DEPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET AGRONOMIE FAITS MARQUANTS 2016 - Membre fondateur de

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DEPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET AGRONOMIE

FAITS MARQUANTS 2016

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Sommaire

                  L’intégration culture-élevage dans les territoires : de la théorie à la pratique………… 5

                  Dix années de recherches collaboratives dans le cadre de l’UMT Tournesol
Département EA    présentées lors de journées d’échange à Toulouse……………………………………..                      9

                  Publication de la norme ISO 17601 sur l’estimation de l’abondance de séquences
                  de gènes microbiens par la méthode PCR à partir d’ADN du sol ……………………... 12

                  Récolte précoce ou tardive sur miscanthus : un déterminant majeur des émissions
FAITS MARQUANTS
                  de N2O…………………………………………………………………............................... 14
       2016
                  Une méthode innovante de fertilisation azotée : dépasser les effets de fixation de la
                  méthode du bilan…………………………………………………………………………… 17

                  Openscience : Une base de données mondiale sur la productivité des
                  légumineuses à graines……………………………………………………………………. 19

                  MYMYX, un dispositif participatif de conception d’innovations agroécologiques pour
                  valoriser les réseaux mycorhiziens ……………………………………………………… 21

                  Des systèmes de culture pour réduire l’usage des pesticides : Evaluation et
                  comparaison des impacts environnementaux et sanitaires …………………………… 24

                  Les enchytréides, des bioindicateurs mal connus …………………………………....... 27

                  Comparaison inter-spécifique des processus déterminant la concentration en
                  sucres solubles des fruits charnus………………………………………………………… 30

                  La stratégie enzymatique d’un champignon décomposeur détermine son efficacité
                  d’utilisation du carbone d’une biomasse végétale………………………………………. 32

                  Les variétés de blé dur à paille courte pourraient accumuler plus de cadmium dans
                  leurs grains que les variétés à paille longue…………………………………………….. 35

                  Stockactif : des champignons pour prétraiter la biomasse lignocellulosique………… 37

                  Réveiller les connaissances sur la dormance des méristèmes pour prédire
                  correctement l’avenir de nos arbres………………………………………………………. 39

                  L’équilibre entre le fructose et les autres sucres détermine la sensibilité des tiges de
                  tomate au champignon phytopathogène Botrytis cinerea………………………………. 41

                  Adaptation de l’agriculture irriguée au changement climatique : une collaboration
                  internationale………………………………………………………………………………… 44

                  L’agroforesterie européenne s’épanouit à Montpellier………………………………….. 47

                  Adaptation au changement climatique : sélectionner des vignes qui transpirent
                  moins la nuit…………………………………………………………………………………. 49

                                                                                                        3
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L’intégration culture-élevage dans les territoires :
                                  de la théorie à la pratique
Département EA                    Résumé
                                  L’intégration culture-élevage dans les territoires est une voie pragmatique pour renforcer la
                                  durabilité des systèmes de production agricoles. Un modèle conceptuel basé sur des notions de
UMR 1248 AGIR                     coexistence ou de complémentarité entre activités agricoles a été développé et mis à l’épreuve
AGroécologie, Innovations &       dans différentes études de cas. Cela a permis de mettre au point des méthodes de co-conception et
teRritoires                       d’évaluation multicritère de scénarios d’intégration culture-élevage dans les territoires.

Centre Toulouse Midi-Pyrénées

Contacts
                                  Contexte et Enjeux
Michel Duru
                                  En Europe, la complémentarité fonctionnelle entre culture et élevage a permis de soutenir la
michel.duru@inra.fr
                                  production agricole pendant plusieurs siècles sans intrant de synthèse. La spécialisation des
Guillaume Martin
                                  territoires agricoles engagée depuis les années 1970 a mis à mal cette complémentarité, conduisant
guillaume.martin@inra.fr
                                  à des problèmes agronomiques (par ex. problèmes de gestion des bioagresseurs et de la qualité
Julie Ryschawy
                                  des sols induits par la simplification des séquences de culture) et environnementaux (par ex.
julie.ryschawy@inra.fr
                                  pollution au nitrate liée à un excès d’effluents dans les territoires à haute densité animale).
Olivier Therond
                                  Aujourd’hui, des scientifiques suggèrent de remobiliser la complémentarité entre culture et élevage
olivier.therond@inra.fr
                                  pour favoriser le développement de systèmes de production agricole plus agroécologiques.
Marc Moraine
                                  Un retour à des exploitations de polyculture-élevage semble peu envisageable au regard
                                  notamment des investissements à réaliser (bâtiments d’élevage, machines...), de l’organisation du
Axe du document d’orientation
                                  travail en élevage et des compétences à acquérir pour les agriculteurs (gestion de troupeau, gestion
Agro-écologie
                                  de la fertilisation organique...). L’intégration culture-élevage dans les territoires via le
                                  développement des interactions entre exploitations spécialisées ou non (échanges de grain, paille,
Axe du tripode
                                  fourrage, fumier...) apparait donc comme une voie pragmatique pour revaloriser la complémentarité
Agriculture
                                  entre culture et élevage.
Domaine d’activités
                                  Cependant cette forme d’intégration reste très peu documentée dans la littérature scientifique
Animaux et Végétaux
                                  comme dans la littérature grise, du fait de la complexité du sujet (multiples acteurs concernés), de
                                  son faible développement sur le terrain et de la diversité des contextes où elle est susceptible d’être
Métaprogramme
                                  mise en œuvre. Les enjeux principaux pour notre équipe étaient donc de (1) poser les bases
EcoServ
                                  conceptuelles de l’intégration culture-élevage dans les territoires, (2) mettre ces bases à l’épreuve
                                  dans différentes études de cas, (3) développer des méthodes de co-conception et d’évaluation
Mots clés
                                  multicritère de scénarios d’intégration culture-élevage dans les territoires avec des acteurs locaux
Intégration culture-élevage,
                                  (agriculteurs, conseillers agricoles, représentants de coopératives...).
polyculture-élevage, conception
participative, évaluation
multicritère, services
écosystémiques, écologie
industrielle, économie
collaborative, agroécologie

                                                                  Paysage de polyculture-élevage

                                                                                                                               5
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Résultats
                 Nous avons développé un modèle conceptuel des systèmes culture-élevage à l’échelle d’un collectif
                 d’exploitations et du territoire. Il représente ces systèmes comme des systèmes socio-écologiques
                 et identifie les trois grandes formes que peut prendre l’intégration culture-élevage dans les
                 territoires : coexistence locale (échanges par le marché uniquement), complémentarité (échanges
                 entre exploitations) et synergie (mise en commun de ressources – surfaces, matériel... – entre
Département EA   exploitations), impliquant des interactions temporelles, spatiales, et/ou organisationnelles entre
                 exploitations agricoles.

                 Pour chacune de ces formes d’intégration culture-élevage, nous avons établi les atouts et limites
                 attendus. Par exemple, les trois formes d’intégration culture-élevage conduisent les céréaliers à
                 introduire des légumineuses, des prairies temporaires et des cultures intermédiaires dans leurs
                 séquences de culture. Ceci permet de favoriser le recoupage des cycles du carbone, de l’azote et
                 du phosphore. Mais seule la complémentarité et la synergie, du fait d‘échanges de produits
                 structurés et planifiés, permettent aux agriculteurs de s’accorder directement sur les prix et de
                 s’affranchir des fluctuations de marché. En outre, seule la synergie permet la mise en commun des
                 ressources pour mieux valoriser la diversité des potentiels agronomiques des parcelles de chaque
                 exploitation.

                 Nous avons mis à l’épreuve ce modèle conceptuel à travers plusieurs études de cas évaluant
                 l’opportunité d’un gradient de formes d’intégration culture-élevage dans le bassin versant Tarn-
                 Aveyron. Une première étude de cas a porté sur l’opportunité d’intégrer culture et élevage à
                 l’échelle de deux départements, l’un à dominante céréalière (Tarn-et-Garonne), l’autre à dominante
                 d’élevage (Aveyron). Dans cette étude de cas, nous avons évalué les importations annuelles de
                 fourrages, paille et concentrés pour l’alimentation animale dans la petite région du Ségala
                 (Aveyron).

                 Puis nous avons sollicité des agriculteurs autour d’une coopérative de grandes cultures en Tarn-et-
                 Garonne pour co-construire les systèmes de grande culture en Tarn et Garonne répondant aux
                 besoins en fourrages, paille et concentrés du Ségala en précisant leur périmètre de déploiement, et
                 en évaluant les performances multicritères de ces systèmes. L’intérêt des filières (coopératives
                 d’éleveurs du Ségala et de céréaliers de Tarn-et-Garonne) pour cette étude a débouché sur une
                 étude de faisabilité du montage d’une usine de déshydratation de luzerne, option principale étudiée
                 dans les scénarios construits. Les coûts d’investissement et la prise de risque perçue comme trop
                 importante ont entrainé l’abandon de ce projet.

                                           Réunion avec des agriculteurs du Tarn et Garonne

                                                                                                              6
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Une autre étude de cas conduite en partenariat avec le GABB (Groupement des Agriculteurs
                 Biologistes et Biodynamistes) du Tarn et Garonne visait à évaluer l’opportunité de mettre en place
                 des échanges de produits et sous-produits agricoles entre des exploitations spécialisées en culture
                 ou en élevage en agriculture biologique. Les agriculteurs souhaitant s’affranchir de l’intervention
                 d’une coopérative, seules les formes d’intégration de type complémentarité et synergie ont été
                 explorées.

Département EA   Pour ce faire, nous avons adapté une méthode de conception et d’évaluation participative de
                 scénarios à l’intégration culture-élevage dans les territoires. Une première phase mobilisant un
                 groupe de 24 agriculteurs a permis d’évaluer les complémentarités potentielles et l’intérêt des
                 agriculteurs, mais aussi les fortes contraintes logistiques à la mise en place d’échanges structurés.
                 Afin de s’affranchir de certaines de ces contraintes, le travail a été recentré sur un collectif de deux
                 céréaliers et quatre éleveurs proches les uns des autres (
DEPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET AGRONOMIE FAITS MARQUANTS 2016 - Membre fondateur de
Valorisation
                 Ce travail a donné lieu à la rédaction de six articles scientifiques, dont quatre sont d’ores et déjà
                 publiées. Il s’agit là de travaux pionniers sur l’intégration culture-élevage dans les territoires qui
                 nous ont valu de participer à la création d’un réseau international (informel) de recherche sur
                 l’intégration culture-élevage dans les territoires.
Département EA
                 Ces travaux ont également fait l’objet de présentations dans des conférences internationales
                 (notamment deux communications invitées au 3rd World Congress on Integrated Crop-Livestock-
                 Forest Systems et au 67th Annual Meeting of the European Federation of Animal Science). Ces
                 travaux ont débouché sur une implication effective de chercheurs de l’équipe dans des groupes de
                 réflexion nationaux (RMT SPYCE), européens (Focus Group EIP Mixed Farming Systems -
                 coordinatrice et expert, projet FP7 Cantogether) et internationaux via le consortium ICLS,
                 organisateur de congrès mondiaux sur l’intégration culture-élevage.

                 Enfin, plusieurs articles de vulgarisation ont été rédigés à destination de la sphère technique
                 agricole (articles dans Cultivar, Réussir Bovins Viande, dans un hors-série de la FNAB sur les
                 échanges céréaliers-éleveurs, dans la revue de la Chambre d’Agriculture de l’Aveyron…)

                 Références bibliographiques
                 > Martin, G., Moraine, Ryschawy, J., Magne, M.A., Asai, M., Sarthou, J.P., M., Duru, M., Therond,
                 O. Crop-livestock integration beyond the farm level: a review of prospects and issues. Agronomy for
                 Sustainable Development, sous presse, doi:10.1007/s13593-016-0390-x
                 > Moraine, M., Grimaldi, J., Murgue, C., Duru, M., Therond, O., 2016. Co-design and assessment of
                 cropping systems for developing crop-livestock integration at the territory level. Agricultural Systems
                 147, 87-97. doi: 10.1016/j.agsy.2016.06.002
                 > Moraine, M., Melac, P., Ryschawy, J., Duru, M., Therond, O., 2016. A participatory method for the
                 design and integrated assessment of crop-livestock systems in farmers' groups. Ecological
                 Indicators 72, 340-351. doi: 10.1016/j.ecolind.2016.08.012
                 > Moraine, M., Duru, M., Therond, O., 2016. A social-ecological framework for analyzing and
                 designing crop-livestock systems from farm to territory levels. Renewable Agriculture and Food
                 Systems, sous presse, doi: 10.1017/S1742170515000526

                                                                                                                  8
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Dix années de recherches collaboratives dans le
                                cadre de l’UMT Tournesol présentées lors de
                                journées d’échange à Toulouse
Département EA
                                Journées d’échanges « Tournesol » à Toulouse
UMR 1248 AGIR
AGroécologie, Innovations &     (Juin 2016)
teRritoires

Centre Toulouse Midi-Pyrénées   Résumé
Contact                         Les journées d'échanges Tournesol qui se sont déroulées à Toulouse les 28 & 29 juin 2016 ont été
Philippe Debaeke                organisées par l’Unité Mixte Technologique Tournesol avec la collaboration du LIPM (équipe BAP
philippe.debaeke@inra.fr        Tournesol). L’UMT Tournesol vise à développer des outils, références et modèles pour l’adaptation
                                de cette culture aux nouveaux enjeux agricoles et environnementaux. Les journées d’échange ont
Axe du document d’orientation   constitué un moment fort de l’interaction entre la recherche, ses partenaires professionnels et
Intégration des performances    l’ensemble de la filière oléagineuse. Elles ont permis de tirer un bilan de dix années de recherches
économiques, sociales et        collaboratives et de réfléchir aux pistes pour les 5-10 années prochaines à l’issue d’un processus de
environnementales de            construction participative.
l’agriculture

Axe du tripode                  Contexte et Enjeux
Agriculture
                                L’UMT Tournesol vise à développer des outils, références et modèles pour l’adaptation de la
Domaine d’activités             culture de tournesol aux nouveaux enjeux agricoles et environnementaux. A l’issue de dix
Végétaux                        années de recherches menées en partenariat avec Terres Inovia, le Cesbio, l’INP-ENSAT et l’EI
                                Purpan mais aussi avec les acteurs économiques de la filière tournesol (coopératives Arterris et val
Métaprogramme                   de Gascogne, sociétés semencières), les animateurs de l’UMT Tournesol (co-pilotée par Inra et
ACCAF                           Terres Inovia) ont souhaité dresser le bilan des travaux menés depuis 2006 sur la production du
                                tournesol et la qualité des graines, mais surtout construire avec les acteurs de la filière les besoins
Mots clés                       de recherche pour les 5-10 prochaines années.
Tournesol, partenariat, UMT,
recherche collaborative,
innovation
                                Résultats
                                Les journées d'échanges Tournesol se sont déroulées à Toulouse (Centre Inra & ENSAT) les 28 &
                                29 juin 2016 en collaboration avec le LIPM (équipe BAP Tournesol) et le service communication de
                                l’Inra de Toulouse. Elles ont réuni environ 130 personnes, représentatives de tous les maillons de
                                l'agro-chaîne : semenciers, producteurs, acteurs du conseil, industriels et chercheurs.

                                Au-delà des synthèses réalisées sur la réponse du tournesol aux contraintes biotiques et abiotiques
                                et sur les moyens de les maîtriser, un après-midi (J1) a été consacré à la restitution d’ateliers de
                                réflexion associant professionnels et chercheurs (préparés en amont) sur les thèmes de la
                                production, de la sélection et de la transformation. Après une matinée (J2) consacrée à la
                                présentation des méthodes innovantes de phénotypage et de modélisation appliquées à l’évaluation
                                variétale, une visite des installations expérimentales d’Auzeville a été organisée sous la forme
                                d’ateliers au champ centrés sur le phénotypage.

                                                                                                                                 9
DEPARTEMENT ENVIRONNEMENT ET AGRONOMIE FAITS MARQUANTS 2016 - Membre fondateur de
Parmi les principaux résultats finalisés, on peut citer :
                 - le développement de SUNFLO, un modèle de culture qui prédit le rendement et la teneur en huile
                 du tournesol en tenant compte de paramètres variétaux mesurables sur les dispositifs d’évaluation
                 variétale ;
                 - l’application du modèle à la conception d’itinéraires techniques : par exemple, la formulation de
                 règles de décision pour la densité de peuplement en fonction du pédoclimat, ce qui aurait été
Département EA   inenvisageable à partir de la seule expérimentation ;
                 - l’utilisation de la télédétection satellitaire pour la prévision de la collecte en quantité et qualité.

                                     Démonstration de l’outil PIETON, capteur portable permettant d’accéder
                                                   à l’indice foliaire des variétés de tournesol

                 Perspectives
                 Ces journées ont fourni un matériau très riche pour la construction d’un nouveau projet partenarial
                 pour les 5-10 prochaines années (exposés, synthèses, ateliers participatifs filmés...)
                 Les objectifs prioritaires se rapportent à la recherche de la stabilité et de la régularité du
                 rendement et visent la valorisation des interactions génotype x environnement x conduite.
                 Pour maximiser les services écosystémiques du tournesol, la place du tournesol dans les
                 assolements, les successions de cultures et les territoires, ainsi que la recherche d’itinéraires
                 techniques adaptés ont été mis en avant fortement par les participants. La durabilité de la culture
                 passera également par une meilleure valorisation de la qualité des graines et des tourteaux et un
                 élargissement des débouchés (produits et co-produits).
                 Renforcer le lien sélection-production-transformation tant au niveau de la recherche que des acteurs
                 professionnels a été le fil rouge des échanges au cours de ces journées.

                 Valorisation
                  13 présentations des journées mises en accès libre sur les sites Inra et Terres Inovia
                   http://www.toulouse.inra.fr/Toutes-les-actualites/Toulouse-la-Sun-Valley-du-tournesol
                   https://www.gchp2e.fr/Accueil/Actualites/L-UMT-Tournesol-publie-les-resultats-marquants-de-
                   10-annees-de-recherche-collaborative

                  Une brochure présentant les travaux de façon synthétique à destination d’un large public
                   scientifique et professionnel : Mestries E., Debaeke P., 2016. Dix années de recherches
                   collaboratives : résultats marquants. Journées d’échanges Tournesol, UMT Tournesol, INRA &
                   Terres Inovia, 29 p.

                  Des communiqués de presse et plusieurs articles dans la presse agricole et généraliste

                  Photos et commentaires des journées sur Twitter #Tournesol2016
                   http://www.tup31.com/pv/cultures/grand-bond-en-avant-pour-le-tournesol/

                                                                                                                  10
Références bibliographiques
                 > Seassau C., Dechamp-Guillaume G., Mestries E., Debaeke P., 2010. Nitrogen and water
                 management can limit sunflower premature ripening of sunflower induced by Phoma macdonaldii.
                 Field Crops Research 115, 99-106
Département EA   > Casadebaig P., Guilioni L., Lecoeur J., Christophe A , Champolivier L., Debaeke P., 2011.
                 SUNFLO, a model to simulate genotype-specific performance of sunflower crop in contrasting
                 environments. Agricultural Forest Meteorology 151, 163-178.
                 > Debaeke P, Van Oosterom E, Justes E, Champolivier L., Merrien A, Aguirrezabal L.A.N,
                 Gonzalez-Dugo V., Massignam A.M., Montemurro F., 2012. A species-specific critical nitrogen
                 dilution curve for sunflower (Helianthus annuus L.). Field Crops Research 136, 76-84.
                 > Desanlis M., Aubertot JN, Mestries E , Debaeke P., 2013. Analysis of the influence of a sunflower
                 canopy on Phomopsis helianthi epidemics as a function of cropping practices. Field Crops Research
                 149, 63-75.
                 > Andrianasolo F.N., Casadebaig P., Champolivier L., Maza E., Maury P., Debaeke P., 2014.
                 Prediction of sunflower grain oil concentration as a function of variety, crop management and
                 environment by the means of statistical models. European Journal of Agronomy 54, 84– 96.
                 > Andrianasolo F.N., Debaeke P., Champolivier L., Maury P., 2016. Analysis and modelling of the
                 factors controlling seed oil content in sunflower: a review. OCL, Oilseeds & fats Crops and Lipids 23
                 (2), D206.
                 > Andrianasolo F.N., Champolivier L., Debaeke P., Maury P., 2016. Source and sink indicators for
                 determining nitrogen, plant density and genotype effects on oil and protein contents in sunflower
                 achenes. Field Crops Research 192, 33–41.
                 > Andrianasolo F.N., Casadebaig P., Langlade N., Debaeke P., Maury P., 2016. Effects of growth
                 stage and leaf ageing on transpiration and photosynthesis response to soil water stress in
                 sunflower. Functional Plant Biology 43, 797-805.
                 > Casadebaig P., Mestries E., Debaeke P., 2016. A model-based approach to assist variety
                 evaluation in sunflower crop. European Journal of Agronomy. European Journal of Agronomy 81,
                 92-105
                 > Debaeke P., Casadebaig P., Flénet F., Langlade N., 2017. Sunflower and climate change in
                 Europe: crop vulnerability, adaptation, and mitigation potential. OCL, Oilseeds & fats Crops and
                 Lipids

                                                                                                               11
Publication de la norme ISO 17601 sur
                                   l’estimation de l’abondance de séquences de
                                   gènes microbiens par la méthode PCR à partir
Département EA
                                   d’ADN du sol
UMR 1347 Agroécologie
                                   Résumé
Centre de Dijon – Bourgogne –
Franche-Comté                      La norme ISO Estimation de l'abondance de séquences de gènes microbiens par amplification par
                                   réaction de polymérisation en chaîne (PCR) quantitative à partir d'ADN directement extrait du sol
Contact                            présente un protocole qui permet de quantifier l’abondance de séquences de gènes microbiens par
Fabrice Martin-Laurent             réaction de polymérisation en chaîne quantitative réalisée à partir d’ADN directement extrait du sol.
fabrice.martin@inra.fr             Cette méthode permet d’envisager de quantifier l’abondance de groupes bactériens dans les sols
                                   agricoles.
Axe du document d’orientation
Sécurité alimentaire mondiale et
changements globaux
                                   Contexte et Enjeux
Axe du tripode
Agriculture & Environnement        Les microorganismes dans les sols sont très diversifiés, abondants et actifs supportant de
                                   nombreuses fonctions écosystémiques des sols. La plupart de ces microorganismes ne sont pas
Domaine d’activités                cultivables et les approches moléculaires basées sur l’extraction directe des acides nucléiques du
Microorganismes dans               sol et leur amplification par réaction de polymérisation en chaînes (PCR) ont ouvert de nouvelles
l’environnement (sol et            perspectives pour décrire la diversité et quantifier l’abondance de groupes microbiens dans les sols.
sédiments)                         Ces avancées permettent d’envisager la mise en place de techniques de diagnostic moléculaire des
                                   microorganismes du sol. Il y a quelques années, les travaux de l’UMR Agroécologie ont permis la
Mots clés                          publication d’une norme ISO décrivant une technique d’extraction directe de l’ADN du sol (ISO
PCR quantitative, ADN du sol       11063, Petric et al. 2011). Aujourd’hui les travaux de l’UMR Agroécologie ont conduit au
                                   développement d’une norme ISO (ISO 17601) permettant la quantification de l’abondance de
                                   groupes microbiens à partir de l’ADN extrait directement du sol (méthode d’extraction décrite dans
                                   la norme ISO 11063 :2012).

                                   Résultats
                                   L’essai inter-laboratoire coordonné par l’UMR Agroécologie, financé par le projet européen Ecofun-
                                   Microbiodiv (SEE-ERA-NET, FP7, http://plus.see-era.net/pjc/fundedprojects216.html) coordonné par
                                   F. Martin-Laurent, impliquant six laboratoires (deux allemands, un croate, un espagnol, un français,
                                   un grec et un italien) a permis de valider le protocole décrit dans l’ISO 17601. Sur la base de l’essai
                                   inter-laboratoire, la norme ISO 17601 a été adoptée par l’ISO qui l’a publiée en 2016.

                                             Deux standards ISO préparés par l'Ihra pour extraire l'ADN du sol (ISO 11063) et quantifier
                                                          l'abondance de groupes microbiens dans les sols (ISO 17601)

                                                                                                                                           12
Perspectives
                 Cette norme sera présentée par l’ISO au CEN (comité européen de normalisation). Elle a été
Département EA   traduite en Français et en Allemand. Elle pourra l’être dans d’autres langues des pays membres de
                 l’ISO.

                 Valorisation
                 La méthode décrite dans la norme ISO 17601 peut dorénavant être utilisée par de nombreux
                 laboratoires, y compris des industriels.

                 Références bibliographiques
                 > ISO 17601 (2016) Soil quality — Estimation of abundance of selected microbial gene sequences
                 by quantitative real-time PCR from DNA directly extracted from soil, 34 p.
                 > ISO 11063 (2012) Soil quality- Method to directly extract DNA from soil samples, 23 p.
                 > Petric I., Philippot L., Abbate C., Bispo A., Chesnot T., Hallin S., Laval K., Lebeau T., Lemanceau
                 P., Leyval C., Lindstrom K., Pandard P., Romero E., Sarr A., Schloter M, Simonet P., Smalla K.,
                 Wilke B.M., Martin-Laurent F. (2011) Inter-laboratory evaluation of the ISO standard 11063 “Soil
                 quality - Method to directly extract DNA from soil samples”. J. Microbiol. Methods 84 : 454–460

                                                                                                               13
Récolte précoce ou tardive sur miscanthus :
                                     un déterminant majeur des émissions de N2O
Département EA
                                     Résumé
UR 1158 AgroImpact                   Une récolte tardive de Miscanthus × giganteus, culture dédiée à la production de biomasse,
Agroressources et Impacts            engendre des émissions de N2O cinq fois supérieures aux émissions correspondant à une récolte
environnementaux                     précoce. Ces émissions s’expliquent principalement par la présence d’un mulch issu de la chute
                                     des feuilles en hiver en coupe tardive, qui permet de maintenir un taux de saturation en eau de la
Centre Nord-Picardie-                surface du sol élevé et stimule les émissions de N2O.
Champagne

Contact                              Contexte et Enjeux
Joël Léonard
joel.leonard@inra.fr                 La valorisation de la biomasse végétale est l’une des options pour accroître la part des énergies
                                     renouvelables en réduisant le recours à des ressources carbonées fossiles. La culture de
Axe du document d’orientation        Miscanthus × giganteus, plante pérenne d’origine tropicale, présente pour cela un fort potentiel en
Atténuation de l’effet de serre et   produisant une biomasse élevée tout en restant économe en intrants. La date de récolte est l’une
adaptation de l’agriculture et de    des principales options de gestion.
la forêt au changement
climatique                           Comparée à une récolte précoce en octobre, une récolte tardive en février, après senescence,
                                     permet de mieux valoriser la mise en réserve de l’azote dans le rhizome en fin de cycle de culture et
Axe du tripode                       sa remobilisation à la reprise de la croissance. Cela permet un meilleur recyclage de l’azote et ainsi
Environnement                        une grande économie en intrants. La récolte tardive est par ailleurs plus favorable à l’efficience des
                                     procédés de transformation, en éthanol par exemple. La chute des feuilles en hiver conduit toutefois
Domaine d’activités                  au développement progressif d’un épais mulch qui peut être un facteur stimulant des émissions de
Géosciences                          N2O en maintenant une forte humidité du sol. De fortes émissions de N2O pénaliseraient le bilan
                                     gaz à effet de serre de la culture, dont on attend qu’il soit plus favorable que celui du recours à une
Mots clés                            ressource carbonée fossile, à usage équivalent. Nous avons donc cherché à quantifier et
N2O, Miscanthus × giganteus,         comprendre les émissions de N2O d’une culture de miscanthus fertilisée en fonction de la date de
date de récolte, mulch, taux de      coupe, précoce ou tardive.
saturation en eau du sol.

                                         Vue de la surface du sol d’une culture de miscanthus en coupe précoce et en coupe tardive. La présence
                                                               d’un mulch de paille et de feuille est visible en coupe tardive.

                                                                                                                                        14
Résultats
                 Des mesures en continu des flux de N2O ont été réalisées pendant 2 années (2014 et 2015, près de
                 3000 valeurs de flux journalier) à l’aide de chambres automatiques sur une culture de miscanthus
                 fertilisée (120 kg N ha-1 an-1) du dispositif de longue durée Biomasse & Environnement à Estrées-
                 Mons (80) implanté en 2006. Deux modalités de date de récolte ont été suivies : coupe précoce en
                 octobre, coupe tardive en février. Afin de comprendre les émissions, des mesures de paramètres
Département EA   physico-chimiques du sol ont été effectuées, de même qu’un suivi de la teneur en eau du sol et de
                 la température et que des simulations à l’aide du modèle STICS.

                 Nous avons montré qu’une coupe tardive se traduisait par des émissions de N2O presque 5 fois
                 supérieures aux émissions correspondant à une coupe précoce (4,21 vs. 0,89 kg N ha-1 pour les 4
                 mois suivant la fertilisation), avec des émissions pouvant atteindre plus de 9 kg N ha-1.

                      Boxplots des émissions cumulées de N2O sur miscanthus fertilisé en fonction de la date de coupe
                                                          précoce ou tardive.

                 Cette différence est notamment liée à un taux de saturation en eau du sol plus élevé en coupe
                 tardive : 80% en moyenne vs. 53% en coupe précoce. Les simulations réalisées avec le modèle
                 STICS suggèrent que la présence du mulch en coupe tardive, qui limite l’évaporation, est bien à
                 l’origine de la différence de taux de saturation. Ce taux de saturation du sol est lui-même un
                 déterminant majeur des émissions.

                 Même si le taux de saturation explique une part majoritaire de la variance des émissions de N2O,
                 cela n’est pas suffisant pour rendre compte de la différence d’émissions entre coupe précoce et
                 tardive. Les mesures de potentiel de dénitrification réalisées sur le site indiquent un potentiel de
                 dénitrification 3 fois plus élevé en coupe tardive qu’en coupe précoce.
                 Cette tendance peut être aussi une conséquence de la présence du mulch et de teneurs en carbone
                 organique un peu plus élevées en coupe tardive (1,6 % vs. 1,3 %). L’introduction de cette différence
                 de potentiel de dénitrification dans le modèle STICS permet de retrouver dans les simulations à la
                 fois des ordres de grandeur d’émissions cohérents avec les valeurs observées (en valeurs
                 journalières de flux comme en cumuls), et une différence entre coupe précoce et coupe tardive
                 similaire aux observations (ratio 4,6 contre 4,7). Les simulations réalisées suggèrent par ailleurs
                 une contribution très variable de la dénitrification aux émissions (42 à 88%), le complément
                 résultant de la nitrification.

                                                                                                                    15
Perspectives
                 Deux voies sont à explorer pour atténuer les conséquences négatives d’une coupe tardive sur les
                 émissions de N2O. On pourrait tout d’abord ajuster la fertilisation pour simplement compenser les
                 pertes d’azote par exportation. Cela réduirait la fertilisation de 120 à 40-50 kg N ha-1, et très
                 probablement les émissions, celles-ci étant quasi nulles en l’absence de fertilisation.

Département EA   Par ailleurs, la sélection ou la création de variétés de miscanthus ne perdant pas leurs feuilles en
                 hiver pourrait permettre d’éviter le développement d’un mulch et ses effets négatifs. Compte tenu de
                 l’influence très marquée de la présence d’un mulch sur les émissions de N2O, l’extension de ce
                 travail à des systèmes de culture favorisant la couverture permanente du sol serait sans doute à
                 envisager.

                 Références bibliographiques
                 > Peyrard C., Ferchaud F., Mary B., Gréhan E., Léonard J. (2016). Management practices of
                 Miscanthus x giganteus strongly influence soil properties and N2O emissions over the long term.
                 BioEnergy Research, http://doi.org/10.1007/s12155-016-9796-1
                 > Peyrard C. (2016). Influence de la nature des entrées d’azote et de la gestion des couverts
                 végétaux sur les émissions de N2O par les sols agricoles et leur origine. Thèse de doctorat de
                 l’Université de Picardie Jules Vernes, 210 p.
                 > Peyrard C., Ferchaud F., Mary B., Léonard J. (2016). Combining a field experiment and modelling
                 to understand the effect of management practices on N2O emissions in Miscanthus x giganteus.
                 14th Congress of the European Society for Agronomy (ESA), Skara, Sweden, 5-9 September 2016.

                                                                                                              16
Une méthode innovante de fertilisation azotée :
                                  dépasser les effets de fixation de la méthode du
Départements                      bilan
EA et SAD
                                  Résumé
UMR 211 Agronomie
UMR 1048 SADAPT                   L’amélioration incrémentale de la méthode du bilan, largement répandue en France, ne suffit plus
                                  pour atteindre les meilleures performances agronomiques, économiques et environnementales. Un
Centre de Versailles-Grignon      processus de conception innovante, en collaboration avec Arvalis-Institut-du-Végétal, a permis de
                                  proposer une méthode alternative basée sur un suivi régulier de l’état azoté de la culture, avec des
Contacts                          résultats très encourageants chez les agriculteurs l’ayant testée.
Marie-Helene Jeuffroy
marie-helene.jeuffroy@inra.fr
Jean-Marc Meynard                 Contexte et Enjeux
jean-marc.meynard@inra.fr
                                  Depuis 40 ans, le raisonnement de la fertilisation azotée du blé a bénéficié de nombreuses
Axe du document d’orientation     avancées de la R&D agricole, largement orientées par le consensus autour de la méthode du bilan.
Intégration des performances      Malgré tous ces progrès scientifiques, force est de constater que réussir simultanément à atteindre
économiques, sociales et          un rendement maximal et une teneur en protéines des grains satisfaisante, tout en minimisant les
environnementales de              pertes azotées vers l’environnement reste un défi majeur. Nous avons fait l’hypothèse que, en
l’agriculture                     combinant un diagnostic des usages des méthodes et outils existants, et un processus de
Agroécologie                      conception innovante, il était possible de concevoir une nouvelle méthode de raisonnement de la
                                  fertilisation azotée conciliant mieux les différents enjeux.
Axe du tripode
Agriculture et Environnement

Domaine d’activités               Résultats
Végétaux
                                  L’analyse des vingt rapports des Groupes Régionaux d’Expertise Nitrate (GREN), et des entretiens
Mots clés                         auprès d’une diversité de praticiens (agriculteurs et conseillers) ont révélé des limites importantes
Innovation, conception            dans la mise en œuvre de la méthode du bilan. Celles-ci concernent les éléments clés du
innovante, participation, outil   raisonnement, en particulier l’ambigüité autour de la définition de l’objectif de rendement, le manque
d’aide à la décision, teneur en   de fiabilité des analyses de sol pour estimer la disponibilité en azote minéral à la sortie de l’hiver, et
protéines du blé, pertes          l’anticipation des apports recommandés en fonction des stades de la culture, afin d’éviter des
azotées                           périodes de sécheresse.

                                                                 Méthode innovante de fertilisation azotée

                                                                                                                                    17
Des ateliers de conception, regroupant une diversité d’experts, ont permis de proposer un nouveau
               paradigme : une méthode basée sur un suivi régulier de l’état azoté de la culture, acceptant des
               carences azotées, avec des apports recommandés en fonction des conditions climatiques. Ces
               ateliers ont mobilisé des connaissances antérieures, restées à l’écart des méthodes actuelles, sur
               l’existence de carences azotées non préjudiciables à la production et sur l’augmentation d’efficience
               d’utilisation de l’engrais pour des apports retardés.

Départements   Ces ateliers ont également suscité la production de nouvelles connaissances, indispensables à la
EA et SAD      mise au point d’une méthode d’aide à la décision à partir de ce concept. Ainsi, une trajectoire
               plancher de l’indice de nutrition azotée, avec des carences temporaires pendant la première moitié
               de la montaison du blé, non préjudiciables au rendement et favorables à la teneur en protéines et à
               l’efficience d’utilisation de l’azote, a été déterminée. L’utilisation du modèle de culture Azodyn a
               permis de construire des règles de décision tenant compte des risques climatiques, respectant la
               trajectoire plancher et permettant de minimiser les pertes environnementales. Un test de l’usage du
               prototype conçu a été mis en œuvre auprès de deux groupes d’agriculteurs, démontrant l’intérêt de
               la méthode à la fois pour décaler les apports d’engrais vers des périodes où leur efficience est plus
               élevée et réduire les doses totales apportées, et comme source d’apprentissage pour les
               agriculteurs et les conseillers.

               Perspectives
               L’adaptation de la méthode à l’ensemble des conditions françaises est envisagée. Elle devrait alors
               permettre d’estimer les réductions de dose possibles, et donc les réductions de pertes azotées
               annuelles liées à l’usage des engrais. Un projet de Partenariat européen pour l’innovation a été
               soumis à la Région Centre-Val de Loire pour tester la méthode à grande échelle. Des travaux sont
               en cours, avec Arvalis-Institut-du-Végétal et les Chambres d’Agriculture, pour déployer la méthode
               dans le cadre de l’agriculture numérique. Une adaptation à d’autres cultures (notamment le colza)
               est également envisagée.

               Valorisation
               Thèse de Clémence Ravier, financée par Arvalis-Institut-du-Végétal via une bourse CIFRE :
               Exploration de nouveaux paradigmes pour le raisonnement de la fertilisation azotée.
               Noël V., 2016. Gérer la fertilisation azotée du blé sans la méthode du bilan. Réussir Grandes
               Cultures, 307, 32-34.

               Références bibliographiques
               > Ravier C., Jeuffroy M.H., Meynard J.M., 2015. Les travaux des GREN, révélateurs de
               controverses autour de la méthode du bilan. 12e Rencontres de la fertilisation raisonnée et de
               l'analyse, COMIFER-GEMAS, 18-19 Novembre 2015, Lyon.
               > Ravier C, Jeuffroy MH, Meynard JM, 2016. Mismatch between a science-based decision tool and
               its use: the case of the balance-sheet method for nitrogen fertilization in France. NJAS –
               Wageningen J. Life Sci., http://dx.doi.org/10.1016/j.njas.2016.10.001
               > Ravier C., Jeuffroy MH, Gate P, Cohan JP, Meynard JM, 2016. Designing an innovative nitrogen
               fertilization method for wheat based on the diagnosic of uses of current tools. 19th N-Workshop,
               Skara, Sweden, 27-29 June 2016.

                                                                                                             18
Openscience : Une base de données mondiale
                                sur la productivité des légumineuses à graines
Département EA
                                Résumé
UMR 211 Agronomie               De nombreuses expérimentations ont été produites dans le monde pour comparer la production des
                                légumineuses à graines, mais les données disponibles sont éparses et n’ont jamais fait l’objet d’une
Centre de Versailles-Grignon    synthèse globale.

Contacts                        Nous avons développé une base de données mondiale couvrant 360 sites, 41 pays et 39 espèces
David Makowski                  de légumineuses. Cette base est en accès libre (http://dx.doi.org/10.5061/dryad.mf42f) et peut être
david.makowski@inra.fr          facilement utilisée pour comparer les performances de différentes espèces de légumineuse.
Elise Pelzer
elise.pelzer@inra.fr
                                Contexte et Enjeux
Axe du document d’orientation
Sécurité alimentaire mondiale   Les légumineuses à graines, en particulier du fait de leur teneur en protéines élevée, constituent
et changements globaux          une composante importante des régimes alimentaires, à la fois pour l’homme et pour les animaux
                                d’élevage. Elles offrent également des services éco-systémiques significatifs, notamment au travers
Axe du tripode                  de leur aptitude à fixer l’azote atmosphérique de l’air.
Agriculture
                                Bien que les espèces de légumineuses soient très nombreuses, près des trois quarts des surfaces
Domaine d’activités             de légumineuses sont occupés par seulement par 2-3 espèces, notamment le pois en Europe et le
Végétaux                        soja en Amérique et en Asie. Depuis plusieurs décennies, de nombreuses expérimentations ont été
                                réalisées pour étudier et comparer différentes espèces de légumineuses dans différentes régions du
Mots clés                       monde.
Base de données mondiale,
légumineuses, méta-analyse      Les résultats issus de ces expérimentations fournissent des informations utiles pour hiérarchiser les
                                espèces de légumineuses selon leur rendement et leurs bilans azotés, mais les données
                                expérimentales sont éparses et n’ont jamais fait l’objet d’une synthèse globale.

                                Résultats
                                La thèse de Charles Cernay a permis de créer une base de données mondiale incluant des
                                informations extraites de 173 articles scientifiques couvrant 360 sites expérimentaux répartis sur 18
                                zones climatiques selon la classification de Köppen-Geiger et 41 pays (Figure). La base inclut 8581
                                combinaisons cultures x sites x années x traitements.

                                Les informations disponibles décrivent les conditions climatiques, les types de sol, les rendements,
                                la teneur en azote des plantes, le reliquat N récolte dans le sol, les pratiques agricoles. Lorsqu’elles
                                étaient disponibles, les données collectées sur les cultures suivantes ont également été
                                renseignées. Les données sont archivées dans une base de données relationnelle. Elles peuvent
                                être analysées à l’aide de méthodes statistiques pour comparer diverses espèces de légumineuses
                                selon plusieurs critères (ex : rendement en grain, rendement en protéines, rendement en énergie,
                                bilan azoté). Ces données peuvent également être utilisées pour estimer l’effet précédent des
                                légumineuses sur la production des cultures suivantes.

                                                                                                                                 19
Département EA

                                      Localisation des sites expérimentaux et zones climatiques concernées
                                                                 (Köppen-Geiger)

                 Perspectives
                 Cette base de données, en libre accès, offre une opportunité unique aux scientifiques car elle
                 permet d’analyser et de comparer les performances des légumineuses dans des conditions
                 environnementales diversifiées. Les données peuvent être facilement analysées à l’aide de
                 méthodes standards de méta-analyse dans le but de hiérarchiser les performances d’un grand
                 nombre d’espèces de légumineuses à graines et d’identifier les espèces les plus intéressantes
                 selon plusieurs critères.

                 Valorisation
                  Ce travail a fait l’objet d’une publication sous la forme d’un « data paper » décrivant la structure
                   et le contenu de la base de données.

                  La base de données est accessible à partir de Dryad Digital Repository
                   http://dx.doi.org/10.5061/dryad.mf42f

                 Référence bibliographique
                 > Cernay C., Pelzer E., Makowski D., 2016. A global experimental dataset for assessing grain
                 legume production. Scientific data 3:160084.

                                                                                                                20
MYMYX, un dispositif participatif de
                                                          conception d’innovations
Départements                                              agroécologiques pour valoriser les
EA et SAD                                                 réseaux mycorhiziens
                                 Résumé
UR1321 ASTRO AgroSystèmes        MYMYX est un dispositif qui vise à partager des connaissances et à co-concevoir des innovations
TROpicaux                        basées sur des éléments-clés de la biodiversité du sol : les réseaux mycorhiziens. MYMYX associe
UR143 Unité de Recherches        une méthodologie de recherche participative basée sur un outil pédagogique (jeu de plateau) et une
Zootechniques                    réflexion prospective. S’adressant prioritairement aux agriculteurs, il permet de constituer une
UR767 Ecodéveloppement           bibliothèque de propositions innovantes.
Centre Antilles-Guyane
                                 Contexte et Enjeux
Contacts
Marie Chave                      La transition agroécologique invite à concevoir des agrosystèmes multi-performants et durables en
marie.chave@inra.fr              mobilisant la biodiversité pour réduire l’utilisation d’intrants de synthèse (engrais et pesticides). Elle
Valérie Angeon                   explore ainsi, dans un contexte de complexité et d’incertitude, non pas des solutions standard
valérie.angeon@inra.fr           transférées de façon descendante mais une diversité de solutions co-construites à adapter sur
                                 mesure à chaque contexte. Pour faire émerger cette diversité de solutions, actionner des
Axe du document d’orientation    connaissances et se les approprier, un cadre collectif de conception d’innovations est nécessaire.
Agro-écologie                    Dans cette perspective, MYMYX, un dispositif visant le partage de différents types de
                                 connaissances (scientifiques, expertes, profanes) a été conçu pour expliquer et valoriser un
Axe du tripode                   processus clé de la biodiversité du sol : les réseaux mycorhiziens. Les réseaux mycorhiziens,
Agriculture                      associations symbiotiques entre les racines des plantes et certains champignons du sol, contribuent
                                 à l’alimentation minérale et à la protection des plantes, ainsi qu’aux cycles des éléments chimiques
Domaine d’activités              (phosphore, azote).
Micro-organismes, Végétaux
                                 La méthodologie de recherche participative s’appuie sur un jeu composé de cartes « plantes » et
Métaprogramme                    « pratiques agricoles », d’un plateau « questions-réponses », d’une maquette et de pions
SMaCH                            représentant les filaments mycorhiziens, les ressources hydrominérales et les agents pathogènes
                                 du sol. Basé sur 5 séquences d’interactions entre agriculteurs et chercheurs, le dispositif MYMYX
Mots clés                        permet d’identifier les freins et les leviers à la valorisation des réseaux mycorhiziens et contribue
Ingénierie agroécologique,       ainsi à la conception de systèmes de culture agroécologiques.
symbioses plantes-
microorganismes du sol,
co-innovation, apprentissage
collectif, objet intermédiaire

                                 Une des séquences du dispositif MYMYX : 2 équipes en compétition : chacune dispose de 2
                                 systèmes racinaires et propose une stratégie à partir de cartes-pratiques agricoles pour
                                 gagner des filaments        et construire son réseau mycorhizien.
                                 Objectif : accéder aux ressources N        P     K    H2O        tout en protégeant ses
                                 plantes contre l’arrivée aléatoire des bioagresseurs

                                                                                                                                   21
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