes, ti-   Ces oiseaux dépendent fortement des milieux
       basses-cours, ce sont des      rant profit des rares végétaux disponibles       qu’ils habitent. Ainsi, le Tétras-lyre et la Perdrix
                                      en hiver.                                        bartavelle ont besoin de milieux en mosaïque,
       oiseaux plutôt terrestres
                                                                                       diversifiés. Les troupeaux qui pâturent dans
                 aux populations
                                      Lagopède alpin                                   les alpages et la fauche des prairies d’altitude
                    généralement      Lagopus mutus                                    contribuent au maintien de ces milieux. Les mo-
                      sédentaires.    Il fréquente les alpages, landines à ar-
                                                                                       difications de ces pratiques anciennes peuvent
                                                                                       entraîner des perturbations importantes pour
                                      brisseaux nains et éboulis au-dessus de
                                                                                       ces espèces : embroussaillement principalement,
                                      2 000 m d’altitude. C’est une espèce arc-
                                                                                       l’équilibre entre pratiques pastorales et conser-
                                      tique par excellence, arrivée ici lors de la
                                                                                       vation de ces oiseaux est souvent recherché mais
                                      dernière glaciation. Doué d’un mimétisme
                                                                                       reste difficile. L’augmentation de la fréquentation
                                      remarquable grâce aux mues saisonnières
                                                                                       touristique et des loisirs de pleine nature, en été
                                      de son plumage, il se confond parfaite-
                                                                                       comme en hiver, est aussi un facteur de risques
                                      ment avec son environnement.
                                                                                       qui pèse sur ces espèces.                              Pour aller plus loin :
                                                                                                                                              « Les galliformes,
                                                                                       Toutes ces espèces font l’objet de suivis régu-        Poules et coqs de montagne »
                                                                                       liers par l’Observatoire des Galliformes de Mon-       Les cahiers thématiques du Parc
                                                                                       tagne (OGM) avec lequel le Parc national des           national - Territoire des Écrins
                                                                                       Écrins est partenaire et pilote sur certains sites.    dec. 2006 - 36 p.

28                                                                                                                                                                               29
Les milieux                                                                                                                      La belle Écaille jaune

             rocheux d’altitude
                                                                                                                                              Arctia flavia
                                                                                                                                              est adaptée aux milieux
                                                                                                                                              extrêmes de haute altitude,
                                                                                                                                              ce qui demande à la chenille
                                                                                                                                              2 à 3 ans pour donner un pa-
             Si sur la commune on                                                                                                             pillon. Polyphage, la chenille se
                                                                                                        L’Apollon - Parnassius apollo
             retrouve deux grands types                                                                                                       contente pour s’alimenter des
                                                                                                        est emblématique des
             de milieux rocheux d’altitude,                                                             montagnes. Son esthétique             plantes et des lichens qu’elle
             les éboulis et les falaises ou                                                             et sa grande taille ont attisé        trouve. L’adulte a une activité nocturne
             pentes rocheuses, là encore                                                                l’avidité humaine depuis              et il est incapable de se nourrir (trompe
             les différences d’exposition,                                                              des siècles, ce qui en faisait        atrophiée). Ce papillon a été trouvé sur
             d’altitude et de sol (calcaire                                                             l’un des papillons les plus           la commune lors d’une sortie d’inven-
             ou acide) entraînent une                                                                   collectionnés d’Europe.               taire organisée dans le cadre de l’ABC.
                                                                                                                                              Il s’agit de la donnée la plus méridio-
             diversité remarquable.                                                                     Depuis 1976, l’Apollon est
                                                                                                        protégé en France.                    nale actuellement connue.

                                                         Les origines différentes des terrains :
                                                         pentes les plus nord occidentales des
                                                                                                        Parois, rochers et falaises
                                                         montagnes de l’Embrunais pour la Petite        Le minéral est roi et la végétation ne peut compter que sur quelques fissures
                                                         Autane et dernier ressaut des abrupts de       et petites cavités pour se développer. Certains oiseaux profitent allégrement
                                                         grés du Champsaur du côté du Palastre,         de ces conditions pour bâtir leur nid et se jouent des courants thermiques
                                                         la présence de deux failles (faille de         accentués par les contrastes de températures qu’offre la roche.
                                                         Pont-du-Fossé et faille de la Coche), les
                                                                                                                                         Un couple de Faucon pèlerin
              Kernéra des rochers   Daphné des Alpes     multiples chevauchements de terrains
                                                                                                                                         Falco peregrinus
                                                         engendrent différentes originalités géo-
                                                                                                                                         niche au niveau des falaises
                                                         logiques et pédologiques de la commune,
                                                                                                                                         de la Doue. Ce rapace utilise
                                                         arborant des noms techniques aussi
                                                                                                                                         les falaises aussi bien comme
                                                         « chatoyants » que « nappe de l’Autapie,
                                                                                                                                         point d’observation pour la
                                                         klippe de Soleil Bœuf… » et permettant le
                                                                                                                                         chasse que pour nicher.
                                                         développement d’espèces végétales très
                                                         diversifiées et spécialisées.
Potentille          Orpin           Scléranthe vivace    Sol instable, eau manquante, froid, et pour-                                    Aigle royal                         Tichodrome
                                      Sur sol calcaire   tant, beaucoup d’espèces spécialisées se                                        Aquila chrysaetos                   échelette
                   Daphné des Alpes - Daphne alpina      développent ici.                                                                un couple est nicheur sur la        Tichodroma muraria
             Epervière bleuâtre - Hieracium caesioides                                                                                   commune au niveau du Pa-            plutôt solitaire, il niche
               Kernéra des rochers - Kernera saxatilis                                                                                   lastre depuis plus de 30 ans. En    et s’alimente dans les
                                                                                                                                         2018, un deuxième couple a été      falaises, qu’il explore
                                       Sur sol acide                                                                                     observé nichant sur le versant      de bas en haut. Il n’hé-
        Potentille des rochers - Drymocallis rupestris                                                                                   opposé de la Petite Autane.         sitera pas à défendre
           Orpin des montagnes - Sedum montanum                                                                                                                              son territoire lors de
            Scléranthe vivace - Scleranthus perennis                                                                                                                         joutes aériennes.

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Les
     fonctionnalités
     écologiques
     Les espèces vivantes sont                       Limiter ou contraindre les déplacements,        La commune de Saint-Jean-Saint-Nicolas          rables aux déplacements de nombreuses
     étroitement liées à leurs milieux               réduire ou détruire un habitat de repro-        et plus largement le Champsaur, présentent      espèces. La commune de Saint-Jean-Saint-
                                                     duction ou un habitat de repos peut avoir       des rôles importants, que ce soit en tant que   Nicolas se localise sur un secteur de tran-
     de vie, que ce soit pour se                     des conséquences très importantes pour          réservoir de biodiversité mais aussi en tant    sition important entre Alpes internes du
     nourrir, pour se déplacer ou                    de nombreuses espèces.                          que corridor pour le déplacement.               nord et intermédiaires et Alpes du sud
     pour se reproduire.                             Afin de mieux prendre en compte ces en-         Ainsi, le Drac et le maillage bocager repré-    (internes et intermédiaires suivant les syl-
     Les exigences sont multiples et                 jeux dans la gestion d’un territoire, diffé-    sentent des milieux particulièrement favo-      vo-écorégions).
     très variables en fonction des                  rentes notions ont été retenues comme la
                                                     définition de fonctionnalités écologiques,
     espèces, de leur sensibilité, de                de réservoirs de biodiversité ou de cor-
     leur possibilité d’adaptation.                  ridors qui peuvent être prises en compte à
     La prise en compte globale de                   l’échelle d’une commune, d’une intercom-
     l’ensemble de ces besoins est                   munalité, mais aussi d’un département,
     très complexe mais essentielle                  d’une région, d’un pays, voire de plusieurs
                                                     continents pour le cas des grandes migra-
     afin de préserver et favoriser la               tions par exemple.
     biodiversité.                                   C’est ainsi qu’ont été définies les Trames
                                                     Vertes et Bleues (TVB) lors du Grenelle I
                                                     de l’Environnement en 2009. Ces éléments
                                                     ont été traduits dans le SCoT de l’Aire ga-
                                                     pençaise en 2013, par le Schéma Régional de
                                                     Cohérence Écologique (SRCE) en 2014 pour
                                                     la région Sud et pris en compte dans l’élabo-
                                                     ration du PLU de la commune en 2019.
                                                     D’une façon plus simple, on cherche à
               La trame noire                        connaître le fonctionnement d’un terri-
      Depuis peu, les préoccupations liées à         toire en fonction des espèces connues et
      la Trame noire sont de mieux en mieux          de leurs besoins. Certaines espèces dites
      connues et prises en compte. Les réseaux       « indicatrices » vont être choisies pour
      que traduit cette trame favorisent le dépla-
                                                     être représentatives de plusieurs autres
      cement des espèces nocturnes du fait du
      maintien de son obscurité.                     espèces, partageant des exigences écolo-
                                                     giques comparables.

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